Résumés
Le but de cet article est d’analyser l’utilisation de deux documents-sources dans trois classes d’histoire de première. L’analyse porte sur : a) les buts assignés aux séances, b) les tâches effectivement menées et c) la partition de ces tâches selon qu’elles étaient réalisées par les enseignant·es ou sollicitées auprès des élèves. Ces trois études de cas témoignent d’une évolution des pratiques ordinaires. Pourtant, si le document n’est plus pour ces trois enseignant·es expérimenté·es une illustration de la parole magistrale, des résistances, des hésitations et des compromis sont repérés. Nous mettons en évidence l’importance des tâches de conceptualisation, pour lesquelles les élèves sont largement sollicité·es, même si c’est dans le cadre d’un questionnement très guidé et à l’aide de questions fermées. Pour ces trois cas, le document n’est donc plus une simple illustration de la parole magistrale, même si les déroulements révèlent des hésitations et des compromis difficiles. Identifier les ambiguïtés qui sous-tendent ces hésitations, nous conduit à des pistes susceptibles d’aider les enseignants et enseignantes à les résoudre.
The purpose of this article is to analyze the use of two historical documents in three high school history classrooms. The analysis focuses on: a) goals assigned to the sessions, b) tasks actually carried out and c) division of these tasks according to whether they were carried out by teachers or solicited from students. These three case studies reflect an evolution of ordinary practices. However, if the document is no longer for these three teachers an illustration of the magisterial word, resistances, hesitations, and compromises are detected. We highlight the importance of conceptualization tasks, for which students are widely solicited, however in the framework of a very guided and closed questioning. Therefore, in these three cases the document is no longer an illustration of the magisterial speech although the course of the lessons reveals hesitations and difficult compromises. Identifying the ambiguities underlying these hesitations leads us to avenues likely to help teachers solve them.
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Texte intégral en libre accès disponible sur le portail Cairn. Le texte intégral en libre accès sera disponible à cette adresse en janvier 2026.
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Plan
Pourquoi le 11 septembre ?
Des documents dans le cours d’histoire, pour quoi faire ?
Des documents pour conceptualiser en histoire : la tâche de qui ? Cadre d’analyse et méthodologie
L’analyse des buts des acteurs lors du travail de conception de la leçon
L’analyse des situations de travail à l’échelle des tâches
Les tâches qui visent à « tirer des informations » des documents (TID)
Les tâches qui visent à « interpréter » (INT)
Les tâches qui visent à « généraliser » (GEN)
De la constitution des cas aux interprétations
Trois professeur.es, trois projets, trois scénarios
Quels types de tâches et qui les effectue ?
Conceptualiser : quelle place pour le document ? Quel rôle pour les enseignant.es et les élèves ?
Des tâches successives et d’une complexité croissante ?
Interpréter le document : quelle place donner au contexte et qui l’apporte ?
Conceptualiser : quelle place pour le document ? Qui effectue cette tâche ?
La place du document dans le cours d’histoire : entre défis et compromis
Aperçu du texte
Pourquoi le 11 septembre ?
Le but de cet article est d’analyser l’utilisation de deux documents-sources dans les classes d’histoire de trois enseignants de première du lycée général. Les données ont été récoltées au cours du printemps 2017, alors que nous venions de terminer un travail sur la façon dont les enseignant.es de lycée composaient avec les nouveaux programmes qui venaient alors de paraître. Deux ans après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, et plus près encore de celui contre le Bataclan, le 11 septembre était redevenu à nos yeux à la fois une question d’histoire immédiate (Soulet, 2009), et une question sensible. L’enseignement de cet évènement, prévu au programme d’histoire qui était entré en vigueur en 2013, constituait donc un double défi où s’entremêlent enjeux civiques et didactiques.
Un défi d’ordre civique, mais aussi didactique, puisque la finalité de l’enseignement de l’histoire est d’amener les élèves à dépasser leurs éventuelles représentations...
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Pour citer cet article
Référence papier
Brigitte Morand et Guillaume Serres, « Qui fait quoi autour du document en Histoire ? Trois études de cas sur le 11 septembre 2001 en classe de première », Éducation et didactique, 17-3 | 2023, 113-134.
Référence électronique
Brigitte Morand et Guillaume Serres, « Qui fait quoi autour du document en Histoire ? Trois études de cas sur le 11 septembre 2001 en classe de première », Éducation et didactique [En ligne], 17-3 | 2023, mis en ligne le 01 janvier 2026, consulté le 15 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/educationdidactique/12057 ; DOI : https://doi.org/10.4000/educationdidactique.12057
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Auteurs
Maîtresse de Conférences en didactique de l’Histoire, Université Clermont Auvergne, INSPé Clermont Auvergne, laboratoire ACTé (EA4281), identifiant ORCID : 0000-0003-0753-1376
Maître de Conférences en sciences de l’éducation et de la formation, Université Clermont Auvergne, INSPé Clermont Auvergne, laboratoire ACTé (EA4281), identification ORCID : 0000-0001-6293-961X
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