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Dossier

Ismaël Mundaray, une cartographie de l’Orénoque

Ismael Mundaray: A Cartography of the Orinoco
Dominique Berthet

Résumés

Les peintures réalisées par Ismaël Mundaray entre 1990 et 1998 ont pour sujet le « Projet Orénoque ». Au cours de ces années, il réalise des représentations très personnelles et insolites de l’environnement et de la vie quotidienne des Amérindiens au travers d’une stylisation de leur contexte, de leur habitat et des objets de leur quotidien. Ce travail est le résultat d’une expérience personnelle déterminante puisqu’il rencontra plusieurs tribus lors d’un voyage le long du fleuve. Ces peintures n’ont pas pour objet de dénoncer une situation, mais de constituer une mémoire de ces populations décimées. Elles ne représentent pas le réel de manière réaliste. Elles expriment l’imaginaire de l’artiste qui s’est nourri d’un lieu et d’une réalité.

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Texte intégral

  • 1 Du 15 au 30 octobre 1998, Palais des Congrès de Madiana, Schœlcher.
  • 2 Du 16 janvier au 13 mars 2013.

1Durant une dizaine d’années, entre 1990 et 1998, Ismaël Mundaray, peintre vénézuélien né en 1952, a peint plusieurs séries de peintures entrant dans un vaste ensemble nommé Projet Orénoque. En octobre 1998, il exposait en Martinique1 une sélection d’œuvres issues des séries « Shabono », « Yopo », « Maloca », « Shuruata », « La Casa concorriente de aire », « Wabanoko », « Structures », « Proyecto Orinoco », « Shamanes ». Ismaël Mundaray est connu en Martinique puisqu’il y a séjourné de 1987 à 1989, puis de 1992 à 1993, périodes pendant lesquelles il a enseigné à École Régionale d’Arts Plastiques de la Martinique (l’ERAPM). Depuis, il a de nouveau exposé en Martinique en 2003, à la Villa Chanteclerc « Traversée », en 2007 au Palais des Congrès de Madiana « Horizons clair de lune », en 2011 au même endroit « Le jour et la nuit » et en 2013 à la Fondation Clément « Trace d’existence »2. Il expose par ailleurs dans la Caraïbe, en Amérique du Sud et en Europe. Il vit et travaille à Paris depuis 1993.

  • 3 École d’Arts Visuels Cristóbal Rojas de Caracas.

2Alors qu’il se trouvait à Paris en 1990, fréquentant différents ateliers, il débute ce travail sur le thème de l’Orénoque, sans doute avec une pointe de nostalgie, puisqu’il se trouve à 7 600 kilomètres de son pays natal. Au travers de ce thème se mêlent ses souvenirs d’enfance et son intérêt pour les Amérindiens. Il se remémore sa petite enfance passée dans le village de Caripito, dans l’État de Monagas, sur les rives du fleuve San Juan. Il se souvient avoir vu pour la première fois sur l’embarcadère des Indiens Warao venus échanger de la marchandise et s’approvisionner au marché. Il passe le reste de son enfance dans les villes de Carúpano puis de Puerto La Cruz qui se trouvent sur la côte. Il entreprend en 1976 des études d’ingénieur à Caracas ; formation qu’il abandonne en 1980 pour rentrer dans une école d’arts visuels3 où il apprend la gravure, puis il développe un intérêt pour la peinture.

3Avant de se lancer dans le Projet Orénoque, il s’était intéressé à l’influence de l’Afrique dans les Amériques et dans la Caraïbe, aux peintures rupestres, aux glyphes, aux pétroglyphes des Amérindiens du Venezuela, au vaudou, à la santeria, au syncrétisme religieux.

4L’Orénoque est un fleuve important, le troisième au monde au regard de son débit (après l’Amazone et le Congo), qui prend sa source dans la Sierra Parima, chaîne de montagnes située sur le plateau des Guyanes entre le Venezuela et le Brésil et se jette 2 140 kilomètres plus loin dans l’océan Atlantique en un large delta. C’est sur les rives de ce fleuve que vivent les dernières tribus amérindiennes qui ne représentent plus que deux pour cent de la population du Venezuela. La plupart de ces tribus sont en voie de disparition. Si certaines comptent quelques milliers de membres comme les Warao (18 000), les Yanomami (15 000) ou les Piaroa (12 000), certaines ne comptent plus que quelques centaines d’individus, tandis que d’autres n’en comptent plus que quelques dizaines tout au plus.

5Après Paris, de retour au Venezuela en 1990, alors qu’il se trouve dans son atelier de Caracas, il est frappé par un reportage sur les Yanomami. S’en suit la décision de se rendre sur le fleuve. Il rencontre dans le haut Orénoque les Yanomami et les Yekvana, dans la partie centrale du fleuve il entre en contact avec les Panare et les Piaroa et dans le delta du bas Orénoque il se rend parmi les Warao. Il va alors reprendre ses recherches sur la cosmogonie de ces ethnies.

6La première série qu’il réalise dans le cadre du Projet Orénoque s’intitule « Shabono », qui est le nom que portent les très grandes maisons collectives en forme d’anneau, fabriquées en bois issu de la forêt tropicale et couvertes de palmes, pouvant abriter jusqu’à 400 personnes. Construit dans des clairières, il s’agit d’un habitat sans parois où les foyers restent allumés en permanence et où sont suspendus les hamacs. Il n’y a donc aucune séparation intérieure dans cet habitat où vit côte à côte chaque famille. La vie est totalement communautaire. De même, il n’y a pas de cloison qui sépare l’intérieur de l’extérieur qui donne sur le centre du Shabono. Au cœur se trouve une place à ciel ouvert où ont lieu les danses et les cérémonies. Cet habitat a une durée de vie limitée. En effet, au bout de quelques années, le bois commence à pourrir, de plus, le gibier se raréfie du fait de la chasse et les jardins deviennent moins productifs. La communauté alors déménage et construit ailleurs un nouveau Shabono. Ismaël Mundaray a surnommé ces habitats « les maisons courants d’air ».

7Deux autres séries nommées « Maloca » et « Shuruata » portent également le nom d’un habitat. La maloca est une grande maison communautaire en bois, souvent de forme ronde, dont les environs sont désherbés. Il s’agit d’un bâtiment où vie toute la famille. Les Shuruata sont des constructions, elles aussi, en bois et en fibres dont le toit est de forme pointue.

8Un autre habitat est présent dans la peinture d’Ismaël Mundaray : les palafittes. Il s’agit de constructions sur pilotis situées au bord du fleuve, reliées à la berge par une passerelle. Sur les troncs d’arbres enfoncés dans la vase, un plancher sert de base à une case aux murs en bois ou en fibres.

9Dans les peintures d’Ismaël Mundaray, l’ensemble de ces habitats est représenté sans parois, il est ouvert sur l’extérieur, sur l’espace, sur l’environnement. Seule la structure est représentée. Ces habitations sont figurées en plan ou en perspective d’esprit axonométrique (Figure 1). Cela dit, ce peintre ne se préoccupe pas des règles de représentation académique et prend toutes les libertés qu’il juge utiles.

Figure 1. Projet Orénoque, acrylique sur toile 200x300cm, 1998

Figure 1. Projet Orénoque, acrylique sur toile 200x300cm, 1998

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10Au travers du traitement pictural de ces différentes formes d’habitat, le peintre montre l’importance communautaire de la maison, d’un lieu de vie relié à l’environnement. Les Amérindiens sont en effet très respectueux de la nature avec laquelle ils essaient de vivre en osmose. Ils croient en l’esprit de la forêt. Ils vivent de la chasse, de la pêche et du travail de la terre ce qui leur permet d’être dans une autosubsistance.

11Les différentes séries du Projet Orénoque montrent un intérêt de la part du peintre outre pour l’habitat, également pour les objets du quotidien et de cérémonie ainsi que pour le fleuve. Ces différents éléments sont traduits au travers de motifs artistiques tels que des haches, des flèches (Figure 2), de longues pirogues nommées curiaras, des poteries, différents récipients, des canaris, des mortiers, des pilons, des hamacs, des instruments de musique, des gourdes dans lesquels on place les cendres des défunts. Les rives du fleuve et les chemins sont indiqués par une ligne qui dessine les pourtours.

Figure 2. Série Maloca (Plumes), acrylique sur toile, 200x130cm, 1994

Figure 2. Série Maloca (Plumes), acrylique sur toile, 200x130cm, 1994

12Ismaël Mundaray peint la vie quotidienne des Yanomami au travers de leurs objets et de leur lieu de vie. Cette quotidienneté n’est pas montrée par le moyen d’une représentation réaliste, mais au contraire au travers d’une codification plastique particulière. Les éléments constitutifs de l’œuvre sont stylisés, fragmentés, associés. Mundaray s’est constitué une série de codes figuratifs qu’il combine et met en dialogue.

13On note une forte présence du trait, de la ligne, du cerne qui limitent et délimitent les formes et les espaces. Les habitats que nous venons d’évoquer donnent lieu à trois formes géométriques dont on observe la présence récurrente : le cercle, le triangle et le carré (Figure 3).

Figure 3. Projet Orénoque, acrylique sur papier, 130x130cm, 1996

Figure 3. Projet Orénoque, acrylique sur papier, 130x130cm, 1996

14Ce Projet Orénoque traite également des coutumes des Amérindiens, de leur mythologie, de leur cosmogonie. Mundaray s’intéresse aussi aux cérémonies sacrées, aux rituels et aux fêtes, au cours desquels les Indiens inspirent par le nez une poudre hallucinogène obtenue à partir de graines contenues dans des gousses que donne un arbre nommé yopo.

15En ce qui concerne le contexte, Ismaël Mundaray fait le choix de ne pas peindre la forêt tropicale qui entoure l’Orénoque, mais seulement les abords du fleuve, les espaces gagnés sur la végétation luxuriante où la terre est visible. On cherchera donc en vain des verts soutenus, des densités de verdure, des espaces saturés de végétation. Au contraire, les différents éléments (objets, signes ou figures) se détachent toujours d’un fond que l’on peut apparenter à un sol terreux, au point que ces éléments semblent parfois en suspension, flottants.

16Ces peintures témoignent aussi d’un intéressant travail de la matière. La surface de la toile est parfois granuleuse, sableuse. Des couches épaisses contrastent avec des surfaces au contraire lisses et transparentes. On observe un travail de superposition des couleurs qui contribue à produire de riches effets colorés. Ismaël Mundaray, à l’évidence, est un coloriste. Il sait associer les couleurs pour créer des atmosphères chaudes, feutrées, tamisées.

17La palette chromatique est dominée par des couleurs terres, cendres, sables, ocres, associés à des gris colorés. Les couleurs sont rarement vives. Le jaune, le rouge, plus rarement le bleu, ainsi que le blanc et le noir viennent ponctuer, rehausser, cerner, marquer, tonifier. La couleur rouge par exemple est souvent employée pour la pointe des pilotis des maisons. Ces pieux solidement enfoncés dans le sol ou dans la vase assurent la stabilité de la construction. Le noir et le blanc sont souvent utilisés pour les cernes. Le bleu est en général associé au ciel ou à l’eau.

18Si la présence humaine est visible dans certaines séries telles que « Shabono », « Shamanes », « Maloca » (Figures 4 et 5), dans de nombreuses peintures, elle est en revanche absente. L’objet joue alors le rôle de trace d’une vie, trace de présence ; une présence qui s’est absentée. Ces peintures-là questionnent l’absence. Ce qui est alors montré sont les structures qui symbolisent l’habitat et l’objet dans son environnement. Le peintre transforme l’habitat, les objets, le fleuve, les pirogues en système de signes, en graphie, en cartographie. Sa graphie structure l’espace, crée les plans d’un lieu de vie.

Figure 4. Série Maloca, acrylique sur toile, 192x132cm, 1994

Figure 4. Série Maloca, acrylique sur toile, 192x132cm, 1994

Figure 5. Série Shabono, acrylique sur toile, 35x35cm, 1993

Figure 5. Série Shabono, acrylique sur toile, 35x35cm, 1993
  • 4 Lise Brossard, « Quand un thème devient trace », Les traces et l’art en question, Dominique Berthet (...)

19L’ensemble de ces peintures témoigne d’un travail de construction de l’espace et d’une réflexion sur la question du point de vue. Nous l’avons dit, l’espace figuré n’a rien de réaliste, il ne restitue pas l’espace réel. Il s’agit d’un espace ouvert et aérien ; d’une construction plastique dans laquelle l’artiste s’autorise toutes les libertés. Il crée un espace imaginaire inspiré de son enfance auquel il donne un traitement singulier. Ismaël Mundaray se joue des conventions. Dans une même toile, il n’est pas rare que plusieurs points de vue se combinent : une vue de dessus et une vue frontale au niveau de l’objet (Figure 6). De plus, comme le dit Lise Brossard, s’opère souvent un « va-et-vient entre le proche et le lointain »4. Certaines peintures peuvent prendre l’aspect de cartes géographiques précisément en raison de cette vue souvent plongeante. Il est très rare de trouver une ligne d’horizon dans ces peintures. Lorsque tel est le cas, elle est placée très haut dans la composition.

Figure 6. Wabanoko I, acrylique sur toile, 130x130cm, 1995

Figure 6. Wabanoko I, acrylique sur toile, 130x130cm, 1995

20L’Orénoque est naturellement souvent présent dans ces peintures. Sa sinuosité participe de la construction de l’espace de la toile. Le fleuve est chargé d’une multitude de pirogues qui se jouxtent, allant dans le même sens (Figure 7). Ces embarcations jouent un rôle important dans la vie des Amérindiens puisqu’elles constituent un moyen de déplacement pour circuler sur le fleuve, mais aussi parce qu’elles permettent, lors de la montée des eaux, de charger et de préserver les objets et tout ce qui peut être transporté.

Figure 7. Wabanoko 50, acrylique sur toile, 140x130cm, 1995

Figure 7. Wabanoko 50, acrylique sur toile, 140x130cm, 1995
  • 5 Ismael Mundaray. Proyecto orinoco, Bélgica Rodríguez (dir.), Caracas, Grupo Intenso, 2007, p. 20.

21Que retenir de ces quelques éléments d’analyse ? De quoi nous informent ces peintures ? Faut-il y déceler un message particulier ? Ismaël Mundaray a eu l’occasion de le dire, il n’a pas pour objectif d’adresser un message politique ou de dénoncer une situation. Son propos n’est donc pas critique, pas plus qu’il n’est écologiste. Le peintre déclare chercher « à faire de la poésie avec les images »5 qu’il construit. Il n’en demeure pas moins que ces peintures invitent à l’interprétation. Elles constituent une mémoire de ces populations décimées, même si l’univers amazonien représenté relève de l’imagination de l’artiste. Mais une imagination qui a fait l’expérience du lieu et de la vie des Amérindiens. Un imaginaire qui s’est donc nourri d’un lieu, du réel. Ismaël Mundaray n’a pas cherché à restituer l’existence ou le mode de vie des Yanomami. Il ne narre pas, il interprète.

22Ces peintures montrent à quel point le lieu est déterminant. L’Orénoque fait partie de l’existence d’Ismaël Mundaray : tout d’abord durant son enfance, puis lors de son voyage qui le met en contact avec les populations qui vivent sur les rives du fleuve. Durant une dizaine d’années, l’Orénoque a nourri son art, lui a inspiré des centaines de peintures petites et grandes. Celles-ci disent l’importance du lieu pour ceux qui y vivent, s’y déplacent, y puisent leur subsistance, ce en quoi il détermine leur existence et le respect avec lequel ils le traitent. Ces peintures sont également le résultat de rencontres. C’est parce qu’Ismaël Mundaray a pu partager un peu de l’existence de ces tribus, qu’il s’est informé sur leurs croyances et leurs coutumes, qu’il lui a été possible de décliner ces séries de peintures. La rencontre d’un lieu et de ses populations fut un vecteur de création.

23À bien y regarder, quelque chose d’étonnant semble caractériser ces peintures. Alors qu’elles prennent leur source dans une vie communautaire, entièrement fondée sur le collectif, l’impression qui ressort de ces représentations est toute autre. Ce qu’Ismaël Mundaray donne à voir inspire un sentiment solitude. L’objet est souvent représenté dans son unicité, placé au cœur d’une étendue. Ceci contraste avec les pirogues qui, elles sont généralement présentes en nombre important ou les pots répétés, dupliqués, multipliés, mais de plus petites dimensions constituant un motif pictural obtenu par empreinte (Figure 8). Ce procédé est utilisé pour d’autres motifs comme ceux de la pirogue, du poisson, du récipient, de l’habitat, etc. Cette combinaison de l’unique et du multiple renforce précisément cette sensation d’isolement. Cette étrange solitude annonce en réalité le travail futur dans lequel le peintre va se lancer.

Figure 8. Projet Orénoque, acrylique sur toile, 200x140cm, 1997

Figure 8. Projet Orénoque, acrylique sur toile, 200x140cm, 1997

24Après ce thème sur l’Orénoque, Ismaël Mundaray s’est orienté vers le traitement d’un autre espace inspiré lui aussi d’une région du Venezuela. Ce pays offre une diversité de paysages : le littoral, une région montagneuse, les grandes plaines des Llanos qui s’étendent sur plus d’un tiers de la surface du pays et la forêt qui en constitue la plus vaste région. Ce sont cette fois les grandes plaines qui lui inspirent les espaces désertiques qu’il se met à peindre. En dépit du changement de paysages, les peintures réalisées par la suite continuent à interroger les notions d’espace, de temps et de présence-absence.

25Dans les différentes séries développées après le Projet Orénoque le peintre crée la surprise en plaçant dans des étendues immenses un objet qui se manifeste dans toute sa solitude. Il s’agit là aussi d’un objet appartenant au monde de la vie quotidienne tels des récipients (Figure 9), des chaussures, une chaise, un fauteuil, un sac à main, etc. ou encore un arbre à large ramure. Ces objets dont la présence est récurrente, à la différence de ceux que l’on pouvait observer dans le Projet Orénoque, sont décontextualisés. Ils sont isolés, solitaires, positionnés comme dans une sorte de mise en scène. Accédant à un autre statut, ils constituent à la fois des énigmes et des points d’ancrage visuel. Ils ont été placés là par quelqu’un, mais il ne subsiste aucune autre trace de sa présence. Seuls, ces objets sont des indices d’un temps passé, d’une présence antérieure, d’une existence qui s’est déplacée et qui a disparu. Il s’agit là aussi d’une présence-absence. Ces objets sont dans l’attente du retour de celle ou de celui qui les a abandonnés là. Insondable solitude. Dans ces peintures, l’insolite et la solitude se mêlent au travers de ce que nous pourrions appeler une insolite solitude ou encore une insolitude. C’est-à-dire un insolite qui s’infiltre dans la solitude, qui s’y mêle, qui s’y conjugue. Ainsi, il apparaît que le Projet Orénoque contient en germe un certain nombre d’aspects qui caractérisent aujourd’hui l’œuvre picturale d’Ismaël Mundaray.

Figure 9. Récipients au clair de lune, acrylique sur toile, 100x100cm, 2011

Figure 9. Récipients au clair de lune, acrylique sur toile, 100x100cm, 2011
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Notes

1 Du 15 au 30 octobre 1998, Palais des Congrès de Madiana, Schœlcher.

2 Du 16 janvier au 13 mars 2013.

3 École d’Arts Visuels Cristóbal Rojas de Caracas.

4 Lise Brossard, « Quand un thème devient trace », Les traces et l’art en question, Dominique Berthet (dir.), Paris, L’Harmattan, coll. « Les arts d’ailleurs », 2000, p. 100.

5 Ismael Mundaray. Proyecto orinoco, Bélgica Rodríguez (dir.), Caracas, Grupo Intenso, 2007, p. 20.

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Table des illustrations

Titre Figure 1. Projet Orénoque, acrylique sur toile 200x300cm, 1998
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Titre Figure 2. Série Maloca (Plumes), acrylique sur toile, 200x130cm, 1994
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Titre Figure 3. Projet Orénoque, acrylique sur papier, 130x130cm, 1996
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Titre Figure 4. Série Maloca, acrylique sur toile, 192x132cm, 1994
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Titre Figure 5. Série Shabono, acrylique sur toile, 35x35cm, 1993
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Titre Figure 6. Wabanoko I, acrylique sur toile, 130x130cm, 1995
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Titre Figure 7. Wabanoko 50, acrylique sur toile, 140x130cm, 1995
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Titre Figure 8. Projet Orénoque, acrylique sur toile, 200x140cm, 1997
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Titre Figure 9. Récipients au clair de lune, acrylique sur toile, 100x100cm, 2011
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Pour citer cet article

Référence électronique

Dominique Berthet, « Ismaël Mundaray, une cartographie de l’Orénoque »Études caribéennes [En ligne], 5 | Avril 2020, mis en ligne le 15 décembre 2018, consulté le 16 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/14498 ; DOI : https://doi.org/10.4000/etudescaribeennes.14498

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Auteur

Dominique Berthet

Professeur des Universités, Université des Antilles, CRILLASH-CEREAP, berthet.dominique@wanadoo.fr

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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