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2021

Paperboard : conférence performance : artistes et cas d’étude

Clémence Canet
Paperboard : conférence performance : artistes et cas d’étude
Paperboard : conférence performance : artistes et cas d’étude

Paris : T&P Publishing, 2021, 207p. ill. 30 x 16cm

ISBN : 9791095513100. _ 25,00€

Sous la dir. de Laurence Corbel, Christophe Viart. Préf. de Boris Charmatz

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Texte intégral

1L’ouvrage Paperboard : conférence performance : artistes et cas d’étude, dirigé par Laurence Corbel et Christophe Viart, rassemble des conférences-performances et des conférences ayant pour sujet les conférences d’artistes. La plupart des contributions réunies ont été données entre 2013 et 2017, à l’occasion de colloques et de journées d’études organisés à l’Université Rennes 2 et au musée de la danse (Rennes). En exploitant les nombreuses potentialités du format livre (images, restitution de la « partition » des performances, texte qui se déploie dans la couverture), l’ouvrage réalise cette fois le chemin inverse à celui qui se joue dans les conférences, et prolonge, dans l’écrit, les formes orales. La diversité des conférences données ou commentées souligne la façon dont les artistes font de cette situation discursive a priori normée un genre polymorphe. La conférence apparaît comme un médium que les artistes s’approprient, dont ils·elles explorent et redéfinissent les contours. Comme l’explique Laurence Corbel, dans les conférences-performances « […] il n’est pas un aspect de la conférence qui échappe à des décadrages, à des déplacements d’échelles ou de rythmes, ou à des dérèglements » (p. 13). On découvre ainsi que Robert Smithson intègre à son discours de nombreuses anecdotes personnelles, qu’Eszter Salamon propose une forme dansée de son propos ou encore que Judith Deschamps prend la parole, accompagnée de son double numérique (à titre d’exemple). Si au premier abord les subversions produites semblent déconcertantes, elles contribuent à définir une forme artistique et réflexive de diffusion du savoir. On comprend ainsi comment, dans les situations dialogiques qu’ils·elles instaurent, les artistes opèrent un déplacement du regard et font ainsi apparaître la connaissance en train de s’élaborer, l’œuvre en train de se faire. Pour Erving Goffman, cité par Christophe Viart, « en réalité, l’auditoire assiste à une conférence parce que celle-ci est davantage que la transmission d’un texte » (p. 74). Dans ce sens, les spectateurs·trices assistent à une conférence-performance parce que celle-ci est plus qu’une conférence : c’est un acte dans lequel art et savoir sont imbriqués, produisant la condition de leur performativité sous les yeux du public.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Clémence Canet, « Paperboard : conférence performance : artistes et cas d’étude », Critique d’art [En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 04 juin 2022, consulté le 08 novembre 2025. URL : http://journals.openedition.org/critiquedart/77959 ; DOI : https://doi.org/10.4000/critiquedart.77959

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