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Le Point Sur

Réussite exceptionnelle des étudiants canadiens d’origine immigrée : au-delà du portrait général

Pierre Canisius Kamanzi, Marie-Odile Magnan et Tya Collins
p. 71-77

Résumé

Plusieurs études montrent que la réussite et la persévérance scolaire des jeunes canadiens d’origine immigrante sont globalement comparables à celle de leurs pairs dont les parents sont canadiens de naissance, un phénomène plutôt exceptionnel par rapport à ce qui est observé à l’échelle internationale. Pourtant, ce portrait général occulte des disparités importantes entre les groupes ethniques, que les chercheurs associent à la discrimination systémique. Entre autres, la situation est moins favorable, voire défavorable, dans le cas des minorités ethniques dites racisées, particulièrement les communautés noires.

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Texte intégral

  • 1 Maurice Crul, Jens Schneider, Frans Lelie (dir.), The European Second Generation Compared : Does th (...)
  • 2 Liying Cheng, Wei Yan, « Immigrant student achievement and educational policy in Canada », in Louis (...)
  • 3 Ross Finnie, Richard E. Mueller, « They came, they saw, they enrolled : Access to post-secondary ed (...)

1Un vaste corpus international d’études met en exergue l’existence de disparités considérables de réussite entre les élèves/étudiants issus de l’immigration et leurs pairs dont les parents sont natifs du pays d’accueil. À des degrés variés, les résultats scolaires des premiers sont plus faibles que ceux des seconds1, ce qui réduit l’accès à et la persévérance dans l’enseignement supérieur. Au Canada, la situation des étudiants d’origine immigrée semble plutôt exceptionnelle : de manière générale, leurs résultats scolaires aux niveaux primaire et secondaire sont comparables à ceux de leurs pairs dont les parents sont canadiens de naissance ou issus du groupe majoritaire, c’est-à-dire de souche euro-canadienne, voire supérieurs dans certains cas2. Par ailleurs, il n’y aurait pas non plus de différence en ce qui concerne l’accès aux études supérieures3.

  • 4 Nupur Gogia, Bonnie Slade, About Canada : Immigration, Halifax, Fernwood Publishing, 2011.
  • 5 Par exemple Teresa Abada, Eric Y. Tenkorang, « Pursuit of university education among the children o (...)
  • 6 Pierre Canisius Kamanzi, Jake Murdoch, « L’accès à un diplôme universitaire chez les immigrants », (...)

2Cette situation exceptionnelle a été attribuée à la spécificité des politiques canadiennes en matière d’immigration, qui se distinguent à la fois par le caractère sélectif des immigrants instruits et qualifiés et par des mesures réelles d’intégration des nouveaux arrivants4. Pour autant, les inégalités scolaires et sociales entre les Canadiens de naissance et leurs concitoyens d’origine immigrante seraient-elles absentes ? La situation semble plutôt mitigée car cette réussite des élèves et des étudiants d’origine immigrée occulte des disparités importantes selon leurs origines ethnoculturelles. Si les jeunes dont les parents sont originaires des pays européens, d’Asie orientale ou de pays arabes (Afrique du Nord et Moyen-Orient) ont des réussites scolaires comparables, voire de niveau supérieur, à celles de leurs pairs dont les parents sont natifs du Canada, ceux dont les parents ont immigré des Caraïbes, de l’Afrique subsaharienne, de l’Amérique centrale et du Sud, et dans une moindre mesure, de l’Asie du Sud ont des performances scolaires moins élevées que la moyenne. Leurs taux d’accès aux études supérieures sont aussi moins élevés, comme l’illustrent plusieurs recherches5. En outre, parmi ceux qui y accèdent, le taux d’obtention du diplôme s’avère relativement faible en comparaison avec les autres6. Dès lors, il convient de se demander pourquoi. À partir des écrits existants, cet article vise à monter que ces jeunes sont confrontés à des expériences liées à une discrimination systémique.

L’origine des parents et l’accès aux études postsecondaires

  • 7 Teresa Abada, Eric Y. Tenkorang, op. cit. ; Pierre Canisius Kamanzi, Nicolas Bastien, Pierre Doray, (...)

3Une abondante littérature scientifique permet de documenter l’existence de disparités entre groupes d’immigrants pour ce qui a trait à l’accès aux études supérieures et à la persévérance jusqu’à l’obtention du diplôme. Globalement, les étudiants dont les parents sont originaires d’Europe et d’Asie orientale ont les taux de diplomation les plus élevés, alors que ceux originaires des Caraïbes, d’Amérique latine et d’Afrique subsaharienne ont les plus bas7. Cette situation a été attribuée au capital scolaire et culturel des parents. De fait, lorsqu’on tient compte du niveau de scolarité et des aspirations scolaires de ces derniers, les différences entre les jeunes dont les parents sont natifs du Canada et leurs pairs d’origine immigrée tendraient à disparaître, sauf pour ceux dont les parents sont originaires des Caraïbes, d’Amérique latine et d’Afrique subsaharienne

  • 8 Paul Eid, Mesurer la discrimination à l’embauche subie par les minorités racisées : résultats d’un (...)
  • 9 Harvey Krahn, Alison Taylor, « Resilient teenagers : Explaining the high educational aspirations of (...)
  • 10 Robert Sweet, Paul Anisef, Rob Brown, David Walters, Kelli Phythian, op. cit.
  • 11 Martin Turcotte, Result from the 2016 Census : Education and Labour Market Integration of Black You (...)
  • 12 Teresa Abada, Feng Hou, Bali Ram, « Ethnic differences in educational attainment among the second g (...)

4C’est pourquoi d’autres chercheurs soutiennent l’hypothèse de l’influence de l’appartenance des parents et des étudiants à des minorités ethniques racisées, c’est-à-dire ceux qui appartiennent à des groupes assignés à une catégorie essentialisante, imputée à la nature, par les groupes majoritaires à partir de marqueurs ou de traits physiques, culturels ou sociaux (réels ou imaginés, par exemple la peau noire, la religion, le patronyme8). Cette situation concerne notamment les élèves issus des communautés noires. Bien que ces derniers se distinguent par un niveau d’aspirations aux études postsecondaires plus élevées que leurs pairs non racisés9, ils seraient plus enclins à terminer des études collégiales ou techniques que la population globale, mais de loin moins nombreux (28 %) à obtenir un diplôme universitaire10. La situation semble être un cercle vicieux, dès lors que les adultes appartenant à ces communautés subissent davantage de discrimination sur le marché de l’emploi même lorsqu’ils sont hautement qualifiés11, ce qui aurait des effets négatifs sur la scolarité de leurs enfants. En tant que parents, leur statut socio-économique faible semble peser lourd, et de façon durable, sur la scolarité de leurs enfants, comme l’illustrent les travaux d’Abada et al.12. Ces auteurs en concluent que la race ou l’ethnicité constituent des facteurs importants de la production et de la perpétuation des inégalités sociales dans les systèmes éducatifs des provinces canadiennes.

5Nombre d’auteurs montrent que, par-delà les inégalités socio-économiques, la production des inégalités scolaires selon l’origine ethnique s’effectue par le biais des relations entre les étudiants et les institutions fréquentées ; autrement dit, elle relève des responsabilités de ces institutions et de leurs membres, comme le montrent les expériences d’intégration des étudiants issus de l’immigration et leurs interactions avec les structures institutionnelles des établissements fréquentés.

Barrières institutionnelles à l’intégration socio-scolaire

  • 13 Daniel Hamlin, David Cameron, Applied or Academic : High Impact Decisions for Ontario Students, Tor (...)
  • 14 Carl James, Tana Turner, Towards Race Equity in Education : The Schooling of Black Students in the (...)
  • 15 Karen Robson, Paul Anisef, Robert S. Brown, Rhonda George, op. cit.

6Au regard des parcours des étudiants issus de l’immigration, la recherche a identifié plusieurs phénomènes susceptibles d’avoir un effet négatif sur, voire de compromettre leur réussite. Ces phénomènes peuvent être antérieurs à l’entrée dans les études postsecondaires ou se produire au moment la transition et durant le parcours. Les recherches soulignent notamment l’orientation dans l’éducation spécialisée ou dans une filière scolaire peu valorisée et non prescrite pour l’enseignement supérieur, ainsi que les difficultés d’accès à l’information institutionnelle et à d’autres services de soutien. Ainsi, le fait qu’ils soient davantage relégués dans l’éducation spécialisée et dans des filières professionnelles de métier réduit fortement leurs chances d’admission aux études supérieures, particulièrement à l’université13. Les études menées au Québec et en Ontario soulignent particulièrement le déclassement précoce des élèves noirs et, par la suite, leur surreprésentation dans la catégorie des élèves ayant des difficultés d’adaptation scolaire et des besoins particuliers14, mais aussi l’augmentation considérable du nombre d’élèves originaires d’Amérique latine dans cette situation15.

  • 16 Paul Anisef, Rob Brown, Robert Sweet, « Post-secondary pathway choices of immigrant and native-born (...)
  • 17 Harvey Krahn, Alison Taylor, « “Streaming” in the 10th grade in four Canadian provinces in 2000 », (...)
  • 18 Karen Robson, Paul Anisef, Robert S. Brown, Rhonda George, op. cit. ; Robert Sweet, Paul Anisef, Ro (...)
  • 19 Pierre Canisius Kamanzi, « La résilience dans le parcours scolaire des jeunes noirs d’origine afric (...)

7Une étude menée par Anisef et al.16 en Ontario (N = 8 443) révèle que les étudiants ayant fréquenté des filières scolaires enrichies au secondaire ont 9,36 fois plus de chances d’accéder aux études supérieures que leurs pairs ayant suivi des filières régulières. Or, bien qu’un nombre croissant d’élèves issus de l’immigration fréquentent les filières scolaires enrichies17, certains groupes y sont exclus de manière subtile : c’est le cas pour les élèves dont les compétences dans la langue d’enseignement sont jugées insuffisantes, ainsi que pour ceux faisant partie de minorités ethniques racisées originaires de l’Asie du Sud-Est, de l’Afrique subsaharienne et des Caraïbes18. Une étude récente de Kamanzi19 au Québec arrive à des constats similaires : les élèves noirs (d’origine immigrée de l’Afrique subsaharienne et des Caraïbes) ont nettement moins de chances de fréquenter une école privée ou publique offrant des programmes enrichis dans une partie ou dans la totalité des matières enseignées. À l’inverse, ils sont surreprésentés dans les établissements publics offrant exclusivement des programmes ordinaires (de base) et sont plus susceptibles d’avoir connu des épisodes de redoublement ou des difficultés d’apprentissage et d’adaptation scolaire. Bien qu’une partie d’entre eux fasse preuve de résilience et persévère jusqu’au collège d’enseignement général et professionnel (Cégep), ils sont moins enclins à y obtenir le diplôme et à accéder à l’université en raison, entre autres, de parcours scolaires antérieurs fragiles.

8Par-delà les compétences scolaires, l’intégration d’un étudiant dans son institution est conditionnée, entre autres, à l’accès à l’information à partir de laquelle lui et ses parents élaborent des projets d’avenir. Alors que certains étudiants issus de l’immigration bénéficient davantage de ressources provenant de leurs familles (capital scolaire, culturel et social), facilitant ainsi leurs parcours vers et dans les études supérieures, d’autres doivent faire preuve d’une plus grande autonomie et de résilience pour structurer leur métier d’élève ou d’étudiant.

  • 20 Marie-Odile Magnan, Annie Pilote, Tya Collins, Pierre Canisius Kamanzi, « Discours de jeunes issus (...)
  • 21 Marie-Odile Magnan, Annie Pilote, Véronique Grenier, Fahimet Darchinian, « Jeunes issus de l’immigr (...)
  • 22 Tya Collins, Marie-Odile Magnan, « Post-Secondary pathways among second-generation immigrant youth (...)

9À cet égard, les études qualitatives révèlent que l’accès à l’information demeure un obstacle majeur. Il ressort de façon récurrente du discours des jeunes canadiens d’origine immigrée interrogés par Magnan et al.20 qu’au moment de prendre des décisions relatives aux études supérieures, le personnel des écoles semble présumer à tort que ces jeunes et leurs parents sont bien outillés pour décoder les mécanismes de la transition de l’école secondaire aux études supérieures. De telles présuppositions peuvent, dans certains cas, générer des obstacles, comme l’incapacité de remplir les conditions d’admission pour le programme d’études supérieures de leur choix21. Cette situation concernerait particulièrement des étudiants originaires des Caraïbes et d’Amérique latine22.

  • 23 Ada L. Sinacore, Sasha Lerner, « The cultural transitioning and educational challenges faced by fir (...)
  • 24 Gina Lafortune, Marie-Ritchie Prosper, Keslie Datus, « Défis de réussite et enjeux de prise en comp (...)
  • 25 Rosalind Hampton, Racialized Social Relations in Higher Education : Black Student and Faculty Exper (...)

10Les immigrants se heurtent à bien d’autres obstacles liés à la qualité de leurs réseaux sociaux. Parmi ces obstacles, mentionnons les contraintes liées à la méconnaissance des processus d’admission, de la nécessité de suivre des cours supplémentaires et de la possibilité de transférer des crédits d’apprentissage. Soulignons également le manque d’information sur les exigences en matière d’évaluation des apprentissages et de tests linguistiques23. De plus, nombre des étudiants interrogés rapportent qu’ils reçoivent peu d’aide ou de services lorsqu’ils en ont besoin et qu’ils doivent composer avec un personnel universitaire peu disposé à les écouter et à prendre du temps pour les soutenir24. Tout semble indiquer que ces étudiants font continuellement face à une sorte de discrimination systémique25.

Les barrières structurelles et la discrimination systémique

  • 26 Jennifer L. Hochschild, Porsha Cropper, op. cit.
  • 27 Fahimeh Darchinian, Fasal Kanouté, « Parcours postsecondaires et professionnels et rapports de pouv (...)

11Si le contexte sociopolitique d’accueil des immigrants au Canada est indéniablement plus favorable à leur intégration qu’ailleurs dans d’autres pays d’immigration, les recherches mettent en évidence la persistance d’inégalités dans plusieurs domaines, dont l’éducation26. À l’échelle de la société, ces inégalités ont été attribuées non seulement aux barrières institutionnelles, mais également à des ségrégations cachées prenant la forme de discrimination indirecte envers les minorités ethniques racisées. L’appartenance à une minorité racisée, particulièrement les communautés noires, constitue un facteur majeur de vulnérabilité, en raison notamment de l’absence de diversité au sein du personnel enseignant et administratif des établissements (associé au manque de modèles), du caractère eurocentrique des curricula, des expériences de discrimination et de racisme vécues au quotidien par les étudiants27.

  • 28 Tya Collins, Marie-Odile Magnan, op. cit. ; Ada L. Sinacore, Sasha Lerner, op. cit.
  • 29 Teresa Abada, Feng Hou, Bali Ram, op. cit.

12De nombreuses études menées au Canada font état des perceptions de discrimination et de racisme autorapportées par les étudiants issus de l’immigration28. Sur le plan quantitatif, l’étude d’Abada et al.29, portant sur les différences concernant la diplomation universitaire entre quinze groupes racisés d’étudiants immigrants de deuxième génération (nés au Canada, mais dont les parents sont immigrants), rapporte que 50 % de ces étudiants se sont déjà sentis marginalisés à cause de leur ethnicité, de leur culture, de la couleur de leur peau, de leur accent ou de leur religion. Selon les mêmes auteurs, le sentiment d’exclusion, ressenti dès l’enfance, affecte la persévérance et la réussite dans les études.

  • 30 Ada L. Sinacore, Sasha Lerner, op. cit.
  • 31 Ada L. Sinacore, Sasha Lerner, op. cit. ; Stacey Wilson-Forsberg, Oliver Masakure, Edwards Shizha, (...)
  • 32 Hassina Alizai, « Impact of islamophobia on post-secondary muslim students attending Ontario univer (...)
  • 33 Edith Samuel, Shehal Burney, « Racism, eh ? Interactions of South Asian students with mainstream fa (...)
  • 34 Hassina Alizai, op. cit. ; Tya Collins, Marie-Odile Magnan, op. cit. ; Stacey Wilson-Forsberg et al (...)

13D’un point de vue qualitatif, des exemples de perception de discrimination et de racisme ont aussi été rapportés par les étudiants. Ils réfèrent, entre autres, à la stigmatisation de l’altérité fondée sur le manque de compétence linguistique ou l’accent langagier30, à la catégorisation inattendue et accrue du statut de « minorité » et de la différence raciale par le groupe majoritaire31, ainsi qu’à la violence (harcèlement, intimidation, menaces) vécue en milieux universitaires32. Par ailleurs, l’idéologie du groupe dominant, les stéréotypes, les préjugés et l’ignorance pure et simple du corps enseignant par rapport à l’Autre (étudiants racisés) contribueraient à générer du stress, du désespoir et un sentiment d’aliénation chez les étudiants immigrants et auraient un effet négatif sur leur rendement scolaire. C’est du moins ce qui ressort d’une étude qualitative menée par Samuel et Burney33 dans une université ontarienne auprès de 22 étudiants originaires d’Asie du Sud. Selon ces étudiants, l’importance démesurée accordée aux curricula centrés sur l’Europe suscite chez eux des sentiments d’exclusion et de marginalisation. Même lorsque le contenu du curriculum n’était pas centré sur l’Europe, les étudiants ont observé un penchant en faveur des présupposés et des prémisses anglo-saxons. Des perceptions semblables ont été rapportées par des études menées auprès des immigrants originaires des Caraïbes, d’Asie centrale et d’Afrique subsaharienne34.

  • 35 Marie-Odile Magnan, op. cit. ; Stacey Wilson-Forsberg et al., op. cit.
  • 36 Ibid.
  • 37 Teresa Abada, Eric Y. Tenkorang, op. cit.
  • 38 Harvey Krahn, Alison Taylor, « Resilient teenagers : Explaining the high educational aspirations of (...)

14De tous les étudiants appartenant à des minorités ethniques racisées, les noirs seraient ceux qui encourraient le plus de risque de connaître des expériences de discrimination, ce qui réduirait considérablement non seulement leurs chances d’accès, mais aussi leur persévérance dans les études supérieures. Des études qualitatives menées auprès de ces étudiants révèlent à quel point ils font constamment face à des stéréotypes et des préjugés à caractère racial : les enseignants et, plus largement, le personnel académique aurait selon eux tendance à sous-estimer leur niveau d’engagement scolaire et, par conséquent, leurs compétences scolaires35. Au niveau secondaire, des étudiants interrogés soulignent notamment le fait que des conseillers d’orientation les poussent vers des voies d’études moins exigeantes et moins valorisées, comme les cours de niveau inférieur, ayant pour effet de restreindre, voire d’annuler, leurs chances d’admission à l’université36. Lors des études supérieures, leur risque de décrochage est le plus élevé (29 %), comme en témoigne l’étude d’Abada et Tenkorang37 réalisée en Ontario. Loin d’être fortuits, les préjugés et les stéréotypes auxquels ces étudiants font face sont, en partie, ancrés dans un racisme systémique et exercent un effet négatif certain sur le sentiment de confiance et de motivation de ces étudiants et, de facto, sur leur persévérance et leur réussite dans les études38.

Conclusion

  • 39 France Henry, Carol Tator, op. cit.

15Derrière le portrait général des parcours scolaires exceptionnels des étudiants canadiens issus de l’immigration, une partie d’entre eux, appartenant à des minorités ethniques racisées, est moins susceptible d’accéder à l’enseignement supérieur et à ses diplômes. Les études recensées montrent que ces étudiants font souvent face à des barrières structurelles au niveau institutionnel. Aux niveaux primaire et secondaire, ils rapportent qu’ils sont victimes de préjugés et de stéréotypes, ce qui expliquerait en partie leur niveau de réussite et de persévérance inférieur par rapport aux autres. Leur potentiel cognitif serait souvent sous-estimé par les enseignants, ce qui les pousserait à développer un sentiment faible de compétence et de motivation à performer. Au niveau des services institutionnels, ils seraient davantage susceptibles d’être déclassés et relégués par les services d’orientation dans des filières de niveau bas offrant peu ou pas d’opportunités d’accès aux études supérieures. De plus, ils auraient moins accès à l’information sur les exigences d’admission aux études supérieures et recevraient peu d’aide sur les stratégies de préparation aux différents tests d’évaluation au niveau national. Ces différentes formes de ségrégation s’inscrivent dans un univers plus large de discrimination systémique indirecte39.

  • 40 Walter W. McMahon, Moses Oketch, « Education’s effects on individual life chances and on developmen (...)
  • 41 Amartya Sen, Un nouveau modèle économique. Développement, justice, liberté, Paris, Odile Jacob, 200 (...)
  • 42 Paul Anisef, Kenise Murphy Kilbride, « Introduction », in Paul Anisef, Kenise Murphy Kilbride (dir. (...)
  • 43 Ron Robert Branker, « Labour market discrimination : The lived experiences of English-speaking Cari (...)

16Afin d’éradiquer cette discrimination, les politiques publiques devraient mettre en place des mesures institutionnelles réelles axées sur les principes d’équité et de lutte contre les discriminations. Celles-ci concernent, entre autres, la diversification du personnel enseignant et administratif des établissements, l’accès à l’information et aux services de soutien et d’aide, la formation professionnelle des personnels à l’interculturalité et à l’antiracisme. D’un point de vue moral et politique, de telles mesures relèvent des principes de justice sociale et d’équité. Dans les sociétés contemporaines, l’égalité d’accès et de réussite à tous les niveaux d’enseignement, y compris les études supérieures, est reconnue comme un droit commun et un instrument pour promouvoir le bien-être individuel et collectif et l’inclusion sociale40. D’un point de vue économique, ces mesures constitueraient une opportunité de repérer, développer, valoriser et optimiser le potentiel de tous les citoyens, y compris dans les milieux socio-économiquement défavorisés41. À cet égard, diverses recherches canadiennes mettent en évidence la capacité de résilience d’une partie des étudiants faisant partie de minorités racisées42. Malgré l’influence négative des conditions socio-économiques précaires de leurs parents et de multiples défis en matière d’intégration scolaire et sociale, ces étudiants font preuve de persévérance et de performance dans les études postsecondaires. Souvent associée à la qualité des différentes formes de capitaux (scolaire, culturel et social) que leurs parents, eux-mêmes résilients et confrontés à la discrimination sur le marché de l’emploi43, s’efforcent de mobiliser, cette résilience est aussi attribuée à leur potentiel cognitif, à leur engagement et à leur détermination à réussir, quel que soit le prix à payer.

  • 44 Kimberle Crenshaw, « Mapping the margins : Intersectionality, identity politics, and violence again (...)
  • 45 Patricia Hill Collins, Sirma Bilge, Intersectionality, Cambridge, Polity Press, 2016.
  • 46 Gina Thésée, op. cit., p. 16.

17Il importe de poursuivre des recherches dans différentes disciplines (notamment, la sociologie, la science politique, la psychologie et l’anthropologie) dans le but de mieux éclairer les politiques publiques et institutionnelles. Ces recherches devraient emprunter notamment une approche intersectionnelle pour rendre compte de la complexité des modes d’interaction pluri-identitaire dans différents contextes44. Cette approche présente l’avantage de rendre compte non seulement de l’interaction entre de multiples marqueurs identitaires de l’individu, mais également de la manière dont les inégalités se construisent à travers les relations sociales de pouvoir, contribuant ainsi à forger des identités sociales45. En prenant les facteurs systémiques et structurels comme point de mire des recherches, les études futures permettraient de mieux saisir la dynamique macrosociologique des parcours scolaires des immigrants et des inégalités en matière d’éducation : « La recherche en éducation a une mission éthique de débusquer et de déconstruire ces savoirs [des représentations sociales, qui sont érigées en savoirs objectifs, neutres, universels et vrais et transmis de génération en génération, contribuant aux propriétés écosystémique, systématique et chronique du racisme] tout en reconstruisant des savoirs transformatoires sur le plan collectif et émancipatoire sur le plan individuel46. »

  • 47 Patricia Hill Collins, Sirma Bilge, op. cit.

18Il serait par ailleurs possible de remettre en question les modèles du statu quo dans l’enseignement supérieur, qui valorisent certaines formes de connaissance plutôt que d’autres, et de contrecarrer les processus susceptibles de mener à la reproduction de la discrimination systémique et au recours à la « pensée du déficit » (« deficit-thinking ») envers des groupes qui sont « altérisés » (« othered47 »). Enfin, de telles études appuieraient et éclaireraient la promotion de changements politiques et structurels dans l’enseignement supérieur au bénéfice de tous les jeunes Canadiens, quelles que soient leurs origines.

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Notes

1 Maurice Crul, Jens Schneider, Frans Lelie (dir.), The European Second Generation Compared : Does the Integration Context Matter ?, Amsterdam, Amsterdam University Press, 2012 ; Christian Dustmann, Tommaso Frattini, Gianandrea Lanzara, « Educational achievement of second-generation immigrants : An international comparison », in Economic Policy, vol. 27, n° 69, 2012, pp. 143-185 ; Sylke Viola Schnepf, « Immigrants’ educational disadvantage : An examination across ten countries and three surveys », in Journal of Population Economics, vol. 20, n° 3, 2007, pp. 527-545.

2 Liying Cheng, Wei Yan, « Immigrant student achievement and educational policy in Canada », in Louis Volante, Don Klinger, Ozge Bilgili (dir.), Immigrant Student Achievement and Education Policy : Cross-Cultural Approach, Cham, Springer, 2018, pp. 137-153 ; Jennifer L. Hochschild, Porsha Cropper, « Immigration regimes and schooling regimes : Which countries promote successful immigrant incorporation ? », in Theory and Research in Education, vol. 8, n° 1, 2010, pp. 21-61.

3 Ross Finnie, Richard E. Mueller, « They came, they saw, they enrolled : Access to post-secondary education by the children of Canadian immigrants », in Ross Finnie, Marc Frenette, Richard E. Mueller, Arthur Sweetman (dir.), Pursuing Higher Education in Canada : Economic, Social, and Policy Dimensions, Kingston, Queen’s University Press, 2010, pp. 192-216 ; Pierre Canisius Kamanzi, Nicolas Bastien, Pierre Doray, Marie-Odile Magnan, « Immigration et cheminements scolaires aux études supérieures au Canada : qui y va et quand ? Une analyse longitudinale à partir du modèle de risque proportionnel de Cox », in Canadian Journal of Higher Education, vol. 46, n° 2, 2016, pp. 225-248.

4 Nupur Gogia, Bonnie Slade, About Canada : Immigration, Halifax, Fernwood Publishing, 2011.

5 Par exemple Teresa Abada, Eric Y. Tenkorang, « Pursuit of university education among the children of immigrants in Canada : The roles of parental human capital and social capital », in Journal of Youth Studies, vol. 12, n° 2, 2009, pp. 185-207 ; Pierre Canisius Kamanzi, Nicolas Bastien, Pierre Doray, Marie-Odile Magnan, op. cit. ; Anne-Marie Livingstone, Morton Weinfeld, « Black students and high school completion in Quebec and Ontario : A multivariate analysis », in Canadian Review of Sociology, vol. 54, n° 2, 2017, pp. 174-197 ; Robert Sweet, Paul Anisef, Rob Brown, David Walters, Kelli Phythian, Post-High School Pathways of Immigrant Youth, Toronto, Higher Education Quality Council of Ontario, 2010.

6 Pierre Canisius Kamanzi, Jake Murdoch, « L’accès à un diplôme universitaire chez les immigrants », in Fasal Kanouté, Gina Lafortune (dir)., Familles québécoises d’origine immigrantes. Les dynamiques de l’établissement, Montréal, Les presses de l’université de Montréal, 2011, pp. 145-158.

7 Teresa Abada, Eric Y. Tenkorang, op. cit. ; Pierre Canisius Kamanzi, Nicolas Bastien, Pierre Doray, Marie-Odile Magnan, op. cit. ; Karen Robson, Paul Anisef, Robert S. Brown, « Identifying the complexity of barriers faced by marginalized youth in transition to postsecondary education in Ontario », in Wolfgang Lehmann (dir.), Education and Society : Canadian Perspectives, Londres, Oxford University Press, 2016.

8 Paul Eid, Mesurer la discrimination à l’embauche subie par les minorités racisées : résultats d’un « testing » mené dans le grand Montréal, Montréal, Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, 2012. URL: https://www.cdpdj.qc.ca/storage/app/media/publications/etude_testing_discrimination_emploi.pdf.

9 Harvey Krahn, Alison Taylor, « Resilient teenagers : Explaining the high educational aspirations of visible minority youth in Canada », in Journal of International Migration and Integration, vol. 6, n° 3-4, 2005, pp. 405-434.

10 Robert Sweet, Paul Anisef, Rob Brown, David Walters, Kelli Phythian, op. cit.

11 Martin Turcotte, Result from the 2016 Census : Education and Labour Market Integration of Black Youth in Canada, Ottawa, Statistique Canada, 2020.

12 Teresa Abada, Feng Hou, Bali Ram, « Ethnic differences in educational attainment among the second generation of immigrants », in Canadian Journal of Sociology, vol. 34, n° 1, 2009. URL : https://journals.library.ualberta.ca/cjs/index.php/CJS/article/view/1651/5153.

13 Daniel Hamlin, David Cameron, Applied or Academic : High Impact Decisions for Ontario Students, Toronto, People for Education, 2015 ; Karen Robson, Paul Anisef, Robert S. Brown, Rhonda George, « Underrepresented students and the transition to postsecondary education : Comparing two Toronto cohorts », in Canadian Journal of Higher Education, vol. 48, n° 1, 2018, pp. 39-59 ; Robert Sweet, Paul Anisef, Rob Brown, David Walters, Kelli Phythian, op. cit.

14 Carl James, Tana Turner, Towards Race Equity in Education : The Schooling of Black Students in the Greater Toronto Area, Toronto, York University, 2017. URL : http://edu.yorku.ca/files/2017/04/TowardsRace-Equity-in-Education-April-2017.pdf.

15 Karen Robson, Paul Anisef, Robert S. Brown, Rhonda George, op. cit.

16 Paul Anisef, Rob Brown, Robert Sweet, « Post-secondary pathway choices of immigrant and native-born youth in Toronto », in Thèmes canadiens/Canadian, 2011, pp. 42-48.

17 Harvey Krahn, Alison Taylor, « “Streaming” in the 10th grade in four Canadian provinces in 2000 », in Education Matters, vol. 4, n° 2, 2007. URL : https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/81-004-x/2007002/9994-eng.htm.

18 Karen Robson, Paul Anisef, Robert S. Brown, Rhonda George, op. cit. ; Robert Sweet, Paul Anisef, Rob Brown, David Walters, Kelli Phythian, op. cit.

19 Pierre Canisius Kamanzi, « La résilience dans le parcours scolaire des jeunes noirs d’origine africaine et caribéenne au Québec », in Canadian Journal of Education/Revue canadienne de l’éducation, vol. 44, n° 1, 2021, pp. 132-163.

20 Marie-Odile Magnan, Annie Pilote, Tya Collins, Pierre Canisius Kamanzi, « Discours de jeunes issus de groupes minoritaires sur les inégalités scolaires au Québec », in Diversité urbaine, vol. 19, 2019, pp. 93-114.

21 Marie-Odile Magnan, Annie Pilote, Véronique Grenier, Fahimet Darchinian, « Jeunes issus de l’immigration et choix d’orientation au postsecondaire à Montréal », in Canadian Journal of Higher Education/Revue canadienne d’enseignement supérieur, vol. 47, n° 3, 2017, pp. 34-53.

22 Tya Collins, Marie-Odile Magnan, « Post-Secondary pathways among second-generation immigrant youth of haitian origin in Quebec », in Canadian Journal of Education/Revue canadienne de l’éducation, vol. 41, n° 2, 2018, pp. 413-440 ; Marie-Odile Magnan, Annie Pilote, Véronique Grenier, Fahimet Darchinian, op. cit.

23 Ada L. Sinacore, Sasha Lerner, « The cultural transitioning and educational challenges faced by first generation immigrant undergraduate students in Quebec, Canada », in International Journal of Educational and Vocational Guidance, vol. 13, n° 1, 2013, pp. 67-85.

24 Gina Lafortune, Marie-Ritchie Prosper, Keslie Datus, « Défis de réussite et enjeux de prise en compte de la diversité au collégial : expériences d’étudiant⋅e⋅s d’origine haïtienne », in Revue des sciences de l’éducation, vol. 46, n° 2, 2020, pp. 14-38 ; Ada L. Sinacore, Sasha Lerner, op. cit.

25 Rosalind Hampton, Racialized Social Relations in Higher Education : Black Student and Faculty Experiences of a Canadian University, Thèse de doctorat, Montréal, McGill University, 2017 ; France Henry, Carol Tator, The Colour of Democracy : Racism in Canadian Society, Toronto, Nelson Education, 2010 ; Gina Thésée, « Déconstruire la recherche en éducation en contextes de racialisation : débusquer le racisme épistémologique », in Canadian Journal of Education/Revue canadienne de l’éducation, vol. 44, n° 1, 2021, pp. 1-31.

26 Jennifer L. Hochschild, Porsha Cropper, op. cit.

27 Fahimeh Darchinian, Fasal Kanouté, « Parcours postsecondaires et professionnels et rapports de pouvoir au Québec : discours de jeunes adultes issus de l’immigration », in Revue des sciences de l’éducation, vol. 46, n° 2, 2020, pp. 69-92 ; France Henry, Carol Tator, op. cit. ; Marie-Odile Magnan, Annie Pilote, Tya Collins, Pierre Canisius Kamanzi, op. cit. ; Ada L. Sinacore, Sasha Lerner, op. cit.

28 Tya Collins, Marie-Odile Magnan, op. cit. ; Ada L. Sinacore, Sasha Lerner, op. cit.

29 Teresa Abada, Feng Hou, Bali Ram, op. cit.

30 Ada L. Sinacore, Sasha Lerner, op. cit.

31 Ada L. Sinacore, Sasha Lerner, op. cit. ; Stacey Wilson-Forsberg, Oliver Masakure, Edwards Shizha, Ginette Lafrenière, Magnus Mfoafo-M’Carthy, « Disrupting an imposed racial identity or performing the model minority ? The pursuit of postsecondary education by young African immigrant men in Southern Ontario, Canada », in Race Ethnicity and Education, vol. 23, n° 5, 2020, pp. 693-711.

32 Hassina Alizai, « Impact of islamophobia on post-secondary muslim students attending Ontario universities », in Electronic Thesis and Dissertation Repository, 4716, Toronto, University of Western Ontario, 2017 ; France Henry, Carol Tator, op. cit.

33 Edith Samuel, Shehal Burney, « Racism, eh ? Interactions of South Asian students with mainstream faculty in a predominantly white Canadian university », in The Canadian Journal of Higher Education, vol. 33, n° 2, 2003, pp. 81-114.

34 Hassina Alizai, op. cit. ; Tya Collins, Marie-Odile Magnan, op. cit. ; Stacey Wilson-Forsberg et al., op. cit.

35 Marie-Odile Magnan, op. cit. ; Stacey Wilson-Forsberg et al., op. cit.

36 Ibid.

37 Teresa Abada, Eric Y. Tenkorang, op. cit.

38 Harvey Krahn, Alison Taylor, « Resilient teenagers : Explaining the high educational aspirations of visible minority youth in Canada », op. cit.

39 France Henry, Carol Tator, op. cit.

40 Walter W. McMahon, Moses Oketch, « Education’s effects on individual life chances and on development : An overview », in British Journal of Educational Studies, vol. 61, n° 1, 2013, pp. 79-107.

41 Amartya Sen, Un nouveau modèle économique. Développement, justice, liberté, Paris, Odile Jacob, 2000.

42 Paul Anisef, Kenise Murphy Kilbride, « Introduction », in Paul Anisef, Kenise Murphy Kilbride (dir.), Managing Two Worlds : The Experiences and Concerns of Immigrant Youth in Ontario, Toronto, Canadian Scholars’ Press, 2004, pp. 1-36 ; Pierre Canisius Kamanzi, op. cit.

43 Ron Robert Branker, « Labour market discrimination : The lived experiences of English-speaking Caribbean immigrants in Toronto », in Journal of International Migration and Integration, vol. 18, n° 1, 2017, pp. 203-222 ; Martin Turcotte, op. cit.

44 Kimberle Crenshaw, « Mapping the margins : Intersectionality, identity politics, and violence against women of color », in Stanford Law Review, vol. 43, n° 6, 1991, pp. 1241-1299.

45 Patricia Hill Collins, Sirma Bilge, Intersectionality, Cambridge, Polity Press, 2016.

46 Gina Thésée, op. cit., p. 16.

47 Patricia Hill Collins, Sirma Bilge, op. cit.

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Pour citer cet article

Référence papier

Pierre Canisius Kamanzi, Marie-Odile Magnan et Tya Collins, « Réussite exceptionnelle des étudiants canadiens d’origine immigrée : au-delà du portrait général »Hommes & migrations, 1336 | 2022, 71-77.

Référence électronique

Pierre Canisius Kamanzi, Marie-Odile Magnan et Tya Collins, « Réussite exceptionnelle des étudiants canadiens d’origine immigrée : au-delà du portrait général »Hommes & migrations [En ligne], 1336 | 2022, mis en ligne le 01 janvier 2024, consulté le 28 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/hommesmigrations/13603 ; DOI : https://doi.org/10.4000/hommesmigrations.13603

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Auteurs

Pierre Canisius Kamanzi

Professeur agrégé, université de Montréal.

Marie-Odile Magnan

Professeure agrégée, université de Montréal.

Tya Collins

Doctorante, université de Montréal.

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Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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