Jure-moi de jouer : Galerie Chantal Crousel

Paris : Galerie Chantal Crousel ; Aubervilliers : Is-Land, 2020, 712p. ill. en noir et en coul. 29 x 22cm
Expo. Index
ISBN : 9791097544003. _ 65,00 €
Sous la dir. de Chantal Crousel, Charlotte Othman, Niklas Svennung. Textes d’Alexandre Costanzo, Patricia Falguières, Philippe Vergne
Texte intégral
1Le catalogue Jure-moi de jouer rend compte de l’activité de la galerie Chantal Crousel depuis son ouverture. On tourne les cinq cents pages consacrées aux œuvres exposées par la galerie comme on se promène dans l’histoire du lieu : se dessine l’évolution du travail d’artistes présent·e·s au fil des années, et apparaissent, en filigrane, les préoccupations esthétiques de la directrice. Celles-ci sont évoquées dans un entretien liminaire accordé par Chantal Crousel à Philippe Vergne. Ce dernier a, par exemple, repéré parmi les artistes de la maison « les littéraires », « les historiens », celles et ceux qui transforment, d’autres qui travaillent avec une économie de moyens. Mais si des proximités entre les pratiques émergent, c’est souvent en dehors des courants définis par l’histoire de l’art, et il est très intéressant de découvrir des points de convergence là où l’on n’en attendait pas. Cet entretien est aussi l’occasion pour Chantal Crousel d’évoquer la façon dont elle envisage sa fonction. Elle présente la galerie comme une grande famille que de nouveaux·elles artistes sont invité·e·s à rejoindre via l’organisation d’expositions collectives. Tel un album familial, les premières pages du catalogue donnent à voir des photos confidentielles, prises en coulisses. Pour Philippe Vergne, les relations de Chantal Crousel « avec les artistes vont bien plus loin, beaucoup plus loin qu’une exposition, une vente, et penser à la prochaine... Elles vont au-delà de la relation galerie/artiste » (p. 50). Cette intimité est mise en abyme par l’ouvrage lui-même. Les effets de transparence dans lesquels apparaissent les mots, l’inscription « gaufrée » du titre sur la couverture peuvent être perçus comme un hommage aux logogrammes de Christian Dotremont, sorte de figure tutélaire du parcours de la galeriste. Le mot d’ordre qu’elle tient de lui, « Jure-moi de jouer », apparaît à la fois comme le point de départ de son projet et la dernière recommandation faite à Niklas Svennung, son fils à qui elle transmet les rênes du lieu. Celui-ci expose aussi son parcours et sa vision du métier dans un entretien qui résonne avec le texte de Patricia Falguières situé en fin d’ouvrage. Le catalogue s’achève sur une réflexion d’Alexandre Costanzo qui montre comment certains artistes de la galerie donnent des clefs pour penser notre rapport au monde.
Pour citer cet article
Référence électronique
Clémence Canet, « Jure-moi de jouer : Galerie Chantal Crousel », Critique d’art [En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 04 juin 2020, consulté le 08 novembre 2025. URL : http://journals.openedition.org/critiquedart/77955 ; DOI : https://doi.org/10.4000/critiquedart.77955
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