• 1 [The Museum has become a place of sensory withdrawal]
• 2 [tradition and innovation, the past and the future]

1Aux artistes avant-gardistes et de l’Arte Povera, Germano Celant a dédié sa carrière de commissaire d’exposition et de critique d’art. Cette monographie bilingue anglais-italien retrace chronologiquement, de 1967 à 2018, le parcours de ce fervent défenseur, par les mots et les actes, d’une génération d’artistes aujourd’hui incontournable. Elle est structurée autour de trente-quatre expositions qui ont marqué le continuum de l’histoire de l’art. L’hétérogénéité des langages artistiques présentés et la négation des frontières entre différentes formes d’art caractérisent l’engagement de Germano Celant. Pour ce dernier, « faire exposition » c’est mélanger les modes d’expression, ceux de l’histoire de l’art, de l’architecture, du design, de la musique, des médias imprimés et électroniques, alors que « le musée est devenu le lieu d’un retrait des sens »1 (p. 275). Germano Celant - ou l’art d’être curateur - a façonné l’art d’après-guerre dans une perspective résolument philosophique, donnant à l’Arte Povera un nom mais surtout une visibilité aux artistes, - dont la création se situait à rebours du Pop art de l’époque et concevait différemment l’espace en trois dimensions. En guise d’introduction, une interview prend place au premier chapitre, dans laquelle Germano Celant revient sur ses méthodes de conception et des éléments clés de sa carrière (p. 12-16). Il explique notamment que « tout a commencé en 1965 avec [sa] contribution au magazine Casabella à Milan, édité par Alessandro Mendini ». Au sujet de l’exposition Memoria del futuro, il présente l’identité italienne à travers les principes qui sous-tendent sa modernité : « la tradition et l’innovation, le passé et le futur »2 (p. 200). L’ouvrage est un travail de reconstitution et de mémoire, il rassemble les textes théoriques des catalogues des expositions depuis les premières Arte Povera de la seconde moitié des années 1960 à Post Zang Tumb Tuuum. Art Life Politics: Italia 1918-1943. L’idée de cette réalisation a été formulée en 2017 et s’est structurée durant les trois dernières années de sa vie. L’ensemble des illustrations est en noir et blanc - les vues des salles d’expositions et les œuvres - et ce parti pris éditorial favorise l’uniformité de l’ouvrage. Une publication sans superflu qui vient rendre hommage à un travail curatorial hors du commun.