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Les stations thermales secondaires en France aux XIXe et XXe siècles. Une autre histoire du thermalisme ?
• Partie 1 - Un modèle, des modèles ? Développement et formes architecturales dans le bassin midi-pyrénéen

Dans l’ombre du prestige. Établissements de bains isolés et micro-stations thermales des Pyrénées occidentales

A la sombra del prestigio. Balnearios aislados y micro-estaciones termales en el Pirineo occidental
In the Shadow of Prestige. Isolated Bath Houses and Micro-Spa Resorts in the Western Pyrenees
Viviane Delpech

Résumés

Aux portes des stations thermales prestigieuses des Pyrénées occidentales, un réseau de sources curatives plus modestement exploitées accueille la population locale depuis la protohistoire. À compter de la Renaissance, au gré des évolutions de l’industrie thermale, ces sites se sont progressivement dotés d’aménagements balnéaires dans le sillage des stations majeures. Du corpus étudié (Camou, Fontaines d’Escot, Saint-Christau, Ogeu, Gan, Rébénacq, Bains de Secours, Beaucens) résulte une typologie architecturale scindée en deux catégories distinctes, les établissements isolés et les micro-stations thermales, mêlant architecture vernaculaire et tendances nationales (néoclassique, orientaliste, éclectique) avec plus ou moins d’emphase. Malgré leur modestie apparente au regard des fières villes d’eaux voisines, cette étude, faisant abstraction de l’amalgame entre thermalisme et élites, démontre le rôle prépondérant et intemporel des eaux curatives au sein de la communauté locale sur les plans médical, économique, social voire politique.

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Texte intégral

Introduction

  • 1 Dominique Jarrassé, Les thermes romantiques. Bains et villégiatures en France de 1800 à 1850, Auril (...)
  • 2 Lise Grenier (dir.), Le voyage aux Pyrénées ou la Route thermale, Paris, Institut Français d’Archit (...)
  • 3 Outre les dossiers d’inventaire relatifs à chaque site, voir Viviane Delpech, Stations thermales de (...)
  • 4 Dominique Jarrassé, op. cit., p. 23-96. Voir en outre les études menées dans le cadre du programme (...)

1Depuis la Renaissance, l’ouest des Pyrénées compte des stations thermales renommées, qui éclosent ou se renouvellent entre la Révolution et la Monarchie de Juillet1 et sont pour la plupart réunies à l’initiative de Napoléon III par la Route thermale à partir de 18592. Pour autant, ces célèbres villes d’eaux – Cambo-les-Bains, Eaux-Bonnes, Eaux-Chaudes, Bagnères-de-Bigorre, Luz-Saint-Sauveur, Cauterets, Barèges, entre autres – ne catalysent pas l’intégralité de l’activité du soin hydrominéral puisqu’existent, à leurs portes et dans l’ombre de leur prestige, une multitude d’établissements plus modiques, dont les sources furent souvent (re)découvertes à la fin du Moyen Âge3. Ceci étant établi, ces sites de moindre ampleur et de notoriété toute relative constituent-ils réellement le parent pauvre du thermalisme moderne ? Ils entretiennent en effet un rapport ambigu avec les stations triomphantes du xixe siècle, dont ils tirent profit – notamment en termes d’infrastructures de transport, de flux de visiteurs et de dynamique économique – autant qu’ils pâtissent de leur attractivité et de leur renommée écrasante. Au demeurant, ce constat occulte une réalité plus nuancée et complexe, où les eaux curatives constituent un héritage intergénérationnel local, accessible à tous, de par sa fonction médicale, voire spirituelle, fondamentale et intemporelle. Leur prise en compte implique dès lors de se départir de l’habituel et réducteur amalgame entre thermalisme et élites sociales, lequel mérite par ailleurs d’être révisé, également dans les grandes villes d’eaux, à l’aune des dispositions systématiquement mises en place à l’égard des indigents, des militaires et de la communauté locale dans les cahiers des charges d’exploitation de sources4.

  • 5 Le BRGM n’a toutefois consacré une étude spécifique qu’à Saint-Christau : P. Bérard, C. Mazurier, R (...)
  • 6 Geneviève Blanquefort, Ressources thermales méconnues ou oubliées des Pyrénées-Atlantiques, doctora (...)
  • 7 Éric Lefeuvre, « Saint-Christau », dans Lise Grenier (dir.), op. cit., p. 66-71.

2La présente étude portant sur le Béarn, la Bigorre et le Pays basque sort par conséquent des sentiers battus pour un territoire marqué par la notoriété de villes d’eaux majeures, l’objectif étant d’offrir une vision réévaluée et plus réaliste de l’histoire thermale. Sous un angle nouveau, elle se focalise ainsi sur une sélection de huit établissements de bains méconnus à l’échelle nationale mais témoignant d’un riche passé. D’ouest en est, ce propos s’appuie sur la source de Camou-Cihigue (province basque de Soule), les Fontaines d’Escot et Lurbe-Saint-Christau (vallée d’Aspe), Ogeu-les-Bains et Gan (piémont béarnais), Rébénacq et les Bains de Secours (vallée d’Ossau) ainsi que Beaucens (Bigorre). Si de nos jours ces sources sont connues du Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM)5, leurs aménagements n’ont fait l’objet que d’un recensement dans les Pyrénées-Atlantiques6 et de quelques focus essentiellement sur Saint-Christau7. Leur analyse, mise en perspective avec les stations majeures, fait émerger leur typologie architecturale, privilégiant tour à tour le vernaculaire, le régionalisme et la référence antique, mais aussi la chronologie et les spécificités de leur développement. Outre les enjeux historiques et artistiques, ces établissements isolés constellant le territoire, dont l’exégèse a d’autant plus de sens au sein d’une étude collective et comparative, soulèvent des questions d’ordre sociologique, économique voire politique. Car, en tant que propriétés souvent particulières recevant la population locale en ces terres à rayonnement international, ils se situent de tout temps à la croisée des intérêts privés et de l’intérêt général.

1. Un phénomène diachronique reflétant l’histoire longue du thermalisme

  • 8 Viviane Delpech, « Station thermale des Eaux-Bonnes », dossier n° IA64002567 et dossiers d’inventai (...)
  • 9 Objet classé au titre des Monuments historiques en 1957. Voir notice Palissy n° PM64000287 ainsi qu (...)

3Les établissements isolés des Pyrénées occidentales sont généralement bâtis à même les sources dont les vertus curatives sont connues depuis au moins la Protohistoire, comme l’attestent les matériaux archéologiques, alors que certaines stations majeures telles que les Eaux-Bonnes et les Eaux-Chaudes ne sont pas citées avant le Moyen Âge8. Hormis Bagnères-de-Bigorre et Cauterets, exploitées durant l’Empire romain, les sites de Saint-Christau à Lurbe et des Fontaines d’Escot à Sarrance sont les plus anciennement fréquentés de ce territoire. Entre autres objets significatifs, un buste en marbre de type aquitain méridional datant du Bas-Empire a été exhumé de la source des Arceaux à Saint-Christau9, tandis que des vestiges de baignoires vraisemblablement antiques subsistent aux Fontaines d’Escot, jouxtant par ailleurs la voie romaine vers le Somport. En ces deux lieux, l’utilisation des eaux curatives n’a jamais réellement cessé quand bien même il est difficile de la corroborer avec des traces écrites, souvent manquantes en ces temps reculés.

  • 10 Raoul Marque, Aperçus historiques sur l'antique station balnéaire de Saint-Christau (Basses-Pyréne (...)
  • 11 Arch. dép. Pyrénées-Atlantiques, E 306, Dénombrement général des maisons de la vicomté de Béarn, 1 (...)
  • 12 Viviane Delpech et Dénes Harai, « Les Fontaines d’Escot : naissance et devenir d’un établissement d (...)

4Néanmoins, certains sites isolés sont documentés dès le Moyen Âge. À Saint-Christau, Gaston IV de Béarn dit le Croisé fonde au tournant du xie siècle une commanderie qu’il offre au monastère de Sainte-Christine du Somport, alors puissant maître de cette zone des Pyrénées et de la vallée d’Aspe. C’est vers cette époque que la source des Arceaux semble redécouverte par un cagot10. Aux Bains de Secours, à Sévignacq-Meyracq, le recensement des maisons de Béarn ordonné par Gaston Phébus en 1385 signale les maisons Sallenave et Soucours sur les propriétés desquelles émergent les sources de Soucours (Secours) (Fig. 1)11. Aux Fontaines d’Escot, la paroi rocheuse dominant l’une des résurgences et le gave d’Aspe est ornée d’une sculpture rupestre inspirée de l’iconographie chrétienne primitive, probablement réalisée vers le xiie siècle12.

Fig. 1 : Bains de Secours, Sévignacq-Meyracq

Fig. 1 : Bains de Secours, Sévignacq-Meyracq

Cliché de 2019

© Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel – A. Barroche

  • 13 Ibid.
  • 14 Dénes Harai en propose une savante transcription en annexe de Viviane Delpech et Dénes Harai, art.  (...)
  • 15 Viviane Delpech, « Station thermale des Eaux-Chaudes », dossier n° IA64002571, base Gertrude, Régio (...)
  • 16 Viviane Delpech, « Établissement de bains Les Fontaines d’Ogeu », dossier n° IA64002734, Ibid.
  • 17 Viviane Delpech, « Station thermale de Saint-Christau », dossier n° IA64002723, Ibid.
  • 18 Philippe Mayoux, Le thermalisme à Bagnères-de-Bigorre, Bagnères-de-Bigorre, Société́ Ramond, 2000- (...)
  • 19 René Flurin, Histoire de Cauterets des origines à nos jours, s. l., Créer, 2006.

5Globalement, les sources isolées, à l’instar de celles des stations majeures, apparaissent dans les archives et commencent à être aménagées de façon significative à partir de la Renaissance. Les installations les plus conséquentes de ce corpus à cette époque sont commandées par Jean du Souler entre 1589 et 1591 aux Fontaines d’Escot, dont le gigantesque chantier lui coûte la considérable somme de 5000 francs bordelais13. Pour cet investissement servant le bien commun autant que ses propres intérêts, il obtient une reconnaissance officielle par lettres patentes de Catherine de Bourbon, princesse de Navarre, en 1591. Ce document rare pour ce type de site14, renseignant sur sa gestion pratique, financière et administrative, révèle que son cadre règlementaire s’inspire des Eaux-Chaudes, ainsi érigées en modèle d’exploitation thermale grâce aux séjours des cours de Navarre et d’Aragon depuis plusieurs siècles15. À la même époque, les Fontaines d’Ogeu, au nord du village éponyme, semblent fréquentées par Corisande d’Andouins, maîtresse d’Henri IV, laquelle en est probablement propriétaire16. Elles rivalisent alors avec Saint-Christau, aménagé vers 1640 par le frère naturel de son propriétaire, Arnaud de Lassalle, qui inaugure la commercialisation de ces eaux17. L’ensemble de ces aménagements liminaires survient en léger décalage avec les stations plus développées, comme Bagnères-de-Bigorre18 et Cauterets19, où des installations équivalentes sont observées dès le xiiie siècle, et même les Eaux-Chaudes, où la première bâtisse en maçonnerie est attestée en 1540.

  • 20 Théophile de Bordeu, Lettres sur les eaux minérales du Béarn adressées à Mme de Sorberio, 1746, Pau (...)
  • 21 BnF, GE FF-18595 (108), Carte générale de la France, n°108 (Pau), dir. C.-F. Cassini de Thury, 1778 (...)
  • 22 Théophile de Bordeu, op. cit.
  • 23 Viviane Delpech, « Station thermale de Saint-Christau », op. cit.
  • 24 Isabelle Rat, Les Bains du Broca à Gan, rapport de synthèse, UPPA, 2018 et « Bains du Broca ou Bain (...)
  • 25 Jeanne Valois, « La fontaine de Salut à Rébénacq », Revue de Pau et du Béarn, n°19, 1992, p. 24 (...)
  • 26 Viviane Delpech, « Bains de Secours ou de Soucours », dossier n° IA64002569, base Gertrude, Région (...)
  • 27 Viviane Delpech, « Établissement thermal et hôtel », dossier n° IA65007098, Patrimoines Occitanie, (...)
  • 28 Viviane Delpech, « Station thermale de Saint-Christau », op. cit.
  • 29 Dominique Jarrassé, op. cit., p. 23-96 
  • 30 Ibid., loc. cit. ; Jean-François Le Nail, « La politique et les montagnards… préhistoire de la Rout (...)

6Au début du xviiie siècle, la plupart des sources isolées en Pays basque, Béarn et Bigorre sont donc dotées d’aménagements précaires, consistant souvent en un bassin couvert d’une voûte en briques ou d’un auvent, alors que les stations majeures sont équipées de « baraques » en planches ou en maçonnerie depuis la fin du Moyen Âge. Hormis la source de Lamina Ziloa (Trou de la Fée) à Camou en Pays basque, quasiment toutes sont décrites avec précision par Théophile de Bordeu en 174620, mais la carte de Cassini n’en mentionne que trois (Ogeu, Saint-Christau, Escot), attestant d’une reconnaissance nationale minimale21. Selon Bordeu, les bains des Fontaines d’Escot sont alors les plus fréquentés et réputés de la vallée d’Aspe et les Fontaines d’Ogeu sont équipées d’un tuyau et d’une maison protégée par une enceinte22. À Saint-Christau, l’abri voûté primitif est remplacé par une bâtisse en pierre (les Bains Vieux), que complète le Relais de la Poste hébergeant les baigneurs, remanié en 178023. Aux Bains du Broca, à Gan, dont la résurgence semble à peine découverte, la communauté fait bâtir un édicule et une fontaine en 174824. À Rébénacq, la source du Salut ou de Souvré est équipée d’un bâtiment avec un bain et un tuyau, détruits par les inondations de 181025. Quant aux Bains de Secours, ils sont reconstruits par Jean Sallenave en 1787, mais Bordeu juge leur débit trop faible pour être digne d’intérêt26. Excepté la source de Beaucens, dotée d’un bassin à ciel ouvert, qui n’est agrémentée d’un premier établissement qu’en 182527, le xviiie siècle témoigne d’une évolution certaine de ces sites encore assez spartiates, qui se traduit en général sur le plan administratif et économique par la création d’un cadre normatif et commercial. Ces enjeux financiers et médicaux peuvent d’ailleurs aboutir à de violents conflits d’intérêts, comme l’illustre le cas de Saint-Christau, qui connaît une succession de procès opposant la communauté de Lurbe à ses divers propriétaires pendant plus de cent ans, et que solde une convention validée par le Parlement de Navarre en 176828. En parallèle, les stations majeures subissent la vétusté de leurs installations vieillissantes, ce qui entraîne un mouvement de reconstruction disparate. Si à Bagnères-de-Bigorre le renouveau des équipements est entrepris précocement dès 1714, il n’intervient en effet qu’à partir de la Révolution à Cauterets, à Luz-Saint-Sauveur, aux Eaux-Chaudes et aux Eaux-Bonnes. Ainsi, malgré la valeur exemplaire des sites majeurs, à compter de l’époque moderne, les bains isolés se développent à un rythme comparable quoiqu’à une moindre échelle, démontrant que tous, quelle que soit leur ampleur, obéissent à une dynamique générale où le soin par les eaux est érigé de plus en plus officiellement en enjeu de santé publique, à compter de la création de la Surintendance des Eaux et Forêts en 1605, puis durant la Révolution et l’Empire avec, entre autres, l’effort porté sur la gratuité des eaux pour les indigents et la nationalisation des sources29. Ce mouvement favorisant l’intérêt général est d’ailleurs renforcé et encouragé par les initiatives de la Surintendance de Gascogne au xviiie siècle, comme la création d’infrastructures routières, destinées à l’accès des grandes stations mais desservant de fait les sites isolés, et par l’essor des études sur le patrimoine hydrominéral et ses vertus médicales30.

  • 31 Viviane Delpech et Dénes. Harai, art. cit.
  • 32 Viviane Delpech, « Établissement de bains Les Fontaines d’Ogeu », op. cit.
  • 33 I. Rat, op. cit. ; « Bains du Broca ou Bains romains », op. cit.
  • 34 Viviane Delpech, « Station thermale de Saint-Christau », op. cit.
  • 35 Viviane Delpech, « Site de bains de Camou », dossier n° IA64002728, base Gertrude, Région Nouvelle- (...)

7Tout comme les stations majeures, ces humbles établissements sont modernisés, agrandis ou reconstruits au xixe siècle, entre 1830 pour les plus prématurés et le début du xxe siècle, tels Rébénacq et Beaucens où les autorités se saisissent tardivement du sujet. Ils s’inscrivent donc dans le contexte de l’essor national et international de l’hygiénisme et de la villégiature thermale, de l’Empire à la Troisième République. Dès le début de la Monarchie de Juillet, les Fontaines d’Escot, les Fontaines d’Ogeu, les Bains du Broca et le domaine de Saint-Christau bénéficient de travaux notables, tout comme aux Eaux-Bonnes et aux Eaux-Chaudes. À Escot, une vaste extension et un nouvel établissement de bains sont construits en 183431. À Ogeu, entre 1836 et 1842, un dénommé Jean Monguilan investit à tel point, avec notamment la construction d’une vaste annexe de logements, qu’il fait faillite et que sa propriété est revendue quatre fois aux enchères jusqu’à son rachat en 1849 par le docteur Casamayor, médecin qui se spécialise dès lors en soin hydrominéral32. Les Bains du Broca sont quant à eux dotés de cabines de bains vers 184033 tandis qu’à Saint-Christau, une campagne inédite de construction d’hôtels est initiée par Pierre Antoine Joseph de Bois-Juzan, issu de l’ancienne noblesse terrienne locale, entre 1831 et 184034. Quant à la source de Camou, les deux bâtisses qui accueillent les baigneurs (la ferme Aguerria puis la maison Eiheski), figurant sur le cadastre de 1830, sont probablement édifiées au début du xixe siècle, voire avant la Révolution35.

  • 36 Viviane Delpech, « Établissement de bains de Rébénacq », dossier n° IA64003208, base Gertrude, Nouv (...)
  • 37 Viviane Delpech, « Établissement thermal et hôtel », op. cit.

8Ainsi, le Second Empire, âge d’or de la villégiature thermale pour les stations de premier plan, ne témoigne pas d’un dynamisme particulier en matière d’investissements pour les sites isolés, qui se contentent visiblement de leurs installations existantes. Seuls Saint-Christau et les Bains de Secours font l’objet de projets substantiels : dans le premier cas, la famille de Barraute parfait le domaine avec un remarquable parc paysager et trois chalets pittoresques ; dans le second cas, l’établissement est rebâti en 1866 afin d’accueillir des logements. En revanche, pour deux sites, le renouvellement des installations, retardé par divers motifs notamment financiers, coïncide avec le début de la Troisième République et, par conséquent, le déclin du thermalisme lucratif, ce qui ne pouvait être que de mauvais augure. À Rébénacq, la construction des thermes en 1877, ralentie par la saisie des fonds lors de la guerre de 1870, se solde par un échec sans appel après seulement six ans d’exploitation puis par leur vente à un particulier treize ans après son entérinement au conseil municipal36. L’établissement de Beaucens, reconstruit en 1912, connaît cependant un destin plus profitable jusque dans les années 2000 en se focalisant notamment sur sa fonction hôtelière37.

9Au demeurant, le xxe siècle s’avère fatal pour la plupart de ces sites modestes qui, subissant les crises sectorielles du thermalisme et les conflits géopolitiques au même titre que les stations majeures, sont contraints de cesser leur activité balnéaire à partir de la Belle Époque (Rébénacq), de la Seconde Guerre mondiale (Gan, Escot, Ogeu) et après les Trente Glorieuses (Beaucens, Saint-Christau). Dès lors, la reconversion constitue souvent pour eux la stratégie de survie la plus efficiente, assurant la conservation de leur patrimoine bâti à défaut de leur héritage immatériel. À Ogeu, Juliette Fuster Casamayor mise sur l’embouteillage avec la création en 1943 de la Société des Eaux Minérales d’Ogeu (SEMO), devenue rapidement leader dans son domaine. Les Bains de Secours, perdant leur agrément thermal en 1933, se reconvertissent en centre de bien-être, toujours en activité. À Saint-Christau, entre les démolitions d’édifices vétustes au fil du xxe siècle et la fermeture des Bains de la Rotonde en 1999, le domaine, propriété de la Chaîne Thermale du Soleil depuis 1964, est désormais dédié à l’exploitation hôtelière, tout comme les Fontaines d’Escot, tandis que Rébénacq a été transformé en habitation dès son rachat et qu’à Gan, le site a été remanié en fontaine publique. En définitive, au sein de ce corpus, seule la source de Camou, où la maison Eiheski fut exploitée en établissement de bains de 1920 à 1990, demeure fréquentée pour ses eaux, mais par motivation philanthropique à l’initiative de propriétaires qui entendent ainsi faire vivre, pérenniser et transmettre un patrimoine ancestral (Fig. 2).

Fig. 2 : Restaurant Aguerria (ancienne maison Eiheski), Camou-Cihigue

Fig. 2 : Restaurant Aguerria (ancienne maison Eiheski), Camou-Cihigue

Cliché de 2018

© V. Delpech

2. Un déficit de sources pour l’étude des bains populaires

  • 38 Arch. dép. Pyrénées-Atlantiques,20 J 443, Fonds Noutary, Dossier Saint-Christau ; 20 J 469-472, Fon (...)

10Étant donné la faible envergure de ces établissements, cumulée à leur statut souvent privé, la déperdition des archives manuscrites et iconographiques est relativement forte, de surcroît par comparaison avec les stations majeures profusément renseignées. Aussi, peu d’éléments documentent-ils les avancées et le processus de ces chantiers, où l’étude topographique et matérielle apparaît donc de premier ordre. Outre les matériaux, les dispositions architecturales et les vestiges d’équipements, systématiques dans ce corpus, la plupart des sites portent, parfois même à plusieurs reprises, des dates sculptées (Escot, Bains de Secours, Gan, Saint-Christau), quelquefois effacées (Camou). Les informations glanées grâce aux données cadastrales, très précieuses dans ce contexte, aux cartes postales anciennes et aux rares lithographies – au mieux une ou deux par site –, sont enrichies par quelques plans de construction (Bains de Secours en 1866, Rébénacq vers 1870), rarement signés (le cabinet Noutary à Beaucens en 1911-1912 et pour les réfections de Saint-Christau de 1920 à 196038) (Fig. 3).

Fig. 3 : Les Fontaines d’Ogeu, lithographie, vers 1830

Fig. 3 : Les Fontaines d’Ogeu, lithographie, vers 1830

© Médiathèque intercommunale Pau-Pyrénées

11Les actes notariés informent en outre sur les mutations de propriétés et les procédures judiciaires, comme l’illustrent les cas singuliers des Fontaines d’Ogeu, avec leurs multiples ventes aux enchères, et de Saint-Christau, avec les procès fleuves intentés par la communauté de Lurbe puis par les héritiers de Bois-Juzan, ayant là aussi abouti à une expropriation et à la vente aux enchères à la famille de Barraute, qui a fait la notoriété du lieu. De fait, les maîtres d’œuvre de ces établissements ne sont que rarement identifiés – si ce ne sont les interventions précitées du cabinet Noutary ou de l’ingénieur Loguet à Gan –, car ces chantiers, relevant du fonctionnement de la construction rurale, sont généralement confiés à des entrepreneurs locaux restés anonymes, voire aux exploitants eux-mêmes.

  • 39 Olivier Faure, « Les petites stations thermales en France au xixe siècle : un autre thermalisme ? » (...)
  • 40 Par exemple, Édouard Filhol, Recherches sur les eaux minérales des Pyrénées, Paris, Masson, 1888.
  • 41 Archives privées des Bains de Secours, Sévignacq-Meyracq, agendas, 1970-1980.
  • 42 Selon l’expression de Bernard Toulier. Entretien téléphonique, 3 juillet 2020.

12Pour les mêmes raisons, la documentation historique s’avère tout aussi peu prolixe pour l’étude sociohistorique des propriétaires et, encore moins, pour celle des baigneurs. Comme observé dans d’autres territoires39, les promoteurs des sources isolées sont issus de tous les milieux sociaux : de modestes municipalités (Beaucens) appuyées par un médecin (Gan) ou un prêtre (Rébénacq), des cultivateurs (Camou, Bains de Secours) ou encore la notabilité rurale (Saint-Christau, Escot, Ogeu). Cette hétérogénéité témoigne de l’universalité du soin hydrominéral mais aussi des opportunités et des illusions économiques qu’une source curative peut inspirer, en particulier pour les communautés publiques du xixe siècle (Rébénacq, Gan, Beaucens) qui y voient naïvement une manne providentielle. Il semble d’ailleurs ardu pour tous ces acteurs locaux de se faire un nom au sein du monde thermal, qui adopte des critères de standing et se construit une image de prestige international. Ainsi, bien que la plupart de ces sites jalonnent la Route thermale, seul Saint-Christau, en raison des velléités commerciales du comte de Barraute, y figure comme étape à part entière, mais de façon éphémère avec sa disparition du parcours dès 1890, tandis que les autres bains isolés n’y méritent visiblement pas une simple mention. Cela est à la fois une conséquence et une cause du profil de leurs curistes. Des témoignages épars, tels que les analyses hydrologiques éditées par les médecins thermaux, de Théophile de Bordeu au xviiie siècle à Édouard Filhol au xixe siècle40, confirment que ces établissements accueillent une population originaire de leur environnement immédiat (souvent la vallée), voire quelques « étrangers » du département et, au plus loin, d’un bassin de vie régional. Les agendas des Bains de Secours, certes tardifs, renforcent ce constat d’une clientèle locale (vallée d’Ossau en l’occurrence) puis régionale (Béarn, Bigorre, ponctuellement Bordeaux)41. Saint-Christau se distingue néanmoins par le statut de ses curistes, mêlant population autochtone et haute-société nationale et internationale (notamment les réfugiés carlistes au xixe siècle) en une sorte d’hybridation du modèle thermal habituellement promu. En somme, ce réseau de sites modestes occupe le terrain d’un thermalisme de proximité, populaire, ou « thermalisme vernaculaire42 », dont le rôle ancien, difficilement datable tant il est ancré dans les mœurs, était essentiel pour la santé publique jusqu’au progrès de la médecine allopathique au xxe siècle.

3. Une typologie spécifique : de l’établissement isolé à la micro-station thermale

13L’étude morphologique de ce corpus permet de préciser le rôle de ces établissements a priori mineurs au sein de la société mais aussi d’en affiner la définition. En exceptant les sources non aménagées et les fontaines, éludées ici, deux grands types de construction se profilent.

  • 43 Dominique Jarrassé, op. cit., p. 15-21, 96-147.

14D’une part, l’établissement de bains « isolé » consiste en un bâtiment unique, équipé d’une quantité limitée de baignoires, de douches ou de tuyaux, qui propose au mieux un hébergement sommaire soit dans ses murs, soit dans une ferme proche. Ce modèle pragmatique, qui renvoie aux « maisons de bains » édifiées dans les villes d’eaux jusqu’au début du xixe siècle43, s’observe avec plus ou moins d’envergure aux Bains de Secours, à Camou, Ogeu, Rébénacq et Escot alors que les Bains du Broca sont dépourvus de logement. Témoin de la dimension populaire du thermalisme et faisant de ces sites des établissements de santé avant tout, le programme architectural, simple et épuré, s’en tient aux fonctions premières que sont la cure, avec bain et ingestion en priorité, mais aussi le gîte et le couvert, rendus nécessaires par sa durée traditionnelle de trois semaines, évitant ainsi de laborieux trajets.

15D’autre part, à la croisée de l’établissement isolé et de la station à proprement parler, se situe la micro-station thermale. Constituée d’une agglomération d’édifices plus ou moins étendue, elle réunit les équipements fondamentaux précités (bains, logements) et des installations périphériques « non essentielles » à l’activité thermale, en particulier et sans systématisme, celles dédiées au divertissement (y compris le parc paysager), à la dévotion et à la communication (relais de poste, télégraphe), et ce, à un niveau de prestation plus exigeant que dans la catégorie précédente. À l’établissement de bains, peuvent ainsi s’agréger un casino, des salons, des chalets, une chapelle et une capacité hôtelière relativement importante, voire une gare ferroviaire. Ainsi le domaine de Saint-Christau et, dans une moindre mesure, celui de Beaucens relèvent-ils de ce modèle aspirant au faste des stations majeures sans pour autant rivaliser avec elles.

  • 44 Ibid., p. 183-187.

16Cette typologie subdivisée en deux catégories explique d’autant mieux les distinctions architecturales constatées. Selon une logique de modestie des moyens laissant peu de place à l’artifice et au superflu, la sobriété du programme, dicté par des préoccupations avant tout fonctionnelles, influe sur les partis-pris esthétiques de ces édifices, où domine l’architecture vernaculaire tout en intégrant avec plus ou moins d’emphase des citations du modèle officiel des thermes néoclassiques44, qui leur confèrent de façon ostensible le caractère thermal. Les établissements isolés et les micro-stations étudiés ici adoptent par conséquent les caractéristiques de l’architecture rurale de l’ouest et du centre des Pyrénées, qu’il s’agisse des formes, des matériaux ou des techniques constructives. Implantés au cœur de sites naturels et relevant de l’habitat isolé, ils associent le moellon enduit aux hautes toitures à croupe ou demi-croupe ainsi que des dimensions exigües pour un établissement de bains mais généreuses pour une maison rurale, inspirées en ce sens du modèle de la ferme. À l’instar des « maisons de bains » antérieures et des bains privés urbains, emblématiques de Bagnères-de-Bigorre, les cabines de bains ou de douches se substituant aux installations collectives au xixe siècle sont généralement disposées à l’étage inférieur (rez-de-chaussée ou sous-sol) au plus près de la résurgence, comme le préconisent l’usage et les ingénieurs des Mines, tandis que les éventuelles chambres sont localisées à l’étage. En dépit de l’apparence fruste de ces bâtiments, hésitant entre noblesse et rusticité, un soin particulier y est accordé à la modénature, notamment aux encadrements de baie systématiquement en pierre de taille, où s’exprime généralement le poncif de l’arc en plein-cintre néoclassique. Les Bains de Secours et surtout l’extension des Fontaines d’Escot, avec sa série de baies enrichissant la façade principale, en constituent les exemples les plus éloquents (Fig. 4).

Fig. 4 : Les Fontaines d’Escot. Baies avec arcs en plein-cintre de l’extension du xixe siècle

Fig. 4 : Les Fontaines d’Escot. Baies avec arcs en plein-cintre de l’extension du xixe siècle

Cliché de 2020

© V. Delpech

17Tout en relevant des mêmes procédés constructifs et de réseaux d’entrepreneurs similaires, les micro-stations se caractérisent en revanche par une architecture plus élaborée, d’une part parce qu’elles doivent leur statut à des capacités financières supérieures, d’autre part parce qu’elles se destinent à une clientèle plus étendue socialement et géographiquement, une cible ambitieuse quoique pas forcément accessible. Cette aspiration à se hisser au niveau des stations réputées se traduit matériellement en architecture par l’adhésion aux tendances nationales telles que l’Éclectisme, l’Orientalisme et la quête d’un pittoresque galvaudé. À Saint-Christau, les Bains de la Rotonde sont ainsi dotés d’une extension mauresque vers 1850 et le parc thermal reflète pleinement la mode des arts paysagers d’alors, puisant dans le jardin anglais avec ses étendues gazonnées, ses massifs arborés et la sinuosité des cheminements, voués à la célébration de la nature. Les chalets de villégiature et autres petits édifices – pavillon des Cinq Canettes, buvette de la Fontaine sulfureuse – se réfèrent, eux, à la vogue éclectique à dominante vernaculaire, c’est-à-dire à un modèle académique imprégné de citations montagnardes comme les lambrequins, les lambris et les garde-corps sculptés, alors que les hébergements collectifs correspondent en proportions à la typologie des grands hôtels sans atteindre cependant leur niveau de prestation et d’ornementation (Fig. 5).

Fig. 5 : Lurbe-Saint-Christau. Bains de la Rotonde, carte postale, vers 1900

Fig. 5 : Lurbe-Saint-Christau. Bains de la Rotonde, carte postale, vers 1900

© Collection privée

18À Beaucens, le domaine est notamment doté d’un parc paysager à l’anglaise et d’un édifice où se concentrent de nombreuses fonctions telles que les bains, les logements, les salons de détente et un magnifique vestibule, programme cumulatif dont il hérite des thermes néoclassiques romantiques. L’établissement, mêlant entre autres inspiration anglo-normande et Art Nouveau, est assez rare dans les Pyrénées, d’autant plus avec ses décors de staff finement sculptés (Fig. 6).

Fig. 6 : Thermes et hôtel de Beaucens, carte postale

Fig. 6 : Thermes et hôtel de Beaucens, carte postale

© Collection privée

19Conclusion : le dynamisme thermal vécu par la société ordinaire

20En somme, ces établissements isolés des Pyrénées occidentales ont résisté à leur échelle à la société des apparences du xixe siècle, façonnant les fières et bien plus prospères stations majeures, car la dimension sanitaire y était prépondérante malgré quelques tentatives de mimétisme. Force est de constater que toute station renommée fut au préalable un site mineur, qui a bénéficié d’une conjonction de facteurs propices à son succès entre qualité des eaux, pittoresque du paysage ou fervent engagement de la communauté. Longtemps, le grand nombre et le maillage territorial des sites isolés ont favorisé une prise en charge médicale de proximité à destination de la population locale dans sa diversité, là où, de nos jours, s’accroissent paradoxalement les « déserts médicaux ». Ce réseau d’établissements apparemment moindres de par leur envergure et leurs capacités de capitalisation économique se révèle en définitive majeur dans son rôle sanitaire et social pour la population ordinaire. Pour autant, l’étude de leurs interconnexions, aussi bien entre eux qu’avec les grandes stations, apporterait un éclairage supplémentaire, comme le laissent présager les Fontaines d’Escot, qui s’inspirent des Eaux-Chaudes à la Renaissance, Saint-Christau, éphémère étape de la Route thermale, ou bien les Bains de Secours, cités dans les publications sur la vallée d’Ossau aux côtés des Eaux-Bonnes et des Eaux-Chaudes.

  • 45 Michel Chadefaud, Aux origines du tourisme dans les Pays de l’Adour, Pau, PUPPA, 1987, p. 179-191.

21Leur vitalité jusqu’à l’expansion de la médecine allopathique au xxe siècle démontre ainsi que les eaux curatives, longtemps déifiées et mythifiées, ne furent jamais l’apanage des élites mais bien un « médicament naturel » pour tous, un remède populaire voire un « baume social45 », depuis le fond des âges. Leur étude fournit donc une vision réajustée et contrastée de l’histoire du thermalisme, qu’il est important de restituer d’autant plus que, malgré leur déclin et leurs reconversions massives, leur patrimoine bâti subsiste en tant que témoin de leur antériorité et de pratiques populaires amenuisées mais persistantes. Aussi surprenant soit-il, la plupart de ces sites sont tombés dans l’oubli, telles les Fontaines d’Escot malgré leur fondation royale ou Saint-Christau en dépit de son histoire millénaire, mais certaines initiatives, comme celles de l’association Gan, Mémoire et Patrimoine aux Bains du Broca, tentent d’exhumer leur passé. Tel est désormais l’enjeu affectant ces lieux modestes et plus largement le patrimoine thermal, globalement menacé : assurer leur préservation matérielle et leur pérennité dans la mémoire collective.

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Notes

1 Dominique Jarrassé, Les thermes romantiques. Bains et villégiatures en France de 1800 à 1850, Aurillac, Publications de l’Institut d’Études du Massif Central, 1992.

2 Lise Grenier (dir.), Le voyage aux Pyrénées ou la Route thermale, Paris, Institut Français d’Architecture, 1987.

3 Outre les dossiers d’inventaire relatifs à chaque site, voir Viviane Delpech, Stations thermales des Pyrénées béarnaises, Bordeaux, Éd. Le Festin, 2020, p. 85-107.

4 Dominique Jarrassé, op. cit., p. 23-96. Voir en outre les études menées dans le cadre du programme FEDER TCV-PYR, dont les dossiers sont en ligne sur https://www.pop.culture.gouv.fr et http://inventaire.aquitaine.fr/documentation-et-ressources/dossiers-dinventaire/, ainsi que Viviane Delpech : Station thermale de Bagnères-de-Bigorre, rapport de synthèse, Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA), 2020 ; Station thermale de Cauterets, rapport de synthèse, UPPA, 2020 ; Station thermale des Eaux-Bonnes, rapport de synthèse, UPPA, 2018 ; Station thermale des Eaux-Chaudes, rapport de synthèse, UPPA, 2019.

5 Le BRGM n’a toutefois consacré une étude spécifique qu’à Saint-Christau : P. Bérard, C. Mazurier, Ressources en eaux thermales et minérales des stations du département des Pyrénées-Atlantiques. Station thermale de Lurbe-Saint-Christau, Bordeaux, BRGM/DRIRE Aquitaine, 2000.

6 Geneviève Blanquefort, Ressources thermales méconnues ou oubliées des Pyrénées-Atlantiques, doctorat de pharmacie, Université de Bordeaux II, 1985.

7 Éric Lefeuvre, « Saint-Christau », dans Lise Grenier (dir.), op. cit., p. 66-71.

8 Viviane Delpech, « Station thermale des Eaux-Bonnes », dossier n° IA64002567 et dossiers d’inventaire en ligne.

9 Objet classé au titre des Monuments historiques en 1957. Voir notice Palissy n° PM64000287 ainsi que Gabriel Andral, « Le buste protohistorique de Saint-Christau (Basses-Pyrénées) », Revue de Pau et du Béarn. Bulletin de la Société́ des Sciences, Lettres et Arts de Pau, 3e série, t. 18, 1957.

10 Raoul Marque, Aperçus historiques sur l'antique station balnéaire de Saint-Christau (Basses-Pyrénées), Pau, Garel-Haristoy, 1927.

11 Arch. dép. Pyrénées-Atlantiques, E 306, Dénombrement général des maisons de la vicomté de Béarn, 1385, p. 166.

12 Viviane Delpech et Dénes Harai, « Les Fontaines d’Escot : naissance et devenir d’un établissement de bains isolé », Carnet de l’ANR AcRoNavarre [En ligne], carnet Hypothèses, mis en ligne le 29 juillet 2020, consulté le 15 septembre 2020. URL : https://acronavarre.hypotheses.org/2940

13 Ibid.

14 Dénes Harai en propose une savante transcription en annexe de Viviane Delpech et Dénes Harai, art. cit.

15 Viviane Delpech, « Station thermale des Eaux-Chaudes », dossier n° IA64002571, base Gertrude, Région Nouvelle-Aquitaine, 2019.

16 Viviane Delpech, « Établissement de bains Les Fontaines d’Ogeu », dossier n° IA64002734, Ibid.

17 Viviane Delpech, « Station thermale de Saint-Christau », dossier n° IA64002723, Ibid.

18 Philippe Mayoux, Le thermalisme à Bagnères-de-Bigorre, Bagnères-de-Bigorre, Société́ Ramond, 2000-2002.

19 René Flurin, Histoire de Cauterets des origines à nos jours, s. l., Créer, 2006.

20 Théophile de Bordeu, Lettres sur les eaux minérales du Béarn adressées à Mme de Sorberio, 1746, Pau, Vignancour, 1833, Lettres n° xvi-xx, p. 78-108. Voir le manuscrit de cette publication.

21 BnF, GE FF-18595 (108), Carte générale de la France, n°108 (Pau), dir. C.-F. Cassini de Thury, 1778-1779.

22 Théophile de Bordeu, op. cit.

23 Viviane Delpech, « Station thermale de Saint-Christau », op. cit.

24 Isabelle Rat, Les Bains du Broca à Gan, rapport de synthèse, UPPA, 2018 et « Bains du Broca ou Bains romains », dossier n° IA64002675, base Gertrude, Région Nouvelle-Aquitaine, 2018.

25 Jeanne Valois, « La fontaine de Salut à Rébénacq », Revue de Pau et du Béarn, n°19, 1992, p. 243-250.

26 Viviane Delpech, « Bains de Secours ou de Soucours », dossier n° IA64002569, base Gertrude, Région Nouvelle-Aquitaine, 2018.

27 Viviane Delpech, « Établissement thermal et hôtel », dossier n° IA65007098, Patrimoines Occitanie, 2020.

28 Viviane Delpech, « Station thermale de Saint-Christau », op. cit.

29 Dominique Jarrassé, op. cit., p. 23-96 

30 Ibid., loc. cit. ; Jean-François Le Nail, « La politique et les montagnards… préhistoire de la Route thermale », dans Lise Grenier (dir.), op. cit., p. 12-25 ; Pierre Pinon, « L’épopée d’une infrastructure », ibid., p. 26-41.

31 Viviane Delpech et Dénes. Harai, art. cit.

32 Viviane Delpech, « Établissement de bains Les Fontaines d’Ogeu », op. cit.

33 I. Rat, op. cit. ; « Bains du Broca ou Bains romains », op. cit.

34 Viviane Delpech, « Station thermale de Saint-Christau », op. cit.

35 Viviane Delpech, « Site de bains de Camou », dossier n° IA64002728, base Gertrude, Région Nouvelle-Aquitaine, 2018 ; ainsi que dans les dossiers afférents n° IA64002729 (maison Eiheski), IA64002730 (aménagement de la source Lamina Ziloa), IA64002731 (ferme Aguerria), IA64002732 (grange Borda) et IM64004073 (armoire).

36 Viviane Delpech, « Établissement de bains de Rébénacq », dossier n° IA64003208, base Gertrude, Nouvelle-Aquitaine, 2018.

37 Viviane Delpech, « Établissement thermal et hôtel », op. cit.

38 Arch. dép. Pyrénées-Atlantiques,20 J 443, Fonds Noutary, Dossier Saint-Christau ; 20 J 469-472, Fonds Noutary, Dossiers Beaucens.

39 Olivier Faure, « Les petites stations thermales en France au xixe siècle : un autre thermalisme ? », dans Dominique Jarrassé (dir.), 2000 ans de thermalisme. Économie, patrimoine, rites et pratiques, Aurillac, Publications de l’Institut d’Études du Massif Central, 1996, p. 33-47.

40 Par exemple, Édouard Filhol, Recherches sur les eaux minérales des Pyrénées, Paris, Masson, 1888.

41 Archives privées des Bains de Secours, Sévignacq-Meyracq, agendas, 1970-1980.

42 Selon l’expression de Bernard Toulier. Entretien téléphonique, 3 juillet 2020.

43 Dominique Jarrassé, op. cit., p. 15-21, 96-147.

44 Ibid., p. 183-187.

45 Michel Chadefaud, Aux origines du tourisme dans les Pays de l’Adour, Pau, PUPPA, 1987, p. 179-191.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 : Bains de Secours, Sévignacq-Meyracq
Légende Cliché de 2019
Crédits © Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel – A. Barroche
URL http://journals.openedition.org/framespa/docannexe/image/11533/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 336k
Titre Fig. 2 : Restaurant Aguerria (ancienne maison Eiheski), Camou-Cihigue
Légende Cliché de 2018
Crédits © V. Delpech
URL http://journals.openedition.org/framespa/docannexe/image/11533/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 2,2M
Titre Fig. 3 : Les Fontaines d’Ogeu, lithographie, vers 1830
Crédits © Médiathèque intercommunale Pau-Pyrénées
URL http://journals.openedition.org/framespa/docannexe/image/11533/img-3.png
Fichier image/png, 1,4M
Titre Fig. 4 : Les Fontaines d’Escot. Baies avec arcs en plein-cintre de l’extension du xixe siècle
Légende Cliché de 2020
Crédits © V. Delpech
URL http://journals.openedition.org/framespa/docannexe/image/11533/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 7,3M
Titre Fig. 5 : Lurbe-Saint-Christau. Bains de la Rotonde, carte postale, vers 1900
Crédits © Collection privée
URL http://journals.openedition.org/framespa/docannexe/image/11533/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 296k
Titre Fig. 6 : Thermes et hôtel de Beaucens, carte postale
Crédits © Collection privée
URL http://journals.openedition.org/framespa/docannexe/image/11533/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 252k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Viviane Delpech, « Dans l’ombre du prestige. Établissements de bains isolés et micro-stations thermales des Pyrénées occidentales »Les Cahiers de Framespa [En ligne], 38 | 2021, mis en ligne le 25 octobre 2021, consulté le 21 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/framespa/11533 ; DOI : https://doi.org/10.4000/framespa.11533

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Auteur

Viviane Delpech

Viviane Delpech, chercheur, programme européen FEDER TCV-PYR, Université de Pau et des Pays de l’Adour, EA 3002 ITEM. Docteure en histoire de l’art, spécialiste de l’architecture du xixe siècle, Viviane Delpech consacre ses travaux à l’architecture domestique et la villégiature, mais aussi au nationalisme, au régionalisme et à l’éclectisme architectural. Chercheure et enseignante à l’Université de Pau, ses travaux de 2017 à 2021 ont porté entre autres sur le patrimoine thermal au sein du programme européen TCV-PYR. viviane.delpech@univ-pau.fr

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Droits d’auteur

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Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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