Trois décennies d’art turc à Paris à redécouvrir, 1945-1975
Résumé
Paris découvre l’art turc en 1946 grâce à deux expositions qui permirent au public et à la critique de considérer sous un jour nouveau les artistes turcs jusqu’alors méconnus. La première exposition a lieu à l’Unesco1 et 33 artistes sont présentés dans la section turque. La seconde exposition, Peintures turques d’aujourd’hui. Turquie d’autrefois, organisée par les peintres Zeki Faik İzer et Nurullah Berk, se tient au musée Cernuschi2. Parmi les artistes présents dans ces deux expositions, certains deviendront les plus fervents représentants de la Seconde ou Nouvelle École de Paris : Fahrelnissa Zeid, Fikret Moualla, Avni Arbaş, Hakkı Anlı, Néjad Devrim, Selim Turan, etc. À cette École de Paris turque, ajoutons Abidin Dino, Mübin Orhon, Tiraje Dikmen, Remzi Raşa ou encore Albert Bitran3.
Plan
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- 4 Fikret Moualla meurt à Reillanne dans le Sud de la France et ses compatriotes Selim Turan, Mübin Or (...)
- 5 Avni Arbaş est le premier artiste du groupe à rentrer en Turquie en 1976 et y meurt en 2003 ; Hakkı (...)
1La Nouvelle École de Paris fait référence à celle née entre les deux conflits mondiaux et incarnée principalement par les artistes juifs ayant fui les pogroms. Davantage internationale, elle regroupe dès l’après-guerre des artistes venus du monde entier dans la capitale française pour se confronter aux maîtres, se former dans les académies libres de Montparnasse et exposer aux salons qui se créent. Seul Paris avait la capacité de susciter un tel engouement international grâce à la présence de maîtres comme Picasso, Braque, Léger, Matisse, créateurs de mouvements d’avant-gardes européens (fauvisme, cubisme…). Malgré la guerre et l’Occupation, le prestige de Paris existe toujours. L’effervescence y est alors exceptionnelle. Ce que l’on a appelé a posteriori l’École de Paris turque est incarnée par cette génération d’artistes, contemporaine de l’avènement de la République de Turquie en 1923 et formée en majorité auprès de Léopold-Lévy, professeur à l’Académie des beaux-arts d’Istanbul, invité à y réformer l’enseignement de la peinture à partir de 1937. Nés entre 1901 et 1931, ils furent une dizaine à choisir Paris dans l’immédiat après-guerre et certains d’entre eux finiront leurs jours4 dans la capitale tandis que d’autres retournèrent vivre en Turquie ou élurent une autre ville à partir des années 19705. À Paris, les artistes turcs se retrouvent ou se rencontrent, certains se connaissent déjà car formés dans l’atelier de Léopold-Lévy et tous rejoignent rapidement la scène artistique parisienne. Fikret Moualla emménage à Montparnasse dès 1939 où il fréquente les académies Lhote et Friesz, avant d’installer son atelier 7, Impasse du Rouet, véritable phalanstère d’artistes où se retrouveront un temps Selim, Avni Arbaş, Mübin et Remzi. La Schola Cantorum, rue Saint-Jacques, avait hébergé Selim, Avni Arbaş, Mübin et Abidin à leur arrivée à Paris. Bitran s’installe à la Cité internationale universitaire peu après son arrivée à Paris en 1949 et se lie d’amitié avec Jesús Rafael Soto, Wifredo Lam, Pablo Palazuelo, Ellsworth Kelly, Georges Koskas, Jack Youngerman ou encore Serge Poliakoff. C’est à la cité Falguière que Néjad installe son atelier à partir de 1948, où il a pour voisins Serge Charchoune, Kaiko Moti, Kei Sato, le mime Marceau… Les galeries mais surtout les cafés de Montparnasse sont des lieux de rencontre avec les autres artistes, les critiques, les collectionneurs, les amis. Dans les cafés du carrefour Vavin, toutes les générations d’artistes (Picasso, Ernst, Messagier, Poliakoff, Giacometti, Yves Klein, César…), les différents groupes plastiques (abstraits lyriques, informels, géométriques…) se retrouvent et débattent.
L’école turque de Paris
- 6 Paru aux éditions de Beaune en 1950, en réaction à l’ouverture de l’Atelier d’art abstrait par Edga (...)
2Ce vivier permet une émulation tout en stimulant une dynamique unique et propre au Paris de cette époque. Après Moualla en 1939, ses compatriotes n’arrivent qu’après 1946, comme Néjad qui bénéficie, dès l’année suivante, d’une exposition personnelle à la galerie Allard. Le succès et la reconnaissance sont immédiats. Les plus grands critiques de l’époque saluent son travail, à l’instar de Léon Degand, fervent défenseur de l’abstraction géométrique. Néjad est l’artiste turc qui connaît le début de carrière le plus fulgurant. Peintre figuratif autant qu’abstrait, il n’abandonnera jamais complètement la figure humaine et sa découverte en 1947 de la cathédrale de Chartres initie une série éponyme d’œuvres qui le pousse à une traduction par les lignes et la couleur de l’architecture romane. Les expositions particulières s’enchaînent dans d’éminentes galeries parisiennes : galerie de Beaune en 1950 et 1951, galerie Lydia Conti en 1950, studio Paul Facchetti en 1953, galerie M. C. Coard et la Cour d’Ingres en 1956… Sa réputation est telle que le marchand américain Sidney Janis le convie à prendre part à l’exposition Young Painters from US & France en 1950, première confrontation aux États-Unis entre l’art américain et européen. La galerie Colette Allendy offre ses cimaises en 1949 à Fahrelnissa Zeid, l’une des premières femmes peintres turques et mère de Néjad. Après un passage rapide à l’Académie Ranson dans l’atelier de Bissière en 1927, Fahrelnissa connaît également un grand succès critique à Paris, favorisé par le soutien et l’amitié que lui témoigne le critique Charles Estienne, infatigable défenseur de l’abstraction lyrique et auteur du pamphlet L’art abstrait est-il un académisme ?6 En parallèle de son activité de critique, Charles Estienne organise aussi des expositions pour défendre une peinture dans la veine informelle. Il invite régulièrement Fahrelnissa et Néjad à exposer.
- 7 Le Centre Pompidou vient d’enrichir en 2022 ses collections d’une œuvre de cette période géométriqu (...)
- 8 C’est à cette époque qu’il fait la connaissance et se lie d’amitié avec les poète et écrivains Nazi (...)
3Certains marchands assurent la reconnaissance et le succès de ces peintres turcs. C’est le cas d’Iris Clert qui défend Mübin Ohron entre 1956 et 1957, avant de passer le relais à Lucien Durand jusqu’en 1975. Tiraje Dikmen est défendue par Écourdouard Loeb entre 1956 et 1960, ce qui permet à Max Ernst de la découvrir et de lui acheter un dessin. Albert Bitran a tout juste 18 ans quand il arrive à Paris. Entre 1951 et 1955, pleinement investi dans ses recherches plastiques géométriques, il présente ses peintures d’abord à la galerie Jean-Robert Arnaud en 1951 puis à la galerie Denise René en 1954 aux côtés de Baertling et Breer. De courte durée et unique dans son œuvre, cette période géométrique7 cède ensuite la place à une abstraction informelle dès 1955 avec la peinture fondatrice Naissance d’un paysage. Quant à Remzi, arrivé en 1954, il observe la vie parisienne qui lui inspire ses peintures. En 1955, il participe à une exposition collective de gravures à La Hune. Abidin Dino ne s’installe à Paris qu’en 1955, année où la galerie Kléber l’expose ; Philippe Soupault écrit la préface. Faisant figure de chef de file pour les artistes turcs, Abidin est le co-fondateur en 1933 du groupe d’avant-garde D. De 1934 à 1937, il s’installe en URSS où il travaille en tant que décorateur de plateau pour les studios de cinéma Lenfilm et se lie d’amitié entre autres avec Sergeï Eisenstein, Vsevolod Meyerhold, Lili Brik, apprend le russe, découvre le marxisme et le socialisme. Au début des purges staliniennes, il revient en Turquie et rejoint le groupe d’avant-garde des Nouveaux qui succède au groupe D et qui compte parmi ses membres Avni Arbaş, Selim et Néjad. Après un exil forcé de sept ans dans la région de la Çukurova8 pour ses activités antifascistes, il gagne enfin la France en 1955 où, tout en poursuivant son œuvre peint et dessiné, Abidin collabore pour les organes de presse officiels du Parti communiste français, en tant que dessinateur et auteur pour L’Humanité et les Lettres Françaises. Bien que n’ayant jamais été membre du PCF, Abidin évolue à Paris auprès de ses figures intellectuelles et artistiques qui le soutiennent : Picasso, Louis Aragon, Elsa Triolet, Jean-Paul Sartre, Claude Roy, Tristan Tzara... Il écrit aussi pour la revue fondée par Sartre, Les Temps Modernes, et pour Le Monde Diplomatique. Abidin témoigne de la résistance des peuples et de la quête de liberté. Au début des années 1940, ses « dessins de guérilla » initient un cycle qui se poursuit avec ses séries « Tortures » et « La Longue Marche ». Il est le seul du groupe à revendiquer un art engagé politiquement.
Les débats sur la modernité
4Les années d’après-guerre sont particulièrement fertiles en débats sur la peinture actuelle. La modernité s’incarne-t-elle encore dans la figuration ? Si l’on choisit l’abstraction, doit-elle être radicale ou lyrique, informelle ? Salons et organes de presse défendent leurs convictions. Le Salon de Mai défend l’abstraction lyrique tandis que le Salon des réalités nouvelles se tourne résolument vers l’art construit et géométrique. La présence des artistes turcs est régulière dans ces deux salons. Certains d’eux sont résolument figuratifs (Fikret Moualla, Abidin, Avni Arbaş, Remzi), d’autres résolument abstraits lyriques ou informels (Selim Turan, Mübin Orhon, Tiraje, Albert Bitran) tandis que d’autres se refusent à choisir (Fahrelnissa, Néjad, Hakkı Anlı). Mübin connaît également une courte période géométrique qu’il abandonne au même moment que Bitran. À l’instar des Fauves qui peignaient ensemble sur le motif, Bitran s’installe plusieurs étés de suite dans le Sud de la France et travaille d’abord avec le peintre d’origine roumaine Horia Damian puis avec Mübin en 1957. La collaboration entre Bitran et Mübin se double d’une solide amitié qui les lie jusqu’à la mort de ce dernier.
5Néjad est une nouvelle fois le premier à exposer à ces deux salons à partir de 1948. Fahrelnissa expose sa monumentale et célèbre peinture My Hell au 6e Salon des réalités nouvelles en 1951. Albert Bitran y est le plus fidèle de 1951 à 1965 et rallie le Salon de Mai de 1956 à 1977. Au Salon des réalités nouvelles, on retrouve aussi les sculpteurs İlhan Koman en 1951 et Semiramis Zorlu, de 1956 à 1958.
- 9 La dernière édition a eu lieu en 1990.
6Le Salon de la jeune sculpture9 fondé en 1948 par Denys Chevalier et Pierre Descargues est le rendez-vous incontournable de la sculpture. On y découvre Semiramis Zorlu (1952), İlhan Koman (1961, 1965, 1968, 1971) et Kuzgun Acar (1964, 1966). Leur langage plastique s’épanouit dans la sculpture abstraite. Ce dernier participe à la Biennale de Paris en 1961 grâce à l’obtention d’une bourse qui lui permet de séjourner à Paris, lauréat du Prix de la ville de Paris. Dans ce cadre, le musée d’Art moderne de la ville de Paris lui organise une exposition personnelle l’année suivante et l’État acquiert son œuvre en fer soudé Élégie à l’homme moderne.
7Sculpteurs et peintres turcs à Paris se fréquentaient à travers les expositions de groupe et les salons qui leur permettaient de se lier aux autres artistes. Dans les salons, les peintres et les sculpteurs exposaient par section. Certaines amitiés furent fortes et témoignent de la parfaite inclusion des Turcs dans le monde artistique parisien. Si les artistes turcs entretenaient des liens étroits entre eux, ils étaient aussi proches des personnalités parisiennes, des artistes, critiques, intellectuels, marchands… Autour de Léopold-Lévy, Tiraje et Remzi ; Bitran avec Mübin, Édouard Pignon, Claude Lefort, Pierre Daix ; Mübin avec Charles Maussion (avec qui il partage l’ancien atelier de Gauguin à partir de 1953) et Fikret Moualla ; Selim et Henri Goetz ; Fahrelnissa et Charles Estienne, Katia Granoff, Dina Vierny, André Verdet ; Néjad fut un grand ami de Sonia Delaunay, Nina Kandinsky, Georges Hugnet, Jean Pons, Jean Messagier ; Abidin avec Picasso, Chagall, François Hugo, André Verdet…
8Une troisième exposition sur l’art turc contemporain, Art turc d’aujourd’hui, se tient au musée d’Art moderne de la ville de Paris en 1964. Nurullah Berk, professeur à l’Académie des beaux-arts d’Istanbul, écrit la préface du catalogue. Soixante artistes peintres, sculpteurs et graveurs sont présentés. L’on retrouve les peintres reconnus de l’École de Paris comme Fikret Moualla, Néjad, Mübin, Abidin, Selim, Tiraje, mais aussi des sculpteurs passés par Paris mais n’y résidant plus : Kuzgun Acar, İlhan Koman, Zühtü Müridoğlu, Semiramis Zorlu.
- 10 Michel Seuphor, La Sculpture de ce Siècle. Dictionnaire de la sculpture moderne, Neuchatel, éd. du (...)
- 11 Gueguen, Pierre, « Ilhan Koman ou la sculpture abstraite pathétique », in Aujourd’hui : Art et Arch (...)
9Quelque peu oubliée aujourd’hui, Semiramis Zorlu a pourtant connu une certaine gloire à Paris. Élève de Zadkine à la Grande Chaumière, ce dernier la propose pour représenter la Turquie à la Biennale de sculpture au Parc Middelheim à Anvers en 1953. En 1955, Colette Allendy lui consacre une exposition personnelle accompagnée d’un catalogue avec un texte de Georges Huisman. En 1959, Michel Seuphor l’inclut dans son ouvrage La sculpture de ce siècle10. Quant à İlhan Koman, dont le passage à Paris fut furtif, rappelons que Pierre Gueguen lui consacre un long article en 1961 dans la revue Aujourd’hui11, revue officielle de l’art géométrique dirigé par André Bloc.
Une nouvelle génération d’artistes turcs
- 12 Lettre dactylographiée d’Edouard Roditi à André Breton, 3 septembre 1959, Association Atelier André (...)
10Au mitan des années 1960, Paris cède peu à peu son titre de capitale des Arts à New York. La rupture est actée en 1964 lorsque, pour la première fois, l’Américain Robert Rauschenberg, obtient le Grand Prix de peinture à la Biennale de Venise, au détriment de Roger Bissière, représentant l’École de Paris. Paris perd de son influence, de nouvelles problématiques plastiques sont formulées par les artistes. Une nouvelle génération d’artistes turcs apparaît alors sur la scène parisienne. Arrivé en 1961 à Paris, Yüksel Arslan y expose dès 1959 dans la célèbre Exposition inteRnatiOnale du Surréalisme, EROS organisée à la galerie Daniel Cordier par André Breton et Marcel Duchamp, assistés de José Pierre. Arslan représente la Turquie grâce à Edouard Roditi qui le fait découvrir à Breton12. En 1964, il prend part à l’exposition surréaliste dissidente, Le Surréalisme. Sources. Histoire. Affinités à la galerie Charpentier. Il présente une œuvre aux côtés d’une peinture de Tiraje Dikmen.
- 13 Füsun Onur (née en 1938) représente la Turquie à la 59e Biennale de Venise en 2022.
- 14 En l’occurrence, il s’agit des Bektiks, population turkmène. Voir Fabienne Dumont, Nil Yalter, cat. (...)
- 15 En 2015, Sarkis est l’artiste choisi par la Turquie pour la 56e Biennale de Venise.
11Enfin, dès sa création en 1959, la Biennale de Paris ouverte à la création contemporaine internationale, est un tremplin pour les artistes turcs. Nurullah Berk, commissaire général de la Turquie à partir de 1961, fait découvrir au public peintres, sculpteurs et graveurs turcs contemporains. Deux artistes femmes aujourd’hui mondialement connues y firent leurs débuts : Nil Yalter et Füsun Onur13, respectivement en 1963 et en 1971. Mehmet Güleryüz est présent dans la section gravure de la Turquie en 1967 aux côtés d’Utku Varlik. Nil Yalter s’installe à Paris en 1965, où elle vit toujours, et, en 1973, l’ARC, annexe du musée d’Art moderne de la ville de Paris pour la création contemporaine, lui consacre, grâce à Suzanne Pagé, sa première exposition personnelle institutionnelle parisienne. L’artiste y présente Topak Ev (Maison ronde), yourte en feutre, peaux et laines, portant des inscriptions manuscrites en français et en turc. Cet espace clos évoque une double hétérotopie, celle des populations nomades d’Anatolie14 et celle des femmes vivant recluses dans un espace délimité qui leur a été assigné (thème que l’artiste reprendra dans La Roquette, prison de femmes en 1974). Citons enfin Sarkis15, vivant à Paris depuis 1964.
12Les échanges culturels et artistiques franco-turcs n’ont jamais cessé et se poursuivent, de nombreux artistes turcs vivent et travaillent encore aujourd’hui à Paris.
13La présence à Paris des artistes turcs leur donne aujourd’hui en Turquie une stature particulière et l’on a vu éclore le terme d’« École de Paris turque ». Le prestige international du Paris d’après-guerre a donné ses lettres de noblesse à cette génération née au début du XXe siècle, prête à prendre le relais et à s’affranchir des aînés. Tout étant à reconstruire après la guerre, leurs craintes étaient moindres. Beaucoup avaient en eux une énergie nouvelle, beaucoup se sont trouvés éloignés du conflit, étrangers, trop jeunes, réformés… leur vocation était inébranlable et c’est Paris qui attire, ville lumière pour Chagall, ville de la modernité. Cette période unique dans l’histoire de l’art a donné un rayonnement tout particulier à cette première génération d’artistes turcs venus s’installer de façon pérenne en France et prendre part aux débats et événements qui faisaient de Paris un foyer international. La Turquie reconnaît et défend ses artistes passés par Paris depuis le début des années 1990 à l’initiative de galeries et de musées privés qui organisent régulièrement des expositions sur cette première génération d’artistes modernes et souvent en confrontation avec les nouvelles générations. Ne reste qu’à la France à leur rendre enfin hommage.
Notes
1 Organisée par l’Unesco, l’Exposition internationale d’Art moderne. Peinture, art graphique et décoratif, architecture, se tient au musée d’Art moderne de la ville de Paris, du 18 novembre au 28 décembre 1946.
2 Du 1er décembre 1946 au 15 janvier 1947.
3 Clotilde Scordia, Istanbul-Montparnasse. Les Peintres Turcs de l’École de Paris, Paris, éd. Déclinaison, 2021.
4 Fikret Moualla meurt à Reillanne dans le Sud de la France et ses compatriotes Selim Turan, Mübin Orhon, Abidin Dino, Albert Bitran et Remzi finissent leurs jours à Paris.
5 Avni Arbaş est le premier artiste du groupe à rentrer en Turquie en 1976 et y meurt en 2003 ; Hakkı Anlı rentre en 1990 et meurt l’année suivante ; Tiraje, qui avait toujours effectué des allers-retours fréquents entre la France et la Turquie, meurt en 2014 dans sa maison de Büyükada. Fahrelnissa meurt à Amman en 1991 où elle s’était définitivement installée en 1975 et Néjad, parti de Paris en 1968 pour la Pologne, y meurt en 1995.
6 Paru aux éditions de Beaune en 1950, en réaction à l’ouverture de l’Atelier d’art abstrait par Edgard Pillet et Jean Dewasne.
7 Le Centre Pompidou vient d’enrichir en 2022 ses collections d’une œuvre de cette période géométrique, Espaces de courants inégaux, 1952.
8 C’est à cette époque qu’il fait la connaissance et se lie d’amitié avec les poète et écrivains Nazim Hikmet, Yaşar Kemal et Orhan Kemal, eux aussi en exil.
9 La dernière édition a eu lieu en 1990.
10 Michel Seuphor, La Sculpture de ce Siècle. Dictionnaire de la sculpture moderne, Neuchatel, éd. du Griffon, 1959.
11 Gueguen, Pierre, « Ilhan Koman ou la sculpture abstraite pathétique », in Aujourd’hui : Art et Architecture, n°31, mai 1961.
12 Lettre dactylographiée d’Edouard Roditi à André Breton, 3 septembre 1959, Association Atelier André Breton.
13 Füsun Onur (née en 1938) représente la Turquie à la 59e Biennale de Venise en 2022.
14 En l’occurrence, il s’agit des Bektiks, population turkmène. Voir Fabienne Dumont, Nil Yalter, cat. expo. MAC VAL, 2019.
15 En 2015, Sarkis est l’artiste choisi par la Turquie pour la 56e Biennale de Venise.
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Référence papier
Clotilde Scordia, « Trois décennies d’art turc à Paris à redécouvrir, 1945-1975 », Hommes & migrations, 1338 | 2022, 87-91.
Référence électronique
Clotilde Scordia, « Trois décennies d’art turc à Paris à redécouvrir, 1945-1975 », Hommes & migrations [En ligne], 1338 | 2022, mis en ligne le 01 janvier 2024, consulté le 05 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/hommesmigrations/14245 ; DOI : https://doi.org/10.4000/hommesmigrations.14245
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