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Dossier : Cultures du numérique

Le Journal Télévisé Rappé (JTR) comme espace alternatif « musico‑médiatique » au Sénégal

Abdoulaye Niang
p. 205-223

Résumé

Les rappeurs se présentent volontiers comme des sentinelles chargées de veiller sur les droits bafoués des gens ordinaires, notamment leur droit à disposer de la bonne information, en portant la parole inaudible de ces derniers. Mais l’exemple du JTR lancé à partir de 2013 se présente comme un cas inédit en l’espèce. Tout en collaborant avec une chaîne télévisée classique, le JTR est diffusé sur une chaîne YouTube, en français et en wolof. Les rappeurs Xuman et Keyti, les deux figures journalistiques principales, accompagnés de leurs invités, mettent en scène l’actualité, sur un fond de beat hip-hop. Celle-ci, ainsi musicalisée, est commentée sous le prisme d’un humour, d’une impertinence et d’une « justesse-justice » dans le traitement de l’information expressément revendiquées. Le succès du JTR a dépassé les frontières du Sénégal, et cette expérience a inspiré d’autres journaux télévisés rappés à travers une dizaine de pays dans le monde. À partir de la description détaillée du cadre général et d’un épisode emblématique, cet article étudie comment, avec une plus grande accessibilité au numérique, le JTR prolonge et inaugure des manières de libérer la parole, en tentant de contourner une censure explicite ou implicite.

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Extrait du texte

Ce document sera publié en ligne en texte intégral en décembre 2023.

Plan

Introduction
Considérations théoriques et méthodologiques
Historique du Journal Rappé
Le JTR, une agora numérique ? Entre héritages et inédits
S’attaquer à l’indicible médiatique par le prisme d’un humour calibré : l’épisode 10 de la saison 2 comme cas d’école
« Un peuple – Un but – Des tonnes de drogue »
« Délit de sale gueule »
« Locales 2014 : l’exception qui confirme l’exception »
Conclusion

Aperçu du texte

Introduction

Journal Rappé, JTR (Journal Télévisé Rappé), JT Rappé sont autant de dénominations qui renvoient indifféremment à un même phénomène initié par un rappeur populaire au Sénégal, surnommé Gunman Xuman ou Xuman. Ce dernier y a très tôt associé un autre rappeur appelé Keyti, assez discret mais toutefois bien connu lui aussi des publics sénégalais. Le Journal rappé, diffusé sur la chaîne télévisée sénégalaise 2STV et sur YouTube, se présente comme une innovation à la fois artistique, journalistique, esthétique et technologique, située au carrefour de la présentation des informations sous forme de brèves et d’une performance musicalisée ancrée dans le genre rap.

Le JTR, que le journaliste Julien Le Gros définit comme « un impertinent contre-pied à l’info traditionnelle » (2015), émane en partie d’une insatisfaction, voire d’un mécontentement qui grondait depuis plusieurs décennies face à la tradition bien établie des « médias d’État » en Afrique, connus pour être souvent des « c...

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Pour citer cet article

Référence papier

Abdoulaye Niang, « Le Journal Télévisé Rappé (JTR) comme espace alternatif « musico‑médiatique » au Sénégal »Cahiers d’ethnomusicologie, 35 | 2022, 205-223.

Référence électronique

Abdoulaye Niang, « Le Journal Télévisé Rappé (JTR) comme espace alternatif « musico‑médiatique » au Sénégal »Cahiers d’ethnomusicologie [En ligne], 35 | 2022, mis en ligne le 15 décembre 2023, consulté le 09 juin 2023. URL : http://journals.openedition.org/ethnomusicologie/4766

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Auteur

Abdoulaye Niang

Abdoulaye NIANG est socioanthropologue, enseignant-chercheur au Département des Métiers des Arts et de la Culture de l’UFR des Civilisations, Religions, Arts et Communication de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal.

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Droits d’auteur

CC-BY-SA-4.0

Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International - CC BY-SA 4.0

https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0/

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