Navigation – Plan du site

AccueilLibrairie / RecensionsDate de recension2008Studer Immenhauser, Barbara, Verw...

2008

Studer Immenhauser, Barbara, Verwaltung zwischen Innovation und Tradition : die Stadt Bern und ihr Untertanengebiet 1250-1550

Olivier Richard
Barbara Studer Immenhauser, Verwaltung zwischen Innovation und Tradition : die Stadt Bern und ihr Untertanengebiet 1250-1550, Ostfildern : Thorbecke (Mittelalter-Forschungen, 19), 2006, 500 p., 78 €.
Haut de page

Texte intégral

1Berne était, au nord des Alpes, la ville dotée du territoire le plus étendu, avec 9 000 km². Comment cette fondation de la fin du XIIe s., qui n’était pas située sur une grande route stratégique, ni adossée à une grande institution ecclésiastique, et de plus entourée d’autres villes plus anciennes comme Fribourg, Soleure, Berthoud ou Thoune, est-elle parvenue à ce résultat ? B.S.I. était partie au commencement de sa thèse de doctorat, dont ce livre est la version publiée, de l’hypothèse que l’innovation des autorités bernoises dans l’administration de leur ville et de leur territoire avait rendu possible cette expansion. Par innovation, B.S.I. entend une méthode d’administration se distinguant qualitativement de méthodes déjà existantes et parvenant à s’imposer – l’innovation comme processus. C’est par la « critique historique des sources conventionnelle » et la prosopographie (7 000 personnes enregistrées) que l’auteure aborde son travail.

2B.S.I. n’entreprend toutefois pas une recherche sur l’administration, mais bien une recherche d’histoire bernoise. Son passage sur l’état de la question est significatif : il n’est pas centré sur l’histoire de l’administration urbaine ; on n’y trouve pas de discussion des dernières études sur le rôle de l’écrit dans les cités de la fin du Moyen Âge, ni de présentation des nombreux travaux sur les territoires urbains en Italie, mais un passage en revue des recherches sur Berne. Cette perspective d’abord bernoise conditionne également la structure du livre : le plan n’est pas organisé autour de problèmes, mais est très analytique. La première partie est consacrée à l’administration de la ville et, après un survol de l’histoire des institutions politiques bernoises, détaille les offices urbains les uns après les autres : aux conseils restreint et large et à leurs émanations directes comme les Venner ou les Heimlicher succèdent la chancellerie, les finances et le contrôle de l’artisanat, les travaux publics et la justice. Une rapide comparaison avec d’autres villes clôt ce premier temps. La seconde partie, portant sur l’administration du territoire rural de Berne, commence par une cinquantaine de pages sur le processus de territorialisation, où l’auteure dégage très bien les atouts bernois qui rendirent l’expansion possible et distingue quatre grandes phases. Elle présente alors une série de bailliages bernois, à nouveau les uns après les autres, proposant autant de petites monographies, avant d’opérer une synthèse.

3B.S.I. arrive à la conclusion – qui valide l’explication traditionnelle du succès bernois – que loin d’avoir fait preuve d’inventivité, les membres du Conseil de ville de Berne ont d’abord bénéficié d’une situation favorable – extinction des Zähringen mais aussi de nombreux lignages aristocratiques de la région, c’est-à-dire des concurrents vers la territorialisation – et surtout qu’ils ont agi de manière pragmatique, notamment en intégrant près d’un citadin laïc sur quatre dans le Grand Conseil, pour mieux légitimer leurs actions, ou encore en laissant aux seigneuries incorporées dans le territoire bernois les privilèges dont elles jouissaient au lieu de les réorganiser au risque de heurter les populations, ainsi que le firent ses voisines comme Lucerne.

4Le plan très descriptif de l’ouvrage ne permet que des réponses très éparpillées aux grandes questions attendues par le lecteur, par exemple sur l’essor de l’écrit (cf. les « vagues de mise par écrit » seulement mentionnées p. 81 ; voir cependant notamment les p. 73-79 sur Conrad Justinger). Mais l’auteure, conservatrice aux archives du canton de Berne, fait preuve d’une connaissance sidérante des fonds : son ouvrage, ainsi que les publications de listes d’officiers ou conseillers qu’elle annonce, compteront assurément comme des références pour tout travail sur Berne. Cette familiarité avec les documents lui permet aussi des analyses éclairantes, par exemple sur l’évolution du travail de la chancellerie, qui passa entre la fin du XIVe  s. et le milieu du XVIe s. « d’une officine de scribe installée dans une maison privée et écrivant des chartes à la demande, à une chancellerie travaillant de manière efficace avec plusieurs scribes employés durablement pour devenir une véritable ” fabrique d’écrit “ dans un bâtiment public à côté de l’hôtel de ville et disposant de ses propres archives » (p. 100). Un index et des cartes – belles, mais en nombre trop réduit, et où on aurait aimé trouver les lieux importants mentionnés dans le texte – complètent cet ouvrage monumental.

5Olivier Richard (Université de Haute-Alsace, Mulhouse)

Haut de page

Pour citer cet article

Référence électronique

Olivier Richard, « Studer Immenhauser, Barbara, Verwaltung zwischen Innovation und Tradition : die Stadt Bern und ihr Untertanengebiet 1250-1550 », Revue de l'IFHA [En ligne], Date de recension, mis en ligne le 01 janvier 2008, consulté le 28 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/ifha/1620 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ifha.1620

Haut de page

Droits d’auteur

CC-BY-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
  • Logo IFRA – Institut franco-allemand. Sciences historiques & sociales
  • Logo Goethe Universität
  • Logo Ministère des affaires étrangères
  • Logo Fondation maison des sciences de l'homme
  • OpenEdition Journals
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search