- 1 Groupe d’études et de recherches Communication, environnement, sciences et société de la SFSIC.
- 2 Aux cinq colloques déjà été organisés par ce groupe, on peut ajouter des publications comme « Les d (...)
1Les sciences de l’information et de la communication montrent un intérêt croissant pour les questions d’écologie, en témoigne l’émergence de groupes de recherche1 et les sujets de plusieurs colloques et de publications récentes2. La corrélation entre recherche et enseignement étant au cœur du métier des enseignant·es-chercheur·ses, ce texte présente une expérimentation pédagogique menée depuis deux ans dans le cadre du cours « Analyse du discours et des dispositifs médiatiques » du master 2 Médias, langages et sociétés de l’université Paris-Panthéon-Assas.
2Ce cours méthodologique privilégie des modalités d’enseignement variées (sortie naturaliste, intervention des associations) et est axé sur la création de contenus numériques. Après avoir présenté les principales tendances de la médiatisation des enjeux écologiques contemporains, il est apparu que les questions d’écologie sont quasi exclusivement abordées par le prisme de l’être humain et de ses intérêts. La large panoplie d’êtres vivants y est souvent escamotée ou traitée sous l’angle des ressources, dans une perspective résolument instrumentale. Toutefois, la catégorie du « vivant » étant si large et globalisante (regroupant à la fois organismes monocellulaires, plantes, champignons, animaux, sans tenir compte de leurs particularités), elle peut avoir pour effet d’éclipser les dominations subies, en particulier par les animaux. C’est pour cette raison que nous avons décidé de nous concentrer sur ces derniers, en explorant nos rapports à l’animalité dans un environnement urbain fortement anthropisé. Les mèmes étant un format désormais courant dans la culture numérique, les contenus numériques à créer portent sur les animaux, qui sont mis au centre de la réflexion dans une page Instagram : « L’anthropo_scenes3 ».
3L’objectif de ce module et des productions qui en découlent est d’interroger l’idée selon laquelle l’animalité constitue un état dégradé ou déprécié de l’humain (Chanteloup & Mounet, 2020, p. 50-52), en essayant de mettre en discours et en images la possibilité d’une égale considération des intérêts des animaux (Singer et al., 2012). Sur quelles espèces travailler et avec quelles orientations graphiques ? Comment mettre en mème leur agentivité, sans tomber dans l’écueil de l’anthropomorphisme ? De quelle manière se manifestent les préjugés, les « avants des discours » ou prédiscours (Paveau, 2006) les concernant ?
4Ces questionnements répondent à l’hypothèse selon laquelle le fait de s’intéresser aux animaux est susceptible de favoriser une considération à leur égard, et même des affects. Les concevoir sous un angle différent peut participer à réduire la distance artificielle qui les sépare des humain·es, encourageant des dispositions et des émotions positives à leur sujet (estime, respect, sympathie). Si la recherche scientifique reste indispensable pour la sauvegarde de leurs intérêts, il n’est plus exclusivement question de mieux les connaître, mais de faire émerger des représentations privilégiant notre commune destinée et nos interdépendances. Comme l’indique l’anthropologue Tim Ingold, « si nous voulons un jour parvenir à une écologie capable de renouer avec le processus de la vie elle-même, il est nécessaire que nous descendions des hauteurs de l’abstraction rationaliste pour nous resituer dans une relation active et dynamique avec notre environnement » (Ingold, 2012, p. 15).
5Ce texte étant le fruit d’un travail pédagogique, il adopte un double niveau d’énonciation : alors que le je est rattaché à ma parole d’autrice qui tente de restituer un processus de réflexion et de création, le nous désigne un collectif comprenant les étudiant·es et moi-même.
6Au cours de leur histoire, et particulièrement au cours du xxe siècle, les sciences humaines et sociales ont développé trois approches au sujet des animaux : une approche par les animaux (intérêt pour les animaux en tant que support matériel et symbolique des sociétés humaines) ; une deuxième approche pour les animaux (dont l’objectif est de libérer les animaux de la domination humaine), et une troisième approche avec les animaux (mise en valeur des mondes communs entre humain·es et animaux) (Chanteloup & Mounet, 2020, p. 50-52). La philosophie, quant à elle, a développé des réflexions sur l’éthique environnementale, entendue comme un courant de pensée cherchant à « favoriser le développement d’une considération morale pour des êtres jusqu’ici exclus de la communauté éthique et faire valoir les droits de la nature » (Beau, 2020, p. 385). Celle-ci identifie trois grandes tendances : l’anthropocentrisme, le biocentrisme et l’écocentrisme. La première, hégémonique dans les sociétés occidentales, place l’humain au centre de la réflexion et envisage les non-humains comme un stock de ressources dans lequel il est possible de puiser infiniment. Or cette perspective anthropocentrée nous a appris « à vivre avec un monde vivant dont la vocation serait d’être exploité et dominé » (Devictor, 2023, p. 88). Le biocentrisme et l’écocentrisme nous enjoignent au contraire à considérer les non-humains comme dignes de considération morale en soi, ces derniers étant pourvus d’une valeur intrinsèque et non issue de leur supposée disposition à devenir des ressources utiles à l’être humain (Tollis, 2020).
7Ces préalables étant posés, la production de mèmes en contexte pédagogique se justifie dans la mesure où il s’agit d’une modalité particulière de signes numériques. Leur nature est profondément sémiotique : ils sont vecteurs de rapports intertextuels et hypertextuels, par lesquels les discours qu’ils détournent peuvent être ou non identifiables (Simon, 2023, p. 11-24). Ils possèdent trois caractéristiques qui contribuent à leur popularité : la réplication (répétition formelle), la transformation (caractère modifiable) et la circulation (Gautier & Siouffi, 2016, p. 7‑25). La lecture et l’interprétation de ces dispositifs se font dans un passage permanent « du code image au code texte, […] du séquentiel au spatial » (Rabatel, 2022, § 15). Loin d’être exclusivement humoristiques, ils possèdent une dimension argumentative (Simon & Wagener, 2023) nous invitant souvent à questionner, critiquer, réfléchir et même à véhiculer des causes (Lippert & Wagener, 2023, p. 87-109). Destinés à nous faire rire et à nous faire faire, les mèmes revêtent un caractère éminemment pragmatique (Jost, 2022).
8Pourquoi alors créer des mèmes sur les animaux ? Fortement mobilisés dans des supports médiatiques et publicitaires, dans la communication publique et dans les industries culturelles (Fantin et al., 2023, p. 6‑14), il n’en reste pas moins que les animaux gardent une place subalterne dans nos sociétés contemporaines. Le politologue Bruno Villalba parle d’un imaginaire profondément ancré en Occident, justifiant depuis des siècles le déclassement politique des animaux. Leur subalternité a même constitué un modèle permettant de construire des catégories de « sous-humanité » : populations considérées comme sauvages, civilisables et donc colonisables (Villalba, 2021).
9Avec ces créations numériques, mon souhait était d’inciter les étudiant·es à se documenter sur les espèces choisies afin d’en apprendre davantage sur leurs caractéristiques physiologiques, leurs environnements, leurs capacités sociales et leurs langages. J’ai consacré les premières séances du module au traitement médiatique des problématiques écologiques (changements climatiques, érosion de la biodiversité, pesticides, etc.), à travers l’analyse de trois catégories d’énonciateurs : médias classiques ou spécialisés (Le Monde, Socialter, Le Vert Média, Reporterre) ; médias parodiques en ligne (Malheurs actuels, Ministère de l’écologie déserté) et associations écologistes sur les réseaux sociaux (Ligue de protection des oiseaux, Sea Shepherd, Association de protection des animaux sauvages, etc.).
10Pour la première année, ce sont les animaux « malaimés », suscitant peur, dégoût ou mépris, qui ont été choisis : veuve noire, hyène, pigeon, mante religieuse et blobfish. La veuve noire, par exemple, a fait l’objet de débats du fait de forts sentiments de répulsion envers les araignées. Les étudiantes de cette promotion exclusivement féminine ont accueilli avec enthousiasme ce projet, qui se détache des modalités d’évaluation traditionnelle comme les partiels et les dossiers.
11Pour la deuxième année, les animaux choisis sont ceux dits « de bétail » : cochon, vache, poule et cheval. Ces derniers n’ont pas été une évidence, puisque plusieurs catégories d’animaux ont été proposées. Certain·es étudiant·es ont exprimé des craintes sur le fait de travailler sur cette catégorie particulière d’animaux, conscient·es qu’ils et elles seraient confronté·es aux informations éprouvantes sur le sort qui leur est réservé dans l’industrie alimentaire. En effet, depuis quelques années, des associations animalistes et en particulier L214 s’attachent à produire des preuves sur les actes de cruauté qu’ils subissent dans les abattoirs, dans une perspective d’empowerment audiovisuel des publics (Bourgatte, 2023, p. 143-157).
12Les consignes permettant de démarrer ce travail de création étaient les suivantes : faire des recherches sur les animaux choisis en diversifiant les sources, tenter d’adopter leur point de vue (Rabatel, 2009, p. 23‑35) pour respecter leur dignité et leurs intérêts. Le registre humoristique était à privilégier, écartant ainsi des discours moralisateurs et culpabilisants. Si une liberté de création a été laissée, il a été demandé une réflexion préalable sous forme de cahier des charges indiquant une ligne éditoriale, un angle de traitement et une identité visuelle particuliers à chaque équipe. J’ai été surprise de lire dans l’un de ces documents que les mèmes sont considérés par les jeunes générations comme des dispositifs ayant déjà vieilli, dépassés et « ringardisés » par d’autres formats proposés par TikTok ou Snapchat. Étant les usager·es privilégié·es de ces plateformes, les étudiant·es ont interprété le dispositif de mème à partir de leurs propres pratiques numériques.
13Les productions de la première et de la deuxième année partagent plusieurs caractéristiques communes : du code switching, avec un mélange de français et d’anglais ; l’utilisation d’émojis aussi bien dans les mèmes que dans les légendes ; enfin, l’emprunt de certains codes de la bande dessinée, comme le phylactère. Certains mèmes se fondent sur des templates disponibles en ligne (« Disaster Girl », « Two buttons meme », « Drake meme », « Femme calcul »), alors que d’autres constituent des créations inédites. La composante verbale peut tantôt être enchâssée dans le visuel (personnages qui parlent, juxtaposition des mots), tantôt séparée de l’image sous forme de métatexte (bords, marges, bandeaux horizontaux). En 2022, vingt-huit mèmes ont été créés, avec une dominante d’images fixes (photos, photogrammes, dessins), alors qu’en 2023 trente-six productions ont été publiées, avec une dominante d’images animées (vidéos, GIF).
14Les étudiantes de la première promotion (2022) ont exprimé le souhait de relier leurs engagements féministes avec la déconsidération portée à certains de ces animaux. En effet, trois d’entre eux sont utilisés comme vecteurs de préjugés sexistes confortant le statut inférieur des femmes : la veuve noire et la mante religieuse sont des espèces réputées pour leurs pratiques cannibales envers les mâles, les femelles mangeant leurs partenaires après l’accouplement. Ces animaux servent à préserver le stéréotype de femmes intéressées et sans sentiments, cherchant à éliminer leurs compagnons pour s’approprier leur richesse. Les hyènes, quant à elles, sont considérées comme des animaux bruyants, ricaneurs et opportunistes. Les recherches effectuées à leur sujet ont montré qu’il s’agit de sociétés matriarcales, les femelles des hyènes tachetées ayant la particularité d’un sexe semblable à celui des mâles. Une interrogation a alors émergé sur la déconsidération dont elles font l’objet, l’hypothèse étant que le seul modèle d’organisation politique accepté est celui de la domination masculine.
15Ces animaux ont donné lieu à des mèmes organisés sous forme de gazette, comme le New Hyène Times (parodie du journal américain), ainsi que de profils fictifs comme « Hyène_off ». Ce modèle a été reproduit pour l’ensemble des animaux « malaimés », avec « Le_pigeon_off », ou « Le_blobfish_off » (la particule « off » étant l’apocope du mot « officiel », désignant les profils de célébrités gérés par elles-mêmes, en opposition aux profils créés par les fans). Ce dernier profil présente des news sur des attaques de baleines à la Réunion ou des requins-tigres à Hawaï, à travers des découpages de captures d’écran de médias existants. La légende « Pov : les humains découvrent que les océans sont habités4 » ajoute un registre ironique pointant du doigt la tendance selon laquelle les êtres humains se considèrent comme les seuls habitants du monde. L’animal a été le vecteur de réflexions portant sur la surexploitation des océans : « Ces chalutiers géants qui vident la Manche de ses poissons », texte apposé sur l’image d’un immense chalutier en haut du mème, suivi d’une deuxième séquence en bas dans laquelle un blobfish parle : « Fini les embouteillages dans les abysses 🤣 »5.
16Le code switching était parfois accompagné de mots en verlan (« Me and my pinecos quand on pose pour Instagram6 ») ou d’onomatopées imitant les sons produits par les animaux en question, en l’occurrence le pigeon : « Rrrrou-rrrou. Do you have cinq minutes to talk about le monde au balcon7 ? ». L’une des équipes a axé son travail sur le lien entre ce que les humain·es perçoivent comme beau et nos liens avec certains animaux : « Animaux et beauty privilege : pourquoi on préfère les animaux mignons ? » Ce texte est superposé sur la photo d’un chat blanc de type persan, l’air grincheux et arborant un tissu en mousseline autour de la tête. L’image n’est pas sans rappeler Grumpy Cat, un chat célèbre connu par sa mine grincheuse. Dans la partie inférieure, « Le décryptage de M. Blobby », avec un blobfish dessiné en rose avec des lunettes, ses rondeurs et son sourire lui donnent un air de bonhomie8.
17Quant aux mèmes consacrés aux animaux de rente, sur lesquels nous avons travaillé en 2023, une tendance intertextuelle s’est dessinée, consistant à emprunter les codes de la culture audiovisuelle (séries comme Friends, dessins animés comme Les Simpsons ou Scooby-Doo, émissions de téléréalité comme Secret Story et films récents comme Barbie et Mario Bros). La plupart des équipes a décidé de doubler le mème (placé en première image du diaporama) d’un contenu pédagogique et informatif (images suivantes, accessibles uniquement à partir de l’image d’appel). L’une des équipes a par exemple décidé de se focaliser sur les langages animaliers, proposant ainsi des mini-séries graphiques sous le titre « Zoo-m de la semaine ». Une autre ouvrait son diaporama avec la phrase « Et oui Jamy ! », en détournant la célèbre phrase de la série documentaire Le monde de Jamy9. Plusieurs équipes ont mis en exergue les caractéristiques physiologiques, cognitives, sociales et émotionnelles des animaux du bétail : tel est le cas d’un mème portant sur la vitesse de course des chevaux. Sur fond d’image fixe affichant des chevaux au galop apparaît le texte « Usain Bolt in 2009 : *37.58 KM/H* », accompagné de deux personnages courant péniblement à droite. Ce premier énoncé disparaît et laisse la place à un deuxième : « Horses since ages: *70 KM/H* », alors qu’un homme s’affiche au premier plan, courant tellement vite qu’il parvient à dépasser les autres personnages10.
18La place des émotions animalières et de la capacité des animaux à comprendre celles des humains a fait l’objet de nombreuses productions. C’est le cas d’un mème fondé sur la série animée Scooby Doo, qui se compose d’une scène caractéristique : le personnage de Fred Jones démasquant un fantôme. Au centre du mème se trouve l’énoncé « Let’s see ce qui trahit les émotions de cet humain » ; il se termine avec un texte signalant « Sa sueur ». La légende indique : « Après les poules dont les humains identifient les émotions, ce sont les chevaux qui identifient celle des humains ! Notre sueur en dit long sur nous, et les équidés semblent bien le comprendre ! 🐎🐴 »11. Mêlant émotions des animaux et dominations imposées par l’être humain, un autre mème affiche le texte « Mother cow trying to stay calm quand son veau s’éloigne de 2m », inscrit sur la photo d’une jeune femme visiblement terrorisée12.
19Un certain nombre de publications réalisent une focale sur l’agentivité animalière, interrogeant ainsi l’injonction à la docilité à laquelle sont particulièrement soumis les animaux d’élevage. Tel est le cas du mème indiquant « POV : Les chevaux quand on leur demande de se décrire autrement que “sensible et ami de l’homme” », alors que se déroule la vidéo d’une femme noire donnant une allocution. D’abord calme, elle s’énerve par la suite et émet des gestes de colère13. Un deuxième mème donne à voir la vidéo d’un porc qui se jette d’un camion le transportant. La chute est un peu rude, mais il se relève et s’engouffre dans les buissons. Le texte, placé en haut de la vidéo, affiche en anglais « Basic human : we’re all gonna die. Pig : hold my beer ». La légende « #balancetonporc 🐽 »14 détourne le hashtag féministe ayant encouragé la prise de parole des femmes sur les violences sexistes et sexuelles, établissant ainsi un lien entre le renversement des subalternités animalières et subalternités féminines. Par ce geste d’évasion, l’animal en question remet en cause la fatalité de son destin. Enfin, une autre catégorie de mèmes met en valeur le continuum entre les autres animaux et les animaux humains : « Quand le cochon apprend qu’il a ✨95 %✨ d’ADN en commun avec l’homme », ayant comme sous-texte le fait que la différence entre les uns et les autres est sans doute moins de nature que de degré (Pignier, 2018).
20Ayant vocation à être reconduit, cet exercice cherche à favoriser une réflexion collective sur la prépondérance de l’humain dans la définition de ce qui fait sens sur la Terre (Descola, 2011). Les lignes éditoriales développées par les étudiant·es ont produit des discours épidictiques sur les animaux et se sont accordées sur le respect que ces individus méritent. Ils et elles ont découvert des caractéristiques jusque-là insoupçonnées : leurs langages, leurs sociabilités, leurs vies émotionnelles. Ces apprentissages cherchent à réduire la distance entre des populations urbaines et des altérités animalières qui nous invitent à les considérer comme telles. En cela, cette production de signes numériques sur les animaux peut être envisagée en tant que démarche réparatrice (Michalon, 2017). Elle décline sur le plan visuel ce que la philosophe Corine Pelluchon appelle « l’âge du vivant », marquant le passage d’un schème de domination (sur les humains et la nature) vers un schème de la considération (Pelluchon, 2021). En ce sens, je suis Bruno Villalba lorsqu’il affirme que « les animaux ont besoin de tiers soutenants pour se faire entendre » (Villalba, 2021, p. 252). Il s’agit pour moi, grâce à cette expérimentation pédagogique, d’encourager de futur·es journalistes et communicant·es à prendre part à la responsabilité qui nous incombe vis-à-vis des animaux.
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