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Circulations

Grands Magasins « Art déco » dans le paysage urbain de Mexico

Réception et patrimonialisation (1921-2019)
Art Deco department stores in the Mexican urban landscape. Reception and recognition as heritage (1921-2019)
Ana-Marianela Rochas-Porraz

Résumés

Durant les années 1920, à la suite de la révolution mexicaine et de la Première Guerre mondiale, la ville de Mexico (Mexique) a été confrontée à de fortes transformations. La période a en particulier été propice à l’expansion urbaine, au développement des constructions en béton armé, à la prolifération des immeubles en hauteur ainsi qu’à la multiplication de l’éclairage électrique et des affiches publicitaires.
L’étude des fonds d’archives des architectes Paul Adolphe Dubois (1874-1953), Fernand Marius Henri Marcon (1877-1962) et Juan Segura Gutiérrez (1898-1989) ainsi que l’analyse de la presse et des publications spécialisées permettent une réflexion sur trois plans. D’une part, notre travail questionne les liens entre l’architecture issue de l’Art déco parisien et son adaptation au contexte de Mexico. D’autre part, il traite des effets de ces architectures sur le paysage urbain. Enfin, il aborde le processus de patrimonialisation des bâtiments commerciaux du xxe siècle et les enjeux actuels de leur conservation.

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Texte intégral

Introduction

  • 1 Le fonds d’archives de l’architecte et photographe Fernand Marius Henri Marcon, donné au musée de l (...)
  • 2 Le fonds de l’architecte Juan Segura Gutiérrez se trouve dans l’Archivo de Arquitectura Mexicana Mo (...)

1Entre 1920 et 1928, après la révolution mexicaine et la Première Guerre mondiale, un nouvel élan de construction façonne la ville de Mexico, dans le contexte des plans de relance économique des présidents Álvaro Obregón (1920-1924) et Plutarco Elías Calles (1924-1928). Parmi les bâtisseurs les plus actifs dans les années 1920, deux anciens élèves de l’École nationale et spéciale des beaux-arts de Paris, Paul Adolphe Dubois (1874-1953) et Fernand Marius Henri Marcon (1877-1962)1, ont construit ensemble de nombreux bâtiments commerciaux pour les membres aisés de la colonie française du Mexique, dont plusieurs grands magasins [fig. 1]. Dans les années 1930, l’un des dessinateurs de l’agence, élève de Paul Adolphe Dubois, Juan Segura Gutiérrez (1898-1989)2, a construit lui aussi des bâtiments commerciaux, à usage mixte pour la bourgeoisie mexicaine, notamment pour la famille Mier y Pesado [fig. 2].

Figure 1

Figure 1

À gauche : l’architecte Fernand Marcon (1877-1962), 1911. À droite : l’architecte Paul Adolphe Dubois (1874-1953), 1911. Plaques de verre conservées au musée de la Vallée à Barcelonnette, fonds Marcon (inv. 2016.10.15_1g_8 et 2016.10.15_1g_3).

Photographe inconnu (à gauche) © Fernand Marcon (à droite) / Reproductions Unité patrimoniale de photographie, musée de la Vallée, Barcelonnette.

Figure 2

Figure 2

L’architecte Juan Segura Gutiérrez (1898-1989).

Reproduction Gerardo Segura Warnholtz, extrait de Wikimedia (sous la licence CC-BY-SA-3.0).

  • 3 PORRAZ CASTILLO Ana Marianela, Héritages hybrides : l’agence Dubois-Marcon à l’épreuve de la modern (...)

2Issu d’une thèse en architecture et aménagement3, le travail ici présenté émet l’hypothèse selon laquelle la réception différée du mouvement Art déco au Mexique a contribué à son oubli et à sa faible valorisation au XXe siècle. Nous avons défini la période de notre étude entre 1921, année de la reconstruction du grand magasin El Palacio de Hierro (le palais de fer), par les architectes Paul Dubois et Fernand Marcon, et 2019, date à laquelle nous avons réalisé notre étude sur la réception de ces bâtiments.

  • 4 JAUSS Hans Robert, Pour une esthétique de la réception [1972], Paris, Gallimard, coll. « Tel », 197 (...)
  • 5 ESPAGNE Michel, « Approches anthropologiques et racines philologiques des transferts culturels », R (...)
  • 6 WERNER Michael & ZIMMERMAN Bénédicte, « Histoire croisée. Penser l’histoire croisée : entre empirie (...)
  • 7 REICHLIN Bruno, « Introduction : architecture et intertextualité », Les Cahiers de la recherche arc (...)

3Trois approches théoriques ont été particulièrement importantes pour conduire cette recherche : d’une part, les travaux de Hans Robert Jauss, notamment sur l’horizon d’attente et les différents moments de la réception d’une œuvre4 ; d’autre part, la question des transferts culturels et de l’histoire croisée, développée en particulier par Michel Espagne5 et Michael Werner6, ce qui nous obligeait à repenser ces architectures dans une dynamique d’adaptation et de transformation, comme le produit d’un croisement culturel ; enfin, la réflexion a été enrichie grâce aux travaux de Bruno Reichlin sur l’intertextualité7 dans lesquels il aborde le projet d’architecture comme un dialogue entre l’architecte et ses prédécesseurs, ou encore comme une mosaïque de références.

Le mouvement Art déco en France : regards depuis le Mexique

4L’Art déco a été introduit au Mexique dans le sillage de l’Exposition internationale de 1925, à travers des publications comme la revue Cemento notamment. Cette dernière a été éditée par le comité pour la diffusion du ciment Portland entre 1925 et 1929, sous la direction de Federico Sánchez Fogarty (1901-1976) et Raúl Arredondo.

  • 8 « Intérieurs à Paris. Le nouveau style créé par l’ensemblier français ». Traduction du titre par A. (...)
  • 9 DERISANTY [SÁNCHEZ FOGARTY Federico], « Interiores en Paris. El nuevo estilo creado por el “ensembl (...)
  • 10 William Francklyn Paris était peintre, architecte, écrivain et enseignant. Il a étudié à l’Art Stud (...)
  • 11 DERISANTY [SÁNCHEZ FOGARTY Federico], « Interiores en Paris… », art. cit.
  • 12 Id., « La grande Exposition internationale d’art moderne industriel et décoratif de Paris ».
  • 13 Id., « La Gran Exposición Internacional de Arte Moderno Industrial y Decorativo en París », Cemento(...)

5Entre août et septembre 1925, Cemento publie dans le numéro 8-9 un premier article consacré à l’exposition parisienne, sous le titre « Interiores de París. El nuevo estilo creado por el “ensemblier” francés8 », traduit de l’anglais par le journaliste Federico Sánchez Fogarty, qui prend pour l’occasion le pseudonyme de Derisanty9. Les informations données concernent notamment les meubles et la décoration. Ce texte est en fait la traduction d’un article de l’architecte William Francklyn Paris (1871-1954)10, publié à l’origine dans la revue américaine Architectural Record11. Un autre article, paru en 1925 dans le numéro 10-11 de Cemento, a pour titre « La Gran Exposición Internacional de Arte Moderno Industrial y Decorativo en París12 ». Il s’agit là encore d’une reprise d’un texte de William Francklyn Paris, qui présente en quelques lignes des descriptions générales de l’architecture de l’Exposition. Il relève la géométrisation des formes et l’utilisation du béton armé, dans un style dit « expressionniste », ce qui, selon lui, « caractérisera possiblement les premières décennies du xxe siècle13 ».

  • 14 « Art moderne architectural ».
  • 15 Nous n’avons malheureusement pas les prénoms ni la date de naissance du traducteur, mais nous tenon (...)
  • 16 WAID D. Everett, « Arte Moderno Arquitectónico », Cemento, no 12, février 1926, n. p.
  • 17 « L’exposition a su résoudre les problèmes de manière honnête, différente et attractive, […] surtou (...)

6Enfin, un troisième article paraît en 1926 dans le numéro 12, sous le titre « Arte Moderno Arquitectónico14 », et se montre plus complet en ce qui concerne l’architecture [fig. 3]. Ce texte, publié à l’origine dans la revue The American Architect, a été traduit en espagnol par Maria Magdalena Cos15. L’auteur, cette fois, est Dan Everett Waid (1864-1939), architecte et président de l’American Institute of Architects, qui propose une analyse détaillée des différents pavillons, accompagnée de vingt-six illustrations16. Il juge l’ensemble « admirablement singulier et vigoureux » et considère l’événement comme une exposition sans précédent, qui avait pour objet l’exploration d’une architecture contemporaine, sans faire appel aux styles du passé, tout en gardant une ornementation géométrique et épurée17.

Figure 3

Figure 3

Reproduction Carlos Ríos Garza, dans le cadre du projet « Raíces digital », Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM), http://archivos.arquitectura.unam.mx/​raices-digital.html [lien valide en février 2025].

  • 18 Entre 1920 et 1940, plusieurs artistes mexicains, tels que Diego Rivera, José Clemente Orozco et Da (...)
  • 19 BADDELEY Oriana, « Les origines de l’Art déco dans le Mexique ancien », in BENTON Charlotte, BENTON (...)

7Si ces publications n’ont connu qu’un écho assez restreint au Mexique à la fin des années 1920, la réception de l’Art déco a été plus importante grâce au regard porté sur les modèles architecturaux des États-Unis où, à cette période, le courant européen s’est transformé et enrichi sous les noms de Zigzag Moderne ou Streamline (Art) Moderne. Il convient de préciser que les architectes états-uniens étaient également très réceptifs aux mouvements artistiques mexicains18 et aux nouvelles découvertes archéologiques des civilisations préhispaniques. Les motifs géométriques aztèques et mayas trouvent une place dans les bâtiments et les arts décoratifs nord-américains des années 1920 et 1930, et sont présents par exemple dans les gratte-ciels de New York ou les villas californiennes de Frank Lloyd Wright (1867-1959)19.

8Au Mexique, l’essor de l’Art déco coïncide avec la période de relance économique sous la présidence de Plutarco Elías Calles (1877-1965), entre 1924 et 1928. Ce langage esthétique est privilégié, notamment dans la construction privée de bureaux et de commerces à Mexico, ainsi que pour les villas qui se multiplient dans les nouveaux quartiers résidentiels, du fait de l’expansion de la capitale. L’Art déco est également employé pour le mobilier urbain ainsi que pour les fontaines et monuments des quartiers de Roma, Condesa, Hipódromo [fig. 4].

Figure 4

Figure 4

Couverture du numéro 15 de la revue Cemento, septembre 1926 : lampadaire dans le quartier Hipódromo, Mexico (Mexique), conçu par l’architecte Leonardo Noriega.

Reproduction Carlos Ríos Garza, dans le cadre du projet « Raíces digital », Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM), http://archivos.arquitectura.unam.mx/​raices-digital.html [lien valide en février 2025].

9Les édifices Art déco témoignent du renouveau architectural et urbain encouragé par les classes sociales moyennes supérieures, peu attirées par les architectures californiennes d’inspiration coloniale, associées à des milieux plus conservateurs, mais pour lesquelles le fonctionnalisme radical proposé par les architectes « de gauche » demeurait encore trop expérimental. Ce style Art déco représentait donc pour elles la possibilité de s’ouvrir à une modernité venue d’Europe et des États-Unis tout en conservant un goût pour l’ornementation auquel la bourgeoisie mexicaine n’était pas prête à renoncer facilement. Des architectes comme Manuel Ortiz Monasterio (1887-1967), Manuel Amábilis (1886-1966), Carlos Obregón Santacilia (1896-1961), Francisco J. Serrano (1900-1982), Juan Segura Gutiérrez, Vicente Mendiola Quezada (1900-1993), Joaquín Capilla et Paul Dubois, entre autres, ont travaillé à l’expansion de la ville tout en renouvelant le langage architectural. Associé à l’utilisation du béton armé, le mouvement Art déco à Mexico a donné naissance à un langage architectural épuré et géométrique, en écho aux capitales nord-américaines. Parallèlement, les concepteurs ont puisé dans des références ornementales variées pour concevoir des édifices ancrés dans une ou plusieurs traditions culturelles.

Bâtiments commerciaux Art déco dans le paysage urbain de Mexico

  • 20 Ce dernier a travaillé dans l’agence Dubois-Marcon en tant que dessinateur entre 1920 et 1923, répo (...)

10Le corpus de notre recherche a été établi à partir de l’étude de la production des architectes français Paul Adolphe Dubois (1874-1953) et Fernand Marius Henri Marcon (1877-1962) à Mexico, qui ont fondé une agence entre 1907 et 1930. De même, ce travail analyse l’œuvre de l’un de leurs collaborateurs et disciples, l’architecte Juan Segura Gutiérrez (1898-1989)20. Il a été finalement resserré en fonction des archives disponibles en France et au Mexique. Ainsi cette analyse comprend-elle essentiellement quatre bâtiments commerciaux, dont deux grands magasins [fig. 5].

Figure 5

Figure 5

En haut à gauche : détail de la façade du grand magasin El Palacio de Hierro, Mexico (Mexique), agence Dubois-Marcon (1921), 2019. En haut à droite : façade du grand magasin El Correo Francés, Mexico, agence Dubois-Marcon (1926), 2019. En bas à gauche : bâtiment Ermita, Mexico, architecte Juan Segura (1931), 2019. En bas à droite : bâtiment du siège de la fondation Mier y Pesado, Mexico, architecte Juan Segura (1934), 2019.

© Ana-Marianela Rochas-Porraz.

11Nous avons retenu deux bâtiments conçus par les architectes Paul Dubois et Fernand Marcon après la Première Guerre mondiale : d’une part la reconstruction du grand magasin El Palacio de Hierro, achevée en 1921, intégralement bâti en béton armé sur cinq étages pour remplacer le précédent, construit en 1888 et détruit après un incendie en 1914, et d’autre part le grand magasin El Correo Francés, grand magasin construit également en béton armé en 1926 sous la direction technique de l’ingénieur et concessionnaire du système de béton armé Hennebique Miguel Rebolledo (1868-1962). L’immeuble, consacré à des espaces d’exposition des marchandises et des bureaux, comportait un ambitieux programme décoratif sur quatre étages.

12Deux autres immeubles de l’architecte Juan Segura complètent notre corpus d’analyse. Le premier, le bâtiment Ermita, terminé en 1931, a été construit à partir d’une structure mixte d’acier et béton armé. Le programme prévoyait des commerces et un cinéma au rez-de-chaussée ainsi que des logements sur sept étages. Le second, le siège de la fondation Mier y Pesado, achevé en 1934, associe également des commerces au rez-de-chaussée et des bureaux sur dix étages.

13L’une des caractéristiques extérieures de ces bâtiments commerciaux est leur emplacement, en angle d’îlot. Pour la reconstruction du grand magasin El Palacio de Hierro, Paul Dubois et Fernand Marcon traitent l’angle en rotonde, comme dans le bâtiment précédent, ainsi que le couronnement en dôme. Ces deux éléments font clairement référence aux immeubles parisiens du xixe siècle, et notamment aux grands magasins comme Le Bon Marché ou Le Printemps.

14Mais au Mexique, les grands magasins, ou d’autres immeubles construits à cette période, sont situés dans les centres-villes, sur une trame urbaine en échiquier héritée de la période coloniale. Dans ce contexte, l’absence d’espaces ouverts ou de grands boulevards au cœur de la ville empêche d’avoir une vue dégagée sur les bâtiments et altère l’effet de monumentalité. Pour le cas du Palacio de Hierro, il faut attendre 1936 et le percement de l’avenue 20 de Noviembre pour retrouver une vision plus dégagée de la façade est. D’autres bâtiments, quant à eux, sont encore inscrits dans un environnement urbain très dense.

15L’immeuble Ermita [fig. 6 et 7] a été bâti sur le terrain d’un ancien ermitage, dans le village de Tacubaya, dans ce qui était alors la banlieue de Mexico. Situé sur une parcelle triangulaire à l’angle des avenues Jalisco et Revolución, cet édifice est devenu une référence pour la période, non seulement du fait de l’originalité de ses fonctions, combinant commerces, cinéma et logements, mais aussi par la singularité de ses formes. Le pan coupé de l’angle permet aux commerces d’y placer leurs enseignes. Cette façade, orientée au nord, accentue la verticalité du bâtiment, rendu ainsi plus visible pour les premiers automobilistes qui circulent entre Mexico et le nouveau quartier de Tacubaya.

Figure 6

Figure 6

Façade nord du bâtiment Ermita, à l’angle des rues Jalisco et Revolución, Mexico (Mexique), 1980. Architecte Juan Segura (1931).

Photographe inconnu / Reproduction Fototeca de la Dirección de Arquitectura y Conservación del Patrimonio Artístico lnmueble / INBAL.

Figure 7

Figure 7

Façade du bâtiment Ermita sur l’avenue Revolución, Mexico (Mexique), 1980. Architecte Juan Segura (1931).

Photographe inconnu / Reproduction Fototeca de la Dirección de Arquitectura y Conservación del Patrimonio Artístico lnmueble / INBAL.

16Les bâtiments en hauteur construits par l’agence Dubois-Marcon et par Juan Segura font ressortir leurs lignes verticales. Les parements sont organisés en fonction des appuis verticaux soulignant la structure du bâtiment de manière rationaliste [fig. 8]. Les volumes massifs de l’Ermita sont contrebalancés par l’accent mis sur leur verticalité, grâce à des pilastres colossaux et des cannelures. Les bossages, les moulures, les corniches et les auvents confèrent à l’ensemble un grand dynamisme formel. Bien qu’ils soient d’une échelle inférieure à celle des gratte-ciels états-uniens, ces édifices commerciaux font de la verticalité de leurs lignes un symbole de l’époque industrielle et le signe de leur attachement à la modernité venue d’Europe et des États-Unis.

Figure 8

Figure 8

Détails de la façade du bâtiment Ermita, Mexico (Mexique), 1980. Architecte Juan Segura (1931).

Photographe inconnu / Reproduction Fototeca de la Dirección de Arquitectura y Conservación del Patrimonio Artístico lnmueble / INBAL.

  • 21 ANDA Enrique X. de, La Arquitectura de la Revolución Mexicana. Corrientes y estilos en la década de (...)

17Les baies vitrées utilisées presque à chaque niveau s’inspirent, comme le souligne l’historien Enrique de Anda, des immeubles de Chicago21. La Chicago window est une grande baie structurelle horizontale tripartite composée d’un dormant central flanqué de deux ouvrants latéraux de même hauteur mais plus étroits que le dormant. Les progrès de la fabrication des panneaux en verre et des huisseries en acier ont permis le développement de la Chicago window, ainsi devenue une caractéristique de l’École de Chicago. Son design permet l’afflux de lumière naturelle et une vue dégagée sur la ville ainsi qu’une ventilation optimale des intérieurs, suivant les préceptes hygiénistes [fig. 9].

Figure 9

Figure 9

À gauche : fenêtres du grand magasin El Palacio de Hierro à Mexico (Mexique), architecte agence Dubois-Marcon (1921), 2019. À droite : fenêtres du grand magasin Al Puerto de Liverpool à Mexico (Mexique), agence Dubois-Marcon (1928), 2019.

© Ana-Marianela Rochas-Porraz.

  • 22 El Palacio de Hierro, CIDOSA et El Correo Francés.
  • 23 Par exemple le Leiter Building (1889) et The Fair Building (1891), Chicago.
  • 24 Il existe différentes combinaisons selon les cas, mais pour le Correo Francés, par exemple, les arc (...)

18Les bâtiments conçus par Dubois-Marcon22 dans le centre de Mexico comportent des fenêtres inspirées de celles des réalisations de l’École de Chicago. Néanmoins, les baies sont divisées par des appuis verticaux en maçonnerie, comme dans certains projets de William Le Baron Jenney (1832-1907)23. De plus, les huisseries sont en fer et non en acier ; certains panneaux s’ouvrent en se rabattant vers l’intérieur, généralement placés dans la partie centrale des baies, alors que les panneaux latéraux demeurent fixes24. Enfin, les grands panneaux de verre sont subdivisés en plusieurs modules [fig. 10 et 11]. Cette solution est adoptée probablement en raison de l’absence de fournisseurs locaux techniquement qualifiés, l’importation de grands panneaux de verre et d’huisseries en acier étant sans doute trop coûteuse. Ainsi la Chicago window a-t-elle été adaptée aux conditions techniques et économiques locales.

Figure 10

Figure 10

Détails des huisseries du bâtiment de la Compañia Industrial de Orizaba (CIDOSA) à Mexico (Mexique), architecte agence Dubois-Marcon (1922). Plan conservé au musée de la Vallée à Barcelonnette, fonds Marcon (inv. 2016.10.15_3b_7).

© Unité patrimoniale de photographie, musée de la Vallée, Barcelonnette.

Figure 11

Figure 11

Détail des fenêtres du bâtiment Mier y Pesado, Mexico (Mexique), architecte Juan Segura (1934), 2019.

© Ana-Marianela Rochas-Porraz.

  • 25 Les fenêtres sont subdivisées par une série de meneaux dont la partie centrale peut s’ouvrir en rab (...)

19Dans l’immeuble Mier y Pesado, Juan Segura est plus fidèle au principe de la Chicago window25. Grâce à la présence probable d’une structure en acier, les baies tripartites n’ont pas d’appuis intermédiaires en maçonnerie.

  • 26 TEICHMÜLLER Joachim, Lichtarchitektur, tiré à part de la revue Licht und Lampe, nos 13-14, 1927 ; I (...)

20La nuit, ces grandes baies illuminent l’espace urbain, conjointement aux panneaux publicitaires et à l’éclairage des façades, métamorphosant le centre-ville de Mexico. Dans les années 1920 et 1930, « l’architecture lumineuse » est un sujet largement abordé en Europe, notamment en Allemagne et en Italie. Le terme Lichtarchitektur (architecture lumineuse), par exemple, est introduit pour la première fois en 1927 par Joachim Teichmüller dans son essai du même nom, qui témoigne de l’intérêt de l’époque pour l’intégration de l’éclairage électrique à l’architecture26.

  • 27 El Universal, 14 juillet 1937, p. 14, archives du Palacio de Hierro, TL092.

21En 1937, une image publicitaire retrouvée dans le fonds privé du grand magasin El Palacio de Hierro reproduit le bâtiment réalisé par l’agence Dubois-Marcon, après la reconstruction de 1921. Le dessin a été réalisé à l’encre par l’artiste français Gaston Chaussat. La perspective adoptée est celle de l’avenue 20 de Noviembre, présentant à droite la cathédrale et à gauche les annexes du magasin. Le bâtiment est représenté depuis la rotonde d’angle, comme l’axe central de la composition. Le 14 juillet 1937, cette publicité paraît dans le journal El Universal27 mais les valeurs chromatiques de la perspective sont inversées, transformant l’illustration en vue nocturne [fig. 12]. La représentation semble faire un parallèle entre la modernité des voitures et l’architecture du magasin : plusieurs faisceaux de lumière émanent du bâtiment et s’élèvent vers le ciel, transformant encore une fois le magasin en diffuseur de lumière.

Figure 12

Figure 12

Publicité du magasin El Palacio de Hierro à Mexico (Mexique), avec un dessin de Gaston Chaussat, publiée dans El Universal le 14 juillet 1937. Document conservé dans les archives privées du Palacio de Hierro (inv. TL092).

Reproduction Ana-Marianela Rochas-Porraz.

La réception d’un héritage de transition

22En 1925, dix-huit ans après la création de leur agence, la revue Cemento s’intéresse pour la première fois au travail de Paul Dubois et Fernand Marcon28. L’intérêt se porte sur l’utilisation du béton armé dans l’ensemble de la structure. Le premier projet publié est le siège de la Compañia Industrial de Orizaba (CIDOSA ; industrie textile), qui fait la couverture du magazine en juillet 192529.

  • 30 « El Correo Francés. Construcción del Ingeniero M. Rebolledo », Cemento, no 15, septembre 1926, p.  (...)

23En 1926, dans son numéro 15, Cemento présente un autre projet de l’agence Dubois-Marcon mais le reportage photographique fait surtout référence aux travaux de l’ingénieur Miguel Rebolledo, concessionnaire du système Hennebique. On y trouve plusieurs photographies de la construction en béton armé du grand magasin El Correo Francés et de l’avancement du chantier, attribuant la paternité du projet aux « renommés architectes Dubois et Marcon » [fig. 13]30.

Figure 13

Figure 13

« El Correo Francés. Construcción del Ingeniero M. Rebolledo », Cemento, no 15, septembre 1926, p. 34.

Reproduction Carlos Ríos Garza, dans le cadre du projet « Raíces digital », Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM), http://archivos.arquitectura.unam.mx/​raices-digital.html [lien valide en février 2025].

  • 31 Cemento, no 8, 1927.
  • 32 « El Correo Francés », Cemento, no 19, 1927, p. 42-46.

24En avril 1927 encore, une photographie colorisée du Correo Francés fait la couverture du numéro 18 de la revue [fig. 14]31. Un reportage est publié dans le numéro suivant32, composé de cinq photographies et d’un texte court qui souligne la qualité du travail ornemental réalisé sur les façades ainsi que sur l’éclairage naturel à l’intérieur.

Figure 14

Figure 14

Couverture de Cemento, no 18, façade du magasin El Correo Francés à Mexico (Mexique).

Reproduction Carlos Ríos Garza, dans le cadre du projet « Raíces digital », Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM), http://archivos.arquitectura.unam.mx/​raices-digital.html [lien valide en février 2025].

  • 33 SEGURA Juan, « Concurso de la casa modelo para la colonia Chapultepec Heighs », El Arquitecto (Alfo (...)
  • 34 Il est alors écrit dans le journal : « Les usagers vont trouver dans ce nouvel édifice toutes les c (...)

25Quant aux œuvres de Juan Segura, elles sembleraient avoir moins attiré l’attention. Parmi les articles qui les mentionnent, la revue El Arquitecto, dirigée par Alfonso Pallares (1882-1964), s’intéresse à quelques projets jamais réalisés de l’architecte, alors qu’il était étudiant à l’Académie des beaux-arts de San Carlos, à Mexico, entre 1923 et 192633. En mai 1928, Tercera Sección, supplément du quotidien El Excelsior, sous la direction de Guillermo Zárraga (1892-1978), publie un article sur l’immeuble de logements Isabel, conçu par Juan Segura et situé à l’angle des rues Ciprés et Rosa, dans le quartier de Santa Maria la Ribera34.

  • 35 L’horizon d’attente est le système de références dont le public dispose pour chaque œuvre, à l’époq (...)
  • 36 RÍOS GARZA Carlos, ARIAS MONTES J. Víctor & SÁNCHEZ RUIZ Gerardo G. (dir.), Pláticas sobre arquitec (...)

26Dans les années 1930, on observe un changement important dans l’horizon d’attente des architectes mexicains35, à travers les discussions relatives à un événement important, « Las Pláticas de Arquitectura » (« Les conférences d’architecture ») de 193336, dont les actes ont été publiés.

  • 37 À plusieurs reprises, ces architectes, dans la ligne « radicale » de Le Corbusier, condamnent l’uti (...)

27Ce rassemblement a réuni plusieurs générations d’architectes et il a été l’occasion pour elles d’échanger au sujet de l’orientation prise par l’architecture de l’époque. Lors de cet événement, les jeunes architectes dits « radicaux », comme Juan O’Gorman (1905-1982), Juan Legarreta (1902-1934) et Álvaro Aburto (1905-1976), ont exprimé leur insatisfaction face aux productions architecturales de la décennie précédente, notamment vis-à-vis de l’utilisation de l’ornement37.

  • 38 Monument aux morts de la Première Guerre mondiale réalisé par Paul Dubois et Fernand Marcon en 1920 (...)
  • 39 « Il ne faut pas penser que Boari et Dubois avaient déjà fait un pas si décisif avec leurs œuvres s (...)

28Dans les années 1950, l’architecte et théoricien José Villagrán García (1901-1982) identifie le tournant architectural du début du xxe siècle au sein d’un courant éphémère ayant émergé en 1923, qu’il qualifie d’« individualiste ». Ce mouvement, dont Juan Segura est l’un des principaux représentants, est d’après lui le résultat de l’assimilation fructueuse des idées des architectes locaux comme Nicolás Mariscal (1875-1964) et Jesús T. Acevedo (1875-1918) à celles d’architectes étrangers comme l’Italien Adamo Boari (1862-1928) et le Français Paul Dubois. Néanmoins, José Villagrán García estimait que l’œuvre de ces derniers n’était pas pleinement moderne, critiquant certaines propositions, telles que le Monument aux morts38 de Dubois et Marcon, jugées anachroniques du fait de la mobilisation de références du passé39.

  • 40 KATZMAN Israel, La Arquitectura contemporánea mexicana, Mexico D.F., Instituto Nacional de Antropol (...)
  • 41 « Dans l’hôpital que Paul Dubois a construit (et en partie transformé) en 1921, nous pouvons observ (...)

29L’historien et critique de l’architecture vénézuélien Israel Katzman (1930-2021), dans son livre paru en 196340, considère que les années 1920 au Mexique furent fondamentales pour l’émergence d’un mouvement qui privilégie la simplicité et l’efficacité des solutions. Mais il rejoint José Villagrán sur le fait que les architectures postrévolutionnaires de transition n’étaient pas modernes à part entière. Il perçoit que « dans de nombreuses œuvres, l’anachronisme de certaines parties s’oppos[ait] à la simplicité d’autres, ou bien le traditionalisme de la façade [s’opposait] à la modernité des intérieurs ». À propos des architectes Paul Dubois et Fernand Marcon, Katzman cite l’Hôpital français, construit entre 1912 et 1921, comme un exemple illustrant un langage architectural contrasté, mêlant éclectisme dans la chapelle et Art déco dans les pavillons des patients41.

Conclusion

30Dans un premier temps, les innovations constructives des années 1920 [fig. 15], dont les œuvres analysées ici sont des exemples, ont été diffusées et promues à l’époque au Mexique grâce à la revue Cemento ainsi qu’au supplément architectural du journal El Excelsior, Tercera sección.

Figure 15

Figure 15

Chantier de la reconstruction en béton armé du magasin El Palacio de Hierro à Mexico (Mexique), architecte Fernand Marcon, 1919-1920, photographie conservée au musée de la Vallée à Barcelonnette, fonds F. Marcon (inv. 2016.10.15_2c_53).

Reproduction Unité patrimoniale de photographie, musée de la Vallée, Barcelonnette.

31Dès les années 1930, et davantage au milieu du siècle, ces œuvres postrévolutionnaires ont été perçues comme anachroniques, excentriques, maniérées et futiles par les architectes mexicains car leur caractère « décoratif » rendait difficile leur appréciation. Elles ont été perçues comme des chimères ou des hybrides, dès lors qu’elles comportaient des innovations techniques, au même titre que le développement d’un vaste programme ornemental.

  • 42 TOCA Antonio, « Arquitectura posrevolucionaria en México. 1920-1932 », in ESCUDERO Alexandrina (dir (...)
  • 43 Ibid.

32Dans l’historiographie mexicaine de la deuxième moitié du xxe siècle, les constructions réalisées entre 1920 et 1940 sont fréquemment qualifiées d’« Art déco » ou d’« architectures de transition ». D’après l’architecte et historien de l’architecture Antonio Toca Fernández (1943-2021), « il est évident que ces classifications sont extrêmement ambiguës, puisqu’elles relèguent toute la production de ces années comme quelque chose de banal, de transitoire et de décoratif42. » Enfin, Toca attribue cet évident mépris au triomphe écrasant de l’architecture dite « internationale », mentionnée dans divers écrits depuis le début des années 193043.

  • 44 Cette catégorie d’architectures de transition comprend souvent dans l’historiographie mexicaine les (...)
  • 45 Mouvement appelé « Escuela Mexicana de Pintura y Escultura », avec des artistes comme Diego Rivera, (...)

33C’est ainsi que ces travaux, généralement classés dans l’historiographie comme « de transition »44, ont souvent été oubliés ou détruits, tandis que la peinture et la sculpture mexicaine de la même période45 sont passées à la postérité. L’on observe aussi que ces jugements portent exclusivement sur l’analyse formelle de l’architecture, alors que les expériences en matière de construction sont pour leur part évacuées et peu valorisées en tant qu’apports significatifs.

  • 46 MAGAÑA FAJARDO Carolina, El Art déco en Ciudad de México. Retrospectiva de un movimiento arquitectó (...)
  • 47 SEGURA GUTIÉRREZ Juan, Orígenes de la arquitectura moderna en México : Juan Segura [cat. exp., Mexi (...)

34Bien qu’il n’existe aucun inventaire ou document répertoriant l’ensemble des constructions postrévolutionnaires appartenant au mouvement Art déco à Mexico, depuis quelques décennies, certaines études essaient de retrouver la mémoire historique de ce mouvement artistique et culturel46. De même, en 1984, le travail de Juan Segura a fait l’objet d’une exposition rétrospective au musée national d’Architecture du Mexique, cinq ans avant sa disparition47.

35Cependant, en l’absence d’un label ou d’une politique de protection de ces productions, de nombreux bâtiments de cette époque ont été fortement transformés ou détruits. Certains sont protégés, notamment ceux qui se trouvent dans le périmètre du centre-ville historique de Mexico, grâce à une déclaration du gouvernement fédéral en 1980, suivie d’une inscription au patrimoine mondial de l’Unesco en 1987.

36En ce qui concerne les exemples pris pour notre étude, les bâtiments font l’objet d’une politique de conservation, en particulier de la part des entreprises. Le Palacio de Hierro, situé en plein cœur de la ville, est très bien préservé et mis en avant comme icône de l’entreprise. El Correo Francés est aujourd’hui le siège du magasin américain de chaussures Nike. Il est également bien préservé car il se trouve à l’intérieur du périmètre du centre-ville.

37Quant à l’Ermita et au siège de la fondation Mier y Pesado, ils sont gérés par cette dernière institution et ont conservé une bonne partie de leurs usages d’origine. Néanmoins, de multiples dégradations ont été constatées, notamment après le séisme de 2017. Le bâtiment Ermita est actuellement en restauration, ce qui devrait prochainement donner lieu à une nouvelle inauguration [fig. 16].

Figure 16

Figure 16

Façade du bâtiment Ermita à Mexico (Mexique) en restauration, 2023.

© Gabriela Terres Riqué.

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Notes

1 Le fonds d’archives de l’architecte et photographe Fernand Marius Henri Marcon, donné au musée de la Vallée à Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence), entre 2011 et 2015, par Anne Gilet, Marie-Christine Mère et Jean-Claude Mère. Grâce à Hélène Homps, directrice du musée et Pierre Martin-Charpenel, maire de Barcelonnette, nous avons eu l’occasion d’inventorier le fonds entre 2017 et 2018 dans le cadre d’un stage, lors de deux séjours à Barcelonnette. Ce fonds témoigne, entre autres thématiques, de l’activité de cet architecte au Mexique avec son associé Paul Adolphe Dubois.

2 Le fonds de l’architecte Juan Segura Gutiérrez se trouve dans l’Archivo de Arquitectura Mexicana Moderna y Cultura Visual del Siglo XX, collection documentaire classée et conservée par l’architecte Enrique X. de Anda à l’Instituto de Investigaciones Estéticas de l’Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM). Quelques documents se trouvent encore dans le fonds de la famille de l’architecte.

3 PORRAZ CASTILLO Ana Marianela, Héritages hybrides : l’agence Dubois-Marcon à l’épreuve de la modernité mexicaine (Mexico, 1921-1950), thèse en architecture et aménagement sous la direction d’Annalisa Viati Navone et de Sylvie Bouffartigue, Versailles, université Paris Saclay, ENSA Versailles, 2021, disponible en ligne : https://theses.fr/2021UPASK012 [lien valide en février 2025].

4 JAUSS Hans Robert, Pour une esthétique de la réception [1972], Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1978, et Id., Pour une herméneutique littéraire [1977], Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des idées », 1988.

5 ESPAGNE Michel, « Approches anthropologiques et racines philologiques des transferts culturels », Revue germanique internationale, no 21, 15 janvier 2004, p. 213-226.

6 WERNER Michael & ZIMMERMAN Bénédicte, « Histoire croisée. Penser l’histoire croisée : entre empirie et réflexivité », Annales, no 58-1, 2003, p. 7‑36.

7 REICHLIN Bruno, « Introduction : architecture et intertextualité », Les Cahiers de la recherche architecturale et urbaine, nos 22/23, 2008, « Le Corbusier. L’atelier intérieur », dir. Bruno Reichlin et Guillemette Morel-Journel, p. 11-20.

8 « Intérieurs à Paris. Le nouveau style créé par l’ensemblier français ». Traduction du titre par A.-M. Rochas-Porraz. Sauf mention contraire, toutes les traductions des titres et extraits cités dans ce travail ont été réalisées par l’auteure.

9 DERISANTY [SÁNCHEZ FOGARTY Federico], « Interiores en Paris. El nuevo estilo creado por el “ensemblier” francés », Cemento, nos 8‑9, août-septembre 1925, p. 16‑18, disponible en ligne, https://arquitectura.unam.mx/raices-digital.html [lien valide en février 2025].

10 William Francklyn Paris était peintre, architecte, écrivain et enseignant. Il a étudié à l’Art Students League à New York. Il fut directeur pour les États-Unis des arts décoratifs à l’Exposition universelle de 1900 à Paris. https://www.nga.gov/collection/provenance-info.10197.html#biography [lien valide en février 2025].

PISANO Ronald G., LANE Carolyn K. & BAKER D. Frederick, William Merritt Chase: Portraits in oil, New Haven, Londres, Yale University Press, 2006, p. 202.

11 DERISANTY [SÁNCHEZ FOGARTY Federico], « Interiores en Paris… », art. cit.

12 Id., « La grande Exposition internationale d’art moderne industriel et décoratif de Paris ».

13 Id., « La Gran Exposición Internacional de Arte Moderno Industrial y Decorativo en París », Cemento, nos 10-11, octobre-novembre 1925, n. p.

14 « Art moderne architectural ».

15 Nous n’avons malheureusement pas les prénoms ni la date de naissance du traducteur, mais nous tenons à croire que M. M. Cos pourrait s’agir de Maria Magdalena [Magda] Cos, femme de Sánchez Fogarty : https://books.google.fr/books/about/El_polvo_m%C3%A1gico.html?id=izD5rQEACAAJ&redir_esc=y [lien valide en février 2025].

16 WAID D. Everett, « Arte Moderno Arquitectónico », Cemento, no 12, février 1926, n. p.

17 « L’exposition a su résoudre les problèmes de manière honnête, différente et attractive, […] surtout l’utilisation volumétrique des matériaux et de l’éclairage électrique. […] L’absence de références a fait que plusieurs œuvres étaient vides, sans forme. C’est pour cela que les chefs de projet se sont tournés vers les triangles et les zigzags de la Normandie et des Incas. Les Turcs, Japonais, […] Arabes et Sud-Africains, et l’observateur était gré que toutes les anciennes ancres [de l’ornementation] n’aient pas été levées. » Ibid., trad. de l’auteure.

18 Entre 1920 et 1940, plusieurs artistes mexicains, tels que Diego Rivera, José Clemente Orozco et David Alfaro Siqueiros, ont séjourné aux États-Unis, ont reçu d’importantes commandes et influencé l’art américain. Voir notamment HASKELL Barbara (dir.), Vida Americana. Mexican Muralists Remake American Art, 1925-1945, cat. exp., New York, Whitney Museum of American Art, 17 février-17 mai 2020, New Haven, New York, Yale University Press, 2020.

19 BADDELEY Oriana, « Les origines de l’Art déco dans le Mexique ancien », in BENTON Charlotte, BENTON Tim & WOOD Ghislaine (dir.), L’Art déco dans le monde, 1910-1939 [2003], Tournai, La Renaissance du livre, 2010, p. 57-65.

20 Ce dernier a travaillé dans l’agence Dubois-Marcon en tant que dessinateur entre 1920 et 1923, répondant à l’invitation de Paul Dubois, qui avait été son professeur à l’Académie des beaux-arts de San Carlos à Mexico.

21 ANDA Enrique X. de, La Arquitectura de la Revolución Mexicana. Corrientes y estilos en la década de los veinte, Mexico D.F., Universidad Nacional Autonoma de Mexico, Instituto de Investigaciones Estéticas, 1990, p. 91-92 et 119.

22 El Palacio de Hierro, CIDOSA et El Correo Francés.

23 Par exemple le Leiter Building (1889) et The Fair Building (1891), Chicago.

24 Il existe différentes combinaisons selon les cas, mais pour le Correo Francés, par exemple, les architectes ont laissé les baies latérales fixes et la baie centrale ouverte.

25 Les fenêtres sont subdivisées par une série de meneaux dont la partie centrale peut s’ouvrir en rabattant des feuilles vers l’intérieur. En revanche, ils inversent ceux fixes, coulissants, latéraux, par d’autres, fixes, et ouvrent les panneaux centraux, comme dans les édifices conçus par l’agence Dubois-Marcon.

26 TEICHMÜLLER Joachim, Lichtarchitektur, tiré à part de la revue Licht und Lampe, nos 13-14, 1927 ; Id., Moderne Lichttechnik in Wissenschaft und Praxis, Berlin, Union Deutsche Verlagsgesellschaft, 1928 ; OECHSLIN Werner, « Lichtarchitektur », in MAGNAGO LAMPUGNANI Vittorio & SCHNEIDER Romana (dir.), Moderne Architektur in Deutschland 1900 bis 1950. Expressionismus und neue Sachlichkeit, cat. exp., Francfort-sur-le-Main, Deutsches Architektur-Museum, 15 avril-7 août 1994, Francfort-sur-le-Main, Stuttgart, Deutsches Architektur-Museum, Hatje, 1994, p. 117-131.

27 El Universal, 14 juillet 1937, p. 14, archives du Palacio de Hierro, TL092.

28 Cette revue est née sous la forme d’une brochure de 16 pages, tirée à 8 000 exemplaires, et destinée à être distribuée gratuitement aux constructeurs : RÍOS GARZA Carlos, « Estudio Introductorio », in Cemento. 32 números, 1925-1929, Mexico, Facultad de Arquitectura, Universidad Nacional Autónoma de México, coll. « Raíces Digital », no 16, 2014, disponible en ligne, https://fa.unam.mx/editorial/wordpress/wp-content/Files/raices/RD16/CONTENIDOS/CUADERNO.pdf [lien valide en février 2024].

29 Cemento, no 7, juillet 1925, disponible en ligne : https://arquitectura.unam.mx/raices-digital.html [lien valide en juin 2024].

30 « El Correo Francés. Construcción del Ingeniero M. Rebolledo », Cemento, no 15, septembre 1926, p. 34.

31 Cemento, no 8, 1927.

32 « El Correo Francés », Cemento, no 19, 1927, p. 42-46.

33 SEGURA Juan, « Concurso de la casa modelo para la colonia Chapultepec Heighs », El Arquitecto (Alfonso Pallares, dir.) 1923, no 3, p. 5-8 ; Id., « Pabellón de México en la exposición iberoamericana de Sevilla », El Arquitecto, (Alfonso Pallares, dir.), no IX, 1926, p. 2-12.

34 Il est alors écrit dans le journal : « Les usagers vont trouver dans ce nouvel édifice toutes les commodités et exigences de la vie moderne, tant du point de vue de l’hygiène ou du confort que de la satisfaction des besoins des familles qui habiteront un de ces appartements. » DÍAZ HERNÁNDEZ María de Lourdes, Ideólogos de la arquitectura de los años veinte en México, mémoire de master en histoire de l’art sous la direction de Ramón Vargas Salguero, México D. F., Universidad Nacional Autónoma de México, 2003, p. 211. Traduction de l’auteure.

35 L’horizon d’attente est le système de références dont le public dispose pour chaque œuvre, à l’époque historique de son apparition, ou la condition de toute possibilité d’expérience : voir JAUSS Hans Robert, Pour une herméneutique littéraire, op. cit., p. 25. Au sujet de l’horizon d’attente, voir aussi : KOSELLECK Reinhart, Le Futur passé. Contribution à la sémantique des temps historiques [1979], Paris, Éditions de l’EHESS, coll. « En temps & lieux », 2016.

36 RÍOS GARZA Carlos, ARIAS MONTES J. Víctor & SÁNCHEZ RUIZ Gerardo G. (dir.), Pláticas sobre arquitectura [1933], Mexico D.F., Instituto Nacional de Bellas Artes, 2001.

37 À plusieurs reprises, ces architectes, dans la ligne « radicale » de Le Corbusier, condamnent l’utilisation de l’ornement, considéré comme le fruit de « la vanité » et de « l’avidité esthétique », ibid., p. 31 et 97. Trad. de l’auteure.

38 Monument aux morts de la Première Guerre mondiale réalisé par Paul Dubois et Fernand Marcon en 1920 dans le Panteón francés de la Piedad (cimetière) dans le quartier Buenos Aires à Mexico.

39 « Il ne faut pas penser que Boari et Dubois avaient déjà fait un pas si décisif avec leurs œuvres significatives et modernes car le Teatro nacional, […] et le Palacio de Hierro ont été construits en même temps que des édifices anachroniques et formels, ce qui entre en contradiction avec n’importe quelle thèse de modernité […] pour le Monument [aux morts] dans le cimetière français, [les références sont] l’Arc de l’Étoile à Paris, combiné avec de diverses formes du xviiie siècle », in VILLAGRÁN GARCÍA José, « Panorama de 50 años de la arquitectura mexicana contemporánea (1900-1950) », Cuadernos de Arquitectura, no 10, [1952] 1963, p. i -xxvi. Trad. de l’auteure.

40 KATZMAN Israel, La Arquitectura contemporánea mexicana, Mexico D.F., Instituto Nacional de Antropología et Historia, Secretaría de Educación Pública, 1963, p. 99-113.

41 « Dans l’hôpital que Paul Dubois a construit (et en partie transformé) en 1921, nous pouvons observer le contraste entre la chapelle et les pavillons des malades », ibid., p. 106. Trad. de l’auteure.

42 TOCA Antonio, « Arquitectura posrevolucionaria en México. 1920-1932 », in ESCUDERO Alexandrina (dir.), Apuntes para la historia y crítica de la arquitectura mexicana del siglo XX, 1900-1980, México D.F., Instituto Nacional de Bellas Artes/Secretaría de Educación Pública, 1982, p. 61.

43 Ibid.

44 Cette catégorie d’architectures de transition comprend souvent dans l’historiographie mexicaine les styles dits néo-colonial, Art nouveau, Art déco et le proto-rationalisme.

45 Mouvement appelé « Escuela Mexicana de Pintura y Escultura », avec des artistes comme Diego Rivera, David Alfaro Siqueiros, José Clemente Orozco, pour n’en citer que quelques-uns.

46 MAGAÑA FAJARDO Carolina, El Art déco en Ciudad de México. Retrospectiva de un movimiento arquitectónico, México, Siglo XXI/Gobierno de México, 2019 ; Ead., LEAL MENEGUS Alejandro, « Art deco : revalorización y rehabilitación sostenible », in CEJUDO COLLERA Mónica (dir.), R50 Restauración UNAM 50 años : medio siglo de contribuciones de la Maestría en Restauración de Monumentos, México, Universidad Nacional Autónoma de México, Facultad de Arquitectura, 2017, p. 494-513.

47 SEGURA GUTIÉRREZ Juan, Orígenes de la arquitectura moderna en México : Juan Segura [cat. exp., Mexico, Museo Nacional de Arquitectura], México D.F., Instituto Nacional de Bellas Artes/Secretaría de Educación Pública, 1984.

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Table des illustrations

Titre Figure 1
Légende À gauche : l’architecte Fernand Marcon (1877-1962), 1911. À droite : l’architecte Paul Adolphe Dubois (1874-1953), 1911. Plaques de verre conservées au musée de la Vallée à Barcelonnette, fonds Marcon (inv. 2016.10.15_1g_8 et 2016.10.15_1g_3).
Crédits Photographe inconnu (à gauche) © Fernand Marcon (à droite) / Reproductions Unité patrimoniale de photographie, musée de la Vallée, Barcelonnette.
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/43977/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 292k
Titre Figure 2
Légende L’architecte Juan Segura Gutiérrez (1898-1989).
Crédits Reproduction Gerardo Segura Warnholtz, extrait de Wikimedia (sous la licence CC-BY-SA-3.0).
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/43977/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 259k
Titre Figure 3
Crédits Reproduction Carlos Ríos Garza, dans le cadre du projet « Raíces digital », Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM), http://archivos.arquitectura.unam.mx/​raices-digital.html [lien valide en février 2025].
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/43977/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 238k
Titre Figure 4
Légende Couverture du numéro 15 de la revue Cemento, septembre 1926 : lampadaire dans le quartier Hipódromo, Mexico (Mexique), conçu par l’architecte Leonardo Noriega.
Crédits Reproduction Carlos Ríos Garza, dans le cadre du projet « Raíces digital », Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM), http://archivos.arquitectura.unam.mx/​raices-digital.html [lien valide en février 2025].
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/43977/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 249k
Titre Figure 5
Légende En haut à gauche : détail de la façade du grand magasin El Palacio de Hierro, Mexico (Mexique), agence Dubois-Marcon (1921), 2019. En haut à droite : façade du grand magasin El Correo Francés, Mexico, agence Dubois-Marcon (1926), 2019. En bas à gauche : bâtiment Ermita, Mexico, architecte Juan Segura (1931), 2019. En bas à droite : bâtiment du siège de la fondation Mier y Pesado, Mexico, architecte Juan Segura (1934), 2019.
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/43977/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 298k
Titre Figure 6
Légende Façade nord du bâtiment Ermita, à l’angle des rues Jalisco et Revolución, Mexico (Mexique), 1980. Architecte Juan Segura (1931).
Crédits Photographe inconnu / Reproduction Fototeca de la Dirección de Arquitectura y Conservación del Patrimonio Artístico lnmueble / INBAL.
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/43977/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 227k
Titre Figure 7
Légende Façade du bâtiment Ermita sur l’avenue Revolución, Mexico (Mexique), 1980. Architecte Juan Segura (1931).
Crédits Photographe inconnu / Reproduction Fototeca de la Dirección de Arquitectura y Conservación del Patrimonio Artístico lnmueble / INBAL.
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/43977/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 289k
Titre Figure 8
Légende Détails de la façade du bâtiment Ermita, Mexico (Mexique), 1980. Architecte Juan Segura (1931).
Crédits Photographe inconnu / Reproduction Fototeca de la Dirección de Arquitectura y Conservación del Patrimonio Artístico lnmueble / INBAL.
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/43977/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 377k
Titre Figure 9
Légende À gauche : fenêtres du grand magasin El Palacio de Hierro à Mexico (Mexique), architecte agence Dubois-Marcon (1921), 2019. À droite : fenêtres du grand magasin Al Puerto de Liverpool à Mexico (Mexique), agence Dubois-Marcon (1928), 2019.
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/43977/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 269k
Titre Figure 10
Légende Détails des huisseries du bâtiment de la Compañia Industrial de Orizaba (CIDOSA) à Mexico (Mexique), architecte agence Dubois-Marcon (1922). Plan conservé au musée de la Vallée à Barcelonnette, fonds Marcon (inv. 2016.10.15_3b_7).
Crédits © Unité patrimoniale de photographie, musée de la Vallée, Barcelonnette.
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/43977/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 285k
Titre Figure 11
Légende Détail des fenêtres du bâtiment Mier y Pesado, Mexico (Mexique), architecte Juan Segura (1934), 2019.
Crédits © Ana-Marianela Rochas-Porraz.
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/43977/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 183k
Titre Figure 12
Légende Publicité du magasin El Palacio de Hierro à Mexico (Mexique), avec un dessin de Gaston Chaussat, publiée dans El Universal le 14 juillet 1937. Document conservé dans les archives privées du Palacio de Hierro (inv. TL092).
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/43977/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 313k
Titre Figure 13
Légende « El Correo Francés. Construcción del Ingeniero M. Rebolledo », Cemento, no 15, septembre 1926, p. 34.
Crédits Reproduction Carlos Ríos Garza, dans le cadre du projet « Raíces digital », Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM), http://archivos.arquitectura.unam.mx/​raices-digital.html [lien valide en février 2025].
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/43977/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 172k
Titre Figure 14
Légende Couverture de Cemento, no 18, façade du magasin El Correo Francés à Mexico (Mexique).
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/43977/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 166k
Titre Figure 15
Légende Chantier de la reconstruction en béton armé du magasin El Palacio de Hierro à Mexico (Mexique), architecte Fernand Marcon, 1919-1920, photographie conservée au musée de la Vallée à Barcelonnette, fonds F. Marcon (inv. 2016.10.15_2c_53).
Crédits Reproduction Unité patrimoniale de photographie, musée de la Vallée, Barcelonnette.
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/43977/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 158k
Titre Figure 16
Légende Façade du bâtiment Ermita à Mexico (Mexique) en restauration, 2023.
Crédits © Gabriela Terres Riqué.
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/43977/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 163k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Ana-Marianela Rochas-Porraz, « Grands Magasins « Art déco » dans le paysage urbain de Mexico »In Situ [En ligne], 55 | 2025, mis en ligne le 26 avril 2025, consulté le 17 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/insitu/43977 ; DOI : https://doi.org/10.4000/13tdm

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Auteur

Ana-Marianela Rochas-Porraz

Membre du laboratoire de recherche de l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles
marianelaporraz@gmail.com

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-ND-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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