Introduction

2C’est ce que ce travail de doctorat entendait faire, en proposant d’explorer spécifiquement l’idée selon laquelle, dans une culture scientifique qui accorde une place centrale à l’écriture, le raisonnement se déploie au cours de processus matériels qui reposent sur la production, la manipulation et l’échange de différents types de textes. Partant de cette idée, ce travail aborde la question suivante : comment l’usage des ordinateurs a-t-il transformé les pratiques et les raisonnements des chercheurs à partir des années 1950 ?

3Afin de développer une approche réaliste d’une problématique d’une telle ampleur, il était toutefois nécessaire de circonscrire l’objet d’étude. Cette recherche se concentre donc sur les premières utilisations des ordinateurs par les médiévistes européens entre 1960 et 1990. Deux considérations justifiaient ce choix.

4La première tenait au fait que les historiens peuvent être reconnus comme les spécialistes de l’étude des cultures écrites. À travers une analyse de leurs pratiques du numérique, il était dès lors possible d’aborder deux types de questions. D’une part, ce travail examine les mutations provoquées par l’utilisation des ordinateurs dans la production, la manipulation et la circulation des textes constitués au cours des activités de recherches (documents de travail, instruments de travail, visualisations, publications). D’autre part, s’intéresser aux historiens offrait la possibilité d’analyser les transformations qu’impliquaient les usages de l’informatique dans le rapport de ces acteurs aux textes qu’ils étudiaient, c’est-à-dire à leurs sources.

1. Méthodes

6La méthodologie de ce travail est sous-tendue par une conviction ferme : l’historien des sciences humaines doit appliquer à ses objets les méthodes et les concepts développés par les historiens des autres sciences. Il doit notamment saisir dans quelle mesure les aspects sociologiques et matériels du travail des acteurs sont constitutifs de leur épistémologie. Dans cette direction, la principale décision méthodologique a été de se concentrer sur les pratiques de recherche des historiens plutôt que sur leurs déclarations d’intentions, traditionnellement considérées comme le principal matériau pour l’histoire de l’historiographie. Cette volonté méthodologique a abouti à l’examen de trois questions principales.

7La première concerne les conséquences des utilisations des ordinateurs sur l’organisation collective de la recherche historique. Comment, dans ce contexte, de nouvelles formes d’organisation collective ont-elles émergé à différentes échelles, depuis l’équipe de recherche jusqu’à l’ensemble de la discipline ? Cette analyse se fonde sur l’hypothèse que l’identité des collectifs scientifiques peut être étudiée à partir des textes que leurs membres produisent, manipulent et échangent (feuilles de codage, cartes perforées, programmes informatiques, livres de codage, mais aussi bulletins de liaison). En se concentrant sur l’irruption de nouveaux types de textes dans les archives et les publications, ainsi que sur les transformations des usages et des fonctions de textes préexistants, il a été possible de comprendre comment le recours aux ordinateurs affectait les modes d’organisation disciplinaire des médiévistes à différentes échelles.

8Le deuxième axe de recherche qui structure ce travail concerne ce que j’ai choisi d’appeler les pratiques des sources. Cette expression désigne la variété des opérations intellectuelles et matérielles qui sous-tendent le travail de recherche des historiens : l’identification des sources dans les fonds d’archives, leurs critiques interne et externe, la constitution des corpus et les opérations de synthèse historique. En analysant, sur la base d’archives personnelles et d’archives de laboratoire, comment chacune de ces opérations ont été affectées par les usages des ordinateurs, la thèse traite de la manière dont les méthodes et l’épistémologie des historiens ont été transformées.

10Ces trois problématiques fondamentales (organisations collectives, pratiques des sources et conséquences historiographiques) ont été abordées simultanément à trois échelles différentes, qui correspondent respectivement aux trois parties de cette thèse.

2. Deux collectifs de médiévistes aux prises avec les ordinateurs

11La première partie de la thèse se concentre sur l’utilisation des ordinateurs à l’échelle de deux équipes de recherches ayant mené des projets entre 1966 et 1990 : l’« édition pour l’ordinateur » d’un monument des archives florentines de la fin du Moyen Âge, le catasto de 1427, menée en collaboration par David Herlihy (Université du Wisconsin) et Christiane Klapisch-Zuber (EPHE/EHESS) et la réalisation d’un programme informatique, ALINE, et d’une base de textes numériques, MEDITEXT, que J-Ph. Genet et ses collègues de l’ERA 713 (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) ont conçus pour appliquer des analyses lexicométriques à des corpus de textes médiévaux.

12La comparaison entre ces deux projets montre qu’ils partageaient l’ambition de poursuivre simultanément deux objectifs scientifiques : produire de nouveaux types d’instruments de travail collectifs pour les médiévistes, tout en poursuivant des recherches personnelles à l’aide de ces mêmes instruments. Dans ce cadre, l’utilisation des ordinateurs avaient pour fonction de permettre l’enregistrement et le traitement d’un large ensemble de données, sociodémographiques d’une part et textuelles de l’autre, ainsi que de rendre possible leur analyse systématique à l’aide de procédures statistiques difficilement réalisables « à la main ».

17Ces évolutions épistémologiques ne sont toutefois pas uniquement dues au recyclage des méthodes d’autres sciences sociales. Elle découle également de contraintes épistémologique – la volonté de travailler sur des corpus historiques élargis –, et matérielle – une nouvelle pratique de l’édition des données historiques dictée par l’interface homme-machine privilégiée qu’est la carte perforée IBM à 80 colonnes. Ces deux études de cas révèlent l’existence de deux formes de modélisation des textes tout à fait distinctes et soulignent à quel point la nature des instruments de travail produits par ces historiens diffère selon la modélisation des textes qu’ils déploient. Cette conclusion permet de mettre en perspective, dans le temps long, un problème contemporain en histoire numérique : la tension qui existe entre l’intention de créer un outil scientifique collectif et réutilisable par tous et la multiplicité des modélisations des sources possibles, qui entrave cette intention initiale.

18Une autre question traverse la comparaison entre ces deux études de cas : quels effets l’usage de l’informatique a-t-il eu sur la pratique des statistiques en histoire médiévale ? L’analyse montre plusieurs points communs. Les opérations statistiques de base de l’histoire quantitative, telles que les tris, le calcul des fréquences ou de pourcentages ont été utilisées de manière plus intensive dans ces contextes où les ordinateurs étaient mobilisés. Ces opérations s’appliquaient également à des ensembles de données d’une dimension jamais vu auparavant dans la discipline (au moins 120 000 cartes perforées pour le catasto, plus de 35 000 pour les recherches de l’ERA 713).

19Derrière ce bilan attendu, deux autres conséquences majeures doivent être soulignées. La première réside dans l’impact des usages de l’informatique sur la manière dont les historiens ont développé des raisonnements systématiquement reproductibles. Une fois programmée, une procédure de calcul donnée pouvait être répétée aisément par le médiéviste. Théoriquement, elle pouvait également être répétée pour vérification par n’importe lequel de ses collègues, ce qui garantissait une force épistémologique indéniable aux résultats statistiques. Dès le début des années 1970, des historiens mais également des linguistes, des démographes ou des archéologues ont considéré l’informatique comme une révolution justement pour cette raison.

20La deuxième conséquence majeure de l’usage des ordinateurs dérive de l’application par les médiévistes de nouvelles procédures d’analyses de données – procédures rendues accessibles du fait de la puissance de calcul des ordinateurs. Deux cas sont analysés : les fonctions épistémologiques des cartes réalisées automatiquement dans le cadre de l’étude du catasto et celles des graphes d’analyses factorielles des correspondances auxquelles J-Ph. Genet a eu massivement recours. Elles rendent compte d’une évolution majeure de l’observation historique et de la critique des sources, qui témoignent d’une transformation profonde de l’épistémologie de l’histoire quantitative, qui commence dès le début des années 1970.

22Je propose d’expliquer ce paradoxe par deux dynamiques contradictoires du début des années 1980. Le premier est l’essoufflement des programmes historiographiques, lancés en France dans les années 1950 et 1960 par Camille-Ernest Labrousse (1895-1988), Georges Duby (1919-1996) ou Pierre Goubert (1915-2012), qui se proposaient d’étudier les sociétés passées dans leur ensemble en utilisant de grandes sources statistiques. À cet égard, l’étude du catasto a été considérée à l’époque comme un exemple emblématique de la réussite de l’informatisation de ces ambitions historiographiques, mais elle est arrivée tardivement, notamment du fait de la durée nécessaire à sa réalisation - près de douze ans ! Ce sont donc d’autres formes d’organisation collective, plus légères et plus indépendantes, que sont venues les innovations méthodologiques et épistémologiques décisives.

23À l’instar des méthodes de la microstoria, qui proposaient d’étudier les mentalités « populaires » sans avoir recours à d’immenses sources statistiques, certains médiévistes comme J-Ph. Genet ont dû inventer des méthodes nouvelles dans des contextes plus contraignants. Ils ont ainsi adopté une approche originale de l’informatique, fondée non pas sur l’exploitation d’immenses ensembles de données mais plutôt sur l’utilisation de procédures d’analyse de données nouvelles, comme l’analyse factorielle des correspondances. C’est de cette approche qu’est venu le renouvellement des méthodes quantitatives en histoire médiévale, avec de fortes conséquences historiographiques.

3. Genèse d’une organisation collective pour l’histoire médiévale numérique en Europe

24À la fin des années 1960, les ambitions liées à l’utilisation des ordinateurs en histoire médiévale étaient inspirées par l’espoir de constituer des instruments de travail d’un genre nouveau et, par ce biais, de faire progresser la discipline. Léopold Genicot (1914-1995) proposa par exemple dès le début des années 1970 de réorganiser l’ensemble de la discipline en vue de la production de ces nouveaux instruments scientifiques numériques. En 1975, au cours d’un colloque organisé à Rome, de nombreux médiévistes européens engagés dans des travaux assistés par ordinateur ont discuté de cette proposition.

25Les échanges portaient alors sur la nature des instruments de travail produits par ces acteurs. Pour certains, ces instruments devaient permettre de dépasser les limites imposées par la logique d’archivage des sources telle qu’elle avait été mise en œuvre par les archivistes européens depuis la seconde moitié du xix^e siècle. Pour d’autres, comme nous l’avons vu, ils devaient permettre l’application de nouveaux types de traitement statistiques sur des corpus de données plus grands. Au-delà de ces dissensions sur la nature des instruments, les médiévistes se retrouvèrent autour des problématiques matérielles et intellectuelles liées à la circulation de ces instruments et des savoirs liés à l’informatique, sujets capitaux pour le développement de la discipline.

26Ces échanges se sont concrétisés en 1979 par la création d’un canal de communication original, le bulletin de liaison Le Médiéviste et l’ordinateur. Cette publication proposait à ses lecteurs des informations sur de nombreux aspects de l’utilisation des ordinateurs, avec l’ambition explicite de créer des liens entre les membres de cette communauté. Cela passait par la publication d’informations susceptibles de provoquer des rencontres entre lecteurs et auteurs : calendrier des manifestations scientifiques, coordonnées des responsables des centres de calcul, références à des ouvrages permettant aux historiens de se former à certaines méthodes, etc.

4. Les historiens utilisateurs des ordinateurs et les autres

30Au début des années 1970, les médiévistes s’étaient engagés dans une réflexion sur la forme des textes adaptée à la circulation des méthodes informatiques en histoire. Dans le même temps, ils se confrontaient à la difficulté de publier des discours portant sur les aspects matériels et techniques de leurs pratiques informatiques dans des revues dites « généralistes ». Pour comprendre ces difficultés en détail, j’ai construit un corpus permettant de comparer la manière dont les médiévistes présentaient les dimensions informatiques de leur méthodologie dans quatre publications différentes : deux revues « généralistes », Les Annales ESC et les Cahiers de Civilisations Médiévales, et deux publications « spécialisées », la revue Histoire & Mesure et Le Médiéviste et l’ordinateur.

31Après avoir identifié tous les articles présentant des recherches informatisées dans ce large corpus, j’ai mis en évidence une chronologie de l’évolution des discours liés aux usages de l’informatique entre 1970 et 1990. Les premiers discours sur les usages de l’ordinateur en histoire se retrouvent principalement dans des revues dites « généralistes » au début des années 1970. Se présentant comme des utilisateurs pionniers, ces historiens cosignent leurs articles avec un informaticien, garant de la validité des aspects informatiques et mathématiques de l’étude. Mais ce type d’articles cosignés disparait à la fin des années 1970, et l’on constate que la majorité des articles présentent alors des discours visant à justifier le recours aux ordinateurs tandis que les détails techniques et matériels sont évacués hors du texte, dans des renvois en note de bas de page.

32Cela s’explique par le fait que plusieurs canaux de communication permettant la présentation des aspects techniques et matériels de leurs études et leurs commentaires apparaissent à l’époque, tels que Le Médiéviste et l’ordinateur. En analysant plus précisément la particularité des articles de ce bulletin de liaison, j’ai établi qu’ils répondaient à trois fonctions dans la formation discursive précédemment décrite : 1) communiquer au lecteur une expérience d’utilisation de l’ordinateur, en précisant les étapes du travail, leur inscription dans un environnement matériel spécifique et les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de ces technologies ; 2) faire circuler des informations sur des méthodes ou des projets de recherche ; et 3) mettre en place des initiatives collectives dans des domaines de recherche bien définis (base de données, types de sources).

33À partir de la seconde moitié des années 1980, deux éléments viennent perturber cette formation discursive. Tout d’abord, plusieurs acteurs importants de l’aventure du Médiéviste et l’ordinateur créent en 1986 Histoire & Mesure, première revue « traditionnelle » largement dédiée à la publication d’études mobilisant des moyens de calcul électroniques. Ensuite, les discours sur l’informatique sont profondément bouleversés par le développement massif de la micro-informatique. Au cours de cette période, tout l’environnement matériel attaché aux centres de calcul et aux machines à cartes perforées disparaît progressivement. L’ordinateur devient un outil personnel et un instrument beaucoup plus familier qu’au cours des deux périodes précédentes, ce qui provoque une disparition des descriptions matérielles des pratiques informatiques.

34Ces conclusions sont selon moi fondamentales pour deux raisons. Tout d’abord, elles montrent comment un groupe d’acteurs donné a besoin de partager ses pratiques dans toutes leurs dimensions concrètes, ou, en d’autres termes, de développer des discours sur la science telle qu’elle se fait, avec tout ce que cela implique en termes de mentions explicites des difficultés, des échecs et des doutes. Cette nécessité est aujourd’hui encore absolument vitale pour l’histoire numérique. Ensuite, elle montre que ce besoin est corrélé à la nécessité de faire évoluer les cultures écrites dans lesquelles on évolue, en développant par exemple de nouveaux sous-genres d’articles scientifiques, destinés à la présentation de pratiques de recherches numériques.

35Dans le but d’étudier les interactions entre médiévistes spécialistes et néophytes, le dernier chapitre de cette thèse se consacre à l’analyse d’une controverse qui a pris forme dans les pages du Médiéviste et l’ordinateur autour de l’utilisation des analyses factorielles de correspondances. Dans le cinquième numéro du bulletin, Alain Guerreau (1948-) propose d’appliquer l’analyse des correspondances à un tableau publié en 1980 par un de ses collègues, Michel Banniard (1945-). Cette étude de cas montre comment A. Guerreau, formé à l’analyse des données et ayant développé depuis la fin des années 1970 une pratique de l’histoire fondée sur l’utilisation d’une calculatrice programmable de poche, identifia un tableau qu’il considérait comme pouvant être exploité plus efficacement par l’analyse des correspondances. Considérant cette différence de perception comme ce que Thomas Kuhn a décrit comme un gestalt switch, j’ai soulevé deux types de questions.

36Tout d’abord, dans quelle mesure la familiarité avec l’analyse des données et l’informatique expliquait-elle cette différence de perception entre les deux médiévistes ? Ensuite, quelles sont les conséquences de l’utilisation d’instruments informatiques programmables sur l’évolution de l’épistémologie de l’histoire dans les années 1980 ? L’examen des applications de l’analyse des correspondances d’A. Guerreau a conduit à mettre en évidence une évolution majeure de la culture écrite de ce chercheur par rapport à celle de son collègue. Son expertise en matière d’analyse de données et de programmation avait entraîné un changement profond de ses compétences, au point que là où M. Banniard assignait au tableau initial une fonction synoptique - résumer les conclusions d’une analyse pour le lecteur -, A. Guerreau utilisait ce tableau comme un ensemble de données susceptible d’être analysé et résumé à l’aide d’une procédure mathématique.

37Cette petite démonstration de la puissance des analyses factorielles de correspondances suscita une vive réaction de la part d’un troisième médiéviste, Pierre Bonnassie (1932-2005), qui méconnaissait les aspects mathématiques de cette procédure. Par réponses interposées, A. Guerreau et P. Bonnassie développèrent alors dans les pages du bulletin une discussion élaborée sur plusieurs éléments clefs de l’épistémologie de l’historien - l’observation historique, la définition de l’objet de l’histoire, l’utilisation des concepts, etc. Ces échanges révèlent la distance entre l’épistémologie développée par A. Guerreau, au contact des calculateurs électroniques et de l’analyse de données, et celle de son collègue, lecteur de Henri-Irénée Marrou, et attestent ainsi d’une évolution majeure de l’épistémologie de l’histoire dans ce contexte.

38Conclusion et résultats

39Les analyses développées dans les six chapitres de ma thèse montrent que la période entre 1965 et 1990 est le moment d’une évolution profonde de la culture écrite de certains médiévistes, qui est provoquée par le recours aux ordinateurs dans le cadre de leurs recherches. De nouveaux rapports aux sources apparaissent dans ce contexte, en même temps que s’inventent de nouveaux types de textes et de visualisations et que se réinventent les fonctions de textes ou de visualisations préexistantes.

40Ces mutations engendrent logiquement des effets sur le développement des savoirs historiques. Une transformation profonde de ce que l’on appelait jusque-là l’histoire quantitative s’opère au tournant des années 1980, lorsque certains médiévistes appliquent de nouvelles procédures assistées par ordinateur - telles que les analyses factorielles - à leur ensemble de données. Des approches historiographiques originales émergent, comme la thèse sur la genèse de l’État moderne de J-Ph. Genet ou la refonte de l’approche du féodalisme proposé par A. Guerreau. De riches discussions épistémologiques autour des notions de texte, de textualité et de corpus se développent.

41Cette évolution de la culture écrite provoque encore un bouleversement plus profond dans la discipline, au-delà des cercles d’utilisateurs des ordinateurs. De par leur vocation à circuler largement, les instruments de travail numériques modifient l’accès aux archives pour l’ensemble des médiévistes. Les enjeux qui animent cette période font ainsi écho à ceux que nous rencontrons aujourd’hui. Comment constituer un instrument de travail utile au-delà de son collectif de travail ? Comment assurer une pérennisation durable de ces travaux en dépit de fréquents bouleversements technologiques ? Et quels sont les conséquences historiographiques du recours à ces instruments de travail ? La lecture de cette thèse offrira aux lecteurs, je l’espère, des clefs pour aborder de manière critique ces questions capitales pour l’histoire numérique aujourd’hui.

42La thèse est disponible en ligne : https://halshs.archives-ouvertes.fr/​tel-03598652/​