Dans les Étymologies, Isidore de Séville, au début du VIIe siècle, repris souvent à la fin du Moyen Âge, écrit : « L’homme (vir) est nommé ainsi parce qu’il possède une force (vis) plus grande que les femmes, d’où vient aussi le mot vertu (virtus), ou bien parce qu’il agit avec force à l’égard des femmes ». L’homme médiéval se distingue donc de la femme par sa force et sa vertu plus grandes. La force ne doit pas être considérée seulement dans un sens physiologique mais aussi moral. L’homme résiste mieux aux tentations qui éloignent d’un comportement chrétien. Il est plus courageux et mesuré que la femme. Quant à la vertu, elle se manifeste par une bonne renommée et une bonne conduite, une attitude exemplaire à l’égard des autres acteurs sociaux (femmes et enfants) qui sont toujours sous le pouvoir de l’homme. Les injures verbales révèlent cette masculinité attendue. L’injurieur qui, publiquement, traite un homme de « traître », « voleur », « cocu » ou « bâtard » (comme lorsqu’il acc...
« Tu seras un homme mon fils ». Apprendre la masculinité à la fin du Moyen Âge (XIIe-XVe siècle)
Résumés
Cet article propose une réflexion historique et historiographique sur les différentes formes d’apprentissage de la masculinité médiévale. Il étudie tout d’abord le modèle idéal commun et structurant — celui d’Adam — qui fait de l’homme un être rationnel. Puis, il s’intéresse à l’opposition essentielle entre masculinité de clercs et masculinité de laïcs avant de décliner ces différentes formes parmi les chevaliers, les artisans et les paysans. Enfin, il analyse la manière dont on se fait homme au sein de la famille, d’abord en tant que père puis en tant que fils. La masculinité médiévale dépend donc de très nombreux critères : statut clérical ou laïque, marié ou célibataire, condition sociale, profession, âge, position dans la filiation et la parenté ou rang dans la fratrie.
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Didier Lett, « « Tu seras un homme mon fils ». Apprendre la masculinité à la fin du Moyen Âge (XIIe-XVe siècle) », Histoire de l’éducation, 162 | 2024, 73-86.
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Didier Lett, « « Tu seras un homme mon fils ». Apprendre la masculinité à la fin du Moyen Âge (XIIe-XVe siècle) », Histoire de l’éducation [En ligne], 162 | 2024, mis en ligne le 01 janvier 2027, consulté le 17 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/histoire-education/10194 ; DOI : https://doi.org/10.4000/1387q
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