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L’huile de carapa chez les Wayãpi de Trois Sauts

De la récolte des graines à la commercialisation (Haut Oyapock, Guyane)
Carapa oil in the Wayãpi community of Trois Sauts: from seed harvesting to commercialisation (Haut Oyapock, French Guyana)
Adèle Thomas, Barthelemy Miso, Pierre-Michel Forget et Marie Fleury

Résumés

Le carapa est un arbre de la famille des Méliacées présent en Afrique centrale, et en Amérique du Sud et Centrale. Trois espèces sont identifiées dans la région du bouclier guyanais dont deux en Guyane. Sur le Haut Oyapock, des inventaires floristiques préalables ont permis de mettre en lumière qu’il existe une importante population de Carapa guianensis Aubl. dont les graines sont utilisées par les Wayãpi pour la production d’huile. Cette étude a plusieurs objectifs : dans un premier temps, elle vise à confirmer l’identification d’une seule espèce, la répartition des pieds collectés et évaluer la production en semences. Dans un second temps, l’étude vise à observer les méthodes locales de collecte et l’organisation de celles-ci ainsi que le suivi de toutes les étapes de fabrication de l’huile de carapa. L’objectif final est de pouvoir proposer aux Wayãpi un débouché économique de ce produit traditionnel à travers une boutique d’économie sociale et solidaire présente à Cayenne (GADEPAM).
Dans cette étude, l’inventaire réalisé des arbres de carapas fructifères sur la zone de Trois Sauts montre que les pieds producteurs ont un diamètre compris entre 50 et 110 cm de diamètre. La moitié des graines produites est collectée par les Wayãpi, l’autre moitié étant emportée par les animaux ou par les courants du fleuve. Les différentes méthodes de production d’huile ont été comparées ainsi que leur rendement qui est en moyenne de 9,9kg de graines pour faire un litre d’huile de carapa. L’acceptabilité sociale du projet a également été évaluée sous forme d’enquêtes.

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Texte intégral

Introduction

  • 1 Noirs marrons, descendants d'esclaves rebelles qui s'étaient enfui des plantations hollandaises aux (...)

1En Guyane, différents peuples amérindiens, mais aussi les Businenge1, les Créoles, les Européens, les Brésiliens, les Haïtiens et les Hmong se partagent l’immense territoire de 83 846 km², avec une densité humaine particulièrement faible dans le sud du territoire (0,6 habitant/km2 dans le territoire du Parc amazonien de Guyane).

2Les populations autochtones d’Amazonie dépendent essentiellement de la forêt et de ses ressources (FAO 2011). Les produits forestiers non ligneux (PFNL) permettent aux communautés locales de subvenir à leurs besoins dans différents domaines (cueillette, artisanat, vannerie, …) (Emperaire 1996, Fleury et al. 2003, Fleury & Moretti 2006).

3La plupart des populations amazoniennes produisent de l’huile de carapa (Carapa spp., Méliacée) comme le décrivait déjà Aublet en 1775 :

« Cet arbre se trouve dans presque toutes les forêts de la Guiane, & sur-tout à Caux. On tire, des amandes de ce fruit, une huile connue sous le nom d’huile de Carapa. Les Galibis font bouillir ces amandes dans l’eau. Ils les retirent ensuite & les mettent par monceaux pendant quelques jours, ensuite ils les dépouillent de leur peau, les écrasent sur des pierres comme on fait à l’égard du Cacao, ou bien ils les pilent dans des mortiers de bois, & en font une pâte qu’ils rangent sur les faces d’une dalle creusée en gouttière, & un peu inclinée, & exposée à l’ardeur du soleil. La pâte en cet état laisse suinter l’huile dont elle est imprégnée ; cette huile se ramasse dans le fond de la gouttière, & va se rendre dans une calebasse qui est placée à son extrémité pour la recevoir. » (Fusée Aublet, 1775, Vol..II : 33-34).

4Cette huile, également connue en Amazonie sous le nom d’andiroba, est utilisée pour ses propriétés répulsives, cicatrisantes et permet d’éviter les piqûres de moustiques ou encore des insectes en forêt. Extrêmement amère, elle est constituée essentiellement d’acide oléique (49,7 %) et d’acide palmitique (30,7 %) et contient des terpènes oxygénés, les méliacines, responsables de l’amertume (Grenand et al. 2004). Les propriétés répulsives, larvicides, anti-inflammatoires et analgésiques ont été confirmées en laboratoire (Penido et al. 2006).

5Les autochtones la mélangent avec le roucou pour s’enduire le corps avant d’aller en forêt où à l’abattis. Il existe une forte demande de ce produit sur le marché guyanais. Cependant, malgré l’intérêt que présente ce produit en dermo-cosmétique, il y a très peu de producteurs en Guyane qui peuvent approvisionner la filière (Fleury et al. 2003).

6Sur le Haut Oyapock, région frontalière entre la France et le Brésil, les Wayãpi, un des sept peuples amérindiens de Guyane, produisent de manière artisanale et récurrente de l’huile de carapa. Notre étude a ciblé cette région parce que la ressource sur place semble importante et que l’activité de production d’huile de carapa reste présente contrairement au Haut Maroni où les Wayana n’en produisent plus.

7Les Wayãpi sont originaires de l'embouchure du Xingu au Brésil, qu'ils ont quitté au xviiie siècle pour arriver en Guyane par les sources de l’Oyapock au début du xixe siècle (Grenand 1982). Ils ont établi des villages permanents au niveau de la zone de Trois Sauts et de la rivière Camopi, ce territoire étant devenu commune en 1969. Depuis sa création, la commune de Camopi a vu sa population multipliée par six et compte aujourd’hui environ 2 000 habitants (INSEE 2022). Cette croissance démographique exerce une pression importante sur le territoire.

Figure 1 : Carte de situation du Parc amazonien de Guyane

Figure 1 : Carte de situation du Parc amazonien de Guyane

Agence française pour la biodiversité, 2019

8L’association GADEPAM œuvre à la transmission et valorisation des savoirs et savoir-faire traditionnels, en offrant aux populations isolées des débouchés économiques à leurs produits dans le respect des modes de vie, des ressources naturelles, et de la réglementation en vigueur (cf. charte éthique, Gadepam 2023). L’association met en place des projets sur les territoires isolés de la Guyane, avec le soutien de Parc amazonien de Guyane (PAG), grâce à la mise en place d’une convention cadre entre les deux structures. C’est dans le cadre de ces objectifs de valorisation de la transmission qu’a été mis en place le projet OYANACARAPA autour de la filière traditionnelle d’huile de carapa.

9L’objectif de l’étude est double : d’une part, l’identification et la caractérisation de la ressource présente sur le territoire, et, d’autre part, l’organisation d’une filière dans une démarche d’économie sociale et solidaire.

Matériel et méthodes

Acceptabilité du projet

10Au commencement du projet, une mission de rencontre avec les habitants de Trois Sauts et les différents chefs des villages a été menée afin d’expliquer aux populations le projet et permettre à l’ensemble des habitants d’être informés de la mise en place de cette étude.

11L’acceptabilité sociale du projet étant une étape indispensable à sa mise en place. Avant et à la fin de l’étude, des concertations ont été organisées dans les différents villages du Haut Oyapock. Dans un premier temps, nous avons pris avis auprès des chefs Wayãpi siégeant au Grand Conseil coutumier. Ils se sont montrés enthousiastes à l’idée du projet. Le Parc amazonien de Guyane (PAG) a également donné son accord, le carapa figurant parmi les ressources à valoriser dans les résultats du programme TerraMakandi.

12Nous avons organisé une première mission de présentation du projet et de prise de contact avec la population du Haut Oyapock du 6 au 13 février 2022.

13Cette première mission a permis de vérifier l’acceptabilité sociale du projet auprès des chefs coutumiers de chaque village du Haut Oyapock, pour présenter le projet par les porteurs (M. Fleury et P.-M. Forget) et la stagiaire recrutée (A. Thomas). Tous les chefs coutumiers rencontrés ont été intéressés et ont approuvé la réalisation de l’étude dans leur village. Cette mission nous a également permis de recruter un jeune homme résidant au village Zidock, B. Miso, volontaire pour effectuer un service civique à GADEPAM. Sa participation aux enquêtes a été un des facteurs clés de la réussite du programme, en facilitant les entretiens et leur traduction avec l’ensemble des villageois de Trois Sauts.

Zone d’étude

14L‘étude a été menée sur le Haut Oyapock, dans le bourg de Trois Sauts qui appartient à la commune de Camopi. Elle se situe au sein de la plus grande aire protégée en Amazonie, 72 874 km2, incluant le PAG et le Parque Nacional Montanhas do Tumucumaque au Brésil. Ce territoire Wayãpi est situé en zone de libre adhésion du PAG et dans la zone à accès réglementé du Sud de la Guyane (ZAR).

15Trois Sauts est un bourg regroupant dix villages qui sont distribués sur environ 10 km sur la rive gauche du fleuve Oyapock. Environ 700 Wayãpi habitent dans cette zone isolée (Davy & Filoche 2014). On considère que la zone habitable du Haut Oyapock est représentée par une bande de 5 km de large, de part et d’autre du fleuve et de ses divers affluents (cette valeur est basée sur la distance moyenne parcourue par un chasseur).

16Dans le cadre de cette étude, nous avons accompagné en forêt les membres de sept familles au cours de la cueillette des graines de carapa et assisté à la production d’huile chez 29 familles. Les membres des familles partenaires du projet résidaient dans tous les villages de Trois Sauts.

Espèce végétale étudiée

17Le carapa, de la famille des Méliacées, est présent naturellement dans les forêts tropicales d’Afrique centrale et d’Amérique centrale et du Sud (Pennington et al. 1981, Kenfack 2011).

18On dénombre actuellement 16 espèces en Afrique et 11 en Amérique tropicale, dont trois espèces identifiées sur le plateau des Guyanes : Carapa guianensis, C. surinamensis et C. akuri (Kenfack 2011). Dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, l’huile extraite des graines est valorisée et utilisée pour ses propriétés (Weber et al. 2010, Gueye et al. 2010). En Amérique latine, plusieurs espèces sont utilisées pour produire de l’huile. En Amazonie, c’est principalement l’espèce C. guianensis qui est valorisée en huile, mais également C. akuri au Guyana (Iwokrama 2002) et C. surinamensis au Surinam. Les arbres sont différentiables par leur préférence d’habitat, C. guianensis étant majoritairement en bord de fleuve tandis que C. akuri et C. surinamensis poussent en forêt de terre ferme. Ils se différencient également par la morphologie des fruits : à quatre valves pour C. guianensis et cinq valves pour les deux autres espèces (Forget 1996, Forget et al. 2009).

19Les arbres de l’espèce C. guianensis, produisent, en Amazonie, des centaines de fruits à partir de leur dixième année lorsque leur tronc atteint environ 10 cm de diamètre. Les fruits contiennent jusqu’à 20 graines qui pèsent en moyenne 21 g chacune (Klimas et al. 2021). La production annuelle d'un arbre est estimée à 200 kg de graines. L’endosperme des graines est riche en matières grasses (environ 50 %), duquel on extrait l’huile de carapa (FAO 2011).

20Les graines sont consommées par les vertébrés terrestres, notamment les rongeurs acouchi (Myoprocta acouchy) et agouti doré (Dasyprocta leporina) qui les dispersent (Forget 1996, Jansen et al. 2004, Forget P.-M. Pers. Obs.). Les graines de C. guianensis sont également dispersées par flottaison lors des périodes de crues. Le carapa présente un intérêt écologique non négligeable : il constitue un indicateur de chasse et de perturbation anthropique puissant (Forget & Jansen 2007, Lermyte & Forget 2009). Les rongeurs transportent les graines une par une pour les cacher à quelques dizaines de mètres et jusqu’à plus de 125 m de leur point de chute (Jansen et al. 2004). Les graines sont enterrées, germent et permettent le renouvellement de l’espèce (Forget 1997). Les animaux ont donc un impact direct sur la régénération de l’espèce. La chasse peut également affecter la dissémination des graines, d’autant plus que les agoutis sont très souvent chassés pour leur viande par les populations autochtones (Forget & Jansen 2007, Boissier et al. 2020).

21Après la floraison, au cours de la saison sèche et au début de la petite saison des pluies, de septembre à décembre-janvier, la fructification a lieu au cours de la saison humide, entre novembre et mai-juin (Richard & Ateni 2021). Les fruits parviennent à maturité au bout de 8 mois et sont récoltés pendant la saison humide, de mars à juin (Cf. Tableau 1).

Tableau 1 : Cycle du carapa en Guyane, de la floraison à la fabrication d’huile

Tableau 1 : Cycle du carapa en Guyane, de la floraison à la fabrication d’huile

Espèce étudiée et relevés phytoécologiques

22Deux longues missions réalisées par l’une d’entre nous (A. Thomas) se sont ensuite déroulées sur le terrain : du 4 avril au 22 mai 2022, puis du 15 juin au 24 juillet 2022.

23Afin d’identifier et de caractériser les pieds de carapas visités et collectés par les Wayãpi, des relevés phytoécologiques ont été effectués lors des déplacements avec les familles. Dans une phase préliminaire de prospection sur l’ensemble des villages, une cinquantaine de carapas fertiles a été identifiée et cartographiée.

24Les arbres ont été géolocalisés et identifiés à l’espèce grâce à l’observation des fruits. D’autres relevés ont été réalisés visant notamment à identifier la couleur du bois, le diamètre à hauteur de poitrine et l’habitat écologique. Le diamètre mesuré à hauteur de poitrine fournit des informations sur l’arbre et permet d’identifier la population de carapas ciblée par les Wayãpi pour la récolte.

Évaluation de la production de graines

25Les collectes sont réalisées par les Wayãpi sous les arbres ripicoles et en forêt, à distance des villages. La récolte est faite à la main puis transportée à dos d’homme dans des hottes de portage traditionnelles (catouris). Les données de notre étude ont été produites à partir de12 arbres seulement, car les transects ont été réalisés durant la récolte et dépendaient du temps mis à disposition par les familles accompagnantes et des impératifs de celles-ci.

26La production est évaluée au niveau d’un pied de carapa à l’aide de la méthodologie utilisée par Lermyte et Forget (2009). Une réadaptation de la méthodologie a été nécessaire, car l’inventaire se concentre sur les arbres collectés et non sur l’ensemble des arbres présents.

27Pour garantir un protocole reproductible sur l’ensemble des pieds sans perturber l’activité de cueillette, la quantification des fruits se fait sur un transect linéaire de 4 m² (1 m de large et 4 m de long à partir du tronc) sous la couronne de l’arbre. Conformément au protocole de Lermyte et Forget, le nombre de coques et de graines a été quantifié sur les transects. Sachant qu’une coque contient en moyenne quatre graines (Klimas et al. 2021), cela nous permet d’évaluer le nombre de graines produites par arbre. Cette donnée a également été prise comme référence, car elle correspondait aux observations faites sur le terrain.

28L’état des graines collectées est noté comme germée, consommée par des vertébrés ou infectée par des parasites.

Entretiens semi-directifs : identification des acteurs, des différentes étapes, de la collecte à la vente en passant par l’extraction de l’huile

29L’étape d’identification des acteurs est essentielle afin d’obtenir des informations sur les rôles de chacun, leur filiation et leur appartenance au sein d’un village. Cette étape permet d'identifier la répartition des tâches au sein d’un village ou d’une même famille, par classe d’âge et par genre. Pour la première étape de l’étude, à savoir les déplacements en forêt permettant d’évaluer la production au niveau d’un pied de carapa, les producteurs suivis sont ceux ayant montré un intérêt pour le projet sur la base du volontariat. Afin d’obtenir des informations concernant la production en huile de l’ensemble de la zone de Trois Sauts, l’échantillonnage ciblé regroupe la totalité des producteurs de carapa (petite zone donc petit effectif). Afin d’obtenir une liste de l’ensemble des producteurs, des déplacements dans chaque village ont d’abord été nécessaires. L’objectif est de s’assurer que ces personnes comptent produire de l’huile cette année et de les questionner sur les autres potentiels producteurs dans le village en 2022. Il n’a pas été possible de rencontrer l’ensemble des villageois en raison de leur éloignement lié à leurs activités agricoles, de chasse, de pêche ou de cueillette. Pour ces raisons, plusieurs allers-retours dans l’ensemble ont été nécessaires.

30Pour la partie terrain, des guides d’entretien ont été mis en place : un questionnaire sur la ressource, l’historique de production et la commercialisation et un deuxième sur la transformation et la transmission du procédé. L’entretien semi-directif est une technique de collecte de données qui contribue au développement de connaissances favorisant des approches qualitatives et interprétatives. La pratique de l’entretien semi-directif permet de recueillir des données ciblées par thématique tout en laissant libre cours aux discussions des acteurs interrogés (Imbert 2010). L’ensemble des deux questionnaires permet de recueillir des informations personnelles sur le producteur, comme le genre, l’âge ou le village d’appartenance.

31Les informations ont été recueillies auprès des producteurs avec l’aide d’un membre de l’équipe (B. Miso) locuteur de la langue.

32L’ensemble des informations recueillies est synthétisé sous forme d’un diagramme de fabrication complété par des indications sur chacune des étapes (utilité, durée, matériel…).

33Faute de matériel de mesure systématiquement disponible, la hotte de portage traditionnelle ou catouri a été retenue comme unité de mesure pour le calcul des rendements en huile. C’est un objet qui sert communément à transporter manioc, gibier, ou graines collectées en forêt. Un catouri contient entre 18 et 20 kg de graines fraîches de carapa : la moyenne de 19 kg est prise comme valeur de référence pour les calculs de rendement.

Résultats

Le matériel végétal et la production semencière

34L’ensemble des 50 arbres de carapas inventoriés ont tous été identifiés comme appartenant à l’espèce C. guianensis. Le diamètre moyen (DHP) est de 66,8 cm (n=25) (Figure 2). La taille des graines varie de 2,7 cm à 4,2 cm de long.

Figure 2 : Diagramme de répartition des arbres collectés en fonction de leur diamètre à hauteur de poitrine

Figure 2 : Diagramme de répartition des arbres collectés en fonction de leur diamètre à hauteur de poitrine

35Plusieurs zones de collecte ont pu être identifiées, toutes approximativement situées aux abords des abattis ou le long des sentiers de chasse. La plupart des arbres sont situés dans des zones humides, plus ou moins inondables, à proximité des criques ou du fleuve. Lorsque les pieds sont repérés sur les sentiers de chasse par les hommes, ceux-ci y retournent deux à trois jours après, avec leur femme/famille, pour récolter les graines. L’activité de chasse n’est pas liée à l’activité de récolte de carapa, mais sert plutôt au repérage des arbres par opportunisme.

36En moyenne, la récolte a lieu dans des zones situées à 10,5 km de distance du village de départ, le long du fleuve ou de ses affluents. Cependant, en raison des nombreux méandres du fleuve, il faut compter plus du double pour la distance parcourue. Le moyen privilégié de déplacement pour se rendre au lieu de collecte est un transport en pirogue en aluminium, suivi d’une marche le long des sentiers de chasse ou proche des abattis. En moyenne, une collecte dure 4h30 avec le temps de transport, soit trois heures de recherche et collecte en forêt.

37Parmi les sept familles suivies, certaines vont collecter des graines dans les mêmes lieux, cela peut expliquer que certains arbres récoltés avaient déjà été visités auparavant.

38Les données recueillies durant la première phase terrain sur les transects au pied des 12 arbres cibles, montrent que la récolte des graines ne concerne qu’une faible partie de la production totale de l’arbre (33 % de la production en graine théorique). En moyenne, sur les 12 transects exploitables, on relève 4 fruits par arbre soit 64 graines (Figure 3). Les graines sont en majorité dispersées par les animaux ou emportées par la montée des eaux pendant la saison humide du fait de la forte pluviométrie au cours de la fructification et de la période de récolte.

Figure 3 : Graphique représentant le nombre de graines récoltées sous le transect en fonction du pourcentage de dispersion

Figure 3 : Graphique représentant le nombre de graines récoltées sous le transect en fonction du pourcentage de dispersion

39Sur ces 64 graines théoriquement produites, en moyenne 17,3 % sont pourries/infestées et laissées au sol, 1 % ont été mangées et laissées sur place, 1 % sont germées et environ 33 % sont récoltées, le reste étant dispersé (Figure 4).

Figure 4 : Diagramme de répartition des graines en fonction de leur qualité (en %)

Figure 4 : Diagramme de répartition des graines en fonction de leur qualité (en %)

40En se basant sur les données des 12 transects, on peut voir que le nombre de graines récoltées augmente quand la dispersion des graines est moindre (Figure 4). Les arbres habituellement visités par les villageois sont à proximité des abattis et dans les zones de chasse où les animaux sont peu présents entraînant une importante production de graines disponibles au sol. Même si la récolte peut être importante au niveau de certains pieds, elle n’excède pas 47 % sur l’ensemble des transects réalisés, excepté sous un arbre où la totalité des graines a été récoltée du fait de sa faible production. La collecte de graines ne semble pas impacter la régénération à l’échelle de la zone de droit d’usage coutumier de Trois Sauts.

L’huile de carapa : procédé de transformation

41Ce procédé avait déjà été décrit dans l’étude de 2004 (Scolan 2004). Cependant il a paru utile de vérifier si les modes opératoires avaient évolué ou non, en en précisant les différentes étapes.

42Les déplacements dans les villages des familles volontaires identifiées permettent un suivi régulier global de la transformation. D’autre part, un suivi quotidien d’au moins une famille permet d’obtenir des détails sur le processus, à savoir : les temps pour chacune des étapes, la répartition des tâches et la finalité de celles-ci. La famille a été sélectionnée pour sa facilité d’accès, sa motivation au partage et à la transmission du savoir.

43L’élaboration de l’huile de carapa a lieu en cinq à six étapes selon les variantes. La majeure partie de l’huile est obtenue par extraction gravitaire.

44La première étape de la transformation en huile intervient directement après la récolte. Les graines sont disposées dans une grande marmite (environ 80 l) remplie d’eau et sont laissées sur le feu entre 3 et 6 heures. La cuisson est stoppée lorsque l’intérieur des graines devient mou (vérification toutes les 30 min à peu près, dès la 3e heure de cuisson). Cette étape permet d’assouplir la chair et de favoriser la fermentation qui a lieu à l’étape suivante.

45Une fois bouillies, les graines sont disposées quelques heures à l’air libre dans un premier temps pour faire sécher l’excédent d’eau issue de la cuisson. Elles sont ensuite étouffées dans le noir complet grâce à des feuilles du palmiers comou (Oenocarpus bacaba) avec la présence d’interstices permettant le passage d’air. Il est important de laisser les catouris pleins de graines en hauteur et non à même le sol afin de les protéger des rongeurs et de l’humidité. Cette étape est de durée variable et dépend des disponibilités de chacun et de la météo. Les graines sont laissées ainsi deux semaines à trois mois (généralement deux mois). Une vérification est faite environ toutes les semaines : une graine est prélevée du catouri, ouverte, puis la chair est pressée à l’aide du doigt. Si de l’huile sort ou si le doigt ressort gras, il est considéré que l’étape de fermentation est terminée.

46Si les graines sont laissées trop longtemps au repos, elles sèchent et il devient alors impossible de faire de l’huile (information mentionnée 20 fois lors des entretiens). Une fois la fermentation terminée, arrive l’étape la plus fastidieuse et surtout la plus chronophage : l’extraction de la chair fermentée. Pour se faire, les catouris sont vidés les uns après les autres. Les graines sont ouvertes et l’intérieur est retiré à l’aide d’un couteau puis disposé dans une bassine.

47La chair à l’intérieur des graines est de couleur rose/rouge/légèrement orange, plus ou moins dure et épaisse. Elle peut aller de la texture pâteuse type « beurre » à une texture plus épaisse et plus dure. Les téguments les plus durs sont les plus secs et les plus foncés. Par moment, l’intérieur des graines se trouve pourri, sec, mangé ou moisi, il est tout de même utilisé pour l’étape suivante d’extraction de l’huile. Toutes les chairs sont malaxées dans une bassine pour former une pâte. Dès l’obtention de la pâte, les producteurs d’huile de carapa procèdent à l’étape d’extraction.

48La pâte est disposée sur des tôles en aluminium ou des spathes de comou. Les tôles ou les coques sont courbées pour enserrer au mieux la pâte, et légèrement inclinées pour permettre à l’huile de s’écouler plus rapidement. Une bourre de coton, issue de l’abattis, est placée dans la partie haute du dispositif afin de récupérer l’huile sortant en haut de l’inclinaison et rencontrant des problèmes à l’écoulement. Plusieurs fois par jour (dès que la partie haute de la pâte sèche et change de couleur), la pâte est malaxée manuellement afin de favoriser l’écoulement de l’huile. L’appareillage est disposé au soleil la plupart du temps, cependant, cette étape ayant encore lieu au moment de la saison des pluies, une grande importance est donnée à la surveillance. Le dispositif est systématiquement mis à l’abri (sous des bâches ou sous le carbet d’habitation) lors des absences et durant la nuit. L’huile est récupérée en bas du système d’inclinaison avant d’être mise en bouteille.

49Il existe des disparités dans le processus de transformation entre les producteurs. En effet, les durées de fermentation varient entre deux semaines et trois mois. Le support d’extraction d’huile peut être un morceau de tôle en aluminium ou une coque de comou. Certaines différences concernent l'usage ou non de feu pour accélérer l’écoulement de l’huile et le moment de son utilisation (Figure 5).

Figure 5 : Diagramme de fabrication artisanale d’huile de carapa

Figure 5 : Diagramme de fabrication artisanale d’huile de carapa

50Dans l’étude, en moyenne un catouri de graines (soit 19 kg de graines fraîches) permet de produire 2,3 litres d’huile. Cependant, de grandes disparités sont observées selon les transformateurs et les procédés de transformation. On constate également qu’il existe une grande différence de rendement en fonction des villages, mais qui n’est pas liée à la méthode de fabrication (Test de Kruskal et Wallis au risque alpha de 5 %) (Tableaux 2 et 3 ; figures 6 et 7).

Tableau 2 : Récapitulatif de la cueillette et des rendements en huile

Tableau 2 : Récapitulatif de la cueillette et des rendements en huile

* Alamilan reste une exception : la famille du guide interprète, représentant deux des trois familles concernées sur ce village, s’est fortement mobilisée pour cette étude et a accompagné A.THOMAS sur chaque déplacement en forêt. Un suivi quotidien de la transformation dans cette famille débutant cette activité et guidée par la génération précédente apporte une meilleure compréhension du procédé.

Tableau 3 : Récapitulatif des rendements en fonction des procédés de transformation

Tableau 3 : Récapitulatif des rendements en fonction des procédés de transformation

Figure 6 : Boite de dispersion des valeurs de rendement en fonction du traitement effectué (Feu ou absence de feu)

Figure 6 : Boite de dispersion des valeurs de rendement en fonction du traitement effectué (Feu ou absence de feu)

Figure 7 : Boite de dispersion des valeurs de rendement en fonction du matériel utilisé (tôle ou coque de comou)

Figure 7 : Boite de dispersion des valeurs de rendement en fonction du matériel utilisé (tôle ou coque de comou)

Commercialisation de l’huile de carapa

51En règle générale, sans demande spécifique, les Wayãpi produisent entre 1 et 2 litres d’huile par an, selon la productivité des arbres et les conditions météorologiques. Le surplus est vendu principalement aux visiteurs, notamment aux institutions et aux enseignants. L’arrivée de l’équipe de GADEPAM en février 2022 a offert un débouché stable pour l’excédent d’huile, stimulant ainsi la production. Malgré les difficultés de communications liées à l’isolement de Trois Sauts, avec une connexion Internet faible et l’absence de réseau téléphonique, GADEPAM s’engage à venir une fois par an, autour de juillet-août, pour collecter l’huile produite par les habitants intéressés. L’association profite aussi de cette mission pour acheter de l’artisanat local, afin de le commercialiser à la Maison de l’artisanat et des produits naturels de Guyane à Cayenne.

52Lors d’une réunion avec les chefs coutumiers des villages de Trois Sauts, le prix d’achat de 70€ par litre a été fixé. En moyenne, chaque famille perçoit entre 70€ et 140€ grâce à la vente de son huile à GADEPAM. Une fois achetée, l’huile est envoyée à Cayenne pour être filtrée, étiquetée et mise en vente à la boutique d’économie sociale et solidaire au prix de 20€ pour 125 ml. Ce prix de revente couvre les frais de transport, l’achat des flacons, l’impression des étiquettes réalisées par un artiste local de Trois Sauts. Il est aussi aligné sur les prix du marché guyanais pour ce produit recherché.

53Bien que la filière ne soit pas encore entièrement stabilisée, la venue annuelle de GADEPAM favorise l’augmentation de la production d’huile de carapa et, plus largement, de l’artisanat local, contribuant ainsi à la pérennité des savoir-faire traditionnels et à leur transmission.

Discussion

54L’étude a permis de démontrer qu’un grand nombre de villageois (au regard de la population totale) produit de l’huile de carapa dans la zone de Trois Sauts (28 producteurs). L’activité est multigénérationnelle avec une volonté de transmission chez la plupart des anciens et une volonté d’apprendre chez certains jeunes.

55La première partie de l’étude portant sur les aspects production en semences de Carapa et l’impact de la cueillette sur l’espèce a démontré que cette activité humaine n’influence que très peu la régénération de l’arbre. Elle ne concerne qu’une faible partie des graines produites et des arbres présents sur le territoire.

56L’élément remarquablement systématique est la séparation des fruits en quatre parties ou valves et non cinq comme pour C. surinamensis. Cela ne signifie pas que C. surinamensis soit totalement absent du territoire : en effet les cueilleurs récoltent actuellement essentiellement les arbres situés en bord du fleuve ou dans des zones humides, milieu de vie habituel de C. guianensis. Mais il paraît peu probable que C. surinamensis soit présent dans le sud de la Guyane du fait du climat qui serait trop sec en saison sèche (P.M. Forget, pers. obs).

57La répartition des pieds collectés par classe de diamètre indique que les arbres ciblés par les Wayãpi sont des arbres relativement vieux (diamètre important), produisant plus ou moins de graines de façon régulière. Par opposition, les arbres de petit diamètre pouvant produire plus de graines mais de façon très irrégulière d’année en année sont donc moins récoltés. Les villageois semblent donc préférer se rendre sur des arbres où ils sont certains de récolter un grand nombre de graines plutôt que de se rendre sur des petits arbres pouvant avoir un fort rendement mais très variable d’une année à l’autre.

58Quant aux variations de la taille des graines, un effet de localité est une possibilité à envisager. Il n’a pas été possible de suivre l’ensemble des familles et donc d’observer la cueillette et les graines de la totalité des récoltes des collecteurs.

59Le fait que plusieurs familles visitent le même arbre ne doit pas être négligé dans l’organisation future de la filière. En effet, une pression peut s'exercer sur la ressource proche des lieux d’habitation et générer des conflits au sein des villages et familles.

60Il a été mentionné à plusieurs reprises par les cueilleurs wayãpi une distinction entre deux carapas, un carapa rouge yanɨpilã et un carapa blanc yanɨsĩ (Grenand et al. 2004), différenciés par la couleur du bois et de l’huile qui découle de leurs graines. Une hypothèse peut être émise sur le fait que les couleurs différentes pourraient être liées à l’âge de l’arbre. Une différence de couleur au niveau de l’écorce et du bois a effectivement pu être observée sur le terrain, dans une zone collectée par une même famille. Il s’avère qu’ils appartiennent tous deux à l’espèce C. guianensis du fait du nombre de coques composant le fruit.

61L’huile du « carapa rouge » a été produite séparément, afin de la différencier. Les photographies ci-dessous illustrent cette particularité colorimétrique au niveau du bois (Figure 8).

Figure 8 : Photographies d’un pied de carapa rouge (à gauche) et d’un pied de carapa blanc (à droite)

Figure 8 : Photographies d’un pied de carapa rouge (à gauche) et d’un pied de carapa blanc (à droite)

62Pour la transformation, l’ensemble des producteurs utilise le même procédé avec les mêmes étapes. Des différences existent dans la durée de chaque étape et au niveau du matériel utilisé. Aucun lien n’a pu être démontré entre la méthode utilisée et le rendement. Les différents procédés ont probablement un impact sur la qualité de l’huile, notamment l’étape de chauffe par le feu ou encore la durée de mise en fermentation des graines. L’huile étant composée majoritairement d’acides gras insaturés, moins stables que les acides gras saturés, un changement de température peut altérer les acides gras et donc la composition globale de l’huile (Dahamna & Chergui 2021).

63En moyenne, à Trois Sauts, un producteur d’huile de carapa obtient 5,6 litres d’huile par an. L’étude montre que 19 kg de graines, soit un catouri, permettent de produire 2,6 litres d’huile végétale, soit 2,44 kg (densité de 0,94) (Interchimie 2019) par voie d’extraction artisanale. Selon la bibliographie (Serret 2021), la teneur en huile végétale dans les graines fraîches avoisine les 65 %. Par conséquent, 19 kg de graines fraîches peuvent théoriquement donner 12,35 kg d’huile. Les rendements obtenus par les Wayãpi, bien que faibles comparés à la teneur en huile des graines, correspondent aux moyennes observées au Brésil sur des procédés artisanaux similaires (Mendonça & Ferraz 2007, Nardi et al. 2016).

Figure 9 : Flacons d'huile de carapa de Trois Sauts commercialisés à GADEPAM

Figure 9 : Flacons d'huile de carapa de Trois Sauts commercialisés à GADEPAM

Photographie A. Thomas

Conclusion

64L’étude a permis de mettre en lumière que l’activité de cueillette des graines de carapa a un faible impact sur la régénération de l’espèce, car la quantité de graines collectées est seulement de 30 % de la totalité produite, 53 % (0 à 86 %) des graines ayant été dispersées avant la collecte, le reste étant soit infesté (14 %), soit déjà germé (1 %) ou mangé par les invertébrés (1 %).

65La hausse de l’activité de collecte et de production d’huile n’entraînerait que l’élargissement des zones collectées, sans affecter la régénération de l’espèce. En effet, les Wayãpi ne prélèvent que le surplus de graines produites qui n’a pas été emporté par les animaux. Leur stratégie de collecte s’intègre donc parfaitement dans une démarche respectueuse de la régénération forestière.

66Les objectifs finaux du projet pour GADEPAM sont la valorisation d’un produit traditionnel confectionné de manière ancestrale par les Wayãpi du Haut Oyapock et à plus large échelle, la préservation des savoir-faire traditionnels. Cette première étude a permis de montrer que l’activité de production d’huile de carapa est toujours une activité phare de la saison des pluies à Trois Sauts et qu’elle permet à un petit nombre de familles de compléter leurs revenus avec la vente de leur surplus.

67La vente de ce produit à Cayenne, à la Maison de l’artisanat traditionnel et des produits naturels de Guyane, permet de mettre sur le marché un produit traçable, écologiquement responsable et éthiquement respectueux des modes de vie traditionnels des peuples autochtones de Guyane.

68La restitution auprès des Wayãpi a permis de mettre en lumière qu’il existe un réel intérêt autour de cette ressource et un souci de partage des connaissances sur les caractéristiques de l’espèce présente. La possibilité de poursuivre l’étude a été évoquée, notamment par la réalisation d’un herbier focalisé sur la différenciation des carapas rouges et blancs, ainsi que par la caractérisation chimique d’huile différenciée en fonction des pieds collectés et des méthodes d’extraction. Il est bien entendu que cette suite de l’étude sera réalisée uniquement si les Wayãpi y sont favorables.

Ce programme a été financé par l’Office français de la biodiversité (OFB), et la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) et porté par l’association GADEPAM, en partenariat avec l’Antenne du Muséum national d’Histoire naturelle en Guyane et le Parc amazonien de Guyane.
Nous remercions tous les habitants de Trois Sauts pour leur accueil chaleureux et leur participation à cette étude, en particulier leur chef, Jacky Pawey.

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Bibliographie

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Notes

1 Noirs marrons, descendants d'esclaves rebelles qui s'étaient enfui des plantations hollandaises aux xviie et xviiie siècles.

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Table des illustrations

Titre Figure 1 : Carte de situation du Parc amazonien de Guyane
Crédits Agence française pour la biodiversité, 2019
URL http://journals.openedition.org/ethnoecologie/docannexe/image/10710/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 532k
Titre Tableau 1 : Cycle du carapa en Guyane, de la floraison à la fabrication d’huile
URL http://journals.openedition.org/ethnoecologie/docannexe/image/10710/img-2.png
Fichier image/png, 31k
Titre Figure 2 : Diagramme de répartition des arbres collectés en fonction de leur diamètre à hauteur de poitrine
URL http://journals.openedition.org/ethnoecologie/docannexe/image/10710/img-3.png
Fichier image/png, 21k
Titre Figure 3 : Graphique représentant le nombre de graines récoltées sous le transect en fonction du pourcentage de dispersion
URL http://journals.openedition.org/ethnoecologie/docannexe/image/10710/img-4.png
Fichier image/png, 55k
Titre Figure 4 : Diagramme de répartition des graines en fonction de leur qualité (en %)
URL http://journals.openedition.org/ethnoecologie/docannexe/image/10710/img-5.png
Fichier image/png, 48k
Titre Figure 5 : Diagramme de fabrication artisanale d’huile de carapa
URL http://journals.openedition.org/ethnoecologie/docannexe/image/10710/img-6.png
Fichier image/png, 401k
Titre Tableau 2 : Récapitulatif de la cueillette et des rendements en huile
Légende * Alamilan reste une exception : la famille du guide interprète, représentant deux des trois familles concernées sur ce village, s’est fortement mobilisée pour cette étude et a accompagné A.THOMAS sur chaque déplacement en forêt. Un suivi quotidien de la transformation dans cette famille débutant cette activité et guidée par la génération précédente apporte une meilleure compréhension du procédé.
URL http://journals.openedition.org/ethnoecologie/docannexe/image/10710/img-7.png
Fichier image/png, 42k
Titre Tableau 3 : Récapitulatif des rendements en fonction des procédés de transformation
URL http://journals.openedition.org/ethnoecologie/docannexe/image/10710/img-8.png
Fichier image/png, 108k
Titre Figure 6 : Boite de dispersion des valeurs de rendement en fonction du traitement effectué (Feu ou absence de feu)
URL http://journals.openedition.org/ethnoecologie/docannexe/image/10710/img-9.png
Fichier image/png, 32k
Titre Figure 7 : Boite de dispersion des valeurs de rendement en fonction du matériel utilisé (tôle ou coque de comou)
URL http://journals.openedition.org/ethnoecologie/docannexe/image/10710/img-10.png
Fichier image/png, 26k
Titre Figure 8 : Photographies d’un pied de carapa rouge (à gauche) et d’un pied de carapa blanc (à droite)
URL http://journals.openedition.org/ethnoecologie/docannexe/image/10710/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 645k
Titre Figure 9 : Flacons d'huile de carapa de Trois Sauts commercialisés à GADEPAM
Crédits Photographie A. Thomas
URL http://journals.openedition.org/ethnoecologie/docannexe/image/10710/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 1,0M
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Pour citer cet article

Référence électronique

Adèle Thomas, Barthelemy Miso, Pierre-Michel Forget et Marie Fleury, « L’huile de carapa chez les Wayãpi de Trois Sauts »Revue d’ethnoécologie [En ligne], 26 | 2024, mis en ligne le 31 décembre 2024, consulté le 13 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/ethnoecologie/10710 ; DOI : https://doi.org/10.4000/138hq

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Auteurs

Adèle Thomas

Ingénieur agronome, adele.thomas25@gmail.com

Barthelemy Miso

Habitant de Trois-Sauts, service civique à l’association GADEPAM

Pierre-Michel Forget

Professeur du MNHN, pierre-michel.forget@mnhn.fr

Marie Fleury

MC MNHN, Présidente de GADEPAM, marie.fleury@mnhn.fr

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Droits d’auteur

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