• 1 En raison de la crise sanitaire engendrée par la pandémie, l’événement a été reporté à 2021.

1Durant la période estivale, le Centre Pompidou a décidé de mettre à l’honneur le couple d’artistes franco-bulgare-américain, Christo et Jeanne-Claude, avec une exposition rétrospective. La manifestation Christo et Jeanne-Claude : Paris ! revient en deux temps sur la genèse de leurs œuvres durant leurs années parisiennes (1958-1964) et sur l’élaboration, vingt-ans plus tard, du célèbre projet urbain monumental du Pont-Neuf empaqueté (1975-1985). Le catalogue d’exposition, publié à cette occasion, aborde ces deux moments incontournables du parcours artistique du couple de créateurs, en suivant une trame chronologique et thématique similaire au parcours établi par le musée. Dans un premier essai, la commissaire d’exposition Sophie Duplaix analyse le « geste de Christo » au regard des multiples facettes de son œuvre : les fameux Empaquetages d’objets et d’éléments urbains, les superpositions de barils et les assemblages sous forme d’Inventaires. S’éloignant volontairement de l’interprétation édulcorée et optimiste de Pierre Restany, basée sur le concept d’appariation du réel, l’autrice propose une nouvelle lecture du langage singulier de l’artiste à l’aune des notions de « liberté », de « misérabilisme » et de « nomadisme ». Dans un second temps, Laure Martin-Poulet s’intéresse aux démarches spectaculaires et célébrissimes d’appropriation de l’espace urbain de la Ville de Paris par le couple d’artistes. Elle revient plus précisément sur l’élaboration des différents projets, en partant du blocage engagé de la rue Visconti (Le Rideau de fer) en 1962 jusqu’à l’empaquetage spectaculaire du Pont-Neuf en 1985. Cette rétrospective devait être organisée conjointement à l’édification d’une autre installation monumentale sur l’Arc de Triomphe, projet imaginé il y a plus de soixante ans par l’artiste1. La mort de Christo, survenue un mois à peine avant l’inauguration de l’exposition. Cette exposition est surtout devenue un hommage à Christo, décédé un mois à peine avant son inauguration et dont le vocabulaire plastique fait désormais partie pleinement du paysage artistique international et de l’imaginaire collectif parisien.