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Le Point Sur

Qui sont ces jeunes qui s’installent durablement au Québec et que deviennent-ils ?

Un portrait statistique
Aline Lechaume, Nicole Gallant et Johanna Cardona
p. 79-97

Résumé

Le portrait statistique des jeunes immigrants ayant obtenu le statut de résident permanent permet de mieux comprendre les étapes de leur parcours au Québec. Prenant en compte leur situation pré-migratoire et à l’arrivée, notamment en matière de formation, d’emploi, de réseau d’information et de soutien ou de choix de la région d’établissement, l’étude mobilise une comparaison avec les migrants plus âgés à partir des données de l’enquête ECINA. Parmi ses résultats, elle révèle une légèrement meilleure insertion professionnelle des plus jeunes et le rôle déterminant des études dans leur projet migratoire.

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Texte intégral

  • 1 Institut de la statistique du Québec, « Immigrants selon le groupe d’âge, Québec, 2010-2011 à 2020- (...)

1Dans les données de recensement disponibles les plus récentes, en 2016, on compte 147 316 jeunes immigrants de 15 à 29 ans au Québec, soit 13 % des immigrants installés au Québec. Ces jeunes représentent en moyenne le quart (24,8 %) des immigrants obtenant la résidence permanente annuellement au Québec1.

  • 2 Nicole Gallant, Céline Friche « Être ici et là-bas tout à la fois : réseaux sociaux en ligne et esp (...)
  • 3 Ministère de l’Immigration, de la francisation et de l’intégration, 2014-2019. L’immigration tempor (...)
  • 4 Au Canada, avoir le statut de résident permanent signifie pour une personne immigrante qu’elle a le (...)

2De nombreux autres jeunes s’établissent au Québec de manière provisoire chaque année – ils viennent suivre un programme d’études, acquérir une expérience, vivre une aventure d’exploration ou découvrir un pays2. Ainsi, au Québec, en décembre 2019, on comptait 107 835 jeunes de moins de 30 ans ayant un titre de séjour temporaire3. Certes, plusieurs d’entre eux ont l’intention de repartir vers d’autres lieux par la suite mais, pour beaucoup d’autres, les permis de résidence temporaire constituent en fait une porte d’entrée pour acquérir une expérience canadienne en vue d’une installation à plus long terme, dans le cadre d’un projet qui mènera à l’obtention de la résidence permanente4, puis de la citoyenneté canadienne. Entre les deux, plusieurs jeunes ayant prévu un séjour provisoire au Québec choisissent de rester, après s’être attachés au pays, à des gens, à un projet sur place.

3Ce sont ces jeunes immigrants – installés durablement, avec la résidence permanente – dont il s’agit de dresser un portrait statistique. La description de leurs caractéristiques vise à les situer par contraste avec ceux qui s’établissent au Québec à un âge plus avancé. Les jeunes qui s’établissent durablement au Québec ont-ils des projets spécifiques par rapport aux immigrants plus âgés ? Lesquels parviennent à les mettre en œuvre ?

Méthodologie et approches théoriques

Pour caractériser les profils de ces jeunes, nous aurons recours aux données de l’Enquête sur les cheminements d’intégration en emploi des nouveaux arrivants (ECINA). Cette vaste enquête, réalisée en 2015 par le ministère de l’Immigration, de la francisation et de l’intégration (et le ministère de l’Emploi et de la solidarité sociale, fournit des informations subjectives et factuelles détaillées sur les projets et les parcours de 7 437 immigrants ayant obtenu la résidence permanente au Québec entre avril 2012 et juillet 2013. Le questionnaire était disponible dans cinq langues (français, anglais, espagnol, arabe et mandarin).

  • 5 Advanis Jolicoeur, Enquête sur les cheminements d’intégration au marché du travail des personnes im (...)

Les participants incluent 2 652 répondants ayant reçu la résidence permanente avant d’avoir 30 ans (35,5 % de l’échantillon, et qui représentent 18 557 personnes une fois pondéré), ce qui permet de dresser le portrait de ces jeunes immigrants tout en examinant leurs spécificités en comparaison avec les immigrants moins jeunes (4 785 répondants, représentant 33 980 immigrants). Les données présentées dans cet article ont été pondérées de façon à refléter la composition de la population ciblée selon le sexe, le groupe d’âge, la catégorie d’immigration et le continent de naissance. Pour plus de détails concernant la méthodologie de cette enquête, on se rapportera au rapport préliminaire décrivant l’enquête5.

  • 6 Voir Glen Holl Jr. Elder, « The life course paradigm : Social change and individual development », (...)
  • 7 James Côté, John Bynner, « Changes in the transition to adulthood in the UK and Canada : The role o (...)
  • 8 Glen Holl Jr. Elder, Monica Kirkpatrick Johnson, Robert Crosnoe, « The emergence and development of (...)
  • 9 Glen Holl Jr. Elder, Monica Kirkpatrick Johnson, Robert Crosnoe, op. cit. ; Marlène Sapin, Dario Sp (...)

Les données seront abordées à partir du prisme de la théorie des parcours de vie6, que les spécificités de l’ECINA permettent d’aborder. Cette approche théorique se penche tout particulièrement sur les vies individuelles dans une perspective longitudinale, s’intéressant aux processus d’intégration dans le temps. Elle favorise aussi la prise en compte du contexte social, culturel et de politiques publiques dans lequel les individus agissent et qui structure leurs choix et leurs opportunités, et les ressources qu’ils peuvent mobiliser tout au long de leur cheminement7. De plus, l’approche des parcours de vie est tout particulièrement sensible à l’interdépendance des sphères de vie, c’est-à-dire à la manière dont les situations vécues dans une sphère de vie peuvent influencer le déroulement d’autres sphères8. Plus globalement, l’approche des parcours de vie invite à se pencher sur l’agentivité des individus9 et leur capacité à faire des choix. C’est pourquoi nous nous intéresserons notamment à l’évolution des projets des jeunes immigrants.

Des jeunes scolarisés et qui maîtrisent le français

4Les politiques d’admission des deux principaux paliers de gouvernement déterminent la sélection des immigrants pouvant prétendre à la résidence permanente au Québec, ce qui oriente largement la composition sociodémographique de cette population. Le Québec a pleine autonomie sur la sélection des immigrants de la catégorie travailleurs qualifiés. Un système de grille de sélection a été élaboré, fondé sur le modèle du capital humain. L’esprit de cette grille est resté le même depuis les années 1990 bien que les points accordés aux diverses caractéristiques considérées (âge, connaissance du français, de l’anglais, niveau de scolarité, domaine de formation) aient évolué. Les programmes de sélection du Québec privilégient des catégories d’individus jugés davantage susceptibles de connaître une intégration socio-économique rapide et « réussie » : des individus jeunes, scolarisés, ayant déjà une connaissance du français.

5Ces politiques contribuent au poids relatif des jeunes parmi les personnes obtenant la résidence permanente. Au-delà de ce poids relatif, la sélection a pour effet que les profils de ces jeunes présentent relativement peu de différences avec les immigrants moins jeunes, notamment pour la catégorie des travailleurs qualifiés.

6Ainsi, on constate des effets directs et indirects des politiques de sélection dans le fait que les jeunes immigrants ont le même type de distribution de niveaux de scolarité que les immigrants plus âgés (figure 1).

Fig. 1 - Niveau de scolarité avant l’obtention de la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 1 - Niveau de scolarité avant l’obtention de la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

7Parmi ceux ayant fait des études universitaires, la distribution est également assez similaire entre les cycles d’études (figure 2). Certes, un peu moins de jeunes immigrants avaient déjà terminé des études de doctorat avant l’obtention de la résidence permanente (2,5 %, en comparaison avec 6,9 %), ce qui est lié à l’âge moyen auquel ce type de programme peut avoir été complété.

Fig 2 - Niveau de diplôme universitaire avant la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig 2 - Niveau de diplôme universitaire avant la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

8En outre, les jeunes immigrants ayant achevé des études universitaires les ont suivies dans le même type de domaine que les immigrants plus âgés (figure 3).

Fig. 3 - Domaine du plus haut diplôme obtenu avant la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 3 - Domaine du plus haut diplôme obtenu avant la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

9Qui plus est, près de la moitié des immigrants ayant répondu à l’ECINA (48,9 % des jeunes et 46,3 % des immigrants plus âgés) indiquent que le français est aujourd’hui la principale langue parlée à la maison, et ce même si le français n’est la langue maternelle que d’une moindre proportion d’entre eux.

10Toutefois, les jeunes immigrants sont plus nombreux à considérer qu’ils maîtrisent très bien le français (47,2 %, comparativement à 40,9 %) (figure 4).

Fig. 4 - Auto-évaluation du niveau de français, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 4 - Auto-évaluation du niveau de français, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

11Bien que les niveaux de compétence perçue soient plus faibles, les courbes de comparaison des distributions sont similaires en ce qui concerne la maîtrise de l’anglais (figure 5).

Fig. 5 - Auto-évaluation du niveau d’anglais, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 5 - Auto-évaluation du niveau d’anglais, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Les spécificités démographiques des jeunes immigrants

12La première spécificité sociodémographique des jeunes immigrants est qu’ils sont plus souvent des femmes (57,6 % comparativement à 46,5 %).

13S’agissant des origines, on remarque que plus de jeunes immigrants proviennent d’Afrique (40,5 % comparativement à 35,0 %) et moins des Amériques (19,7 % comparativement à 26,0 %) (figure 6).

Fig. 6 - Continent de naissance, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 6 - Continent de naissance, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

14Les informations sur les origines ethnoculturelles permettent de préciser qu’une bonne part des jeunes immigrants nés en Afrique sont d’origine maghrébine (figure 7).

Fig. 7 - Appartenance ethnoculturelle autodéclarée, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 7 - Appartenance ethnoculturelle autodéclarée, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

15Enfin, notons que, malgré l’influence de la grille de sélection sur la composition sociodémographique des deux catégories d’âge, la répartition des catégories d’immigration n’est pas identique. Beaucoup plus de jeunes (38,6 %) que d’immigrants plus âgés (28,5 %) obtiennent la résidence permanente dans la catégorie liée au regroupement familial, sans que les données disponibles nous permettent de savoir s’il s’agit d’un regroupement avec un parent ou un conjoint. Cet écart de plus de 10 points se répercute surtout sur la catégorie des travailleurs qualifiés (50,7 % comparativement à 59,5 %) (figure 8).

Fig. 8 - Catégorie d’immigration, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 8 - Catégorie d’immigration, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

16Le principal ensemble de spécificités des jeunes immigrants comparé aux immigrants de 30 ans et plus concerne les diverses situations et transitions vécues durant la jeunesse.

  • 10 Statistique Canada, « Recensement du Canada de 2016 », Cansim, 2016.

17Un exemple éloquent est celui de la situation familiale personnelle : les jeunes immigrants sont moins souvent en couple et ont moins d’enfants que leurs homologues plus âgés. Ainsi, selon l’ECINA, près du tiers (30,1 %) des jeunes se disent célibataires (comparativement à 16,6 % des immigrants plus âgés). La formulation de la question dans l’ECINA (qui ne précise pas la notion de couple) empêche de trouver des données comparables pour les natifs, mais les données existantes concernant la cohabitation montrent aussi un point tournant avant et après 30 ans pour l’ensemble du Québec10.

  • 11 Claudine Provencher, Anne Milan, Stacey Hallman, Carol D’Aoust, « Fécondité : aperçu, 2012 à 2016 » (...)

18L’effet du cycle de vie est également perceptible en ce qui concerne la parentalité. Les jeunes immigrants sont presque deux fois plus nombreux à ne pas (encore) avoir d’enfants à charge (62,4 % comparativement à 36,4 %). En outre, ceux qui ont des enfants en ont moins : seuls 11,4 % des immigrants de moins de 30 ans ont plus d’un enfant, alors que c’est le cas de 38,3 % des plus âgés (lesquels sont notamment près du quart à en avoir deux). Ceci reflète les tendances de l’ensemble de la population québécoise11.

Parcours de vie et projets

19Notre approche centrée sur les parcours de vie permet de faire ressortir certaines différences entre jeunes et moins jeunes immigrants concernant la place des études dans le parcours migratoire et les cheminements d’insertion en emploi. Le fait de poursuivre des études se retrouve parmi les caractéristiques distinctives des jeunes immigrants à toutes les étapes documentées dans l’ECINA.

  • 12 Pour de multiples raisons, notamment la mise en œuvre du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) (...)

20De nombreux jeunes immigrants entrent d’abord au Canada avec un statut temporaire, ce qui rappelle que l’accès à la résidence permanente s’inscrit dans un parcours de vie plus large. Si les deux tiers des immigrants accèdent à la résidence permanente sans avoir auparavant effectué un séjour au Québec12, c’est un peu moins le cas chez les jeunes (figure 9).

Fig. 9 - Statut migratoire durant l’année précédant la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 9 - Statut migratoire durant l’année précédant la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

21Les jeunes ont plus souvent été travailleurs temporaires ou étudiants étrangers durant l’année précédant l’obtention de la résidence permanente (avec un écart respectif de 7,1 et de 7,2 points de pourcentage). Inversement, ils sont légèrement moins susceptibles d’avoir été demandeur d’asile ou touriste. En outre, beaucoup plus de jeunes immigrants ayant obtenu la résidence permanente avant l’âge de 30 ans avaient poursuivi des études post-primaires au Québec (12,8 % comparativement à 2,8 %).

22La grande majorité des immigrants – autant les jeunes (89,2 %) que les autres (87,0 %) – indiquent avoir eu l’intention de travailler au Québec au moment de faire leur demande de résidence permanente. Toutefois, on observe des différences liées à l’âge parmi ceux qui disent ne pas avoir eu l’intention de travailler. Premièrement, la majorité de ces derniers indiquent avoir immigré pour accompagner ou pour rejoindre un conjoint ou des membres de leur famille (71,4 %) (figure 10).

Fig. 10 - Principale motivation pour demander la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 10 - Principale motivation pour demander la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

23Deuxièmement, et surtout, trois fois plus de jeunes immigrants (12,6 % comparativement à 4,3 %) avaient les études comme principale motivation pour immigrer au Québec.

24Par ailleurs, des différences comparables s’observent dans les principaux projets envisagés après l’obtention de la résidence permanente. Si le fait de travailler reste le projet principal pour la plupart dans des taux comparables (57,3 % et 58,0 %), beaucoup plus de jeunes (17,4 %) que de moins jeunes (8,7 %) se sont consacrés à la poursuite de leurs études. Inversement, les jeunes sont moins nombreux à avoir eu comme principal projet de s’occuper de leurs enfants ou d’un membre de leur famille (4,1 % comparé à 7,6 %), d’apprendre le français (ou l’anglais), ou de débuter une nouvelle formation (figure 11).

Fig. 11 - Principal projet après l’obtention de la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 11 - Principal projet après l’obtention de la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

25On reconnaît ainsi encore quelques effets du cycle de vie : moins de jeunes ont des enfants ; davantage de jeunes sont encore dans leur processus de formation (sans pour autant débuter une nouvelle formation, ce qui serait peut-être le signe d’une réorientation, elle-même le signe d’un changement dans les projets professionnels ou de difficultés d’insertion en emploi, thème sur lequel nous reviendrons plus loin). Ainsi, bien qu’ils aient l’intention de travailler un jour au Québec, de nombreux jeunes prennent d’abord le temps de compléter leur formation, comme une étape qui reste centrale dans leur parcours de vie, au lieu de viser une insertion immédiate en emploi.

Poursuivre des études après l’obtention d’un statut permanent

26On constate moins de distinctions quant aux formations effectivement suivies après l’obtention de la résidence permanente : 42,2 % des jeunes et 38,2 % des immigrants plus âgés ont poursuivi ou entrepris une formation après l’obtention de la résidence permanente (un écart relativement faible de 4 points). Toutefois, on note trois caractéristiques importantes. Premièrement, les plus jeunes ont un peu plus tendance à débuter ces formations plus tôt après l’obtention de la résidence permanente, et ce, qu’il s’agisse de formations menant à un diplôme (figure 12) ou de cours pour exercer un métier (figure 13).

Fig. 12 - Délai entre l’obtention de la résidence permanente et le début d’un cours pour obtenir un diplôme, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 12 - Délai entre l’obtention de la résidence permanente et le début d’un cours pour obtenir un diplôme, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 13 - Délai entre l’obtention de la résidence permanente et le début d’un cours pour exercer un métier, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 13 - Délai entre l’obtention de la résidence permanente et le début d’un cours pour exercer un métier, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

27Ceci suggère que ces formations font partie intégrante du projet migratoire de davantage de jeunes immigrants, au lieu d’être une décision prise plus tard, par exemple en réaction au reste du parcours après l’obtention de la résidence permanente.

28Deuxièmement, pour un quart des jeunes immigrants (23,6 %, comparativement à 18,2 %), les études sont ou restent la principale activité au moment de l’enquête, soit deux à trois ans après l’obtention de la résidence permanente (figure 14).

Fig. 14 - Principale activité au moment de l’enquête, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 14 - Principale activité au moment de l’enquête, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

29Enfin, troisièmement, les jeunes immigrants sont proportionnellement plus nombreux (46,4 % comparativement à 32,5 %) à suivre des études universitaires après l’obtention de la résidence permanente. À l’inverse, ils sont moins nombreux à suivre des formations collégiales (presque 7 points d’écart) et surtout professionnelles (8,4 points d’écart) (figure 15).

Fig. 15 - Diplôme visé par les études suivies après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 15 - Diplôme visé par les études suivies après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
  • 13 Aline Lechaume, Nicole Gallant, Johanna Cardona, « Pourquoi choisir d’étudier ? Hétérogénéité des s (...)

30On voit encore, ici, une distinction centrale entre les deux groupes d’âge, liée au moment où l’immigration intervient dans leur parcours de vie plus large : dans le cas des jeunes immigrants, il se pourrait que l’immigration soit une composante d’un parcours davantage centré sur la formation et l’insertion socio-professionnelle qualifiée, alors que pour les plus âgés ce serait l’inverse, les études – et surtout le retour en formation, notamment professionnelle ou de courte durée – seraient plus souvent un jalon dans une insertion en emploi qui serait marquée par la migration et ses difficultés propres. Nous avons documenté ces processus plus en profondeur ailleurs13. Enfin, la répartition des motivations n’est pas la même entre les deux catégories d’âge (figure 16).

Fig. 16 - Raisons pour faire des études postsecondaires après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 16 - Raisons pour faire des études postsecondaires après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Les cheminements en emploi

31Divers indices suggèrent que les jeunes immigrants sont proportionnellement légèrement plus nombreux que leurs aînés à bénéficier d’une insertion dans l’emploi qui, de l’extérieur, semble davantage réussie. Certes, nos données ne permettent malheureusement pas de connaître leur niveau subjectif de satisfaction quant à leur insertion professionnelle. Néanmoins, quelques indicateurs permettent d’apprécier certaines dimensions de leur situation. En effet, bien que les jeunes étaient moins souvent en emploi juste avant l’obtention de la résidence permanente, ils sont plus nombreux à avoir occupé un emploi depuis. De plus, les jeunes qui ont cherché un emploi rencontrent moins de difficultés, notamment pour ce qui a trait à la reconnaissance des expériences acquises en dehors du Québec. Ceci semble intimement lié au fait que le parcours de migration se produit pour eux précisément à l’âge des transitions à la vie adulte et du passage des études vers l’emploi.

Fig. 17 - Principale occupation juste avant la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 17 - Principale occupation juste avant la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

32Avant d’obtenir la résidence permanente, 8 % des jeunes immigrants étaient à la recherche d’un emploi comparativement à 6,8 % parmi ceux ayant plus de 30 ans (figure 17). Les deux groupes d’âge sont toutefois occupés différemment. Ainsi, les jeunes immigrants sont nettement moins nombreux (52,8 % contre 66,6 %) à avoir l’emploi comme principale occupation avant d’obtenir leur résidence permanente. Plus du quart des jeunes immigrants effectuaient des études (28,3 %, congre 8,3 %). Les immigrants plus âgés sont légèrement plus souvent occupés par des responsabilités familiales (9,3 % comparé à 6,9 % chez les plus jeunes) ou à la retraite.

33Or, dans les deux à trois années suivant l’obtention de leur résidence permanente, les jeunes immigrants sont proportionnellement plus nombreux à avoir occupé un emploi au Québec que les immigrants plus âgés (74,2 % comparativement à 65 %). Dans la même veine, ils sont aussi un peu plus nombreux à avoir voulu travailler ou, du moins, à avoir cherché du travail au Québec après l’obtention de la résidence permanente (83,0 % comparativement à 77,6 %).

34Les personnes qui n’ont pas cherché d’emploi après l’obtention de la résidence permanente sont donc moins nombreuses parmi les jeunes immigrants (17,0 % comparativement à 22,4 %). De plus, les raisons pour lesquelles ils n’ont pas recherché d’emploi après l’obtention de la résidence permanente varient selon l’âge, à l’exception de la proportion presque identique de personnes qui étaient occupées par la francisation (29,8 % chez les jeunes et 29,4 % chez les plus âgés). En particulier, le tiers des jeunes (33,6 %) qui n’ont pas cherché d’emploi indiquent qu’ils en avaient déjà un (qu’ils n’ont pas quitté ou perdu), alors que ce n’est le cas que du quart (24 %) des immigrants de 30 ans et plus (figure 18). En d’autres termes, la plupart des jeunes qui n’ont pas cherché de travail avaient déjà bien réussi leur insertion en emploi ou avaient d’autres projets.

Fig. 18 - Raison pour ne pas chercher d’emploi après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 18 - Raison pour ne pas chercher d’emploi après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
  • 14 Pablo Pérez, Camila Deleo, Mariana Fernandez Massi, « Une insertion professionnelle inégale : l’imp (...)
  • 15 Nicole Gallant, Aline Lechaume, Eddy Supeno, Stéphanie Atkin, Katherine Labrecque, Johanna Cardona, (...)

35Qu’ils aient eu ou non l’intention de travailler au Québec, deux tiers des immigrants avaient effectué des démarches pour se renseigner sur le marché de l’emploi dans la province durant l’année précédant l’obtention de la résidence permanente, et ce, aussi bien chez les jeunes (66 %) que chez les moins jeunes (68,4 %). Parmi eux, les immigrants plus jeunes avaient légèrement davantage tendance à s’appuyer sur des moyens plus informels et non gouvernementaux que les immigrants plus âgés, tels que solliciter directement des employeurs, développer son réseau de contacts ou recourir aux médias socio-numériques (figure 19). Nous verrons plus loin également la place du réseau familial et amical comme soutien à la recherche d’emploi. Comme d’autres14, nous avons montré ailleurs que cette propension à s’appuyer sur le réseau informel pour l’insertion en emploi tend à reproduire, voire à amplifier, les inégalités socio-économiques15.

Fig. 19 - Démarches liées à l’emploi au Québec avant la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 19 - Démarches liées à l’emploi au Québec avant la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

36En revanche, une fois la résidence permanente obtenue, les types de démarches effectuées sont davantage similaires entre les deux catégories d’âge (figure 20).

Fig. 20 - Démarches liées à l’emploi au Québec après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 20 - Démarches liées à l’emploi au Québec après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

37Ceux qui ont cherché un emploi après l’obtention de la résidence permanente déclarent un peu moins souvent (51,6 % comparativement à 56,3 % chez les plus âgés) avoir rencontré des difficultés pour obtenir un premier emploi. Le type de difficultés est généralement du même ordre pour les deux groupes. Toutefois, les jeunes sont proportionnellement nettement moins nombreux à indiquer que les difficultés rencontrées étaient entre autres liées à la reconnaissance de l’expérience obtenue en dehors du Québec (figure 21). Ceci est probablement lié à l’importante proportion de jeunes immigrants qui ont suivi des études au Québec, ce qui rapproche peut-être leur expérience de celle des jeunes Québécois natifs concernant la transition entre les études et le travail dans leur parcours de vie.

Fig. 21 - Nature des difficultés rencontrées pour obtenir un emploi, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 21 - Nature des difficultés rencontrées pour obtenir un emploi, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

De meilleures situations d’emploi ?

38L’ECINA fournit des renseignements précis sur la situation d’emploi à deux moments à partir de l’obtention de la résidence permanente : le premier emploi occupé, puis la situation au moment de l’enquête (soit de deux à trois ans plus tard). Dans les deux cas, la situation des immigrants plus jeunes semble généralement similaire, mais un peu meilleure que celle des immigrants plus âgés.

39S’agissant du premier emploi après la résidence permanente, celui-ci est plus souvent plus stable pour les immigrants plus jeunes, même si la distribution générale suit une courbe similaire. Tout d’abord, il s’agit plus souvent d’un emploi de type permanent pour les deux groupes d’âge, mais davantage chez les plus jeunes (60,2 % comparativement à 54,3 %). Inversement, les jeunes immigrants sont proportionnellement un peu moins nombreux à travailler sur appel (12,5 % comparativement à 16,5 %).

40Dans la pratique, ce premier emploi a aussi plus souvent été occupé pour une durée légèrement plus longue chez les jeunes immigrants. En effet, davantage de jeunes immigrants ont gardé ce premier emploi après l’obtention de la résidence permanente durant plus de 24 mois (22,3 %, comparativement à 20,2 %). Ces différences sont minimes, mais elles suggèrent que les plus jeunes ont légèrement plus souvent une situation stable dès l’obtention de la résidence permanente.

41S’agissant des secteurs d’emploi, ils sont très similaires entre les deux groupes d’âge (figure 22), mais le domaine de la vente et des services est proportionnellement un peu plus important parmi les plus jeunes (34,3 % comparativement à 29,7 %).

Fig. 22 - Secteur du premier emploi après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 22 - Secteur du premier emploi après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

42Le premier emploi après l’obtention de la résidence permanente demandait un peu plus souvent un niveau de scolarité plus élevé pour les immigrants plus jeunes (21,2 % comparativement à 19 %). Inversement, les plus jeunes sont un peu moins susceptibles d’occuper un emploi ne requérant qu’une formation de niveau secondaire ou s’appuyant sur une formation spécifique à la profession (29,9 % comparativement à 33,3 %) (figure 23). Nous verrons plus loin que cette légère distinction deviendra plus marquée pour l’emploi occupé quelques années plus tard, ce qui suggère que la stratégie consistant à poursuivre des études, plus souvent mise en œuvre par les jeunes immigrants, se traduirait dans leurs cheminements en emploi.

Fig. 23 - Niveau de scolarité requis pour le premier emploi après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 23 - Niveau de scolarité requis pour le premier emploi après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

43Dans la même veine, ce premier emploi est légèrement plus lié au domaine de formation chez les plus jeunes immigrants que chez ceux de plus de 30 ans. En effet, près du tiers des immigrants plus jeunes (32 %) estiment que cet emploi était « fortement lié » à leur domaine de formation (contre 28,8 %) (figure 24).

Fig. 24 - Lien avec la formation, pour le premier emploi après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 24 - Lien avec la formation, pour le premier emploi après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

44L’emploi occupé deux à trois ans plus tard n’est généralement plus le même pour 62 % des jeunes et 58 % des plus âgés, les secteurs d’emploi au moment de l’enquête étant assez similaires entre les deux groupes d’âge (figure 25).

Fig. 25 - Secteur de l’emploi actuel, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 25 - Secteur de l’emploi actuel, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

45En revanche, tous secteurs confondus, les plus jeunes occupent davantage des emplois requérant des niveaux de scolarité plus avancés, notamment universitaires (figure 26). Ceci semble donc s’inscrire dans la continuité des parcours de vie centrés sur les projets liés aux études.

Fig. 26 - Niveau de scolarité requis pour l’emploi actuel, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 26 - Niveau de scolarité requis pour l’emploi actuel, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Le rôle structurant des réseaux et des conjoints

46Outre la scolarisation au Québec, le réseau social sur place constitue un autre facteur structurant des parcours de vie des jeunes immigrants. Parmi les plus de 80 % d’individus qui connaissaient personnellement des personnes au Québec avant l’obtention de la résidence permanente, les jeunes immigrants sont beaucoup plus nombreux à avoir déjà un conjoint qui résidait ou avait résidé au Québec (43,1 % comparativement à 29,3 %) (figure 27).

Fig. 27 - Personnes déjà connues au Québec avant la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 27 - Personnes déjà connues au Québec avant la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

47Les deux catégories d’âge avaient des amis au Québec dans des proportions similaires. Toutefois, les jeunes sont un peu plus nombreux à avoir au Québec un réseau social de type professionnel, c’est-à-dire des contacts liés aux études (23,6 % comparativement à 20,4 %) et des contacts professionnels (14,6 % comparativement à 11,5 %).

48On sait, bien entendu, que les réseaux personnels peuvent jouer un rôle et soutenir l’intégration tant sociale que professionnelle des individus. Plus spécifiquement s’agissant de l’emploi, 42,1 % de jeunes immigrants (contre 39 % des migrants plus âgés) indiquent avoir reçu de l’aide pour chercher ou obtenir un emploi (figure 28). Dans les deux catégories d’âge, les amis sont les principaux soutiens dans ce domaine, quoique davantage pour les immigrants plus âgés. En revanche, le conjoint ainsi que d’autres membres de la famille sont plus importants pour l’aide à l’emploi des jeunes immigrants (respectivement 29,2 % et 24,6 %) que des plus âgés (20,4 % et 19,3 %). Les jeunes immigrants indiquent aussi un peu plus souvent avoir reçu de l’aide de collègues ou d’anciens collègues d’études (17,4 % comparativement à 14,2 %), ainsi que de contacts professionnels (20,9 % comparativement à 18,9 %), deux catégories qui sont aussi davantage présentes dans leur réseau social au Québec tel qu’indiqué ci-dessus. À l’inverse, les jeunes immigrants mentionnent un peu moins les organismes communautaires ou l’agence gouvernementale Emploi-Québec.

Fig. 28 - Personnes ayant aidé dans la recherche d’emploi, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 28 - Personnes ayant aidé dans la recherche d’emploi, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

49S’agissant des choix concernant la région d’installation (figure 29), la proximité de la famille ou des amis constitue un facteur important pour un peu moins de la moitié des immigrants, mais ceci est moins fréquent chez les jeunes immigrants (42,1 % comparativement à 47,7 %). En deuxième position, ce sont les conjoints et les études qui structurent le plus les parcours résidentiels des jeunes immigrants, et ce, bien plus que chez les immigrants plus âgés. En effet, le fait que le conjoint y ait obtenu un emploi constitue une raison motivant l’installation dans une région pour 22,8 % des jeunes immigrants comparativement à seulement 15,4 % des immigrants plus âgés. De même, les études motivent le choix résidentiel de 21,7 % des jeunes mais de seulement 13,8 % des immigrants de 30 ans et plus. Ces données rappellent l’interdépendance des sphères de vie, et ce particulièrement durant la jeunesse.

Fig. 29 - Raisons ayant motivé le choix de la région d’installation, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Fig. 29 - Raisons ayant motivé le choix de la région d’installation, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)

Conclusion

50En somme, si au moment de l’obtention de la résidence permanente les situations des jeunes immigrants ressemblent souvent à celles des immigrants plus âgés en raison des politiques de sélection, elles sont différentes sur plusieurs plans, notamment en raison du moment où se situe la migration dans le reste du parcours de vie des individus. Ainsi, certaines spécificités sont liées au fait que ce sont à la fois des immigrants et des jeunes : leur migration s’inscrit souvent au sein de projets d’études, de sorte qu’ils s’insèrent dans des réseaux de soutien socioprofessionnel au Québec et qu’ils acquièrent une expérience de travail au Québec plus tôt dans leur cheminement d'emploi.

51Ces deux éléments, ainsi que le passage peut-être plus fréquent par un statut temporaire avant l’obtention de la résidence permanente, semblent influencer l’insertion dans l’emploi, laquelle se fait un peu plus vite et un peu « mieux », du moins vu de l’extérieur. Par rapport aux immigrants plus âgés, les jeunes immigrants semblent avoir une meilleure situation : obtention d’un premier emploi plus tôt et plus durable après la résidence permanente ; accès à des emplois un peu plus qualifiés ; moins de difficultés liées à la reconnaissance des acquis ; moins de recours aux services d’emploi, etc. L’article met donc en relief la complexité des parcours et l’interdépendance des sphères de vie.

52Évidemment, tout ceci ne doit pas pour autant faire perdre de vue que tous les jeunes ne sont pas dans cette situation. En effet, cet article s’appuie sur des tendances pour faire émerger les spécificités liées à l’âge : les jeunes immigrants sont plus enclins à étudier, sont plus susceptibles d’avoir un conjoint sur place au moment de la résidence permanente, sont peut-être un peu mieux insérés en emploi, etc. Mais les données présentées ici rappellent également l’hétérogénéité au sein de cet ensemble. Et, à la lumière des tendances lourdes à l’individuation des parcours dans la jeunesse partout dans le monde, cette hétérogénéité n’est pas près de disparaître, tout comme d’ailleurs les grands écarts observables dans les conditions matérielles de vie des individus.

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Notes

1 Institut de la statistique du Québec, « Immigrants selon le groupe d’âge, Québec, 2010-2011 à 2020-2021 », Québec, Institut de la statistique du Québec, 2021. Tableau disponible sur : https://statistique.quebec.ca/fr/produit/tableau/immigrants-selon-groupe-age-quebec ; Institut de la statistique du Québec, Regards statistiques sur la jeunesse : état et évolution de la situation des Québécois âgés de 15 à 29 ans, 1996 à 2018. Statistiques intersectorielles, Québec, Institut de la statistique du Québec, 2019. URL : https://statistique.quebec.ca/en/fichier/regard-statistique-sur-la-jeunesse-etat-et-evolution-de-la-situation-des-quebecois-ages-de-15-a-29-ans-1996-a-2018-edition-2019.pdf.

2 Nicole Gallant, Céline Friche « Être ici et là-bas tout à la fois : réseaux sociaux en ligne et espaces d’appartenance chez les jeunes immigrants au Québec », in Lien social et politiques, n° 64, 2010, pp. 113-124.

3 Ministère de l’Immigration, de la francisation et de l’intégration, 2014-2019. L’immigration temporaire au Québec, Québec, Ministère de l’Immigration, de la francisation et de l’intégration, 2020. URL : http://www.mifi.gouv.qc.ca/publications/fr/recherches-statistiques/Portraits_Immigration_Temporaire_2014_2019.pdf.

4 Au Canada, avoir le statut de résident permanent signifie pour une personne immigrante qu’elle a les mêmes droits socio-économiques qu’un citoyen, mais pas les mêmes droits politiques (voter et être éligible). Après trois ans, un résident permanent peut demander la citoyenneté canadienne.

5 Advanis Jolicoeur, Enquête sur les cheminements d’intégration au marché du travail des personnes immigrantes nouvellement arrivées (ECINA), Québec, Ministère du Travail, de l’emploi et de la solidarité sociale/Ministère de l’Immigration, de la diversité et de l’inclusion, 2016. URL : http://www.mifi.gouv.qc.ca/publications/fr/recherches-statistiques/RAP_ECINA.pdf.

6 Voir Glen Holl Jr. Elder, « The life course paradigm : Social change and individual development », in Phyllis Moen, Glen H. Elder Jr, Kurt Luscher (dir.), Examining Lives in Context : Perspectives on the Ecology of Human Development, Washington D. C., American Psychological Association, 1995, pp. 101-139 ; Glen Holl Jr. Elder, « The life course as developmental theory », in Child Development, vol. 69, n° 1, 1998, pp. 1-12 ; Marlène Sapin, Dario Spini, Éric Widmer, Les parcours de vie. De l’adolescence au grand âge, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, 2007 ; Daniel Bertaux, L’enquête et ses méthodes. Le récit de vie, Paris, Armand Colin, 2010 ; María Eugenia Longo, « Les parcours de vie des jeunes comme des processus », in Les cahiers dynamiques, n° 67, 2016, pp. 48-57.

7 James Côté, John Bynner, « Changes in the transition to adulthood in the UK and Canada : The role of structure and agency in emerging adulthood », in Journal of Youth Studies, vol. 11, n° 3, 2008, pp. 251-267 ; Ana Gherghel, Marie-Christine Saint-Jacques, La théorie du parcours de vie. Une approche interdisciplinaire dans l’étude des familles, Québec, Presses de l’université Laval, 2013.

8 Glen Holl Jr. Elder, Monica Kirkpatrick Johnson, Robert Crosnoe, « The emergence and development of life course theory », in Jeylan T. Mortimer, Michael J. Shanahan (dir.), Handbook of the Life Course, Boston, Springer, 2003, pp. 3-19 ; Marlène Sapin, Dario Spini, Éric Widmer, op. cit. ; Paul Bernard, « The interconnected dynamics of population change and life-course processes », in Horizons, vol. 9, n° 4, 2007, pp. 13-16.

9 Glen Holl Jr. Elder, Monica Kirkpatrick Johnson, Robert Crosnoe, op. cit. ; Marlène Sapin, Dario Spini, Éric Widmer, op. cit. ; Axel Pohl, Barbara Stauber, Andreas Walther, Youth : Actor of Social Change. Theoretical Reflections on Young People’s Agency in Comparative Perspective : Interim Discussion Paper for the UP2YOUTH Project, Tübingen, Institut für Regionale Innovation und Sozialforschung, 2007.

10 Statistique Canada, « Recensement du Canada de 2016 », Cansim, 2016.

11 Claudine Provencher, Anne Milan, Stacey Hallman, Carol D’Aoust, « Fécondité : aperçu, 2012 à 2016 », in Statistique Canada, Rapport sur l’état de la population du Canada, n° 91-209-X au catalogue, Statistique Canada, 2018, tableau 4, p. 13.

12 Pour de multiples raisons, notamment la mise en œuvre du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) qui facilite l’accès à la résidence permanente de certaines catégories d’immigrants temporaires, le portrait a beaucoup changé au cours des toutes dernières années : dorénavant, la majorité des nouveaux résidents permanents ont auparavant eu un statut temporaire.

13 Aline Lechaume, Nicole Gallant, Johanna Cardona, « Pourquoi choisir d’étudier ? Hétérogénéité des stratégies des immigrants qui étudient au Québec après l’obtention de leur résidence permanente », in Alterstice, vol. 9, n° 1, 2020, pp. 51-67.

14 Pablo Pérez, Camila Deleo, Mariana Fernandez Massi, « Une insertion professionnelle inégale : l’importance de l’origine sociale dans les transitions professionnelles des jeunes en Argentine », in Revue jeunes et société, vol. 1, n° 2, 2016, pp. 29-56.

15 Nicole Gallant, Aline Lechaume, Eddy Supeno, Stéphanie Atkin, Katherine Labrecque, Johanna Cardona, María Eugenia Longo, Pratiques informationnelles en matière d’insertion en emploi. Le cas des jeunes et des immigrants récents au Québec, Rapport de recherche commandité par et remis au ministère du Travail, de l’emploi et de la solidarité sociale, Québec, INRS, Centre urbanisation culture société, 2017.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 - Niveau de scolarité avant l’obtention de la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig 2 - Niveau de diplôme universitaire avant la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 3 - Domaine du plus haut diplôme obtenu avant la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 4 - Auto-évaluation du niveau de français, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 5 - Auto-évaluation du niveau d’anglais, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 6 - Continent de naissance, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 7 - Appartenance ethnoculturelle autodéclarée, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 8 - Catégorie d’immigration, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 9 - Statut migratoire durant l’année précédant la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 10 - Principale motivation pour demander la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 11 - Principal projet après l’obtention de la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 12 - Délai entre l’obtention de la résidence permanente et le début d’un cours pour obtenir un diplôme, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 13 - Délai entre l’obtention de la résidence permanente et le début d’un cours pour exercer un métier, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 14 - Principale activité au moment de l’enquête, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 15 - Diplôme visé par les études suivies après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 16 - Raisons pour faire des études postsecondaires après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 17 - Principale occupation juste avant la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 18 - Raison pour ne pas chercher d’emploi après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 19 - Démarches liées à l’emploi au Québec avant la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 20 - Démarches liées à l’emploi au Québec après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 21 - Nature des difficultés rencontrées pour obtenir un emploi, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 22 - Secteur du premier emploi après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 23 - Niveau de scolarité requis pour le premier emploi après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 24 - Lien avec la formation, pour le premier emploi après la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 25 - Secteur de l’emploi actuel, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 26 - Niveau de scolarité requis pour l’emploi actuel, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 27 - Personnes déjà connues au Québec avant la résidence permanente, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 28 - Personnes ayant aidé dans la recherche d’emploi, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Titre Fig. 29 - Raisons ayant motivé le choix de la région d’installation, selon la catégorie d’âge (en pourcentages)
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Pour citer cet article

Référence papier

Aline Lechaume, Nicole Gallant et Johanna Cardona, « Qui sont ces jeunes qui s’installent durablement au Québec et que deviennent-ils ? »Hommes & migrations, 1336 | 2022, 79-97.

Référence électronique

Aline Lechaume, Nicole Gallant et Johanna Cardona, « Qui sont ces jeunes qui s’installent durablement au Québec et que deviennent-ils ? »Hommes & migrations [En ligne], 1336 | 2022, mis en ligne le 01 janvier 2024, consulté le 17 novembre 2025. URL : http://journals.openedition.org/hommesmigrations/13623 ; DOI : https://doi.org/10.4000/hommesmigrations.13623

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Auteurs

Aline Lechaume

Professeure-chercheure, Université Laval, département des relations industrielles.

Nicole Gallant

Professeure-chercheure, Institut national de la recherche scientifique (INRS), Centre Urbanisation Culture Société.

Johanna Cardona

Doctorante en études des populations, Institut national de la recherche scientifique (INRS), Centre Urbanisation Culture Société.

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Droits d’auteur

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