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2016

Luca V. Bagiella, Narcissisme-critique

Tess-Audrey Denais-Magot
Narcissisme-critique
Luca V. Bagiella, Narcissisme-critique

Vevey : Hélice Hélas, 2016, 289p. 22 x 17cm, (Paon dans ton Q.I. !)

Bibliogr. Biogr.

ISBN : 9782940522354. _ 17,00 €

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Texte intégral

1Ouvrage majeur dans la traduction de la pensée de Luca V. Bagiella (né en 1983 et actuellement en préparation d’une thèse de Doctorat à l’Université de Lausanne), le Narcissisme-critique illustre une prise de conscience de l’auteur lors d’un voyage d’échanges à New York, en 2008. Initialement sous la forme de notes dans un simple carnet rouge, ce « Manifeste-essai », publié huit ans plus tard, permet à Luca V. Bagiella de développer le concept de « narcissisme-critique » voué à débattre de la notion de ce que « Je suis parmi les autres » (« Avant-propos : le narcissisme-critique en douze thèses », p. 8). L’auteur synthétise la notion du rapport à l’identité et se pose la question de l’altérité à travers un « contexte social caractérisé par l’impératif économique » (p. 8, cf. note de bas de page I.). Il s’agit d’un rapport conflictuel entre ce que « Je suis » et ce que l’autre veut que nous soyons. Au fil des pages, le « narcissisme-critique » s’oriente d’une part, sur la remise en question de notre modèle économique capitaliste, apparaissant comme un « conditionnement normatif […] » (p. 18) lié à une logique concurrentielle et, d’autre part, à la présence d’un individualisme exacerbé ou « persona » (p. 26). Ce terme se définit comme un assujettissement comparable à un masque que l’on porterait en société ; notre rapport à autrui semble ainsi dénaturé, soumis à un véritable jeu de rôle marqué par la contrainte économique que représentent le capitalisme, la concurrence et l’exercice d’une forme de violence sourde réalisée quotidiennement par chacun d’entre nous, dans le travail ou à travers les réussites socio-professionnelles et familiales. Cet ouvrage est donc un constat sur la régression d’une société marquée par l’envie, la jalousie et par un rapport orienté vers l’argent et la bienséance sociale encouragé par le pouvoir. La solution reposerait alors sur la notion de « civilisme » (p. 261) ou société repensée, liée à une réorganisation étatique sous forme de gouvernance régionale et basée sur un service civil local et égalitaire et un revenu de base universel afin de favoriser un citoyen engagé dans l’amélioration d’un XXIe siècle en déclin.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Tess-Audrey Denais-Magot, «  Luca V. Bagiella, Narcissisme-critique », Critique d’art [En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 21 novembre 2018, consulté le 22 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/critiquedart/27424 ; DOI : https://doi.org/10.4000/critiquedart.27424

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