« Gustave Flaubert (Souvenirs littéraires,
par M. Maxime Du Camp) »
Texte intégral

Crédits : Domaine public
Depuis L’Éducation sentimentale, Pontmartin a entouré d’un grand silence l’œuvre de Flaubert : pas de compte rendu de La Tentation de saint Antoine, ni des Trois contes, ni de Bouvard et Pécuchet. L’article de 1881 est une seconde mise à mort du défunt. Comme Barbey d’Aurevilly, Pontmartin tient que de Madame Bovary à Bouvard et Pécuchet tout aura été de mal en pis. Les Souvenirs littéraires de Maxime Du Camp, qui sont en train de paraître dans la Revue des Deux Mondes, sont le prétexte à cette exécution, qui s’en prend à l’homme (« un homme que je n’ai jamais connu »), grâce aux confidences de l’ami Maxime (mais ami, l’était-il ?). Et de railler l’anticléricalisme primaire de Flaubert, le pataud des salons. Plus de lecture politique à présent (il y a beau temps que les espoirs de fusion et de restauration sont derrière Pontmartin), mais presque ironiquement, très flaubertiennement, une explication physiologique du caractère du romancier, d’où découle son esthétique : épileptique, il ne pouvait que produire une œuvre décousue, sans unité.
✼ ✼ ✼
- 1 Allusion à un vers de Boileau : « Aimez-vous la muscade ? On en a mis partout » (Satire III, vers 1 (...)
« Aimez-vous le Flaubert ? On en a mis partout1… »
- 2 Du 20 septembre 1880 au 22 septembre 1881, Zola avait écrit pour le Figaro, journal conservateur de (...)
- 3 Il venait d’être élu en 1880.
- 4 Les Souvenirs littéraires ont été prépubliés dans la Revue des Deux Mondes du 1er juillet 1880 au 1 (...)
- 5 Par l’italique votre, Pontmartin prend acte à regret du jugement de la postérité qui place haut Bal (...)
- 6 Hercule de Serre (1776-1824) : garde des Sceaux de Louis XVIII, royaliste libéral, il s’opposa au p (...)
- 7 Thomas-Robert Bugeaud (1784-1849) : son nom reste lié à la violente « pacification de l’Algérie » d (...)
- 8 Sainte-Beuve rendit compte de Madame Bovary comme de Fanny de Feydeau (Le Moniteur, 14 juin 1858).
- 9 Quand Flaubert séjournait à Paris, il fréquentait en effet le salon de la princesse Mathilde comme (...)
- 10 « Une pointe d’imagination sadique », avait dit Sainte-Beuve dans son deuxième article sur Salammbô(...)
- 11 Les Convulsions de Paris (1879-1880), relation anti-communarde de cette période, ne firent pas peu (...)
1À peine M. Zola vient-il de terminer dans le Figaro, à la satisfaction générale, son lourd volontariat d’un an2, où nous avions appris que, si Gustave Flaubert avait pu assister à son enterrement, il aurait été furieux d’y voir un prêtre, et que, si la France est humiliée au-dedans et au dehors, c’est parce qu’elle a négligé de regarder la publication de Bouvard et Pécuchet comme l’événement de la saison ; voici M. Maxime Du Camp, membre de l’Académie Française3, qui consacre à l’auteur de Salammbô toute une partie de ses Souvenirs littéraires4. Loin de moi l’idée de confondre les deux panégyristes ! M. Émile Zola est un systématique, un chef d’école, un messie, à qui il plaît d’avoir eu un précurseur. M. Maxime Du Camp est un ami sincère et fidèle, dont le seul tort est de s’exagérer la valeur de l’ami qu’il regrette. Quand il écrit, par exemple : « j’ai admiré Flaubert passionnément ; j’aimais sa gloire ; elle suffisait à mon ambition ; les applaudissements qui accueillaient ses livres ont été une des plus fortes jouissances de ma vie », on est tenté de lui répondre : rien de plus touchant et de plus honorable que ce sentiment. Mais voyons ! La gloire ? Le mot est bien fort. Si on la mérite pour avoir écrit un roman remarquable et discutable, au milieu de cinq ou six productions avortées et illisibles, quel mot inventeriez-vous, - sans sortir de notre siècle, - pour Chateaubriand, pour lord Byron, pour Walter Scott, pour Goethe, pour Lamartine, pour Victor Hugo, pour Alfred de Musset, pour Alexandre Dumas, pour votre Balzac5, pour Cousin, pour Guizot, pour Villemain, pour Lacordaire, pour Montalembert, et, dans d’autres cadres, pour Ingres et Eugène Delacroix, pour Meyerbeer et Rossini, pour Cuvier et Humboldt, pour le comte de Serre et Berryer6, pour Bugeaud et Lamoricière7 ? Les applaudissements qui accueillaient ses livres ! voilà un pluriel fort singulier. Sauf Madame Bovary, qui a dû à des circonstances particulières un succès sui generis, je ne vois plus que des chutes dans le répertoire, d’ailleurs assez pauvre, de Gustave Flaubert ; car je ne pense pas que l’on regarde comme un applaudissement de bon aloi, l’espèce d’accès de fièvre, de curiosité et de surprise, qui fit à Salammbô une célébrité préventive et ne tarda pas à s’absorber dans une sensation de malaise et d’insupportable ennui. Là-dessus, encore une fois, le mieux est de s’en rapporter à Sainte-Beuve, ami de l’auteur, parrain de Madame Bovary, patron quasi officiel de cette première crise de réalisme que personnifiaient MM. Flaubert et Feydeau8, très peu suspect de rigorisme, et sûr de rencontrer le soir Gustave Flaubert chez la princesse Mathilde9. Pour qui sait lire, l’article de Sainte-Beuve est plus terrible qu’un éreintement ; c’est une exécution. Placer un écrivain et un livre entre l’abbé Terrasson et le marquis de Sade10 ! Je ne crois pas qu’il puisse y avoir ni un arrêt plus meurtrier, ni un échafaud plus sanglant, ni un pilori plus cruel. En vérité, M. Maxime Du Camp est trop modeste ; quel est l’homme de talent et de cœur, quel Français dévoué à son pays, quel contemporain de nos misères et de nos hontes, décidé à n’écrire que dans un intérêt de patriotisme et de lutte pour la vérité, n’aimerait pas mieux compter dans ses états de service les beaux ouvrages sur Paris, les convulsions de Paris et les abominations de la Commune11, que la toilette de Salammbô, la casquette de Charles Bovary, l’opération stréphopodiste du valet d’écurie, et les recherches scientifiques de MM. Bouvard et Pécuchet ?
- 12 Prosper Mérimée, Lettres à une inconnue (1841-1870) : elles furent publiées après la mort de Mérimé (...)
- 13 Nous savons depuis que cette promesse ne fut que partiellement tenue. Voir les lettres subsistantes (...)
- 14 Lettre à Maxime Du Camp du 7 avril 1846. Le point d’interrogation, les points d’exclamation et les (...)
- 15 Texte exact : « celui-là non plus n’est pas tourmenté ».
- 16 Texte exact : « sa poussière ».
- 17 Texte exact : « à coup sûr ».
2L’amitié de M. Maxime Du Camp pour Gustave Flaubert est évidemment très franche et très vive. Est-elle bien adroite ou bien logique ? Je ne le crois pas. Son but, j’imagine, est de nous faire aimer et admirer son héros. Or, je remarque tout d’abord une inconséquence. M. Du Camp nous dit excellemment que la publication des Lettres de Mérimée à une inconnue12, - que l’on connaît trop, - leur ayant appris à quels abus de confiance on s’exposait en laissant subsister ces correspondances, grosses de trahisons posthumes, ils se décidèrent, Flaubert et lui, à brûler toutes leurs lettres13. Très bien ! mais alors, pourquoi attrister une partie de vos lecteurs, - la meilleure, la plus chrétienne, et, croyez-le bien, la plus riche en délicatesse d’esprit, de tact et de goût, - en reproduisant la lettre suivante, écrite par Gustave Flaubert après le baptême de sa nièce14 : « On dit que les gens religieux endurent mieux que nous les maux d’ici-bas ; mais l’homme convaincu de la grande harmonie (?) celui qui espère le néant de son corps, en même temps que son âme retournera dormir au sein du grand Tout pour animer peut-être le corps des panthères ou briller dans les étoiles, celui-là n’est pas tourmenté15. On a trop vanté le bonheur mystique. Cléopâtre est morte aussi sereine que saint François. (!) Je crois que le dogme d’une vie future a été inventé par la peur de la mort ou l’envie de lui rattraper quelque chose. – C’est hier que l’on a baptisé ma nièce. L’enfant, moi, les assistants, le curé lui-même, qui venait de dîner et était empourpré, ne comprenaient pas plus l’un que l’autre ce qu’ils faisaient. En contemplant tous ces symboles insignifiants pour nous, je me faisais l’effet d’assister à quelque cérémonie d’une religion lointaine, exhumée de la poussière16… Le prêtre marmottait au galop un latin qu’il n’entendait pas (!). Nous autres, nous n’écoutions pas, l’enfant tenait sa petite tête nue sous l’eau qu’on lui versait, le cierge brûlait, et le bedeau répondait : Amen ! – Ce qu’il y avait de plus intelligent dans tout cela17, c’étaient les pierres qui avaient autrefois compris tout cela, et qui peut-être en avaient retenu quelque chose… »
- 18 Un an après les Lettres à une inconnue, Michel Lévy avait publié les Lettres à une autre inconnue e (...)
- 19 Autre publication posthume : Jules Troubat avait édité les lettres de Sainte-Beuve à la princesse M (...)
- 20 Monsieur Prudhomme est un personnage reparaissant dans l’œuvre d’Henri Monnier. Il apparaît pour la (...)
3Mieux vaudrait un sage ennemi ! Assurément, il n’y a rien, ni dans les Lettres de Mérimée à ses deux inconnues ou à Panizzi18, ni dans celles de Sainte-Beuve à la Princesse19, d’aussi compromettant que cette demi-page. On se demande quelles sortes de prêtres fréquentait ou imaginait ce malheureux Flaubert. En voilà un qui est empourpré et congestionné après son dîner, et qui ne comprend pas le latin des prières de l’Église, moins élégant, je l’avoue, que celui de Cicéron, mais encore plus clair. Dans Madame Bovary, il nous avait montré le curé Bournisien, mangeant du jambon, du fromage et de la brioche, près du cercueil de la pauvre Emma, avant d’aller dire la messe. Et notez ce détail bizarre ! Lorsque le même M. Flaubert a voulu décrire, après Henri Monnier, et tout en restant fort inférieur, une variété du genre Prudhomme20, un bourgeois ridicule, prétentieux et imbécile, - M. Homais, - par quel trait caractéristique nous fait-il reconnaître cette bêtise absolue ? Par des poses de Voltairien et de libre-penseur, par une déclamation à jet continu contre les prêtres, le clergé, l’Église et les sacrements.
- 21 C’est dans la livraison de la Revue des Deux Mondes du 15 septembre 1881 : « Cette maladie a brisé (...)
- 22 Philippe de Granlieu (1826-1904) : nom de plume de Léon Lavedan. Il écrivit de nombreux articles da (...)
4Nous qui représentons, à l’égard de Gustave Flaubert, la masse des indifférents et des neutres, nous n’aurions jamais su qu’il était épileptique, si M. Maxime Du Camp ne nous l’apprenait21. En effet, comment appeler d’un autre nom – « ce mal implacable qui l’avait en quelque sorte immobilisé, - le mal sacré (alias le haut mal) la grande névrose, celle que Boërhaave a appelée le tremblement de terre de l’homme » ? Il était difficile de désigner plus clairement cette épouvantable maladie. Tout récemment, dans un de ses plus beaux articles, M. Ph de Grandlieu, rendant hommage à l’œuvre admirable, à l’œuvre si profondément chrétienne de M. de Larnage (La Teppe)22, a dépeint en maître tout ce que l’épilepsie a de mystérieux, d’effrayant et de tragique. « On peut dire que les épileptiques sont les lépreux du dix-neuvième siècle, qui ne fait pas pour eux ce que le moyen âge faisait pour les siens. L’invincible répugnance qu’ils inspirent a triomphé, jusqu’à ces dernières années, du dévouement de la charité, comme elle triomphe encore trop souvent des affections mêmes de la famille. » - Pour moi, c’est seulement au point de vue de la critique littéraire que je veux considérer ce cas pathologique. Il suffit à m’expliquer le défaut complet d’équilibre, - que dis-je ? – le chaos, installé en permanence dans le cerveau de Gustave Flaubert. C’est dans les pages amicales de M. Du Camp que je cueille toutes mes preuves. L’incohérence, la perpétuelle solution de continuité, tel était le signe distinctif de cette intelligence puissante, mais fêlée, que je comparerais volontiers, soit à un chêne foudroyé, dont on ne peut plus apprécier la hauteur, et dont on regarde séparément les racines, le tronc, les branches et le feuillage dispersés, soit à un vaste édifice démoli, qui nous laisse voir, dans un pittoresque désordre, à droite, ses voûtes croulantes, à gauche, son escalier en ruines, là-bas, ses murs effrités, pendant que les plantes parasites s’emparent de ses décombres.
- 23 Du Camp rapporte ce propos de Bouilhet : « Il y a une malédiction sur lui ; c’est un poète lyrique (...)
- 24 Le peintre Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) adorait jouer du violon et préférait, dit-on, (...)
- 25 Les Lettres d’un voyageur, qui relatent notamment « le drame de Venise » entre Musset et Sand, sont (...)
- 26 Sans doute par référence à Béatrice (parfois nommée Béatrix), la muse du Dante. Certes, il y a le r (...)
5Bornons-nous à quelques exemples : Flaubert et ses amis haussaient les épaules, quand nous disions de lui, nous autres philistins, qu’il était un réaliste, un naturaliste, un anatomiste ; « Flaubert, ajoute M. Maxime Du Camp, était un lyrique23. » - Permettez ! d’intention et d’aspiration peut-être ; mais de fait ? Lyrique, comme les belles pécheresses qui vous disent avec sang-froid que leur vraie vocation était de rester honnêtes femmes, comme M. Ingres qui préférait à sa peinture son talent de violoniste24. Le lyrisme, si nous ne nous trompons, - et c’est pour cela qu’on dit aussi le souffle lyrique, - est le don d’élever à soi la réalité, de lui prêter des ailes et de l’emporter jusqu’aux cimes dans un rayon de soleil et de poésie. En langue plus vulgaire, c’est la faculté de mettre en haut ce qui est en bas. Pas n’est besoin d’écrire en vers pour être lyrique. Il y a beaucoup de lyrisme dans les romans de la jeunesse de George Sand, et surtout dans les Lettres d’un voyageur25. Exemple : deux amants ne peuvent plus se sentir. La vie en commun n’est plus tenable. Là où ils croyaient semer d’immortelles tendresses, ils récoltent des taquineries, des bourrasques, des rebuffades, des coups d’épingles. Ils ont passé de l’extase aux compliments, des compliments à l’aigre-doux, de l’aigre-doux aux invectives. Si la Béatrix26 désabusée disait platement ce qu’elle a sur le cœur, voici le texte approximatif : « J’ai de vous par-dessus les yeux, et vous avez de moi par-dessus la tête. Je vous suis insupportable, et vous me prenez sur les nerfs. L’incident le plus ordinaire amène entre nous des scènes dont j’ai honte. Nous avions cru, vous que le roman, moi que la poésie nous ouvraient des horizons infinis de passion et d’amour. Nous nous sommes trompés. Séparons-nous à l’amiable pour ne pas nous avilir par de grossières injures. Quittons-nous pour ne pas nous battre. »
- 27 C’est dans la première des Lettres d’un voyageur, datée de Venise, 1er mai 1834.
6Voilà la vérité vraie. Maintenant, le souffle lyrique métamorphose cette vulgaire rupture, et nous avons la fameuse invocation : « Tu jetais pêle-mêle dans l’abîme toutes les pierres précieuses de la couronne que Dieu t’avait mise au front ; la force, la beauté, le génie, et jusqu’à l’innocence de ton âge, que tu voulus fouler aux pieds, enfant superbe !... Quel amour de la destruction brûlait donc en toi ? Quelle haine avais-tu contre le ciel, pour dédaigner ainsi ses dons les plus magnifiques ? Est-ce que l’esprit de Dieu était passé devant toi sous des traits trop sévères ? L’ange de la poésie qui rayonne à sa droite, s’était penché sur ton berceau pour te baiser au front, etc…27 ! » page magique en 1834, et encore fort belle en 1881. Les femmes égarées sont souvent des lyriques sans le savoir. J’en ai connues qui, éprises d’un sot ou d’un goujat, le transformaient en héros de roman.
- 28 Zola fait de L’Éducation sentimentale le parangon du roman naturaliste dans une étude sur Flaubert (...)
- 29 Lovelace : personnage du roman de Samuel Richardson, Clarisse Harlowe, devenu par antonomase le typ (...)
- 30 « s’effiloquait », écrit Flaubert (Madame Bovary, III, 5)
7Eh bien ! le procédé de Gustave Flaubert est diamétralement contraire, et c’est pour cela que l’école littéraire, née du fumier démocratique, le choisit pour ancêtre28. Non seulement il ignore les sommets de l’idéal ; mais il abaisse ce qui est à mi-côte, et il trouve moyen de faire tomber plus bas encore ce qui est en bas. S’il rencontre un curé, il en fait une machine à patenôtres, marmottant du mauvais latin sans le comprendre. Si un octogénaire, gentilhomme d’antique race, il en fait un goutteux et un gâteux, jadis l’amant, entre Coigny et Lauzun, de la plus infortunée et de la plus calomniée des Reines ; si une jolie femme, une sorte d’hystérique, guidée par des instincts et non par des sentiments. Un médecin de campagne devient un idiot ; un conseiller de préfecture (je ne les défends pas) nous est présenté comme un crétin ; un lovelace de province29 n’est que le plus vicieux et le plus ignoble des libertins. Deux amis se retrouvent après avoir traversé les mécomptes de la passion ; ils conviennent que ce qu’il y a eu de meilleur dans leurs souvenirs de jeunesse, c’est la soirée qu’ils sont allés passer dans un mauvais lieu. Un général carthaginois est pourri d’ulcères, de plaies purulentes et de pustules qui doivent furieusement le gêner pour livrer bataille. Une opération chirurgicale sert de prétexte à six pages de détails techniques qui feraient fuir le plus intrépide carabin. Un mendiant n'a pas assez de ses misères. Il faut encore qu’il s’embellisse de chair effilochée30, d’un liquide figé en gale verte, et de narines noires, respirant convulsivement ; ainsi de suite. Si c’est là du lyrisme, j’engage M. Maxime Du Camp à prier ses collègues de recommencer leur dictionnaire.
- 31 Pigault-Lebrun (1753-1835) : son nom s’associe au roman gai (fondé sur un ton enjoué, des péripétie (...)
- 32 Deux œuvres de Chateaubriand : René (1802), Les Martyrs (1809) ; deux d’Edgar Quinet : Ahasvérus (1 (...)
- 33 Paul de Kock (1793-1871) : il succéda à Pigault-Lebrun comme auteur à succès dans le genre du roman (...)
- 34 Louis Belmontet (1798-1879) : poète et homme politique. Là s’arrête la ressemblance de ce bonaparti (...)
8Et dans les admirations de Gustave Flaubert, quel décousu ! quel gâchis ! ses trois idoles littéraires sont Chateaubriand ; - très bien ! – Edgard Quinet ; soit ! – Et… Pigault-Lebrun31 ! c’est-à-dire ce qu’il y a eu de plus grossier dans la gaudriole, de plus plat dans la drôlerie et de plus niais dans le sentiment ! Il me suffit de l’amalgame de ces trois noms pour deviner ce qui pouvait sortir de ce fouillis où s’enchevêtraient René, Ahasvérus, L’Enfant du carnaval, L’Enchanteur Merlin, Les Martyrs et Mon oncle Thomas32. – Pigault-Lebrun, qui est à Paul de Kock33 ce que Belmontet34 est à Victor Hugo !
- 35 L’histoire littéraire a fait de cette date le crépuscule du romantisme : le drame historique de Hug (...)
- 36 Claudien (circa 370-404) : considéré comme l’un des derniers grands poètes de la tradition classiqu (...)
- 37 Autre signe du retour en faveur de l’esthétique classique : mademoiselle Rachel (1821-1858) est une (...)
- 38 Deux recueils de poésie lyrique de Victor Hugo, le premier de 1831, le second de 1837.
- 39 Émile Augier (1820-1889), petit-fils de Pigault-Lebrun, dramaturge décrivant les milieux bourgeois (...)
- 40 Madame Dorval (1798-1849) : c’est elle qui créa le rôle de Lucrèce dans la pièce de Ponsard.
- 41 Dans les Mémoires d’outre-tombe, Chateaubriand raconte « les deux années de délire » passées au châ (...)
9Victor Hugo ! En 1843, son astre avait singulièrement pâli35 ; il était impopulaire, maltraité par la critique qui le comparait à Claudien36, abandonné par le public, victime d’une réaction passionnée qui s’emparait de tous les prétextes ; les succès de Mlle Rachel37, l’arrivée de Ponsard à Paris, l’explosion triomphale de la tragédie de Lucrèce, qui fut une des erreurs de cette époque. C’était le cas pour un lyrique, de s’attacher plus que jamais au poète des Feuilles d’automne et des Voix intérieures38, de protester contre l’engouement passager des journaux et des salons, de préférer Les Burgraves, malgré leur échec, à Lucrèce, malgré sa vogue. Non ! Flaubert admire Lucrèce ; puis son admiration émigre vers Émile Augier39. Encore une fois, il est difficile de se reconnaître dans cette confusion, d’imaginer comment Gustave Flaubert, plus tard, a pu s’y prendre pour avoir des idées à lui, bien à lui, et faire, avec ces idées, des œuvres. Et, au milieu de ces contradictions, de ces inconsistances, que d’enfantillages ! En lisant telle ou telle page de son panégyriste, je crois entendre son gros rire, ouïr ses lourdes imitations de Mme Dorval40 et des acteurs de ce temps-là, le voir ouvrir sa large bouche pour s’écrier : « C’est énorme ! » comme il aurait dit vingt ans plus tard : « C’est épatant ! » – « Il en était insupportable », écrit Maxime Du Camp. Je sais bien que sous une plume amie, le mot est sans conséquence ; mais il m’explique pourquoi un des plus élégants habitués de Compiègne et du salon de la princesse Mathilde disait de Flaubert : « C’est un lourdaud ! » – Ici un dernier détail pour compléter ma pensée. Un lourdaud, homme d’imagination et de talent, peut parfaitement admirer Chateaubriand, ressentir une émotion profonde en visitant le château de Combourg, évoquer l’ombre plaintive de Lucile ou d’Amélie ; parmi ces Souvenirs littéraires de M. Maxime Du Camp, il n’en est pas de plus intéressant que cet épisode des deux amis en Bretagne41. Seulement, il ajoute : « Nous eûmes moins d’enthousiasme à Vitré, et, après une visite aux Rochers de Mme de Sévigné… », rien de plus. Pour Chateaubriand, une adoration expansive, une nuit d’ardente insomnie. Pour Mme de Sévigné, un laconisme glacial. C’est une bien légère nuance, et pourtant je la crois significative. Non, le délicieux génie de Mme de Sévigné ne disait rien, ne pouvait rien dire à l’auteur de Salammbô, de Madame Bovary et de Bouvard et Pécuchet.
- 42 Maupassant venait de publier « Gustave Flaubert dans sa vie intime », La Nouvelle Revue, 1er janvie (...)
- 43 Zola, Maupassant, Huysmans, Henry Céard, Léon Hennique, Paul Alexis, Les Soirées de Médan, recueil (...)
10On traitera peut-être d’acharnement et d’oiseuse redite mon insistance aux dépens d’un homme que je n’ai jamais connu, et qui devrait avoir des qualités sérieuses, puisqu’il a inspiré de si solides amitiés. C’est qu’il y a ici autre chose qu’une distribution exagérée de louanges et d’hommages ; un défaut de proportion entre la valeur réelle d’un écrivain et l’espèce de culte prodigué à sa mémoire42. Il y a le désir évident, – et je ne voudrais pas que M. Maxime Du Camp s’en fît le complice, – de glorifier Gustave Flaubert, non pas parce qu’il a écrit un roman remarquable, mais parce qu’il peut servir d’anneau intermédiaire entre Balzac, – qui renierait ses prétendus héritiers, – et l’école naturaliste, pressée de recueillir l’héritage ; parce que, si on l’admire, il n’y a aucune raison pour ne pas admirer Les Rougon-Macquart et Les Soirées de Médan43, et surtout, parce que sa littérature, toute de découragement, de négation, de lassitude et de torpeur matérialiste, est de celles qui formulent et accréditent l’abaissement profond de notre niveau moral, intellectuel, littéraire et social.
- 44 Gustave Vapereau (1819-1906), Dictionnaire universel des contemporains (tenu à jour et réédité de 1 (...)
- 45 Deux romanciers à succès de la Monarchie de Juillet : Frédéric Soulié (1800-1847), connu en particu (...)
- 46 Henry Mürger (1822-1861), célèbre pour ses Scènes de la vie de bohème (1847-1849).
- 47 Drame en prose créé à l’Ambigu-Comique le 14 octobre 1846.
- 48 Jules Sandeau (1811-1883), Mademoiselle de la Seiglière, comédie en prose de 1851 ; Le Gendre de M. (...)
- 49 Octave Feuillet (1821-1890), Montjoye, comédie de 1864 ; Le Sphinx et Julie, deux drames, respectiv (...)
- 50 François le champi : en 1849, George Sand adapte au théâtre son roman champêtre paru l’année précéd (...)
- 51 Pièce écrite par Balzac en 1840 et montée après sa mort en 1851.
- 52 Delphine de Girardin (1804-1855), La Joie fait peur et Le Chapeau d’un horloger, comédies de 1864.
- 53 Four mémorable de Flaubert, cette comédie eut quatre représentations en 1874.
11Quant au fond de la question, aux preuves de l’énorme rabais que l’on doit faire en lisant les panégyristes de Gustave Flaubert, elles surabondent. On parle de sa mort prématurée, du vide qu’il a laissé dans la littérature contemporaine. Certes, j’aurais voulu qu’il vécût aussi longtemps que Mathusalem ; mais d’abord, si j’en crois Vapereau44, il touchait, lorsqu’il est mort, à la soixantaine. Il a donc vécu sept ou huit ans de plus que Balzac, que Frédéric Soulié, que Charles de Bernard45 ; douze ou quinze ans de plus qu’Alfred de Musset, Henry Mürger46 et Baudelaire. En outre, sa décadence a commencé dès le lendemain de Madame Bovary (1857), et a fini par une vraie débâcle pendant les dernières années. Mais ce qui me semble le plus significatif, ce qui assigne à Gustave Flaubert un rang inférieur, c’est de l’aveu même de ses amis, son inaptitude pour le théâtre, c’est la pierre de touche. Il met l’auteur en contact direct avec le public, et si le public résiste ou demeure froid, c’est que l’auteur ne sait ni faire pleurer, ni faire rire, c’est que par la nature de son talent, il se condamne à des conditions d’isolement. Presque tous les romanciers célèbres ont été invinciblement amenés à s’essayer dans la comédie ou le drame, et ont plus ou moins réussi : sans parler d’Alexandre Dumas chez qui le génie de conteur et d’auteur dramatique, est pour ainsi dire identique, Frédéric Soulié a fait La Closerie des Genêts47 ; Jules Sandeau Mademoiselle de la Seiglière, et, en collaboration, Le Gendre de M. Poirier48 ; Octave Feuillet, Montjoye, Julie et Le Sphinx49 ; George Sand François le champi et Le Marquis de Villemer50 ; Balzac, après bien des essais désastreux, a fait Mercadet51 ; Mme de Girardin, La Joie fait peur et Le Chapeau d’un horloger52 ; Gustave Flaubert Le Candidat53 !!!
12[…]
(La fin de l’article ne concerne plus Flaubert)
Notes
1 Allusion à un vers de Boileau : « Aimez-vous la muscade ? On en a mis partout » (Satire III, vers 119).
2 Du 20 septembre 1880 au 22 septembre 1881, Zola avait écrit pour le Figaro, journal conservateur de tendance monarchiste, une série de chroniques littéraires et de mœurs, réunies ensuite sous le titre Une campagne. Pontmartin passe sous silence qu’un de ces articles était une diatribe concernant sa piètre lucidité de critique : « Monsieur le comte », 27 décembre 1880. Voir ma notice sur Pontmartin.
3 Il venait d’être élu en 1880.
4 Les Souvenirs littéraires ont été prépubliés dans la Revue des Deux Mondes du 1er juillet 1880 au 15 octobre 1882.
5 Par l’italique votre, Pontmartin prend acte à regret du jugement de la postérité qui place haut Balzac.
6 Hercule de Serre (1776-1824) : garde des Sceaux de Louis XVIII, royaliste libéral, il s’opposa au parti ultra. Il était renommé pour ses talents d’orateur, comme Pierre-Louis Berryer (1790-1868), figure du parti légitimiste qui après le coup d’État du 2 décembre 1851 œuvra pour la Fusion sous la bannière du comte de Chambord.
7 Thomas-Robert Bugeaud (1784-1849) : son nom reste lié à la violente « pacification de l’Algérie » dans les années 1840. Le général Lamoricière (1808-1865) y donna également la main et participa en outre à la répression des journées de juin.
8 Sainte-Beuve rendit compte de Madame Bovary comme de Fanny de Feydeau (Le Moniteur, 14 juin 1858).
9 Quand Flaubert séjournait à Paris, il fréquentait en effet le salon de la princesse Mathilde comme Ernest Feydeau et Sainte-Beuve.
10 « Une pointe d’imagination sadique », avait dit Sainte-Beuve dans son deuxième article sur Salammbô. Quant à l’abbé Terrasson (1670-1750), son projet en écrivant Séthos (1731) ressemble effectivement à celui de Flaubert, par son érudition frelatée : cette œuvre fictive se présente comme traduite d’un manuscrit grec qui s’appuie sur des sources égyptiennes. Sainte-Beuve fait le rapprochement dans son troisième article sur Salammbô.
11 Les Convulsions de Paris (1879-1880), relation anti-communarde de cette période, ne firent pas peu pour l’élection de Du Camp à l’Académie française.
12 Prosper Mérimée, Lettres à une inconnue (1841-1870) : elles furent publiées après la mort de Mérimée chez Michel Lévy en 1874. La curiosité du public fut aguichée par l’histoire de cette liaison entre Mérimée et une jeune femme française qui lui écrit sous le pseudonyme de Lady Algernon Seymour.
13 Nous savons depuis que cette promesse ne fut que partiellement tenue. Voir les lettres subsistantes dans Yvan Leclerc éditeur, Gustave Flaubert-Alfred Le Poittevin. Gustave Flaubert-Maxime Du Camp. Correspondances, Flammarion, 2000.
14 Lettre à Maxime Du Camp du 7 avril 1846. Le point d’interrogation, les points d’exclamation et les italiques sont de Pontmartin qui avait l’ironie laconique.
15 Texte exact : « celui-là non plus n’est pas tourmenté ».
16 Texte exact : « sa poussière ».
17 Texte exact : « à coup sûr ».
18 Un an après les Lettres à une inconnue, Michel Lévy avait publié les Lettres à une autre inconnue en 1875. Quant aux Lettres à Panizzi (1850-1870), elles constituent un précieux témoignage d’un proche du couple impérial sur le Second Empire. Elles venaient d’être publiées chez Calmann-Lévy en 1881 par Louis Fagan.
19 Autre publication posthume : Jules Troubat avait édité les lettres de Sainte-Beuve à la princesse Mathilde en 1873 chez Michel Lévy.
20 Monsieur Prudhomme est un personnage reparaissant dans l’œuvre d’Henri Monnier. Il apparaît pour la première fois dans les Scènes populaires en 1830, où il incarne le type du bourgeois aux idées reçues.
21 C’est dans la livraison de la Revue des Deux Mondes du 15 septembre 1881 : « Cette maladie a brisé sa vie, elle l’a rendu solitaire et sauvage », écrit Du Camp qui dit encore : « sans le mal nerveux dont il fut saisi au début même de sa jeunesse, il eût été un homme de génie ». « Camaraderie ? », demandera ironiquement Maupassant dans Le Gaulois, 25 octobre 1881.
22 Philippe de Granlieu (1826-1904) : nom de plume de Léon Lavedan. Il écrivit de nombreux articles dans Le Figaro. Le comte de Larnage créa la Teppe en 1856. Ce centre médical, le premier en Europe, était entièrement dédié aux malades épileptiques.
23 Du Camp rapporte ce propos de Bouilhet : « Il y a une malédiction sur lui ; c’est un poète lyrique qui ne peut pas faire de vers. »
24 Le peintre Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) adorait jouer du violon et préférait, dit-on, qu’on le complimentât sur son talent de musicien plutôt que sur ses tableaux.
25 Les Lettres d’un voyageur, qui relatent notamment « le drame de Venise » entre Musset et Sand, sont parues en 1837.
26 Sans doute par référence à Béatrice (parfois nommée Béatrix), la muse du Dante. Certes, il y a le roman de Balzac, Béatrix (1839), mais les amateurs de clés reconnaissaient George Sand dans le personnage de Félicité des Touches, non dans Béatrix identifiée à Marie d’Agoult.
27 C’est dans la première des Lettres d’un voyageur, datée de Venise, 1er mai 1834.
28 Zola fait de L’Éducation sentimentale le parangon du roman naturaliste dans une étude sur Flaubert d’abord parue dans Le Messager de l’Europe et reprise en cette année 1881 dans Les Romanciers naturalistes.
29 Lovelace : personnage du roman de Samuel Richardson, Clarisse Harlowe, devenu par antonomase le type du séducteur libertin.
30 « s’effiloquait », écrit Flaubert (Madame Bovary, III, 5)
31 Pigault-Lebrun (1753-1835) : son nom s’associe au roman gai (fondé sur un ton enjoué, des péripéties incessantes, avec des personnages bourgeois ou populaires).
32 Deux œuvres de Chateaubriand : René (1802), Les Martyrs (1809) ; deux d’Edgar Quinet : Ahasvérus (1834) et Merlin l’enchanteur (1860) ; et deux de Pigault-Lebrun : L’Enfant du carnaval (1792) et Mon oncle Thomas (1799).
33 Paul de Kock (1793-1871) : il succéda à Pigault-Lebrun comme auteur à succès dans le genre du roman gai.
34 Louis Belmontet (1798-1879) : poète et homme politique. Là s’arrête la ressemblance de ce bonapartiste avec Victor Hugo.
35 L’histoire littéraire a fait de cette date le crépuscule du romantisme : le drame historique de Hugo, Les Burgraves, chute, pendant que peu après François Ponsard (1814-1867) triomphe à l’Odéon avec sa tragédie en vers Lucrèce.
36 Claudien (circa 370-404) : considéré comme l’un des derniers grands poètes de la tradition classique dans le Bas Empire.
37 Autre signe du retour en faveur de l’esthétique classique : mademoiselle Rachel (1821-1858) est une grande tragédienne célébrée dans ses interprétations des héroïnes de Corneille, Racine ou Voltaire.
38 Deux recueils de poésie lyrique de Victor Hugo, le premier de 1831, le second de 1837.
39 Émile Augier (1820-1889), petit-fils de Pigault-Lebrun, dramaturge décrivant les milieux bourgeois sous Louis-Philippe, puis sous Napoléon III. Flaubert en parle assez souvent dans ses lettres, pas toujours en bonne part (conformément à son mépris du genre théâtral, à ses yeux devenu au XIXe siècle un genre lucratif sans souci de l’art).
40 Madame Dorval (1798-1849) : c’est elle qui créa le rôle de Lucrèce dans la pièce de Ponsard.
41 Dans les Mémoires d’outre-tombe, Chateaubriand raconte « les deux années de délire » passées au château de Combourg avec sa sœur Lucile entre 16 et 18 ans. L’histoire de René et de sa sœur Amélie (René, 1802) apparaît nourrie de cet élément autobiographique. Dans ses Souvenirs littéraires, Du Camp écrit à propos de la visite de Combourg : « Flaubert avait les yeux humides et appuya la main sur la table, comme s’il eût voulu saisir quelque chose de ce grand esprit. » Deux éditions de Par les champs et par les grèves vont bientôt paraître en 1885 et 1886.
42 Maupassant venait de publier « Gustave Flaubert dans sa vie intime », La Nouvelle Revue, 1er janvier 1881. L’article nécrologique de Zola (« Mes souvenirs littéraires sur Gustave Flaubert ») était quant à lui paru dans Le Figaro du 11 décembre 1880.
43 Zola, Maupassant, Huysmans, Henry Céard, Léon Hennique, Paul Alexis, Les Soirées de Médan, recueil de six nouvelles sur la guerre de 1870, publié le 17 avril 1880.
44 Gustave Vapereau (1819-1906), Dictionnaire universel des contemporains (tenu à jour et réédité de 1858 à 1895).
45 Deux romanciers à succès de la Monarchie de Juillet : Frédéric Soulié (1800-1847), connu en particulier pour les Mémoires du diable (1837-1838) ; Charles de Bernard (1804-1850), ami de Balzac.
46 Henry Mürger (1822-1861), célèbre pour ses Scènes de la vie de bohème (1847-1849).
47 Drame en prose créé à l’Ambigu-Comique le 14 octobre 1846.
48 Jules Sandeau (1811-1883), Mademoiselle de la Seiglière, comédie en prose de 1851 ; Le Gendre de M. Poirier, écrit en collaboration avec Émile Augier, 1854.
49 Octave Feuillet (1821-1890), Montjoye, comédie de 1864 ; Le Sphinx et Julie, deux drames, respectivement de 1875 et de 1877.
50 François le champi : en 1849, George Sand adapte au théâtre son roman champêtre paru l’année précédente. Le Marquis de Villemer : le roman de 1860 est transposé en une comédie par Sand en 1864.
51 Pièce écrite par Balzac en 1840 et montée après sa mort en 1851.
52 Delphine de Girardin (1804-1855), La Joie fait peur et Le Chapeau d’un horloger, comédies de 1864.
53 Four mémorable de Flaubert, cette comédie eut quatre représentations en 1874.
Haut de pagePour citer cet article
Référence électronique
Armand de Pontmartin, « « Gustave Flaubert (Souvenirs littéraires,
par M. Maxime Du Camp) » », Flaubert [En ligne], 28 | 2022, mis en ligne le 12 décembre 2022, consulté le 09 juin 2023. URL : http://journals.openedition.org/flaubert/4597 ; DOI : https://doi.org/10.4000/flaubert.4597
Droits d’auteur
Creative Commons - Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International - CC BY-NC-ND 4.0
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/
Haut de page