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Notice bibliographique de livre

  • Yves Klein : fin de représentation
    Pierre Musso, Yves Klein : fin de représentation

    Houilles : Manucius, 2010, 108 p. ill. 16 x 12 cm., (Le Marteau sans maître)

    Bibliogr.

    ISBN : 9782845781092. – 10€

     

    Dans ce petit ouvrage monographique, l’auteur passe en revue l’évolution de l’œuvre d’Yves Klein, en partant d’un constat que personne n’oserait réfuter aujourd’hui : à travers la mise en place d’un dispositif totalisant, où créations plastiques, écrits et mises en scène publiques avancent de concert, Klein « fait exploser le système de la représentation […] il en renverse le paradigme construit depuis la Renaissance ». Or, aussi emphatique que cette lecture s’annonce, elle fait l’impasse sur une mise en contexte avec d’autres révolutionnaires de la fin de la représentation, à commencer par Marcel Duchamp, Alexandre Rodtchenko ou encore Ad Reinhardt. Si, selon l’auteur, l’artiste devient le pionnier d’un paradigme postmoderne, la démonstration aussi attendue que brève à travers les différentes stations de son œuvre n’apporte pas de nouveaux éléments à une historiographie déjà abondante et se complaît malheureusement dans des lieux communs ennuyeux d’un Klein « ouvrant les portes de la liberté ». A.K.

  • Réflexions sur l’architecture
    Didier Laroque, Réflexions sur l’architecture

    Houilles : Manucius, 2010, 101 p. ill. 24 x 15 cm., (Ecrits sur l’art)

    ISBN : 9782845781160. – 15€

  • Le Souci de l’art chez Emmanuel Levinas
    Le Souci de l’art chez Emmanuel Levinas

    Houilles : Manucius, 2010, 283 p. 24 x 15 cm., (Le Marteau sans maître)

    Sous la dir. de Danielle Cohen-Levinas. Postf. de Jean-Luc Nancy

    ISBN : 9782845780897. – 21€

     

    Le livre aborde explicitement et directement le paradoxe qui consiste à traiter de la question de l’art, de l’expérience esthétique, de la beauté et de la pensée artistique chez un auteur qui déploie, dans le sillage de la phénoménologie husserlienne et heideggérienne, une pensée éthique de la liberté ou de la responsabilité humaine. Ce paradoxe se transforme même en contradiction quand on sait qu’Emmanuel Levinas déclare, dans son article « La Réalité et son ombre » de 1948 et sur un mode qui fait inévitablement penser à la condamnation platonicienne de l’art au livre X de la République : « il y a quelque chose de méchant et d’égoïste et de lâche dans la jouissance esthétique. » Sous un juste et beau titre renvoyant au concept heideggérien de « souci » (la Sorge du chapitre 6 de la première partie d’Être et temps), l’ouvrage se donne pour tâche de déployer cette contradiction qui ne saurait trouver un ultime dépassement. Des plumes prestigieuses (Jean-Luc Marion, Guy Petitdemange, Pierre Brunel, Michel Deguy, Jean-Luc Nancy, etc.) explorent les tensions de l’éthique et de l’esthétique au sein de la philosophie, de la poésie, du théâtre et de la peinture chez un penseur qui fait de l’œuvre d’art une « interpellation ». Celui-ci entrevoit une fragile réconciliation du souci de la beauté dans l’art et du souci de la liberté dans l’action, mais aussi dans la relation à autrui. Car, comme le dit le poète roumain Paul Celan que Levinas cite et commente : « Je ne vois pas de différence entre une poignée de main et un poème. » P-H.F.

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