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2021

Christine Oddo, Mary Reynolds : artiste surréaliste et amante de Marcel Duchamp

Marc Décimo
Mary Reynolds : artiste surréaliste et amante de Marcel Duchamp
Christine Oddo, Mary Reynolds : artiste surréaliste et amante de Marcel Duchamp

Paris : Tallandier, 2021, 269p. 21 x 14cm, (Libre à elles)

Bibliogr. Index

ISBN : 9791021044906. _ 20,90 €

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Texte intégral

1Mary Reynolds (1891-1950) fut longtemps la compagne de Marcel Duchamp. Aussi la feue revue Etant donné Marcel Duchamp lui consacra-t-elle en 2007 deux cents pages ornées de nombreuses illustrations de son numéro 8. Le livre de Christine Oddo ne présente lui qu’un seul portrait en première de couverture mais sans doute l’éditeur aura-t-il reculé devant le coût souvent exorbitant des droits. Le choix d’écrire une biographie romancée (on a aussi en tête celle de Anne et Claire Berest sur Gabriële [Buffet-Picabia], 2017) vise à reconstituer plutôt une ambiance parmi un certain nombre de noms devenus plus ou moins célèbres qu’une analyse véritable. Une telle gageure n’est pas sans poser parfois quelques problèmes de vraisemblance du fait des intrusions d’auteur plus ou moins masquées. Que penser, par exemple, d’une phrase telle que : « Elle [Mary Reynolds] se retourne et lance un coup d’œil complice à la tour Eiffel, cette dame de fer qui, depuis trente-deux ans, domine la capitale française. » (p. 9) ? La limite entre le factuel et la reconstitution indispose. La longue bibliographie archivistique, livresque et audio qui figure à la fin de l’ouvrage de Christine Oddo (p. 243-254) eût gagné à être signalée dans le corps du texte quand elle était effectivement exploitée : la suppression des notes de bas de page paraît se faire au détriment de ce que ce type d’ouvrage est supposé fournir. La cascade entre Chexbres et Puidoux inspira-t-elle – vraiment – Etant donnés : 1° la chute d’eau, 2° le gaz d’éclairage (p. 218) ? Le goût de Duchamp à un moment de sa vie pour l’épilation inspira-t-il Tonsure (p. 61) ? Pourrait-on en savoir davantage sur l’idée que Maria Martins « parle la même langue artistique que Marcel » (p. 224), sur le procédé utilisé par Alfred Jarry pour « distord[re] les voyelles » (p. 131) ? Et ainsi de suite. Il eût aussi été intéressant de préciser le caractère surréaliste des reliures que Mary Reynolds a confectionnées et qui se trouvent aujourd’hui à l’Art Institute de Chicago, puisque le titre de l’ouvrage laisse entendre qu’elle en partageait les valeurs.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Marc Décimo, «  Christine Oddo, Mary Reynolds : artiste surréaliste et amante de Marcel Duchamp », Critique d’art [En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 30 novembre 2021, consulté le 28 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/critiquedart/85365 ; DOI : https://doi.org/10.4000/critiquedart.85365

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