Françoise Blum : Il s’agissait de combler une lacune historiographique portant sur l’histoire de l’Afrique dans les années 1960. Des livres sont parus au moment du 40^e anniversaire de Mai 68 en France sur le caractère global de l’événement. Un livre collectif, The Third world in the Global Sixties (2011), mentionne des cas de révolte du tiers-monde dans les années 1960, dont trois cas africains : l’Afrique du Sud, Le Zimbabwe et le Congo-Kinshasa. On peut mentionner également deux articles sur le Mai sénégalais dans un livre paru au Canada sous la direction de Jean Lamarre et Patrick Dramé : 1968, des sociétés en crise : une perspective globale (Presses de l’université de Laval, 2010). Cependant, il y avait finalement très peu de travaux sur l’Afrique, alors que les révoltes d’étudiants et de travailleurs africains se succèdent entre le début des années 1960 et la fin des années 1980. L’opinion garde davantage en mémoire les coups d’État militaires durant cette période, et rien d’autre. Or il y a alors en Afrique beaucoup d’autres événements qui méritent d’être analysés. Nous avons décidé de travailler là-dessus.

H&M : Quel est le mode d’organisation du militantisme africain entre la France et l’Afrique ?

F. B. : De très fortes connexions existent entre les mouvements étudiants, les associations étudiantes en Afrique et en France, avec la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF). Créée après les congrès de Lyon et de Bordeaux en 1950, cette fédération est construite sur un modèle fédéral avec des sections territoriales jusqu’en 1960, puis nationales par la suite, et des sections locales selon l’académie où étudiaient ses membres. La FEANF va souvent pousser à la création d’associations en Afrique, sous forme d’antenne locales qui gagnent très vite en autonomie. Des militants de la FEANF, qui étudient en France, viennent tenir des conférences en Afrique afin d’impulser la création d’associations locales. C’est le cas, par exemple, de l’Association des étudiants et élèves congolais.

Si le militantisme n’est pas tout à fait le même que l’on soit en France ou en Afrique, il y a de grands points communs : avant 1960, il s’agit de lutter d’abord contre la colonisation, de demander pour l’Afrique un enseignement de même qualité que celui délivré en France. Les députés comme Léopold Sédar Senghor ou Lamine Gueye se mobilisent pour dénoncer l’enseignement au rabais dans les établissements scolaires africains. En effet, au tournant des indépendances, ce sont souvent des fonctionnaires du ministère des Colonies, puis de la France d’Outre-mer qui viennent enseigner en Afrique, mais ils ne sont pas tous qualifiés en matière d’enseignement. Il y a d’ailleurs une lutte entre les ministères de l’Éducation nationale et de la France d’Outre-mer (FOM) sur ce sujet : le premier défend ses propres personnels, mieux habilités à enseigner en Afrique que ceux de la FOM. De la fin des années 1950 au début des années 1970, la revendication va porter davantage sur l’adaptation de l’enseignement aux réalités africaines.

H&M : L’engagement militant des étudiants africains s’articule-t-il avec des mouvements étudiants français ?

F. B. : C’est très peu le cas. Évidemment, des étudiants africains peuvent être investis dans un parti politique français, mais c’est plutôt à titre vraiment individuel. Il existe une forme d’endogamie militante, avec quelques circulations, par exemple des contacts avec le FLN et le mouvement des étudiants algériens. Ousmane Camara raconte dans ses mémoires qu’il a fait le porteur de valise de documents du FLN à destination de la Suisse… Avec les étudiants français, au-delà des liens amicaux, ce ne sont pas les mêmes formes de militantisme. La FEANF est en lutte contre le colonialisme et pour les indépendances, sur une base révolutionnaire radicale, avec une hostilité à toutes les réformes qui ont été menées dans ces années 1945-1950 : l’Union française, la loi-cadre et, évidemment, la communauté. Les revendications sont très spécifiques aux Africains.

H&M : Les étudiants africains et français de l’époque n’ont-ils pas de répertoire idéologique commun ?

F. B. : Si, bien sûr, le marxisme. Ils se comprennent. Il y a eu beaucoup d’adhésion au Parti communiste dans les années 1957-1960. Les étudiants africains étaient souvent regroupés dans ce qu’on a appelé les « groupes de langues » du Parti communiste. En 1957, le Parti africain de l’Indépendance (PAI) est créé à Thiès sur une base marxiste. Son fondateur, Majhemout Diop, quittera le Sénégal, s’exilera au Mali, puis à Prague. Il y a évidemment beaucoup de liens entre le PAI et les pays de l’Est. Par ailleurs, il y a de très fortes réserves à l’égard du parti communiste pour sa politique coloniale. Le Discours sur le colonialisme d’Aimé Césaire et sa Lettre à Maurice Thorez du 24 octobre 1956 ont un énorme écho chez les étudiants africains. Sa distance avec le PC était connue.

H&M : La circulation des hommes permet-elle celle des ressources de mobilisation, des discours, des revendications, des livres entre Paris et les pays africains ?

F. B. : Omar Blondin Diop est un archétype des migrations à la fois étudiantes et politiques. Il est d’abord étudiant en France et prend part à Mai 68, puis il retourne au Sénégal pour mener une lutte. Il va finir tragiquement et devenir une icône pour le mouvement des étudiants sénégalais.

Omar Blondin Diop est au cœur du mouvement de 1968. Il joue son propre rôle de maoïste dans le film de Godard, La Chinoise. Il fait partie du Comité du 22 mars aux côtés de Daniel Cohn-Bendit et des autres. C’est un normalien, le premier sénégalais à être entré dans une École normale supérieure. Il est expulsé de France en 1969 mais pourra y revenir sur intervention personnelle de Senghor. Proche des situationnistes, il rentre dans une optique d’action subversive et hostile au pouvoir de Senghor, contribuant à la naissance du mouvement maoïste au Sénégal. Trois de ses frères – ils sont onze garçons – vont commettre un attentat en 1971 contre le Centre culturel français de Dakar, symbole de l’impérialisme français en Afrique selon lui. Ils eurent aussi le projet de lancer des cocktails molotov contre le cortège de Pompidou en visite au Sénégal. Ces jeunes qui se nomment ou que l’on a nommés le « groupe des incendiaires », à cause de l’incendie du Centre culturel, sont arrêtés, puis internés. Omar Blondin Diop part au Mali, avec le projet fou de prendre en otage l’ambassadeur de France pour faire libérer ses frères. Il sera arrêté au Mali, extradé vers le Sénégal et interné à la prison de Gorée où il sera assassiné. Il semble que ses gardiens l’aient tabassé à mort parce qu’il aurait craché au visage du ministre Jean Collin en visite à la prison. Cela a fait toute une histoire internationale, avec une pétition en France. L’État sénégalais, déniant toute responsabilité, publie un livre blanc accréditant la thèse du suicide. Tout récemment, la famille a demandé la réouverture du dossier.

H&M : Comment les étudiants analysent-ils leur situation en France au regard de cette lutte indépendantiste ? Considèrent-ils qu’être dans la métropole a une efficacité ? Parce qu’ils touchent l’opinion française, qu’ils sont dans les circuits politiques ou parce que tout simplement ils s’enrichissent de savoir-faire ?

F. B. : D’abord, ils sont au cœur du pouvoir colonial. Ils mènent des manifestations permanentes devant le ministère de la France d’Outre-mer. Ensuite, ils ont accès beaucoup plus facilement à toute une littérature subversive qu’ils peuvent transporter à Dakar ou ailleurs, même si les textes circulent de plus en plus. Ils trouvent en France les productions des Éditions sociales, des éditions du Progrès de Moscou, ou des éditions de Pékin qui augmentent la diffusion des théories maoïstes. Même si des étudiants n’arrivent pas à poursuivre leurs études, compte tenu des difficultés matérielles des non-boursiers pour accéder à un logement – en 1960, sur 8 000 étudiants, il y a 44 % de boursiers –, des frontières très poreuses existent entre étudiants et travailleurs.

H&M : Quelle est la dimension coloniale et postcoloniale de cette migration étudiante ? Par rapport à d’autres mouvements étudiants, lui confère-t-elle une visibilité plus forte dans la société française ?

F. B. : Dans les années 1950, il y a très peu d’expulsion, mais des interdictions de publication. L’organe de la FEANF, L’Étudiant d’Afrique noire, est interdit à plusieurs reprises, en particulier le numéro spécial « Nazisme et Attila au Cameroun ». Tout ce qui touche à la guerre du Cameroun est immédiatement censuré. Sans compter « Le sang de Bandoëng », une brochure publiée sous la direction de Jacques Vergès par la FEANF. De temps en temps, il y a un étudiant qui part s’exiler en Suisse… À partir des années 1960, le gouvernement français va limiter l’octroi de bourses universitaires. Ce sont surtout les États africains qui les délivrent. De nombreux d’étudiants africains se sont vu retirer leur bourse et vont se débrouiller avec des solidarités militantes ou en travaillant. Le cas le plus dramatique est celui des Guinéens : une immigration guinéenne en exil se forme très vite. Victimes des mauvaises relations entre la France et la Guinée, et du pouvoir autocratique de Sékou Touré, les migrants guinéens vont se retrouver dans une situation financière et statutaire extrêmement compliquée. D’ailleurs, les étudiants guinéens membres du comité directeur de la FEANF qui rentreront en Guinée mourront pour la majorité d’entre eux à Camp Boiro, expression qui désigne non seulement le camp du même nom mais l’ensemble des prisons du régime de Sékou Touré.

H&M : Y a-t-il des enquêtes de police sur le milieu étudiant ?

F. B. : Les rapports de police sont faciles d’accès. Ils sont tellement précis qu’ils ont dû être enregistrés. C’est commun à tous les groupes militants. Les étudiants africains sont surveillés après les années 1960, notamment via le secrétariat aux affaires africaines de Jacques Foccart. Il y a une grande vague d’expulsion en 1961, après deux grandes manifestations en France auxquelles ont participé les étudiants africains, la première contre l’explosion de la bombe A au Sahara, la deuxième pour protester contre l’assassinat de Lumumba. Ces étudiants expulsés vont aller soit au Mali, soit au Ghana. À la chute de N’Krumah, ils seront internés ou vont devoir reprendre la route de l’exil. Après 1961, le gouvernement français refusera d’expulser des étudiants, alors que les États africains le demandent, surtout quand il s’agit de bons étudiants – considérés comme futures têtes de pont de l’influence française en Afrique.

La plupart des militants étudiants, y compris ceux qui étaient en France à la fin des années 1950, vont à un moment où à un autre s’opposer à leurs États. Il y a une autonomie du militantisme étudiant africain et la cible de leurs manifestations après 1960 va être les nouveaux États indépendants. La FEANF interdit même les manifestations de rue en France. Les étudiants africains, très sensibles à la conjoncture, vont avoir des techniques de militantisme qui empruntent à l’air du temps, par exemple à partir de 1967, l’occupation des ambassades, comme celles du Togo et du Mali. Ces actions continuent jusque dans les années 1973-1975. Les étudiants africains occupent leur territoire diplomatique, alors que les étudiants français occupent les universités.

« Ponia », le foyer africain boulevard Poniatowski, était en permanence occupé par des assemblées générales. C’était l’un des hauts lieux militants, là où se tenaient les congrès de la FEANF. Il y avait aussi l’ancienne maison de la France d’Outre-mer à la Cité universitaire, devenue maison de l’Afrique, puis résidence Lucien Paye, haut lieu du militantisme étudiant et qui est occupée bien avant 1968. En 1968, les étudiants de la maison de la France d’Outre-mer réclament la nomination d’un directeur africain. Ce qu’ils vont obtenir en la personne de Damien Agboton. Cependant, dès sa nomination, il aura de nouveau l’opposition contre lui.

H&M : Quelle est la présence des femmes dans les mobilisations étudiantes ?

1F. B. : Elles sont très minoritaires en tant qu’étudiantes. En 1960, 17 % des étudiants sont des filles, secondaire compris. Ce chiffre est lié à un retard énorme de leur scolarisation en Afrique et à Madagascar. De facto moins d’étudiantes et moins de militantes.

2Sur la totalité de la période de 1950 à 1978, il y a 4 à 5 % de femme au comité directeur de la FEANF… mais ce sont des battantes. Il y a Aimée Mambou Gnali, qui a fait d’abord ses études secondaires à Orléans, est revenue à Brazzaville les finir et a été la première femme à avoir son bac en Afrique équatoriale française (AEF). Elle poursuit ses études supérieures de lettres en France et devient membre du comité directeur de la FEANF. Elle a publié récemment un roman, L’Or des femmes, et a écrit dans les années 1960 un très joli livre, Béto na béto, le poids de la tribu (Gallimard, 2001) qui est son histoire d’amour avec un autre dirigeant de la FEANF, Lazare Matsocota, assassiné en 1965 au Congo.

3L’évolution du profil disciplinaire des étudiants est intéressante. Dans les années 1950, la médecine et le droit sont majoritaires. Par la suite, cela se diversifie beaucoup. Après 1960, les classes préparatoires et les grandes écoles d’ingénieurs (Mines, Polytechnique) sont les plus attractives. Le premier docteur agronome en France est Pascal Lissouba, futur Premier ministre du Congo révolutionnaire.

4Certains étudiants font leurs études en Europe de l’Est mais ne bénéficient pas de la validité de plein droit de leurs diplômes, à la différence de ce qui est pratiqué en France. Il y a une absolue liberté de circulation avec la France à l’époque : pas de visa jusqu’au milieu des années 1970, en vertu des accords de coopération et des conventions d’établissements. Tout Français peut s’inscrire comme il veut en Afrique et tout Africain peut s’installer comme il veut en France. À partir des années 1970 se mettent en place les circulaires et les décrets qui vont stopper les migrations étudiantes, avec l’institution de cartes de séjour, de visas… Cependant, le nombre d’étudiants africains en France continue d’augmenter de façon assez exponentielle.

H&M : Tous les étudiants se destinent-ils à retourner dans leurs pays ?

F. B. : Il faut spécifier suivant les périodes et les pays. Dans les années 1950 et le début des années 1960, ils veulent tous rentrer. Si les chefs d’États africains sont déjà inquiets de la fuite des cerveaux, les bons étudiants veulent aider à construire la nation. Ils pensent que leurs études seront réinvesties dans la mission nationale. Cela fait partie de leur sensibilité anticolonialiste. Paradoxe, militants quand ils sont en France, ils vont pour certains, s’investir à leur retour dans des postes de la haute administration, ministériels. Ils étaient libres des pressions en exil, mais à leur retour… Par exemple, Ousmane Camara, ancien président de la FEANF parmi les gauchistes les plus radicaux, une fois rentré au Sénégal, va devenir procureur et va juger des anciens du PAI dont il était membre. Il sera procureur au procès de Mamadou Dia mais fera un réquisitoire très modéré. Le verdict sera plus sévère que ce qu’il a demandé.

Certains sont restés dans les oppositions comme les Camerounais, adhérents à la FEANF et à l’Union des populations du Cameroun (UPC). Pour eux, il est impossible de retourner au Cameroun sauf à être condamné à mort. Un certain nombre a été expulsé de France en 1961. Osendé Afana, une des lumières de la FEANF, va reprendre le maquis, après un séjour au Caire, et sera assassiné en 1968. D’autres vont aller au Mali, au Ghana et seront soumis aux conjonctures des pays en question. Autre cas dramatique, des Guinéens seront souvent assassinés à leur retour, comme on l’a vu, à Camp Boiro.

Au Sénégal, certains vont rester dans l’opposition clandestine. C’est le cas d’Amady Aly Dieng, un théoricien du marxisme adapté à l’Afrique. Après avoir étudié en France et présidé la FEANF, il est renvoyé de l’université de Dakar en 1971 pour des motifs politiques. Il a continué à donner des cours, a travaillé dans la banque, en publiant des textes marxistes – c’était un ami de Samir Amin –, tout en restant dans une opposition critique du régime, et ça ne lui a jamais attiré de gros ennuis…

Il y a aussi les gens hors catégorie comme Solange Faladé. Première présidente de la FEANF, proche de Jacques Lacan, petite-fille du roi Béhanzin qui a résisté aux Français au Dahomey, elle a fait des études de médecine en France. Après un passage à Dakar, elle retourne en France, et y reste comme analyste de Lacan et a fondé l’école freudienne. À sa mort au Bénin, il y avait, d’un côté, les psychanalystes et, de l’autre, la famille et les amis béninois. Deux mondes distincts. Élisabeth Roudinesco dit qu’elle cloisonnait ces deux mondes. C’est un des rares cas des premiers dirigeants de la FEANF qui soit resté en France.

Toujours proche de Lacan, Abdoulaye Yerodia Ndombasi vient pour faire des études de lettres en France. Membre du comité directeur de la FEANF, il a aidé à liquider l’héritage de Lacan. Revenu au Congo-Brazzaville, il donne des cours de marxisme et a fait l’objet d’un mandat pour apologie de crime contre l’humanité durant le génocide tutsi au Congo-Kinshasa.

Certains de ces étudiants militants sont obligés de rester en France pour raison politique. Alpha Condé, professeur de droit et de sciences économiques à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, est rentré pour faire de la prison. Il sera libéré grâce à une campagne internationale pour devenir ensuite président de Guinée. Henri Lopes, autre membre du comité directeur de la FEANF, a été ministre au Congo-Brazzaville, puis ambassadeur en France.

H&M : Comment résonnent cette mobilisation contre les dictatures en diaspora et celles qui se font jour dans les pays ?

F. B. : D’anciens militants de la FEANF ont été à la pointe de certains mouvements en Afrique. Au Congo, c’est le cas de Pascal Lissouba, Premier ministre du gouvernement de Massamba Deba, premier président élu après la révolution congolaise. Lissouba était à la FEANF de Toulouse. Ambroise Noumazalaye, également membre de la FEANF toulousaine, a été le chef de la Jeunesse du mouvement national de la révolution (JMNR). Ces anciens de la FEANF avaient acquis ou conforté des pratiques militantes en France, et ont réinvesti ce capital militant dans des fonctions politiques. Mais la situation est un peu particulière au Congo, pays en instabilité révolutionnaire jusqu’en 1968. Les étudiants africains en France soutiennent le gouvernement congolais jusqu’en 1968 et la prise de pouvoir de Marien Ngouabi, auquel ils vont ensuite s’opposer lorsque ce dernier voudra les mettre au pas. La Maison des étudiants congolais à Paris (MEC) sera un foyer de lutte contre Marien Ngouabi. Il y aura en 1971, une grande grève étudiante qu’on appellera aussi le « Mai 68 » de Brazzaville.

On retrouve dans le mouvement nigérien des enseignants qui ont été à la FEANF et qui se mobilisent. Des étudiants étrangers participent au mai dakarois en 1968, une révolte étudiante, puis scolaire, puis syndicale qui finira par toucher l’ensemble de la population. Ces étudiants seront internés par Senghor, puis expulsés vers leur pays d’origine par avion. Certains se retrouveront dans d’autres mouvements ultérieurs comme au Dahomey en 1969, un mouvement des élèves et du Centre d’études supérieures pour obtenir la création d’une université, dont les leaders étaient à Dakar en 1968. On remarque qu’il existe peu de connexions avec l’Afrique anglophone ou lusophone. Il y en a en parole. Ils sont tous panafricains, mais les liens concrets sont rares, surtout avec l’Afrique lusophone.