Paris : Paris Musées, 2020, 176p. ill. en noir et en coul. 30 x 22cm
Bibliogr.
ISBN : 9782759604791. _ 35,00 €
Préf. de Fabrice Hergott
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- Jean-Marc Huitorel
30 November 2021
Full text
1La première exposition véritablement rétrospective de l’œuvre d’Hubert Duprat et le catalogue qui l’accompagne arrivent à point nommé pour de multiples raisons. La première est d’évidence : il fallait à l’un des artistes actuels parmi les plus conséquents, parvenu à ce qu’il convient d’appeler la maturité, une exposition dans un grand musée qui montre l’ampleur et la pertinence de l’œuvre. Partant, la publication d’un copieux catalogue devenait nécessaire car malgré un certain nombre d’ouvrages, certes de qualité, édités à l’occasion de ses expositions, il manquait, et singulièrement sur le plan iconographique, un livre qui rassemble l’essentiel des pièces s’échelonnant du début des années 1980 à aujourd’hui. Le volume, outre de nombreuses images des œuvres et de l’exposition, comprend plusieurs contributions critiques. Parmi les quatre les plus développées, celle de Patricia Falguières instruit le lien entre industrie et art, fort à propos concernant le travail de Duprat. Celle de Fabien Faure convoque la notion d’agalma (étudiée par l’helléniste Louis Gernet puis par Jacques Lacan) à partir de laquelle il commente les trichoptères sous l’angle du sublime et de l’abject, quand Anna Gritz s’interroge sur ce qui nous est propre et ce qui nous est étranger. L’écrivain Pierre Senges, enfin, propose quelques fines variations sur les figures de Bouvard et Pécuchet. Suivent dix-huit textes plus courts dus à des auteurs familiers de l’œuvre et de l’artiste, parmi lesquels les complices Christian Besson ou Natacha Pugnet, Noëlle Chabert (sur l’atelier), Bertrand Prévost (sur la marqueterie) ou Roland Recht (sur la mélancolie), Jessica Castex, (deux textes de la commissaire de l’exposition, l’un sur l’enquête, l’autre sur les sources artistiques de l’œuvre), mais aussi Nicole Caligaris, autrice d’un excellent opuscule sur Duprat, Le Jour est entré dans la nuit (Editions François Bourin, 2014), dont nous avions à l’époque publié une note de lecture dans Critique d’art. Et pour être exhaustif : Pierre Senges (Bouvard et Pécuchet toujours), Martin Herbert (Duprat contre une conception autonomiste de l’art), Fabien Faure (sur l’image), Fabrice Hergott (sur la collection). Si l’on peut adresser un léger reproche à ce précieux catalogue, c’est peut-être de s’être privé d’un texte conséquent mais généraliste (celui de Patricia Falguières s’en approche le plus) qui aurait proposé la synthèse, si elle est possible, sur l’œuvre si séduisante et si complexe, si conséquente et si rétive au discours convenu, qu’est celle d’Hubert Duprat.
References
Electronic reference
Jean-Marc Huitorel, « Hubert Duprat », Critique d’art [Online], All the reviews on line, Online since 30 November 2021, connection on 28 March 2024. URL : http://journals.openedition.org/critiquedart/67802 ; DOI : https://doi.org/10.4000/critiquedart.67802
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