1Nous déplorons le décès d’André Béguin, membre du Comité national de la gravure française devenu le Comité national de l’estampe.

2André Béguin était graveur, dessinateur, éditeur, romancier, historien des techniques artistiques auxquelles il a consacré plusieurs dictionnaires.

3Après ses études secondaires, André Béguin étudia en 1947 à l’École des Beaux-Arts de Montpellier (section sculpture et dessin), puis fréquenta l’Académie de la Grande Chaumière, avant d’intégrer, en 1949, l’atelier du peintre Souverbie à l’École nationale des Beaux-Arts de Paris. Ses œuvres furent exposées dès les années 1950 à la galerie Jacques Massol et chez Isy Brachot.

4Il commença à pratiquer la gravure en 1953 et s’intéressa très tôt aux procédés d’impression, recourant au burin, à la pointe sèche et à l’eau-forte. Les gravures qu’il créa au cours de sa première période (1953 et 1963), sont surtout des pointes sèches représentant des paysages et des scènes de genre gravées de manière linéaire. De 1964 à 1969, il pratiqua le burin, dans des compositions abstraites dans lesquelles il sut jouer sur les variations de profondeur de tailles pour suggérer le relief et le mouvement. À partir de 1967, il renoua avec le figuratif dans des gravures plus linéaires, empreintes de fantastique et de science-fiction, inspiration dont relèvent les illustrations qu’il fit au vernis mou de son poème L’homme captif comme un ballon peut l’être. Dès 1973, il mit au point une technique de grainage dont il fit état dans un ouvrage, L’aquatinte et l’aérographe (1975, édition en anglais en 1980). Il créa une douzaine de planches inspirées de l’espace au moyen de ce procédé et y introduisit alors la couleur. Après quelques années d’interruption, André Béguin reprit la gravure en 1984. Il grava alors au burin des compositions abstraites puis adopta la pointe sèche sur acier en ébarbant les tailles afin d’obtenir un dessin plus précis : il créa, au moyen de ce procédé, des paysages fantastiques très détaillés. Il trouva là une technique à même de traduire son inspiration.

6André Béguin n’était pas seulement un théoricien, mais également un grand praticien. En 1981, il installa rue Danville, à Paris, un atelier de gravure et un magasin de fournitures pour les graveurs. Un lieu d’exposition ouvrit en 1992 dans lequel il exposa de nombreux artistes, notamment Jacques Castex, Jeong Dih Yang, Annie Pollack. La galerie ferma ses portes en 2005. André Béguin fut également le président de la J.G.C Gravure Contemporaine (anciennement La Jeune Gravure Contemporaine) de 2000 à 2004.