Nancy-Thermal : les rêves de grandeur d’une station luxueuse et populaire
Résumés
Érigée entre 1912 et 1914 d’après les plans de l’architecte Louis Lanternier, la station Nancy-Thermal constitue un ensemble relativement méconnu. Si avec le recul du temps, l’établissement s’inscrit dans la catégorie des stations thermales secondaires, Nancy-Thermal a été conçue cependant avec l’ambition de s’imposer comme un ensemble de premier ordre entendant rivaliser avec les grands complexes thermaux vosgiens voisins. Composé de luxueux thermes et d’une grande piscine d’eau thermale conçue comme des bains municipaux, cet établissement constitue un ensemble atypique en raison de son implantation en milieu urbain et des différents publics visés. Le déclenchement de la Première Guerre mondiale interrompt le programme, privant la station de la renommée escomptée. Toutefois, malgré des périodes de difficulté, l’activité thermale n’a jamais cessé et perdure jusqu’à nos jours. Reconnu pour son intérêt architectural et ses singularités, l’ensemble Belle-Époque est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 3 novembre 2020.
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Introduction
- 1 Le périmètre de la protection au titre des monuments historiques, tel que précisé dans l’arrêté pré (...)
1Construite entre 1912 et 1914, la station Nancy-Thermal constitue aujourd’hui un ensemble thermal et architectural relativement méconnu. Si, avec le recul du temps, elle peut être considérée comme une station secondaire, elle a cependant été conçue avec l’ambition de s’imposer comme une réalisation de premier ordre entendant rivaliser avec les grands complexes thermaux voisins situés dans les Vosges, à l’instar de Plombières-les-Bains, Bains-les-Bains, Contrexéville ou encore Vittel. Aspirant à la renommée de ces stations réputées dont les eaux sont reconnues, pour certaines, depuis l’Antiquité, l’ensemble nancéen est conçu comme un établissement luxueux et moderne. Toutefois, Nancy-Thermal cherche également à se démarquer des stations vosgiennes avec un modèle singulier qui met à profit sa situation urbaine pour attirer une clientèle variée, plus ou moins fortunée. Cependant, le déclenchement de la Première Guerre mondiale interrompt le programme et tout espoir de succès. Du projet grandiose dressé par l’architecte Louis Lanternier (1859-1916), qui comptait parmi les derniers grands ensembles thermaux de la Belle Époque, seuls deux bâtiments sont construits : la Grande Piscine du Parc (janvier 1912-mars 1913) et l’édifice des thermes (octobre 1912-juin 1914). Ainsi, malgré les ambitions initiales, Nancy-Thermal n’a pu acquérir la renommée escomptée. Si la station nancéenne a connu des périodes de difficulté, l’activité thermale n’a cependant jamais cessé et perdure toujours. Reconnu aujourd’hui pour ses singularités et son intérêt architectural, l’ensemble Nancy-Thermal est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 3 novembre 20201.
- 2 Bertrand Godfrin, Nancy-thermal : hier, aujourd'hui et demain : de la source Lanternier au futur co (...)
- 3 Atelier Grégoire, Diagnostic architectural et patrimonial, 2016 [non publié], et Agence Pierre-Anto (...)
2Jusqu’à présent relativement peu étudiée, la station thermale a cependant fait l’objet en 1987 d’un mémoire universitaire en Médecine rédigé par le docteur Bertrand Godfrin2. La présente étude repose sur les recherches menées par la Direction Régionale des Affaires Culturelles du Grand Est dans le cadre de l’instruction de la demande de protection au titre des monuments historiques de l’ensemble Nancy-Thermal, ainsi que sur les études architecturales et patrimoniales préalables réalisées dans le cadre de la réhabilitation dont le site fait actuellement l’objet3.
1. Historique d’une audacieuse entreprise
1.a. Nancy, ville d’eaux ?
3L’idée de créer, au début du xxe siècle, une station thermale à Nancy peut paraître à première vue extravagante puisqu’aucune source naturelle ne jaillit spontanément du sol de la cité lorraine. Cette découverte intervient en réalité de manière fortuite. En effet, si des sondages sont entrepris dans la région de Nancy, ces derniers ne sont pas destinés à trouver de l’eau, mais de la houille. Or, ils s’avèrent doublement heureux car la mise au jour de gisements houillers permet également de constater la présence de ressources en eaux thermales. Leur découverte à Nancy même est due à l’initiative d’un homme, l’architecte mosellan Louis Lanternier (1859-1916), formé à l’école des Beaux-Arts de Paris. Parallèlement à son activité principale, il s’engage personnellement dans la recherche de la houille en Lorraine, ce qui le met sur la piste de l’eau thermale autour de Nancy. Dès lors, Lanternier nourrit le rêve de transformer Nancy en véritable ville d’eaux, et de dresser les plans d’un complexe thermal devant permettre de transformer la cité en station balnéaire de premier ordre. La municipalité ne prend d’abord guère au sérieux cette initiative, comme le raconte en 1916 le journaliste et historien Émile Badel :
- 4 Émile Badel (alias Pierre Duroc), « Ce qu’on dit et ce qu’on fait à Nancy », Pages de guerre écrite (...)
Lanternier vint nous parler de son idée bien arrêtée de forer un trou quelque part, pour doter Nancy d’une source thermale qui l’emporterait sur Vittel, Contrexéville, Plombières, Bourbonne, etc. Les timorés de l’Hôtel de Ville, le maire en tête, se moquèrent de lui et haussèrent les épaules4.
- 5 Arch. Mun. Nancy, 1 D 473/1. Registre des délibérations du conseil municipal de la ville de Nancy, (...)
- 6 L’autonomie française en termes de ressources thermales compte parmi les problématiques de l’époque (...)
4Toutefois, les arguments persuasifs de l’architecte portent leurs fruits en 1908 puisque Lanternier obtient l’autorisation de réaliser à ses frais un sondage à Nancy5. Il espère déjà, au vu du contexte politique particulier résultant de l’annexion de l’Alsace-Moselle, attirer la clientèle française qui délaisse les stations thermales allemandes et celles situées en territoire annexé6. Son projet s’inscrit tout à fait dans les réflexions de l’époque sur les besoins en hygiène : Lanternier souhaite proposer une offre thermale citadine dont les avantages seraient multiples, notamment la facilité d’accès ou encore une ouverture à l’année, sans interruption hivernale, à l’inverse des stations vosgiennes.
1.b. Une quête couronnée de succès
5Le choix du site pour effectuer le sondage se porte sur le quartier en plein développement de Blandan, situé au sud-ouest du centre-ville et desservi depuis peu par le tramway. La parcelle choisie a l’avantage de se trouver à proximité immédiate du parc Sainte-Marie, pouvant ainsi offrir aux futurs curistes un environnement propice à la détente. En outre, elle est comprise dans l’étendue de la future Exposition internationale de l’Est de la France, prévue l’année suivante, ce qui assurerait, en cas de sondage heureux, une publicité et une forte visibilité à l’entreprise.
- 7 Charles Thiry et Charles Barachon, « Les débuts de Nancy-Thermal », La Gazette des eaux, n° 2826, 1 (...)
- 8 Nancy-Thermal. Compagnie fermière des Thermes Municipaux de la Ville de Nancy. Statuts, Paris, Impr (...)
- 9 Les statuts fixés en 1910 définissent des conditions revues en 1911. Ces dernières incluent notamme (...)
6Les travaux de forage, menés par Planchin Frères & Cie, une société auvergnate spécialisée dans ce type d’installation, débutent en juin 1908 et s’achèvent onze mois plus tard, en mai 1909. Le forage perce les grès vosgiens à 800 mètres de profondeur, libérant une eau jaillissant abondamment, à une température d’environ 36°C. Selon les commentaires de l’époque, Lanternier a réalisé-là un tour de force technique, le captage étant alors décrit comme le plus profond d’Europe. Triomphant, il donne son nom à la source, baptisée « source Lanternier », et fait ériger un pavillon provisoire qui devient l’une des attractions les plus en vue de l’exposition de 1909. Cette construction comprend une buvette, quelques baignoires avec douches et deux piscines à eau courante de 9 mètres de long sur 3 de large7. Se forme ainsi rapidement autour de la source une « petite ville d’eau » où l’on prend environ 100 bains ou douches par jour. Fort de ce petit succès, le projet de construction d’une grande station thermale se concrétise. À cet effet, les statuts de Nancy-Thermal – Compagnie fermière des Thermes Municipaux de la Ville de Nancy sont rédigés en 19108. Il s’agit d’une société anonyme pourvue d’un capital de 900 000 francs par souscription d’actions. La ville octroie la concession du terrain pour 75 ans à charge de payer une redevance symbolique d’un franc complétée cependant de certaines conditions9. Il est prévu de répartir les bénéfices entre la ville et les actionnaires.
1.c. Une rapide reconnaissance des qualités médicinales de l’eau de la source
- 10 Les premières études réalisées sur l’eau de la source Lanternier ont été menées par MM. Deval et Sa (...)
- 11 Charles Barachon, L'Eau thermo-minérale de Parc Sainte-Marie (Nancy) (source Lanternier), Nancy, I (...)
- 12 Armand Gautier et Charles Moureu, Nancy-Thermal : étude de l'eau du parc Sainte-Marie (source Lante (...)
- 13 Annonce publicitaire, L'Immeuble et la construction dans l'Est, 9 février 1913, n° 41, p. 818.
7L’eau de la source Lanternier est rapidement analysée par plusieurs experts10. Une thèse sur ses propriétés est soutenue par le docteur Charles Barachon, ancien interne des Hôpitaux de Nancy, en 191111. Il décrit l’eau comme limpide, d’une couleur légèrement bleu-verdâtre, à l’odeur sulfhydrique faible, au goût semblable à celle d’une bonne eau potable en bouteille12. Bonne à boire, l’eau est également reconnue pour ses vertus médicinales. En juillet 1911, l’Académie de Médecine donne son aval à l’exploitation des eaux qui apparaissent particulièrement adaptées pour les arthritiques. Les réclames de l’époque listent les nombreuses affections qu’elles peuvent soulager : outre l’arthritisme, le rhumatisme, la goutte, les maladies du rein, de la vessie, du foie, de l’intestin, le diabète ou encore une « faiblesse générale »13. La cure se décline par l’ingestion de l’eau et par la balnéation. Dès lors, l’enthousiasme des scientifiques permet de forger une réputation à cette eau qui, cependant, ne bénéficie pas de la renommée déjà établie des sources vosgiennes voisines.
2. Un complexe architectural ambitieux
2.a. Un projet à la fois classique et original
- 14 Arch. Mun. Nancy, 4 M, Nancy-Thermal, Plans de Nancy-Thermal, dressés par Louis Lanternier.
- 15 Pour une réflexion d’ensemble sur le sujet, se référer notamment à l’ouvrage de Bernard Toulier, Vi (...)
8Découvreur de la source, Lanternier est également l’auteur des plans de la station thermale. Conservés aux Archives municipales de la Ville de Nancy, plusieurs projets détaillent les différentes alternatives élaborées par l’architecte en amont du plan définitif14. Lanternier conçoit d’emblée un vaste complexe constitué de thermes, d’un casino, d’un bâtiment administratif, d’une usine d’embouteillage, d’un grand hôtel et d’un jardin, éléments qui composent habituellement les ensembles thermaux15. Son projet se distingue cependant par l’ajout de bains municipaux qui constituent en revanche une composante tout à fait originale. Les thermes et les bains municipaux sont dotés chacun de deux bassins pour séparer les hommes des femmes. L’architecte envisage également un théâtre, un restaurant et des commerces. Le projet final est constitué de deux entités distinctes séparées par un jardin à la française : d’une part, un ensemble de bâtiments dévolus à l’eau, composé des thermes, des bains municipaux et du bâtiment d’embouteillage et, d’autre part, un ensemble destiné à loger, nourrir et divertir les curistes, composé d’un théâtre, d’un casino et d’un hôtel (Fig. 1). Une galerie couverte permet de relier ces deux ensembles. Les bains municipaux sont dénommés désormais « Grande piscine du Parc ». Si ce bâtiment ne compte plus qu’un seul bassin sur le dernier plan dressé par l’architecte, les thermes conservent leurs deux bassins circulaires.
Fig. 1 : Louis Lanternier, Plan général de Nancy-Thermal, 8 mars 1912

© Arch. Mun. Nancy, 4 M ; ©Région Grand Est – Inventaire général/Ph. Bertrand Drapier
2.b. Une construction inachevée
9Ce projet très ambitieux est interrompu par le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Beaucoup plus modeste, l’ensemble réalisé est constitué de la Grande Piscine du Parc et d’une moitié seulement du bâtiment des Thermes, doté par conséquent d’un bassin unique. L’activité d’embouteillage, initialement prévue dans un corps de bâtiment distinct, est finalement installée dans les sous-sols du bâtiment des thermes. Les deux édifices réalisés permettent cependant à l’établissement thermal de fonctionner.
2.c. Un mode de construction remarqué pour sa modernité
- 16 La date précise à laquelle Lanternier prend sa retraite n’est pas connue. Un article paru dans L’im (...)
- 17 Annonce publicitaire, L'Immeuble et la construction dans l'Est, 12 avril 1914, n° 50, p. 1003.
- 18 Dynk, « Constructions modernes. Béton armé et pierre armée », L'Immeuble et la construction dans l' (...)
10Les travaux débutent en 1912 et s’achèvent en 1914. À compter de la retraite de Lanternier, effective au plus tard en novembre 191316, Albert Jasson (1849-1923), formé à l’école des Beaux-Arts de Paris et architecte de la ville de Nancy jusqu’en 1911, est en charge du chantier. Les modes de construction sont à la pointe de la modernité. L’utilisation audacieuse du béton armé est notamment louée par la presse spécialisée. Ainsi, dans la revue L’immeuble et la Construction dans l’Est, les édifices sont présentés comme « le plus considérable ensemble de constructions en ciment armé qui ait été édifié jusqu’à présent dans l’Est17 ». L’article souligne le recours judicieux à la technique de la pierre armée, plus économique que la pierre de taille. Ce procédé qui consiste à réduire en poudre de la pierre naturelle mélangée à du ciment portland blanc, s’emploie comme du béton. Comme le précise l’auteur de l’article, un certain Dynk, « l’architecte moderne a ainsi à sa disposition un matériau ayant la même souplesse, les mêmes qualités de résistance que le ciment armé, et susceptible de donner un aussi bel aspect artistique que la pierre de taille18 ».
- 19 Notamment les places Stanislas, de la Carrière et d’Alliance ainsi que l’arc Héré.
- 20 [Auteur anonyme], « À Nancy-Thermal », L'Immeuble et la construction dans l'Est, 16 novembre 1913, (...)
11Si les techniques de construction font appel aux procédés les plus modernes, le vocabulaire architectural reste, somme toute, plutôt classique. La référence au classicisme rattache le bâtiment des thermes au patrimoine monumental de la ville marqué par les aménagements réalisés par l’architecte Emmanuel Héré (1705-1763) pour le roi Stanislas Ier19, même si un « cachet de cosmopolitisme » s’exprime dans les coupoles qui couronnent les thermes20. Conçue pour une clientèle plus modeste, la Grande Piscine du Parc ne bénéficie pas de la même richesse ornementale et présente un traitement architectural beaucoup plus sobre.
2.d. Une clientèle à conquérir
- 21 Des annonces publicitaires sont publiées dans la presse écrite, notamment dans L'Immeuble et la con (...)
- 22 La Direction [de la revue Nancy illustré], « Notre but. Notre programme », Nancy illustré, janvier (...)
12Connue du public par le seul pavillon provisoire érigé pour l’Exposition de 1909, la nouvelle station doit impérativement se forger une réputation. Alors que le chantier est toujours en cours, la Compagnie fermière des Thermes Municipaux cherche à faire connaître Nancy-Thermal. Outre la publication d’annonces publicitaires21, elle crée sa propre revue intitulée Nancy illustré, dont le sous-titre juxtapose les adjectifs suivants : « mondain, thermal, littéraire, artistique et sportif ». Elle prévoit de livrer tous les mois des informations sur l’eau de Nancy-Thermal et, plus précisément, « des études thermales et médicales, inspirées par de savants docteurs, qui feront connaître partout les heureuses et bienfaisantes propriétés de la source minérale du Parc Sainte-Marie, y attireront des touristes, de riches baigneurs, dont la venue augmentera l’aisance et le bien-être chez tous nos concitoyens22 ». Une attention particulière est également portée à l’aménagement d’un parc des sports ainsi que d’un parc d’attractions à proximité des thermes et du parc Sainte-Marie. Ces installations de détente et de loisir, susceptibles d’attirer la clientèle citadine de Nancy, devaient contribuer à la réputation du site.
3. Description des éléments bâtis
3.a. La Grande Piscine du Parc, un vaste édifice fonctionnel
13Aménagée comme des bains municipaux, la Grande Piscine du Parc est le premier édifice du complexe thermal à être achevé. Inaugurée en mars 1913, elle est conçue comme le pendant populaire de celui des thermes destinés à une clientèle aisée. Comme l’indique la revue Nancy illustré, la Grande Piscine du Parc a été construite afin d’offrir un accès à l’hygiène et à l’eau thermale aux moins fortunés :
- 23 Bernard le Lorrain, « Les bains populaires, en piscine, à Nancy », Nancy illustré, janvier 1913, n° (...)
C’est pourquoi, en dotant notre riche et coquette cité d’un grandiose établissement thermal, l’administration de celui-ci, animée du véritable esprit social, a-t-elle voulu essayer de populariser la pratique des bains en mettant, dans les meilleures conditions, une superbe piscine à la disposition de ceux que ne favorisent point les biens de la fortune23.
- 24 Charles Thiry et Charles Barachon, op. cit., p. 536.
14Ces bains municipaux doivent donc permettre à chacun de bénéficier des bienfaits de l’eau thermale. Comparé à un « véritable lac », le bassin (50 mètres de long sur 18 mètres de large avec une profondeur variant de 1 mètre à 3 mètres 20) est qualifié par les contemporains, non sans fierté, de « plus grande piscine d’eau minérale du monde24 ». Ces derniers se félicitent également de la pureté de l’eau, constamment renouvelée.
- 25 « La Construction de Nancy-Thermal », L'Immeuble et la construction dans l'Est, 17 mars 1912, n° 46 (...)
15Percée de sept baies, la façade principale de la piscine abrite l’entrée ainsi que six boutiques donnant sur la rue (Fig. 2). À l’intérieur, le grand bassin natatoire rectangulaire aux angles arrondis est entouré de cabines fermées par des pans de tissus. Il est couvert par une voûte en berceau d’une hauteur de 18 mètres éclairée par des lanterneaux, décrit comme « un chef-d’œuvre de construction et la plus belle voûte qui aura jamais été construite d’une seule pièce25 » (Fig. 3). Cet espace est doté de deux galeries périphériques fermées par des garde-corps en ferronnerie. Si la Grande Piscine du Parc a fait l’objet, par la suite, d’importants remaniements, elle a néanmoins conservé sa volumétrie d’origine.
Fig. 2 : Vue extérieure de la grande piscine populaire. Extrait de Nancy illustré, « Les bains populaires, en piscine, à Nancy », janvier 1913, n° 1, p. 17.

© Limédia kiosque, Bibliothèques de Nancy, 750 050.
Fig. 3 : Vue intérieure de la grande piscine populaire. Extrait de « Les bains populaires, en piscine, à Nancy », Nancy illustré, janvier 1913, n° 1, p. 18.

© Limédia kiosque, Bibliothèques de Nancy, 750 050.
3.b. Le bâtiment des thermes, un établissement de luxe à la pointe de la modernité
16Bien qu’inachevé, le bâtiment des thermes est inauguré officiellement lors des festivités du 14 juillet 1914, soit plus d’un an après la Grande Piscine du Parc. L’édifice ne comprend alors qu’une seule aile sur les deux prévues initialement. Ainsi, le portail d’entrée monumental qui devait être central se trouve-t-il rejeté dans un angle (Fig. 4). À l’extérieur, un petit kiosque est installé pour vendre l’eau et les bonbons aux groseilles fabriqués à Nancy-Thermal. Contrairement à la Grande Piscine du Parc, le bâtiment des thermes est considéré dès sa conception comme un établissement de premier ordre, aménagé dans un souci de luxe, de confort et de modernité en matière d’équipements et de décors. Toutefois, l’inauguration tardive des thermes les condamne dès leur ouverture, incapables, au vu du contexte, de conquérir la clientèle espérée.
Fig. 4 : L’Établissement thermal. Carte postale ancienne, début xxe siècle, Nancy, Imprimeries Réunies.

© Arch. Mun. Nancy, 6 Fi 2245.
- 26 Cette salle rassemble vingt-huit appareils pour la plupart élaborés par le docteur et physiothérape (...)
- 27 Arch. Mun. Nancy, 4 M, Nancy-Thermal, Élévation de la galerie nord avec pavillon de la source, dres (...)
- 28 Rapport cité dans la presse sans précision de date : [Auteur anonyme], « À Nancy thermal (suite) », (...)
17Le portail d’entrée, dont la silhouette fait référence au célèbre arc Héré situé au nord de la place Stanislas, ouvre sur un spacieux hall d’accueil, une piscine ronde, des salles de soin privatives, des salles de massage ainsi que sur une salle de mécanothérapie26. Deux galeries, bordant l’édifice au nord et à l’est, mènent au pavillon de la source Lanternier. Sur un projet aquarellé de Lanternier, la galerie nord est fermée, tout comme son pendant à l’est, par des baies vitrées27. Il était en effet prévu d’installer des vitrages amovibles pour adapter l’établissement au climat des différentes saisons et permettre ainsi une activité thermale sans interruption hivernale. Un rapport de la société fondatrice mentionne que « pendant les journées de pluie ou de froid, ces vastes galeries permettront au baigneur la promenade salutaire à l’abri (car elles seront vitrées en hiver), tout en lui laissant l’air et l’ombre si recherchés en été, moment où nous enlèverons les vitrages28 ». Ce système ingénieux n’a vraisemblablement jamais été installé, les deux galeries étant fermées dans les années 1930 par des baies métalliques fixes posées par les ateliers Jean Prouvé, dont les verrières agrémentées de vitraux en verre blanc prismatique sont dues au maître-verrier André Lemoine. La galerie orientale, qui offre une vue directe sur le parc Sainte-Marie, fait office de promenade et de galerie marchande avec neuf boutiques. Elle rejoint la galerie nord au niveau du pavillon de la source où les curistes viennent se servir en eau thermale (Fig. 5). L’eau de la source Lanternier jaillit d’une fontaine ornée de trois nymphes reprenant le groupe des Trois Grâces du Monument funéraire du cœur d’Henri II, commandé par la reine Catherine de Médicis à Germain Pilon en 1561 et conservé aujourd’hui au musée du Louvre. Cette pièce en fonte provient de la célèbre fonderie du Val d’Osne, installée en Haute-Marne. L’intrados de la coupole est orné d’un décor en mosaïque signé Gentil & Bourdet qui compte alors parmi les entreprises de céramique décorative les plus renommées.
Fig. 5 : Allégorie de la source minérale du parc Sainte-Marie. Carte postale ancienne, avant 1928 (oblitération).

© Arch. Mun. Nancy, 106 Fi 2244.
- 29 Arch. Mun. Nancy, M4-al, Nancy-Thermal, Gilardoni fils & Cie, Projet non réalisé pour la balustrade (...)
18Surmonté d’une coupole, le hall des thermes sert de salon de thé et ouvre sur des cabinets utilisés comme salles d’attente ou salons. Il mène à la partie thérapeutique qui comprend une vaste salle équipée de machines de mécanothérapie des plus modernes, ainsi qu’à la piscine ronde couverte d’une coupole (Fig. 6). Le bassin est entouré d’une balustrade en grès émaillé bleu et vert abritant deux fontaines ornées de figures humaines dont les chevelures se transforment en rinceau de feuilles de laurier et dont la bouche laisse s’écouler un filet d’eau qui se déverse dans une vasque. Un motif de coquillage orne également les piliers qui scandent la balustrade. Plusieurs hypothèses sont avancées quant à l’attribution de cette balustrade qui n’est pas signée : la firme Gentil & Bourdet, en charge des mosaïques du pavillon de la source et reconnue également pour sa production de grès flammés ; l’entreprise Gilardoni fils & Cie, installée à Choisy-le-Roi et spécialisée dans la céramique architecturale, en raison de l’existence d’esquisses pour une balustrade non réalisée portant le cachet de la firme29.
Fig. 6 : Nancy-Thermal – La petite piscine. Carte postale ancienne, début xxe siècle, Nancy, Imprimeries Réunies.

© Arch. Mun. Nancy, 6 Fi 4.
19La piscine ronde est bordée de cabines de déshabillage fermées par une porte du côté du couloir et par une tenture du côté du bassin. L’ensemble est complété de cellules de soins dotées d’équipements à la pointe de la modernité : différents types de douches, de baignoires et d’étuves y sont proposés aux curistes, notamment une baignoire basse, une cabine dite de Luxeuil, une piscine grecque encastrée dans le sol, une cabine pour grand malade ou encore un bain de vapeur sèche et une étuve humide.
3.c. Les transformations ultérieures
- 30 La nécrologie de l’architecte fait allusion aux relations conflictuelles qu’entretenait Lanternier (...)
- 31 Émile Badel, « Nos voyages de vacances : À Travers Nancy », L'Immeuble et la construction dans l'Es (...)
- 32 Mireille-Bénédicte Bouvet, Patricia L'Hote, Élise Nale et Martine Tronquart, dossier n° IA54003362, (...)
20La station thermale ouvre dans un contexte politique très défavorable marqué par l’entrée en guerre de la France quelques semaines seulement après son inauguration. L’architecte Louis Lanternier meurt en 1916, ruiné par ses investissements30. Si Nancy-Thermal reste en partie accessible aux soldats, le bâtiment des thermes et la Grande Piscine du Parc souffrent de la période d’inactivité causée par la guerre. En 1922, Émile Badel se désole de l’état de désuétude dans lequel se trouve l’établissement dont « les murs extérieurs se fendent et s’écaillent31 ». D’importants travaux de remise en état sont entrepris dans les années qui suivent afin de rouvrir la station thermale aux curistes et baigneurs. Durant l’entre-deux-guerres, la conjoncture reste peu favorable au fonctionnement de l’établissement qui fait face à d’importantes difficultés financières et techniques. La source Lanternier se tarit au début des années 1930, privant ainsi les installations de toute alimentation en eau thermale. Devenue propriétaire du site en 1935 pour la somme de 500 000 francs32, la ville de Nancy fait réaliser un deuxième forage qui permet d’alimenter de nouveau les équipements en eau thermale. Durant la Seconde Guerre mondiale, les autorités allemandes occupent les lieux et effectuent des travaux qui se révèlent fort dommageables pour les édifices comme la mise en place d’une chape de béton sur la voûte de la Grande Piscine du Parc et sur les coupoles du bâtiment des thermes. D’importants travaux de remise en état sont entrepris après leur départ. Dans les années 1960, un troisième forage s’avère nécessaire pour alimenter les bassins, puis un quatrième en 2010. À la suite du succès de ce dernier, il est décidé de réhabiliter l’établissement, aujourd’hui propriété de la Métropole du Grand Nancy, en pôle thermal agréé. L’ouverture est prévue en 2023.
21Conclusion
22Nancy-Thermal appartient à un riche corpus d’établissements thermaux en activité au xixe et au début du xxe siècle en Lorraine. Aspirant à la notoriété des stations les plus prestigieuses telles que Plombières-les-Bains, Bains-les-Bains, Contrexéville ou encore Vittel, le complexe nancéen a été conçu pour rivaliser avec ces dernières en termes d’infrastructures thermales, de luxe et de modernité. Tout en les imitant, Nancy-Thermal a cherché en vain à s’imposer en entretenant certaines singularités liées notamment à sa situation urbaine, et en ciblant une patientèle moins fortunée. Si les rêves de grandeur de l’architecte Lanternier et de la société fermière ont été confrontés aux réalités financières et à un contexte politique très défavorable, Nancy-Thermal a su inventer un modèle de station secondaire atypique dont l’activité thermale perdure toujours et dont l’intérêt architectural est reconnu par l’inscription des éléments conservés au titre des monuments historiques en 2020.
Notes
1 Le périmètre de la protection au titre des monuments historiques, tel que précisé dans l’arrêté préfectoral n° 473 du 3 novembre 2020, est le suivant : « Sont inscrites en totalité au titre des monuments historiques les parties suivantes du bâtiment des thermes : le hall principal, la piscine ronde, le pavillon de la source et la galerie nord. Sont inscrites au titre des monuments historiques les façades de la galerie est du bâtiment des thermes. Est inscrite en totalité au titre des monuments historiques, la grande piscine d'eau thermale (actuelle piscine olympique) ».
2 Bertrand Godfrin, Nancy-thermal : hier, aujourd'hui et demain : de la source Lanternier au futur complexe thermal, mémoire de Médecine, sous la direction de Michel Boulangé, professeur émérite de la Faculté de Médecine de Nancy, Université de Nancy 1, 1987.
3 Atelier Grégoire, Diagnostic architectural et patrimonial, 2016 [non publié], et Agence Pierre-Antoine Gatier, Notice des matériaux utilisés et les modalités d'exécution des travaux, 2019 [non publiée]. Une fiche documentaire a également été réalisée par le Service Régional de l’Inventaire de la région Grand Est (dossier n° IA54003362).
4 Émile Badel (alias Pierre Duroc), « Ce qu’on dit et ce qu’on fait à Nancy », Pages de guerre écrites au jour le jour, 10 avril 1916, n° 90, p. 2886.
5 Arch. Mun. Nancy, 1 D 473/1. Registre des délibérations du conseil municipal de la ville de Nancy, séance du 10 avril 1908, p. 260.
6 L’autonomie française en termes de ressources thermales compte parmi les problématiques de l’époque. Selon un rapport lu à la Société d’Hydrologie médicale de Paris par le docteur Maxime Durand-Fardel dans une des premières séances qui suit la guerre de 1870, « La France est la seule contrée de l’Europe qui puisse se suffire à elle-même pour tout ce qui concerne la thérapeutique thermale. Elle n’a besoin de recourir, dans aucun cas, aux eaux minérales d’Allemagne ». Un tableau montrant qu’il est facile de remplacer les sources austro-allemandes par des eaux françaises est publié en 1915 par le docteur Raymond Durand-Fardel. H. Gutton, président du Syndicat d’initiative des Vosges et de Nancy publie en novembre 1917 un second tableau de ce type dans lequel les sources lorraines occupent une place importante et où Nancy-Thermal est cité à plusieurs reprises. Ainsi, pour les rhumatismes, le tableau conseille : « au lieu d’aller à Carlsbad – Marienbad – Franzenbad – Baden-Baden – Nauheim Teplitz – Aix-la-Chapelle – Nenndorf – Badenweiler – Wiesbaden – Johannisbad Elster », « d’aller à Aix-les-Bains – Dax – Luchon – Bourbon-l’Archambault – La Malou – Bourbon-Lancy – St-Amand – Barbotan – Néris – Bourbonne-les-Bains – Eaux-Chaudes – Vichy – Ax – Saint-Honoré – Bagnères-de-Bigorre – Plombières – Luxeuil – Le Vernet – Bains-les-Bains – La Motte – Nancy-Thermal ». Raymond Durand-Fardel, « Les eaux minérales françaises et les eaux minérales austro-allemandes », Revue mensuelle du Touring-Club de France, 25e année, mai-juin 1915, p. 39 et H. Gutton, « Les beautés de la Lorraine », Bulletin de la Société industrielle de l'Est, n° 132, novembre 1917, p. 44.
7 Charles Thiry et Charles Barachon, « Les débuts de Nancy-Thermal », La Gazette des eaux, n° 2826, 10 mai 1913, p. 535.
8 Nancy-Thermal. Compagnie fermière des Thermes Municipaux de la Ville de Nancy. Statuts, Paris, Imprimerie centrale de la Bourse – Alcan-Lévy, 1910.
9 Les statuts fixés en 1910 définissent des conditions revues en 1911. Ces dernières incluent notamment le versement d’un pourcentage des bénéfices à la ville de 10 % pendant les 25 premières années, de 15 % pendant les 25 années suivantes et de 20 % pendant les 25 dernières années, le versement annuel à la ville d’une somme dont le montant augmente progressivement jusqu’à être fixé à partir de 1913 à 25 000 francs, le transfert de propriété à la ville de l’ensemble des bâtiments construits sur les terrains concédés ainsi que tout ce qui sera immeuble par destination après l’expiration de la concession ainsi qu’en cas de résiliation anticipée. Arch. Mun. Nancy, 1 D 476/1. Registre des délibérations du conseil municipal de la ville de Nancy, séance du 15 novembre 1911, p. 62-67.
10 Les premières études réalisées sur l’eau de la source Lanternier ont été menées par MM. Deval et Sartory, docteur en sciences, préparateur à l’École supérieure de Pharmacie de Paris, par les professeurs Rothé et Gutton, professeurs à la Faculté des Sciences de Nancy, par M. Danne, préparateur de Mme Curie ainsi que par le professeur Bouin du Service microbiologique de la Faculté des Sciences de Nancy. Ces études sont citées dans : Armand Gautier et Charles Moureu, Nancy-Thermal : étude de l'eau du parc Sainte-Marie (source Lanternier à Nancy), Nancy, Imprimerie L. Albertus, 1912, p. 4-5.
11 Charles Barachon, L'Eau thermo-minérale de Parc Sainte-Marie (Nancy) (source Lanternier), Nancy, Imprimerie A. Crépin-Leblon, 1911.
12 Armand Gautier et Charles Moureu, Nancy-Thermal : étude de l'eau du parc Sainte-Marie (source Lanternier à Nancy), Nancy, Imprimerie L. Albertus, 1912, p. 7.
13 Annonce publicitaire, L'Immeuble et la construction dans l'Est, 9 février 1913, n° 41, p. 818.
14 Arch. Mun. Nancy, 4 M, Nancy-Thermal, Plans de Nancy-Thermal, dressés par Louis Lanternier.
15 Pour une réflexion d’ensemble sur le sujet, se référer notamment à l’ouvrage de Bernard Toulier, Villes d’eaux, stations thermales et balnéaires, Paris, Imprimerie nationale, 2003. Pour une présentation des stations lorraines, le lecteur pourra se tourner vers l’ouvrage de Bertrand Munier, Le Thermalisme en Lorraine : Au fil de l'eau, Strasbourg, Vademecum éditions, 2017.
16 La date précise à laquelle Lanternier prend sa retraite n’est pas connue. Un article paru dans L’immeuble et la Construction dans l’Est le 16 novembre 1913 indique cependant qu’à cette date la retraite de l’architecte est déjà effective (« A Nancy-Thermal », n° 29, p. 567).
17 Annonce publicitaire, L'Immeuble et la construction dans l'Est, 12 avril 1914, n° 50, p. 1003.
18 Dynk, « Constructions modernes. Béton armé et pierre armée », L'Immeuble et la construction dans l'Est, 27 avril 1913, n° 52, n. p.
19 Notamment les places Stanislas, de la Carrière et d’Alliance ainsi que l’arc Héré.
20 [Auteur anonyme], « À Nancy-Thermal », L'Immeuble et la construction dans l'Est, 16 novembre 1913, n° 29, p. 567.
21 Des annonces publicitaires sont publiées dans la presse écrite, notamment dans L'Immeuble et la construction dans l'Est, Le Matin ou encore Le Temps. Par ailleurs, une affiche est réalisée par le peintre Chambey. Si elle est exposée dans le cadre de l’Exposition de la « Cité Moderne » (4-17 mai 1913, Hôtel de la Chambre de Commerce de Nancy) et reproduite dans la revue Nancy illustré (mai-juin 1913, n° 5, p. 103), il n’est pas certain qu’elle ait été imprimée et diffusée.
22 La Direction [de la revue Nancy illustré], « Notre but. Notre programme », Nancy illustré, janvier 1913, n° 1, n. p.
23 Bernard le Lorrain, « Les bains populaires, en piscine, à Nancy », Nancy illustré, janvier 1913, n° 1, p. 17.
24 Charles Thiry et Charles Barachon, op. cit., p. 536.
25 « La Construction de Nancy-Thermal », L'Immeuble et la construction dans l'Est, 17 mars 1912, n° 46, p. 1039. La structure en béton peut être comparée à celle de la piscine de la Buttes-aux-Cailles à Paris, érigée par l’architecte Louis Bonnier entre 1922 et 1924.
26 Cette salle rassemble vingt-huit appareils pour la plupart élaborés par le docteur et physiothérapeute suédois Gustav Zander. Note du Directeur de la Compagnie fermière des Thermes de la Ville de Nancy « Nancy-Thermal) annexée au Rapport du 27 mai 1922 sur le programme définitif de construction des établissements balnéaires présenté par le conseiller municipal Jean Morin. Conseil municipal de Paris, Rapports et documents. Année 1922, rapport n° 23, annexe n° 8, Paris, Imprimerie municipale, p. 72.
27 Arch. Mun. Nancy, 4 M, Nancy-Thermal, Élévation de la galerie nord avec pavillon de la source, dressé par Louis Lanternier, 18 janvier 1912.
28 Rapport cité dans la presse sans précision de date : [Auteur anonyme], « À Nancy thermal (suite) », L'Immeuble et la construction dans l'Est, 23 novembre 1924, n° 47, n. p.
29 Arch. Mun. Nancy, M4-al, Nancy-Thermal, Gilardoni fils & Cie, Projet non réalisé pour la balustrade de la piscine ronde, s. d. Un rapprochement a été identifié par l’Agence Pierre-Antoine Gatier entre Gilardoni fils & Cie et l’entreprise les Nouveaux Docks, spécialisée en revêtements faïence, active sur le chantier de Nancy-Thermal, et concessionnaire de la vente de la production de la faïencerie Gilardoni fils & Cie. Cf. Agence Pierre-Antoine Gatier, Notice des matériaux utilises et les modalités d'exécution des travaux, [non publiée], 2019, p. 8.
30 La nécrologie de l’architecte fait allusion aux relations conflictuelles qu’entretenait Lanternier avec la Compagnie fermière : « Ses démêlés avec la Compagnie fermière des Thermes de Nancy ne sont pas clos, et le malheureux architecte, créateur de la source qui porte son nom, préparait un ouvrage important où il racontait toutes ses difficultés, toutes ses misères, toute sa ruine ». Émile Badel (alias Pierre Duroc), « Ce qu’on dit et ce qu’on fait à Nancy », Pages de guerre écrites au jour le jour, 10 avril 1916, n° 90, p. 2887.
31 Émile Badel, « Nos voyages de vacances : À Travers Nancy », L'Immeuble et la construction dans l'Est, n° 35, 27 août 1922, p. 2.
32 Mireille-Bénédicte Bouvet, Patricia L'Hote, Élise Nale et Martine Tronquart, dossier n° IA54003362, Service Régional de l’Inventaire de la région Grand Est, 2016-2019.
Haut de pageTable des illustrations
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Titre | Fig. 1 : Louis Lanternier, Plan général de Nancy-Thermal, 8 mars 1912 |
Crédits | © Arch. Mun. Nancy, 4 M ; ©Région Grand Est – Inventaire général/Ph. Bertrand Drapier |
URL | http://journals.openedition.org/framespa/docannexe/image/11853/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 108k |
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Titre | Fig. 2 : Vue extérieure de la grande piscine populaire. Extrait de Nancy illustré, « Les bains populaires, en piscine, à Nancy », janvier 1913, n° 1, p. 17. |
Crédits | © Limédia kiosque, Bibliothèques de Nancy, 750 050. |
URL | http://journals.openedition.org/framespa/docannexe/image/11853/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 232k |
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Titre | Fig. 3 : Vue intérieure de la grande piscine populaire. Extrait de « Les bains populaires, en piscine, à Nancy », Nancy illustré, janvier 1913, n° 1, p. 18. |
Crédits | © Limédia kiosque, Bibliothèques de Nancy, 750 050. |
URL | http://journals.openedition.org/framespa/docannexe/image/11853/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 348k |
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Titre | Fig. 4 : L’Établissement thermal. Carte postale ancienne, début xxe siècle, Nancy, Imprimeries Réunies. |
Crédits | © Arch. Mun. Nancy, 6 Fi 2245. |
URL | http://journals.openedition.org/framespa/docannexe/image/11853/img-4.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,5M |
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Titre | Fig. 5 : Allégorie de la source minérale du parc Sainte-Marie. Carte postale ancienne, avant 1928 (oblitération). |
Crédits | © Arch. Mun. Nancy, 106 Fi 2244. |
URL | http://journals.openedition.org/framespa/docannexe/image/11853/img-5.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,8M |
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Titre | Fig. 6 : Nancy-Thermal – La petite piscine. Carte postale ancienne, début xxe siècle, Nancy, Imprimeries Réunies. |
Crédits | © Arch. Mun. Nancy, 6 Fi 4. |
URL | http://journals.openedition.org/framespa/docannexe/image/11853/img-6.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,6M |
Pour citer cet article
Référence électronique
Claire Guitton, « Nancy-Thermal : les rêves de grandeur d’une station luxueuse et populaire », Les Cahiers de Framespa [En ligne], 38 | 2021, mis en ligne le 25 octobre 2021, consulté le 12 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/framespa/11853 ; DOI : https://doi.org/10.4000/framespa.11853
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