18 | 2018
Révolution

Informations sur cette image
Crédits : Ronald Duikersloot (https://www.facebook.com/RevolutionGraffiti.StreetArtEgypt/)
La révolution doit apprendre à ne pas prévoir.
Napoléon
Notes de la rédaction
On ne sait toujours pas ce qu’est une révolution. Dans le langage ordinaire, on a coutume de désigner les phénomènes révolutionnaires par un entrelacs toujours variable de caractères : la révolte sociale, le renversement brutal des institutions, l’affrontement dans l’espace public de plusieurs groupes politiques organisés, l’émergence de nouvelles revendications de justice portées par les subalternes, l’engrenage irrationnel qui porte les révolutionnaires, une fois au pouvoir, à un usage extrême de la violence. Davantage encore, on imagine les révolutions par une certaine image fixée et stéréotypée des révolutionnaires : des masses qui « font l’Histoire » aux militants irrationnels, des sans-culottes anciens et nouveaux aux acteurs violents qui ne subordonnent leur objectif du renversement du pouvoir institué à rien d’autre que sa propre réalisation. Ces images, façonnées en premier lieu par la mémoire de la Révolution française, sont devenues paradigmatiques, informant ainsi l’imaginaire d’autres ruptures, comme celles des avant-gardes depuis le bonnet rouge mis au vieux dictionnaire par Hugo pour semer la terreur dans les lettres, et donnant ses contours au concept même de révolution.
Il est temps désormais de confronter ces images à un nécessaire renouvellement des interrogations. Comment aborder les changements révolutionnaires lorsque ceux-là supposent des changements de sens pour les acteurs qui les produisent ? Comment comprendre l’imbrication entre les ruptures institutionnelles et subjectives ? Comment cette imbrication est-elle retravaillée a posteriori par les mémoires et les histoires, et quel rôle d’abord attribuer dans l’immédiateté des phénomènes révolutionnaires au sensible et, plus en profondeur, aux formes du dicible et du pensable ? Enfin, quels effets sont-ils produits lorsque la révolution (pratique et/ou concept) passe du champ sociopolitique aux champs culturel ou scientifique ? Il s’agit de comprendre ce qui se passe durant une révolution, c’est-à-dire de quelle manière les révolutions produisent des discontinuités dans l’évolution sociale, dans les systèmes politiques, dans l’organisation des collectifs et dans les vies des individus, et comme ce qui se passe passe dans les représentations, tant historiennes que philosophiques, littéraires et artistiques.
Les révolutions sont des phénomènes historiques tout à fait singuliers. Loin de pouvoir être abordées comme le simple produit d’un ensemble de causalités linéaires, elles mettent en jeu des possibilités, qui s’apparentent à autant de bifurcations, de discontinuités, de « possibles latéraux » dans le développement des sociétés, et dans leur mise en récit. C’est sur cette proposition générale que la revue Écrire l’histoire entend participer avec son numéro 18 à l’élaboration d’une épistémologie novatrice des révolutions.
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Révolution
À la mémoire d'Étienne TassinSous la direction de Claude Millet et Federico Tarragoni-
Avant-propos [Texte intégral]
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La triple aporie révolutionnaire [Texte intégral]
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Révolution : du concept à la métaphore [Texte intégral]Contribution à la sémantique d’un terme autrefois emphatique
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La révolution révolutionnée [Texte intégral]
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Réflexions autour du cas de la Révolution française [Texte intégral]
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Voies de peuple dans la Révolution (mai‑juillet 1789) [Texte intégral]
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Conjurer les discontinuités de la faculté de juger : le salut public par la communauté des affections [Texte intégral](Saint-Just, 1792-1794)
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Quand l’histoire de la révolution russe s’écrivait au présent [Texte intégral]
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Du Bicentenaire au 11 Septembre, comment filmer la Révolution ? [Texte intégral]De La Nuit de Varennes (1982) aux Adieux à la reine (2012)
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Énergie révolutionnaire [Texte intégral]
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Fatigue par temps de révolution [Texte intégral]
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(Dis)Continuités et moments révolutionnaires [Texte intégral]Cône sud, années 1960-1970
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Le Front national de Jean-Marie Le Pen et la Révolution. Entretien avec Daniel Bizeul [Texte intégral]Par Claude Millet et Federico Tarragoni
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Note sur La Structure des révolutions scientifiques de Thomas Kuhn [Texte intégral]
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Boussole. Entretien avec Nathalie Quintane [Texte intégral]Par Marius Loris et Lise Wajeman
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Lectures
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Mythologie naturelle de la Révolution [Texte intégral]Olivier Ritz, Les Métaphores naturelles dans le débat sur la Révolution française (2016)
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Révolution poétique. Splendeurs et misères d’un lieu peu commun [Texte intégral]Laurent Jenny, Je suis la révolution. Histoire d’une métaphore (1830-1975) (2008)
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Allemagne nazie et révolution [Texte intégral]Johann Chapoutot, La Révolution culturelle nazie (2017)
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La Révolution tranquille et le Refus global [Texte intégral]Sophie Dubois, Refus global. Histoire d’une réception partielle (2017)
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1968, une révolution sexuelle ? [Texte intégral]Antoine Idier, Les Vies de Guy Hocquenghem. Politique, sexualité, culture (2017)
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Un 14 juillet de combat [Texte intégral]Éric Vuillard, 14 Juillet. Récit (2016)
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Brèves d'histoire
Sous la direction de Florence Lotterie-
La prostitution en Grèce ancienne : un tournant gender ? [Texte intégral]Recherches récentes et nouvelles perspectives (2014-2017)
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Quand les images d’histoire se donnent aux mots [Texte intégral]I Am Not Your Negro de Raoul Peck
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Commémorer Staël et Constant (2017) [Texte intégral]Enjeux d’un double anniversaire
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68 en flash-back [Texte intégral]Paroles et textes réunis par Caroline Julliot et Claude Millet
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Livres récents
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Livres récents [Texte intégral]Sélection d’ouvrages parus en 2017
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