1Cet ouvrage sur l’idée du bien dans la République de Platon nous livre dans une première partie, «  Die mittleren Bücher der Politeia » (p. 3-86), cinq articles inédits de Th. A. Zslezák, reprenant le contenu de conférences prononcées à l’Université italienne de Macerata en 2000, et publiées au même moment en italien sous le titre I libri centrali della Repubblica, Brescia, Morcelliana. La seconde partie, «  das Höhlengleichniss » (p. 87-107), est constituée par la reprise à l’identique d’un article publié en 1997 dans l’ouvrage collectif Platon. Politeia dirigé par O. Höffe, Klassiker Auslegen, Bd. 7, p. 205-228. La troisième partie (p. 109-132), «  die Idee des Guten als arché in Platons Politeia », a fait l’objet de deux éditions préliminaires, en 2001 sous version française dans l’ouvrage collectif La philosophie de Platon, dir. M. Fattal, p. 345-372, et dans New images of Plato. Dialogues on the Idea of the Good, éd. G. Real et S. Scolnicov, Sankt Augustin, Academia, p. 49-68. La quatrième et dernière partie, «  Zur Frage der Erkennbarkeit der Ideen und der Prinzipien » (p. 133-146), a déjà paru sous forme de recension dans Gnomon, 69, 1997, p. 583-591, et paraît ici légèrement augmentée.

2On ne présente plus Thomas Szlesák dont les positions sur les dialogues de Platon et la modalité de leur lecture sont bien connues pour son adhésion à “l’école de Tübingen-Milan”. Les cinq articles inédits s’inscrivent dans la continuité de la position adoptée et abordent donc la République davantage par la forme que par les concepts. Après avoir indiqué la thèse générale sur les livres centraux, à savoir que contrairement à l’interprétation courante ils ne livrent pas le point culminant de sa métaphysique ni le tout de la connaissance qu’il serait humainement possible d’atteindre, Th. Szlezák expose synthétiquement les principes herméneutiques adoptés, en leur reconnaissant la prétention légitime à constituer aux yeux des historiens de l’histoire de la philosophie un changement de paradigme dans l’évolution de l’interprétation des écrits de Platon. Le second article donne toute l’importance qui revient aux métaphores variées qui scandent la dramaturgie des livres centraux, ce que complète le troisième article, consacré à l’étude de l’action. C’est surtout le quatrième article qui envisage le contenu conceptuel de ces livres, en revenant sur la question de la théorie des idées chez Platon. Th. Szlezák y défend, contre une tendance actuelle de l’exégèse, l’existence d’une telle théorie, qui ne résulte pas d’une simple rétrojection aristotélicienne issue d’une mésinterprétation. En justifiant la position qui consiste à identifier le bien à l’un, Th. Szlezák défend la nécessité du témoignage aristotélicien pour arriver à cette identification, et dénonce l’illusion qu’il y a à tenir le texte platonicien pour suffisant en soi, à l’exclusion de témoignages sur l’enseignement oral de Platon. La dernière des cinq conférences inédites envisage la progression vers cette connaissance la plus haute de l’esprit humain.

3L’A. a averti le lecteur dans son avant-propos de certains recoupements entre les articles, en soulignant l’avantage que le lecteur peut trouver à la réédition d’articles non révisés, puisque ceux-ci restent lisibles de manière indépendante.