1Juillet 2006

2L’actualité de la recherche en intervention s’est centrée du 09 au 12 mai 2006 sur le Congrès de l’Association de Recherche sur l’Intervention en Sport (ARIS) qui s’est déroulé à Besançon avec pour thème « Co-construire des savoirs ». Comme tous les deux ans, il a reflété la nécessaire diversité des approches scientifiques à propos de l’intervention dans les activités physiques et sportives. Cette manifestation a réuni trois cents congressistes enseignants et étudiants dans une atmosphère conviviale. Les participants ont semblé satisfaits du déroulement des débats et des festivités. Aussi, les organisateurs sont ravis que cette manifestation ait pu se dérouler sans incident notable et ainsi récompenser le travail conséquent effectué par toute l’équipe en charge du congrès.

3Pour en revenir à notre sujet principal, ce dixième numéro est composé de sept articles originaux de recherches en didactique et technologie des activités physiques et sportives.

4Dans « Problématique didactique de l’intégration d’une activité physique spécifique dans l’enseignement de l’éducation physique et sportive aux lycées et collèges du Bénin : cas du judo », Attiklémé Kossivi, Tito Minakpon Albert, Gouda Souaïbou, Assogba Anicet, et Richard Refuggi partent du constat que dans le programme officiel d’EPS en vigueur au Bénin, l’enseignement du judo au secondaire est rendu obligatoire par niveau de classe et par sexe. Mais, dans la mise en application de ce programme, très peu de professeurs d’EPS l’enseignent. Comment expliquer cette réduction d’activités du programme officiel qui rompt sa cohérence interne et le transforme ? Telle est la préoccupation de ce travail dont l’objectif est de comprendre, pourquoi le judo n’est pas enseigné dans les collèges et lycées malgré les instructions officielles.

5Le second texte de Didier Barthès porte sur la « Vidéographie des productions motrices ». Cette recherche s’attache à montrer que l’approche technologique constitue le moyen d’aborder les faits naturels en les investiguant dans leur complexité en vue de produire des outils de lecture, de compréhension ou de transformation des productions. À ce titre, les artefacts développés revêtent souvent un statut d’instrument cognitif facilitant, lors de leur mise en œuvre, la computation en langage naturel. En ce sens, l’approche technologique par les artefacts qu’elle permet de produire, développe le champ de connaissances qu’elle investigue.

6Dans « Motifs « cachés » et motifs « apparents » du dialogue professeur - élèves lors des bilans de leçon : étude de cas d’enseignants novices en Education physique » Nathalie Gal-Petitfaux et Marc Cizeron présentent la leçon d’Education Physique (EP) comme structurée temporellement en séquences : l’appel, la présentation des consignes, les bilans où l’enseignant donne la parole aux élèves et instaure un dialogue, etc. Cette étude contextuelle s’intéresse aux bilans de fin de leçon conduits par l’enseignant novice. Elle vise à repérer la structure lexicale et syntaxique des communications verbales ainsi que les motifs « en vue de » (les effets que l’enseignant vise in situ par ses actes de parole) et les « motifs parce-que » (le pourquoi de ces actes). Les données recueillies proviennent de l’enregistrement audiovisuel du dialogue de trois stagiaires PLC2-EP, et d’un entretien d’explicitation. Les résultats révèlent que deux motifs contradictoires fondent l’activité de l’enseignant en situation de bilan. D’une part, par un jeu de questions-réponses, il incite délibérément les élèves à prendre la parole. Cependant, son comportement montre qu’il monopolise l’échange : il garde la main sur la prise de parole. 

7Le texte suivant à pour titre « Du conflit à la prise d’initiative : le sujet à l’épreuve du combat en judo ». Dans cette étude sur la didactique des sports de combat, Marc Galan, André Terrisse et Pierre Vigne s’intéressent au processus d’enseignement / apprentissage du judo dans le contexte d’une classe de lycée professionnel, pendant un cycle d’Education Physique et Sportive. Cette recherche a pour objet l’analyse des rapports pouvant exister entre la mise en scène par un enseignant d’une option didactique, définie en terme d’initiative, les conduites des élèves lors de l’épreuve du combat et l’évaluation qui peut en être faite.

8Annie Garnier dans « Les gestes de l’enseignant dans la dévolution de la construction du code en acrosport en classe de 4^ème au collège » relate cette recherche / formation menée en 2004 avec pour but d’identifier chez l’enseignant les obstacles rencontrés dans la mise en place d’un milieu autorisant la dévolution de la construction du code en acrosport. Ce travail se proposait également de valider les conditions du point de vue du milieu pour que la dévolution puisse être effective.

9Le texte suivant concerne les « Perceptions d’élèves sur ce qui caractérise une personne en bonne santé ». Dans cette recherche Valérie Michaud, Jocelyn Gagnon, & Marielle Tousignant expose que la plupart des jeunes sont sédentaires, ce qui influence négativement leur condition physique et leur santé. Les conséquences de la sédentarité sur la santé des jeunes ont amené le Ministère de l’Éducation du Québec à intégrer dans les cours d’EPS le volet de l’éducation à la santé. Les enseignants d’EPS du Québec s’interrogent : Que doivent-ils enseigner spécifiquement en lien avec la santé ? Quel est le niveau actuel des jeunes en cette matière ? Les élèves ont-ils les connaissances suffisantes pour adopter des habitudes de vie qui contribuent au maintien ou à l’amélioration de leur santé ? Cette étude a donc pour but de décrire les perceptions des élèves sur ce qui caractérise une personne en bonne santé afin de vérifier leur niveau de connaissance en cette matière. Elle vise aussi à identifier les personnes qui contribuent à les éduquer au plan de la santé.

10Enfin, dans « L’organisation de l’EPS en SEGPA : étude de trois collèges bretons » Elodie Autret, & Thierry Michot se proposent d’identifier différentes formes d’organisation de l’Education Physique et Sportive (EPS) en Sections d’Enseignement Général et Professionnel Adapté (SEGPA). Bien qu’elle y soit obligatoire, l’EPS y reste souvent une discipline en marge du fait de son organisation, dont le choix revient au directeur de la SEGPA, sous tutelle du chef d’établissement. Cette liberté d’organisation conduit donc à des applications diversifiées, qui vont de la non-intervention des enseignants d’EPS à leur implication forte auprès des élèves de SEGPA. Des entretiens semi-directifs réalisés auprès de différentes personnes (n =9) intervenant au sein de trois établissements finistériens ont permis de mettre en évidence certaines explications.

11Bonne lecture à tous et bonnes vacances. Le prochain numéro est prévu en janvier 2007 avec le début de la publication d’articles sélectionnés et expertisés après le colloque ARIS de Besançon.

12En attendant je vous souhaite un bel été.