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2021

Contemporary Ukrainian and Baltic Art: Political and Social Perspectives, 1991–2021

Nadiia Bernard-Kovalchuk
Contemporary Ukrainian and Baltic Art: Political and Social Perspectives, 1991–2021
Contemporary Ukrainian and Baltic Art: Political and Social Perspectives, 1991–2021

Stuttgart : Ibidem, 2021, 216p. ill. en noir et en coul. 21 x 15cm, (Ukrainian Voices), eng

ISBN : 9783838215266

Sous la dir. de Svitlana Biedarieva. Textes de Ieva Astahovska, Kateryna Botanova, Olena Martynyuk, Vytautas Michelkevičius, Lina Michelkevičė, Margaret Tali, Jessica Zychowicz

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Texte intégral

  • 1 Astahovska, Ieva. « Mapping Transformations in Latvian and Baltic Art », Contemporary Ukrainian and (...)
  • 2 Botanova, Kateryna. « Artist as a Virus: Political Transformations and Art in Ukraine after 1991 », (...)
  • 3 Tali, Margaret. « Working with Difficult Histories to Reimagine the Future: Revisiting the Meanings (...)
  • 4 Michelkevičė, Lina. Michelkevičius, Vytautas. « Artists Rewriting Art History through Artistic Rese (...)
  • 5 Martynyuk, Olena. « Apocalyptic Perestroika and the Birth of the Ukrainian Contemporary Art », ibid (...)

1Ce livre collectif rejoint la collection Ukrainian Voices fondée et constituée par Andreas Umland chez ibidem Verlag visant un partage intellectuel international des savoirs ukrainiens. Réunissant sept articles, il met en perspective les transformations artistiques récemment advenues en Ukraine et dans les pays baltes. A l’opposé d’une approche généralisée de l’histoire de l’art des pays postsoviétiques, habituée à analyser « verticalement » le centre (la Russie, Moscou tout particulièrement) et la périphérie (les anciennes républiques de l’URSS), cette anthologie vise à expérimenter une « histoire de l’art horizontale » (Piotr Piotrowski) en prenant pour point de départ l’expérience soviétique commune. Même si des différences notables distinguent ces pays tant sur le plan culturel que du point de vue du développement politique suite à la dissolution de l’Union soviétique, la méthodologie comparative ici proposée révèle un incontestable potentiel heuristique. Les articles d’Ieva Astahovska1 et de Kateryna Botanova2 retracent l’histoire des transformations artistiques des aires géographiques et culturelles ukrainienne et baltes depuis 1991, en postulant le changement comme « caractéristique la plus constante de l’espace postsocialiste » (p. 18). Si le travail de mémoire occupe actuellement une place centrale dans ces pays aux « histoires difficiles » (Margaret Tali3), les artistes quant à eux procèdent par la reconstruction et l’appropriation. Ainsi, Indrė Šerpytytė répertorie, recrée et souligne les transformations des « sites fantômes », bâtiments ayant abrité les organes répressifs soviétiques (NKVD, MVD, MGB, KGB) en Lituanie. Andrii Dostliev, contraint de quitter sa maison à Donetsk lorsque débuta la guerre du Donbass en 2014, reconstitue l’album familial perdu via le collage de photographies anonymes trouvées chez les antiquaires. Plusieurs artistes questionnent les pratiques mémorielles mises en place par les politiques contemporaines, les exclusions et les oublis, aussi bien dans la réécriture des romans historiques nationaux que dans l’histoire de l’art (Lina Michelkevičė et Vytautas Michelkevičius4). Dans le projet Copy/Past (2017), Andrij Bojarov esquisse une version de l’histoire de l’art ukrainienne alternative, retissant les liens présumés entre la photographie oubliée de l’avant-garde de Lviv, et les nouvelles générations d’artistes de la ville. Darius Mikšys interroge la fiabilité des mécanismes de création d’une collection d’art nationale à travers le programme public annuel récompensant des artistes. Dainius Liškevičius, quant à lui, incorpore les artefacts témoignant des phénomènes socioculturels et politiques aux canons de l’histoire de l’art lituanien. Ancrés dans des espaces à la fois postcoloniaux et postsocialistes, les artistes ukrainiens et baltes apparaissent hantés par un passé traumatique et la coexistence des traces visuelles et discursives d’idéologies conflictuelles. Des questions identitaires non résolues les animent. En mettant en parallèle les deux conjonctures géographiques, l’ouvrage expose leurs singularités, à l’instar d’un des articles les plus brillants du recueil portant sur l’art d’Arsen Savadov, Oleh Holosiy et Oleg Tistol, créé dans l’atmosphère prémonitoire et apocalyptique de l’Ukraine post-Tchornobyl (Olena Martynyuk5). Une contextualisation plus importante et systématique par rapport aux pratiques artistiques non officielles des décennies précédentes aurait été la bienvenue. Contemporary Ukrainian and Baltic Art s’impose comme une source précieuse d’informations sur les œuvres de la période turbulente de 1991 à nos jours, produites dans des contextes encore trop peu connus.

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Notes

1 Astahovska, Ieva. « Mapping Transformations in Latvian and Baltic Art », Contemporary Ukrainian and Baltic Art: Political and Social Perspectives, 1991-2021, Stuttgart, ibidem Verlag, 2021, p. 17-53

2 Botanova, Kateryna. « Artist as a Virus: Political Transformations and Art in Ukraine after 1991 », ibid., p. 79-100

3 Tali, Margaret. « Working with Difficult Histories to Reimagine the Future: Revisiting the Meanings of Memory and Identity in Baltic Art », ibid., p. 165-185

4 Michelkevičė, Lina. Michelkevičius, Vytautas. « Artists Rewriting Art History through Artistic Research and Collecting in Lithuania: From Pavilion to Museum to Cemetery », ibid., p. 137-164

5 Martynyuk, Olena. « Apocalyptic Perestroika and the Birth of the Ukrainian Contemporary Art », ibid., p. 103-135

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Pour citer cet article

Référence électronique

Nadiia Bernard-Kovalchuk, « Contemporary Ukrainian and Baltic Art: Political and Social Perspectives, 1991–2021 », Critique d’art [En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 01 juin 2023, consulté le 18 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/critiquedart/92374 ; DOI : https://doi.org/10.4000/critiquedart.92374

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