1Réalisé à partir de monographies écrites et travaillées dans le Groupe de pédagogie institutionnelle Paris-Créteil (GPIPC), cet ouvrage donne à voir, non seulement, comment la mise en œuvre en classe des « institutions » de la pédagogie institutionnelle « fait grandir » les élèves, mais aussi comment le processus d’écriture, en groupe, de monographies fait évoluer les enseignants de classes institutionnalisées. A travers les trois chapitres de ce livre, les auteurs, membres du GPIPC, mettent en évidence les transformations qui s’opèrent dans la classe à travers la mise en œuvre de diverses institutions de la pédagogie institutionnelle comme le « coin-petit » et le Conseil.

2Ce livre rend compte de transformations qui s’opèrent grâce à l’écriture de monographies en groupe qui permet une réflexion sur cette praxis pédagogique (Imbert, 1985). Le premier chapitre dévoile comment naît une institution, le « coin-petit », avec ses règles de fonctionnement qui s’élaborent dans la classe, et comment elle se transmet à travers l’écriture et les lectures successives des monographies, dans un groupe. Cette transmission s’effectue au sein du groupe de pairs et d’un groupe de pédagogie institutionnelle à l’autre, au fil du temps. Ce processus de transmission par la lecture de monographies interroge la formation des enseignants à la pédagogie institutionnelle, en facilitant chez les enseignants une réflexion sur la construction de leur autorité et la responsabilisation des élèves.

3La place du sujet en tant qu’individu en devenir dans le groupe (groupe classe et groupe de pédagogie institutionnelle) et entre les groupes est ainsi questionnée, comme dans le deuxième chapitre qui étudie les enjeux de transmission dans un groupe de pairs. Ce chapitre illustre la dimension curative de la pédagogie institutionnelle, dimension présente dès l’origine de cette pédagogie car son fondateur, Fernand Oury, était enseignant spécialisé.

4Ainsi, à travers les monographies, le lecteur perçoit comment les éléments psychiques en jeu dans un groupe de pédagogie institutionnelle sont travaillés entre pairs. Enfin, le troisième chapitre met en évidence comment les institutions permettent la transformation de ces éléments, transmis dans les classes. En appui sur la « théorie de l’appareil à penser » de W. R. Bion, et sur les théories de ses successeurs, F. Corrao et C. Neri, les auteurs montrent que le groupe est capable de « métaboliser » les éléments sensoriels et émotionnels présents dans les expériences vécues et transcrites, pour les soumettre à la réflexion des membres du groupe de pairs.

5Référence complémentaire :

6Imbert, F. (1985). Pour une praxis pédagogique. Matrice.