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HomeVolumes30Matmata [Maṭmâṭa] (Tribu)

M65

Matmata [Maṭmâṭa] (Tribu)

A. Khelifa
p. 4683-4684

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  • 1 Ndlr : Ce nom à réduplication est effectivement une forme expressive en berbère, susceptible d’être (...)

1Grande tribu Botr*, qui descendrait selon les généalogistes médiévaux, de Fatan Ibn Tamsit Ibn Dari. Ils font partie des Banu Fatan. Ils sont frères des Maghila et des Matghara*. Ce sont essentiellement des tribus sédentaires. Leurs fractions étaient nombreuses et leurs territoires étendus. L’ensemble de l’Afrique du Nord était parsemé de fiefs Matmata, de Gabès à l’est au Tamesna à l’ouest. Selon le généalogiste berbère Sabeq el-Maṭmaṭi, ils doivent leur nom à leur ancêtre Maskab, surnommé Maṭmaṭ (Ibn Khaldûn, I, p. 245)1.

2Dans la région de Gabès, le Hammat Matmata, a gardé le nom de ses fondateurs. Ce devait être avec la région de la Tripolitaine, leur fief originel avant qu’ils ne soient poussés par d’autres tribus venues de l’est. Il existe dans la région de Tobna un oued qui porte leur nom.

3Au moment de la conquête musulmane, ils sont établis essentiellement dans les plateaux de Mandas d’où ils chassèrent les Mandassa-Luwata*. Ils érigèrent dans cette région une principauté dont la capitale fut Thamtilas et la ville la plus importante Ayzaradj avoisinait El-Djabal située à une demi-journée de l’Hillil. El-Bekri les signale également dans la région de Tihert, sur la route qui mène de Ténès à Tihert et dans la région de l’Ouarsenis au nord duquel un village a gardé leur nom.

4On les trouve également à Numalata (Maghnia), à Falussan (Nedroma) et dans la région frontalière de Kebdan où ils approchent à l’est le pays de Nakur. On les trouve également dans le territoire de la Moulouya* et du Zâ, près de Midelt* et à l’est la ville de Matmata Amaskur qui en est peuplée.

5Au Xe siècle, ils font partie de la confédération des Barghwata* et professent leur doctrine. Ils sont combattus et défaits par Abu l-Qasim le fatimide en 928. Ils sont alors obligés de se soumettre à l’autorité du fatimide.

6Lorsque les Banu Tudjin pénétrèrent au Maghreb central, ils chassèrent les Matmata du plateau de Mandas qui se réfugièrent dans les montagnes de l’Ouarsenis tandis qu’une partie accepta de payer l’impôt.

7Selon les généalogistes, leur ancêtre Matmaṭ eut deux fils, Waranshit et Luwa. Le premier n’ayant pas de postérité, celle-ci sera assurée par les enfants de Luwa à savoir :

Yalisan
Warmaksan : Yunas, Masmud Yafrin
Yalaghaf : Dihyia / Wartadji Madjlin / Maqarin – Tur, Sakkan ‘Amadjissan, Makur, Lashkul, Kaylan, Mazkun,
Thabita / Madjrassan, Righ-‘Idjlan, Qurra, Yaffam
Waryakul : Masida, Fida Kaltham..

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Bibliography

El-Bekri, Description de l’Afrique, trad. De Slane, Paris 1965.

El-Idrissi, Le Maghrib au XIIe siècle, trad. Hadj Sadok, Alger, 1983.

Ibn Khaldun A., Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l’Afrique Septentrionale, Paris, 1978.

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Notes

1 Ndlr : Ce nom à réduplication est effectivement une forme expressive en berbère, susceptible d’être un surnom. La racine MṬ désigne le nombril (imiḍ, timiṭ). Il pourrait donc s’agir d’une référence à un trait physique (= « au nombril proéminent, le ventru »).

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References

Bibliographical reference

A. Khelifa, “Matmata [Maṭmâṭa] (Tribu)”Encyclopédie berbère, 30 | 2010, 4683-4684.

Electronic reference

A. Khelifa, “Matmata [Maṭmâṭa] (Tribu)”Encyclopédie berbère [Online], 30 | 2010, document M65, Online since 22 September 2020, connection on 29 March 2024. URL: http://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/510; DOI: https://doi.org/10.4000/encyclopedieberbere.510

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