Les Joola ont fait l’objet d’une littérature abondante. Les travaux de Louis-Vincent Thomas (1958-1959) et de Paul Pélissier (1966), entre autres, ont largement contribué à la connaissance de ce groupe ethnique, et constituent un legs inestimable pour les chercheurs qui travaillent aujourd’hui sur ces sociétés villageoises. À la suite de ces travaux pionniers, des historiens, sociologues, ethnologues, géographes et linguistes ont étudié différentes dimensions de ces sociétés (Journet-Diallo 2007 : 22). La plupart des anthropologues, en l’occurrence L.-V. Thomas (1958-1959), ont mis en évidence l’absence de griots chez les Joola pour évoquer la pauvreté des sources orales. De ce point de vue, ils se démarquent des travaux de Georges Balandier (1986) et, par la suite, de l’apport de ses « disciples ». Ces derniers n’ont en effet cessé de réfléchir sur l’histoire et la mémoire des sociétés africaines. L’un d’eux, Jean Bazin (1980), dans une perspective dynamique, a esquissé ce que l’on...
Les chants comme savoirs historiques locaux. Esquisse d’une anthropologie historique des Joola
Résumés
Souvent classés dans le domaine de la poésie ou du folklore, les chants constituent pourtant des sources historiques, des objets de recherche pour retracer l’histoire ou la mémoire d’une communauté. C’est dans cette perspective que s’inscrit cet article dont l’objectif est de retracer l’histoire des terroirs des villages joola en passant en revue notamment les travaux de Louis-Vincent Thomas (1958-1959) et de Christian Roche (1985). Il s’agit d’une contribution à l’anthropologie historique dans le but d’appréhender les rapports entre mémoire et histoire.
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Haut de pageNotes de l'auteur
Ce texte est une version substantiellement modifiée d’une communication présentée aux journées scientifiques de Maroua, organisées par la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Maroua, Cameroun (10-12 mai 2017). Les Joola, à ne pas confondre avec les Dioulas, constituent un groupe ethnique que l’on retrouve au sud du Sénégal, en Gambie et en Guinée-Bissau. Cette étude ne couvre que l’aire culturelle des villages de Youtou, d’Effoc au Sénégal, d’Issana (Essana ou Suzana), Édiatène et Bujin en Guinée-Bissau. Nous saisissons cette opportunité pour remercier Amade Faye, Charles Becker, Jean Copans, El Hadji Samba Diallo, Alpha Ousmane Barry et Alpha Oumarou Ba pour leurs lectures et suggestions.
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Référence papier
Paul Diédhiou, « Les chants comme savoirs historiques locaux. Esquisse d’une anthropologie historique des Joola », Cahiers d’études africaines, 247 | 2022, 561-581.
Référence électronique
Paul Diédhiou, « Les chants comme savoirs historiques locaux. Esquisse d’une anthropologie historique des Joola », Cahiers d’études africaines [En ligne], 247 | 2022, mis en ligne le 02 janvier 2025, consulté le 19 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/etudesafricaines/39114 ; DOI : https://doi.org/10.4000/etudesafricaines.39114
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