Navigation – Plan du site

AccueilNuméros61Prendre en compte la dimension co...

Prendre en compte la dimension communicationnelle dans l’étude des pratiques informationnelles : éléments de réflexion et exemples dans le secteur éducatif français

Studying the communicational dimension of information practices: elements of reflection and examples in the French educational sector
Karel Soumagnac
p. 151-167

Résumés

Les recherches sur les pratiques informationnelles en France renvoient à des épistémologies et des méthodologies plurielles s’appuyant sur des terrains d’observation diversifiés. En partant de la définition de M. Ihadjadene et de S. Chaudiron de 2009, nous défendons l’idée d’une approche communicationnelle des pratiques informationnelles dans le domaine éducatif français. Cette approche info-communicationnelle rend compte d’une orientation sémiotique pour analyser les pratiques informationnelles des élèves et des enseignants dans leur environnement de travail à travers les dispositifs médiatiques utilisés.

Haut de page

Texte intégral

Introduction

1L’étude des pratiques informationnelles est au croisement de questionnements pluriels au sujet de ses épistémologies et de ses méthodologies. Comment prendre en compte la question du contexte sans faire appel exclusivement aux apports de la sociologie ? Faut-il s’appuyer obligatoirement sur l’analyse des usages pour aborder les pratiques informationnelles sur un plan méthodologique et épistémologique ? Pour commencer notre réflexion, un détour rapide par la notion de pratique nous permet de situer a minima notre positionnement pour étudier les pratiques informationnelles. Dans la sociologie de Pierre Bourdieu (1972/2000), la pratique désigne une action tournée vers l’agir à partir de comportements prédéfinis. Bruno Latour, de son côté (2011, 133), considère la pratique comme un ensemble de lieux, procédures, textes, documents et dispositifs inscrit dans les activités humaines. Nous focalisons ici notre attention sur les « pratiques informationnelles » (Ihadjadene et Chaudiron, 2009), c’est-à-dire sur la façon dont les usagers s’y prennent pour « faire avec » l’information prise dans un entrelacs de dispositifs sociotechniques et humains renvoyant à des productions culturelles médiatiques. Dans cette perspective, nous proposons une orientation sémiotique – la sémiotique a pour objet l’étude du sens – de l’analyse des pratiques en exposant l’idée qu’il est possible de faire à la fois avec l’information et la communication, c’est-à-dire de considérer les pratiques informationnelles selon une approche résolument communicationnelle.

2Dans une première partie, nous proposons un rapide état des lieux des théories existantes au prisme des études menées en France dans le domaine de l’éducation et discutons de l’intérêt de poursuivre la réflexion sur la définition des pratiques informationnelles proposée par Madjid Ihadjadene et Stéphane Chaudiron en 2009. Ensuite, nous présentons les caractéristiques de ce que nous considérons comme une approche communicationnelle pour renouveler les perspectives d’étude des pratiques informationnelles. Enfin, nous revenons sur des exemples de mise en œuvre de cette approche communicationnelle des pratiques informationnelles et montrons la plus-value de cette approche dans le domaine éducatif.

1. Pratiques informationnelles dans le secteur de l’éducation en France : état des lieux sur les postures épistémologiques et méthodologiques et positionnement scientifique

1.1. La question des pratiques informationnelles : un regard sur les épistémologies et les méthodologies récentes

3L’approche des pratiques informationnelles s’organise autour de considérations plurielles qui nous semblent intéressantes à prendre en compte si l’on souhaite continuer à faire évoluer les investigations dans ce domaine. Plusieurs enjeux sont à envisager :

« mesurer la pertinence théorique et empirique de ces approches, […] les situer dans leur cadre scientifique et idéologique, et […] analyser leurs apports mais aussi leurs limites dans le processus de saisie des pratiques informationnelles en contexte » (Cordier et Lehmans, 2021, 30).

4L’analyse des pratiques informationnelles trouve son origine dans des courants de recherche propres à la science de l’information. Depuis les textes de Stéphane Chaudiron et Madjid Ihadjadene (2010), et de Cécile Gardiès, Isabelle Fabre et Viviane Couzinet (2010) parus dans le même dossier d’Études de communication, les pratiques informationnelles en France sont considérées dans un contexte d’usages et de rapport à l’information. La distinction entre usage et pratique est bien réelle puisque l’usage désigne le rapport que les acteurs entretiennent de manière systématique avec l’information à partir de dispositifs qui leur en permettent l’accès tandis que la pratique prend en compte les spécificités de l’activité informationnelle et les compétences de l’usager pour la caractériser. Dans le contexte éducatif français, les recherches sont passées progressivement de l’expertise de l’usager et de ses compétences techniques, notamment en termes de recherche d’information active (Boubée et Tricot, 2010), à des études sur les besoins de l’usager et plus récemment sur son comportement informationnel. Les recherches ont démontré également une hybridation des pratiques entre les pratiques informationnelles issues du cercle familial et amical et les pratiques formelles issues du monde de l’école (Béguin, 2006). Enfin, Vincent Liquète et Alexandre Serres (2021) observent que l’analyse des pratiques dans une perspective latourienne invite les chercheurs à considérer l’ensemble des éléments humains et non humains autour de l’acteur pour saisir ses pratiques au regard du but qu’il poursuit et de l’environnement dans lequel il se situe.

5À l’heure actuelle, sur le plan épistémologique, les travaux dans le domaine de l’éducation se concentrent sur la démarche « écologique » et sur l’approche globale portée par l’analyse sociocritique des usages numériques. Sur le plan des méthodologies de recherche, en plus des méthodes ethnographiques comme les enquêtes par entretiens, les études concernent le traçage des objets et des acteurs, la mesure, la collecte et l’analyse des données ou encore la mise en place de méthodes visuelles (Aillerie et Mazurier, 2021, 74-75). La question des traces informationnelles est interrogée depuis quelques années déjà en termes d’objectivation des éléments constitutifs d’une pratique au regard du phénomène de « socionumérisation » issus des travaux de Robert Latham et Saskia Sassen (2005) et repris par Bernhard Rieder (2010, 92). La « socionumérisation » se définit comme « […] la tendance à formaliser en forme de programme informatique les connaissances, procédures, règles et manières de faire qui composent une pratique ». Les méthodes visuelles, quant à elles, utilisées de plus en plus dans le domaine de l’éducation et de la culture, consistent à faire produire des photos ou des dessins par les usagers pour susciter l’émotion et une certaine forme de réflexivité sur leurs pratiques (Aillerie et Mazurier, 2021, 75).

6Dans le domaine des sciences de la communication, les recherches analysant le contexte socio-économique de l’information et de la communication ont permis depuis une dizaine d’années de se décentrer des relations exclusives de l’usager aux dispositifs sociotechniques pour prendre en compte les caractéristiques communicationnelles et stratégiques des outils d’information et de communication, comme ça a été le cas avec les travaux sur le moteur de recherche Google (Simonnot et Gallezot, 2009). L’exemple de l’analyse sémiotique réalisée par Jacques Araszkiewiez (2009, 183-204) de l’interface du moteur de recherche souligne la simplicité de la page d’accueil de Google sans que les internautes se posent la question de son fonctionnement et de son schéma de communication. Plus généralement, les travaux en sciences de la communication renvoient au mouvement de convergence médiatique qui hybride l’information issue du monde bibliothéconomique et de la sphère des savoirs scientifiques avec une « information-service » (Wolton, 2021) dans le cadre d’une nouvelle économie de l’information (Salaün, 2012).

1.2. Les épistémologies et les méthodologies développées sur les pratiques informationnelles : une question de focale ?

7Pour continuer de réfléchir sur l’enrichissement de la notion de « pratiques informationnelles », nous souhaitons revenir sur la définition canonique proposée par Madjid Ihadjadene et Stéphane Chaudiron en 2009. Les pratiques informationnelles sont définies comme :

« la manière dont l’ensemble des dispositifs (techniques comme les logiciels ou non comme les bibliothèques), des sources (en particulier d’informations mais aussi les ressources humaines), des outils, des compétences cognitives et habiletés informationnelles sont effectivement mobilisés dans les différentes situations de production, de recherche, de partage, de traitement et de communication de l’information » (Ihadjadene et Chaudiron, 2009, 1).

  • 1 « On parlera ainsi de la manière dont l’ensemble des dispositifs, des sources, des outils, des comp (...)

8Par rapport à la définition de 20081 utilisée par de nombreux chercheurs en sciences de l’information et de la communication, il nous semble que nous trouvons dans les parenthèses ajoutées de quoi alimenter la question du renouvellement de l’approche des pratiques informationnelles sur un plan conceptuel et méthodologique.

9D’une part, la question des dispositifs, que nous considérons comme médiatiques et pas seulement sociotechniques, ne peut être évacuée dans les approches épistémologiques et les méthodologies utilisées pour l’analyse des pratiques informationnelles. Nous envisageons ici le dispositif comme un objet engageant des médiations humaines et non humaines à la suite des travaux de Daniel Peraya (1999) autour de la communication médiatisée : « Un dispositif est une instance, un lieu social d’interaction et de coopération possédant ses intentions, son fonctionnement matériel et symbolique enfin, ses modes d’interaction propres » (Peraya, 1999, 153). Qu’il s’agisse de « logiciels » ou de « bibliothèques », les dispositifs s’inscrivent dans des espaces sociotechniques et des lieux d’information qui sont des lieux d’organisation du savoir (Jacob, 2014) exerçant une forme de pouvoir et influençant les pratiques informationnelles et les représentations de ces mêmes pratiques chez les usagers. Dans cette perspective, les dispositifs ont toujours leur place dans l’analyse des pratiques informationnelles car les informations qu’ils proposent participent in fine d’un phénomène communicationnel (Fondin, 2005). À travers les médiations symboliques et représentationnelles (Jeanneret, 2009) créées, entre autres, par les professionnels de l’information, les dispositifs offrent les conditions d’usages de l’accès, du traitement, de la diffusion et de la circulation de l’information.

10D’autre part, dans le cadre d’un quotidien de travail, Brigitte Guyot (2009) indique « [vouloir] traquer, sous l'activité des acteurs, leur activité d'information, sa place et la représentation qu'ils s'en font en reprenant leurs propres mots pour la décrire et non décrire les systèmes et ce qu’ils rendent possible » (Guyot, 2009, 2). L’auteure définit l’activité informationnelle comme le fait pour l’acteur « d’endosse[r] de nombreux rôles, de chercheur / utilisateur / lecteur, de rédacteur / annoteur / valideur c'est-à-dire intervenant comme producteur d’énoncés, de gestionnaire (de documents et d’outils d’information), ou encore de partenaire (au sein ou hors de son collectif de travail) » (Guyot, 2009, 3). À ce titre, chaque acteur, en tant que « ressource humaine », peut devenir une source d’information en produisant du contenu pour lui-même ou pour les autres.

2. L’approche communicationnelle pour étudier les pratiques informationnelles

2.1. Entre étude du social et du symbolique : une dynamique culturelle

11En reprenant les propos de Jean-Luc Bouillon, Sylvie Bourdin et Catherine Loneux (2007), nous pourrions dire qu’appliquée aux pratiques informationnelles, l’approche communicationnelle cherche à comprendre le fonctionnement et l’évolution des pratiques d’information par l’étude des phénomènes informationnels et communicationnels qui les traversent et les structurent. Il s’agit avant tout de considérer les caractéristiques médiatiques des environnements informationnels et communicationnels utilisés par les usagers. La convergence des médias, d’une part, et l’évolution des différents environnements documentaires, d’autre part, interrogent les compétences des usagers non plus en termes d’expertise, de comportement, de génération ou de fracture numérique mais selon une approche praxéologique à visée opératoire et de construction de connaissances. L’observation des pratiques informationnelles invite le chercheur à comprendre les phénomènes de communication et de mise en forme de l’information sur les dispositifs. Selon Yves Jeanneret (2019b, 79), « [L]e dispositif donne une existence matérielle à des processus infocommunicationnels, ce qui a pour conséquence que les signes qu’il engendre sont produits, manipulés, transformés ». De fait, la prise en compte des gestes de chacun ou spécifique à des communautés ou à des groupes particuliers sur les dispositifs semble important à considérer pour saisir les pratiques informationnelles. Nous posons l’hypothèse que dans le domaine éducatif, les dispositifs institutionnels, comme les environnements numériques de travail, font l’objet de formes de contournement et de détournements de la part des usagers. Ces pratiques se manifestent à partir d’outils qu’ils ne maîtrisent pas toujours, notamment sur le plan info-documentaire, mais dont ils doivent se saisir pour s’informer et communiquer.

« On dira donc qu’une approche communicationnelle poursuit l’ambition d’entrer dans la boîte noire symbolique, informationnelle et communicationnelle, souvent évoquée mais peu explorée. Indissociables du contexte social où elles prennent place, l’information et la communication occupent un double statut, renvoyant à la fois à des objets de connaissance permettant d’accéder aux dimensions symboliques de la vie en société et à un cadre d’analyse de cette réalité où prennent place des objets ainsi que les acteurs qui les mobilisent ou qui y sont confrontés » (Bouillon et al., 2007, 9-10).

12Nous proposons d’adopter un cadre d’analyse pluriel pour discuter d’un renouvellement des questions épistémologiques et méthodologiques de l’analyse des pratiques informationnelles. Sur le plan épistémologique, il est intéressant d’après les travaux d’Emmanuel Souchier, d’Yves Jeanneret et de Joëlle Le Marec (2003, 31) de « prendre en compte l’épaisseur sociale de la pratique en construction ». Comprendre le jeu des relations entre les objets, les individus et les contextes permet d’être au plus près des situations observées. Pour ces auteurs, les pratiques se « saisissent comme des phénomènes de signification dans des lieux sociaux spécifiques » (Souchier et al., 2003, 32). Il s’agit de se situer dans une perspective qui s’adapte aux objets et aux personnes rencontrées sur des terrains variables à un niveau principalement local. Il est important selon nous d’étudier des objets divers mais pas forcément nouveaux, et qui ne demandent pas toujours d’identifier des changements particuliers dans les pratiques, ni ne répondent à une injonction technologique dans un cadre institutionnel particulier. Le regard à porter sur les pratiques informationnelles est d’aspiration « composite » (Le Marec, 2002), selon une perspective à la fois ethnographique et sémiotique.

2.2. Des niveaux d’analyse pluriels pour saisir les pratiques informationnelles

13En termes de méthodes d’analyse des pratiques informationnelles, l’intérêt pour le chercheur est d’observer le contexte de l’« agir informationnel » (Cordier, 2021, 1) en le faisant expliciter par les usagers. Souvent la perception des dispositifs info-communicationnels et des documents est « oubliée ». Ces objets sont le plus souvent naturalisés dans les pratiques informationnelles des usagers. Ainsi les « dispositifs » et les « sources » utilisés par les usagers engageant de l’information ne peuvent faire l’économie de la part du chercheur d’une analyse sémio-pragmatique. Le hiatus entre la posture du chercheur en sciences de l’information et de la communication qui serait plus « sociologue » ou plus « sémioticien » (Jeanneret, 2019a) n’est d’ailleurs pas toujours explicite dans le « retour » écrit fait à partir du terrain sur les pratiques informationnelles. Il nous semble cependant capital de comprendre le parcours des objets sémiotiques – notamment les nombreux documents créés au sein d’un collectif. Pour travailler, les usagers se saisissent d’information qu’ils font circuler à travers des dispositifs, l’information pouvant être alors considérée comme « une connaissance communiquée ou communicable, en d’autres termes le contenu cognitif d’une communication réalisée ou possible » (Meyriat, 1983, 66). C’est la raison pour laquelle nous pensons qu’il y a un intérêt à s’appuyer sur une dimension de la sémiotique cognitive dont l’accès au sens, pour Jean-Marie Klinkenberg (2001), se fait selon l’expérience des structures sémiotiques de l’usager et sur une sémiotique de type pragmatique héritée de Charles Sanders Peirce (1978) à partir de laquelle nous considérons que les formats d’information donnent un cadre de lecture et d’écriture aux pratiques informationnelles. Une troisième voie sémiotique est celle de Roy Harris (1993) pour lequel la question du « contexte », à travers la dimension graphique et visuelle de l’écriture est primordiale pour comprendre la visée idéologique et culturelle des textes. Le chercheur a besoin de saisir la façon dont les usagers traitent les informations et les documents pour comprendre les formes expérientielles des interactions engagées avec, par et sur les dispositifs. Sur un plan sémio-pragmatique, la documentation générée au sein des pratiques sert la méta-compréhension de la construction des projets et de la réalisation des productions demandées dans le cadre des parcours d’usages des dispositifs dans les lieux et les espaces fréquentés par les usagers. Saisir la matérialité de l’activité informationnelle engagée et comprendre la circulation et la transformation des objets de savoir est tout l’enjeu de l’approche communicationnelle des pratiques informationnelles.

3. Relier théorie et pratique : du retour sur les terrains à une possible généralisation issue de ces cas pratiques

3.1. Retour sur les terrains

14Dans le cadre d’un projet de recherche-action mené autour de la médiation numérique du patrimoine en Nouvelle-Aquitaine (Soumagnac et al., 2018), nous avons suivi le travail de plusieurs classes de collèges (élèves de 4e) et de lycées (élèves de 1re) inscrites sur des projets d’éducation artistique et culturelle. Les élèves ont travaillé avec des médiateurs culturels et leurs enseignants pour élaborer une production médiatique numérique après avoir visité les lieux du patrimoine et les institutions culturelles participant au projet. Le but pour les élèves était d’appréhender le patrimoine autour de chez eux. Dans le cadre de chacun des projets de classe, ils ont découvert des façons de classer, d’organiser les documents patrimoniaux mais aussi des pratiques d’archivage qu’ils connaissent bien eux-mêmes lorsqu’ils font des photos et qu’ils les postent sur les réseaux sociaux ou les conservent dans des albums numériques. Le but de la consultation des archives en version numérique a consisté à faire le parallèle entre des pratiques informationnelles informelles et des pratiques informationnelles professionnelles. L’approche communicationnelle a permis aux chercheurs de comprendre comment les élèves s’appropriaient le numérique « comme forme et comme format » (Doueihi, 2011) à travers la création d’une production médiatique autour du patrimoine : les élèves ont en effet utilisé des dispositifs médiatiques pour transcrire et transmettre des « savoirs scientifiques […] objectifs et objectivants » (issus des bases de données archivistiques) à travers des « savoirs narratifs » (un film racontant l’histoire d’un descendant d’un esclave du xviiie siècle) (Peraya, 2012, 96) qu’ils ont mis en scène sur les réseaux sociaux.

15Dans un autre projet portant sur les travaux personnels encadrés (TPE) au lycée (Liquète et al., 2017), des élèves de classes de 1re issus de catégories socio-professionnelles plutôt favorisées ont dû créer un dossier qu’ils présentaient à l’oral sur une thématique de leur choix. Les différents types de dispositifs mobilisés (ENT, documents collectifs d’écriture de type drive, smartphone) ont permis aux élèves de mettre en commun la matière informationnelle à partir notamment de recherches collaboratives d’information (Dinet, 2012). Nous avons vu qu’au fil des semaines et du processus de construction du TPE, un rapprochement s’est établi entre les élèves d’un même groupe sur plusieurs plans : la gestion de la prise de notes, la collecte de documents, l’établissement des références bibliographiques, l’enregistrement vidéo d’expériences scientifiques en laboratoire. Le contexte numérique a favorisé l’affiliation – entendue comme les liens sociaux et intellectuels que tissent les élèves entre eux pour répondre à une demande sociale et institutionnelle de production de savoirs – dans ce qu’elle a de matériel, de logistique et de symbolique. L’approche communicationnelle dans ce projet a résidé dans l’intérêt porté à l’observation des pratiques de communication autour de la gestion et de la production des documents au sein des groupes de travail. Les élèves ont pu se coordonner dans leurs activités grâce au pouvoir de suggestion des dispositifs info-communicationnels, pouvoir relatif à ce qu’Yves Jeanneret (2019a, 120) nomme la prescription des actes, la détermination des ressources et les contraintes d’interaction.

  • 2 Le projet ANR-SAPS, coordonné par Vincent Liquète, professeur en sciences de l’information et de la (...)

16Enfin, dans le cadre d’un projet E-Fran sur la persévérance scolaire dans les fab labs (Lehmans et al., 2022), la question des pratiques informationnelles s’est posée par rapport au dialogue entre la fabrication d’objets tangibles et la documentation notamment numérique à récupérer et à mobiliser pour y parvenir. Elle a concerné des classes de 3e dans des collèges particulièrement éloignés de l’offre de fab labs, que ce soit sur un plan géographique ou social et culturel. L’expérience de ce projet collectif chez des élèves en difficulté et parfois en rupture scolaire a relevé d’une forme de dialogue entre une culture scientifique et technique et une culture scolaire ; elle s’est inscrite dans des expérimentations autour du faire entre société civile et recherche, et entre modèle de hackers et expérience sensible autour d’objets d’études rentrant dans des programmes scolaires (Lhoste et Barbier, 2016). Ce dialogue pour construire et étayer le travail des groupes s’est appuyé sur des processus de « redocumentarisation » (Zacklad, 2004) de textes rédigés rapidement sans format imposé donnant sens au contexte d’information et de communication. Les élèves sont allés récupérer des informations sur internet parfois le soir ou avant de venir au fab lab. Ils ont pu prendre des photos des croquis de montage avec le smartphone pour les avoir sous la main au fab lab ; sinon les croquis ont été réalisés à la main, sur des feuilles parfois déchirées, et les enseignants ont annoté les brouillons, les ont commentés avec les élèves quand ils n’y arrivaient pas pour les aider à faire aboutir la tâche. Les usagers du fab lab se sont trouvés au final dans une dynamique de bricolage où ils ont appris sur le tas, en pouvant revenir sur leurs erreurs et progresser de manière individuelle au sein d’un collectif. Cette fois-ci, l’approche communicationnelle a résidé dans l’observation de la création des traces médiatiques et documentaires par les élèves. Nous avons constaté que la question du contexte d’écriture (Harris, 1993) était évacuée au profit de l’intérêt porté à la réalité du projet. Il n’existe pas non plus de véritable formalisation des traces documentaires et métacognitives de l’activité informationnelle des élèves. En effet, les élèves ne s’appuient pas sur des structures sémiotiques qu’ils connaissent déjà (Klinkenberg, 2001, 7-8) pour élaborer leurs documents de travail. Ainsi, la documentation collectée, non mise en forme, n’est pas communicable en dehors et vers l’extérieur du fab lab. Cet aspect de la documentation des projets en fab lab et de leur communication est en cours d’expérimentation sur un nouveau projet de recherche-action collectif2.

3.2. Quelle généralisation possible à partir des cas pratiques ?

17Quel que soit le type d’information que l’usager utilise, elle est recherchée et traitée à partir des différents environnements informationnels consultés et, parfois, communiquée. L’information change donc de statut grâce à la pratique. La question reste de savoir de quelle(s) pratique(s) nous parlons lorsqu’il s’agit systématiquement d’appréhender un dispositif info-communicationnel et que l’information est issue soit du monde des bibliothèques, soit des médias, soit de l’univers informatique : s’agit-il d’analyser des pratiques informationnelles, des pratiques médiatiques ou numériques (Liquète et Serres, 2021, 17) ? À partir des exemples d’analyses présentés plus haut, nous proposons trois dimensions à considérer pour une approche communicationnelle des pratiques informationnelles dans le domaine éducatif.

18La première dimension concerne les situations de communication. Elles correspondent aux temps et aux espaces mobilisés pour permettre le rapprochement entre les projets à réaliser et les réalités de l’action. Au sein de ces situations, il nous semble important de saisir les dimensions individuelle et collective relatives à l’usage des dispositifs médiatiques dans l’agir informationnel. L’hybridation des pratiques informationnelles étudiée par des chercheures ayant travaillé sur les pratiques des jeunes (Aillerie et Mazurier, 2021, 59-63) montre qu’elle rejoint celle analysée dans les entreprises et les organisations : les usagers utilisent leurs outils de communication personnels au travail et à l’école pour communiquer des informations relevant de l’institution ou de l’organisation à laquelle ils appartiennent. L’usage des dispositifs dans le cadre des pratiques informationnelles relève aussi d’une écologie de pratiques qui prend en compte le collectif pour créer du sens en s’appuyant sur de l’individuel, grâce à une forme d’empowerment (Maury et Hedjerassi, 2020, 3). A l’école, l’expérience informationnelle, le ressenti global sur l’activité en train de se faire s’inscrivent dans des logiques de communication permanentes entre les élèves et avec les enseignants. Dans tous les projets que nous avons suivis, le choix d’utiliser par exemple un dispositif comme la vidéo pour enregistrer et « traiter » soit la visite d’un monument, soit une expérience scientifique, soit l’explication du fab manager concernant l’utilisation d’une machine, a été révélateur d’une capacité d’agir de manière efficace selon des pratiques qui mobilisent des formats médiatiques connus de tous et rapides à mettre en place.

19La deuxième dimension de l’approche communicationnelle concerne les liens entre les activités cognitives, la mobilisation des connaissances et les types de productions de l’information, tâches partagées suivant des modalités variées dans un collectif. Il s’agit alors de saisir les phénomènes de « trivialité » (Jeanneret, 2008, 13), la pratique en train de se faire. Si le regard sur les traces laissées sur les dispositifs info-communicationnels n’est pas forcément concluant pour certains chercheurs comme le soulignent Karine Aillerie et Valentine Mazurier (2021, 75), il reste une pratique méthodologique très usitée en ethnographie. Nous faisons l’hypothèse que le chercheur doit se concentrer davantage sur les médiations sémiotiques des documents consultés, sélectionnés et reformatés dans le contexte de l’activité informationnelle pour comprendre les modalités d’appropriation et de circulation de l’information par les usagers. En termes de proposition d’encadrement, un accompagnement pourrait être mis en place par exemple autour des « supports d’inscription » et des « supports de restitution » (Bachimont, 2007) à l’école. Dans le rapport aux espaces de lecture et d’écriture numériques dorénavant médiatiques, l’idée serait d’analyser la compréhension qu’a l’ensemble des usagers des enjeux des modalités de transformation médiatique des espaces scripturaux traditionnels.

20La dernière dimension consiste à appréhender les phénomènes d’inclusion et de transition numériques en se saisissant des constructions symboliques des pratiques informationnelles. Les affordances des dispositifs suggèrent la participation et l’engagement quel que soit le niveau de familiarité des usagers ou leur motivation. Il nous semble que cet aspect « social » des pratiques informationnelles répond aux intermédiations inscrites dans les dispositifs. Les intermédiations relèvent sur le plan socio-sémiotique d’éléments iconiques, textuels et sonores rendant compte de l’échange pair à pair, du changement de la relation sachant/apprenant, des représentations du « faire ensemble » permettant la construction progressive d’une communauté d’intérêt, de pratiques et de valeurs partagées autour de formats de savoirs normalisés. En référence à Jean Meyriat (1983) spécifiant la visée du document, nous proposons de considérer trois formes d’intermédiation sur les dispositifs info-communicationnels : une intermédiation d’intention, une intermédiation d’attribution et une intermédiation que l’on qualifierait de collaborative. À travers ces intermédiations, l’usager s’engage selon plusieurs dimensions : sur un plan individuel (le sujet), sur un plan collectif (le groupe), sur un plan structurel (l’organisation). Lors de ses pratiques informationnelles, nous considérons que l’usager s’implique sur ces trois plans pour créer des connaissances et faire circuler des savoirs.

Conclusion

21Dans le cadre de l’évolution des pratiques due aux reconfigurations contemporaines des types d’informations et des dispositifs qui les supportent, la question du regard porté sur les pratiques informationnelles en tant que chercheur se pose avec acuité treize ans après la parution du numéro d’Études de communication consacré à l’état des recherches sur la question. Dans le domaine éducatif, nous défendons une approche communicationnelle pour étudier à l’heure actuelle les pratiques informationnelles. Cette approche consiste à prendre en compte les objets d’information et de communication dans ce qu’ils ont de matériel et de symbolique, au-delà de leur aspect sociotechnique. L’aspect sémiotique notamment est une entrée d’analyse intéressante pour observer les pratiques informationnelles. Pour reprendre les mots d’Yves Jeanneret (2019a, 109) :

« L’analyse sémiologique est plutôt un art de faire (Certeau, 1980). Il s’agit de faire avec la création par les hommes d’objets signifiants, avec la culture de ceux qui les interprètent, avec les dispositifs qui conditionnent leur circulation et leur partage, avec les normes qui régissent la communication ».

22L’approche communicationnelle nous semble ainsi incontournable pour comprendre comment les usagers arrivent ou non à « dénaturaliser » les dispositifs info-communicationnels autour de l’« impensé du texte » (Souchier et Wrona, 2014) qu’ils utilisent dans leur environnement quotidien pour produire des formes médiatiques plurielles. En effet, les pratiques de saisie et d’interprétation des objets socio-sémiotiques par les usagers s’inscrivent dans des processus d’intermédiations dont le rôle majeur est la capacité à appréhender et à intérioriser les formes de savoirs circulant dans des environnements numériques de plus en plus variés. Il reste peut-être encore à prendre davantage en compte l’expérience de l’acteur et ses émotions, suivant les rôles alternatifs, de lecteur, de commentateur, d’éditeur ou d’influenceur qu’il prend désormais dans la circulation des savoirs au sein de la société.

Haut de page

Bibliographie

Aillerie, K. et Mazurier, V. (2021). Étudier les pratiques informationnelles des élèves est (aussi) une question de méthode. A. Serres, V. Liquète et E. Delamotte (dir.), Des cultures aux pratiques informationnelles, approches, enjeux, diversité des pratiques informationnelles. PULM, 57-88.

Araszkiewiez, J. (2009). Le grand avaleur. B. Simonnot et G. Gallezot (dir.), L’entonnoir, Google sous la loupe des sciences de l’information et de la communication. C&F Éditions, 183-204.

Bachimont, B. (2007). Ingénierie des connaissances et des contenus : le numérique entre ontologies et documents. Hermès.

Béguin, A. (2006). Pourquoi faut-il étudier les pratiques informelles des apprenants en matière d’information et de documentation ?. Penser l’éducation [Hors-série], 22, 321-329.

Boubée, N. et Tricot, A. (2010). Qu’est-ce que rechercher l’information ? Presses de l’ENSSIB.

Bouillon, J.-L., Bourdin, S. et Loneux, C. (2007). De la communication organisationnelle aux « approches communicationnelles » des organisations : glissements paradigmatiques et migrations conceptuelles. Communication et Organisation, 31, 7-25.

Bourdieu, P. (1972/2000). Esquisse d’une théorie de la pratique. Précédé de trois études d’ethnologie kabyle. Éditions du Seuil.

Chaudiron, S. et Ihadjadene, M. (2010). De la recherche d’information aux pratiques informationnelles. Études de communication, 35, 13-30.

Cordier, A. (2021). Des formats d’information : une mise à l’épreuve critique de l’expérience informationnelle. H2PTM’21 Information : enjeux et nouveaux défis. ISTE, 39-56.

Cordier, A. et Lehmans, A. (2021). Saisir les pratiques informationnelles, enjeux épistémologiques et méthodologiques. A. Serres, V. Liquète et E. Delamotte (dir.), Des cultures aux pratiques informationnelles, approches, enjeux, diversité des pratiques informationnelles. PULM, 29-56.

Dinet, J. (2012). Introduction. Les Cahiers du numérique, 1(8), 9-14.

Doueihi, M. (2011). Pour un humanisme numérique. Seuil.

Fondin, H. (2005). La science de l’information ou le poids de l’histoire. Les enjeux de l’information et de la communication, 1, 35-54.

Gardiès, C. Fabre, I. et Couzinet, V. (2010). Re-questionner les pratiques informationnelles. Études de communication, 35, 121-132.

Guyot, B. (2009). Se mouvoir au sein du monde de l’information : comment les personnes parlent de leur activité d’information. Études de communication, 33, 101-118.

Harris, R. (1993). La sémiologie de l'écriture. CNRS Éditions.

Ihadjadene, M. et Chaudiron, S. (2009). Des processus aux pratiques : quels modèles informationnels pour analyser l’accès à l’information en contexte professionnel ? Colloque « Évolutions technologiques et information professionnelle : pratiques, acteurs et documents », 10 et 11 décembre 2009, Université Stendhal, Grenoble, 1‑12. https://hal-archives-ouvertes-fr.ezpum.scdi-montpellier.fr/hal-00468728

Ihadjadene, M. et Chaudiron, S. (2008). Chapitre 7. L’étude des dispositifs d’accès à l’information électronique : approches croisées. F. Papy (dir.), Problématiques émergentes dans les sciences de l’information. Hermès Science, 183-207.

Jacob, C. (2014). Qu’est-ce qu’un lieu de savoir ?. Open Edition Press. https://books.openedition.org/oep/423

Jeanneret, Y. (2019a). Chapitre 4. Recourir à la démarche sémio-communicationnelle dans l’analyse des médias. B. Lafon (dir.), Médias et médiatisation : analyser les médias imprimés, audiovisuels, numériques. PUG, 105-135.

Jeanneret, Y. (2019b). La fabrique de la trace. ISTE.

Jeanneret, Y. (2009). La relation entre médiation et usage dans les recherches en information-communication en France. RECIIS, 3(3). https://www.reciis.icict.fiocruz.br/index.php/reciis/article/view/753/1722

Jeanneret, Y. (2008). Penser la trivialité. Volume 1. La vie triviale des êtres culturels. Hermès Science.

Klinkenberg, J.-M. (2001). Pour une sémiotique cognitive. Linx, 44, 133-148.

Lehmans, A. et al. (2022). Rapport scientifique final du projet E-Fran PERSEVERONS [Rapport de recherche]. Université de Bordeaux. https://hal.science/UNICE/hal-03723508v1

Le Marec, J. (2002). Ce que le « terrain » fait aux concepts : pour une théorie des composites. Habilitation à diriger des recherches, Université Paris 7. http://sciences-medias.ens-lyon.fr/scs/IMG/pdf/HDR_Le_Marec.pdf

Lhoste, E. et Barbier, M. (2016). FabLabs. L’institutionnalisation de Tiers-Lieux du « soft hacking ». Revue d'anthropologie des connaissances, 1(10), 43-69.

Latour, B. (2011). Sur la pratique des théoriciens. J.-M. Barbier (dir.), Savoirs théoriques et savoirs d'action. PUF, 131-146.

Latham, R. et Sassen, S. (2005). Digital formations: IT and new architectures in the global realm. Princeton University Press. DOI : 10.1515/9781400831616

Liquète, V., Aillerie, K., Cordier, A., Lehmans, A., Lespinet-Najib, V., Pinède, N. et Soumagnac-Colin, K. (2017). ANR Translit. Bilan scientifique de la tâche 2. Analyse des dispositifs et des usages [Rapport de recherche]. ANR. https://hal.archives-ouvertes.fr/ANR_TRANSLIT/sic_01552095v1

Liquète, V. et Serres, A. (2021). Introduction. A. Serres, V. Liquète et E. Delamotte (dir.), Des cultures aux pratiques informationnelles, approches, enjeux, diversité des pratiques informationnelles. PULM, 13-27.

Maury, Y. et Hedjerassi, N. (2020). Empowerment, pouvoir d’agir en éducation. À la croisée entre théorie(s), discours et pratique(s). Spirale, 66(3), 3-13.

Meyriat, J. (1983). De la science de l’information aux métiers de l’information. Schéma et Schématisation, 19, 65-74.

Peirce, C. S. (1978). Écrits sur le signe. Seuil.

Peraya, D. (2012). Quel impact les technologies ont-elles sur la production et la diffusion des connaissances ?. Questions de communication, 21, 89-106.

Peraya, D. (1999). Internet, un nouveau dispositif de médiation des savoirs et des comportements ? Conseil de l’éducation aux médias. http://tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/riat140/ressources/cem_def.pdf

Rieder, B. (2010). Pratiques informationnelles et analyse des traces numériques : de la représentation à l’intervention. Études de communication, 35, 91-104.

Salaün, J.-M. (2012). Vu, lu, su. Les architectes de l’information face à l’oligopole du web. La Découverte.

Simonnot, B. et Gallezot, G. (2009). L’entonnoir. Google sous la loupe des sciences de l’information et de la communication. C&F Éditions.

Souchier, E. et Wrona, A. (2014). L’impensé du texte. Pour une approche sémiotique du texte, entre « image du texte », rhétorique et médiation. K. Berthelot-Guiet et J.-J. Boutaud (dir.), Sémiotique mode d’emploi. Le Bord de l’eau, 174-189.

Souchier, E., Jeanneret, Y. et Le Marec, J. (2003). Lire, écrire, récrire : objets, signes et pratiques des médias informatisés. Bibliothèque publique d’information.

Soumagnac, K., de Bideran, J., Capelle, C. et Lehmans, A. (2018). Rapport final P@trinum Programme de recherche Rapport remis à la DRAC Nouvelle-Aquitaine [Rapport de recherche]. ESPE Aquitaine. https://hal.science/hal-02490527/document

Wolton, D. (2021). Informer n’est pas communiquer. CNRS Éditions.

Zacklad, M. (2004). Processus de documentarisation dans les Documents pour l’Action (DopA) : statut des annotations et technologies de la coopération associées. Le numérique : Impact sur le cycle de vie du document pour une analyse interdisciplinaire. Montréal. https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00001072/document

Haut de page

Notes

1 « On parlera ainsi de la manière dont l’ensemble des dispositifs, des sources, des outils, des compétences cognitives est effectivement mobilisé dans les différentes situations de production, de recherche, traitement de l’information » (Ihadjadene et Chaudiron, 2008, 191).

2 Le projet ANR-SAPS, coordonné par Vincent Liquète, professeur en sciences de l’information et de la communication (Université de Bordeaux Montaigne – MICA), s’intitule Fablab-More (Médiation, Optimisation, Redocumentarisation, et Enjeux de savoirs).

Haut de page

Pour citer cet article

Référence papier

Karel Soumagnac, « Prendre en compte la dimension communicationnelle dans l’étude des pratiques informationnelles : éléments de réflexion et exemples dans le secteur éducatif français »Études de communication, 61 | 2023, 151-167.

Référence électronique

Karel Soumagnac, « Prendre en compte la dimension communicationnelle dans l’étude des pratiques informationnelles : éléments de réflexion et exemples dans le secteur éducatif français »Études de communication [En ligne], 61 | 2023, mis en ligne le 02 janvier 2025, consulté le 22 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/edc/16248 ; DOI : https://doi.org/10.4000/edc.16248

Haut de page

Auteur

Karel Soumagnac

IMS UMR 5218 CNRS, Université de Bordeaux

Articles du même auteur

Haut de page

Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search