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Retours sur

Retour sur « la crise de reproduction » des classes populaires

Gérard Mauger

Résumés

La sociogenèse d’un article écrit vingt-cinq ans plus tôt permet de comprendre pourquoi la question de « l’insertion professionnelle des jeunes » était alors abordée dans le cadre plus général d’une « crise de reproduction des classes populaires ». La relecture conduit à préciser l’échelle géographique du constat de leur déclin numérique, l’échelle historique de leur débâcle symbolique et à revenir sur les effets paradoxaux de la démocratisation scolaire.

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Texte intégral

  • 1 MAUGER, Gérard (1998). « La reproduction des milieux populaires “en crise” ». Ville École Intégrati (...)

1Relire un article, écrit un quart de siècle plus tôt, sur ce qui me semblait être une « crise de reproduction des classes populaires »1 conduit nécessairement à s’interroger sur la validité de l’analyse proposée. On peut se demander, par exemple, ce que cette vue prise sur les milieux populaires devait au point de vue qui était alors le mien. Dans cette perspective réflexive, il faut s’interroger sur ce qu’étaient à cette époque mes intérêts sociologiques et politiques, sur l’état de ma « boîte à outils » conceptuels et, au-delà, sur celui du champ de la sociologie. Mais, on peut également s’interroger sur la validité aujourd’hui d’analyses faites hier des milieux populaires. La « crise de reproduction » diagnostiquée s’est-elle prolongée, approfondie ou résorbée ? Les tendances indiquées restent-elles identifiables ou cette crise appartient-elle désormais à un passé-dépassé ?

Un article dans son contexte

  • 2 Elle l’était au moins depuis la publication du rapport Schwartz en 1981.
  • 3 Des enquêtes antérieures qui avaient pour objet la délinquance juvénile m’avaient conduit à ébauche (...)
  • 4 L’obtention d’un BTS (brevet de technicien supérieur) permet d’échapper au périmètre des classes po (...)
  • 5 DUVAL, Julien, GAUBERT, Christophe, LEBARON, Frédéric, MARCHETTI, Dominique, PAVIS, Fabienne (1998) (...)
  • 6 CASTEL, Robert (1995). Les métamorphoses de la question sociale. Une chronique du salariat. Paris : (...)
  • 7 BEAUD, Stéphane, PIALOUX, Michel (1999). Retour sur la condition ouvrière. Enquête aux usines Peuge (...)
  • 8 HOGGART, Richard (1970). La culture du pauvre. Étude sur le style de vie des classes populaires en (...)
  • 9 Dans cette perspective, voir MAUGER, Gérard (2006). « Les transformations des classes populaires en (...)
  • 10 Roger Cornu, dans DENIOT, Joëlle, DUTHEIL PESSIN, Catherine (dir.) [1995]. Crises et métamorphoses (...)
  • 11 Je suis revenu ultérieurement sur la question : MAUGER, Gérard (2001). « Les politiques d’insertion (...)
  • 12 En toute rigueur, on ne peut, en effet, situer les jeunes dans l’espace social que par leur « origi (...)
  • 13 SCHWARTZ, Olivier (1998). La notion de « classes populaires », habilitation à diriger des recherche (...)
  • 14 Dans cette perspective, voir AMOSSÉ, Thomas (2015). « Portrait statistique des classes populaires c (...)
  • 15 De façon générale, un changement significatif dans le « mode de génération » des générations succes (...)

2En ce qui concerne le contexte de la production de cet article de 1998, j’avais vraisemblablement été sollicité par la rédaction de Ville École Intégration dans le cadre de la préparation du dossier consacré à « l’insertion professionnelle des jeunes », en un temps où la question était encore à l’ordre du jour2. Quelques références bibliographiques citées dans cet article expliquent sans doute la genèse de cette contribution. J’avais récemment participé aux jurys de thèse de Christophe Jalaudin à Nantes en 1995 et à celui de Judith Kaiser en 1998 à Nancy, et j’avais dirigé en 1996 le DEA (diplôme d’études approfondies) de Mathieu Thévenin : toutes ces recherches avaient l’insertion pour objet. Cette question focalisait l’attention sur les jeunes issus de milieux populaires, dont les scolarités difficiles, le plus souvent soldées par des CAP (certificats d’aptitude professionnelle) ou des BEP (brevets d’études professionnelles), les confrontaient à des difficultés d’insertion professionnelle (chômage, stages, emplois précaires)3 et les vouaient à terme à rejoindre les rangs des classes populaires4. Dans le champ politique, le mouvement de grèves de décembre 1995, suscitant une guerre des pétitions dans le champ intellectuel5, était venu rappeler à ceux qui l’avaient oubliée l’existence de classes populaires. Dans le champ de la sociologie, Robert Castel venait de publier Les métamorphoses de la question sociale6 et les articles de Stéphane Beaud et Michel Pialoux cités dans la bibliographie annonçaient la publication de leur Retour sur la condition ouvrière7. La culture du pauvre de Richard Hoggart8 était souvent la référence qui permettait de souligner les transformations des milieux populaires au cours des précédentes décennies9 qui polarisaient alors l’intérêt de nombreux sociologues. Le principal écueil dans ces tentatives de cerner ces transformations semblait être alors celui que signalait la formule de Roger Cornu : « La classe ouvrière n’est plus ce qu’elle n’a jamais été »10. Dans cette perspective, une vision enchantée du passé (ouvriériste) induisait nécessairement la déploration des divisions et des démobilisations du présent. Mais la mise en garde ne conduisait-elle pas, à l’inverse, à une sorte de cécité au changement ? Ainsi peut-on comprendre que, préoccupé comme d’autres par ce genre de questions, j’aie abordé la question de l’insertion professionnelle dans le cadre plus vaste d’une « crise de reproduction » des milieux populaires11. En fait, il s’agissait d’expliquer pourquoi « la classe ouvrière n’était plus ce qu’elle avait été ». L’usage de l’expression « milieux populaires » (plutôt que celle de « classes populaires », inscrite dans la filiation marxiste) s’expliquait, d’ailleurs, non seulement par la difficulté d’affecter une population jeune à une classe sociale12, mais surtout par le flou régnant sur les contours du populaire. La notion de « classes populaires » ne s’est stabilisée qu’ultérieurement dans le lexique sociologique avec la publication du texte éponyme d’Olivier Schwartz13. Désormais, on considère usuellement qu’elles rassemblent ouvriers et employées (il s’agit à 80 % de femmes), soit approximativement 50 % de la population active14. En inscrivant la question de l’insertion professionnelle dans le contexte d’une « crise de reproduction », je supposais implicitement l’apparition d’un nouveau « mode de génération »15 des classes populaires et je déplaçais l’interrogation du marché de l’emploi vers le système scolaire.

Compléments et précisions

3L’analyse de cette « crise de reproduction » des classes populaires partait du constat de leur déclin numérique, de la débâcle de leur mobilisation syndicale et politique et de leur disqualification symbolique. À la relecture, il me semble que l’essentiel figurait dans cet article. Je voudrais néanmoins indiquer deux compléments qui me semblent utiles.

  • 16 HUGRÉE, Cédric, PÉNISSAT, Étienne, SPIRE, Alexis (2017). Les classes sociales en Europe. Tableau de (...)

4En ce qui concerne le déclin numérique du monde ouvrier, il faut noter qu’à l’échelle mondiale (en Chine, en Inde, dans le Sud-Est asiatique, au Brésil, etc.), l’exode rural, l’urbanisation et l’implantation d’unités de production par les multinationales dans des secteurs de plus en plus diversifiés de la production industrielle ont créé des classes ouvrières nationales, doublées d’armées de réserve industrielle dans toutes les régions du globe. En se cantonnant à l’échelle européenne, on constate que la circulation, la localisation et la spécialisation du capital ont contribué à remodeler les rapports de classes : les stratégies économiques des grandes firmes européennes déterminent en grande partie la morphologie des classes sociales dans les différents pays européens. Ainsi Cédric Hugrée, Étienne Pénissat et Alexis Spire ont-ils pu ébaucher un tableau des classes sociales à l’échelle européenne16. Dans la mesure où la libre circulation des capitaux et des marchandises permet aux firmes de s’implanter dans les zones les plus profitables, les activités économiques se redistribuent sur le territoire européen en fonction des coûts du travail, de la qualification de la main-d’œuvre et des législations nationales : d’où les délocalisations de l’Europe du Nord et de l’Ouest vers les pays du Sud et de l’Est. Elles ont ainsi modifié les contours et la composition des classes sociales dans chaque pays.

  • 17 VIGNA, Xavier (2007). L’insubordination ouvrière dans les années 68. Essai d’histoire politique des (...)
  • 18 MISCHI, Julian (2014). Le communisme désarmé. Le PCF et les classes populaires depuis les années 19 (...)
  • 19 MAUGER, Gérard (2017). « Sociogenèse et usages de la figure du “beauf” ». Sens-Dessous, no 23. http (...)
  • 20 Projet 2012, contribution no 1, Gauche. Quelle majorité électorale pour 2012 ?, Bruno Jeanbart, Oli (...)

5Quant à la débâcle de la mobilisation des classes populaires, Xavier Vigna a mis en évidence la longue période d’« insubordination ouvrière des années 68 », qu’il décrit comme un moment exceptionnel d’expression d’une « politique ouvrière »17. L’effondrement des États socialistes et la disqualification du « socialisme réel » et des formes de messianisme politique qui en étaient solidaires, la « désouvriérisation » du Parti communiste français et les « recentrages » syndicaux18, la chute brutale du cours du marxisme dans le champ intellectuel, le désarroi qu’implique la perte de « mots de la tribu » (classe ouvrière, exploitation, etc.), la détérioration des capacités de mobilisation et de résistance d’un groupe ouvrier soumis à la menace du chômage, au chantage à la docilité qui s’exerce sur les précaires et à la concurrence des intérimaires ont désorienté symboliquement et disqualifié politiquement le groupe ouvrier. J’ai montré ultérieurement comment la vision enchantée du prolétariat révolutionnaire « des années 68 » s’est métamorphosée dans la figure du « beauf »19. En 2012, la représentation des classes populaires qui était celle du think tank Terra Nova reprenait à son compte la figure du « beauf ». Terra Nova invitait alors les dirigeants du Parti socialiste à « une refondation idéologique », associant libéralisme culturel et néo-libéralisme économique, et à substituer à « la coalition historique de la gauche centrée sur la classe ouvrière », aujourd’hui « en déclin », une nouvelle coalition « plus jeune, plus diverse, plus féminisée, plus diplômée, urbaine et moins catholique », supposée « progressiste au plan culturel » et composée d’« outsiders au plan socioéconomique » (sacrifiés au profit des « insiders » et/ou confrontés à un « plafond de verre ») qui constituerait « le nouvel électorat naturel de la gauche »20.

  • 21 « À réussite égale, les élèves des classes populaires ont plus de chances de s’éliminer de l’enseig (...)
  • 22 Voir WILLIS, Paul (2011). L’école des ouvriers. Comment les enfants d’ouvriers obtiennent des boulo (...)
  • 23 ŒUVRARD, Françoise (1979). « Démocratisation ou élimination différée ? ». Actes de la recherche en (...)
  • 24 BAUDELOT, Christian, ESTABLET, Roger (2004). « École, la lutte de classes retrouvée ». Dans Pinto, (...)
  • 25 Sur ce sujet, voir MAUGER, Gérard (2021). « L’idéologie dominante et le nouvel esprit du capitalism (...)

6Mais l’analyse que je proposais de la « crise de reproduction » des classes populaires était surtout focalisée sur les effets de la démocratisation scolaire qu’induisait la politique des « 80 % d’une classe d’âge au baccalauréat ». On peut s’en étonner : la prolongation des scolarités et, de ce fait, l’accès élargi au savoir sont généralement perçus, non sans raison, comme un progrès social. Paradoxalement (en apparence), j’expliquais pourtant que « la prolongation des scolarités et la banalisation de l’entrée des fils d’ouvriers dans l’enseignement secondaire ont contribué à “la disqualification” du groupe ouvrier ». Le raisonnement était le suivant : antérieurement, l’auto-élimination devançait, dans la plupart des cas, l’élimination des enfants des classes populaires21 de sorte que l’accès à la condition ouvrière pouvait être vécu, sinon comme un « choix », du moins comme une fatalité22. Désormais, l’accès au monde ouvrier est la conséquence de l’échec scolaire. En se substituant à l’auto-élimination, la disqualification scolaire contribue au discrédit symbolique des classes populaires : elle est d’autant plus destructrice que l’échec scolaire est presque toujours perçu dans le cadre d’une représentation naturaliste de l’intelligence (« l’idéologie du don »). De sorte que la démocratisation, ou plutôt la massification scolaire, a peut-être eu pour effet principal le discrédit du travail manuel réservé à ceux (celles) que le système scolaire disqualifie. Or, s’il est vrai que l’échec scolaire des jeunes issus des classes populaires n’est pas une fatalité, en matière de scolarisation, aujourd’hui comme hier, c’est l’héritage culturel lié à l’origine sociale qui explique l’essentiel des variations observées dans les parcours scolaires. L’inégale réussite scolaire trouve son principe dans l’inégale distance entre la culture héritée de la classe d’origine et la culture scolaire : c’est ainsi que le système d’enseignement demeure ouvert à tou(te)s et réservé à quelques-un(e)s. Il est vrai qu’« au mode brutal de sélection et d’élimination par rejet de l’institution se sont substituées, avec la prolongation obligatoire de la scolarité et la mise en place corrélative d’un système de filières multiples et hiérarchisées, des formes douces de relégation contre lesquelles seuls des familiers de l’école peuvent s’opposer », mais « la structure de la distribution différentielle des profits scolaires et des profits sociaux corrélatifs s’est maintenue pour l’essentiel au prix d’une translation globale des écarts »23. Les études récentes confirment le poids du capital culturel hérité sur la réussite scolaire : le diplôme des parents, et surtout le diplôme de la mère, apparaît comme une variable déterminante de l’accès au lycée dans les meilleures conditions. Ainsi la situation actuelle « réussit-elle le tour de force de réunir les apparences de la démocratisation et la réalité de la reproduction qui s’accomplit à un degré supérieur de dissimulation, donc avec un effet accru de légitimation sociale »24. Et dans la mesure où la hiérarchie des titres (scolaires) correspond, grosso modo, à celle des postes (donc des rétributions) sur le marché du travail, à la « valeur scolaire » attribuée à chacun(e) correspondent une « valeur économique » et, en définitive, dans le cadre de l’idéologie méritocratique dominante25, le « mérite » qu’elle lui accorde.

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Notes

1 MAUGER, Gérard (1998). « La reproduction des milieux populaires “en crise” ». Ville École Intégration, no 113, p. 6-16. https://www.persee.fr/doc/diver_1288-6742_1998_num_113_1_6780

2 Elle l’était au moins depuis la publication du rapport Schwartz en 1981.

3 Des enquêtes antérieures qui avaient pour objet la délinquance juvénile m’avaient conduit à ébaucher la construction d’un « espace des styles de vie des jeunes des classes populaires » (pour y situer les pratiques délinquantes) : voir Gérard Mauger, Les bandes, le milieu et la bohème populaire. Études de sociologie de la déviance des jeunes des classes populaires (1975-2005) (Paris, Belin, 2006), puis La sociologie de la délinquance juvénile (Paris, La Découverte, 2009). Une première ébauche de 1994 était mentionnée dans la bibliographie de l’article.

4 L’obtention d’un BTS (brevet de technicien supérieur) permet d’échapper au périmètre des classes populaires : voir, par exemple, ORANGE, Sophie (2017). « Celles qui restent. La fausse inertie des jeunes diplômées du coin ». Dans Beaud, Stéphane, Mauger, Gérard (dir.). Une génération sacrifiée ? Jeunes des classes populaires dans la France désindustrialisée. Paris : Éditions Rue d’Ulm/Presses de l’École normale supérieure, p. 113-124.

5 DUVAL, Julien, GAUBERT, Christophe, LEBARON, Frédéric, MARCHETTI, Dominique, PAVIS, Fabienne (1998). Le « décembre » des intellectuels français. Paris : Éditions Liber-Raisons d’agir.

6 CASTEL, Robert (1995). Les métamorphoses de la question sociale. Une chronique du salariat. Paris : Fayard.

7 BEAUD, Stéphane, PIALOUX, Michel (1999). Retour sur la condition ouvrière. Enquête aux usines Peugeot de Sochaux-Montbéliard. Paris : Fayard.

8 HOGGART, Richard (1970). La culture du pauvre. Étude sur le style de vie des classes populaires en Angleterre. Paris : Minuit.

9 Dans cette perspective, voir MAUGER, Gérard (2006). « Les transformations des classes populaires en France depuis trente ans ». Dans Lojkine, Jean, Cours-Salies, Pierre, Vakaloulis, Michel (dir.). Nouvelles luttes de classes. Paris : PUF, p. 29-42.

10 Roger Cornu, dans DENIOT, Joëlle, DUTHEIL PESSIN, Catherine (dir.) [1995]. Crises et métamorphoses de la classe ouvrière. Paris : L’Harmattan.

11 Je suis revenu ultérieurement sur la question : MAUGER, Gérard (2001). « Les politiques d’insertion. Une contribution paradoxale à la déstabilisation du marché du travail ». Actes de la recherche en sciences sociales, no 136-137, p. 5-14. https://www.cairn.info/revue-actes-de-la-recherche-en-sciences-sociales-2001-1-page-5.htm

12 En toute rigueur, on ne peut, en effet, situer les jeunes dans l’espace social que par leur « origine de classe » (connue) et un « avenir de classe » (probable).

13 SCHWARTZ, Olivier (1998). La notion de « classes populaires », habilitation à diriger des recherches en sociologie. Université de Versailles, Saint-Quentin-en-Yvelines.

14 Dans cette perspective, voir AMOSSÉ, Thomas (2015). « Portrait statistique des classes populaires contemporaines ». Savoir/Agir, no 34, p. 13-20. https://www.cairn.info/revue-savoir-agir-2015-4-page-13.htm ; SIBLOT, Yasmine, CARTIER, Marie, COUTANT, Isabelle, MASCLET, Olivier, RENAHY, Nicolas (2015). Sociologie des classes populaires contemporaines. Paris : Armand Colin ; et MASCLET, Olivier, AMOSSÉ, Thomas, BERNARD, Lise, CARTIER, Marie, LECHIEN, Marie-Hélène, SCHWARTZ, Olivier, SIBLOT, Yasmine (dir.) [2020]. Être comme tout le monde. Employées et ouvriers dans la France contemporaine. Paris : Raisons d’agir.

15 De façon générale, un changement significatif dans le « mode de génération » des générations successives se traduit par une « crise de reproduction » et d’éventuels « conflits de générations ». Voir MAUGER, Gérard (2015). Âges et générations. Paris : La Découverte.

16 HUGRÉE, Cédric, PÉNISSAT, Étienne, SPIRE, Alexis (2017). Les classes sociales en Europe. Tableau des nouvelles inégalités sur le vieux continent. Marseille : Agone.

17 VIGNA, Xavier (2007). L’insubordination ouvrière dans les années 68. Essai d’histoire politique des usines. Rennes : PUR.

18 MISCHI, Julian (2014). Le communisme désarmé. Le PCF et les classes populaires depuis les années 1970. Marseille : Agone.

19 MAUGER, Gérard (2017). « Sociogenèse et usages de la figure du “beauf” ». Sens-Dessous, no 23. https://sensdessous.wordpress.com/2019/04/17/sociogenese-et-usages-de-la-figure-du-beauf/

20 Projet 2012, contribution no 1, Gauche. Quelle majorité électorale pour 2012 ?, Bruno Jeanbart, Olivier Ferrand, présidents du groupe de travail, Romain Prudent, rapporteur. www.tnova.fr

21 « À réussite égale, les élèves des classes populaires ont plus de chances de s’éliminer de l’enseignement secondaire en renonçant à y entrer (“ce n’est pas pour nous”) que de s’en éliminer une fois qu’ils y sont entrés et, a fortiori, que d’en être éliminés par la sanction expresse d’un échec à l’examen », écrivaient Bourdieu et Passeron (La reproduction. Éléments pour une théorie du système d’enseignement, Paris, Minuit, 1970).

22 Voir WILLIS, Paul (2011). L’école des ouvriers. Comment les enfants d’ouvriers obtiennent des boulots d’ouvriers. Marseille : Agone.

23 ŒUVRARD, Françoise (1979). « Démocratisation ou élimination différée ? ». Actes de la recherche en sciences sociales, no 30, p. 87-97. https://www.persee.fr/doc/arss_0335-5322_1979_num_30_1_3491

24 BAUDELOT, Christian, ESTABLET, Roger (2004). « École, la lutte de classes retrouvée ». Dans Pinto, Louis, Sapiro, Gisèle, Champagne, Patrick (dir.). Pierre Bourdieu, sociologue. Paris : Fayard, p. 187-209.

25 Sur ce sujet, voir MAUGER, Gérard (2021). « L’idéologie dominante et le nouvel esprit du capitalisme ». Dans Burlaud, Antony, Popelard, Allan, Rzepski, Grégory (dir.). Le nouveau monde. Tableau de la France néolibérale. Paris : Éditions Amsterdam, p. 111-126.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Gérard Mauger, « Retour sur « la crise de reproduction » des classes populaires »Diversité [En ligne], 203 | 2023, mis en ligne le 17 novembre 2023, consulté le 14 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/diversite/4157

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Auteur

Gérard Mauger

Sociologue, directeur de recherches émérite du CNRS.

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Droits d’auteur

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