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Expérimentations de transition écologique

Coconstructions entre acteurs académiques et communautés : habiter autrement Lac-Mégantic (Québec, Canada)

Coconstructions between academic players and communities : « living differently » in Lac-Mégantic (Québec, Canada)
Lisa Rolland, Boris Roueff et Yona Jébrak

Résumés

Cet article présente une expérimentation associant la communauté de Lac-Mégantic (Québec, Canada), des acteurs académiques de différents champs (architecture, urbanisme, géographie, arts) ainsi que des étudiants. Issu d’un contexte post-catastrophe, le dispositif, autant expérientiel qu’expérimental, évolue dans le temps dans une suite d’opportunités et sans projet commun défini en amont. À partir d’une approche combinant dimensions transdisciplinaire, cognitive et spatiale de l’expérimentation de transition (transition experiment), nous montrons en quoi des valeurs transitionnelles et transformationnelles, associées au milieu de vie et ses ressources, sont centrales dans la réflexion de la communauté méganticoise et des étudiants futurs praticiens.

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Texte intégral

  • 1 Voir notamment à ce sujet les travaux du réseau Ensaeco et les « mesures bousculantes » de son « l (...)
  • 2 De plus en plus de projets de recherche investissent les enjeux des transitions agro-écologiques e (...)

1La transition écologique est souvent accolée à une transition énergétique et à une approche principalement techniciste (Picard et Tanguy, 2017). En France, la recherche en architecture se saisit de ces enjeux autour de dispositifs à visée performative, expérimentale, participative1. Au-delà de registres qui sont tout autant des « niches » de transition (Geels, Schot, 2007) – performances énergétiques du bâtiment, modèles énergétiques et alimentaires2, écoconception de produits […] – il apparaît opportun de s’intéresser à des expériences de conception de l’architecture en prise avec les milieux et leurs transformations (Younès, Marcillon, 2015).

  • 3 Il s’agit de la « rue principale » de Lac-Mégantic (accès aux centralités, traverse de la ville), (...)
  • 4 Ce contexte inédit a stimulé la recherche dans plusieurs domaines, notamment sous l’impulsion de l (...)

2Cet article s’intéresse à un contexte urbain spécifique, celui de Lac-Mégantic (Québec, Canada). L’expérimentation, objet de la réflexion, est issue d’un contexte post-catastrophe qui bouleverse l’entité de la ville. Le 6 juillet 2013, le déraillement et l’explosion d’un train de 72 wagons-citernes contenant 7,7 millions de litres de pétrole brut léger provoquent un incendie. Celui-ci détruit le centre historique, centre-ville linéaire autour de la rue Frontenac3 et tue 47 personnes. Cet événement, inédit au Québec, soulève d’abord des enjeux environnementaux techniques et l’urgence de la reconstruction (Bousquet, Joly, 2019). Il conduit dès 2014 à une rencontre entre la Ville, des acteurs locaux (entreprises, associations, habitants) et le milieu académique québécois et français4. Cette mise en réseau se transforme d’année en année en dispositif d’échanges pédagogiques, sans commande, alors que le temps institutionnel évolue vers d’autres enjeux : développement économique, transition écologique du territoire.

3Notre approche consiste à étudier cette expérimentation tout en étant engagés dans le processus et attentifs au fait qu’elle soit encore en cours donc encore évolutive. Comment croiser à la fois des regards pluriels et des acteurs d’horizons différents tant dans leurs pratiques que dans leurs mandats ? En quoi cette expérimentation nourrit-elle une réflexion renouvelée sur et à Lac-Mégantic ? Notre propos se situe résolument dans une approche multi-acteurs et transdisciplinaire de la transition écologique. Cela étant, au vu de la diversité des formes de structuration et de fonctionnement d’actions collectives (Audet et al., 2019 ; Rosenbloom et al., 2018) et des thématiques que recouvre la transition écologique, la question des attentes et des schèmes discursifs utilisés, comme le propose d’étudier ce numéro, se pose néanmoins. La problématique de l’article vise ainsi à comprendre comment la contribution croisée des acteurs de cette expérimentation nourrit la formation d’un sujet collectif.

4Trois lectures de l’expérimentation de transition écologique guident la réflexion. Tout d’abord, l’échelle de l’expérimentation ne concerne ni une métropole, ni des politiques sectorielles visées, ni un lieu d’expérimentations dites alternatives. L’expérimentation a pour ancrage territorial la ville de Lac-Mégantic (6 000 habitants) qui occupe une place de centralité administrative et commerciale régionale (Figure 1). Elle prend corps à moyen terme, depuis 2014, avec des temps réguliers d’échanges et de production dans la communauté. Les différents acteurs impliqués tissent des relations de proximité moins géographiques que de réseau (Coenen et al., 2012).

Figure 1. Carte de localisation de la ville de Lac-Mégantic

Figure 1. Carte de localisation de la ville de Lac-Mégantic

Lac-Mégantic est située dans une région rurale, éloignée des métropoles nord-américaines. La rivière Chaudière, exutoire du lac Mégantic, s’écoule vers le nord dans la vallée de la Beauce avant de rejoindre le fleuve Saint-Laurent. La frontière étatsunienne (Maine) est à environ 30 km. Lac-Mégantic n’est pas raccordée directement au réseau d’autoroutes. Seule la voie ferrée (fret) reliant Montréal à l’État du Maine la dessert.

Source : auteurs, 2021

5Ensuite, l’article s’intéresse à la constitution, au fonctionnement et à la transformation de cette action collective, entre acteurs locaux, étudiants en école d’architecture, enseignants de différentes disciplines (urbanisme, architecture, géographie, art). La participation et le rôle des différents acteurs évoluent dans le temps, de même que l’expérimentation en elle-même (Benmarhnia et al., 2019) : celle-ci se construit dans une suite d’opportunités, sans projet commun défini en amont et sans objectif d’évaluation. Nous faisons ainsi écho aux travaux de Chateauraynaud, Debaz (2017) qui cherchent à comprendre « comment les prises de l’expérience au cœur des milieux ouvrent de nouveaux espaces de possibles » (Chateauraynaud, Debaz, 2017 : 16). Ces auteurs portent une attention au caractère cognitif des expérimentations : elles sont des expériences fondées sur des parties prenantes non forcément définies en avance et dans un « milieu jamais totalement sous contrôle » (ibid. : 203).

6Enfin, l’expérience partagée chaque année questionne une certaine transformation des attentes individuelles et collectives. Les aspirations de changement socio-écologique (Chilvers, Longhurst, 2016) et de projet de territoire (Audet, 2015) sont énoncées par l’ensemble des acteurs. Les projets académiques d'architecture matérialisent les regards sur l’existant et projettent de l’avant un futur possible. Les travaux deviennent des supports de réflexion pour la communauté et pour le projet de territoire.

7L’article montre des résultats issus d’observations à plusieurs niveaux : des temps d’échanges entre le milieu de la pratique et le milieu académique à Lac-Mégantic et dans des colloques (Sommet Désastre et Résilience 2021, EcoCity World Summit 2022) ; des temps pédagogiques sur site ; des temps de rencontres et de présentation des projets des étudiants à la communauté.

8Nous présentons d’abord notre cadre d’analyse, articulé autour de la transdisciplinarité, de la gestion de l’expérimentation de transition ainsi que son approche spatiale (section 1). Ensuite, nous analysons les modalités de l’expérimentation : comment s’élaborent et évoluent les alliances ? Quels engagements et espaces d’action ? (section 2). Enfin, nous discutons les projections spatialisées d’une transition écologique à Lac-Mégantic à travers le projet d’architecture qui croise valeurs habitantes et étudiantes (section 3). L’objectif est de repérer comment une expérience, initialement académique, devient une expérimentation multi-acteurs de transformation de la ville à visée de transition écologique.

1. Une expérimentation de transformation et de transition

9Analyser les expérimentations de transition écologique implique de comprendre les processus de coconstruction et de trajectoires possibles de transition, ainsi que les différentes dimensions spatiales en jeu.

1.1. Transition durable, transdisciplinarité et projet commun

10Dans le champ des transitions durables (sustainable transitions), plusieurs travaux soulignent l’importance des reconfigurations des réseaux d’acteurs qui eux-mêmes influent sur les stratégies scalaires et organisationnelles de transition (Coenen et al., 2012 ; Van de Bosch, Rotmans, 2008). Les dynamiques à l’œuvre font apparaître de nouveaux formats d’action collective et territorialement contextualisés (Audet et al., 2019 ; Bouisset et Vaucelle, 2017). Différents niveaux de collaboration voient le jour, entre coapprentissage et coconstruction : ils associent acteurs académiques et de terrain – secteur public, privé et habitants – dans un paradigme transdisciplinaire de « boundary-crossing research » (Pohl et al., 2021).

11Réunis le plus souvent autour d’un projet collectif, et ancrés dans une échelle locale, ces processus semblent induire de nouvelles structures de coopération – matérielle et idéelle – renouvelée par l’engagement des partenaires (Rosenbloom et al., 2018). Ils cherchent le plus souvent à faciliter l’accès aux citoyens ou habitants à des opportunités d’actions avec le milieu académique et praticien, dans des logiques participatives (Audet et al., 2019) et de viabilité sociale (Luederitz et al., 2017), voire sociétale (Pohl et al., 2021).

12Or, peu de travaux abordent la mise en œuvre d’expérimentations de transition sans qu’un projet ne soit clairement défini entre les acteurs impliqués. Pour autant, ces coopérations génèrent une perspective commune construite de gré à gré ainsi que des aménités non transférables (apprentissage mutuel et évolutif, absence d’enjeu de commande, intermédiation sur les ressources locales…) non négligeables en termes de résilience des communautés face au changement (Adger, 2000). Aborder les expérimentations de transition écologique implique alors de s’intéresser à des initiatives engagées dans la construction de nouvelles coordinations d’acteurs sans enjeu de performativité. L’expérimentation ainsi conduite laisse droit à l’erreur tout en développant les échanges entre les différentes parties prenantes (Schäpke et al., 2018).

13Ainsi, l’ancrage transdisciplinaire et exempt d’un projet défini en amont semble concourir à une certaine trajectoire d’expérimentation de transition.

1.2. Aspirations de changement socio-écologique et « arène de transition »

14Plusieurs recherches soulignent le caractère multidimensionnel du contexte de transition. Quatre trajectoires de changement, envisagé comme un processus d’innovation en prise avec des verrouillages socio-techniques, sont généralement identifiées dans la littérature : la transformation, la reconfiguration, les substitutions technologiques et le désalignement-réalignement (Geels, Schot, 2007 ; Laakso, 2021). Ces travaux proposent l’approche multiniveau (Geels et al., 2015) pour comprendre ce basculement d’un régime sociotechnique à un autre, axé sur les innovations technologiques et le marché (Laakso, 2021). Toutes les sphères du régime cohabitent et se transforment ensemble, depuis les « technologies, les marchés, les cadres institutionnels, les significations culturelles et les pratiques de la vie quotidienne » (Geels et al., 2015 : 2).

15En parallèle, des chercheurs plaident pour une approche plus territorialisée du processus, visant à analyser son vécu et sa mise en œuvre par les acteurs impliqués, le sens des lieux (Chilvers, Longhurst, 2016), les transformations de certains espaces (Bouisset, Vaucelle, 2020), ainsi que le projet de société sous-jacent (Audet, 2015).

16Sans restreindre la focale aux seuls acteurs locaux, leur désir et leur capacité à impulser un changement constitue un élément majeur de transition. Il nous semble dès lors pertinent de retenir l’approche de la gestion de la transition, proposée par René Audet (2015) : elle « émerge de l’intérêt d’une équipe de chercheurs envers un problème de durabilité géographiquement situé, de l’ouverture des autorités publiques pour s’engager dans le processus (et parfois de le soutenir financièrement), et de la volonté des acteurs locaux d’y prendre part activement. Une fois ces conditions réunies, le cycle démarre avec la constitution d’une arène de transition qui supervisera l’ensemble des travaux » (Audet, 2015 : 86). Cette arène de transition, virtuelle ou de réseau, « procure un espace pour la réflexion à long terme et l’expérimentation prolongée » (Rotmans, Loorbach, 2010 : 157). Nous n’entendons pas cette arène au sens des auteurs, soit comme une étape d’un cycle incrémental composé de quatre temps (coproduction, stratégie, opérationnalisation, évaluation). Au-delà de la performativité des sujets abordés ou des processus, et en intégrant les aspirations des acteurs, l’expérimentation de transition écologique souligne avant tout, à notre sens, la capacité des acteurs à mettre en cohérence leurs pratiques.

17En résumé, l’arène de transition est un cadre large contextuellement situé. Elle consiste en une mise en dialogue d’impératifs économiques, politiques avec les aspirations de changement socio-écologique plus ou moins prononcé par les parties prenantes (Chilvers, Longhurst, 2016). Elle prend corps à travers des initiatives impulsées par des acteurs variés dans des ancrages territoriaux spécifiques.

1.3. Expérimentation de transition et espace

18Des recherches récentes recensent une série de bénéfices à analyser les expérimentations de transition (transition experiments) comme des supports d’utilisation de l’espace et de développement territorial (Kivima et al., 2017 in Audet et al., 2019) ; ou encore comme des processus spatiaux qui émergent et concernent des lieux donnés en même temps qu’ils les transforment (Bouisset, Vaucelle (dir.), 2020).

19Ces bénéfices portent autant au niveau conceptuel de la transition (contribuer à une lecture transversale de la transition, apprendre sur les transformations sociales et écologiques situées), qu’au niveau des territoires dans lesquels les expérimentations prennent forme (coconstruire les apprentissages, renforcer les capacités et le partage de connaissances, renforcer les engagements des partenaires) (Rosenbloom et al., 2018).

20Sur un autre plan, des travaux récents s’intéressent aux prises du projet architectural avec le milieu, les ressources et la transformation de l’existant, dans un nouveau paradigme lié aux incertitudes environnementales et sociales (Younès et Marcillon, 2015 ; Toubanos et Villien, 2021). Se profile la question des multiples acceptions de la transition (écologique, énergétique) en architecture, non sans rappeler les attributs fondamentaux de l’écologie urbaine (Forman, 2008) : utilisation des sols, structures des constructions, flux anthropogéniques, décisions et activités humaines.

21Partant d’une approche combinant ces dimensions transdisciplinaires, cognitives et spatiales de l’expérimentation de transition, notre étude traite d’une expérience singulière à Lac-Mégantic au Québec. Elle vise à en étudier la constitution et la transformation sur le moyen terme, de même qu’elle cherche à en identifier les dimensions axiologiques.

2. Un nouveau projet de territoire au cœur d’une expérience internationale

22L’expérimentation nourrit des interconnexions entre les protagonistes, conditions d’une transition durable des territoires (Coenen et al., 2012). Ces interconnexions, tout comme l’expérimentation en elle-même, sont évolutives (Benmarhnia et al., 2019) : depuis 2014, les cadres et actions en prises avec le milieu évoluent dans le temps (Chateauraynaud, Debaz, 2017), de nouveaux acteurs viennent nourrir l’arène de transition.

2.1. Entre approfondissement et élargissement des réseaux d’acteurs

  • 5 Au sens d’habiter autrement.
  • 6 D’abord préliminaire en septembre 2013 le Programme particulier d’urbanisme (PPU) du centre-ville (...)

23Après l’intervention des structures d’urgence à Lac-Mégantic, les milieux académiques opèrent un nouveau temps de relecture en questionnant notamment la réhabilitation5 du milieu urbain. Dès 2016, l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon (Ensal), les universités de Sherbrooke et Laval interviennent dans le cadre de trois écoles d’été, « Les ateliers du Lac ». Les sujets, portés par la Ville, sont négociés avec les établissements et les propositions issues d’un travail commun sont présentées aux édiles et aux habitants : logement, espace mémoire, puis centre-ville. Entre-temps, le plan de reconstruction est validé6 et le centre-ville en partie aménagé : le dispositif relève plus d’une synergie collective que d’une matérialité opérationnelle.

24Les habitants qui hébergent les étudiants participent aux réunions publiques. Investis dans une démarche collaborative, condition de la transition pour R. Hopkins (2014), ils se retrouvent au cœur d’une action citoyenne régulée par l’institution. En parallèle d’ailleurs, la participation et l’intervention citoyennes sont plus ou moins encadrées de façon concertée : des actions comme « la grande cueillette des mots », « la place éphémère », le dispositif « Réinventer la ville » (2014-2015) vont poser à plat les attentes des citoyens (Généreux, 2019).

25Les modalités de l’alliance sont modifiées dès 2018. Cette fois-ci sans commande, mais avec l’appui de la Ville de Lac-Mégantic et du bureau de la reconstruction, une expérience pédagogique de master est conduite dans le cadre d’un atelier de projet de l’Ensal. La coconstruction prend forme désormais autour de trois types de négociation. La coordination logistique et temporelle entre l’Ensal et la Ville de Lac-Mégantic est nécessaire pour les différents échanges et activités. Les objectifs académiques sont discutés au fil de l’eau avec la communauté. Les étudiants ont eux-mêmes à négocier entre les points de vue des habitants, de la municipalité et des impératifs scolaires.

26Après une première année bilatérale, le département d’études urbaines et touristiques de l’Université du Québec à Montréal (Uqam) rejoint le partenariat, dans des logiques de réseaux académiques. L’intérêt est d’élargir le champ disciplinaire pour l’ensemble des acteurs dans une réflexion partagée sur le milieu de vie (Pohl et al., 2021), tout comme il permet d’associer un partenaire québécois. En plus d’un nouvel échelon de négociation, de nouvelles synergies s’opèrent entre acteurs académiques en dehors du milieu (élargissement du réseau professionnel, opportunités de recherche et d’échanges étudiants).

27In fine, les acteurs impliqués sont en capacité de créer un processus d’interlocalisation (« inter-localization ») (Coenen et al., 2012), entre ce que les auteurs nomment un enracinement socio-spatial (conditions territoriales spécifiques favorables à une transition) et des interconnexions entre les acteurs qui peuvent se renforcer mutuellement. Ces interconnexions se déploient entre la communauté de Lac-Mégantic et les acteurs académiques, mais aussi entre les habitants qui parfois ne se connaissaient pas auparavant. Par ailleurs, l’expérimentation dépasse le cadre d’une participation locale citoyenne déjà expérimentée à Lac-Mégantic en associant un public étudiant bientôt professionnel, leurs enseignants, les autorités administratives, les acteurs économiques, les habitants.

2.2. S’approprier l’expérimentation : quels déterminants et quels engagements ?

28D’une part, l’expérimentation, qui s’appuie sur un dispositif pédagogique, constitue une expérimentation de transition, au même titre que celles menées avec des groupes de citoyens. En confrontant le terrain, en interagissant avec les citoyens locaux et les groupes d’intérêt, et en établissant des liens avec des défis de société, les étudiants, les enseignants, les acteurs locaux innovent dans leur niche professionnelle (Van de Bosch, Rotmans, 2008).

29Les enseignants et les étudiants sont placés dans une forme d’apprentissage d’un milieu de vie et d’une communauté résiliente face aux changements (Adger, 2000). Pour les étudiants, l’enjeu est de rendre audible et professionnel le discours sur un projet en articulant valeurs personnelles et habitantes. Pour les enseignants, la modération des récits des étudiants, des acteurs locaux et des habitants est au service d’une mise à disposition des projets architecturaux auprès de la communauté.

30Pour la Ville et pour les habitants, l’expérimentation relève de l’appropriation d’une controverse (Chateauraynaud, Debaz, 2017) suite à la catastrophe, notamment la remise en question de la consommation des énergies fossiles. Au sein même de la communauté, l’expérimentation alimente la communication entre la Ville et les habitants au travers par exemple des publications sur « l’avenir de Lac-Mégantic » ou encore la reconnaissance internationale (délégation de la Ville dans d’autres territoires).

31D’autre part, plusieurs actions jalonnent l’expérimentation à Lac-Mégantic, lorsque l’ensemble des acteurs se rencontrent. Nous retenons au moins deux moments-clés : l’organisation d’une exposition (un temps de révélations) et un arpentage du territoire associé à la rencontre de la communauté (un temps de relations).

32Le premier temps de révélations consiste en l’inauguration de l’exposition des projets de la promotion précédente d’étudiants. Elle est anticipée en amont par la Ville. La mairesse et une technicienne participent virtuellement aux soutenances pédagogiques plusieurs mois avant, les documents sont transmis, puis la Ville organise des réunions préparatoires pour valider les discours afin de « ne pas faire d’impair » auprès des habitants. L’exposition constitue un espace matériel et d’action de l’expérimentation basé sur des échanges annuels avec et dans la communauté (Figure 2).

Figure 2. Photo-vernissage des projets architecturaux avec la communauté en 2019

Figure 2. Photo-vernissage des projets architecturaux avec la communauté en 2019

L’exposition des projets architecturaux constitue un temps et un espace de rencontre et de dialogue avec la communauté autour de plusieurs médias : maquette, planches

Crédits : auteurs, 2021

33Ce temps contribue ainsi à rassembler les élus, les techniciens et les habitants autour de problématiques nouvelles, d’approches différentes, tant dans la représentation du territoire (coupes, maquettes) que ses futurs possibles. Il ne s’agit pas tant de créer une boîte à outils opérationnelle et/ou performative que d’échanger entre la communauté, les acteurs académiques et étudiants internationaux, sur le sens des lieux, sur une « adaptation réflexive du milieu » (Audet, 2015).

34Le second temps relève lui des relations et interconnexions (Coenen et al. , 2012). Il s’opère sur une semaine d’étude dédiée à un exercice pédagogique d’arpentage de Lac-Mégantic. Chaque étudiant choisit un thème support d’une analyse qui contextualise le site choisi pour son projet architectural ultérieur. Autre espace réel et matériel de l’expérimentation, il engage une action physique initiatrice, sur le restant de l’année, d’un sujet puis d’une projection de transformation du territoire (Figure 3).

Figure 3. Localisation des sites de projets architecturaux à Lac-Mégantic en 2018 et en 2019

Figure 3. Localisation des sites de projets architecturaux à Lac-Mégantic en 2018 et en 2019

La cartographie des sites choisis par les étudiants donne à voir un autre espace d’expérimentation, cette fois-ci physique et éprouvé, celui du projet architectural

Source : auteurs, 2021

35Ce temps associe observations, croquis, rencontres formelles et informelles avec les acteurs locaux et les habitants. Les rencontres formelles sont négociées avec le bureau de la reconstruction auprès d’acteurs économiques, associatifs et habitants sur des thématiques du cadre de vie. Elles concrétisent l’expression d’enjeux locaux portés par des acteurs repérés et contactés par l’institution : mémoire, développement économique local, valorisation et protection des ressources.

36Le croisement de ces visions alimente un laboratoire d’expérimentations existantes et à venir, où le milieu est ouvert aux possibles (Chateauraynaud, Debaz, 2017). Ces dynamiques placent en leur cœur une spatialisation des modes de vie, tantôt inédite, tantôt transformée.

3. Futurs possibles à Lac-Mégantic et projet d’architecture

37Les rencontres formelles et informelles entre étudiants et acteurs locaux amènent à une réinterprétation des enjeux sociétaux des Méganticois. Certains étaient déjà énoncés dans des dispositifs citoyens institutionnels comme « Les initiatives prometteuses » (Généreux, 2019) : appropriation de l’espace/de la ville, partages et échanges, le chez-soi, relocalisation du système alimentaire.

38Les travaux des étudiants touchent ainsi à différents registres de transition physique et idéelle du cadre de vie. Leur originalité et leur intérêt tient d’une entrée spatiale que n’abordent pas les acteurs institutionnels : implantation sur un site, interrelations entre le programme bâti et son environnement immédiat et plus lointain, transformation possible du paysage, notamment des rivages et lisières urbaines (Folléa, 2019).

3.1. Quand les ressources locales riment avec valeurs transitionnelles

39Les ressources économiques et du capital social, paysagères et constructives constituent non seulement l’objet des projets d’architecture, mais aussi le socle d’un futur possible à Lac-Mégantic. Associées à des valeurs transitionnelles, elles renvoient au triptyque eau-énergie-alimentation (Cairns et al., 2017) défini par l’interconnexion existante entre les problématiques de l’eau, de l’énergie et de l’alimentation, et intègrent un autre flux majeur, celui des matériaux de construction (Tableau 1).

Tableau 1. Typologie des ressources méganticoises dans les projets architecturaux estudiantins et valeurs transitionnelles

Espaces concernés Fonctions Valeur transitionnelle
Ressources économiques Campagne délaissée
Abords du centre-ville et du lac (sud-est)
Agriculture
Alimentation
Créer des espaces-tests agricoles dans la conception urbaine (Hopkins, 2014 ; Verzone, 2021)
Ressources du capital social Zone industrielle Production
Alimentation
Resserrer les liens de proximité et le « pouvoir d’agir » (Olin Wright, 2017)
Ressources paysagères Zone industrielle
Rives du lac et tourbières
Récréation, loisir
Résidentiel
Culture et patrimoine
Faire avec l’existant (Folléa, 2019 ; Toubanos et Villien, 2021)
Ressources constructives Bâtiment (résidentiel, commercial, productif) Réemploi
Interprétation des ressources locales (bois, granite, pierre)
Recycler, extraire (Choppin et Delon, 2014)

Lac-Mégantic présente des espaces et des fonctions urbaines à l’image de villes plus grandes (logement, emploi, commerces, transport, tourisme). La catastrophe, ses conséquences physiques et sociales, permettent de projeter des valeurs transitionnelles universelles sur ces espaces et ces fonctions classiques.

Source : auteurs, 2021

40Les projets des étudiants spatialisent alors des enjeux tels que les usages agricoles et l’économie circulaire, le resserrement des liens de proximité et des sociabilités notamment liées au travail, en passant par le « faire avec » le paysage existant, en réinterrogeant la valeur attribuée à la nature en contexte urbain industriel. Les ressources énergétiques, leur interprétation et leur réemploi structurel et esthétique sont également pointés comme des enjeux.

41Tous les projets, avec autant de potentiels de transformations, engagent de nouvelles infrastructures et fonctionnalités : loisir et récréation, alimentation (de la production à la consommation), lien social, liens avec les éléments exprimés comme naturels.

3.2. Quand la transition écologique appelle la transformation des paysages

  • 7 Lac-Mégantic est la seule ville québécoise labellisée Cittaslow (réseau international des villes d (...)

42Les projets des étudiants matérialisent de nouvelles lectures urbaines, qu’elles soient morphologiques, topographiques, fonctionnelles ou sociales, tout comme ils interrogent l’évolution, pour certains nécessaire, des paysages urbains (Forman, 2008). Comment penser des formes de lieux et d’aménagements quand la transition écologique renvoie principalement aux bâtiments à performance énergétique ou à des logiques de labellisation7 du côté des acteurs institutionnels locaux ? C’est ici un des enjeux relevés de l’expérimentation, à savoir articuler une transition normative déconnectée du milieu, et les attentions extérieures mais contextualisées des étudiants.

  • 8 Six projets avec vue sur le lac.

43Un seul projet s’intéresse au quadrilatère du centre-ville, en reconstruction et objet de toutes les attentions. Les autres sont ancrés dans les périphéries (zone industrielle, zones résidentielles), ou dans les lisières (Folléa, 2019), espaces de transition physique et/ou visuelle entre espace urbain et espace agricole ou de nature. Par exemple, au travers de quelques projets, des tourbières perdent leurs connotations négatives et deviennent des lieux à reconnaître valorisables tant en termes de paysage que d’exploitation raisonnée. D'autres abordent le lien et l'accès au lac, assez plébiscité8 en termes de perspectives, d’ambiances saisonnières, paysagères et de programme résidentiel et sont travaillés comme objets communs plus partageables qu’exclusifs. Enfin, les projets expérimentent des « tiers lieux » (Oldenburg, 1989) de différentes ambitions (équipements culturels, espaces agricoles et de restauration, habitats alternatifs).

44La question du logement est centrale, en opérant des articulations et des croisements de relations de voisinage et avec l’environnement. Quand les acteurs locaux énoncent un déficit de logements pour les séniors, surtout dans le centre-ville qui offrait avant la catastrophe un habitat socialement adapté et proche des services, un projet étudiant s’en empare et propose une hybridation d'un immeuble spécialisé mais ouvert sur l’espace public, voire transparent et traversé. Il utilise aussi le Parc des Vétérans en rive de lac, qui a survécu à la catastrophe, comme élément du commun liant le partage d’une situation exceptionnelle avec une volonté d’un centre-ville habité et mixte socialement. L’ensemble des projets tente d’articuler le logement à un élément du paysage partagé, énoncé ou non par les habitants. La traversée urbaine de la rivière Chaudière devient un support paysager pour retourner le quartier commercial reconstruit sur l’exutoire du lac. Le parc arboré sur l’arrière du grand centre sportif devient un lieu d’habitat : déconnectés, mais à proximité des réseaux urbains, ces logements hybrident les qualités perçues de l’habitat isolé avec un modèle collectif de grande maisonnée.

45Ainsi, la maison individuelle et unifamiliale n’est plus la modalité centrale d’organisation de l’espace urbain : les valeurs transitionnelles multiplient les programmes et les lieux, et ouvrent la voie à des réinventions originales du paysage urbain méganticois.

46Enfin, les projets étudiants montrent un rapport à la ville de Lac-Mégantic dans sa géographie. La pente des coteaux du lac devient le support d’une articulation paysagère et d’une typologie de logement : le travail sur les vues (lac, environnement immédiat) est central, de même que la consommation raisonnée des sols et la gestion des eaux de ruissellement. Les réseaux traditionnels mis de côté, la forme urbaine exploite les impensés de qualité urbaine. Les étudiants français découvrent que la trame urbaine régulière nord-américaine met en exergue des singularités géomorphologiques : si elles restent des contraintes aux yeux des habitants, elles deviennent des opportunités pour retisser des liens entre milieux naturels et construits au-delà de la trame quadrillée classique utilisée par le service de l’urbanisme. En cela, les étudiants inventent des transitions transgressives a priori, tandis que leurs narrations, appuyées par une attention démontrée sur ce milieu, permettent à la communauté de découvrir des lieux et d’autres typologies architecturales.

47La prospective étudiante s’appuie également sur des éléments de langage et de dispositifs d’une transition institutionnelle axée sur l’alimentation (label Cittaslow, circuits courts). L’agriculture pénètre la ville et active l’utopie de la ville fertile, dans le giron de l’urbanisme alimentaire et agricole, qui défend une approche intégrée des relations entre agriculture urbaine, architecture et pratiques citadines (Verzone, 2021). Des projets ont comme socle les solutions agricoles, entre affirmation d’une identité locale (maraîchage et production de fromages), nouvelles architectures (façades et toitures, interconnexion de bâtiments et de fonctions alimentaires) et modes de vie (jardins potagers, espaces de transformation et de vente).

48Ces expérimentations par le projet architectural montrent leur capacité à rassembler, produire, métaboliser des connaissances, à la fois sur Lac-Mégantic, sur une transition écologique idéelle, et sur le fonctionnement local d’une « arène de transition ». Celle-ci articule un dialogue entre impératifs académiques et politiques, et engage une réflexion partagée au-delà de la reconstruction du centre-ville.

Conclusion

49L’objectif de cet article était de repérer comment une expérience, initialement académique, devient une expérimentation multi-acteurs de transformation de Lac-Mégantic à visée de transition écologique. Nous cherchions à comprendre comment la contribution croisée des acteurs de cette expérimentation nourrit la formation d’un sujet collectif.

50Les résultats de ce travail révèlent que les impacts de la tragédie de 2013 ont mené à une relecture à long terme de la transition : les initiatives mises en place par la municipalité avec les organisations impliquées dans le processus de reconstruction, soulignent la coexistence de différentes transformations entre le « réparer » (transition physique) et le « créer un cadre de vie vert et durable » (transition idéelle). Le croisement des regards locaux et internationaux alimente, déplace, (dé)construit des valeurs transformationnelles et transitionnelles.

51L’article montre également que le dialogue entre transition écologique et architecture s’effectue au-delà d’une approche souvent limitée à la dimension constructive. Dans ce contexte post-catastrophe, ce ne sont pas seulement les énergies renouvelables ou des bâtiments à performance énergétique relevant d’une démarche institutionnelle classique qui définissent la transition écologique, mais la recherche de nouvelles imbrications entre espace et communauté : réinventer la ville, réinventer des modes de vie. Les enjeux sont multiples entre repenser le territoire dans son entièreté, articuler les points de vue voire les aspirations de la population méganticoise et alors que les interprétations sont construites sur des lectures européennes en contexte nord-américain. Alimentée par ces formes d’hybridation, la transition écologique à Lac-Mégantic acquiert une légitimation auprès de rencontres et d’échanges avec les populations, surtout autour de l’enjeu d’une identité méganticoise.

52Cette expérimentation pédagogique est une expérimentation de transition écologique dans le sens où elle tente une re-convergence vers un autre futur à Lac-Mégantic. Ce futur possible est matérialisé par des travaux expérimentaux tous spécifiques et engageant chacun une production de connaissances sur le territoire. Les apports de la démarche sont partagés par les différents acteurs, parties prenantes, sur plusieurs niveaux de temporalités : déplacement et reconfiguration des discours, représentations des désirs pour habiter un milieu au-delà d’une ville. Ces interactions dans différents espaces et moments alimentent une transition plus signifiante que signifiée à ce jour, où le projet architectural est aussi expérimentation, itération constante entre images et mots.

53Cet article participe au champ de recherche sur les modalités et enjeux de l’étude de la transition écologique en architecture et en urbanisme. Nous distinguons d’ores et déjà deux repositionnements : le premier est d’ordre professionnel et concerne aussi bien la pratique future des étudiants en fin de formation que les pratiques actuelles des acteurs locaux et enseignants. L’ensemble des protagonistes s’engage à la fois sur un sujet (la transition écologique comme laboratoire) et dans une action commune négociée (coopération internationale évolutive, cadre académique prospectif). Le second est d’ordre citoyen par rapport au transfert et à l’interprétation des projets étudiants dans les discours locaux sur la transition écologique. Les Méganticois rencontrés sur place et/ou présents à l’exposition des travaux découvrent de nouveaux lieux, d’autres acceptions de la transition, et plus globalement, d’autres conceptions de l’architecture et de la ville en résonance avec leur milieu et leurs aspirations.

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Notes

1 Voir notamment à ce sujet les travaux du réseau Ensaeco et les « mesures bousculantes » de son « livre vert », consulté le 31 janvier 2022, ou encore Devisme L., Tixier N., 2018, « Architecture. Pratiques plurielles de la recherche », coordination du dossier « Représentations », n° 138 Culture et Recherche, Ministère de la Culture. Culture et recherche, p. 55-82.

2 De plus en plus de projets de recherche investissent les enjeux des transitions agro-écologiques et alimentaires comme le projet européen H2020 IPMWorks piloté par l’Inræ en France, le Programme Sur et Pour le Développement Régional, et notamment le projet transition en territoires de l’agriculture, l’alimentation, l’environnement (Tetrae).

3 Il s’agit de la « rue principale » de Lac-Mégantic (accès aux centralités, traverse de la ville), un principe d’organisation urbaine répandu au Québec. Elle est aussi la route principale, accessible en véhicule.

4 Ce contexte inédit a stimulé la recherche dans plusieurs domaines, notamment sous l’impulsion de la Ville et du Québec (santé publique, travail social, ingénierie…).

5 Au sens d’habiter autrement.

6 D’abord préliminaire en septembre 2013 le Programme particulier d’urbanisme (PPU) du centre-ville de Lac-Mégantic est entériné en juin 2015, et mis à jour en avril 2017 (règlement municipal n° 1694).

7 Lac-Mégantic est la seule ville québécoise labellisée Cittaslow (réseau international des villes du bien-vivre) en 2018, sous l’impulsion d’un groupe de citoyens. À ce jour, la médiatisation du label et les mesures coercitives concernent essentiellement le développement des véhicules électriques, https://www.ville.lac-megantic.qc.ca/lac-megantic-premiere-ville-certifiee-cittaslow-au-quebec/, consulté le 17 mai 2021.

8 Six projets avec vue sur le lac.

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Table des illustrations

Titre Figure 1. Carte de localisation de la ville de Lac-Mégantic
Légende Lac-Mégantic est située dans une région rurale, éloignée des métropoles nord-américaines. La rivière Chaudière, exutoire du lac Mégantic, s’écoule vers le nord dans la vallée de la Beauce avant de rejoindre le fleuve Saint-Laurent. La frontière étatsunienne (Maine) est à environ 30 km. Lac-Mégantic n’est pas raccordée directement au réseau d’autoroutes. Seule la voie ferrée (fret) reliant Montréal à l’État du Maine la dessert.
Crédits Source : auteurs, 2021
URL http://journals.openedition.org/developpementdurable/docannexe/image/20692/img-1.png
Fichier image/png, 726k
Titre Figure 2. Photo-vernissage des projets architecturaux avec la communauté en 2019
Légende L’exposition des projets architecturaux constitue un temps et un espace de rencontre et de dialogue avec la communauté autour de plusieurs médias : maquette, planches
Crédits Crédits : auteurs, 2021
URL http://journals.openedition.org/developpementdurable/docannexe/image/20692/img-2.png
Fichier image/png, 6,2M
Titre Figure 3. Localisation des sites de projets architecturaux à Lac-Mégantic en 2018 et en 2019
Légende La cartographie des sites choisis par les étudiants donne à voir un autre espace d’expérimentation, cette fois-ci physique et éprouvé, celui du projet architectural
Crédits Source : auteurs, 2021
URL http://journals.openedition.org/developpementdurable/docannexe/image/20692/img-3.png
Fichier image/png, 774k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Lisa Rolland, Boris Roueff et Yona Jébrak, « Coconstructions entre acteurs académiques et communautés : habiter autrement Lac-Mégantic (Québec, Canada) »Développement durable et territoires [En ligne], Vol. 13, n°2 | Décembre 2022, mis en ligne le 01 décembre 2022, consulté le 07 février 2025. URL : http://journals.openedition.org/developpementdurable/20692 ; DOI : https://doi.org/10.4000/developpementdurable.20692

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Auteurs

Lisa Rolland

Lisa Rolland est docteure en géographie-aménagement et maître de conférences associée en sciences de l’homme et de la société pour l’architecture à l’Ensa de Lyon. Elle travaille sur la circulation du modèle de la durabilité et des transitions et sur les modalités d’implication dans le diagnostic et la prospective territoriale
École nationale supérieure d’architecture de Lyon, F-69512 UMR 5600 LAURE-EVS du CNRS
lisa.rolland@lyon.archi.fr

Boris Roueff

Boris Roueff est architecte et maître de conférences en théorie et pratiques de la conception architecturale et urbaine à l’Ensa de Lyon. Ses travaux de recherche portent sur la pédagogie de la conception architecturale et sur les théories et pratiques de l’architecture à l’épreuve des conditions de l’Anthropocène
École nationale supérieure d’architecture de Lyon, F-69512 UMR 5600 LAURE-EVS du CNRS
boris.roueff@lyon.archi.fr

Yona Jébrak

Yona Jébrak est docteure en études urbaines et professeure à l’Uqam. Ses recherches portent sur la résilience urbaine, les mécanismes de réappropriation des espaces détruits après les catastrophes
Département d’études urbaines et touristiques, ESG-UQAM
jebrak.yona@uqam.ca

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