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Le Panégyrique pour le sixième consulat d’Honorius de Claudien : une résolution de la violence ?

Adrien Bresson

Résumés

L'article analyse le Panégyrique pour le sixième consulat d’Honorius de Claudien, un poème célébrant la résolution des conflits qui ont marqué l’Empire romain occidental, notamment la guerre contre les Gètes et la rébellion de Gildon. Il explore la manière dont Claudien construit une image de paix restaurée malgré un contexte encore troublé. Un intérêt particulier est porté aux procédés littéraires et stylistiques employés pour minimiser la violence et glorifier Stilicon, le général victorieux. L’écart qui existe entre le discours poétique et la réalité historique est mis en avant en lien avec la dimension politique du panégyrique et son rôle dans la prolitique impériale.

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Index de mots-clés :

Panégyrique, Claudien, Stilicon, Gètes, violence, paix

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Panegyric, Claudian, Stilicho, Goths, violence, peace
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Texte intégral

  • 1 Au sujet du contexte d’écriture et de récitation du Panégyrique pour le sixième consulat d’Honorius (...)
  • 2 Pour une synthèse historique sur la sécession de Gildon, mais également concernant les invasions de (...)
  • 3 On entend ici par « violence » essentiellement les manifestations physiques qui peuvent être produi (...)
  • 4 C’est précisément la fonction première d’un panégyrique que de célébrer l’individu pour lequel il e (...)
  • 5 La violence n’est traditionnellement pas absente de la poétique de Claudien. Voir F. Garambois-Vasq (...)

1Le Panégyrique pour le sixième consulat d’Honorius de Claudien, récité en 404 de notre ère à l’occasion de la célébration d’un nouveau consulat d’Honorius, alors empereur1, est composé dans un contexte particulier, près de dix ans après la partition de l’Empire romain. Durant ces dix années, l’Empire a connu plusieurs perturbations, parmi lesquelles la sécession africaine de Gildon en 3972, qui constitue une première phase de déstabilisation avant l’invasion des Gètes. Gildon était gouverneur de la province romaine africaine et, considérant qu’il lui était possible de profiter du contexte de perturbation romaine dû à la partition de l’Empire, il a décidé de s’allier à l’Orient, privant Rome de plusieurs ressources frumentaires. L’Empire d’Occident, mené par le général victorieux Stilicon, a rapidement surmonté la sécession en 397 avec une lutte armée éclair. À compter des années 400 et jusqu’en 403, ce sont surtout les invasions barbares qui menacent la paix de l’Empire. Stilicon, qui assure la régence de l’Empire, en raison du trop jeune âge de l’empereur Honorius au moment où il monte sur le trône, s’attache à repousser les invasions. Celles-ci s’étendent malgré tout historiquement sur trois années, quand bien même le poème que leur consacre Claudien, à savoir la Guerre contre les Gètes, illustre une action militaire visant à les repousser en 403. Dans le Panégyrique, il n’y a de manière générale pas d’irruption de violence dans la cité3. Elle est déjà apparue précédemment, dans d’autres poèmes et l’objet du Panégyrique, en plus de célébrer le prince4, est d’exprimer la résolution de la violence survenue sur le territoire romain. Malgré tout, la violence n’a pas véritablement atteint la cité elle-même, quoique c’est bien à Rome qu’elle résonne par l’intermédiaire du poète, lors de la récitation de son panégyrique. Ce dernier exprime donc une violence résolue, celle de la guerre contre Gildon et de la guerre contre les Gètes. Il insiste sur la paix retrouvée, vision qui doit être confrontée à la réalité historique et à la perception que les contemporains peuvent en avoir, après plusieurs années de violence5. Nous nous interrogerons ainsi sur les mécanismes stylistiques et littéraires qui mettent en valeur la cessation de la violence, en observant l’écart potentiel qui existe entre le discours et la réalité, dans un contexte politique et militaire troublé. Nous observerons d’abord une absence apparente de violence dans le Panégyrique pour le sixième consulat d’Honorius, avant de nous intéresser à la manière poétique de figurer la fin de la violence, pour finalement nous demander si un tel discours reflète la vérité ou repose avant tout sur une vision d’ordre politique exprimée par le poète.

1. Un panégyrique de résolution de violence

1.1. La fin de la guerre contre les Gètes

  • 6 Sur la double fonction, militaire et politique, du Panégyrique de Claudien, sur laquelle s’accorde (...)
  • 7 Claudien est régulièrement présenté comme le panégyriste officiel de Stilicon, depuis l’étude fonda (...)

2Il est tout à fait remarquable et indéniable que le Panégyrique marque la fin de la guerre contre les Gètes et de sa violence6. Il faut souligner que c’est dans ce panégyrique qu’est véritablement rapportée la fin de la guerre contre les Gètes, et non dans la Guerre contre les Gètes, l’œuvre spécifiquement dédiée par Claudien à l’affrontement militaire sans que soit mentionné le départ des Barbares hors du sol italien. Il y a ainsi un éclatement du récit du conflit entre les deux poèmes, illustrant vraisemblablement une difficulté à clore la lutte armée, dans la réalité comme dans le récit, manifestant par là son ampleur et la gloire de Stilicon qui en est l’acteur principal pour le camp romain7. On le voit par exemple à la description de l’un des combattants, qui apparaît aux v. 586-587 de la Guerre contre les Gètes :

Vulneribus pars nulla uacat rescissaque contis

  • 8 J.-L. Charlet (2017), p. 219. Les traductions du présent article sont empruntées à Jean-Louis Charl (...)

gloria foedati splendet iactantior oris8.

Sur chaque partie de son corps il porte des blessures et bien que déchiré par les piques, son visage souillé mais glorieux brille encore plus fier.

  • 9 Voir B. Bureau (2023).

3Rien qu’à travers cette courte description, la violence qui règne pendant l’affrontement contre les Gètes est importante, ce qu’on retrouve avec la mention des « uulneribus », notamment. Or, le rôle du Panégyrique est ambivalent : alors que la Guerre contre les Gètes aurait pu sembler mettre un terme à la violence de l’affrontement contre les Barbares, de telle sorte qu’il ne leur restait plus qu’à quitter le sol italien, le sujet paraît à nouveau dans l’ultime poème de Claudien, signe que le conflit n’était pas définitivement réglé. Tout le problème tient à la décision prise par Stilicon d’épargner le barbare Alaric : alors que cette action de Stilicon est très critiquée, le Panégyrique permet d’illustrer un retour du conflit entre Rome et les Gètes, tout en minimisant les affrontements et la violence qui peuvent prendre place9. Le Panégyrique a donc pour rôle de mettre un terme aux heurts en présentant la fin d’un conflit marqué par une forme d’absence de violence, comme on le voit avec la réaction des troupes du Gète Alaric lorsqu’elles sont opposées aux troupes romaines de Stilicon, aux v. 250-254 du poème :

Iamque frequens rarum decerpere transfuga robur

coeperat inque dies numerus decrescere castris ;

nec iam deditio paucis occulta parari,

  • 10 J.-L. Charlet (2017), p. 243.

sed cunei totaeque palam discedere turmae10.

Déjà, le cœur restreint de son armée est entamé par de fréquentes désertions : de jour en jour son camp décroît. Ce n’est plus la reddition cachée de quelques-uns : des sections, des escadrons entiers s’en allaient au grand jour.

4Si l’on compare cet extrait avec le précédent, même s’ils décrivent deux moments différents, il apparaît un véritable écart entre les deux poèmes et la réalité de l’affrontement qui les caractérise. Alors qu’une certaine violence était présente dans la Guerre contre les Gètes avec une figuration de la bataille et des blessures – thèmes qu’on retrouve dans d’autres poèmes de Claudien tel le Contre Rufin –, dans le Panégyrique, qui doit exposer le fait qu’Alaric a trahi la parole qu’il avait donnée de cesser sa marche contre Rome, la résolution du conflit et de la violence se superposent. En effet, alors que les troupes d’Alaric et celles de Stilicon se font face, le mouvement qui se produit est celui d’un refus de l’affrontement et de la violence, puisque les Gètes fuient. Ils se savent en tort parce qu’ils n’ont pas quitté le territoire. En outre, la seule perspective de l’affrontement suffit à les faire fuir, ce qui met d’autant plus en valeur Stilicon, dont les troupes sont impressionnantes par la seule vue. Alors même qu’on pourrait attendre une ultime bataille d’ampleur, tel n’est pas le cas, et le mouvement d’opposition amorcé par les Gètes s’essouffle de lui-même. Il laisse la place à un échec d’affrontement et à la démobilisation immédiate des troupes d’Alaric. Par conséquent, l’irruption de la violence ne peut que s’en trouver apaisée, au sein d’un panégyrique qui marque le terme d’événements inquiétants.

1.2. Une société romaine apaisée

  • 11 À la fin du IVe et au début du Ve siècle de notre ère, sous le règne d’Honorius, d’importantes inva (...)

5Puisque le Panégyrique témoigne de la résolution du conflit et des violences qui caractérisaient la société romaine, bien malgré elle puisqu’elle subissait une invasion11, il apparaît que le rôle de ce panégyrique est précisément d’illustrer l’apaisement dans son ensemble. En conséquence, si l’on observe les vers inauguraux du Panégyrique, rien ne laisse supposer qu’il mentionnera une quelconque forme de violence. Ainsi le poète écrit-il aux v. 1-9 :

Aurea Fortunae Reduci si templa priores

ob reditum uouere ducum, non dignius umquam

haec dea pro meritis amplas sibi posceret aedes

quam sua cum pariter trabeis reparatur et Vrbi

maiestas. Neque enim Campus sollemnis et urna

luditur in morem, species nec dissona coetu

aut peregrina nitet simulate iuris imago.

Indigenas habitus natiua Palatia sumunt

et, patriis plebem castris sociante Quirino,

  • 12 J.-L. Charlet (2017), p. 232.

Mars Augusta sui renouat suffragia Campi12.

Les anciens ont voué des temples d’or à la Fortune du Retour pour le retour des généraux : jamais cette déesse ne serait plus en droit d’exiger d’amples maisons pour ses mérites que lorsque Rome et la trabée ensemble ont recouvré leur majesté. On ne se moque plus du Champ et de l’urne annuelle selon l’usage ; aucun visage dissonant dans l’assemblée, aucune image d’étrangers qui simulent le droit n’y brille. Notre Palatin ancestral prend son habit originel ; Quirinus associe la plèbe aux troupes nationales et Mars renouvelle en son champ le suffrage impérial.

  • 13 Les suffragia Augusta désignent une élection impériale, en l’occurrence celle d’Honorius au consula (...)
  • 14 La figure de Mars, en tant que divinité, est associée à la guerre, mais il s’agit d’une guerre cond (...)

6La violence n’est pas présente dans cet extrait. Elle ne constitue pas nécessairement un attendu mais aurait pu être mentionnée explicitement après une longue période d’affrontements. Elle ne manque pas d’être suggérée par des références plurielles, comme le « reditum ducum » dont il est question, le « retour des généraux », ce qui constitue une référence aux affrontements contre les Gètes qui viennent de se terminer. En l’occurrence, dea Fortuna est dite « umquam dignius » : c’est une manière d’insister sur les perturbations qui se sont produites et sur le calme et la paix retrouvés. Les actions positives de la fortune y sont liées. En outre, le dernier vers de cet extrait expose une action de Mars sur les suffragia13, illustrant que la divinité n’a plus de préséance sur la guerre et que Mars est de nouveau lié au calme et à une paix recouvrée14. En conséquence, dès l’exorde, le Panégyrique est tout entier tourné vers l’apaisement après la violence, ce qui n’empêche pas que cette dernière soit fréquemment mentionnée. Dans la mesure où Rome est victorieuse de l’affrontement contre les Gètes, le mentionner n’est nullement une difficulté. Certains éléments positifs sont d’ailleurs identifiés au sein du contexte de violence qui a régné. On peut le voir aux v. 531-536, qui mettent en relation l’affrontement qui a eu lieu et la ville de Rome :

Addebant pulchrum noua moenia uultum

audito perfecta recens rumore Getarum,

profecitque opifex decori timor, et, uice mira,

quam pax intulerat bello discussa senectus

erexit subitas turres cinctosque coegit

  • 15 J.-L. Charlet (2017), p. 257.

septem continuo montes iuuenescere muro15.

Les nouveaux murs à l’annonce des Gètes récemment achevés lui donnaient beau visage. La peur fut l’artisan qui l’embellit et, retour étonnant, apportée par la paix et chassée par la guerre, la vieillesse érigea subitement des tours et fit rajeunir les sept monts entourés d’un mur continu.

  • 16 L’emphase littéraire des murailles qui retrouvent une jeunesse certaine et semblent pratiquement bâ (...)

7Plusieurs références à l’affrontement sont mentionnées par le poète, que ce soit en spécifiant le nom des ennemis (Getarum) ou en décrivant les moyens de protection à la portée des Romains (notamment moenia et muro16). Malgré l’opposition entre jeunesse et vieillesse, ce qui ressort de cet extrait est une plus grande force de Rome à la suite de l’affrontement : la résolution de la violence se fait par le haut, grâce aux puissants, et contribue à la gloire de la cité, ce qui constitue une étape de l’écriture de la résolution de la violence, qui doit également être assise par des marqueurs littéraires et linguistiques particuliers.

2. Exprimer la résolution de la violence

2.1. Sur le plan lexical

  • 17 Nous choisissons d’étudier un terme qui exprime explicitement l’idée de violence. Ainsi, uis semble (...)
  • 18 Une fois les troupes gètes défaites, Alaric consent à quitter l’Italie. Toutefois, comme il tarde p (...)

8La résolution de la violence, dans le Panégyrique, qui contribue à ce que le calme soit retrouvé dans Rome et les rapports pacifiés entre les individus, se matérialise par des choix lexicaux divers. Ainsi, la violence n’est pas absente sur le plan du vocabulaire et on la retrouve, au sein du panégyrique, avec le terme uis employé à plusieurs reprises17. Ainsi, une fois qu’Alaric transgresse l’accord conclu18, Stilicon s’empresse de s’en prendre violemment à lui afin de limiter toute possibilité d’action de sa part, comme on le voit avec l’action menée par le général victorieux au v. 220 :

  • 19 J.-L. Charlet (2017), p. 241.

Debilitat saeuum cognatis uiribus Histrum19 […].

Il affaiblit le cruel Hister grâce à des forces (armées) unies par le sang […].

9La violence peut donc se situer du côté de Stilicon et être un moyen d’action en vue du maintien de la paix. À l’inverse, lorsque la violence est associée aux Gètes, elle paraît manquer de vivacité, comme on peut le constater au v. 304, seul moment du poème où la violence et les Gètes connaissent une forme d’association :

  • 20 J.-L. Charlet (2017), p. 245.

Tunc uis extincta Getarum20 […].

Alors la violence des Gètes s’éteignit […].

  • 21 La pax est une notion romaine cardinale depuis l’époque augustéenne. Voir C. Blonce & T. Hippler (2 (...)
  • 22 Les termes pax et quies ont été analysés dans toutes leurs occurrences. On n’observe en revanche pa (...)

10Il s’agit là de quelques occurrences qui permettent de désigner la violence dans le Panégyrique, nous permettant de constater qu’une fois un tort fait à l’Empire romain, une fois un accord conclu, Stilicon a le devoir légitime de régler définitivement la situation militaire qui l’opposait à Alaric. En miroir, le lexique de la résolution de la violence est particulièrement fourni, notamment avec le terme pax et ses dérivés qu’on retrouve cinq fois dans le poème comme pour rappeler régulièrement la paix retrouvée. Cela illustre que le Panégyrique constitue un moyen pour exprimer la fin du conflit qui oppose Rome aux Gètes21. On retrouve ainsi les termes pacata au v. 198, pace au v. 307, pacem au v. 416, pax au v. 534 et paci au v. 639, soit environ une mention tous les cent vers. L’occurrence de pax au v. 198 concerne les troupeaux qui se trouvent en train de paître dans de joyeux pacages, près de l’endroit où se situent Alaric et ses soldats. En conséquence, ce n’est pas la violence et le chaos qui sont semés là où ces individus passent, ce qui sous-entend vraisemblablement que leurs forces ne sont pas capables d’une telle action. Ainsi, la violence est employée par Stilicon pour que la paix persiste, alors même qu’Alaric et ses troupes ne paraissent plus en mesure de répandre la désolation. Il est question au v. 150 de uitae Romana quies, suivant l’idée que le destin romain ne peut se penser que dans la paix : la violence n’est qu’un stade transitoire, apparemment nécessaire et assez positif qui permet de l’atteindre. Les éléments eux-mêmes reflètent cette dimension, si bien que les eaux du fleuve présentent des « placidis fluentis » (v. 159) alors même que la défaite d’Alaric est évoquée. La violence n’est que passagère et les éléments naturels ne se déchaînent pas de manière irrémédiable sur les soldats romains, comme c’était le cas dans la Guerre contre les Gètes, lorsque les troupes de Stilicon affrontaient la neige (v. 165-170). La violence paraît dans l’ensemble résolue, au sein d’un univers qui est présenté comme intrinsèquement calme et destiné à la sérénité, sur le plan lexical22.

2.2. Sur le plan du rythme

11En plus du lexique, les extraits que nous venons d’observer témoignent d’une mise en valeur spécifique de la violence sur le plan du rythme, par opposition à la paix. Ainsi, on peut observer la scansion du v. 220 du Panégyrique, où Stilicon prend les armes afin de renverser l’ennemi qui n’a pas respecté sa parole et se rend responsable d’une incursion militaire dans le territoire romain. Ainsi Claudien écrit-il :

  • 23 J.-L. Charlet (2017), p. 241.

Debilitat saeuum cognatis uiribus Histrum23 […].

Il affaiblit le cruel Hister grâce à des forces (armées) unies par le sang […].

  • 24 Jean Soubiran rappelle la très grande importance de la métrique en poésie latine, et dans l’œuvre d (...)

12L’hexamètre peut être scandé ainsi : - u u / -T - / -P - / - - / - u u / - u. On remarque que la scansion rythmique singularise le spondée « saeuum », encadré par une coupe trihémimère (T) et par une coupe penthémimère (P). On peut en outre considérer cet extrait comme une mise en scène miniature représentant l’évolution du thème de la violence chez Claudien. En effet, le début du vers est marqué par un dactyle, avant que le ton ne change soudainement et se fasse pesant avec plusieurs spondées, au moment même où éclate la violence. Le rythme appuie alors le récit des événements. La fin du vers, avec la réapparition du dactyle suivi du trochée, illustre, à l’inverse, une sortie de la violence, signe que le mouvement amorcé s’estompe vers une résolution. Ce schéma métrique, s’il n’est pas en soi inhabituel ou remarquable par son emplacement dans le poème, est néanmoins le signe du fait qu’en ce qui concerne la violence, le rythme paraît épouser les faits exposés, puisque comme l’expliquait déjà Jean Soubiran24, la métrique permet généralement de subsumer l’intention générale du poème chez Claudien. Un constat analogue peut encore être établi à partir du v. 304 du même poème, où les forces gètes sont définitivement anéanties par Stilicon, comme nous l’avions déjà observé :

  • 25 J.-L. Charlet (2017), p. 245.

deteriora iugo ! Tunc uis extincta Getarum25 […].

13Ce vers peut être scandé ainsi : - u u / - u u / - P - / - H - / - u u / - u. Sur le plan rythmique, on peut remarquer un mécanisme de composition poétique analogue à celui signalé au v. 220, à savoir que le moment de surgissement de la violence (Tunc uis extincta) fait l’objet d’une attention particulière, ce qui est matérialisé par des coupes penthémimère (P) et hephthémimère (H), illustrant la lourdeur spondaïque, encadrée par des dactyles, avant et après. Cette lourdeur, moindre que dans le v. 220, se concentre uniquement sur le moment précis du vers où il est question de la violence. En miroir, le contexte de paix illustre la disparition de la violence, comme on peut l’observer avec le v. 639 du Panégyrique qui décrit la paix régnant à Rome :

  • 26 J.-L. Charlet (2017), p. 262.

[Ianus] armorum innocuos paci largitur honores26.

[Janus] offre à la paix les honneurs inoffensifs des armes.

  • 27 L’expression de la joie – qu’elle soit réelle ou feinte importe peu – est caractéristique de l’écri (...)

14La scansion de ce vers est la suivante : - - / - - / - P - / - H - / - u u / - u. C’est le terme paci qui est singularisé par les césures penthémimère (P) et hephthémimère (H), ce qui illustre une mise en relief toute particulière, en lien avec la résolution de la violence qui a eu lieu. Le mouvement d’ensemble du vers est également marquant, caractérisé par la solennité du spondée en son début – ce qui peut être lié à la présence des armorum. Ce rythme se poursuit jusqu’à la mention de la paix, également marquée par une grande solennité caractéristique d’un tel moment. Ce sont finalement les honneurs qui sont regagnés par le dactyle, ce qui peut être mis en lien avec l’atmosphère de résolution et de liesse présent dans le panégyrique27, visant à mettre en avant le contexte de joie qui encadre la fin de la guerre contre les Gètes.

3. Une résolution utopique de la violence ?

3.1. Claudien, chantre de la paix et de la violence résolue

  • 28 Il y a eu, par exemple, de la part des Gètes, des tentatives d’invasion de la partie orientale de l (...)
  • 29 Pour une prise en compte plus globale des invasions italiennes d’Alaric, et concernant une lecture (...)
  • 30 Le rôle de Claudien est de mettre l’Empire particulièrement en valeur, si bien que les faits sont p (...)
  • 31 La foule et l’agitation – si elles sont des éléments repris par Corippe dans son Éloge de l’empereu (...)

15La réalisation et la portée de la résolution de la violence, au vu du contexte dans lequel Claudien récite son poème, sont à interroger. En effet, lorsque Claudien le récite, à l’occasion de la célébration du sixième consulat d’Honorius, à Rome, en 404, il le fait dans un contexte où la paix a été acquise. Pour autant, elle l’a été relativement difficilement puisque les Gètes d’Alaric n’ont vraisemblablement pas respecté immédiatement les accords qui avaient été conclus, si bien que Stilicon est de nouveau intervenu pour repousser leur invasion et servir les intérêts romains. En conséquence, on penserait qu’une importante célébration de la victoire pourrait sembler prématurée au regard de l’expérience des Gètes qu’ont les Romains. Il apparaît qu’Alaric n’en est pas à sa première tentative d’invasion avec celle qu’il a tenté de mettre en place contre Rome28. Il s’inscrit en effet dans un historique de l’invasion, de telle sorte qu’entre 397 et 400, il a tenté de s’en prendre à l’Empire romain d’Orient, ce dont Claudien témoigne d’ailleurs dans d’autres de ses poèmes, comme dans le Contre Rufin. On voit ainsi que les ambitions d’Alaric ne sont pas nouvelles et s’inscrivent dans le temps. En conséquence, il n'est pas étonnant qu’entre 408 et 410 se produise une nouvelle invasion de l’Italie de la part d’Alaric et de ses troupes, aboutissant au siège, à la prise et au sac de Rome en 41029. Ainsi, au vu de l’acharnement d’Alaric au fil de la période, on peut questionner la réalité d’une violence résolue, d’autant plus lorsqu’elle est chantée par le poète officiel de l’Empire, ce qui manifeste nécessairement une forme d’ambivalence par rapport au lien qu’il peut entretenir avec la violence30. Certes, mettre en scène la violence peut être une manière de célébrer la valeur militaire de l’Empire mais, en même temps, l’Occident pacifié n’en est que plus glorieux. Ce double mouvement est donc à prendre en considération et à mettre en perspective avec l’agitation qui prend place dans les rues de Rome au moment de la célébration officielle du consulat d’Honorius. La résolution de la violence laisse ainsi la place à l’agitation de la célébration31. Dans la description que donne Claudien, de l’entrée d’Honorius dans Rome, la place prépondérante du prince et son lien avec la paix ne font pas l’ombre d’un doute, comme on le voit aux v. 538-542 :

Quamuis assiduo noctem foedauerat imbre,

principis et solis radiis detersa remouit

nubila. Namque ideo pluuiis turbauerat omnes

ante dies lunamque rudem madefecerat Auster

  • 32 J.-L. Charlet (2017), p. 257.

ut tibi seruatum scirent conuexa serenum32.

Même si une incessante averse avait gâté la nuit, les rayons du prince et du soleil chassèrent les nuées balayées. Car les pluies de l’Auster avaient troublé tous les jours précédents et mouillé la lune nouvelle pour que le ciel apprît que t’est réservée la sérénité.

16Est ainsi résumée, sous la forme métaphorique, la cessation du conflit qui a opposé les Romains aux Gètes, jusqu’en 403. L’invasion des Gètes y est comparée à une pluie qui se serait abattue sur les Romains, violente (assiduo imbre) mais passagère (detersa nubila). L’emploi du terme foedauerat illustre la nuisance qui pouvait être associée à l’incursion militaire des assaillants, mais les douleurs éprouvées ne sont pas très grandes ni d’une immense violence. On aurait pu imaginer que l’élément naturel qu’est la pluie fût bien plus cinglant, ce qui n’est pas le cas. La pluie cesse rapidement, d’après Claudien, comme l’affrontement, pour laisser la place aux beaux jours et à l’empereur, marqué par « serenum ». Ainsi, dans la présentation des éléments naturels, la violence apparaît comme résolue. Il est cependant nécessaire d’interroger cette dimension au miroir du contexte que les contemporains de Claudien sont en mesure d’observer.

3.2. Un écart perceptible ?

  • 33 Notons que la présentation d’un personnage comme figure du uiator est notamment caractéristique de (...)
  • 34 On peut se demander si la présence de Stilicon sur le char ne constitue pas un moyen de diminuer à (...)

17La fin du poème de Claudien consiste en une importante célébration de la paix qui règne à Rome, après la résolution de la violence qui a pu intervenir. Ainsi, le trajet que l’empereur fait de Ravenne à Rome est décrit comme étant sans encombre, alors même qu’il lui est possible d’observer, au fil du trajet, plusieurs éléments naturels tout à fait prodigieux33. L’arrivée à Rome est marquée par une profonde sérénité et l’accueil d’Honorius est particulièrement positif. Il se produit une forme de communion, dans la réjouissance, au moment où l’empereur salue son peuple de près. Il est ainsi célébré, richement paré, si bien que tous l’admirent. Dans un tel contexte de paix, l’imaginaire de la guerre est malgré tout convoqué puisque, par exemple, Stilicon et Honorius montent sur le même char. Honorius aurait pu monter seul sur le char, célébrant en qualité d’empereur la victoire sur les Gètes. Or, la présence de Stilicon sur le char attire davantage l’attention vers le contexte militaire puisqu’il en est le général victorieux34, remotivant ainsi l’affrontement qui a eu lieu et, par contraste, permettant d’insister sur l’atmosphère de paix dont peut jouir Rome. En effet, Claudien insiste sur l’atmosphère de célébration au moment où débute le sixième consulat d’Honorius. Mais les jeux célébrés à cette occasion constituent une nouvelle occurrence de la violence, encadrée par le contexte civique de célébration, comme on peut le voir des v. 628 à 631 :

graue parma sonat, mucronis acutum

murmur, et umbonum pulsu modulante resultans

ferreus alterno concentus clauditur ense.

Vna omnis submissa phalanx tantaeque salutant

  • 35 J.-L. Charlet (2017), p. 262.

te, princeps, galeae35.

Le bouclier rend un bruit sourd, l’estoc un son aigu. L’épée en alternance arrête une harmone d’acier qui retentit sous le choc rythmé des rondaches. Toute la phalange à la fois s’incline et tant de casques, ô prince, te saluent.

  • 36 Au sujet de l’idée d’une violence contrôlée à Rome, dans l’espace public, à l’occasion des jeux rom (...)

18Dans le cadre du spectacle qui est présenté à Honorius, de nombreuses armes sont figurées et le choc de l’affrontement est représenté. Dans la mesure où il s’agit de jeux, contrairement au combat militaire, la violence est contrôlée dans l’espace mais également dans le temps36. Le fait qu’il soit possible, après la guerre, de profiter du calme retrouvé pour regarder avec plaisir un spectacle violent semble représenter, symboliquement, la maîtrise de la violence par la puissance romaine, de telle sorte qu’il paraît la contrôler. Il est néanmoins possible de lire, en sous-texte, dans la célébration des jeux, un second sens, qui illustrerait une nouvelle irruption de la violence – réelle mais contrôlée et mesurée – au milieu d’un contexte de paix, une violence caractéristique de l’affrontement avec les Gètes qui pourrait demeurer crainte.

  • 37 A. Cameron (1970).

19En conclusion, alors que la résolution de la violence au sein de la cité est exprimée de manière indubitable, ce qui ne repose pas seulement sur les thématiques en jeu, mais également sur le lexique ou encore le rythme, il peut apparaître un écart au vu du contexte historique général, qui a été particulièrement pénible pour les Romains, et ce d’une manière presque contemporaine à la récitation du Panégyrique. En outre, le rôle de Claudien, en tant que poète officiel, qui a pu être présenté comme propagandiste de Stilicon37, reste à interroger au miroir de la résolution de la violence qui est exprimée : est-elle véritable ou bien repose-t-elle davantage sur une volonté politique d’expression de résolution de la violence, en lien avec le contexte de célébration d’Honorius ? En effet, observer ces événements à travers le prisme poétique des écrits de Claudien est à mettre en perspective avec la dimension politique qui caractérise à la fois le poète et ses compositions.

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Bibliographie

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Notes

1 Au sujet du contexte d’écriture et de récitation du Panégyrique pour le sixième consulat d’Honorius de Claudien, voir B. Bureau (2024b) et J.‑L. Charlet (2017), p. XXIV-XXVII. L’écriture de ce poème est directement liée au rôle de Claudien comme poète officiel de la partie occidentale de l’Empire.

2 Pour une synthèse historique sur la sécession de Gildon, mais également concernant les invasions des Gètes dans la partie occidentale de l’Empire, que nous présentons rapidement, voir A. Bresson (2022), p. 11-27.

3 On entend ici par « violence » essentiellement les manifestations physiques qui peuvent être produites par la force et causer des heurts, ce qu’on retrouve surtout dans les combats et les confrontations physiques, caractéristiques des atmosphères militaires. Concernant le lien entre violence, force physique et brutalité corporelle, voir N. Richer (2005).

4 C’est précisément la fonction première d’un panégyrique que de célébrer l’individu pour lequel il est récité. Voir A. Hostein (2012), p. 25-58.

5 La violence n’est traditionnellement pas absente de la poétique de Claudien. Voir F. Garambois-Vasquez (2007).

6 Sur la double fonction, militaire et politique, du Panégyrique de Claudien, sur laquelle s’accorde ordinairement la critique, voir J.-L. Charlet (2024) et B. Bureau (2024b).

7 Claudien est régulièrement présenté comme le panégyriste officiel de Stilicon, depuis l’étude fondatrice de A. Cameron (1970), p. 59 : « Claudian was Stilico’s official propagandist. It means that Claudian’s poems can be used to reconstruct Stilico’s policies or how Stilico wished his aims and actions to appear to his contemporaries. » Si, depuis, les commentateurs, dont Cameron lui-même (A. Cameron (2013), p. 133-146), sont revenus sur une telle idée, une prégnance certaine du général victorieux apparaît malgré tout au sein de l’œuvre du poète.

8 J.-L. Charlet (2017), p. 219. Les traductions du présent article sont empruntées à Jean-Louis Charlet.

9 Voir B. Bureau (2023).

10 J.-L. Charlet (2017), p. 243.

11 À la fin du IVe et au début du Ve siècle de notre ère, sous le règne d’Honorius, d’importantes invasions barbares prennent en effet place sur le territoire romain, fragilisant l’Occident : voir A. Chauvot (2014), p. 362-376 ; G. Minois (2016), p. 23-45.

12 J.-L. Charlet (2017), p. 232.

13 Les suffragia Augusta désignent une élection impériale, en l’occurrence celle d’Honorius au consulat : voir Waquet (2023), p. 167. Ainsi, parce que le camp romain est victorieux, la gloire rejaillit sur l’empereur qui peut briguer un nouveau consulat.

14 La figure de Mars, en tant que divinité, est associée à la guerre, mais il s’agit d’une guerre conduite en vue de retrouver la paix, qui apparaît un objet particulièrement important pour les Romains. Voir à ce sujet F. Hurlet (2023), p. 63-85.

15 J.-L. Charlet (2017), p. 257.

16 L’emphase littéraire des murailles qui retrouvent une jeunesse certaine et semblent pratiquement bâties d’elles-mêmes à l’approche des ennemis est topique. Il est à noter que les remparts de Rome, qui traversent le Moyen Âge, existent bel et bien à l’époque d’Honorius, et qu’ils ont même été renforcés par des soubassements carrés en marbre au cours de son règne. Voir M.-F. Guipponi-Gineste (2007), p. 1-15. Voir encore M.-F. Guipponi-Gineste (2024).

17 Nous choisissons d’étudier un terme qui exprime explicitement l’idée de violence. Ainsi, uis semble particulièrement approprié parce qu’en plus d’apparaître plusieurs fois dans le poème (uiribus, v. 220 ; uis, v. 304 ; ui, v. 382), il est à l’origine de la formation du mot uiolentia. Les dérivés auraient également pu être étudiés, comme uiolentior qui apparaît au v. 305 ou uiolato au v. 210. D’autres termes permettent d’exprimer l’idée de violence en latin comme le nom impetus ou encore les verbes adfero ou adhibeo, mais la violence qu’ils expriment est contextuelle. Elle n’est pas essentiellement liée à ces termes lexicaux, d’où notre choix de nous concentrer sur le terme uis.

18 Une fois les troupes gètes défaites, Alaric consent à quitter l’Italie. Toutefois, comme il tarde particulièrement à tenir parole, Stilicon est contraint d’intervenir à nouveau militairement, repoussant ainsi les Gètes hors du territoire italien. Il prend également des otages, à cette occasion, dont des membres de la famille d’Alaric. Voir B. Bureau (2024a).

19 J.-L. Charlet (2017), p. 241.

20 J.-L. Charlet (2017), p. 245.

21 La pax est une notion romaine cardinale depuis l’époque augustéenne. Voir C. Blonce & T. Hippler (2023), p. 19-21. Voir également C. Badel (2023), p. 153-164. L’œuvre de Claudien étant marquée par d’importants emprunts à la tradition littéraire augustéenne, il apparaît tout indiqué de mener une étude lexicale du terme pax dans son poème. Pour le lien de Claudien avec la tradition littéraire augustéenne, voir D. Meunier (2019), p. 5-26. Voir encore C. Ware (2012), p. 3-14.

22 Les termes pax et quies ont été analysés dans toutes leurs occurrences. On n’observe en revanche pas d’autres termes que ceux évoqués liés à la famille lexicale de la paix dans le poème, ce qui peut être le signe qu’il existe une opposition entre uis et pax dans ce texte.

23 J.-L. Charlet (2017), p. 241.

24 Jean Soubiran rappelle la très grande importance de la métrique en poésie latine, et dans l’œuvre de Claudien en particulier. Voir J. Soubiran (1999), p. 26-35.

25 J.-L. Charlet (2017), p. 245.

26 J.-L. Charlet (2017), p. 262.

27 L’expression de la joie – qu’elle soit réelle ou feinte importe peu – est caractéristique de l’écriture panégyrique, dont l’objet est une célébration de grande ampleur de l’individu qui est loué. Voir A. Hostein (2003), p. 249-260.

28 Il y a eu, par exemple, de la part des Gètes, des tentatives d’invasion de la partie orientale de l’Empire romain, au cours des années 390, avant que l’intérêt d’Alaric n’en vienne à se porter sur l’Occident. Voir A. Avraméa (1997).

29 Pour une prise en compte plus globale des invasions italiennes d’Alaric, et concernant une lecture du sac de Rome comme un aboutissement d’entreprises successives de la part des Gètes, voir P. Veyne (2003), p. 201-218.

30 Le rôle de Claudien est de mettre l’Empire particulièrement en valeur, si bien que les faits sont parfois présentés avec plus de lustre qu’ils ne devraient. Sur la construction par Claudien d’une image littéraire inspirée du contexte historique, voir B. Bureau (2018).

31 La foule et l’agitation – si elles sont des éléments repris par Corippe dans son Éloge de l’empereur Justin II –, ne sont pas des topoï de l’écriture panégyrique. Ils contribuent indubitablement à mettre en valeur le prince et son arrivée à Rome : la foule est en effet surtout un topos de l’aduentus du prince qui peut être associé au panégyrique sans lui être intrinsèque et peut également se trouver dans d’autres genres littéraires, comme l’écriture historique par exemple. Concernant les topoï de l’écriture panégyrique, voir A. Hostein (2012), p. 25-58.

32 J.-L. Charlet (2017), p. 257.

33 Notons que la présentation d’un personnage comme figure du uiator est notamment caractéristique de la poésie tardive. On peut par exemple songer au De reditu suo de Rutilius Namatianus. Voir encore F. Garambois-Vasquez (2021) au sujet du voyage chez Ausone. La description du trajet d’Honorius, en plus d’être un ressort narratif qui fait croître l’impatience de la foule, s’intègre à la dynamique littéraire contemporaine de l’auteur.

34 On peut se demander si la présence de Stilicon sur le char ne constitue pas un moyen de diminuer à la fois l’autorité et le mérite de l’empereur. Voir sur ce point B. Bureau (2024b). Depuis le Panégyrique pour le quatrième consulat d’Honorius, Claudien a une certaine tendance à comparer Honorius avec des figures qui ont été, par le passé, particulièrement glorieuses, à commencer par son père, Théodose.

35 J.-L. Charlet (2017), p. 262.

36 Au sujet de l’idée d’une violence contrôlée à Rome, dans l’espace public, à l’occasion des jeux romains, en général, voir S. Forichon (2023).

37 A. Cameron (1970).

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Pour citer cet article

Référence électronique

Adrien Bresson, « Le Panégyrique pour le sixième consulat d’Honorius de Claudien : une résolution de la violence ? »Cahiers des études anciennes [En ligne], LXII | 2025, mis en ligne le 11 avril 2025, consulté le 18 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/etudesanciennes/6022

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