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Dossier

Les casernes de la Troisième République étaient-elles des écoles de vertus masculines ? (1872-1914)

Were the barracks of the Third Republic schools of masculine virtue? (1872-1914)?
Mathieu Marly
p. 135-150

Résumés

Le service militaire obligatoire – dont le principe est adopté en 1872 – a-t-il transformé les casernes en école de virilité pour les classes de conscrits avant 1914 ? L’idée d’une caserne républicaine devenue cadre d’apprentissage de la virilité pour les jeunes Français est un lieu commun abondamment relayé par les chefs militaires et les élites républicaines à la fin du XIXe siècle, un lieu commun qui repose sur l’idée d’un modèle militaro-viril uniforme, transmis par l’institution militaire et intériorisé par tous les soldats. Cet article entend démontrer que la caserne est en réalité un lieu de rencontre et d’affrontement entre différents modèles d'une masculinité exaltée par l’institution (la virilité sacrificielle du citoyen-soldat), incarnée par certains officiers issus des lycées (la « masculinité apaisée » de l’officier-pédagogue) et, le plus souvent, imposée par des camarades de chambrée issus des classes populaires.

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Extrait du texte

Cairn

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Plan

I. Un modèle éducatif : la virilité sacrificielle du « citoyen-soldat »
II. Un modèle pédagogique : l’officier éducateur et les masculinités populaires
III. Sociabilités masculines : ordres et désordres des chambrées

Aperçu du texte

Après 1870, dans l’atmosphère de recueillement patriotique et de régénération morale qui suit la défaite, les casernes de la Troisième République se parent d’une mission éducative empruntée au vieux mythe révolutionnaire des engagés de Valmy (1792). Comme l’explique en 1871 Léon Gambetta, le service militaire doit désormais former des « citoyens-soldats » dont les droits civiques sont associés au devoir militaire :

« En un mot rentrons dans la vérité, et que, pour tout le monde, il soit bien entendu que lorsqu’en France un citoyen est né, il est né un soldat ; et que quiconque se dérobe à ce double devoir d’instruction civile et militaire, soit impitoyablement privé de ses droits de citoyen et d’électeur. Faisons entrer dans l’âme des générations actuelles et de celles qui vont naître la pensée que quiconque, dans une société démocratique, n’est pas apte à prendre sa part de ses douleurs et de ses épreuves, n’est pas digne de prendre part à son gouvernement ».

En rattachant le devoir ...

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Pour citer cet article

Référence papier

Mathieu Marly, « Les casernes de la Troisième République étaient-elles des écoles de vertus masculines ? (1872-1914) »Histoire de l’éducation, 162 | 2024, 135-150.

Référence électronique

Mathieu Marly, « Les casernes de la Troisième République étaient-elles des écoles de vertus masculines ? (1872-1914) »Histoire de l’éducation [En ligne], 162 | 2024, mis en ligne le 01 janvier 2027, consulté le 16 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/histoire-education/10254 ; DOI : https://doi.org/10.4000/1387s

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Auteur

Mathieu Marly

Sorbonne Université, laboratoire SIRICE

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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