Les petites stations thermales des Pyrénées centrales : des investissements privés au service d’une offre thermale de proximité
Résumés
Les Pyrénées constituent dès la fin du xviiie siècle et surtout au xixe siècle un espace privilégié pour le développement du thermalisme. Toutefois, comme dans d’autres territoires, l’activité thermale ne s’épanouit pas de manière homogène sur l’ensemble du massif. La partie centrale par exemple se caractérise par un nombre important de petites stations thermales. Les six sites mobilisés dans l’étude (Cadéac et Ferrère dans les Hautes-Pyrénées, Couret et Ganties en Haute-Garonne, Audinac et Sentein en Ariège) montrent que l’évolution de ces stations a été conditionnée par des facteurs multiples, à la fois économiques, sociologiques, géographiques et politiques. L’analyse comparative des trajectoires de ces lieux de cure permet alors de dégager les traits communs au développement de ce type de station.
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Introduction
- 1 Olivier Faure, « Les petites stations thermales en France au xixe siècle : un autre thermalisme ? » (...)
1Comme les autres massifs français, les Pyrénées constituent dès la fin du xviiie siècle et surtout au xixe siècle un espace privilégié pour le développement de l’activité thermale. Si la partie occidentale du massif se caractérise par la présence de véritables villes d’eaux, dans la partie centrale le maillage thermal apparaît plus hétérogène. Cette zone géographique se distingue par l’existence d’un nombre important de petits centres thermaux dont les caractéristiques socioéconomiques demeurent peu connues dans l’histoire du phénomène thermal1.
- 2 Les sites composant le corpus ont été étudiés dans le cadre du programme de recherche européen FEDE (...)
- 3 Sur l’histoire de la station thermale de Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne) voir Alice de La Taille (...)
- 4 De la même manière, sur l’histoire de la station thermale de Cauterets (Hautes-Pyrénées) voir l’étu (...)
- 5 Voir Géraldine Baglin, « Station thermale de Capvern-les-Bains », dossier n° IA65007530, Ibid., 202 (...)
- 6 L’histoire du développement urbain de la station thermale d’Aulus-les-Bains ainsi que des stations (...)
2Les six stations retenues pour cette étude sont situées dans les départements des Hautes-Pyrénées (Cadéac et Ferrère), de la Haute-Garonne (Couret et Ganties) et de l’Ariège (Audinac et Sentein)2. Elles sont considérées comme modestes, voire très modestes, du fait du nombre de malades accueillis et de leur faible impact sur le développement urbain des localités. En effet, au contraire des grandes stations pyrénéennes, comme par exemple Bagnères-de-Luchon3 ou Cauterets4, et même de stations plus secondaires telles que Capvern-les-Bains5 ou Aulus-les-Bains6, qui sont parvenues à capter une clientèle nombreuse et qui ont développé au cours du XIXe siècle un large panel d’équipements de soin, d’hébergement et de divertissement donnant lieu à une urbanisation importante, l’activité thermale dans les stations du corpus est restée largement circonscrite aux abords immédiats des établissements de bains.
3L’analyse comparative de l’histoire socioéconomique de ces sites pendant le XIXe siècle, période caractérisée par un engouement sans précédent pour le thermalisme, permet d’interroger l’existence d’un modèle de développement commun à cette catégorie de stations. Sont-elles dotées des mêmes équipements ? Quel est le profil des propriétaires, la nature de leur patientèle ? Quel rôle jouent les pouvoirs publics dans leur développement ? Enfin, quels sont les principaux obstacles à leur épanouissement ?
1. Fondation des bains et structuration des équipements
- 7 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, Rapport du médecin inspecteur des bains d’Audinac, saison 1822, 3 janvie (...)
- 8 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 72, Extrait des minutes de la Secrétairerie d’État, 9 septembre 181 (...)
- 9 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, Plan de l’établissement thermal d’Audinac, 1822.
- 10 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 72, Lettre du Docteur Fournier au préfet des Hautes-Pyrénées, 5 déc (...)
- 11 Ibid., Lettre du médecin inspecteur des bains de Cadéac au préfet des Hautes-Pyrénées, 22 novembre (...)
- 12 Arch. dép. Haute-Garonne, 5 M 47, Arrêté du Ministère de l’Intérieur, 27 août 1829.
- 13 Arch. dép. Haute-Garonne, BH br 4°51, Ganties, monographie communale, 1885, p. 8.
- 14 Arch. dép. Haute-Garonne, 5 M 47, Lettre de Jean-Bertrand Chaton au préfet de Haute-Garonne, 30 mar (...)
- 15 Ibid., Rapport du sous-préfet de Saint-Gaudens au préfet de Haute-Garonne, 8 octobre 1850.
- 16 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 72, Lettre du préfet des Hautes-Pyrénées au ministre de l’Agricultu (...)
- 17 Notice sur les eaux minérales des Chalets Saint-Nérée, dans la vallée de Barousse, entre Saint-Bert (...)
- 18 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 2 O 973, Lettre du sous-préfet de Bagnères au préfet des Hautes-Pyrénée (...)
- 19 Arch. dép. Ariège, 3 P 3034, Matrice cadastrale des propriétés foncières, 1836-1914.
4À Audinac7 et à Cadéac8, la fondation des premiers bains (fig. 1) est précoce au regard des autres stations du corpus. L’exploitation des sources y est attestée dès la première décennie du xixe siècle. Si au début des années 1820 l’établissement de bains d’Audinac abrite déjà seize baignoires9, les deux établissements concurrents de Cadéac en regroupent ensemble quatorze10. Dans cette commune, les bains situés sur la rive gauche de la Neste, côté village, sont reconstruits dès le milieu des années 1820 suite au changement de propriétaire, et disposent désormais de douze cabinets11. À Ganties, lorsque l’exploitation thermale débute en 182912, les baignoires sont logées dans « un baraquement en planches et en genêt13 ». Cette construction fragile est remplacée dès 1831 par un établissement de bains construit en maçonnerie14. Cinq ans plus tard un second établissement est fondé sur la commune de Couret, à seulement quelques dizaines de mètres de celui de Ganties15. À Ferrère, l’exploitation des eaux des Chalets-Saint-Nérée est lancée au début des années 184016. Dans un premier temps, les bains sont abrités « dans une sorte de chaumière17 », remplacée en 1851 par un établissement neuf18. Les bains de Sentein sont quant à eux fondés en 185319.
Fig. 1 : Fondation, implantation et équipements thermaux des stations du corpus

© Géraldine Baglin, 2020.
- 20 Dominique Jarrassé, « Les thermes. L’élaboration du monument thermal », dans Lise Grenier (dir.)., (...)
- 21 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 72, Lettre du sous-préfet de Bagnères au préfet des Hautes-Pyrénées (...)
- 22 Édouard Filhol, Félix Garrigou et Jean Sentein, Bains d’Audinac (Ariège) près de Saint-Girons, Toul (...)
- 23 Arch. dép. Ariège, 130 EDT/Q11, Extrait du registre des délibérations du conseil municipal de Montj (...)
- 24 Édouard Filhol, Notice sur les eaux minérales et sur l’établissement thermal de Ganties (Haute-Garo (...)
- 25 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, Plan de l’établissement thermal d’Audinac, 1822.
- 26 Paul Joanne, Guide Diamant - Pyrénées, Paris, Librairie Hachette et Cie, 1892, p. 236.
- 27 Henri Castillon, Histoire spéciale et pittoresque de Bagnères-de-Luchon et des vallées environnante (...)
- 28 Le propriétaire des bains de Sentein fait édifier, vraisemblablement dans les années 1890, un hôtel (...)
5Dans ces stations naissantes, l’établissement abrite aussi des chambres à l’étage et peut donc être qualifié de « maison de bains20 ». Contrairement aux grandes stations thermales, même après les années 1850, la concentration des fonctions au sein d’un édifice unique reste de mise dans une partie des stations du corpus, en dépit des réaménagements opérés. À Cadéac, par exemple, lorsque le nouveau propriétaire des thermes de la rive gauche reconstruit l’établissement en 1853, il aménage un salon et vingt-et-une chambres dans les deux niveaux supérieurs (Fig. 2). Lors de cette campagne de travaux, un bâtiment spécifique pour loger les malades indigents est aussi construit21. À Audinac en revanche, la fonction de logement et la fonction thermale sont dissociées très tôt, dès la campagne de modernisation de la station dans les années 1840. Celle-ci aboutit notamment à l’édification d’un établissement thermal indépendant, sous la maîtrise d’œuvre d’Edmond Chambert (1811-1881), alors architecte du département de la Haute-Garonne, et avec l’aide de l’ingénieur des Mines Jules François (1808-1880)22. Les bains et les chambres continuent néanmoins de cohabiter dans l’établissement de bains primitif, désormais dédié à l’accueil des malades indigents23. À Couret, l’établissement thermal devient un édifice autonome lors du remaniement du site à la fin des années 186024. Dans les deux cas, la présence d’un établissement hôtelier indépendant, préexistant à la reconstruction des thermes et appartenant au propriétaire des bains, facilite ce choix. L’Hôtel des Thermes d’Audinac est attesté dès le début des années 182025. À la fin du siècle, après plusieurs campagnes d’agrandissement, il peut recevoir commodément jusqu’à soixante-dix personnes26. Celui de Couret existe depuis au moins le milieu du xixe siècle27. À Sentein, Cadéac et Ferrère, de véritables établissements hôteliers sont créés à proximité des bains seulement dans les dernières années du xixe siècle et surtout pendant la première décennie du xxe siècle (Fig. 3)28.
Fig. 2 : L’établissement thermal de Cadéac (rive gauche) au début du xxe siècle. Carte postale ancienne

© Inventaire général Région Occitanie.
6À l’image des stations renommées, les propriétaires de ces centres thermaux font aménager des promenades et des parcs. L’ensemble des sites étudiés possède en effet au minimum une allée bordée d’arbres, dite l’Allée des Bains, et souvent un parc arboré. Les parcs thermaux d’Audinac et de Sentein sont en outre agrémentés d’une pièce d’eau, celui de Couret de bassins et de fontaines. Si ces espaces extérieurs favorisent l’activité physique des curistes jugée indispensable à la réussite de la cure, ils renvoient aussi à un certain imaginaire de la station thermale, comme le suggère la lithographie offrant une vue poétique des ensembles thermaux de Couret et de Ganties après le réaménagement de la fin des années 1860 (Fig. 4).
Fig. 4 : Vue d’artiste de la station thermale de Couret-Ganties.

Lithographie d’un dessin au pastel, extraite de : Édouard Filhol, Notice sur les eaux minérales et sur l’établissement thermal de Ganties (Haute-Garonne), Toulouse, Typographie Hebrail, 187[ ?], n. p.
© Libre de droits.
- 29 Henri Castillon, Les bains d’Audinac et le pays du Couserans, Toulouse, Imprimerie du Midi, 1851, p (...)
- 30 Édouard Filhol, op. cit., p. 8.
- 31 Jean-Alexandre Lescamela, op. cit., p. 262.
7Dans un second temps, ces stations se dotent aussi d’espaces intérieurs dédiés aux divertissements. À l’instar d’Audinac29 et de Couret30, lorsqu’il existe un établissement hôtelier, celui-ci abrite à partir du milieu du xixe siècle différents lieux permettant aux curistes de se délasser : des salons de lecture, une salle de musique ou des salles de billard. Dans les stations où la concentration des fonctions au sein d’un même édifice est restée de mise, les pièces de récréation sont aménagées à proximité de celles dédiées au logement. À Cadéac par exemple, l’existence d’une bibliothèque, de salons de jeu et de conversation, ou encore de salles de billard est attestée dans les étages des établissements thermaux à partir des années 191031.
- 32 Arch. dép. Ariège, 5 J 4, Lettre de Barthélémi Dauby à Monseigneur l’archevêque de Toulouse, 14 jui (...)
- 33 Alphonse Dumail, Les églises du diocèse du Comminges, Saint-Gaudens, Société Des Études du Comminge (...)
- 34 Bertrand Verdo, Précis sur les eaux minérales des Pyrénées et de la Gascogne et sur les bains de me (...)
8Enfin, pour les stations situées à l’écart du village, comme celles d’Audinac, de Couret et de Ferrère, l’aménagement d’un lieu de culte sur le site des bains compte parmi les équipements prioritaires. Dans le cas d’Audinac, dès 1808, le propriétaire obtient de l’archevêque de Toulouse la permission de faire ériger une chapelle pour y célébrer la messe pour les malades. Faute de moyens financiers, il l’aménage dans une extrémité de l’hôtel32. À Couret, la construction de la chapelle Notre-Dame-des-Bains est achevée en 184633. Celle de Ferrère, dédiée à Saint-Nérée, est édifiée au début de la décennie suivante34.
2. Ampleur de la fréquentation et catégories des populations accueillies
- 35 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, Lettre de Barthélémi Dauby au Ministre de l’Intérieur, 18 août 1822.
- 36 Ibid., Tableau de fréquentation de l’établissement thermal d’Audinac, 1825-1834, rédigé par le méde (...)
- 37 Steve Hagimont, Commercialiser la nature et les façons d’être. Une histoire sociale et environnemen (...)
- 38 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, Rapport au préfet par le régisseur de l’établissement thermal d’Audinac, (...)
- 39 Steve Hagimont, op. cit.
- 40 Arch. dép. Ariège, 130 EDT/Q11, Renseignements sur la station d’Audinac, s. d.
- 41 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 72, Tableau de fréquentation des eaux de Cadéac, 19 septembre 1813.
- 42 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 59, Lettre du sous-préfet de Bagnères au préfet des Hautes-Pyrénées (...)
- 43 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 2 O 669, Établissement thermal de Cadéac, État des produits et des dépe (...)
- 44 Lettre du régisseur de l’établissement Balès au préfet des Hautes-Pyrénées, 23 janvier 1869.
- 45 Arch. dép. Haute-Garonne, 7689 W 17, Procès-verbal de visite - Établissement Fisse, 19 septembre 1 (...)
9Les données relatives à la fréquentation sont inégales d’une station à l’autre et sont à considérer avec prudence. Elles permettent surtout de donner une idée de l’afflux saisonnier des malades dans ces localités éloignées des grandes agglomérations. Les différentes sources écrites sont parfois contradictoires. À Audinac, par exemple, le propriétaire de l’établissement déclare en 1822 recevoir annuellement 800 malades35. Les rapports du médecin inspecteur des bains font état de 358 personnes en moyenne sur la période allant de 1825 à 183436. Elles auraient été 600 en 185437, 1400 en 186538 et 1500 en 188139. Le dernier quart du xixe siècle constitue ainsi le point culminant de la fréquentation de la station, puisque celle-ci chute à 924 malades en 192240. La fréquentation des autres sites augmente elle aussi de manière continue tout au long du xixe siècle. Celle des établissements de Cadéac a plus que triplé entre 1813 et 1859, passant de 204 malades41 à 70042. Progressivement, l’établissement de la rive gauche se démarque de celui de la rive droite en recevant une part plus importante de la patientèle (620 en 1871 pour le premier43, 425 en 1869 pour le second44). Comme à Audinac, ces établissements connaissent un déclin de leur fréquentation dans les premières décennies du xxe siècle. Ainsi, en 1931, les bains de la rive gauche ont perdu la moitié de leurs curistes45.
- 46 Nérée Boubée, Bains et courses de Luchon, Pau, Imprimerie de E. Vignancour, 1843, p. 315.
- 47 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 59, Renseignements généraux sur la saison thermale de 1863, par le (...)
- 48 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, T 383, Ferrère, Monographie communale, 1887, s. p.
- 49 Jérôme Penez, Histoire du thermalisme en France au xixe siècle, Paris, Éditions Économica, 2005.
10Dans des proportions nettement moins importantes, les établissements de Couret, Ganties, Sentein et Ferrère voient aussi leur fréquentation progresser au cours du xixe siècle. Dans le dernier cas, l’établissement, qui pouvait accueillir 30 malades lors de sa création46, en reçoit 100 en 186347 et environ 300 au milieu des années 188048. Ainsi, même si le nombre de personnes se rendant dans ces stations reste limité au regard de celui fréquentant les grandes villes d’eaux pyrénéennes – comme Barèges ou Cauterets, qui reçoivent de plusieurs milliers à plusieurs dizaines de milliers de curistes chaque saison –, ces lieux de cure prennent part à leur échelle à la « fièvre thermale49 » qui marque la seconde moitié du xixe siècle.
- 50 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, État analytique des maladies des personnes, 1818 ; 1819 ; 1820 ; 1822.
- 51 Arch. dép. Ariège, 8 U 510, Affaire Veuve Broué et consorts, Rapport, 8 juillet 1892.
- 52 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 72, Lettre du préfet des Hautes-Pyrénées au ministre du Commerce et (...)
- 53 Arch. dép. Haute-Garonne, BH br 4°51, Ganties, monographie communale, 1885, p. 10.
- 54 Arch. dép. Hautes-Pyrénées 2 O 973, Lettre du sous-préfet de Bagnères au préfet des Hautes-Pyrénées (...)
- 55 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 59, Renseignements généraux sur la saison thermale de 1863, 19 octo (...)
11Au-delà du nombre de curistes, les archives permettent de connaître les catégories de populations venant prendre les eaux dans ces petites stations et, dans certains cas, leur provenance. Pour Audinac où les rapports des médecins inspecteurs apportent des informations précises, « les cultivateurs (…) sont la classe la plus nombreuse50 ». À leurs côtés figurent des artisans, des prêtres et des militaires, un huissier ou encore un homme de lettres, mais ces malades issus de catégories sociales plus aisées demeurent largement minoritaires. Un nombre restreint d’entre eux habite Toulouse, et plus rarement d’autres départements que la Haute-Garonne ou l’Ariège, comme le Tarn et le Tarn-et-Garonne. À la fin du siècle, la station accueille toujours un « très petit nombre d’étrangers (…) ; la véritable clientèle, celle qui est pour Audinac une source de bénéfices, est formée des habitants de Saint-Girons et des communes voisines51 ». La population fréquentant les autres stations est très probablement semblable à celle d’Audinac, voire plus modeste. Certaines sources évoquent une patientèle « généralement mal-aisée52 », formée des « malades de la contrée qui y font peu de dépenses, se bornant toujours à leurs modestes ressources53 ». À Ferrère, au début des années 1860, près de la moitié des baigneurs « appartiennent à la classe réellement pauvre du canton de Mauléon et des cantons environnants54 ». Cadéac confirme cette prédominance d’une fréquentation locale : sur les 691 « visiteurs payants » reçus en 1863, le rapport mentionne 16 malades venus d’autres départements que les Hautes-Pyrénées et 2 étrangers55. Ainsi, ces petits centres thermaux sont surtout fréquentés par des personnes demeurant à peu de distance et issues de catégories sociales modestes, mais disposant tout de même de suffisamment de ressources pour financer un séjour qui durait généralement dix à vingt jours.
- 56 Les conditions de leur accès aux stations thermales étaient strictes : ils devaient être munis d’un (...)
- 57 Steve Hagimont, Commercialiser la nature…, op. cit., vol. 1, p. 423-426.
- 58 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 2 O 973, Lettre de Nérée Boubée au maire de Ferrère, 29 octobre 1860.
- 59 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, Lettre du gérant de l’établissement thermal d’Audinac au sous-préfet de (...)
- 60 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 72, Lettre du sous-préfet de Bagnères au préfet des Hautes-Pyrénées (...)
12À cette clientèle, dans certaines stations, s’ajoute aussi la patientèle indigente accueillie à titre gracieux. De fait, la réglementation mise en place sous l’Ancien Régime et reconduite pendant la période révolutionnaire impose aux établissements thermaux d’assurer la gratuité des bains aux malades les plus pauvres56. Dans les faits, de nombreuses stations cherchent à les évincer ou à limiter au maximum la promiscuité sociale avec la clientèle aisée. Si ce phénomène a été observé dans les grandes stations pyrénéennes telles que Ax-les-Thermes ou Bagnères-de-Luchon57, il touche aussi les centres thermaux modestes. À Ferrère, par exemple, en 1860, le propriétaire des bains s’offusque de la contrainte que cherche à lui imposer l’Administration : « Voyez-vous venir, chaque matin, dix à douze mendiants, de tous les Pays, venant, le contrat à la main, s’emparer de toutes les baignoires58 ». Les termes employés trahissent le dédain auquel doit faire face la classe indigente dans nombre d’établissements, qu’ils soient publics ou privés, renommés ou peu fréquentés. Ainsi l’accueil de ces malades n’est attesté que dans deux des six stations du corpus : Audinac59 et Cadéac60.
3. La gestion des centres thermaux privés
3.a. Profil et origines des propriétaires
13Les six stations du corpus sont nées d’initiatives privées. Dans certains cas, à l’instar de Sentein, la personne à l’origine de l’exploitation thermale est déjà propriétaire de la source. Dans d’autres cas, comme à Ganties, elle acquiert la parcelle où sourd l’eau minérale pour se lancer dans cette activité.
- 61 Arch. dép. Haute-Garonne, 5 M 47, Lettre de Jean-Bertrand Chaton au préfet de Haute-Garonne, 30 mar (...)
- 62 Il s’agit du maire de Ganties de 1837 à 1848, Pierre Dencausse. Ibid., Lettre du sous-préfet de Sai (...)
- 63 Jean-Louis Trombe hérita de l’établissement au début des années 1900 et occupa la fonction de maire (...)
- 64 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 116 E DEPOT 34, Matrice des propriétés non bâties et bâties, 1832-1913.
- 65 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 2 E 3/535, Naissances, mariages et décès d'Ancizan, 1830.
14Pour cette dernière station, Jean-Bertrand Chaton démissionne de sa fonction de maire de Couret et abandonne son métier d’horloger mécanicien à Saint-Gaudens pour fonder les bains et se consacrer à l’exploitation thermale61. Par deux fois, l’établissement est de nouveau la propriété d’un maire, en 184362 puis à partir du début des années 190063. De manière similaire, à Cadéac (rive droite), Couret et Sentein, les maires des communes acquièrent à un moment ou à un autre l’exploitation thermale. Parmi les propriétaires successifs figurent aussi un notaire (Cadéac), un avocat ou encore un fils d’avocat (Couret et Sentein). Aux côtés de ces personnes influentes par leurs fonctions et leur situation sociale, quelques propriétaires sont issus de milieux plus modestes. Le négociant bordelais Jean-Marie Fisse, par exemple, qui rachète l’établissement thermal de la rive gauche à Cadéac en 186664, est né en 1830 d’une mère ménagère et d’un père fabricant de cadis65. Toutefois, en dépit de quelques exceptions, les propriétaires de ces stations sont principalement des notables issus le plus souvent de la commune ou d’un village voisin.
- 66 Arch. dép. Ariège, 5 J 4, Lettre de Barthélémi Dauby à Monseigneur l’archevêque de Toulouse, 14 jui (...)
- 67 Arch. dép. Ariège, 3 P 2409-2411, Matrice des propriétés foncières, 1829-1914 ; 3 P 2412, Matrice d (...)
15Le profil des propriétaires d’Audinac diffère quelque peu des cas évoqués. Barthélémi Dauby, à l’origine de l’exploitation thermale, est un ancien commandant, vraisemblablement issu de la noblesse. Ayant hérité du terrain, il cherche à faire fructifier ce seul bien « qu’il ait pu sauver du naufrage de la Révolution66 ». À sa suite, dans le courant du xixe siècle, les propriétaires successifs ressemblent davantage à des investisseurs qui, d’ailleurs fréquemment, se regroupent à deux ou trois pour acquérir le site thermal. Si une partie d’entre eux sont locaux, certains viennent de Toulouse ou encore de Luchon67. Tandis que l’exploitation thermale d’Audinac est assurée par des régisseurs, celle des établissements de Cadéac et de Sentein par exemple est gérée par le propriétaire lui-même.
- 68 « Société thermale des Chalets Saint-Nérée », dans Notice sur les eaux minérales des Châlets Saint- (...)
- 69 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 2 O 973, Lettre du sous-préfet de Bagnères au préfet des Hautes-Pyrénée (...)
16Enfin, le cas de la station de Ferrère apparaît atypique. Les sources thermales et les terres environnantes sont acquises par Nérée Boubée au tout début des années 1840. Toulousain d’origine, ce professeur à l’Université de Paris, à la fois naturaliste, entomologiste et géologue, a l’ambition de constituer une société civile, la « Société thermale des Chalets Saint-Nérée », regroupant deux cents actionnaires. Celle-ci doit permettre de transformer le modeste lieu de cure en « succursale » de la « Reine des Pyrénées », à savoir la station thermale de Bagnères-de-Luchon68. Finalement, faute d’actionnaires, la création de cette société est demeurée à l’état de projet. Comme souvent dans l’histoire de ces stations, le site thermal a été transmis à la descendance du propriétaire, en l’occurrence le fils de Nérée Boubée, avocat de profession69.
3.b. L’importance des aides publiques
- 70 Pour donner une idée de la valeur du franc pendant cette période, rappelons qu’au milieu de xixe si (...)
- 71 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, Rapport au préfet par le régisseur de l’établissement thermal d’Audinac, (...)
- 72 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 72, Lettre du sous-préfet de Bagnères au préfet des Hautes-Pyrénées (...)
- 73 Les médecins inspecteurs des eaux ont eu un rôle de conseil auprès des propriétaires et des malades (...)
- 74 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 72, Lettre de Jean Forgues au sous-préfet de Bagnères, 17 septembre (...)
17À quelques exceptions près, les propriétaires ont eu pour objectif d’améliorer les conditions d’accueil des curistes, soit en perfectionnant les infrastructures thermales, soit en augmentant les capacités d’hébergement. Toutefois, dans ces modestes lieux de cure, l’activité apparaît peu rentable. Le plus souvent, les revenus nets annuels des établissements de bains, déclarés par les propriétaires, n’excèdent pas 1000 francs70. À Audinac par exemple, les recettes de l’établissement s’élèvent à un peu plus de 2300 francs pour la saison de 1865 mais, une fois l’ensemble des charges déduit, le revenu net n’atteint que 536 francs71. À Cadéac, Jean Forgues qui a engagé plus de 30 000 francs de travaux après avoir acquis en 1853 l’établissement thermal de la rive gauche, a presque épuisé sa fortune dans la reconstruction de l’édifice72. Lorsque l’Administration centrale l’informe de la nomination d’un nouvel inspecteur des bains73, il déclare : « Je préfèrerais fermer mon établissement plutôt que de supporter la moindre contribution ». De fait, le produit net annuel en moyenne de ses bains est « complètement nul74 » en raison des charges inhérentes à l’établissement et des dépenses considérables qu’il a été forcé d’entreprendre. Aussi, même si les propriétaires ont la capacité financière d’acquérir ces sites thermaux et d’investir pour améliorer les équipements, ils s’essoufflent généralement assez rapidement.
- 75 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, Lettre du directeur des établissements d’utilité publique au préfet de l (...)
18Dans ces conditions les aides publiques jouent un rôle déterminant dans la trajectoire des stations. À Audinac, le propriétaire des thermes a mobilisé ses dernières ressources pour fonder l’établissement au début du xixe siècle. Il reçoit en 1825 un avis défavorable du Ministère de l’Intérieur à sa demande de secours financier. Le directeur des établissements d’utilité publique semble regretter cette décision, mais l’État peine déjà à financer les travaux concernant les établissements dont il est propriétaire. Il n’a d’ailleurs pu affecter que de faibles allocations aux établissements appartenant aux communes et aux hospices, ceux-ci devant dans tous les cas obtenir la préférence sur ceux détenus par des particuliers75.
- 76 Ibid., Lettre du régisseur de l’établissement thermal d’Audinac au sous-préfet de Saint-Girons, 23 (...)
- 77 Arch. dép. Haute-Garonne, 5 M 47, Lettre du ministre de l’Agriculture, du Commerce et des Travaux p (...)
- 78 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 2 O 669, Lettre du ministre de l’Agriculture, du Commerce et des Travau (...)
19Sous le Second Empire, les fonds publics dédiés aux établissements thermaux paraissent plus importants que pendant la première moitié du xixe siècle, rendant l’Administration plus encline à accompagner financièrement les propriétaires privés. La station d’Audinac se voit en effet octroyer, en 1862 puis en 1864, deux subventions correspondant à un montant total de 2000 francs76, c’est-à-dire une somme équivalente à deux voire quatre fois le revenu net annuel moyen d’un petit établissement thermal. Pendant la même période, le propriétaire des bains de Ganties sollicite une aide financière pour effectuer des travaux d’agrandissement et d’amélioration. Pour déterminer s’il peut bénéficier des « encouragements de l’État », le Ministre de l’Agriculture, du Commerce et des Travaux publics s’intéresse tout particulièrement au « nombre des malades indigents auxquels les eaux de Ganties sont accordées gratuitement ». En outre, il rappelle que si une allocation était consentie par son Ministère, « elle devrait être employée surtout dans l’intérêt des pauvres77 ». En 1868, il met la même condition à l’attribution d’un secours financier aux bains de la rive gauche de Cadéac, appelant le préfet à veiller à ce qu’il soit affecté « à des améliorations particulièrement profitables aux malades indigents78 ». Ces correspondances révèlent ainsi les critères établis par l’Administration centrale pour allouer les aides financières aux établissements privés. Elles montrent notamment que, dès le milieu du xixe siècle, une fonction sociale est attribuée à ces centres thermaux.
- 79 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 59, Renseignements généraux sur la saison thermale de 1863, octobre (...)
20L’Administration est également attentive à l’impact économique de l’activité thermale sur les communes. Les commissaires de police sont en effet tenus de mentionner dans leur rapport la somme d’« argent laissé dans le pays » par les « visiteurs » pendant la saison thermale79.
4. Les obstacles à l’épanouissement de ces stations
21Les différentes sources écrites contemporaines, manuscrites ou imprimées, évoquent les raisons conduisant ces lieux de cure à demeurer des stations modestes.
- 80 Arch. dép. Ariège, 2 N 87, Rapport au conseil d’arrondissement de Saint-Girons, Session de 1855.
22Le manque de confort des installations et/ou le manque de logements sont invoqués de façon récurrente pour expliquer la faible fréquentation, et ce en dépit des investissements réalisés. Comme le déclare en 1855 le sous-préfet de Saint-Girons, « le luxe et le confortable des demeures est de première nécessité pour les gens riches, et ce sont ceux-là surtout qui se rendent aux eaux ». Il estime, en parlant de Sentein et d’Audinac, que « nos établissements laissent bien à désirer sous ce rapport80 ».
- 81 Docteur Fourquet, Notice sur les eaux sulfureuses et l’établissement de Cadéac (Hautes-Pyrénées), T (...)
- 82 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, Lettre du gérant de l’établissement thermal au sous-préfet de Saint-Giro (...)
- 83 Ibid., Procès-verbal de visite, 31 août 1861.
- 84 Arch. dép. Ariège, 8 M 28/2, Lettre du Ministère de l’Agriculture, du Commerce et des Travaux publi (...)
- 85 Louis de Bardies, « Excursion de la Société des études du Couserans à Sentein-les-Bains », Bulletin (...)
- 86 Notice sur les eaux minérales des Châlets Saint-Nérée…, op. cit., p. 31-32.
- 87 Conseil général de Haute-Garonne, Rapports et délibérations, Toulouse, Année 1866, p. 96.
- 88 Jacques Poisson, « Le voyage aux eaux. Histoire de la desserte ferroviaire des stations thermales » (...)
23La qualité des eaux et la concurrence avec d’autres établissements sont aussi évoquées, mais de manière moins systématique. Dans le cas de Cadéac, comme le déplore le docteur Fourquet, les eaux sont peu connues du monde médical et fréquentées uniquement par les habitants peu aisés de la contrée et du pays voisin. Il explique cette situation non seulement « par le mauvais état des établissements » mais aussi « par leur température froide, pour laquelle on a généralement de la défiance81 ». À Audinac, le gérant justifie le revenu « presque nul82 » des bains en raison de l’existence de la station d’Aulus, située à trente-cinq kilomètres plus au sud du département, dont les eaux sont jugées « infiniment préférables83 » par le service des Mines. La station de Sentein, quant à elle, se voit refuser tout accompagnement financier de l’État dès sa fondation, dans la mesure où ses eaux ne sont guère différentes des autres sources ferrugineuses présentes en grand nombre dans la région84. Outre la banalité de ses eaux, la situation géographique de la commune constitue un obstacle important à l’épanouissement de la station située à vingt-cinq kilomètres de Saint-Girons. Le transport « s’effectue chèrement et péniblement par charrettes85 », et ce jusqu’à la mise en service du tramway électrique en 1914. La station de Ferrère connaît un handicap similaire. Pour s’y rendre, il faut emprunter à cheval ou en char à bœufs un chemin non-carrossable depuis le village de Mauléon à quasiment sept kilomètres de là86. Si l’amélioration des infrastructures routières ou le raccordement au réseau ferroviaire contribue à l’essor de certains sites, comme par exemple à Barbazan en Haute-Garonne, les cas d’Audinac et de Cadéac montrent que ce n’est pas suffisant pour garantir un véritable développement de l’exploitation thermale. En tête de notre corpus, la station d’Audinac se trouve à seulement quatre kilomètres de la ville de Saint-Girons où la gare ferroviaire ouvre dès 1866, la rendant accessible en seulement quatre heures depuis Toulouse et en dix-huit heures environ depuis Paris87. Pourtant, elle est en grande majorité fréquentée par des habitants des environs très proches. Les deux établissements de Cadéac se situent quant à eux dès l’origine à proximité d’une voie carrossable, l’un près d’une route impériale, l’autre près d’une route départementale. Ils se trouvent en outre à seulement deux kilomètres d’Arreau où une gare est installée en 189788. Pour autant, ils peinent à dépasser le millier de curistes à eux deux, lors de la période la plus faste de leur histoire.
24Conclusion
25Ces lieux de cure au caractère intimiste, souvent considérés comme des tentatives avortées, constituaient au contraire un élément du maillage thermal de l’espace pyrénéen à part entière. Ils répondaient aux aspirations d’une clientèle de proximité souvent modeste, en quête de santé et de bien-être. À l’instar des stations thermales plus fréquentées, ils sont devenus des lieux de sociabilité et ont contribué, à leur échelle, au désenclavement des villages de basse et de moyenne montagne en faisant connaître, même modestement, ces localités.
26La trajectoire de ces stations au xixe siècle a été conditionnée par la conjugaison de plusieurs facteurs : la qualité et la singularité des eaux, l’importance des moyens financiers mobilisés pour le développement des équipements, l’accessibilité des sites thermaux, notamment la proximité avec les réseaux routiers et ferroviaires, ou encore l’existence d’un soutien politique et financier tant au niveau local que national.
- 89 Sur cet aspect de l’histoire des stations thermales d’Audinac et de Sentein, voir Géraldine Baglin, (...)
27Quelle que fût la stratégie adoptée par les propriétaires, l’ensemble de ces sites thermaux a connu un ralentissement de sa fréquentation à partir de la Première Guerre mondiale, et a vu son exploitation cesser rapidement à partir du deuxième quart du xxe siècle. Les bains Balès à Cadéac sont transformés en colonies de vacances dès 1930. À Audinac et à Sentein, l’arrêt de l’activité thermale est directement lié à la Seconde Guerre mondiale. Les établissements ayant été réquisitionnés par l’armée allemande, les propriétaires ne parviennent pas à relancer l’exploitation89. Les thermes de Ferrère, dont la fréquentation n’était plus que de trente personnes chaque saison en 1932, se voient retirer l’autorisation d’exploiter la source en 1955. À la même période, alors que le nouveau propriétaire des bains Fisse de Cadéac cherche en vain à relancer l’activité thermale depuis les années 1940, celle-ci est définitivement abandonnée au profit de la création d’un établissement hôtelier. Enfin, le sort de la petite station de Couret-Ganties n’est guère différent. Après avoir connu plusieurs interruptions de son activité depuis 1914, le site est finalement revendu et transformé en propriétés privées à usage d’habitation au milieu du xxe siècle. La fermeture de ces lieux de cure rend compte des mutations et des difficultés rencontrées par un grand nombre de stations thermales à partir de l’entre-deux-guerres, et témoigne de la fin de l’âge d’or de ce secteur d’activité. Si la mémoire de ces centres thermaux secondaires reste vive localement, leurs traces matérielles s’estompent progressivement au profit des reconversions successives des sites.
Notes
1 Olivier Faure, « Les petites stations thermales en France au xixe siècle : un autre thermalisme ? », dans Dominique Jarrassé (dir.), 2000 ans de thermalisme : économie, patrimoine, rites et pratiques, actes du colloque tenu à Royat (Puy-de-Dôme) en mars 1994, Clermont-Ferrand, Institut d’Études sur le Massif Central, 1996, p. 33-47, p. 33.
2 Les sites composant le corpus ont été étudiés dans le cadre du programme de recherche européen FEDER TCV-PYR (2017-2021). Les synthèses historiques relatives à l’étude de ces stations peuvent être consultées sur la médiathèque culturelle numérique de la Région Occitanie (Ressources patrimoines) : Géraldine Baglin et Pierre-Yves Corbel, « Présentation de la commune de Cadéac », dossier n° IA65000181, Ressources patrimoines, 1997 ; 2020 ; Géraldine Baglin, « Station thermale des Chalets Saint-Nérée », dossier n° IA65007512, Ibid., 2020 ; « Station thermale de Couret-Ganties », dossier n° IA31005882, Ibid., 2019 ; « Station thermale d’Audinac », dossier n° IA09005870, Ibid. ; « Station thermale de Sentein », dossier n° IA09005876, Ibid.
3 Sur l’histoire de la station thermale de Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne) voir Alice de La Taille, « Station thermale », dossier n° IA31012421, Ressources patrimoines (Région Occitanie), 2018.
4 De la même manière, sur l’histoire de la station thermale de Cauterets (Hautes-Pyrénées) voir l’étude réalisée par Viviane Delpech : « Station thermale de Cauterets », dossier n° IA65007176, Ibid., 2020.
5 Voir Géraldine Baglin, « Station thermale de Capvern-les-Bains », dossier n° IA65007530, Ibid., 2021.
6 L’histoire du développement urbain de la station thermale d’Aulus-les-Bains ainsi que des stations d’Ax-les-Thermes et d’Ussat-les-Bains, qui étaient les plus prospères du département de l’Ariège, a été étudiée par Anaïs Comet, « L’évolution urbaine de trois stations thermales ariégeoises, Aulus-les-Bains, Ax-les-Thermes et Ussat-les-Bains », Archives ariègeoises, 2020, n° 12, p. 137-164.
7 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, Rapport du médecin inspecteur des bains d’Audinac, saison 1822, 3 janvier 1823.
8 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 72, Extrait des minutes de la Secrétairerie d’État, 9 septembre 1811.
9 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, Plan de l’établissement thermal d’Audinac, 1822.
10 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 72, Lettre du Docteur Fournier au préfet des Hautes-Pyrénées, 5 décembre 1820.
11 Ibid., Lettre du médecin inspecteur des bains de Cadéac au préfet des Hautes-Pyrénées, 22 novembre 1827.
12 Arch. dép. Haute-Garonne, 5 M 47, Arrêté du Ministère de l’Intérieur, 27 août 1829.
13 Arch. dép. Haute-Garonne, BH br 4°51, Ganties, monographie communale, 1885, p. 8.
14 Arch. dép. Haute-Garonne, 5 M 47, Lettre de Jean-Bertrand Chaton au préfet de Haute-Garonne, 30 mars 1838.
15 Ibid., Rapport du sous-préfet de Saint-Gaudens au préfet de Haute-Garonne, 8 octobre 1850.
16 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 72, Lettre du préfet des Hautes-Pyrénées au ministre de l’Agriculture et du Commerce, 18 mai 1843.
17 Notice sur les eaux minérales des Chalets Saint-Nérée, dans la vallée de Barousse, entre Saint-Bertrand de Comminges et Bagnères-de-Luchon, Toulouse, Imprimerie de J.-B. Paya, 1843, p. 33-34.
18 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 2 O 973, Lettre du sous-préfet de Bagnères au préfet des Hautes-Pyrénées, 7 janvier 1860.
19 Arch. dép. Ariège, 3 P 3034, Matrice cadastrale des propriétés foncières, 1836-1914.
20 Dominique Jarrassé, « Les thermes. L’élaboration du monument thermal », dans Lise Grenier (dir.)., Villes d’eaux en France [exposition, Paris, École nationale supérieure des Beaux-Arts, 16 janvier-24 mars 1985], Paris, Institut français d’architecture, 1984, p. 63.
21 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 72, Lettre du sous-préfet de Bagnères au préfet des Hautes-Pyrénées, 17 mai 1856.
22 Édouard Filhol, Félix Garrigou et Jean Sentein, Bains d’Audinac (Ariège) près de Saint-Girons, Toulouse, Imprimerie de Bonnal et Gibrac, 1849, p. 7.
23 Arch. dép. Ariège, 130 EDT/Q11, Extrait du registre des délibérations du conseil municipal de Montjoie, s. d.
24 Édouard Filhol, Notice sur les eaux minérales et sur l’établissement thermal de Ganties (Haute-Garonne), Toulouse, Typographie Hebrail, 187[?], p. 8.
25 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, Plan de l’établissement thermal d’Audinac, 1822.
26 Paul Joanne, Guide Diamant - Pyrénées, Paris, Librairie Hachette et Cie, 1892, p. 236.
27 Henri Castillon, Histoire spéciale et pittoresque de Bagnères-de-Luchon et des vallées environnantes, Saint-Gaudens, J.-M. Tajan, 1851, p. 314-315.
28 Le propriétaire des bains de Sentein fait édifier, vraisemblablement dans les années 1890, un hôtel destiné aux curistes à proximité de l’église du village (Notice n° IA09005879, Base de données de l’Inventaire général, Région Occitanie). À Cadéac, la construction de l’hôtel-pension dit Villa Graziella, installé au cœur du village, est portée sur la matrice cadastrale en 1909 (Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 116 E DEPOT 35, Matrice des propriétés bâties, 1882-1911). Enfin, l’existence d’un hôtel sur le site thermal de Ferrère est attestée en 1912 (Jean-Alexandre Lescamela, Annuaire des Hautes-Pyrénées : historique, administratif, judiciaire & commercial, Tarbes, Lescamela Éditeur scientifique, 1912, p. 275).
29 Henri Castillon, Les bains d’Audinac et le pays du Couserans, Toulouse, Imprimerie du Midi, 1851, p. 28.
30 Édouard Filhol, op. cit., p. 8.
31 Jean-Alexandre Lescamela, op. cit., p. 262.
32 Arch. dép. Ariège, 5 J 4, Lettre de Barthélémi Dauby à Monseigneur l’archevêque de Toulouse, 14 juillet 1821.
33 Alphonse Dumail, Les églises du diocèse du Comminges, Saint-Gaudens, Société Des Études du Comminges, 1999, p. 74.
34 Bertrand Verdo, Précis sur les eaux minérales des Pyrénées et de la Gascogne et sur les bains de mer, Paris, Librairie de Victor Massion, 1855, p. 237.
35 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, Lettre de Barthélémi Dauby au Ministre de l’Intérieur, 18 août 1822.
36 Ibid., Tableau de fréquentation de l’établissement thermal d’Audinac, 1825-1834, rédigé par le médecin inspecteur des bains, s. d.
37 Steve Hagimont, Commercialiser la nature et les façons d’être. Une histoire sociale et environnementale de l’économie et de l’aménagement touristiques, Thèse de doctorat en Histoire, sous la direction de Jean-Michel Minovez et Vincent Vlès, Université Toulouse-Jean Jaurès, 2017, vol. 2, p. 13.
38 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, Rapport au préfet par le régisseur de l’établissement thermal d’Audinac, 20 septembre 1865.
39 Steve Hagimont, op. cit.
40 Arch. dép. Ariège, 130 EDT/Q11, Renseignements sur la station d’Audinac, s. d.
41 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 72, Tableau de fréquentation des eaux de Cadéac, 19 septembre 1813.
42 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 59, Lettre du sous-préfet de Bagnères au préfet des Hautes-Pyrénées, 8 décembre 1859.
43 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 2 O 669, Établissement thermal de Cadéac, État des produits et des dépenses, exercice 1871.
44 Lettre du régisseur de l’établissement Balès au préfet des Hautes-Pyrénées, 23 janvier 1869.
45 Arch. dép. Haute-Garonne, 7689 W 17, Procès-verbal de visite - Établissement Fisse, 19 septembre 1931.
46 Nérée Boubée, Bains et courses de Luchon, Pau, Imprimerie de E. Vignancour, 1843, p. 315.
47 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 59, Renseignements généraux sur la saison thermale de 1863, par le commissaire de police, 17 octobre 1863.
48 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, T 383, Ferrère, Monographie communale, 1887, s. p.
49 Jérôme Penez, Histoire du thermalisme en France au xixe siècle, Paris, Éditions Économica, 2005.
50 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, État analytique des maladies des personnes, 1818 ; 1819 ; 1820 ; 1822.
51 Arch. dép. Ariège, 8 U 510, Affaire Veuve Broué et consorts, Rapport, 8 juillet 1892.
52 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 72, Lettre du préfet des Hautes-Pyrénées au ministre du Commerce et Travaux publics, 25 juillet 1860.
53 Arch. dép. Haute-Garonne, BH br 4°51, Ganties, monographie communale, 1885, p. 10.
54 Arch. dép. Hautes-Pyrénées 2 O 973, Lettre du sous-préfet de Bagnères au préfet des Hautes-Pyrénées, 23 avril 1860.
55 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 59, Renseignements généraux sur la saison thermale de 1863, 19 octobre 1863.
56 Les conditions de leur accès aux stations thermales étaient strictes : ils devaient être munis d’un passeport ou d’un certificat d’indigence, d’un extrait du rôle des contributions directes prouvant que leur imposition n’excédait pas cinq francs, d’une ordonnance du médecin, enfin leur dossier devait avoir reçu au préalable l’aval du sous-préfet de leur arrondissement. Cf. Steve Hagimont, « Plaisirs mondains et affections populaires. Le sort des malades indigents dans les stations thermales au xixe siècle », Revue de Comminges et des Pyrénées centrales, 2017, t. 133, p. 287-309, p. 291.
57 Steve Hagimont, Commercialiser la nature…, op. cit., vol. 1, p. 423-426.
58 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 2 O 973, Lettre de Nérée Boubée au maire de Ferrère, 29 octobre 1860.
59 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, Lettre du gérant de l’établissement thermal d’Audinac au sous-préfet de Saint-Girons, 17 septembre 1865.
60 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 72, Lettre du sous-préfet de Bagnères au préfet des Hautes-Pyrénées, 17 mai 1856.
61 Arch. dép. Haute-Garonne, 5 M 47, Lettre de Jean-Bertrand Chaton au préfet de Haute-Garonne, 30 mars 1838.
62 Il s’agit du maire de Ganties de 1837 à 1848, Pierre Dencausse. Ibid., Lettre du sous-préfet de Saint-Gaudens au préfet de Haute-Garonne, 8 octobre 1861.
63 Jean-Louis Trombe hérita de l’établissement au début des années 1900 et occupa la fonction de maire de Ganties de 1905 à 1944. Arch. mun. Ganties, 1 G 6, Matrice des propriétés bâties, 1837-1914.
64 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 116 E DEPOT 34, Matrice des propriétés non bâties et bâties, 1832-1913.
65 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 2 E 3/535, Naissances, mariages et décès d'Ancizan, 1830.
66 Arch. dép. Ariège, 5 J 4, Lettre de Barthélémi Dauby à Monseigneur l’archevêque de Toulouse, 14 juillet 1821.
67 Arch. dép. Ariège, 3 P 2409-2411, Matrice des propriétés foncières, 1829-1914 ; 3 P 2412, Matrice des propriétés bâties, 1882-1911.
68 « Société thermale des Chalets Saint-Nérée », dans Notice sur les eaux minérales des Châlets Saint-Nérée, op. cit.
69 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 2 O 973, Lettre du sous-préfet de Bagnères au préfet des Hautes-Pyrénées, 9 décembre 1860.
70 Pour donner une idée de la valeur du franc pendant cette période, rappelons qu’au milieu de xixe siècle un travailleur journalier gagnait quotidiennement environ 1,5 à 2 francs.
71 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, Rapport au préfet par le régisseur de l’établissement thermal d’Audinac, 20 septembre 1865.
72 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 72, Lettre du sous-préfet de Bagnères au préfet des Hautes-Pyrénées, 17 mai 1856.
73 Les médecins inspecteurs des eaux ont eu un rôle de conseil auprès des propriétaires et des malades. Ils étaient chargés de contrôler les traitements administrés et également de rendre compte à l’Administration de la fréquentation des bains et des maladies soignées. Dans chaque station, ils étaient nommés par le préfet et rémunérés par le propriétaire des sources en fonction du produit annuel des eaux. Cf. Steve Hagimont, Commercialiser la nature…, op. cit., vol. 1, p. 117-118.
74 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 72, Lettre de Jean Forgues au sous-préfet de Bagnères, 17 septembre 1859.
75 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, Lettre du directeur des établissements d’utilité publique au préfet de l’Ariège, 18 juillet 1825.
76 Ibid., Lettre du régisseur de l’établissement thermal d’Audinac au sous-préfet de Saint-Girons, 23 mai 1863 ; État récapitulatif des dépenses faites à l’établissement thermal d’Audinac, 20 août 1864.
77 Arch. dép. Haute-Garonne, 5 M 47, Lettre du ministre de l’Agriculture, du Commerce et des Travaux publics au préfet de Haute-Garonne, 27 septembre 1861.
78 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 2 O 669, Lettre du ministre de l’Agriculture, du Commerce et des Travaux publics au préfet des Hautes-Pyrénées, 5 novembre 1868.
79 Arch. dép. Hautes-Pyrénées, 5 M 59, Renseignements généraux sur la saison thermale de 1863, octobre 1863.
80 Arch. dép. Ariège, 2 N 87, Rapport au conseil d’arrondissement de Saint-Girons, Session de 1855.
81 Docteur Fourquet, Notice sur les eaux sulfureuses et l’établissement de Cadéac (Hautes-Pyrénées), Toulouse, Imprimerie Jean-Matthieu Douladoure, 1857, p. 5.
82 Arch. dép. Ariège, 8 M 22, Lettre du gérant de l’établissement thermal au sous-préfet de Saint-Girons, 17 septembre 1865.
83 Ibid., Procès-verbal de visite, 31 août 1861.
84 Arch. dép. Ariège, 8 M 28/2, Lettre du Ministère de l’Agriculture, du Commerce et des Travaux publics au préfet de l’Ariège, 28 novembre 1860.
85 Louis de Bardies, « Excursion de la Société des études du Couserans à Sentein-les-Bains », Bulletin périodique de la Société ariègeoise des Sciences, Lettres & Arts, Foix, Typographie Gadrat Ainé, 1905-1906, vol. X, p. 170.
86 Notice sur les eaux minérales des Châlets Saint-Nérée…, op. cit., p. 31-32.
87 Conseil général de Haute-Garonne, Rapports et délibérations, Toulouse, Année 1866, p. 96.
88 Jacques Poisson, « Le voyage aux eaux. Histoire de la desserte ferroviaire des stations thermales », Revue d’histoire des chemins de fer, 2004, n° 31, p. 214.
89 Sur cet aspect de l’histoire des stations thermales d’Audinac et de Sentein, voir Géraldine Baglin, « Audinac-les-Bains, Bédeille-les-Bains et Sentein-les-Bains : la trajectoire de trois centres thermaux du Couserans du xixe siècle au milieu du xxe siècle », Archives ariègeoises, 2021, n° 13, p. 99-120.
Haut de pageTable des illustrations
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Titre | Fig. 1 : Fondation, implantation et équipements thermaux des stations du corpus |
Crédits | © Géraldine Baglin, 2020. |
URL | http://journals.openedition.org/framespa/docannexe/image/11705/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 144k |
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Titre | Fig. 2 : L’établissement thermal de Cadéac (rive gauche) au début du xxe siècle. Carte postale ancienne |
Crédits | © Inventaire général Région Occitanie. |
URL | http://journals.openedition.org/framespa/docannexe/image/11705/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,4M |
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Titre | Fig. 3 : Les équipements annexes des stations du corpus |
Crédits | © Géraldine Baglin, 2020. |
URL | http://journals.openedition.org/framespa/docannexe/image/11705/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 120k |
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Titre | Fig. 4 : Vue d’artiste de la station thermale de Couret-Ganties. |
Légende | Lithographie d’un dessin au pastel, extraite de : Édouard Filhol, Notice sur les eaux minérales et sur l’établissement thermal de Ganties (Haute-Garonne), Toulouse, Typographie Hebrail, 187[ ?], n. p. |
Crédits | © Libre de droits. |
URL | http://journals.openedition.org/framespa/docannexe/image/11705/img-4.jpg |
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Pour citer cet article
Référence électronique
Géraldine Baglin, « Les petites stations thermales des Pyrénées centrales : des investissements privés au service d’une offre thermale de proximité », Les Cahiers de Framespa [En ligne], 38 | 2021, mis en ligne le 25 octobre 2021, consulté le 14 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/framespa/11705 ; DOI : https://doi.org/10.4000/framespa.11705
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