CDST, Inist : Éléments de chronologie contextuelle (1939-2022)
Plan
Haut de pageNotes de la rédaction
En accompagnement de son témoignage "CDST versus Inist", et afin de lui apporter des éléments de mise en perspective et de contextualisation, Jocelyne Léger propose une chronologie sélective des événements qui ont marqué à ses yeux le parcours de la documentation et de l'information scientifiques et techniques depuis la création du CNRS.
Texte intégral
1939. Dans la foulée du front populaire : Création
1- 3 SEPTEMBRE 1939
En France et ailleurs
La France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l’Allemagne. Les Zentralblatt et les périodiques étrangers n’arrivent plus en France ou très difficilement.
2- 19 OCTOBRE 1939
Au CNRS
Enfant posthume du Front Populaire, un décret créé le CNRS (tutelle Ministre éducation nationale) - direction Henri Laugier.
3- 16 NOVEMBRE 1939
Au CDST - Inist
Création du Service de documentation du CNRS, implanté rue Pierre Curie puis à l’ENS rue d’Ulm.
Nomination de Pierre Auger (physicien chargé des Tables annuelles de constantes).
4- DÉCEMBRE 1939
Au CDST - Inist
Création du Bulletin analytique (analyse courte des articles cités) diffusé gratuitement ou avec abonnement annuel.
Au CNRS
Le Conseil d’administration approuve la création qui doit être un instrument majeur de la mobilisation scientifique nationale.
1940 – 1944. Occupation allemande, collaboration – entre débrouillardise et développement
5- 22 JUIN 1940
Gouvernement / État
Signature de l’Armistice avec l’Allemagne nazie qui occupe militairement la moitié du territoire métropolitain français. Le Maréchal Philippe Pétain est chef de l’État dans le cadre du Régime de Vichy engagé dans une politique de « Collaboration » avec l’occupant.
6- 1941
Au CDST - Inist
Pierre Auger, menacé par la Gestapo, doit quitter la France. Remplacé par Jean Wyart qui réussit à développer le service grâce à ses relations dans les milieux universitaires et industriels. Il faut faire preuve de débrouillardise pour obtenir autorisation d’imprimer et laisser-passer.
En France et ailleurs
Les communications sont très difficiles entre zone libre et zone occupée. Le contexte est peu propice à la circulation de l’information. Le papier est une denrée rare.
Le responsable d’une société d’édition et de documentation scientifique (Soprodoc), Jean Gérard, secrétaire général de la Maison de la chimie et qui préside également l’Union Française des organismes de documentation (UFOD) a vu sans plaisir la recherche publique se mêler de concurrencer ses affaires. Il manœuvre auprès de l’occupant pour empêcher le Bulletin analytique de paraître.
7- 1942
- 1 Jean-Jacques Bastardie dirigera les services photographiques du CDST qui prirent de l’ampleur notam (...)
Au CDST - Inist
Fabrication de microfilms avec un seul photographe Jean-Jacques Bastardie1 (41 rue Gay Lussac).
Le Bulletin analytique est divisé en 2 parties, sciences exactes et techniques d’une côté, sciences de la vie de l’autre.
En France et ailleurs
Mise à disposition du service de microfilms (rue Gay Lussac) pour la résistance.
8- 20 AOÛT 1944
Au CNRS
Frédéric Joliot-Curie est nommé directeur du CNRS
9- 25 AOÛT 1944
En France et ailleurs
Libération de Paris.
10- 1ER SEPTEMBRE 1944
Au CNRS
Mise en place du Comité directeur du CNRS.
11- 1945
Au CDST - Inist
Avec le retour de la paix, un nouvel élan est donné au Service de documentation. Il y a 1400 abonnés au Bulletin analytique.
12- 8 MAI 1945
En France et ailleurs
Capitulation allemande.
13- 18 OCTOBRE 1945
En France et ailleurs
Création du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) avec Frédéric Joliot-Curie à sa tête.
14- 2 NOVEMBRE 1945
Au CNRS
Une ordonnance définit le rôle du CNRS.
15- 21 NOVEMBRE 1945
Gouvernement / État
Le gouvernement provisoire issu du Conseil national de la Résistance est formé sous la présidence du Général Charles de Gaulle.
16- 20 JANVIER 1946
Gouvernement / État
Démission du Général de Gaulle et début de la IVème République.
17- 4 FÉVRIER 1946
Au CNRS
Georges Tessier devient directeur du CNRS.
18- 1947
Au CNRS
Le CNRS créé ses premiers laboratoires propres.
Gouvernement / État
Exclusion des Ministres communistes du gouvernement Ramadier (IVe République) le 5 mai 1947 et entrée de la France dans la Guerre Froide.
19- 13 NOVEMBRE 1947
Au CDST - Inist
Le Service de documentation devient officiellement le Centre de documentation du CNRS. Avec le statut de laboratoire propre.
Un Bulletin analytique philosophie est créé.
1949 - 1968. L’élan de l’après-guerre et les débuts de l’automatisation
20- 1949
Au CNRS
Un Conseil d’administration est mis en place avec un directoire de neuf membres, une direction scientifique et administrative.
En France et ailleurs
Signature du Traité de l’Atlantique Nord (sécurité réciproque) entre les États-Unis et douze pays occidentaux dont la France.
21- 26 JANVIER 1950
Au CNRS
Georges Tessier est révoqué parce que communiste et est remplacé par Gaston Dupouy.
22- 1955
Au CDST - Inist
Le Bulletin analytique devient le Bulletin signalétique. Il est divisé en trois parties : physique-chimie-mathématiques, biomédical, sciences humaines.
23- 1956
Gouvernement / État
Le Colloque de Caen, se réunit à l’initiative de scientifiques et d’industriels qui gravitent autour de Pierre Mendès-France. On y discute essentiellement de l’adéquation de l’enseignement supérieur aux besoins du pays et en particulier aux besoins de la recherche. Le CNRS est présent dans les débats de manière marginale et par la question des statuts des chercheurs.
24- 1957
- 2 Jacques de Chalendar, ancien résistant gaulliste, haut fonctionnaire de l’Inspection Générale des F (...)
Au CNRS
Jean Coulomb devient directeur du CNRS. Les relations avec la recherche universitaire sont tendues. La question de savoir si le CNRS devait mener de manière autonome sa politique de recherche ou s’il devait mener sa politique d’expansion dans le cadre des priorités nationales se cristallisait sur les questions budgétaires et de recrutement (Rapport De Chalendar2).
En France et ailleurs
Signature du Traité instituant la communauté économique entre six pays (Allemagne de l’Ouest, Belgique, France, Italie, Luxembourg et Pays-Bas) à Rome.
25- 29 SEPTEMBRE 1958
En France et ailleurs
Référendum sur la Constitution de la Vème République - 80 % de oui.
26- 28 NOVEMBRE 1958
Gouvernement / État
Un décret met en place le Conseil interministériel de la recherche scientifique et technique (CIRST) sous la présidence du Premier Ministre, le Comité consultatif de la recherche scientifique et technique (CCRST) chargé de proposer au gouvernement toute mesure pour développer la recherche scientifique et la Délégation générale à la recherche scientifique et technique (DGRST) assure l’administration.
27- JANVIER 1959
Gouvernement / État
Présidence de Charles de Gaulle, Premier Ministre Michel Debré. Louis Jaquinot, Ministre d’État est chargé de la tutelle de la recherche.
En France et ailleurs
Le Marché Commun se met en place effectivement
28- 9 DÉCEMBRE 1959
Au CNRS
Le nouveau décret organique du CNRS définit sa mission : « (…) développer, orienter et coordonner les recherches scientifiques de tous ordres et d’analyser, pour le gouvernement, d’une manière permanente la conjoncture scientifique. » Deux autres décrets fixent le statut des personnels chercheurs et celui des personnels techniques et administratifs.
29- 1960
Au CDST - Inist
Le Centre de documentation déménage tous ses services au siège du CNRS, quai Anatole France.
Gouvernement / État
L’Association nationale pour l’étude de la documentation automatique (ANEDA) et le Comité d’étude documentation sous l’égide de la DGRST entament une réflexion de 3 ans. Le remplacement du Centre de documentation du CNRS par un organisme national unique l’ONIS est préconisé.
En France et ailleurs
On note une forte augmentation du volume de la documentation scientifique. Eugène Garfield fonde aux États-Unis, l’Institut of Scientific Information (ISI) à qui l’on doit les Current Contents. Il est l’un des fondateurs de la bibliométrie avec l’index des citations.
Au CDST - Inist
Le nombre croissant de documents et les difficultés pour y accéder suscitent une nouvelle demande des chercheurs pour des références bibliographiques pointues. Le centre s’enorgueillit de répertorier tout ce qui compte dans le monde soit près de 20 000 titres. Il sert de modèle auprès de l’Académie des sciences d’URSS pour la création du VINITY. S’il est reconnu et apprécié à l’étranger, le Bulletin analytique ne l’est pas toujours en France et certaines catégories de chercheurs s’en désintéressent et sont bien plus attirés par tout ce qui vient d’Amérique.
30- 1961
Au CDST - Inist
Nathalie Dusoulier est recrutée comme rédactrice en pharmacologie.
Le Centre de documentation est un des premiers à introduire en France les techniques de photocopie mises au point aux USA. Il acquiert la Xerox 9.14 présentée à New-York en 1959.
31- 1962
Au CNRS
Pierre Jacquinot est directeur du CNRS. Les liens université/ CNRS passent d’un rapport tendu, qui caractérisait les débuts du CCRST, à une sorte de collaboration. En contrepartie d’une augmentation substantielle des moyens, Pierre Jacquinot proposait la mise en place d’une évaluation des équipes et des laboratoires sur la qualité de la recherche.
En France et ailleurs
Moment paroxystique de la guerre froide, la crise des missiles nucléaires soviétiques de Cuba a mené les deux blocs au bord d’un affrontement nucléaire et à la 3ème guerre mondiale.
32- 1963
Au CDST - Inist
Raoul Brygoo de l’Institut Pasteur est chargé par Jean Wyart de réfléchir à une modernisation (mécanisation) du Bulletin en commençant par le biomédical. Après son départ, Nathalie Dusoulier prend le relais. Jean Wyart ne veut plus assumer la charge admInistrative du Centre qui l’empêche de se consacrer à la recherche. Il nomme Jacques d’Olier issu de la DGRST pour lui succéder.
33- 22 AVRIL 1963
- 3 AN archives du BNIST Recherche ; Direction générale de la recherche et de la technologie ; Délégati (...)
Gouvernement / État
Le Comité d’étude documentation remet au Ministre chargé de la recherche scientifique et des questions atomiques et spatiales, Yvon Bourges dans le gouvernement de Georges Pompidou, un rapport sur l’ensemble de son activité. Le rapport de Georges-Albert Boutry3 fait de nombreuses recommandations à la fois pour l’édition et la publication de revues scientifiques, la rédaction des thèses, et des résumés d’auteur. Il propose un « code du bon usage en matière de publications scientifiques originales » adopté par l’Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). Le rôle central du CNRS dans l’organisation est souligné. Le codage des informations pour une lecture en machine et les capacités des ordinateurs de l’époque sont un obstacle encore incontournable.
34- 19 DÉCEMBRE 1965
Gouvernement / État
Le Général de Gaulle est réélu à la présidence de la République. Georges Pompidou est Premier Ministre.
35- 31 MARS 1966
Au CNRS
Un décret renforce l’autonomie administrative et financière du CNRS. Le Directeur général est épaulé par un directeur administratif et financier et des directeurs scientifiques constituant le comité de direction.
36- 1967
Au CDST - Inist
Le Centre réalise les 1ers essais de microfiches, techniques apparues en 1965 à l’Administration nationale de l'espace et de l'aéronautique (NASA).
Gouvernement / État
Création de l’Agence pour la valorisation de la recherche (ANVAR) et de l’Institut de recherche en Informatique et automatique (INRIA).
En France et ailleurs
Des luttes sociales et des grèves dans le secteur industriel agitent le pays. On recense plus de quatre millions de journées de grève au cours de l’année dans le secteur privé. Un chiffre record depuis le début de la Vème République.
37- 1968
Au CNRS
Pierre Jacquinot, directeur général du CNRS, invite dans une circulaire, les directeurs à ne pas s’opposer à la mise en place de comités de gestion élus à bulletins secrets dans les laboratoires.
Gouvernement / État
Le 30 mai Charles de Gaulle dissout l’Assemblée Nationale.
En France et ailleurs
Un grand nombre de grèves et manifestations marquent le début de l’année et en mai et juin. Une révolte étudiante avec occupation d’universités, barricades dans le Quartier Latin, affrontements violents avec la police se double d’une grève générale dans tout le pays.
1969 - 1978. L’après 1968 et la crise économique
38- 1969
Au CNRS
Un décret transforme symboliquement le Ministère de la recherche en Ministère du développement industriel et scientifique. Des conseils de laboratoires sont créés dans les laboratoires propres. Deux personnalités qualifiées pour leur compétence en matière de recherche appliquée sont nommées au conseil d’administration. Cette nouveauté traduit les préoccupations technologiques du pouvoir pompidolien. Hubert Curien est nommé comme directeur du CNRS.
Gouvernement / État
Le départ du Général de Gaulle et l’élection de son ancien Premier Ministre, Georges Pompidou marque le changement de climat politique et, de manière implicite, la nouvelle donne économique. En plusieurs domaines, le nouveau président de la République a infléchi l’œuvre de son prédécesseur. Le cap de sa politique économique est fixé dès sa première conférence de presse lorsqu’il rappelle que « le premier objectif économique est de faire de la France un véritable pays industriel […], de donner à l’économie française une dimension internationale ».
En France et ailleurs
De 1968 à 1973, le pays a enregistré la plus forte croissance industrielle d’Europe, au rythme de 6,3 % par an. L’obsession pompidolienne de la compétitivité de l’industrie française contrainte de renforcer ses avantages comparatifs associée à la vision d’une industrie dynamique portée par l’innovation permanente n’est pas sans conséquences sur les conceptions que Georges Pompidou nourrit à l’égard de la recherche.
39- 1970
Au CDST - Inist
L’information scientifique et technique (IST) jusque-là considérée comme un bien social devient de plus en plus un bien de consommation, voire un produit commercial à valeur ajoutée sur un marché en voie d’internationalisation. La compétition s’installe pour exploiter la ressource que représente l’information. Du côté des utilisateurs la demande change d’échelle. La question de l’IST concerne désormais la nation tout entière et plus particulièrement les secteurs de l’industrie considérés comme stratégiques : chimie, nucléaire, aérospatiale...
- 4 Conseillère d’État détachée au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) où elle est char (...)
En France et ailleurs
Le VIème plan prévoit de combler le retard technologique français dans le domaine des technologies de l’information. C’est dans cette logique que le Plan se préoccupe de moderniser la documentation scientifique. Un groupe de réflexion « Information scientifique et technique » (G.R.5) est constitué avec des représentants du Conseil d’État parmi lesquels Louise Cadoux4.
40- MARS 1970
Au CDST - Inist
Le Centre de documentation se scinde en deux entités, le Centre de documentation scientifique et technique (CDST) dans le XXème arrondissement de Paris et le Centre de documentation en sciences humaines (CDSH) à la Maison des sciences de l’Homme dans le Vème arrondissement.
41- 1971
Au CDST - Inist
Création de la Base PASCAL (Programme appliqué à la sélection et la compilation automatique de la littérature). L’informatisation permet de proposer des produits nouveaux regroupés sous l’appellation de « diffusion sélective de l’information ». Des essais sont entrepris pour lancer un système d’interrogation à distance de la base PASCAL (projet « Pascal’ine » ou « Pascal on line »).
Au CNRS
Mise en place des actions thématiques programmées (ATP), procédures incitatives, sollicitant les chercheurs à développer un thème, à travers un appel d’offres.
En France et ailleurs
Dans son rapport remis en 1971, le « groupe de réflexion IST » propose la mise en place d’une politique de l’information scientifique et technique destinée, primo à contrer la prolifération envahissante des publications scientifiques d’origine étrangère - c’est-à-dire qu’il dénonce la concurrence des États-Unis -, secundo à soutenir la langue française, donc une politique nationale de la recherche. Certains organismes sont obligés de s’abonner aux seules grandes bases de données existantes dans certaines disciplines, tel est le cas de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) qui devient l’un des principaux clients - et bientôt le fournisseur - de la base américaine MEDLINE spécialisée en recherche médicale.
42- 1972
En France et ailleurs
Un Programme commun de gouvernement est signé entre le Parti Communiste français (PCF), le Parti Socialiste (PS) et le Parti des Radicaux de Gauche (MRG). Un chapitre de ce programme est consacré à la recherche.
43- 1973
Au CDST - Inist
Une réflexion s’engage sur la vocation commerciale du Centre et les conditions de son équilibre. Une étude analyse la structure et l’évolution des coûts et des recettes comparés à ceux de la British Lending Library.
Au CNRS
Bernard Gregory devient directeur du CNRS.
Gouvernement / État
Création du Bureau national de l’information scientifique et technique (BNIST), chargé de coordonner la documentation scientifique en France. L’une des premières recommandations de cette instance est de développer des systèmes autochtones d’informatique documentaire. Jacques Michel dirige le bureau jusqu’en 1978. Le BNIST mène une politique de soutien aux Bases de données sectorielles.
En France et ailleurs
Le rôle décisif du Centre national d’information chimique (CNIC) entraîne la France dans une dépendance presque totale vis à vis des États-Unis. Le système DARC va devenir le pivot de la coopération française avec Chemical Abstract.
44- 1974
Au CDST - Inist
Le service facturation créé un fichier de ses clients.
- 5 Adopté le 18 juillet 1966 lors d’un conseil interministériel, présidé par de Gaulle, le rapport Ort (...)
Gouvernement / État
L’élection de Valéry Giscard d’Estaing à la Présidence de la République met fin à 15 années de Gaullisme. Le « Plan calcul5 » est enterré tandis qu’un « plan téléphone » est lancé pour rattraper le retard du réseau français de télécommunication. L’idée d’un champion national dans l’informatique, qui pourrait concurrencer sérieusement le poids lourd constitué par IBM, s’éloigne.
45- 1975
Au CNRS
Une convention « générale de collaboration sur programme » visant à renforcer, notamment dans les domaines de la chimie, de la biochimie et de la biologie, une collaboration qui, jusqu’à présent, ne fut que ponctuelle et occasionnelle entre le CNRS et Rhône-Poulenc est signée.
Un nouveau département scientifique dédié aux sciences physiques pour l’ingénieur (SPI) est créé. Sa vocation est de « prendre en compte les besoins à long terme du secteur socio-économique ».
46- 1976
Au CNRS
Robert Chabbal devient directeur du CNRS
En France et ailleurs
Eugène Garfield, Président de l’Institute for Scientific Information (ISI) de Philadelphie, publie dans la revue La Recherche (septembre) un article choc : « la science française est-elle trop provinciale ? ». Les chercheurs français y étaient invités à publier en anglais s’ils ne voulaient pas être complètement marginalisés dans l’espace scientifique international. Cet article suscita de vives réactions.
47- 1977
- 6 Simon Nora et Alain Minc, L'informatisation de la Société : rapport à M. le Président de la Républi (...)
En France et ailleurs
Le rapport Nora-Minc sur l’informatisation de la société6 souligne les risques de dépendance informationnelle, recommande un « plan banques de données, recensant les institutions à créer, évitant les inutiles recoupements ». Ce rapport à la demande de Valéry Giscard-d’Estaing, à un très grand retentissement. Il est à l’origine du terme télématique. Par crainte de son effet sur les élections, la remise officielle du rapport est repoussée jusqu’en février 1978.
48- 9 NOVEMBRE 1977
Gouvernement / État
Pour la première fois en France l’information scientifique est évoquée au Conseil des Ministres à l’initiative de Alice Saunier-Séité, Secrétaire d’Etat aux universités.
49- 1978
- 7 FRANCIS est l'acronyme de « Fichier de Recherches bibliographiques Automatisées sur les Nouveautés, (...)
Au CDST - Inist
Création de la base FRANCIS7 au CDSH
En France et ailleurs
Suite au renchérissement des prix du pétrole, l’économie occidentale est entrée en crise.
50- 6 AVRIL 1978
- 8 Non publié.
- 9 Né en 1966, le système DARC est un logiciel permettant d’interroger les bases de données en chimie (...)
Gouvernement / État
Pierre Aigrain est Secrétaire d’État chargé de la recherche auprès du Premier Ministre Raymond Barre.
Le rapport Aigrain-Dejou8 est à la fois un bilan de l’activité du BNIST et une ouverture sur de nouvelles orientations. Il note qu’un « Etat moderne ne peut se permettre de ne pas avoir une action d'accompagnement, dans le domaine de l'information, des efforts de la science et de l'industrie ». Un accent particulier est placé sur la chimie considérée comme un secteur particulièrement stratégique pour développer de nombreux secteurs économiques. Le monopole du Chemical abstracts service (CAS) est dénoncé et le système DARC9 est largement financé.
51- OCTOBRE 1978
Gouvernement / État
Jacques-Emile Dubois (inventeur du système DARC) est nommé directeur de l’Agence universitaire de l’information scientifique et technique (AUDIST) chargée de la coordination des initiatives du Ministère des universités dans le domaine de l’IST.
En France et ailleurs
Création du Groupement français des producteurs de bases et banques de données (GFPBBD) qui deviendra le GFFIL en 1981.
1979 - 1984. Une modernisation conflictuelle
52- 1979
Au CNRS
Jacques Ducuing devient directeur du CNRS.
En France et ailleurs
Sous l’impulsion de Valery Giscard d’Estaing, organisation du colloque international « informatique et société ». L’information devient une industrie.
53- JUIN 1979
Gouvernement / État
La Direction générale des télécommunications ouvre le réseau de transport des données TRANSPAC. Télésystème gère « commercialement » le serveur national.
En France et ailleurs
Lancement du serveur Questel, filiale de la DGT. Le serveur met à disposition une douzaine de Bases de données bibliographiques françaises (dont PASCAL) ainsi qu’une partie de Chemical Abstract Service. L’accès au serveur se fait par TRANSPAC et est interrogeable en français.
54- 19 SEPTEMBRE 1979
Gouvernement / État
Décret de création de la Mission interministérielle de l’information scientifique et technique (MIDIST) en remplacement du BNIST. Jacques Michel reste directeur jusqu’en 1980.
55- JANVIER 1981
Au CDST - Inist
Jacques Michel est nommé directeur du CDST. Malgré l’inertie du CNRS en matière d’IST, la constance dans le développement du centre de documentation et des services associés, a fini par payer. Le CDST est devenu pratiquement la seule structure française à pouvoir rivaliser, en volume, avec les réservoirs américains qui n’ont pas cessé de croître et de se concentrer pendant la période. Cependant, l’objectif prioritaire est la fourniture la plus rapide et la plus exhaustive des documents. Le modèle est moins les bases de référence américaines que l’efficacité dans ce domaine de la British Library.
56- 10 MAI 1981
Gouvernement / État
François Mitterrand est élu Président de la République. Un gouvernement d’Union de la Gauche dirigé par Pierre Mauroy est nommé. Jean-Pierre Chevènement est Ministre d’Etat chargé de la Recherche et de la Technologie.
57- 1981
- 10 En ligne : https://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1982-06-0383-033 ISSN 1292-8399.
En France et ailleurs
Le Groupement français des fournisseurs d’information en ligne (GFFIL) publie un document10 à l’intention des pouvoirs publics intitulé « Les bases et banques de données, pétrole gris, une chance pour la France ». La politique industrielle doit dorénavant prendre en compte l’industrie de l’information.
58- JUIN 1981
Au CNRS
Jean-Jacques Payan devient directeur du CNRS
Gouvernement / État
L’arrivée des socialistes entraîne une rupture en profondeur avec la politique universitaire d’Alice Saunier-Séité.
59- 1-3 NOVEMBRE 1981
En France et ailleurs
Colloque international sur « l’avenir du français dans les publications et les communications scientifiques et techniques » à Montréal.
60- DÉCEMBRE 1981
Gouvernement / État
Le Rapport Février : « Pour une politique de l’information scientifique et technique » prône très clairement l’information comme enjeu stratégique et un facteur essentiel de l’indépendance nationale. La maîtrise de l’information apparaît comme le nerf de la guerre économique. Pour que les français « aient accès facilement à une information de qualité, sans dépendre totalement de l’étranger » il faut moderniser les produits d’information français et permettre une meilleure exploitation et une plus large diffusion des connaissances scientifiques nationales.
61- 1982
- 11 Recherche et technologie : actes du Colloque national, 13-16 janvier 1982, France. Ministère de la (...)
Au CNRS
Le tournant induit par le colloque sur la recherche11 va toucher à son tour le CNRS. L’accent est mis ici aussi sur la communication scientifique. Une Direction à l’information scientifique et technique est créée. Goery Delacôte en est le directeur.
Gouvernement / État
Création de la Direction des bibliothèques, musées et information scientifique et technique (DBMIST) au Ministère de l’éducation nationale. Denis Varloot, polytechnicien télécommunications en est le directeur.
Bernard Cassen et Jean-Pierre Kahane sont nommés à la tête de la MIDIST. Les actions en direction de la communication scientifique et de la défense du français comme langue scientifique sont mises en avant.
En France et ailleurs
Le gouvernement Mauroy s’engage dans une politique de décentralisation administrative. Entre 1982 et 1983, trois lois préparées par Gaston Defferre sont promulguées.
62- MAI 1982
Au CDST - Inist
Jacques Michel appuie une proposition du CNRS de déménager le CDST sur le plateau de Saclay à Orsay dans les locaux vacants de l’École de la police (CESI). Les justifications avancées ne sont pas jugées convaincantes par le personnel qui repousse massivement ce projet.
63- 15 JUILLET 1982
Au CNRS
La loi Chevènement de programmation des moyens de la recherche publique, décrète que les personnels passent sous le régime de la fonction publique d’état.
64- SEPTEMBRE 1982
Au CNRS
Pierre Papon devient directeur du CNRS.
Gouvernement / État
Jean-Jacques Payan est nommé directeur de l’enseignement supérieur.
65- 18 OCTOBRE 1982
Au CDST - Inist
Jacques Michel adresse à Pierre Papon une note de « propositions pour un programme d’actions du CDST ».
66- 4 NOVEMBRE 1982
Au CDST - Inist
Le Conseil d’administration du CNRS identifie clairement les quatre dysfonctionnements majeurs qui entravent le redéploiement du CDST : un problème général d’orientation, le statut de laboratoire propre, l’absence d’investissements des années précédentes en matière d’équipement, l’adaptation du personnel aux nouvelles fonctions.
67- MARS 1983
Au CDST - Inist
Un programme d’action est décidé. Le CDST obtient la qualité d’ordonnateur secondaire, premier pas vers une plus large autonomie financière. Il dispose de son propre comptable et peut récupérer ses recettes. La base de données PASCAL est profondément réorganisée. Elle est divisée en deux fichiers distincts, PASCAL « M » un fichier multidisciplinaire et bilingue couvrant l’essentiel de la littérature scientifique et technique mondiale et PASCAL « S », un regroupement de onze bases de données sectorielles. De nouveaux produits papiers sont conçus pour remplacer le Bulletin signalétique et quatre publications bibliographiques, Pascal SIGMA, Pascal THEMA, Pascal FOLIO et Pascal EXPLORE. En réponse à un appel d’offre de la Communauté Européenne un projet de fourniture de document électronique est développé (TRANSDOC) avec l’appui de la Mission interministérielle de l’information scientifique et technique (MIDIST) en collaboration avec d’autres organismes (EDF, GDF, INPI, Télésystème-Questel, FNSP).
Au CNRS
Le rapport d’activité de 1983 du CNRS précise que : « tout en gardant une mission de service public, le CDST devra intégrer une logique industrielle et commerciale afin d’être toujours plus compétitif en qualité et prix avec ses concurrents étrangers ».
Gouvernement / État
Jean-Pierre Chevènement démissionne de son poste de Ministre de la recherche pour protester contre « la parenthèse libérale » Il est remplacé par Laurent Fabius.
68- 30 MARS 1983
Au CNRS
Dans une note Jacques Michel analyse les différentes options de statut d’un centre d’IST en France doté d’une autonomie de gestion, d’un budget autonome et intégrant la logique industrielle et commerciale. Goery Delacôte, directeur de la DIST du CNRS soutient activement le programme de rénovation du CDST initié par Jacques Michel.
69- JANVIER À MARS 1984
En France et ailleurs
Face à la crise profonde de la sidérurgie lorraine, le Ministre de l’industrie et de la recherche, Laurent Fabius, est à la recherche d’établissements publics de taille, dont la délocalisation marquerait les esprits. Le CDST est un candidat idéal.
Le SUNIST (serveur universitaire national d’IST) rattaché à l’ENSB de Lyon (École nationale supérieure des bibliothèques) implanté à l’Isle d’Abeau devient opérationnel. Il est doté de moyens matériels importants et tourné résolument vers « l’utilisateur final ». La mise en place du Catalogue collectif des bibliothèques permet d’accéder à 250 000 titres de périodiques.
1984 - 1987. La naissance de l’Inist
70- 28 AVRIL 1984
Au CDST - Inist
Par décision du Ministère de l’industrie et de la recherche, le CDST est transféré en Lorraine. Cette décision est vécue comme un coup de force par le personnel qui se mobilise immédiatement pour tenter de faire annuler le transfert.
Au CNRS
Le directeur du CNRS est averti par un simple coup de téléphone.
71- 3 MAI 1984
Au CDST - Inist
Le personnel du CDST réuni en assemblée générale (AG) à l’appel de l’Intersyndicale locale CGT, CFDT, FO déclare qu’il « s’oppose à la décision arbitraire prise par le Ministère de l’industrie et de la recherche de transférer le CDST en Lorraine ; met en cause le bienfondé de cette mesure non créatrice d’emplois, dramatique pour le personnel du CDST en lui portant un coup fatal, serait désastreuse pour le budget du CNRS. Il ressort de l’AG une demande au Conseil d’administration du CNRS de prendre toute disposition pour faire rapporter cette décision »
72- JUIN 1984
Au CNRS
Passé le choc, la réaction de Pierre Papon et Goery Delacôte est favorable. Une note chiffrant sommairement le projet (200 millions de fr) est présentée à Laurent Fabius qui est séduit.
En France et ailleurs
Les lorrains manifestent un enthousiasme immédiat pour l’idée d’un nouvel organisme de 300 emplois dans leur région. Entre Metz et Nancy l’hésitation est de courte durée. Nancy est une grande ville universitaire, riche en centres informatiques et sciences de l’ingénieur. Avec André Rossinot, Maire de Nancy, Goery Delacôte et Hubert Curien constituent ce que certains ont qualifié de « lobby vosgien ».
73- 17 JUILLET 1984
Gouvernement / État
Laurent Fabius est nommé Premier Ministre.
74- 19 JUILLET 1984
Gouvernement / État
Hubert Curien devient Ministre de la recherche et de la technologie.
75- SEPTEMBRE 1984
Au CDST - Inist
Jacques Michel quitte le CDST pour prendre la direction du serveur Questel - Daniel Confland devient directeur par intérim.
76- DÉCEMBRE 1984
Au CDST - Inist
Trois cent quarante-trois personnes travaillent au CDST. Les deux tiers sont des femmes.
- 12 Directeur du département « systèmes d’information » de la MIDIST
- 13 Chargé de mission
Gouvernement / État
Maurice Ronai12 et Philippe Climent13 rédigent pour la MIDIST un rapport « propositions d’orientations pour le CDST ». L’idée est de faire glisser le CDST d’une position de centre de documentation scientifique vers un rôle de communication scientifique.
77- JANVIER 1985
- 14 Ingénieur chimiste. Responsable du réseau de veille technologique d’Elf Atochem de 1988 à 1994
Gouvernement / État
Une réunion intervient entre l’Éducation nationale (DBMIST), le Ministère de la recherche (CNRS) et l’INSERM. De cette réunion nait l’idée de créer une agence de type groupement d’intérêt économique (GIE) regroupant les trois partenaires. Une mission d’étude est confiée à François Jakobiak14.
78- 7 FÉVRIER 1985
Au CNRS
Le transfert du CDST à Nancy fait l’objet d’un premier débat au conseil d’administration notamment parce que la décision gouvernementale d’avril 1984 se heurte à l’opposition résolue de la plupart des membres du CDST. Elle rencontre des résistances multiples de la part des divers acteurs de l’IST française.
79- 18 MARS 1985
Au CDST - Inist
Une note écrite du CNRS assure que le départ des agents pour Nancy sera volontaire et que ceux qui ne désirent pas partir auront au moins une proposition de réaffectation dans la Région Parisienne.
Au CNRS
Trois cents personnes environ doivent être réaffectées dans d’autres laboratoires du CNRS. Ce surnombre et les crédits supprimés pour de nombreux laboratoires suscitent une certaine hostilité à l’égard du nouvel organisme.
80- 2 AVRIL 1985
Gouvernement / État
François Jakobiak remet ses premières « propositions pour le projet de développement et de modernisation du CDST dans le cadre de la décision ministérielle ». Un avant-projet plus élaboré fait suite et suggère la création d’une « Agence nationale d’information scientifique (ANIST) constituée en un réseau regroupant tous les organismes scientifiques œuvrant dans l’IST : Haut Conseil de la langue Française, Centre Mondial de l’informatique, Bibliothèque nationale etc. avec un statut d’établissement public (EPIC) notamment. Les organismes pressentis sont extrêmement réticents et n’acceptent pas d’être sous « l’emprise » du CNRS. Le projet tourne court.
81- MAI 1985
Au CNRS
Goery Delacôte peaufine son projet et exprime les ambitions à assigner au nouvel organisme dans le « rapport d’orientation du CDST ». Il préconise une structure centralisée qui serait l’élément moteur d’une fédération réunissant différents organismes de diffusion de l’IST : la DBMIST, l’INSERM, la MIDIST et la future Grande bibliothèque de France, avec vocation de défendre l’IST nationale et une mission, diffuser l’IST dans la sphère économique nationale et internationale. La priorité est de répondre à la demande privée et pas seulement aux besoins des chercheurs, en premier lieu la demande de l’industrie et de l’économie en général. Trois grandes fonctions – production, recherche et commercialisation – en découlent, autour de l’outil informatique. La production regroupe la fourniture de documents et la réalisation de bases de données et de produits à haute valeur ajoutée.
82- 11 JUIN 1985
Au CDST - Inist
Le conseil de laboratoire réuni en présence de François Jakobiak propose la réalisation d’un sondage en vue d’évaluer le pourcentage du personnel susceptible d’aller à Nancy.
83- 20 - 25 JUIN 1985
Au CDST - Inist
Réalisation du sondage, anonyme et facultatif, sur la base d’un questionnaire écrit comportant une seule question : « Envisagez-vous d’aller à Nancy » ? Trois cent trois personnes sur Trois cent soixante-dix, soit 81 % du total, y participent. Les résultats traduisent un refus sans réserve : deux cent soixante-quinze personnes (90,75 % des votants) répondent « non », une seule répond « oui », vingt-cinq (8,25 %) réservent leur réponse.
84- JUILLET 1985
En France et ailleurs
Jean Nouvel remporte le concours architectural pour la construction du nouvel institut.
85- OCTOBRE 1985
Gouvernement / État
Rebaptisée Délégation à l'information, à la communication et à la culture scientifique et technique (DIXIT) puis Direction de l’information scientifique et technique (DIST), la MIDIST perd son autonomie et son statut interministériel.
86- 28 JANVIER 1986
Au CDST - Inist
Pose symbolique de la première pierre du nouvel institut sur le parc de Brabois par le directeur du CNRS.
87- 20 MARS 1986
Gouvernement / État
François Mitterrand désigne Jacques Chirac comme Premier Ministre. Alain Devaquet est nommé Ministre délégué auprès du Ministre de l’éducation nationale, chargé de la recherche et de l’enseignement supérieur.
En France et ailleurs
La Gauche perd les élections législatives de mars 1986. Une majorité de droite (coalition RPR/UDF) est élue. C’est la 1ère expérience de cohabitation de la Vème République.
88- MAI 1986
Au CNRS
Serge Feneuille est nommé directeur du CNRS. Sollicité par Alain Devaquet qui lui demande son avis sur le projet de création du nouvel institut, le nouveau directeur du CNRS décide de remettre à plat le dossier.
89- 27 MAI 1986
Au CNRS
Présentation par Goery Delacôte du « schéma directeur » du centre de documentation du CNRS.
90- 17 JUILLET 1986
Au CNRS
Le directeur général (DG) donne son accord pour que le CNRS seul, créé un institut d’IST à Nancy. Les directeurs scientifiques du CNRS étaient résolument contre.
Gouvernement / État
Alain Devaquet entérine et demande que les aspects techniques et financiers du projet soient précisés. Il demande un rapport d’évaluation à Pierre Creyssel (Conseiller d’État, secrétaire général et directeur administratif et financier du CNRS).
91- NOVEMBRE 1986
Au CNRS
Pierre Creyssel remet son rapport.
92- 6 DÉCEMBRE 1986
En France et ailleurs
Le projet de réforme de l’enseignement supérieur déclenche un vaste mouvement de contestation de la part des lycéens et des étudiants. Au cours d’une manifestation brutalement réprimée par la police, un étudiant, Malek Oussékine est tué. Le projet est retiré et Jacques Chirac accepte la démission de Alain Devaquet.
93- 20 JANVIER 1987
Gouvernement / État
Jacques Valade succède à Alain Devaquet (démissionnaire) comme Ministre délégué de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il ne remet pas en cause la décision de son prédécesseur.
94- 5 MARS 1987
- 15 Conseiller d’État, Directeur administratif et financier
Au CNRS
Le conseil d’administration du CNRS adopte le projet de création de l’Inist. Celui-ci est confié à la Direction de l’information scientifique et technique (DIST) du CNRS dirigée par Goéry Delacôte. Un conseil de projet est créé sous la présidence de Pierre Creyssel15. Nathalie Dusoulier, en poste comme directrice de la Bibliothèque de l’Organisation des nations unies (ONU) depuis son départ du CDST en 1977, est nommée chef de projet.
95- 24 AVRIL 1987
Gouvernement / État
Un contrat de localisation relatif au transfert du CDST à Vandoeuvre-lès-Nancy est signé par le Premier Ministre Jacques Chirac, le Ministre chargé des relations avec le Parlement et maire de Nancy André Rossinot, Claude Gaillard, président du district urbain de Nancy, les maires de Vandoeuvre et de Villers, Michel Bertrand et Jean-Marcel Bernadaux, et Serge Feneuille directeur du CNRS.
96- 10, 11, 12 JUIN 1987
Au CDST - Inist
Les engagements relatifs à la reconversion des agents du CDST et au fonctionnement du centre pendant la phase transitoire n’ayant pas été respectés les personnels ont fait grève jusqu’à ce que Gilbert Morvan (directeur du personnel) s’engage fermement devant l’assemblée des personnels à obtenir la signature des contrats promis.
Gouvernement / État
Deux cent vingt-huit postes budgétaires d’ITA sont supprimés au CNRS. Cent cinquante créations de postes en surnombre sont décidées pour le CDST à Nancy.
97- NOVEMBRE 1987
Au CDST - Inist
La mission de préfiguration de l’Inist s’installe au Château du Montet à Vandœuvre-lès-Nancy, à proximité du site où démarre la construction de l’immeuble conçu par Jean Nouvel.
1988 - 1990. Déménager à Nancy et intensifier l’automatisation des activités
98- 15 MARS 1988
Au CDST - Inist
Nathalie Dusoulier est nommée directrice de l’Inist.
Au CNRS
Une Unité propre de service 76 (UPS76) intitulée « Institut d’information scientifique et technique » (INIST) est créée pour une durée de quatre ans. Elle est rattachée à la DIST. L’Inist a pour mission la production et la diffusion de l’information spécialisée. La direction de l’Inist est localisée à Nancy.
99- 30 MARS 1988
Au CDST - Inist
Signature de l’acte de dissolution du CDST et du CDSH par Serge Feneuille.
100- AVRIL 1988
Au CDST - Inist
Cinquante-huit personnes (44,5 Equivalent Temps Plein) sont parties ou en instance de départ depuis le 1er janvier. La liste des volontaires « au départ en Lorraine » se réduit à dix-sept personnes. Les personnes dont les fonctions ne figurent pas sur l’organigramme de Nancy seront autorisées à « quitter le CDST ». Les autres verront leur départ différé jusqu’au début de 1989.
Au CNRS
Cent vingt-huit Contrats à durée déterminée (CDD) ont été signés pour maintenir les activités du CDST après le départ des titulaires. Gilbert Morvan, directeur du personnel du CNRS en avait autorisé cent neuf pour toute l’année 1988. La question du renouvellement des contrats arrivant à expiration (quarante à la fin 1988) avant l’ouverture des concours externes se pose fortement, compte tenu de la vague de suppressions de postes au CNRS.
101- 25 AVRIL 1988
Au CDST - Inist
Tout le personnel du CDST reçoit une lettre de quatre pages signées par Gilbert Morvan expliquant les grandes lignes du plan pour le transfert. L’indication précisant que l’équilibre du projet repose à la fois sur le recrutement externe d’environ deux cent cinquante personnes et sur le transfert de quatre-vingt-cinq anciens agents du CDST inquiète beaucoup surtout dans les équipes des sciences de la vie.
Au CNRS
Serge Feneuille tente de rassurer en indiquant que les quatre-vingt-cinq personnes espérées seront issues de tout le CNRS et pas seulement du CDST. Il réaffirme qu’il n’y aura aucune mesure forcée.
102- 8 MAI 1988
Gouvernement / État
François Mitterrand est réélu Président de la République. Michel Rocard est nommé Premier Ministre. Hubert Curien est Ministre délégué de la recherche (Gouvernement Rocard I, puis Edith Cresson en 1991 et Pierre Beregovoy en 1993).
103- 19 JUILLET 1988
Au CNRS
François Kourilsky est nommé directeur du CNRS.
En France et ailleurs
François Mitterrand annonce le nouveau projet de Grande bibliothèque nationale.
104- 28 JUILLET 1988
Au CDST - Inist
Ouverture au Journal Officiel des 1ers concours (cinquante) de recrutement pour l’Inist. La date de limite de dépôt des candidatures est le 12 septembre.
105- AOÛT 1988
Au CDST - Inist
Le progiciel PSILOG (logiciel de saisie contrôlée) commence à équiper quelques postes de travail sur micro-ordinateur des rédacteurs de la Base PASCAL. Les nouveaux recrutés (CDD ou concours) travailleront directement à Nancy, dès septembre, sans stage à Paris. Des locaux provisoires sont loués à Vandoeuvre.
Début de l’informatisation de la gestion des collections de périodiques. Le logiciel GEAC est choisi préférentiellement au logiciel DOBIS-LIBIS.
106- 16 -17 SEPTEMBRE 1988
Au CNRS
Un séminaire sur l’avenir des bases de données de l’Inist est organisé à Gif-sur-Yvette. Les élus du conseil de laboratoire protestent car ils n’ont été ni informés ni consultés.
107- 3 OCTOBRE 1988
Au CDST - Inist
Fusion et prolongation des conseils de laboratoire du CDST et du CDSH. Nathalie Dusoulier fait un exposé sur l’état d’avancement du projet Inist et sur les modalités de déménagement. Il reste cent quarante-cinq personnes à réaffecter. Soixante-dix-sept fonctions devront être maintenues jusqu’à la fermeture.
108- 18 NOVEMBRE 1988
Au CDST - Inist
Réunion extraordinaire du conseil de laboratoire sur le projet de montage/démontage en présence de François Kourilski. Les élus expriment leur très grand scepticisme à l’égard du projet scientifique.
109- 12 DÉCEMBRE 1988
Au CDST - Inist
Réunion publique assez animée du conseil de laboratoire en présence de Yannick Mazières (directeur du personnel et des affaires sociales du CNRS). Le plan d’autorisation de départ, l’indemnité de licenciement des auxiliaires (rédacteurs et catalogueurs), les concours et la question du transfert des connaissances sont les sujets abordés.
110- 28 DÉCEMBRE 1988
Au CDST - Inist
Ouverture au Journal Officiel (JO) de trente et un concours internes pour l’Inist.
111- 29 DÉCEMBRE 1988
Au CDST - Inist
Une lettre recommandée informant de la fermeture officielle du CDST et des modalités de réaffectation est adressée personnellement à tous les agents encore présents.
112- 31 DÉCEMBRE 1988
Au CDST - Inist
Fermeture définitive de la salle de lecture de la bibliothèque.
113- 1989
Au CDST - Inist
Une direction des ressources humaines est mise en place. Michelle Pillot vient renforcer l’équipe de direction. Pendant quelques mois trois organigrammes (CDST, CDSH et Inist) se superposent. Francine Gourd continue d’exercer à Paris la direction du CDSH et celle de la production de l’Inist. Les premiers cadres de l’institut sont recrutés selon une logique d’entreprise via des cabinets de recrutement et des « chasseurs de tête ». Deux nouvelles vagues de concours externes sont organisées.
114- 18 JANVIER 1989
Au CDST - Inist
Pierre Creyssel présente au personnel le projet Inist, sans que les aspects concrets mis en œuvre pour atteindre les objectifs ni les moyens alloués soient précisés. L’accueil est très froid.
115- 7 AVRIL 1989
Au CDST - Inist
Grève surprise des magasiniers de la Bibliothèque qui n’acceptent pas les méthodes d’encadrement de leur nouveau chef de service issu de l’industrie et son attitude vexatoire à leur égard. Nathalie Dusoulier calme le jeu.
116- SEPTEMBRE 1989
Au CDST - Inist
Création de la filiale de commercialisation Inist-Diffusion avec un statut de société anonyme et un budget indépendant de celui de l’Inist. Pierre Garnier en est le directeur
117- SEPTEMBRE - OCTOBRE 1989
Au CDST - Inist
Déménagement des collections de Paris à Nancy tout en continuant à assurer les deux fonctions majeures du CDST : fournir les documents et produire les bases de données. Chaque soir des camions chargés de périodiques quittent la rue Boyer et arrivent le lendemain à Vandoeuvre. Les cartons sont déchargés et reclassés immédiatement sur les étagères déjà étiquetées des trente-quatre Km de rayonnages du nouveau bâtiment. Le soir même les camions repartent pour une nouvelle rotation. En deux mois, plus de 20 000 titres de périodiques, 10 000 thèses, 40 000 comptes-rendus de congrès, 30 000 rapports de recherche français. Près de 70 000 caisses ont été manipulées sans que le service de fourniture de documents primaires soit interrompu.
118- NOVEMBRE 1989
Au CDST - Inist
A un mois de la fermeture du CDST, une rédactrice de biologie végétale se suicide. Elle venait de recevoir un coup de téléphone l’informant que Goery Delacôte refusait sa mutation à l’INSERM.
En France et ailleurs
Chute du Mur de Berlin.
119- 22 DÉCEMBRE 1989
Au CNRS
Un décret institue une Direction de la stratégie et des programmes et remplace les administrations déléguées par des délégations régionales.
120- DÉCEMBRE 1989
A Inist
Fermeture définitive du CDST et installation des personnels de l’Inist dans les nouveaux bâtiments à peine terminés.
121- DÉBUT 1990
- 16 Progiciel d’Informations Logiquement Organisées, développé en commun avec la Société Jouve qui assu (...)
A Inist
Première vague d’équipement en postes PSILOG16 qui équiperont tous les bureaux de la base de données courant 1990. Les ingénieurs documentalistes (nouvelle dénomination des rédacteurs) définissent de nouveaux outils de travail (dictionnaires, fichiers spécifiques, génération automatique de termes d’indexation, contrôle strict des descripteurs…) améliorant l’ensemble du traitement des documents.
122- MAI 1990
A Inist
Début de la numérisation des périodiques les plus demandés.
Gouvernement / État
Lionel Jospin, Ministre de l’éducation nationale lance un plan de modernisation de l’université française « Université 2000 » pour faire face à la forte croissance des effectifs universitaires et aussi afin d’opérer certains rééquilibrages qualitatifs et quantitatifs : entre l’Île-de-France et les régions, entre grandes villes et villes moyennes, entre filières d’enseignement. L’accent étant mis sur le développement des cursus scientifiques, techniques et professionnalisés.
123- JUIN 1990
Au CNRS
Un rapport intitulé « schéma stratégique du CNRS. La politique régionale » propose de redéployer les moyens du CNRS pour les adapter à la carte de l’espace européen, à la crise économique et à l’ajustement structurel qui en découle, à la déconcentration, l’internationalisation.
124- 2 AOÛT 1990
En France et ailleurs
Suite à l’invasion du Koweit par l’Irak, début de la « guerre du Golfe Persique » qui oppose l’Irak à une coalition de trente-cinq États, (dont la France) dirigée par les États-Unis. La guerre durera jusqu’au 17 janvier 1991. Le poids considérable des dépenses militaires pèsera sur le budget de la recherche.
125- OCTOBRE 1990
A Inist
Mise en service sous forme de test du système d’archivage numérique (SAN) : 2000 documents les plus utilisés sont enregistrés sur disques optiques numériques (DON), stockés dans une pièce étanche du bâtiment Apollo sur le « juke-box » de l’Inist. Ce système prend le relais du système des microfiches utilisé par le CDST. Deux à trois mille commandes arrivent chaque jour.
126- NOVEMBRE - DÉCEMBRE 1990
Au CNRS
Préoccupé par le poids financier de l’Inist dans le budget du CNRS, François Kourilsky constate un grand nombre de dysfonctionnements et un manque d’articulation entre l’Inist et la filiale Inist-Diffusion. Il souhaite réévaluer et recadrer le concept initial sur lequel était bâti l’Inist. Il confie à Etienne Eisenmann, ancien président de Transgène, une mission de réflexion sur l’adaptation des services et des produits de l’Inist aux besoins du marché européen et son adéquation avec les missions de la recherche publique. La structure d’unité propre de service couplée à une société de droit privé n’est pas adaptée à l’échelle européenne.
1991– 1993. Recentrage de l’Inist et adaptation des produits et services aux besoins du marché
127- 1991
Au CNRS
Goery Delacôte quitte la DIST et devient directeur de l’Exploratorium de San Francisco.
128- 15 MAI 1991
Gouvernement / État
Michel Rocard démissionne et Edith Cresson devient Premier Ministre. Hubert Curien reste Ministre de la recherche.
129- 1ER JUILLET 1991
A Inist
Inauguration officielle de l’ensemble architectural de Jean Nouvel, en présence du secrétaire d’état à la recherche, Hubert Curien, du directeur du CNRS François Kourilsky, du maire de Nancy André Rossinot et d’un représentant du maire de Metz, Jean-Marie Rausch.
130- AOÛT 1991
Au CNRS
Etienne Eisenmann remet un premier rapport, resté confidentiel, à François Kourilsky et à Nathalie Dusoulier.
131- 18 SEPTEMBRE 1991
Au CNRS
Au Conseil de l’Inist, Nathalie Dusoulier présente le rapport de manière informelle et fait un point sur la mission Eisenmann. Il met l’accent sur la contradiction des activités de l’institut, laboratoire propre du CNRS dont la clientèle privilégiée n’est pas CNRS. Il souligne la nécessité de savoir où l’on va à long terme, cinq ou dix ans. Le CNRS demande d’utiliser plus efficacement ses moyens et ses ressources. Un plan de rattrapage du retard accumulé (200 000 références non traitées en 1990) est lancé. L’opération se fait à marche forcée avec le recours à des travailleurs intérimaires ou des sous-traitants avec un niveau de qualité très dégradé.
132- 26 DÉCEMBRE 1991
En France et ailleurs
Dissolution de l’URSS.
133- FÉVRIER 1992
A Inist
L’Inist change d’organisation et devient le « Groupe Inist » avec l’objectif de remédier à l’accumulation des pertes d’exploitation. Le groupe est placé sous l’autorité d’un directoire présidé par le directeur général du CNRS et rassemblant le directeur général de l’INIST, celui d’INIST-Diffusion et un futur directeur adjoint. Plusieurs directions sont mises en place effaçant toute distinction entre les deux structures. Une direction « produits et services » assurant l’interface technique avec la clientèle, le conseil, la formation, le marketing ; une direction « promotion-communication » ; une direction « informatique » intégrant le département recherche et produits nouveaux (DRPN), l’informatique commerciale et l’informatique de production et pour finir une direction de l’« administration et des finances » gérant des personnels de droit privé et des fonctionnaires. Nathalie Dusoulier reste officiellement directrice mais c’est Etienne Eisenmann qui pilote le directoire.
Au CNRS
Les conclusions du 1er rapport sont endossées par la direction du CNRS qui lance le « Groupe Inist ». Dans une lettre de cadrage François Kourilsky insiste sur quelques points : rattraper le retard de la Base PASCAL, augmenter notablement le chiffre d’affaires, freiner l’augmentation des dépenses de fonctionnement. Etienne Eisenmann est chargé d’une seconde mission de définition d’une stratégie.
En France et ailleurs
Signature du Traité de Maastricht mettant en place l’Union européenne à compter du 1er novembre 1993.
134MARS 1992
A Inist
Dans une réunion du conseil de laboratoire Nathalie Dusoulier reprend à son compte l’objectif de remplacer les bases de données bibliographiques par des produits à valeur ajoutée pour faire de véritables bases d’information permettant de répondre directement à des questions plutôt que de la documentation. Faire face à l’augmentation de la littérature sans augmenter le coût de 10 à 15 % tous les ans est un redoutable problème.
Le contenu multidisciplinaire des bases de données paraît de plus en plus incertain.
135- 2 AVRIL 1992
Gouvernement / État
Edith Cresson démissionne. Pierre Beregovoy est nommé 1er Ministre. Hubert Curien est Ministre de la recherche et de la technologie.
136- JUIN 1992
Au CNRS
Une étude confiée à Georges Fischer de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris : « Rapport Inist. Focus Group Inist », formule des critiques sévères essentiellement sur les modalités d’accès aux documents. Pour les bases de données, l’étude pointe l’impressionnant retard accumulé dans la mise à jour depuis la fin des années 1980 (environ 200 000 références non traitées en 1990) et souligne l’importance des délais d’indexation dans la comparaison avec les concurrents comme Current Contents.
137- 6 JUILLET 1992
Au CNRS
Etienne Eisenmann remet un second rapport « De la production vers le service : orientations pour l’Inist » qui met l’accent sur des recommandations opérationnelles. Il insiste clairement sur la notion de rentabilité et de mise en évidence des prix de revient et prône la définition d’une sorte de contrat d’entreprise où serait élaborée une norme relative aux recettes attendues. Le fonctionnement de l’institut doit veiller aux paramètres de production et délais, coûts de fonctionnement et tarifs. Six recommandations déclinent ces orientations :
-
Redéfinir le contenu des bases de données en traitant de manière simplifiée un large tronc commun et de façons approfondie quelques branches bien choisies ;
-
Rapprocher l’échelle des prix relatifs des produits et celle de leurs coûts ;
-
Associer le plus largement possible les collaborateurs aux actions à engager ;
-
Favoriser à tous les niveaux la connaissance du monde professionnel extérieur et d’abord de la clientèle ;
-
Fonder l’avenir sur des partenariats solides ;
-
Axer la communication sur les produits et services.
138- JANVIER 1993
A Inist
Le SAN devient opérationnel, 1750 titres de périodiques sont numérisés. L’automatisation de la fourniture de documents (FDP) amorcée en 1990 s’accompagne d’une augmentation significative des commandes accompagnée par la diversification des modes de commande (papier, électronique, Minitel, serveurs …).
139- 18 JANVIER 1993
Gouvernement / État
Création auprès du Premier Ministre Pierre Beregovoy d’un Haut conseil de l’information scientifique et technique présidé par le Ministre de la recherche Hubert Curien chargé de préparer les décisions du gouvernement en matière d’IST.
140- FÉVRIER 1993
Au CNRS
Le CNRS transfère son siège social 3 rue Michel-Ange dans le 16ème arrondissement de Paris.
141- 22 MARS 1993
A Inist
Au conseil de l’institut l’objectif de faire évoluer l’Inist vers un statut de GIE ou de Groupe d’intérêt public (GIP) est annoncé. Cette structure permettrait de se présenter vis-à-vis des centres de recherche des grandes entreprises comme des PME-PMI comme un « grossiste en information scientifique en direction des non spécialistes »
142- 28 MARS 1993
En France et ailleurs
Les élections législatives inversent la majorité politique. C’est la 2ème cohabitation du second mandat de François Mitterrand.
143- 29 MARS 1993
Gouvernement / État
Nomination d’Edouard Balladur comme Premier Ministre après le décès de Pierre Beregovoy. François Fillon est Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche.
144- AVRIL 1993
A Inist
Renouvellement de l’INIST toujours sous la forme d’unité propre de service avec pour mission « la production et la diffusion de l’information spécialisée »
Nomination d’un nouveau directeur, Claude Patou, physicien, ancien directeur de la société Nano-Master, recruté par un cabinet de « chasseurs de tête ». Il ne cache pas le fait qu’il n’avait jamais entendu parler de l’Inist avant.
Création d’un pôle commercial fort autour de trois nouvelles directions : marketing, clients et promotion-communication. En complément à cette nouvelle approche une démarche qualité est lancée, organisée autour d’un réseau de quinze personnes dirigées par un responsable qualité.
145- DÉCEMBRE 1993
A Inist
La base de données FRANCIS (Fichier de recherches bibliographiques automatisées sur les nouveautés, la communication et l'information en sciences humaines et sociales) en sciences humaines et sociales (SHS) est transférée à Nancy. Les effectifs passent de soixante-dix à Paris à trente-trois à Nancy. Aucun parisien n’a accepté le transfert. L’Inist conserve un bureau de six personnes à Paris.
1994 - 1997. Une nouvelle époque de troubles et d’incertitudes sur l’avenir de l’Inist
146- JANVIER - MARS 1994
A Inist
L’organisation de la Direction technique documents primaires (DTDP) en lignes de produits devient opérationnelle. Des petites équipes assurent de manière intégrée l’ensemble des fonctions selon un modèle inspiré de la méthode japonaise initiée chez Toyota. Quatre lignes de produits sont mises en place : deux lignes « service courant » (délai moyen de trois à cinq jours), une ligne « service rapide » (le lendemain de la commande par porteur) et une ligne « service spécial » (délai en deux et quatre heures par fax). Une opération d’évaluation du fonds documentaire est menée en vue d’adapter la politique d’acquisition aux besoins des entreprises. A partir de 1994 la « FDP » enclenche une progression continue, plaçant l’Inist au niveau de la British Library Document Supply Center (BLDSC).
Le nouveau directeur décide de réorienter le contenu des bases de données autour de quatre projets :
-
Une base de catalogage d’articles ;
-
Une base multi-thématique en sciences et technologie privilégiant les informations appliquées ou techniques et incorporant des aspects socio-économiques ;
-
Une base de « littérature grise » ;
-
Une base en sciences humaines et sociales.
Le projet est aussitôt vivement critiqué par les organisations syndicales.
Gouvernement / État
Un compte-rendu du Conseil des Ministres du 26 janvier 1994 publié dans le Monde (28/1/94) fait état d’une communication de François Fillon (Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche) sur la politique de l’information scientifique et technique. « La diffusion des connaissances scientifiques et techniques est une condition du développement économique et de la création d’emplois. Il est donc nécessaire que notre indépendance nationale soit assurée dans ce domaine. Cette diffusion doit aussi contribuer au rayonnement de la science et de la langue françaises. Les bases de données existantes seront, si nécessaire, améliorées et complétées (…). Le rôle et les missions de l’Inist et de l’Agence pour la diffusion de l’information technologique (ADIT) seront définis avec précision. »
147- MAI 1994
A Inist
La section Inist du SNTRS-CGT adresse au Ministère de la recherche et à la direction du CNRS un document de huit pages « Projet Patou pour l’Inist - Analyse et commentaires » portant sur le volet « bases de données » du projet. Des contre-propositions d’ordre technique sont avancées. La poursuite du projet Patou ne pouvant se justifier si les intentions déclarées par François Fillon lors du Conseil des Ministres du 26 janvier sur la politique de l’information scientifique et technique sont confirmées.
148- 5 JUILLET 1994
A Inist
Au conseil de l’Institut présentation du nouvel organigramme. La réorientation de la base FRANCIS est suspendue dans l’attente de l’avis de Philippe d’Iribarne, directeur du département des Sciences de l’homme et de la société du CNRS.
149- 15 JUILLET 1994
Au CNRS
Guy Aubert succède à François Kourilsky à la direction du CNRS.
150- 18 AOÛT 1994
Gouvernement / État
Modification du Haut conseil de l’IST par le Premier Ministre Edouard Balladur.
151- NOVEMBRE - DÉCEMBRE 1994
A Inist
Lancement d’une expérience de consultation sur écran des collections numérisées de l’Inist à la Bibliothèque de médecine de Nancy. L’expérience doit être stoppée en raison des droits de reproduction non réglé avec les éditeurs.
Abandon des publications papier qui existaient depuis 1939.
152- 27 MARS 1995
A Inist
Guy Aubert en visite à l’Inist, reçoit les deux organisations syndicales.
153- 17 MAI 1995
Gouvernement / État
Jacques Chirac est élu Président de la République. Alain Juppé devient Premier Ministre. François Bayrou obtient le Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche.
154- JUIN 1995
A Inist
Démission collective de tous les représentants du personnel du conseil de l’institut en signe de protestation sur l’attitude générale de Claude Patou et comme refus de participer plus longtemps à ce qui n’est plus qu’une apparence de fonctionnement normal des instances démocratiques du CNRS.
Organisation par les organisations syndicales d’une consultation du personnel concernant les projets de modifications statutaires de l’Inist. Deux questions sont posées :
-
Voulez-vous que le personnel de l’Inist conserve le statut de fonctionnaire CNRS ?
-
Pensez-vous que l’Inist doit remplir ses missions au sein du CNRS ?
Deux cent trente personnes (75 % des personnes présentes sur le site le 29 juin) ont participé à la consultation. Deux cent vingt et une personnes (96 %) ont répondu « oui » à la 1ère question et cent quatre-vingt-dix-neuf (87 %) ont répondu « oui » à la seconde.
155- NOVEMBRE 1995
A Inist
Claude Patou, partant du constat que les services de l’Inist sont peu utilisés par le CNRS, saisit la tutelle ministérielle (François Bayrou) de sa proposition de « sortir » l’Inist du CNRS.
156- NOVEMBRE - DÉCEMBRE 1995
En France et ailleurs
Des grèves et manifestations massives paralysent le pays autour du projet de réforme de la Sécurité sociale et des retraites (« plan Juppé »). On compte trois millions de manifestants dans toute la France le 16 décembre.
157- 5 JANVIER 1996
Au CNRS
Lors d’une réunion préparatoire au Comité technique paritaire du CNRS, Simone Touchon (secrétaire générale du CNRS) indique, en réponse à une question du SNTRS-CGT, que la question du statut de l’Inist était pour l’instant suspendue.
158- JANVIER - FÉVRIER 1996
Au CNRS
Le budget du CNRS subit de très fortes restrictions et un grand nombre de suppressions de postes (deux cent deux). D’importantes manifestations ont lieu à Paris comme en province.
Gouvernement / État
François d’Aubert est secrétaire d’état à la recherche dans le gouvernement Juppé II.
159- 30 MARS 1996
Gouvernement / État
La note sur l’Inist de Bernard Dizambourg « Contexte et perspectives d’avenir » est portée à la connaissance du directeur de cabinet de François Bayrou. Le CNRS et ses instances officielles restent en marge de cette réflexion. Le personnel n’est pas consulté.
160- 17 AVRIL 1996
Au CNRS
Le SGEN-CFDT Lorraine adresse à Bernard Dizambourg (directeur de la DISTNB au MESR) un rapport dans le but d’apporter sa contribution à la réflexion nécessaire sur l’avenir de l’Inist. Le document met l’accent sur l’ambiguïté de la mission de service public dévolue à l’Inist, les partis pris politiques de ne pas s’intéresser au « public recherche » et fait des contre-propositions pour retendre les liens avec le CNRS et renforcer les liens avec l’enseignement supérieur et la Région Lorraine afin de répondre à la question de l’utilité publique.
161- MAI 1996
Au CNRS
Le SNTRS-CGT adresse à Bernard Dizambourg (directeur de la DISTNB au MESR) et à Guy Aubert (directeur du CNRS) un document élaboré par la section syndicale Inist pour « tirer la sonnette d’alarme » car le bilan des trois dernières années est accablant et la situation actuelle menace gravement la capacité de cet organisme à maintenir sa place dans le dispositif national d’IST. Le document « Contribution au débat sur l’avenir de l’Inist » dresse le bilan détaillé du « projet Patou » et fait des propositions pour restaurer la qualité des services.
162- 27 JUIN 1996
Gouvernement / État
Lettre de mission de Bernard Dizambourg, directeur de la DISTNB (Direction de l’information scientifique des technologies nouvelles et des bibliothèques) au groupe de Denis Varloot (conseiller du président de France Telecom) composé de Serge Chambaud (directeur de la promotion des services à l’entreprise à l’INPI et président du groupement français de l’industrie de l’information), Gérard Fontaine (professeur à l’université de Lyon I), Denis Pallier (doyen de l’Inspection générale des bibliothèques) pour une étude sur la situation de l’Inist au sein du dispositif national de l’IST.
163- JUILLET 1996
A Inist
Le groupe de réflexion de Denis Varloot, accompagné de Dominique Vallée représentant la DIST du MESR effectue une 1ère visite à l’Inist. Ils reçoivent une délégation des deux syndicats de l’Inist (SGEN-CFDT, SNTRS-CGT).
164OCTOBRE 1996
A Inist
Les incertitudes quant à l’avenir de l’Inist provoquent, grâce au nouveau dispositif de mobilité interne une série de départs. Entre soixante et soixante-dix personnes provenant majoritairement de la base de données quitteront l’Inist.
Au CNRS
Un nouveau dispositif d’affichage de fonctions prioritaires facilite la mobilité interne au CNRS.
165- 13 NOVEMBRE 1996
A Inist
Une délégation du Groupe d’experts vient à l’Inist pour rendre compte des résultats de leurs consultations et de leurs réflexions à la direction de l’Inist et aux syndicats. L’interrogation sur les missions de l’Inist reste entière mais si les fondements du projet de Claude Patou pour l’Inist sont désavoués, aucune recommandation n’est formulée ni en matière de produits à proposer, ni sur l’évolution du système d’information et des outils documentaires. Cependant, l’établissement public autonome semble réunir la préférence mais la question du changement de statut reste floue.
166- 12 DÉCEMBRE 1996
A Inist
Une lettre de Claude Patou est adressée « aux collaborateurs de l’Inist » pour « rappeler la vérité des propositions et positions [qu’il] a défendues jusqu’à ce jour et d’autre part, apporter quelques informations sur la situation actuelle » Il souligne les imprécisions des propositions du groupe d’études et place la responsabilité des décisions à venir « au niveau pertinent de la tutelle ministérielle ». Pour conclure il « invite chacun à juger : qui défend réellement les intérêts de l’Inist et de son personnel. »
167- JANVIER 1997
Gouvernement / État
Remise du rapport d’études de la mission confiée à Denis Varloot « Rapport sur l’avenir de l’Inist ».
168- FÉVRIER 1997
A Inist
Le personnel adresse des lettres-pétition individuelles au Ministre François Bayrou pour souligner [son] attachement au CNRS et demander des missions claires, des moyens pour les remplir, un encadrement compétent et une instance d’orientation et de contrôle pour l’Inist. Ces lettres obtiennent 191 signatures.
169- MARS 1997
A Inist
Des manifestations sont organisées à Nancy. Les 18 et 21 mars une cinquantaine de personnes perturbent gentiment le festival du Film de chercheurs pour alerter l’opinion. Le 28 mars plus d’une centaine de personnes arrêtent le travail pendant deux heures et demi et occupent symboliquement les locaux de la direction générale de l’Inist. La presse locale couvre les évènements.
170- AVRIL 1997
A Inist
Les sections syndicales de l’Inist interpellent les membres du Haut Conseil de l’information scientifique et technique dont l’ordre du jour de la réunion du 21 avril porte en particulier sur l’avenir de l’Inist avec la présentation du rapport Varloot.
171- 23 MAI 1997
A Inist
Nouvelle grève. Jean Pierre Souzy (secrétaire général du CNRS) et Bernard Dizambourg (DISTNB) viennent s’expliquer devant l’assemblée générale du personnel.
172- JUIN 1997
A Inist
La direction de l’Inist n’a plus sa liberté de mouvement. Elle n’est autorisée qu’à expédier les affaires courantes en attendant qu’un autre directeur soit nommé. Jean-Pierre Souzy (secrétaire général du CNRS) et Gérard Vivier (délégué pour la région Nord-Est du CNRS) sont officiellement chargés d’exercer la tutelle et de veiller à la continuité des activités.
Gouvernement / État
Claude Allègre est nommé Ministre de l’éducation nationale de la recherche et de la technologie.
En France et ailleurs
Après la dissolution de l’Assemblée Nationale par Jacques Chirac, la « Gauche plurielle » remporte les élections législatives et Lionel Jospin devient le Premier Ministre de la 3ème Cohabitation.
173- 18 JUILLET 1997
Au CNRS
Catherine Brechignac est nommée directrice générale du CNRS en remplacement de Guy Aubert.
174- SEPTEMBRE 1997
En France et ailleurs
Privatisation partielle de France Telecom par la vente de 37,7 % du capital.
175- DÉCEMBRE 1997
A Inist
Claude Patou quitte son poste. Hervé Melchior (secrétaire général d’Inist-Diffusion) prend la direction par intérim de l’Inist.
1998 - 2018. Reprise en main du CNRS : nouvelles incertitudes
176- JANVIER - MARS 1998
A Inist
La page du changement de statut est tournée mais les incertitudes sur les orientations restent entières
Gouvernement / État
Dans Le Figaro du 2 mars, Claude Allègre présente « [sa] Réforme de la recherche ». Il s’inscrit dans la continuité de la réforme préparée par son prédécesseur (François d’Aubert). Il affirme que le « but de toute recherche est l’innovation » et que « la recherche est faite pour gagner de l’argent » Son projet est de réorganiser toute la recherche publique « autour des universités et des grandes écoles » plus facilement « pilotables ».
177- 10 AVRIL 1998
A Inist
Nomination de Alain Chanudet, (délégué régional du CNRS) comme directeur de l’Inist.
178- 25 MAI 1998
En France et ailleurs
A l’initiative de Claude Allègre, les quatre Ministres chargés de l’enseignement supérieur d’Allemagne, de France, de Grande-Bretagne et d’Italie se retrouvent lors d’un colloque à la Sorbonne, à l’occasion de la célébration du 800e anniversaire de l’université de Paris, pour lancer un appel à la construction d’un espace européen de l’enseignement supérieur.
179- AUTOMNE 1998
A Inist
Lancement d’un projet de réflexion interne basé sur la participation du personnel « Inist 2000 ». La question de l’identité et des missions est à nouveau posée.
Gouvernement / État
Des projets de réforme du système de recherche publique sont à l’ordre du jour de plusieurs comités interministériels. Le projet de loi sur l’innovation remet en cause l’autonomie des EPST, le financement récurrent des laboratoires en dehors des programmes incitatifs et le rôle des instances.
En France et ailleurs
Vingt-neuf organisations syndicales adressent une lettre ouverte à Lionel Jospin pour exprimer leur désaccord avec les projets de réforme de la recherche publique. A l’initiative de la conférence des présidents de section du Comité national de la recherche scientifique un débat s’engage sur l’avenir du service public de recherche.
180- DÉCEMBRE 1998
Au CNRS
Le projet de modification du décret organique du CNRS déclenche une grave crise au CNRS. Une réunion plénière du Comité National est organisée hors de l’initiative de la direction. C’est la seconde fois en plus de cinquante ans qu’un tel évènement se produit.
181- 25 MARS 2000
Gouvernement / État
Le conflit avec les enseignants et les chercheurs contraint finalement Lionel Jospin à demander à Claude Allègre de remettre sa démission. Jacq Lang lui succède.
182- MAI 2002
Gouvernement / État
Eliminé au 1er tour des élections présidentielles, Lionel Jospin démissionne de sa fonction de chef du gouvernement. Jean Pierre Raffarin lui succède.
183- 1999 - 2010
A Inist
Les réorganisations - restructurations se succèdent et chaque nouvelle vague apporte son lot supplémentaire d’inquiétude et de malaise
Au CNRS
Geneviève Berger (2000-2003), Bernard Larrouturou (2003- 2006), Arnold Migus (2006-2010) se succèdent à la direction du CNRS.
Gouvernement / État
De mai 2007 à mai 2012 Nicolas Sarkozy est Président de la République. François Fillon est Premier Ministre et Valérie Pécresse est Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche. Le projet de loi d’orientation et de programmation de la recherche et de l’innovation prévoit de découper le CNRS en instituts thématiques nationaux. La biologie et l’informatique en sont exclus.
En France et ailleurs
Les 23 et 24 janvier 2003 se tient à Paris un séminaire sur le « libre accès » réunissant plus de deux cent participants. La question du « libre accès » à l’information scientifique et technique (IST) est révélatrice d’un certain nombre de bouleversements survenus au cours des dernières décennies. Soucieux de se réapproprier les mécanismes de l’édition savante, chercheurs et bibliothécaires tentent à présent de promouvoir des systèmes d’information « ouverts », à la fois mieux adaptés aux besoins de la communauté scientifique et basés sur de nouveaux modèles économiques.
184- JUILLET 2008
Au CNRS
Le Conseil d’administration du CNRS, re-convoqué après son blocage du 19 juin adopte un plan stratégique en retrait par rapport au projet ministériel, évitant le « démembrement » de l’organisme.
En France et ailleurs
Le projet de réforme du CNRS suscite une très forte opposition. A l’appel des syndicats et du mouvement « Sauvons la recherche » des milliers de chercheurs manifestent à Paris et dans toute la France, contraignant Valérie Pécresse à amender son projet.
185- 2010 - 2016
A Inist
Cinq directeurs se succèdent à la direction de l’Inist : Raymond Duval (2010), Serge Bauin (2011), Cyrille Macquart (2012), Raymond Bérard (de juillet 2013 à son décès en 2016), Dominique Wolf (2016 – 2018)
186- 25 JANVIER 2012
A Inist
La société anonyme à conseil d’administration Inist-Diffusion est radiée du Registre du commerce au greffe du tribunal de Nancy.
187- MAI 2012
Gouvernement / État
François Hollande est élu Président de la République. Geneviève Fioraso est Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault puis dans celui de Manuel Valls.
188- JUILLET 2013
Gouvernement / État
La Loi relative à l’enseignement supérieur et à la recherche (L-2013-660) est promulguée. Cette loi retouche un peu certaines dispositions créées par les gouvernements précédents en 2006 et 2007.
189- NOVEMBRE 2013
Au CNRS
Le Collège de Direction publie le schéma d’orientation stratégique de l’IST du CNRS « mieux partager les connaissances » Dans la dynamique de la science publique ouverte, dix principes d’action pour un « plan d’actions » à bâtir avec tous les partenaires du CNRS, notamment l’INRA, l’INSERM, l’INRIA, l’IRD, le CEA, l’IRSTEA …
190- 2014
A Inist
Validation du projet « ingénierie des connaissances ». Cent dix agents voient leurs activités totalement arrêtées. Une bourse interne vers les nouvelles activités est organisée. Les « surnuméraires » devront chercher une nouvelle affectation. Un conseiller RH en CDD est recruté pour les accompagner. Quatre-vingt personnes seront finalement repositionnées.
191- 2015
A Inist
Arrêt définitif de la production de la Base PASCAL.
192- 2018
A Inist
Suppression du service de fourniture de documents.
Au CNRS
Antoine Petit est président directeur général du CNRS.
2018 - 2022. Nouvelles ambitions
193- DÉCEMBRE 2018
A Inist
Claire François est nommée à la direction de l’Inist.
194- 2020
A Inist
Cent cinquante-quatre agents sont encore présents.
Le projet initié dans les années 1980 est mort, l’Inist se repositionne. Place à la « fouille de données », à « la science ouverte » aux « portails » et à l’ingénierie documentaire.
Notes
1 Jean-Jacques Bastardie dirigera les services photographiques du CDST qui prirent de l’ampleur notamment à partir de l’installation au 15 Quai Anatole France en 1960 puis au 26 rue Boyer en 1970.
2 Jacques de Chalendar, ancien résistant gaulliste, haut fonctionnaire de l’Inspection Générale des Finances.
3 AN archives du BNIST Recherche ; Direction générale de la recherche et de la technologie ; Délégation information, communication, culture scientifique et technique (1963-1981).
4 Conseillère d’État détachée au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) où elle est chargée de mettre en place une documentation moderne en sciences humaines et sociales. Elle sera vice-présidente déléguée de la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) de 1985 à 1996.
5 Adopté le 18 juillet 1966 lors d’un conseil interministériel, présidé par de Gaulle, le rapport Ortoli visait à « développer en France une industrie des calculateurs électroniques » c’est l’acte de naissance officiel du « plan calcul »
6 Simon Nora et Alain Minc, L'informatisation de la Société : rapport à M. le Président de la République, Paris, La Documentation française, 1978, 162 p. (ISBN 2-02-004974-0).
7 FRANCIS est l'acronyme de « Fichier de Recherches bibliographiques Automatisées sur les Nouveautés, la Communication et l'Information en Sciences humaines et sociales ».
8 Non publié.
9 Né en 1966, le système DARC est un logiciel permettant d’interroger les bases de données en chimie à partir de la structure du composant.
10 En ligne : https://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1982-06-0383-033 ISSN 1292-8399.
11 Recherche et technologie : actes du Colloque national, 13-16 janvier 1982, France. Ministère de la recherche et de la technologie, Documentation française, 1982 ISBN : 2110008717, 9782110008718
12 Directeur du département « systèmes d’information » de la MIDIST
13 Chargé de mission
14 Ingénieur chimiste. Responsable du réseau de veille technologique d’Elf Atochem de 1988 à 1994
15 Conseiller d’État, Directeur administratif et financier
16 Progiciel d’Informations Logiquement Organisées, développé en commun avec la Société Jouve qui assurait l’impression et la transformation numérique du Bulletin signalétique.
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Référence électronique
Jocelyne Léger, « CDST, Inist : Éléments de chronologie contextuelle (1939-2022) », Histoire de la recherche contemporaine [En ligne], Articles en pré-publication, mis en ligne le 17 janvier 2023, consulté le 07 décembre 2023. URL : http://journals.openedition.org/hrc/8449
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