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Mouvements et circulations au prisme de la géographie du droit

Appel à contributions pour un numéro de la revue L’Espace Politique

Appel en deux étapes

  • Jusqu’au vendredi 16 mai 2025 inclus : envoi des résumés aux 2 coordinateurs du numéro (franck.ollivon@ens.psl.eu,solene.rey-coquais@ens.psl.eu)

  • Courant juin 2025 : retour aux auteur·ices

  • Jusqu’au vendredi 17 octobre 2025 inclus : Envoi des articles

  • Publication prévue courant mai 2026

Coordination

Argumentaire

  • 1 “the link between law and spatiality and, in particular, their reciprocal construction”

A travers ce numéro thématique de L’Espace politique, nous souhaitons interroger les corpus normatifs et les régulations qui encadrent les circulations contemporaines. Nous nous inscrivons ainsi dans un champ, la géographie du droit, qui se donne pour objet « le lien entre droit et spatialité et, en particulier, leur construction réciproque1 » (Braverman et al., 2014) et connaît une activité éditoriale relativement dense depuis une vingtaine d’années (Delaney, 2015, 2016 ; Koubi, 2015 ; Bony & Mellac, 2020). Il s’agira toutefois ici de proposer une contribution singulière à ce champ en s’attachant plus spécifiquement aux spatialités qui relèvent du déplacement et du mouvement dans l’espace. Notre démarche tire parti de la littérature inspirée par le « tournant mobilitaire » (Sheller, Urry, 2006 ; Cresswell, 2010) et « la vie sociale des choses » (Appadurai, 1986 ; Cook, 2004) pour traiter des circulations de personnes, de biens et d’informations non seulement sous l’angle de leurs points de départ et d’arrivée, mais aussi sous l’angle du déplacement en lui-même.

Cette proposition s’inscrit dans la continuité du symposium international « Le droit en mouvement » qui a eu lieu en avril 2024 à l’École Normale Supérieure (Paris).

Notre appel encouragera trois types d’approche que les propositions d’article pourront éventuellement croiser :

1° Nous souhaitons tout d’abord proposer une approche des régulations qui encadrent les circulations et leur spatialité. Ainsi, tout au long des XXe et XXIe siècles, les circulations de personnes, de biens et d’informations n’ont cessé de s’intensifier sous l’effet, notamment, de la modernisation des moyens de transport et de communication. Ce phénomène de globalisation des échanges est largement encouragé par la transformation des régimes normatifs dans une perspective libérale, mais confronte aussi les pouvoirs régaliens à la nécessité d’encadrer, de surveiller et de contrôler ces flux de plus en plus volumineux. Si l'on a pu parler de dérégulation des flux à l'échelle mondiale, de telles circulations font face à une multiplication des normes et à une diversification des entités productrices de normes à toutes les échelles, en même temps qu’elles ont encouragé un fractionnement des pouvoirs de régulation.

2° Par ailleurs, nous encourageons les publications portant sur la circulation des modèles et dispositifs normatifs et juridiques eux-mêmes. En effet, la norme constitue un objet que la mondialisation participe aussi à faire circuler d’un territoire à l’autre, dans le prolongement des circulations de biens, de personnes et de capitaux. Le travail des législateurs nationaux est souvent concurrencé ou influencé par des apports exogènes, tandis qu'une certaine opacité entoure la régulation des chaînes de valeur. Quant à la circulation des personnes, elle est régie et normalisée par des ordres juridiques parfois concurrents, dont les articulations manquent de clarté, tant pour les acteurs qui les appliquent que pour ceux qui y sont soumis.

3° Enfin, une réflexion méthodologique pourra être proposée, en dialogue avec les interrogations communes au champ de la géographie du droit, pour permettre l’appréhension spatiale du mouvement normatif. Elle pourra s’intéresser, d’une part, aux outils et méthodes permettant de saisir, dans le temps et l’espace, les régulations qui encadrent et contraignent un objet circulant ou un flux. Elle pourra se pencher, d’autre part, sur les protocoles méthodologiques et les apports interdisciplinaires permettant de suivre les normes à différentes échelles et dans des territoires variés.

Ce troisième axe permettra ainsi, en particulier, d’éclairer le double postulat sur lequel se fonde ce numéro thématique. Le premier est que l'approche territoriale, fondée sur le travail de terrain, peut être un moyen d’éclairer la relation entre une réalité mouvante et complexe et la verticalité du droit. Le second est que le droit, en même temps qu'un objet d'analyse, peut représenter un outil conceptuel et méthodologique pour le géographe qui s'intéresse aux flux, mouvements et circulations dans l’espace.

Calendrier

  • Jusqu’au vendredi 16 mai 2025 inclus : envoi des résumés aux 2 coordinateurs du numéro (franck.ollivon@ens.psl.eu,solene.rey-coquais@ens.psl.eu)

  • Courant juin 2025 : retour aux auteur·ices :

  • Jusqu’au vendredi 17 octobre 2025 inclus : Envoi des articles

  • Publication prévue courant mai 2026

Bibliographie

APPADURAI Arjun (dir.), 1986, The social life of things: commodities in cultural perspective, New York, Cambridge University Press.

BONY Lucie, MELLAC Marie (coord.) (2020) Annales de Géographie, n° 733-734, pp. 5-18.

BRAVERMAN, BLOMLEY Nicholas, DELANEY David, KEDAR Alexandre (dir.), 2014, The Expanding Spaces of Law: A Timely Legal Geography, Standford University Press, 296 p.

COOK Ian, 2004, « Follow the thing: papaya », Antipode, vol. 36, no 4, p. 642-664.

CRESSWELL Tim,  2010, “Mobilities I: Catchnig up”, Progress in Human Geography, vol. 35, n°4, p. 550-558.

DELANEY David, 2015, “Legal geography I: Constitutivities, complexities, and contingencies”, Progress in Human Geography, Vol. 39, n°1, p. 96-102.

DELANEY David, 2016, “Legal geography III: New worlds, new convergences”, Progress in Human Geography, Vol. 41, n°5, https://doi.org/10.1177/030913251665035

KOUBI Geneviève (2015), Développement durable et territoires, vol. 6, n° 1 [en ligne].

SHELLER Mimi, URRY John, 2006, “The new mobilities paradigm”, Environment and Planning A, vol. 38, p. 207-226.

Notes

1 “the link between law and spatiality and, in particular, their reciprocal construction”

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