Les Enseignements de l’artiste en conférencier

Paris : Ed. de la Sorbonne, 2021, 201p. ill. en noir et en coul. 27 x 20cm, (Arts et monde contemporain)
Bibliogr.
ISBN : 9791035106089. _ 25,00 €
Sous la dir. de Sandrine Morsillo, Diane Watteau
Texte intégral
1Cet ouvrage prolonge le colloque intitulé « Les enseignements de la conférence dans l’art », qui s’est tenu à la Sorbonne puis au musée de la Chasse et de la Nature en 2017. Le titre de la publication désignant plus clairement la pratique de la conférence-performance, l’on pourrait s’attendre à trouver ici une approche scientifique de ces pratiques à mi-chemin entre les arts visuels et discursifs identifiées à partir des années 1960 dans le champ de l’art contemporain. Ce n’est pas l’enjeu de ce recueil qui, comme le rappellent en introduction Sandrine Morsillo et Diane Watteau, émane des réflexions au sujet de la transmission au sein du master métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation de l’Ecole des arts de la Sorbonne. C’est bien la conférence en tant que forme pédagogique qui est à l’étude, à la lumière ou non de son double critique que serait la conférence-performance. Ainsi cette publication est-elle à replacer dans un contexte dessinant de lui-même une problématique (qui ne pouvait entièrement être anticipée en 2017) : un essoufflement des formes traditionnelles de l’enseignement universitaire – qui plus est dans les filières artistiques – et, parallèlement, l’urgente nécessité de faire valoir l’importance de la présence des enseignant·e·s parmi leur auditoire à l’heure où les universités envisagent la généralisation des enseignements à distance.
2La grande variété des disciplines mises au programme des interventions (poésie, théâtre, linguistique, mathématique, cinéma, droit…) serait-elle à la mesure de la tâche qui consiste à repenser l’enseignement dans les universités et en particulier l’enseignement de l’art ? L’on pourra regretter que cette méthode pluridisciplinaire n’aille de pair avec l’invitation à davantage de personnalités extérieures au monde universitaire ainsi qu’à des artistes ou autres praticien·ne·s de « conférences-performances » plus représentatif·ive·s de l’actualité de l’art. En conséquence, l’ouvrage risque de réduire son adresse aux spécialistes de l’enseignement. Et à ce titre, la figure comparative de « l’artiste en conférencier » ne sera pas d’une grande aide, excluant au passage les autres typologies d’œuvres contemporaines opérant une transmission de savoir. En effet, la conférence-performance semble souvent envisagée de loin et comme une pratique uniforme – mais assez vague pour y faire entrer d’autres types de performances engageant la parole (comme la rétrospective de Tino Sehgal au Palais de Tokyo en 2016) –, alors qu’elle nécessiterait une approche historique et analytique de ses développements et de ses différentes fonctionnalités – parfois éloignées de tout enjeu pédagogique – pour en tirer des enseignements.
Pour citer cet article
Référence électronique
Julie Portier, « Les Enseignements de l’artiste en conférencier », Critique d’art [En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 30 novembre 2022, consulté le 14 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/critiquedart/85899 ; DOI : https://doi.org/10.4000/critiquedart.85899
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