Comment contribuer à améliorer le sort des migrants par la musique ? La question s’impose comme une évidence au maître de la viole-de-gambe, Jordi Savall, le 16 avril 2016, dans la « jungle » de Calais. Il y était venu partager un moment de sa vie avec celle des réfugiés contraints de fuir les conflits et les injustices. Sa démarche a pour but de comprendre ce qui se passe et surtout de leur « apporter un peu de chaleur humaine », en offrant un concert. Mais le chef d’orchestre ne veut pas s’en tenir à cette action ponctuelle largement médiatisée.
« Je pense que l’on ne fait pas assez pour que l’Europe ait un sens pour les Européens et pour tous ceux qui demandent à venir chez nous. » déclare Jordi Savall au réalisateur Samuel Thiebaut. « Je pense que la mission principale de l’Europe devrait être de faire en sorte que ce qui nous définit vraiment, c’est à dire notre culture, puisse se développer, se partager et devenir le fondement de notre existence. Sans la culture, sans l’art, s...