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Symposium on Mathias Girel’s L’esprit en acte

Pragmatisme: une philosophie pour philosophes?

Claudia Cristalli

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1L’esprit en acte se présente comme une réflexion philosophique sur le pragmatisme classique. Dans ce livre, qui peut être lu avec autant d’intérêt par des étudiants en Master que par des spécialistes, Girel reconfigure le tableau pragmatiste à travers une interprétation qui met au centre “le lien entre nos croyances et notre conduite” (2021: 9). Ce livre présente une perspective sur la philosophie de l’esprit qui met l’action et la pratique au centre du discours, grâce à une lecture philosophique des intérêts psychologiques de James et de Peirce.

2Le livre de Girel est fortement lié au contexte français et francophone, et donne par là un aperçu très intéressant sur une littérature souvent négligée en dehors de la France. Il se situe aussi dans un corpus d’études internationales, qui étudient le rôle de la psychologie et de l’action dans notre compréhension du pragmatisme. On y trouve les contributions de Vincent Colapietro sur le rôle de l’“esprit inconscient” dans la pensée de Peirce (1995) et sur la conception pragmatique du soi (2006). Celle-ci doit être distinguée d’un compte rendu purement phénoménologique (ou, mieux, “phanéroscopique”) de la conscience (Atkins 2018). En suivant l’enseignement de De Tienne (1996), Girel accorde également une grande importance à la théorie des catégories pour comprendre l’articulation logique de la pensée de Peirce. On lui doit aussi une contribution essentielle sur la relation de Peirce et de James du point de vue du courant de conscience (Girel 2003). La question de l’origine de la pensée pragmatiste a, quant à elle, un précédent illustre dans le travail de Max Fisch (1954), et Girel a récemment repris cette question (2019). C’est un thème qui a également attiré l’attention des non-pragmatistes, comme en témoigne le livre de Lukas Verburgt sur John Venn (2022), dans lequel le logicien est présenté comme un précurseur de certaines thèses de Peirce.

3Dans mon commentaire, je commence par donner une perspective critique sur l’ensemble du livre, pour me concentrer ensuite sur quelques points particuliers.

1. L’esprit en acte: vue d’ensemble

4La notion de pratique joue un rôle essentiel dans l’articulation des différents pragmatismes. Pour Peirce (1839-1914), James (1842-1910) et Dewey (1859-1952), définir la notion de pratique suppose déjà qu’ils se situent dans l’histoire des idées et dans les discours scientifiques et sociaux de leur temps. Cela implique également de mettre au jour les implications d’une nouvelle théorie de la connaissance, qui est liée autant à l’étude scientifique de la perception qu’à une théorie des effets de la croyance. Les “troubles de la pratique” se manifestent dans l’étude du rapport entre la croyance et l’action, la perception et l’habitude, le choix entre la croyance et la foi, la distinction entre l’acte, le geste et la réponse vitale, et enfin, chez Dewey, dans le développement d’une théorie de l’éducation. Cependant, dans le récit de Girel, la perspective sur la pratique est invariablement philosophique: on reste en dehors de l’histoire de la science (pour la psychologie de James et de Peirce) et du domaine politique et social (pour la théorie de l’éducation de Dewey). Ce qui apparaît est un pragmatisme philosophique pour philosophes, dans lequel la clarification conceptuelle et le travail historique ont des résultats pratiques, dans la mesure où ils favorisent une attitude philosophique plus subtile. Girel est particulièrement efficace lorsqu’il nous montre comment formuler des questions de recherche intéressantes, comment résister à la tentation d’aplatir des positions pragmatistes divergentes sur un idéal pragmatiste unique, “plus correct,” et comment maintenir la clarté conceptuelle malgré la polyphonie de ses acteurs. De ce point de vue, L’esprit en acte est non seulement une introduction à la philosophie de l’esprit dans la perspective du pragmatisme classique, mais aussi une introduction à la philosophie et à sa méthode.

5L’esprit en acte commence par une réhabilitation du rôle philosophique des Principles of Psychology (1890) dans la pensée de James. Si on peut être enclins à séparer l’aspect philosophique de l’aspect psychologique chez James, Girel montre que cela n’est pas possible, puisque le premier constitue l’épine dorsale du second. La philosophie de la psychologie défendue par James est polyphonique (ou “pluraliste,” pour utiliser un jargon philosophique): “[l]e naturalisme de l’esprit que James esquisse n’est pas seulement physiologique, il pense qu’il faut replacer l’esprit dans un cadre plus vaste, anthropologique, historique, biographique” (Girel 2021 : 38). Ce cadre tout entier ferait partie des “états totaux de la conscience” qui, selon James, constituent les données analytiques minimales de la conscience. Ce choix de perspective – qui fait débuter l’analyse du pragmatisme par la psychologie de James – est particulièrement réussi, parce qu’il permet d’unifier thématiquement des contenus philosophiques différents, tels que l’empirisme radical de James, la théorie des catégories de Peirce, et le problème de la relation entre la “conduite de vie” et la philosophie, qui relie les deux philosophes à la pensée de Dewey.

6Comme déclaré dans l’Avant-Propos (ibid.: 12), la philosophie de l’esprit permet de tracer une voie privilégiée dans le pragmatisme classique, dont les acteurs principaux échappent aux juxtapositions désormais stéréotypées pour en engendrer d’autres, beaucoup plus nuancées et intéressantes. Dans son analyse, Girel ne cherche pas à enfermer tel ou tel auteur dans une définition monolithique du pragmatisme, qui servirait à déterminer les membres légitimes du club; au contraire, son effort vise à redécouvrir à chaque fois ce que “pragmatisme” peut désigner. En effet, même l’“inquiétude” partagée par James, Peirce et Dewey, en dépit de leurs solutions philosophiques différentes (ibid.: 14), n’a pas le même caractère chez l’un et chez l’autre. Un examen philosophique montre de nombreux points de contact ainsi que des différences.

7Dans la suite de cette note critique, je vais me pencher sur les différents chapitres du livre, en soulignant certains aspects particulièrement intéressants de la reconstruction historique et philosophique effectuée par Girel.

2. L’esprit en acte: vue détaillée

8Le premier chapitre offre une description des années de formation de la pensée de James et des deux mythologies auxquelles elle donne lieu. D’un côté, on voit Charles Renouvier considérer James comme le “fondateur” “d’une philosophie américain” (27); cette thèse, en niant toute philosophie américaine avant le pragmatisme, pourrait être lue comme la partie d’une plus vaste “répression” de la culture proprement américaine, initiée par Alexis de Tocqueville (69). D’un autre côté, il y a le mythe de l’“idée reçue d’un James passant de la psychologie à la philosophie” (25). Le premier chapitre se concentre sur la réfutation de ce dernier mythe. Girel montre que la philosophie de James est déjà présente et active dès ses premiers écrits psychologiques, dans lesquels son attention à l’expérience concrète de la conscience vivante est directement proportionnelle à sa méfiance à l’égard de toute solution intellectualiste (voire inférentielle) du problème de la formation des perceptions. En fait, la critique que James fait de l’usage de la philosophie en psychologie a pour cible l’“esprit inférant” de Thomas Hill Green (en philosophie) et de Hermann von Helmholtz (en psychologie). Cette critique est également applicable à l’interprétation inférentialiste de la perception défendue par Peirce; cependant, elle n’empêchera pas James de se rapprocher d’autres positions philosophiques de Peirce, notamment à propos de la relation entre la réalité et la croyance (62-3).

9Montrer la proximité réelle de Peirce et James dans les années 1877-1878, c’est s’attaquer à une autre “mythologie” de l’historiographie pragmatiste, celle qui oppose le pragmatisme philosophique ou logique de Peirce au pragmatisme littéraire de James. Comme le montre Girel dans le deuxième chapitre, “James a pleinement conscience, à la fin des années 1870, de la convergence entre certaines de ses thèses et celles de Peirce” (63). Mais c’est en analysant les critiques de James à Herbert Spencer, “philosophe individualiste qui paradoxalement rend le rôle de l’individu négligeable” (44), que Girel peut souligner le développement chez James de certaines thèses fondamentales de l’épistémologie pragmatiste. Celles-ci sont (1) le refus d’une notion de la connaissance comme correspondance entre nos pensées et le monde extérieur, et (2) le nouveau rôle des valeurs et des jugements de valeur dans une épistémologie dont la croyance est le point de départ (pour Peirce, savoir “[c]omment rendre nos idées claires” (2002 [1878]) est également le but de toute réflexion).

10Ayant montré la proximité du point de départ des épistémologies de Peirce et de James, Girel introduit l’un des concepts sur lequel ils se distinguent, à savoir la notion du “courant de conscience [stream of consciousness]” ou de “courant de pensée [stream of thought]” (chapitre troisième). Dans la tradition philosophique anglophone, James n’est pas le premier à formuler ce concept, et il faut noter au moins le nom de Shadworth H. Hogdson (1832-1912) parmi tous ceux qui utilisent ce terme (1878: 101) et qui ont exercé une influence sur James. Néanmoins, Girel souligne que “l’originalité [de James] réside dans l’usage [qu’il] fait de ce thème” (66), et que c’est l’usage que James fait du concept de courant de conscience qui a souvent été méconnu par les commentateurs. Dans le contexte français, la confusion commence par la comparaison des idées de James et de Bergson (1859-1941). Girel introduit ici deux concepts très utiles pour caractériser l’attitude historiographique face aux deux penseurs: “braconnage” et “ventriloquie.” Si on est un “braconnier,” on “vole” des concepts qui ne nous appartiennent pas; le “braconnier” n’est surtout pas un penseur original (67). La situation du “ventriloque” est aussi sans originalité, mais pour des raisons différentes: dans le processus de “ventriloquie,” les auteurs “parlent l’un à travers l’autre” (68), ou bien leurs interprètes ne cessent de lire l’un à travers l’autre.

  • 1 Qu’est-ce qu’une catégorie? On pourrait définir les catégories philosophiques comme des articulatio (...)

11Le quatrième chapitre constitue la deuxième section du récit relatif au courant de conscience, cette fois abordé du point de vue des critiques de Peirce à l’égard de l’idée selon laquelle le courant de conscience n’est pas analysable, et du point de vue de ses critiques des choix terminologiques de James (voir aussi Girel 2003). Girel “laisse le pragmatisme de côté” (89) pour se concentrer davantage sur “la psychologie, la philosophie de l’esprit et la métaphysique” (90), et en particulier sur la théorie des catégories de Peirce.1 Ainsi, dans l’analyse de Girel, le fondement de la critique de James par Peirce se situe dans sa théorie des catégories. De plus, cette critique peircienne suit toujours la même structure: “il [Peirce] montre qu’il manque une catégorie dans l’analyse de James, et que cette catégorie est précisément ce qui serait nécessaire pour résoudre le problème considéré” (114).

12D’un point de vue de stratégie rhétorique, l’introduction des catégories pourrait laisser le lecteur perplexe. Comment Peirce pouvait-il penser que James, dont l’une des préoccupations principales est de ne pas appliquer de superstructure philosophique aux matériaux de la conscience, aurait pu accueillir les catégories dans son système? Ici il faut rappeler que, pour Peirce, la théorie des catégories n’est pas tant une théorie qu’une méthodologie pour l’enquête. Les catégories permettent de montrer les trois éléments de la connaissance – le donné immédiat, sa résistance à notre pensée, et la présence des concepts généraux dans toute perception du monde externe – non pas comme des choix nécessaires entre des systèmes rivaux, mais comme des éléments irréductibles du processus cognitif. Dans ses reproches à James, Peirce souligne les erreurs qui, selon lui, sont les plus graves: (1) la méconnaissance de la différence entre l’existence et la réalité (ce qui mène au nominalisme), et (2) la méconnaissance de deux aspects d’une même catégorie (ce qui conduit à interpréter ces deux aspects comme des phénomènes opposés ou contradictoires). Par exemple, l’expérience et la volonté, que James oppose, ne sont chez Peirce que “deux aspects d’une même réaction dynamique” (115), c’est-à-dire de la secondéité.

13Le rôle des catégories dans la pensée de Peirce est approfondi dans le chapitre cinq. “S’il y a lieu de parler d’un pragmatisme de Peirce, les catégories n’en forment pas une partie facultative. Elles en sont la colonne vertébrale,” écrit Girel (134). Introduites pour critiquer le concept de “courant de pensée” jamesien, les catégories constituent dans l’économie du livre le trait d’union entre la première section, dédiée à la psychologie, et la troisième section, dédiée à la pratique. Dans la pensée de Peirce, les catégories sont mobilisées à la fois en psychologie, métaphysique, logique, phénoménologie, et font un apport particulier au pragmatisme. Si la critique de la psychologie de James était fondée sur l’usage des catégories pour montrer la non-contradiction de certains phénomènes de l’esprit, en métaphysique Peirce montre que la plupart des systèmes philosophiques font la même erreur: ils sont bâtis sur une catégorie ou un seul aspect d’une catégorie, et par conséquent ils ne peuvent pas concilier la réalité des concepts généraux et l’existence singulière des choses (146). Je n’entrerai pas ici dans le détail de la théorie des catégories et de leurs cas-limites (ou “dégénération,” pour reprendre un terme que Peirce emprunte aux mathématiques); il suffit de mentionner que la théorie des catégories de Peirce contribue à une compréhension de la notion de soi, qui est parallèle et différente de la théorie des données immédiates de la conscience proposée par James. C’est la totalité des catégories et de leurs cas-limites, toujours en relation dynamique dans un acte interprétatif réel ou possible, qui constitue pour Peirce le matériel essentiel pour comprendre le phénomène de la conscience de soi (158). Néanmoins, si l’on considère la pluralité et la complexité des aspects que James voulait voir inclus dans ses “données immédiates” de conscience – les dimensions anthropologiques, historiques, et biographiques nommées plus haut – on comprend que l’immédiateté de James n’est pas plus simple que l’analyse catégorielle de Peirce.

14Dans les chapitres qui suivent (six, sept et huit), c’est le pragmatisme, et en particulier la notion de “pratique” dans ses nombreuses versions, qui occupe la scène. Comme le dit Girel, “il semble […] que le concept de pratique soit le plus fuyant de toute la controverse sur le pragmatisme” (163). Lorsqu’il est utilisé, le concept de pratique n’est pas nécessairement défini et, lorsqu’il devient enfin objet du discours, il constitue la pomme de discorde entre Peirce et James. Peirce veut se distancer autant que possible du pragmatisme de James, qui mesure la valeur d’une idée ou d’une théorie scientifique en fonction de sa pertinence pour répondre aux questions essentielles de la vie. Pour Peirce (1985 [1898]), une telle définition est inacceptable car elle rendrait immédiatement sans objet toute recherche dans les disciplines théoriques, telles que la logique ou les mathématiques, et en général toute étude dont on ne peut démontrer l’utilité pratique immédiate. En rejetant la position de James, Peirce va jusqu’à nier le rôle de la croyance dans le développement de la connaissance; l’idéal de la recherche devient l’indifférence aux croyances, qui doivent pouvoir être abandonnées à tout moment.

15Dans ses écrits plus tardifs, Peirce développe une conception plus large des “effets sensibles” et des “habitudes d’action,” qui réintègre la pratique dans son discours philosophique. Il peut ainsi présenter les pratiques mathématiques comme une série d’opérations, de constructions, de décompositions, etc., que l’on déploie en faisant des mathématiques. Peirce peut donc parler de pratique et d’action sans parler des besoins vitaux. Grâce à cette compréhension réflexive de la pratique, même les disciplines théoriques peuvent être pragmatiquement justifiées. En fait, les mathématiques resteront un exemple de “pratique pure,” ce qui en fait le terrain privilégié de l’analyse logique.

16Finalement, dans la pensée de Dewey, la notion de pratique acquiert une connotation sociale et pédagogique spéciale. Elle reste néanmoins bâtie sur les réflexions de Peirce et de James détaillées plus haut. Ainsi, dans son essai “What does Pragmatism Mean by Practical” (1908), Dewey définit la “pratique” comme “les réponses futures qu’un objet exige de nous ou nous engage à faire” (ibid.: 88); de manière encore plus significative, selon Dewey, “le pragmatisme en tant qu’attitude représente ce que M. Peirce a judicieusement appelé ‘l’habitude de l’esprit de laboratoire’ étendue à tous les domaines” (ibid.: 86). Le pragmatisme serait donc non seulement une philosophie pour tous, mais aussi une façon de faire de la philosophie qui, pour sa méthode, dépend des expériences faites en dehors de la philosophie traditionnelle.

17La contribution fondamentale de Dewey dans ce contexte est d’intégrer la dimension sociale et la dimension éducative. Comme il le dit dans son célèbre Democracy and Education (1916):

Celui qui étudie la philosophie “en soi” risque toujours de la prendre pour un exercice intellectuel subtil ou rigoureux – comme quelque chose que les philosophies disent ou qui les concerne seules. […] Le point de vue éducatif nous permet d’envisager les problèmes philosophiques là où ils naissent et se développent, où ils sont chez eux et où le fait de les accepter ou de les rejeter change tout dans la pratique. (1975 [1916]: 388-9)

3. Conclusion

18Dans cette note critique sur L’esprit en acte, je ne prétends pas avoir rendu compte de toute la complexité et subtilité de l’argumentation qui y est développée, mais j’espère néanmoins avoir donné une vision claire de son contenu. En déroulant son récit, toujours respectueux des différences entre les divers pragmatistes, Girel a démêlé les multiples manières possibles dont on peut combiner la connaissance et l’action, l’esprit et l’acte. De plus, il a montré de quelle manière chaque pragmatiste peut défendre une notion de “responsabilité épistémique” (215) dans son interprétation de la croyance, même si l’articulation détaillée de cette notion peut varier.

19La difficulté qu’il y a à écrire une philosophie qui inclut l’expérience scientifique comme l’expérience quotidienne est abordée différemment par les trois pragmatistes classiques. Leur point de départ est différent lui aussi: il s’agit de la psychologie chez James, des mathématiques et de la théorie de la perception chez Peirce, et de l’éducation chez Dewey. Pourtant, ils ne sont pas naïfs au point de croire que la science donne une entrée privilégiée à la philosophie: au contraire, toute recherche scientifique est aussi le résultat d’une certaine attitude philosophique. On sait aussi que chacun des pragmatistes classiques exerce une influence en dehors de la philosophie académique: sur la psychologie autant qu’à partir d’elle, comme dans le cas de l’évaluation des croyances télépathiques (Peirce et James); sur les mathématiques et la théorie de la mesure (Peirce); et finalement, sur l’éducation (Dewey).

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Bibliography

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Verburgt Lukas, (2022), John Venn. A Life in Logic, Chicago, Chicago University Press.

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Notes

1 Qu’est-ce qu’une catégorie? On pourrait définir les catégories philosophiques comme des articulations possibles de la réalité et de l’expérience. Les trois catégories “universelles” de Peirce sont platement nommées “Premier,” “Second,” et “Troisième.” Le Premier décrit la dimension de la présence simple, par exemple d’une couleur ou d’un parfum; le “Second” est la dimension de la réaction ou de la résistance, dont certaines sensations se configurent comme des objets extérieurs; finalement, le Troisième est la dimension de la généralité, qui comprend la continuité de l’existence dans le temps.

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References

Electronic reference

Claudia Cristalli, “Pragmatisme: une philosophie pour philosophes?”European Journal of Pragmatism and American Philosophy [Online], XIV-2 | 2022, Online since 17 October 2022, connection on 27 March 2023. URL: http://journals.openedition.org/ejpap/3059; DOI: https://doi.org/10.4000/ejpap.3059

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