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I. Vendre l’histoire des lieux

Patrimoine et tourisme dans le Jiangnan au prisme d’une coopération franco-chinoise originale

Heritage and Tourism in Jiangnan, Through the Prism of an Original Franco-Chinese Cooperation
江南地区的遗产和旅游——以中法原创性合作的角度
Françoise Ged
p. 81-118

Résumés

À la fin du xxsiècle, les villes historiques chinoises faisaient l’objet de rénovations promouvant une vision stéréotypée de l’architecture chinoise. Malgré des travaux sur le patrimoine menés depuis une centaine d’années, les projets urbains délaissaient les apports de l’histoire locale ou des modes de vie. De 1998 à 2003, un projet pilote franco-chinois mené de manière expérimentale dans le Jiangnan, aux abords de Shanghai, a associé les autorités locales, des professionnels et des enseignants-chercheurs. L’approche incrémentale et pluridisciplinaire, primée en Chine et par l’UNESCO, a donné lieu à de nouvelles prescriptions qui sont appliquées dans certains quartiers de Shanghai dès 2003. Elle s’est accompagnée d’une méthodologie associant séminaires, formation continue et sur sites, avec des thématiques partagées par les deux pays. La pression d’un tourisme intérieur en plein essor a rendu encore plus complexe la recherche d’un équilibre entre développement social, économique et préservation des traces du passé. En outre, les villes historiques d’une même région, souvent concurrentes entre elles, sont peu ouvertes à une mise en réseau propice à une gouvernance partagée et à la mise en valeur de leurs diversités. L’adaptation du patrimoine à la vie contemporaine pose des questions communes sur ce qui fait vraiment patrimoine, mais aussi sur la place des habitants et des usagers dans un environnement où la marchandisation de l’histoire promeut de plus en plus la valeur commerciale des sites.

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Cairn

Texte intégral en libre accès disponible sur le portail Cairn. Le texte intégral en libre accès sera disponible à cette adresse en janvier 2024.
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Plan

Patrimoine et modernité en Chine, de la République à Deng Xiaoping
Patrimoine, tourisme et planification depuis les années 1990
La naissance d’une coopération franco-chinoise
Un projet pilote entre Tongli et les « six villes du royaume de Wu »
À l’écoute les uns des autres
L’impact du tourisme et des stratégies locales
Acquis et perspectives après l’expérience de Tongli
Conclusion

Aperçu du texte

Parler de la mise en valeur du patrimoine dans les villes chinoises pourrait apparaître comme un contresens en 2020, étant donné que les acteurs du tourisme et les médias rivalisent d’inventivité pour marchandiser les centres historiques dits « anciens ». Des pratiques différentes existent pourtant dans le Jiangnan, cette région géographique, économique et culturelle du bas Yangzi qui comprend le sud du Jiangsu, le nord du Zhejiang, une partie de l’Anhui et la municipalité de Shanghai. C’est en effet ce que suggèrent plusieurs exemples récents comme le réaménagement en 2010 de la rue Zhongshan, ancien axe central de la ville impériale de Hangzhou à l’époque des Song du Sud (1127-1279). Wang Shu, cofondateur de l’agence Amateur Architecture Studio et futur récipiendaire du prestigieux Pritzker Prize (2012), a accepté la commande proposée par la ville en posant plusieurs conditions, dont celles de disposer d’un temps de recherches préliminaires, d’interdire les déplacements forcés des...

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Pour citer cet article

Référence papier

Françoise Ged, « Patrimoine et tourisme dans le Jiangnan au prisme d’une coopération franco-chinoise originale »Extrême-Orient Extrême-Occident, 44 | 2020, 81-118.

Référence électronique

Françoise Ged, « Patrimoine et tourisme dans le Jiangnan au prisme d’une coopération franco-chinoise originale »Extrême-Orient Extrême-Occident [En ligne], 44 | 2020, mis en ligne le 02 janvier 2024, consulté le 02 décembre 2023. URL : http://journals.openedition.org/extremeorient/1807 ; DOI : https://doi.org/10.4000/extremeorient.1807

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Auteur

Françoise Ged

Françoise Ged, architecte, HDR, dirige l’Observatoire de l’architecture de la Chine contemporaine à la Cité de l’architecture & du patrimoine, établissement public placé sous l’autorité du ministère de la Culture. Elle enseigne à l’INALCO, à l’IAE à Nantes, à l’EHESS et est chercheur associé au Centre Chine Corée Japon (EHESS-CNRS). Elle a publié Shanghai, l’ordinaire et l’exceptionnel (Buchet-Chastel, 2014) et coédité deux ouvrages : Shanghai arrondissement Xuhui – portrait en marche, soixante regards croisés (Cité de l’architecture & du patrimoine/WHITRAP et Université Tongji, 2015) et Chine, Construire l’héritage (Publications de l’Université Saint-Étienne, 2019).
Françoise Ged is an architect and the head of the Observatoire de l’Architecture de la Chine Contemporaine at the Cité de l’Architecture & du Patrimoine, a major public cultural facilities in France. She also teaches at Inalco, IAE-Nantes and at EHESS, and she is an associate researcher at the Centre Chine Corée Japon (EHESS-CNRS). She has published a monograph entitled Shanghai, l’ordinaire et l’exceptionnel (Buchet-Chastel, 2014) and has coedited two collective volumes: Shanghai arrondissement Xuhui – portrait en marche, soixante regards croisés (Cité de l’architecture & du patrimoine/WHITRAP and Université Tongji, 2015) and Chine, Construire l’héritage (Publications de l’Université Saint-Étienne, 2019).

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