2Au cours des XIX^e et XX^e siècles, cette entreprise a participé à la construction de la Samaritaine et d'autres grands magasins, dont les bâtiments ont renouvelé le commerce de détail, notamment pour ce qui concerne les produits textiles. Le Mexique est alors engagé dans une modernisation urbaine, avec un important recours à l'architecture en fer, ce qui donnait aux rues un style très français.

3La Ciudad de México s’inscrit dans une logique architecturale différente de celle qui a prévalu dans le reste de Puebla. Elle illustre les liens économiques avec la France, non seulement pour l’industrie, l'architecture, mais aussi pour les magasins de vêtements qui ont connu un grand succès. Le bâtiment a laissé un héritage historique très important. Ce travail vise à étudier les conditions de sa construction, mais également à aborder sa conservation, sa restauration et, en définitive, sa reconnaissance en tant que patrimoine architectural et industriel, malgré les insatisfactions que son état actuel soulève.

Bref historique de l'entreprise familiale française

4Au cours du XIX^e siècle, la technique de production en série d'objets en fonte s'est développée. Des méthodes de moulage de divers éléments architecturaux ont vu le jour. Il s'agit de procédés industriels d'une grande modernité, non seulement pour ce qui concerne l’organisation productive, mais aussi l’assemblage final.

6L'originalité de cette fusion repose sur : « l'union de deux cultures d'entreprise a priori antinomiques » (Yamana 2002). Hautmont apportait ses capacités de production pendant que Schwartz & Meurer venait avec son esprit innovant qui s’était déjà manifesté dans le développement de certaines fabrications, les grandes serres horticoles en particulier. La fusion reposait sur la nécessité de promouvoir les produits de l'entreprise métallurgique.

7Avant ce rapprochement, Schwartz & Meurer est l’œuvre de deux personnages : Albert Schwartz, surnommé « l'homme de fer » (Anonyme 1955 : 202), et Lyon Lévy, son associé et ami d’enfance. Le développement de cette entreprise métallurgique s'est appuyé sur des réalisations importantes qui se sont poursuivies après la Seconde Guerre mondiale. Le savoir-faire de l'entreprise a été transmis de génération en génération. Les ateliers de construction de Schwartz & Hautmont ont trouvé leur originalité dans la constitution d’une culture technique bicéphale qui a perduré. La construction de serres horticoles est engagée par l'entreprise Lefebvre, rejoint par Schwartz & Meurer et Bergeotte (Yamana 2002 : 5).

8L'histoire de l'atelier de construction de forges d’Hautmont et de ses fondateurs débute en 1851, avec la création de l'entreprise Pigé. Une fois réunies, les activités des deux entreprises de constructions métalliques se sont caractérisées par leur diversité. Leur histoire s’articule autour de trois étapes différentes :

• La première période, de la naissance au lendemain de la Première Guerre mondiale au début de la Seconde Guerre mondiale, correspond à l'extension de l'activité nationale par la création de filiales, dans une période de diversification des activités.

• La deuxième période, de 1943 à 1967, sous la présidence de Jean Schwartz, est consacrée à la modernisation de l’outillage, au renouvellement des stratégies commerciales et à l'introduction de l'aluminium.

• La troisième période, de 1967 à 1977, est portée par Jean Jacques Schwartz qui assure la direction générale de l'entreprise (Yamana 2002).

9Les ateliers de construction de l'entreprise possèdent une particularité : ils associent les savoir-faire artisanaux de la construction aux capacités de production de la grande industrie de transformation des métaux, ce qui leur permet de répondre aux attentes d’une clientèle variée, notamment dans le secteur de la construction métallique. En alliant l'inventivité de l'ingénieur aux moyens de la production industrielle de masse, ils ont su s'adapter aux évolutions du marché et même les anticiper (Yamana 2002)

10Le site de production des Ateliers de Construction de Forges et Fonderie d'Hautmont était situé rue de la Providence, à Hautmont, à quelques kilomètres de Maubeuge, dans le nord de la France. Il était dédié à la fabrication de pièces forgées, ponts, charpentes, équipements de hauts-fourneaux, presses métalliques, ouvrages aériens, jetées, ponts tournants, maisons, villas, casernes, filatures et, plus généralement, tout ce qui se rapportait à la construction métallique (Yamana 2002 : 27). L'entreprise s'agrandit au fil des années. Elle recherche différents emplacements à Paris et en province pour augmenter ses capacités de travail du métal. En parallèle, elle expérimente de nouvelles techniques associées à l’architecture métallique. Les grands magasins de la Samaritaine et de Nantes en constituent des exemples. Après la Seconde Guerre mondiale, les modes de construction sont modifiés pour tenir compte de l'introduction de l'aluminium comme nouveau matériau.

11Les ateliers de construction Schwartz-Hautmont se développent également à l'étranger. Les recherches de Yoshiyuki Yamana révèlent que, pour ce qui concerne Hautmont, c’est à l’époque de Schryver et Cie que l’entreprise s'est lancée dans la construction d’édifices à armature métallique, avant donc la mise sur pied de la Société anonyme de construction des forges et fonderies d’Hautmont. Elle a décidé de proposer ses services dans des pays où les matériaux de construction sont rares et doivent être acheminés à grands frais. Si l’activité de constructions de serres décorées n'a pas été couronné de succès en France, l'exportation de fer forgé pour le même emploi a connu une plus grande diffusion à l'étranger. À côté de l’exportation de se produits, l’entreprise crée deux filiales créées en 1922 et 1923 : la Compagnie Africaine Schwartz-Hautmont à Casablanca (Maroc) et la Companhia Fichet Schwartz-Hautmont à Sao Paulo (Brésil) (Yamana 2002). L'entreprise s'agrandit en 1927, notamment l'usine d'Hautmont, avec comme conséquence la recherche de nouveaux débouchés. Entre les deux guerres, la société Schwartz-Hautmont est l'une des rares entreprises françaises de construction à avoir réussi à maintenir sa présence sur les marchés étrangers, en s'y implantant durablement. Cela lui permet de conserver le marché de la métallerie et de s'implanter dans des pays comme la Libye ou la Turquie.

Les techniques de production de Schwartz & Meurer

L’adoption du système Danly

« L'entreprise disposait d'un savoir-faire dans la fabrication et le montage de grandes structures métalliques, qui nécessitait parfois la collaboration d'ingénieurs indépendants, voire étrangers, avec les méthodes les plus appropriées » (Yamana 2002 : 63).

Mise en œuvre de la technique d'assemblage Danly

14Les longueurs des panneaux des constructions préfabriquées, qui sont toujours des multiples d'une longueur unitaire, permettait de déterminer la distance de tous les trous de boulons. Ainsi, toutes les pièces qui entraient dans la composition contribuaient à la solidité de l'ensemble tout en réduisant le poids et le coût :

• 7 Brevet du système Danly, N° 186312, 11 janvier 1888.

« Ce système ne nécessitait pas d'ossature. La rigidité des murs dans leurs plans et la résistance aux charges verticales étaient théoriquement garanties par l'emboutissage des panneaux. Les quatre bords des panneaux étaient pliés à angle droit et percés de trous également disposés de manière modulaire. Les panneaux ont été assemblés par vissage. Le système permet de réaliser des murs à simple paroi métallique, la paroi intérieure étant en brique, en plâtre ou en bois, ainsi que des murs à double paroi métallique. Les bords repliés des panneaux peuvent être tournés dans n'importe quel sens, rendant les boulons de fixation visibles ou cachés. Les ajouts successifs au brevet ont permis d'améliorer la qualité des joints horizontaux et verticaux, notamment par l'insertion de fers en T qui, tout en améliorant la stabilité des joints verticaux, ont rendu la construction plus rigide. La base et le sommet des murs étaient constitués de deux poutres en U. Cette disposition était répétée à chaque étage et servait à construire les planchers. À l'intérieur, à la base des murs et des plafonds, les plinthes et les corniches étaient perforées pour assurer une bonne ventilation des bâtiments. Les plafonds sont recouverts de tôles embouties. Pour les joints horizontaux, les bords ont été assemblés par des chevauchements avec des mortaises. Les joints le long de la pente ont été réalisés le long des bords des panneaux, qui ont été pliés et vissés avec des bandes de chevrons entre eux⁷ ».

16L'assemblage des pièces nécessitait un grand nombre de boulons, qui étaient posés lors du montage. Une fois le fer déchargé sur le chantier, le charpentier procédait à l'assemblage, puis, entre deux livraisons, il posait les boulons. À la fin, il vérifiait seulement les joints et s'assurait qu'il ne manquait aucun boulon (Escande 1933 : 235).

17La construction de La Samaritaine a suscité beaucoup de commentaires que ce soit pour saluer le courage d'Ernest Cognacq ou l'audace de l'architecte Franz Jourdain.

• 9 La Construction Moderne, 29 septembre 1894, p. 615 et Pl. 103.

« Depuis le règne marquant du fer, l'architecture a considérablement progressé et nos yeux se sont familiarisés avec son utilisation. La couleur bleue, adoptée sur le Champ de Mars, est également restée dans l'air du temps et continue de dominer aujourd'hui. Les magasins de la Samaritaine, rue du Pont-Neuf, ont ainsi habillé toutes les parties visibles de leur immeuble d'une nuance de bleu, exécutée d'après les dessins de notre collègue M. Frantz Jourdain. Il est toujours délicat d'appliquer une telle décoration à un bâtiment qui n'a pas été construit pour cela. Ici, l'architecte l'évite très habilement9 »

19En 1910, lorsque Frantz Jourdain construit l'Atelier n° 2, le choix du matériau fut dicté par les conditions fixées par le maître d'ouvrage :

« obtenir le maximum de surface au moindre coût dans les délais les plus brefs, ce choix semble avoir été partagé par Ernest Cognacq après une tournée des capitales européennes en compagnie de Frantz Jourdain et d'Albert Schwartz pour visiter les grands magasins qui avaient été construits avec ces nouvelles techniques mises en œuvre au fil du temps » (Yamana 2002 : 247).

20Les constructions en fer permettaient de réaliser de grandes fenêtres pour éclairer les espaces. Elles pouvaient être décoratives avec du fer forgé encadré de mosaïques dorées. La décoration des fenêtres était réhaussée du nom des magasins et des signatures des architectes et des ingénieurs ; le fer forgé était décoré d'imposantes fleurs éparses et de corbeaux dorés.

21En définitive, la construction de la Samaritaine a permis de confirmer une véritable adaptation du « concept très rationnel du magasin de nouveautés bien éclairé et construit avec un minimum de points d'appui »¹¹. Pour la société Schwartz & Meurer, les commandes d’Ernest Cognacq ont été très importante. Elles ont mobilisé un grand nombre d'ouvriers de 1904 jusqu'à l'évolution de l'activité de la société Bergerot, Schwartz & Meurer vers la construction métallique et, en particulier, vers la construction de murs-rideaux et la construction de charpentes métalliques (Yamana 2002 : 117)

Relations de l'atelier Schwartz & Meurer avec le Mexique

Fig.3. Liste des bâtiments conçus par Schwartz & Meurer au Mexique

Constructions en fer/acier		Lieu et année
	Banque de Londres	Mexico -1890
	Centro Mercantil	Mexico-1899
	La Ciudad de México	Puebla -1909
	El Palacio de Hierro	Mexico - 1918
Serrurerie d’art	Travaux pour le gouvernement mexicain (façades, auvents, rampes, etc.).	Mexico
Béton et maçonnerie	El Palacio de Hierro	Mexico

Source : Yamana 2002, Vol II : 479, 483 et 492

Le bâtiment de la Ciudad de México à Puebla

24La Ciudad de Mexico, à Puebla, constitue un cas particulier, par rapport au Palacio de Hierro et au Centro Mercantil. Le bâtiment de Puebla a été dessiné par Sylvère Laville, un célèbre architecte français, connu pour avoir créé différents styles de grands magasins en France.

Pourquoi un grand magasin à Puebla ? Pourquoi un architecte français ?

25Au début du XX^e siècle, le choix de Puebla pour ériger un bâtiment aussi ambitieux suscite la curiosité. Cela tient au fait que la communauté de Puebla était l'une des plus prospères du pays. L’essor de Puebla s'explique notamment par la création, en 1897, d'une entreprise industrielle de filature de coton et par la création, en 1895, de San Ildefonso, la principale usine de tissus de laine. Mais cette communauté restait attachée à ses origines. La relation avec la France s’était organisée à partir de l’émigration au Mexique des « Barcelonnettes », ainsi appelés parce qu’ils étaient originaires de la vallée de l'Ubaye.

27La migration des Barcelonnettes vers le Mexique représente un moment exceptionnel dans l'histoire de l'expatriation, grâce à laquelle ils ont pu créer, développer et enrichir les secteurs économiques du Mexique aux XIX^e et XX^e siècles. Leurs ambitions ont contribué à l'émergence d'une industrie moderne, encourageant l’intégration du Mexique dans le marché mondial. Ces migrants originaires d'une région montagneuse et agricole furent capables de construire une économie prospère. Ils avaient une bonne connaissance du monde, associée à un goût du voyage et à un esprit d'entreprise affirmé. Avec eux, l’influence française s’affirma, notamment par le biais de constructions d’envergure, comme des grands magasins, inspirées de réalisations françaises (Hombs, 2004, p. 1).

28Cela dit, pourquoi faire appel à un architecte français ? L'entreprise de construction métallique Schwartz & Meurer avait déjà travaillé pour les Barcelonnettes au Mexique. Elle avait été choisie pour la construction d’un bâtiment destiné aux associés de Tron y Compañía. On avait fait appel au savoir-faire d'ingénieurs et de constructeurs français et européens ainsi qu'à des professionnels mexicains sur lesquels il est possible de s'appuyer localement pour réaliser les travaux (Homps-Brousse 2013 : 12). À Puebla, il fut décidé de construire un bâtiment de dimension plus réduite que pour les autres grands magasins. Hélène Homps-Brousse considère qu’à Puebla, c'est une copie d’une fidélité parfaite d'un bâtiment français qui a été construite. Le magasin est identique à celui construit pour les Nouvelles Galeries, construites à Bourges (France) en 1904 (fig.4).

29L'immeuble, qui se distingue par son style francisé (fig.5), se trouve à l'angle de la première rue de Mercaderes et du Costado de San Pedro, dans le centre historique de la ville de Puebla Dès 1983, il a été déclaré patrimoine historique par l'Institut national d'anthropologie et d'histoire. Il est considéré comme un exemple de l'architecture d'avant-garde du début du XX^e siècle au Mexique. Son style est unique par rapport aux bâtiments environnants, qui présentent tous un style plus colonial.

30Sa structure renforcée en fer et en verre avait été expédiée par bateau de France jusqu'au port de Veracruz, puis acheminée par chemin de fer jusqu'à Puebla pour être assemblée à l'endroit où elle se trouve aujourd'hui. Le 21 février 1909, le bâtiment était inauguré en tant que nouvel ensemble commercial. Associé à l'entreprise, Adrián Reynaud en était le directeur général. Dédié à la vente de vêtements, le magasin accueillait également un atelier de haute couture. Pour le Mexique, la nouveauté de l’édifice résidait dans le fait qu’il utilisait pour son architecture des matériaux issus de l’industrie.

Les caractéristiques du bâtiment

31Composé d'un espace commercial divisé en trois niveaux, le bâtiment combine le fer, le bois et les fenêtres panoramiques. Les ferronneries des portes, des oculi et des colonnes sont de style Art nouveau. Les rampes d'escalier sont en métal et le sol est en bois. Sa structure est faite de poutres et de cadres en fer, avec des moulures formées d’ornements végétaux sobres et de fenêtres hautes (fig.6). La façade du bâtiment allie la structure en fer à la pierre. L’ensemble occupe 1 581 mètres carrés et couvre une superficie totale d'environ 5 000 mètres carrés, avec deux parties reliées entre elles : l'une, du côté du Nord, mesure 36 mètres de haut et l'autre, 31 mètres de haut.

32Ils s'inspirent des caractéristiques de l'Art nouveau et de l'Art déco. Dans la partie supérieure, l'architecture ronde a été utilisée pour installer des fenêtres plus larges, avec des vitres courbes. Sur la façade du bâtiment principal, la structure en fer est associée à la pierre, travaillée sous forme de pierres de taille lisses aux étages supérieurs et de pierres de taille séparées par des joints très marqués au rez-de-chaussée où elles forment les fûts de plusieurs colonnes ou pilastres posés sur des bases simples. Dans l'angle du rez-de-chaussée, les montants de la porte se distinguent par leur épaisseur, leur double base et le fait que les pierres de taille ont été taillées pour leur donner de la rondeur. L'autre façade, celle de l'annexe, est élégante et sobre, avec ses grandes baies vitrées fermées par des arcs légèrement cintrés (fig.7)

33La présence de l'Art nouveau est accentuée par l’adoption de lignes courbes, des formes végétales stylisées donnant du mouvement, des asymétries, irrégulières mais harmonieuses, à forte orientation naturaliste. À la base de chacune des colonnes en fer des fenêtres apparaît une petite plante dont les feuilles et les tiges s'élèvent en courbe, avec des boutons de fleurs à l'extrémité. À l'intérieur des deux premiers étages, un espace central à double hauteur détermine la disposition des deux niveaux reliés par un escalier à une double rampe. Le toit en béton armé s’appuie sur des poutres en fer ; la lumière du soleil entre par une série de fenêtres ouvertes au premier niveau de l'escalier (Gamboa-Ojeda 2013 : 16).

34Ce magasin était dédié à la vente de vêtements à la mode et de nouveautés françaises telles qu’on les rencontrait dans les magasins parisiens : Samaritaine, Bon Marché, Galeries Lafayette, etc., L'idée était d'adapter le concept du grand magasin parisien au marché local et de développer la mode parisienne au Mexique (fig.8).

La restauration du bâtiment en 2009

36Les deux façades extérieures et les toits du bâtiment ont été restaurées. Les travaux ont été réalisés par les architectes Angélica Pérez Ramos et Ángel Sánchez Espinosa. Il a été décidé de restaurer la structure métallique. La peinture a été enlevée jusqu'à ce que le revêtement contre la corrosion qui protégeait le métal soit atteint. On a trouvé une teneur élevée en plomb (Gamboa-Ojeda 2013 : 61).

37Les structures métalliques les plus endommagées ont fait l'objet d'un traitement comprenant la passivation du métal, l'élimination des traces de corrosion, la réparation des fissures et des craquelures à l'aide d'une résine époxy. Les parties décoratives des colonnes ornées, telles que les fleurs et les fruits, ont été perdues et remplacées par de la résine avec un noyau en fibre de verre. Les escaliers centraux ont été enlevés pour créer un restaurant au premier étage. Les travaux de restauration ont aussi porté sur la peinture, l'intention étant de conserver la couleur d'origine, notamment pour les colonnes à l'extérieur du bâtiment afin de faire ressortir la spécificité de la structure métallique par rapport aux autres bâtiments de la rue.

Conclusion

39En conclusion, il est nécessaire que les institutions responsables travaillent à la protection de ce type de patrimoines. Il serait intéressant que la Fondation Mary Street Jenkins puisse prêter ses archives et notamment les plans originaux du bâtiment. La documentation servirait aux experts pour qu’ils puissent envisager les protections supplémentaires nécessaires, afin de conforter l’intérêt patrimonial du lieu. Il serait aussi utile de savoir comment les architectes sont intervenus dans la construction. Les objectifs de conservation doivent répondre aux problématiques dont certaines sont propres à la situation mexicaine : la préservation des métaux doit faire l’objet d’un traitement spécifique, car ces matériaux sont sensibles à la corrosion. Des revêtements et des peintures anticorrosion doivent être appliqués pour protéger et isoler la surface du métal (Vargas, Abajo et Guerrero : 52). Que faire en cas d'incendie ? Que faire si le bâtiment est disloqué par un tremblement de terre ? Comment récupérer et protéger le métal qui le compose ? Les poutres et colonnes métalliques qui soutiennent le bâtiment sont-elles suffisamment solides ?

41L’immeuble de La Ciudad de México fait désormais partie de la mémoire de Puebla. La modernisation urbaine du Mexique s'est faite petit à petit. Ces nouveaux modèles d'architecture industrielle témoignent de la croissance et de l'expansion du commerce au Mexique au cours du XX^e siècle. Cette construction et, à travers elles, les édifices à architectures métalliques, ont laissé une trace tangible dans le patrimoine culturel et urbain.