Monica CAGGIANO : La musique qui fait (Belle)ville : une enquête ethnologique dans un quartier de Paris
Monica CAGGIANO : La musique qui fait (Belle)ville : une enquête ethnologique dans un quartier de Paris
Thèse de doctorat en Anthropologie Sociale et Ethnologie, soutenue le 11 décembre 2023 à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), Paris
396 pages
Directrice de thèse : Catherine Neveu
Texte intégral
1La thèse explore les pratiques musicales collectives dans le quartier de Belleville à Paris, en adoptant une « vision du dedans » et une analyse de situations caractéristiques de « l’anthropologie de la ville », comme le suggère notamment Michel Agier.
2Ancien faubourg ouvrier du Nord-Est parisien et terre d’immigration depuis plusieurs générations, Belleville est souvent considéré comme un véritable observatoire du changement urbain et social. Dans la continuité de cette tradition, la thèse questionne la fabrication de la ville par les interactions créées grâce aux pratiques musicales collectives, en se focalisant sur les dynamiques relationnelles, notamment interculturelles et territoriales, dont elles témoignent et qu’en même temps elles mettent en jeu. En parallèle, la recherche s’intéresse également aux dynamiques spatiales associées aux processus contemporains de gentrification, ainsi qu’aux mécanismes de résistance culturelle associés au « musiquer ensemble » dans le quartier.
3La démarche rhizomatique de la thèse, inspirée par la pensée de Gilles Deleuze et Félix Guattari, se déploie à travers un entrelacs d’intersections, de croisements de lignes et de points de rencontre aux interstices. Elle se nourrit d’une riche ethnographie du « chez soi », qui fait appel à l’observation participante ou à la participation observante, selon les cas. La narration de ces pratiques repose sur une perspective critique, nourrie d’une « épistémologie sensorielle » qui aspire à « comprendre avec la musique », telle que suggérée par Iain Chambers.
4Les pratiques musicales observées dans le quartier tracent des terrains de créolisation qui, selon la perspective de Homi K. Bhabha, se présentent comme des « espaces interstitiels » où l’homo musicus, ainsi défini en opposition à l’homo œconomicus, exprime un pouvoir de résistance et de subversion aux rouages de la « ville néolibérale ».
Pour citer cet article
Référence papier
« Monica CAGGIANO : La musique qui fait (Belle)ville : une enquête ethnologique dans un quartier de Paris », Cahiers d’ethnomusicologie, 37 | 2024, 329.
Référence électronique
« Monica CAGGIANO : La musique qui fait (Belle)ville : une enquête ethnologique dans un quartier de Paris », Cahiers d’ethnomusicologie [En ligne], 37 | 2024, mis en ligne le 01 novembre 2024, consulté le 18 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/ethnomusicologie/5592
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