1Le catalogue Paris : Nouvelle figuration 1957-1965 est le premier volet d’un projet de recherche critique et curatorial, mené par la Galerie Kaléidoscope à Paris, qui vise à « projeter un éclairage inhabituel sur le grand foisonnement de la peinture figurative » (p. 3) de 1957 à 1977. L’objectif est de réduire l’écueil autour du renouveau figuratif de ces années en ouvrant des champs d’observation vers des voies explorées par différents artistes et courants picturaux (Néo-expressionnisme, Surréalisme, Pop, etc.), souvent trop méconnus de nos jours. Cet intérêt pour la figuration est le fruit d’un brassage continu entre des imaginaires, des influences et des attitudes diverses dans le cadre d’un dialogue interculturel constant animé par la forte présence d’artistes étrangers à Paris. L’usage du terme « Nouvelle figuration » désigne alors, moins un mouvement défini, qu’une nébuleuse de peintres singuliers, tel qu’Antonio Saura, Bengt Lindström, Hervé Télémaque, Gilles Aillaud, Enrico Baj, Dado, Erró, Jacques Monory, etc. Tous partagent néanmoins la volonté de rompre avec l’abstraction lyrique et d’accorder à nouveau une place centrale à la figure humaine dans la peinture. Cette étude se termine volontairement en 1965. C’est, en effet, une date évidemment charnière qui voit l’agitation politique naissante insufflée directement à la création picturale autour de la Figuration narrative. L’ouvrage laisse cependant de côté un nombre important d’artistes qui poursuivront individuellement leurs expérimentations figuratives. Dans une réflexion historiographique ambitieuse, la galeriste revient également sur le rôle déterminant joué par les critiques d’art (Georges Boudaille, Gérald Gassiot-Talabot, Alain Jouffroy, Jean-Jacques Lévêque, Michel Ragon, etc.) dans l’écriture de cette histoire. Un certain nombre d’extraits d’articles rédigés par ces derniers ont été très judicieusement intégrés dans les pages du catalogue.