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L’Exposition de 1925 : témoignages et vestiges

Chauchet-Guilleré, Calo-Séailles, Heuvelmans, Reyre et Peugniez

Quand les femmes investissent l’Exposition de 1925
Chauchet-Guilleré, Calo-Séailles, Heuvelmans, Reyre and Peugniez. Women artists at the 1925 Art Deco exhibition
Julie Faure

Résumés

Comme dans d’autres domaines artistiques et professionnels, les femmes ont intégré avec difficulté le champ de l’architecture et des arts décoratifs. En 1925, l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris contribue à mettre en lumière leur travail. Elles semblent soudain y être regardées à l’égal des leurs collègues masculins. L’émergence de cette relative considération reste toutefois tributaire d’une conception stéréotypée et traditionnelle de la répartition sexuée des tâches et du travail, qu’il s’agirait de transgresser, et qu’il convient d’interroger afin de mieux saisir le parcours de ces artistes et le rôle de l’Exposition dans la (longue) marche vers la patrimonialisation de leur œuvre. Fondé sur une étude d’inventaire patrimonial en cours, cet article propose de retracer le parcours singulier de cinq de ces pionnières : Speranza Calo-Séailles (1885-1949), Pauline Peugniez (1890-1987), Valentine Reyre (1889-1943), Charlotte Chauchet-Guilleré (1878-1964) et enfin Lucienne Heuvelmans (1881-1944).

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Texte intégral

  • 1 « Faire œuvre. La formation et la professionnalisation des artistes femmes aux xixe et xxe siècles  (...)
  • 2 SOFIO Séverine, Artistes femmes. La parenthèse enchantée, xviiie-xixe siècles, Paris, CNRS, coll. « (...)
  • 3 KOERING Élise, « Décoratrice-ensemblière : une étape vers la profession d’architecte dans les année (...)

1Lors du colloque « Faire œuvre. La formation et la professionnalisation des artistes femmes aux xixe et xxe siècles1 », Camille Morineau, fondatrice de l’association Aware (Archives of Women Artists, Research and Exhibitions), évoquait la nécessité de retracer les chemins vers « le continent perdu » des artistes femmes. Cette reconquête, désormais active, exhume ainsi régulièrement des créatrices dont il s’agit de retracer le parcours. Entreprise ardue, qui nécessite l’identification et l’exploration de fonds encore confidentiels ou qui se heurte à leur absence. En dépit d’une relative « parenthèse enchantée2 » de la fin de l’Ancien Régime aux prémices de l’Empire, qui laissait espérer une féminisation durable et ascensionnelle des beaux-arts, la tardive accession des femmes aux formations artistiques institutionnelles, puis leur difficile professionnalisation dans les domaines de l’architecture3, a longtemps contribué à ne laisser que des traces ténues de leur présence et de leur travail.

  • 4 Pour des réalisations antérieures ou contemporaines de l’Exposition de 1925, voir par exemple VAUDO (...)
  • 5 Par exemple LAFOLLYE P., « Marguerite Huré, peintre-verrier », L’Architecture, octobre 1927, no 10, (...)
  • 6 Par exemple ESCHOLIER Raymond, « L’Art chrétien moderne », Art et décoration, janvier-juin 1921, t. (...)
  • 7 Par exemple LEBLOND Marius, « Yvonne Serruys (Madame Pierre Mille) », L’Art décoratif, 1914, no 202 (...)

2Élise Koering rappelle ainsi que « l’intrusion du féminin dans le champ architectural est sans doute trop timide et insuffisamment acceptée pour affirmer que le métier d’architecte s’est féminisé dans les années 20 ». Pour autant, cette intrusion est bien réelle. À partir des années 1910, les femmes accèdent au monde de l’architecture par les arts décoratifs. L’avènement du mouvement Art déco leur offre à l’évidence une visibilité inédite. Les femmes se distinguent alors dans les domaines de la fresque ou de la peinture monumentale4, du vitrail5 et de la sculpture ornementale. Leur apport s’avère prééminent dans les programmes décoratifs des édifices religieux6 mais aussi scolaires. Leurs travaux et leurs œuvres ainsi que leurs réflexions en matière de création sont en outre publiés dans les comptes rendus des salons annuels et les revues spécialisées7.

  • 8 Une liste de 88 femmes artistes a été établie à ce jour. Elle résulte du repérage des femmes mentio (...)
  • 9 Treize sont primées lors de cet événement dans la classe 7 – Ensembles de mobiliers, au sein du gro (...)
  • 10 Dans le groupe 1 - Architecture, elles sont 45 artistes (toutes nationalités confondues) mentionnée (...)

3En 1925, l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de Paris contribue à mettre en lumière plusieurs dizaines d’entre elles8. Elles s’affichent d’une part comme ensemblières9 mais aussi et surtout comme auteures d’œuvres monumentales10, rompant ainsi avec leur relégation aux conventionnels « ouvrages de dames », tels que la couture et les travaux d’aiguille destinés aux aménagements d’intérieurs. Leur travail reste cependant soumis à une vision traditionnelle de la répartition des tâches qu’il s’agirait pour elles de transgresser afin de se hisser au rang d’égales de leurs collègues masculins. Comme si s’affranchir de prétendus codes de création féminine, auxquels on les assigne pourtant, était un préalable à toute légitimité.

4Fondé sur une étude d’inventaire patrimonial en cours, le présent article propose d’interroger les mécanismes de cette transgression à travers le parcours de cinq créatrices exposées en 1925 : Charlotte Chauchet-Guilleré (1878-1964), directrice artistique des ateliers Primavera des grands magasins du Printemps ; Speranza Calo-Séailles (1885-1949), co-inventeur du Lap, matériau innovant largement médiatisé à l’Exposition ; Lucienne Heuvelmans (1881-1944), première femme Grand Prix de Rome, qui contribue au décor des jardins du pavillon de la Ville de Paris avec son groupe sculpté Les Illusions et le Regret, et enfin Pauline Peugniez (1890-1987) et Valentine Reyre (1889-1943), décoratrices de la chapelle du Village français pour cette manifestation. On tentera ainsi de cerner le rôle de l’Exposition dans la construction de leur reconnaissance et plus largement, de celle de leur légitimité.

Charlotte Chauchet-Guilleré. Une « peintresse »-ensemblière couronnée d’un grand prix

  • 11 Voir Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes. Liste des récompenses, (...)
  • 12 Archives nationales (A. N.) F/21/4187 et F/21/4298, Beaux-Arts. Travaux d’art, musées et exposition (...)
  • 13 René Guilleré, artiste et collectionneur, préside en 1901 à la fondation de la Société des artistes (...)
  • 14 Pierre Laguionie est le fils du directeur du Printemps. Charlotte Chauchet-Guilleré, René Guilleré (...)
  • 15 VAUXCELLES Louis, « La vie artistique – Exposition Chauchet-Guilleré et Bourgeot », Gil Blas, 24 ju (...)
  • 16 Le Livre d’or des peintres exposants vivants au 1er janvier 1910, 1907-1909, p. 110.
  • 17 RAMBOSSON Yvanhoé, « Les ensembles mobiliers à l’Exposition des Arts décoratifs – Section française (...)
  • 18 SENTENAC Paul, « Le pavillon de Primavera », La Renaissance de l’art français et des industries de (...)
  • 19 Ibid., p. 372.
  • 20 Ibid., p. 372.

5S’il est difficile d’envisager une liste exhaustive des artistes exposés lors de l’Exposition de 1925, il est possible de tenter une estimation précise de ceux qui ont été primés ou notifiés comme membre de jury. Ainsi, si l’on entreprend le décompte des listes publiées pour le groupe 1 - Architecture, le groupe 2 - Mobilier (classe 7- Ensembles de mobiliers), le groupe 4 - Art des théâtres, de la rue et des jardins (classes 26 et 27), sur environ 900 hommes distingués, 88 femmes, toutes nationalités confondues, sont mises à l’honneur. Soit environ 10 %, dont l’analyse permet de souligner l’importance des décoratrices autrices d’œuvres monumentales, plus nombreuses (74) que les ensemblières (13). Parmi ces dernières, Charlotte Chauchet-Guilleré est sans doute, avec Jeanne Lanvin et Lucie Renaudot, mentionnées comme hors-concours dans ces listes, la plus remarquée. Elle remporte pour le pavillon Primavera, atelier d’art du Printemps, le grand prix de la classe 7 « Ensembles de mobiliers »11, créée pour l’Exposition. Cette consécration intervient alors qu’à 47 ans passés, sa renommée est déjà bien assise12 et qu’elle assure depuis 1922 la direction de Primavera, dont elle a contribué à la fondation en 1912 au côté de son mari René Guilleré13 et de Pierre Laguionie14. Élève de Benjamin Constant, Gabriel-Édouard Thurner et Victor Marec, Chauchet-Guilleré est en effet parvenue à se faire une « place bien à part et bien à elle » grâce à son style personnel « qui n’évoqu[e] en rien ces travaux d’une agaçante mièvrerie que les demoiselles apprennent à exécuter dans les Académies Julian15 ». Louis Vauxcelles célèbre ainsi en 1907 la « peintresse », premier prix de l’Union des femmes peintres et sculpteurs16 en 1904, qui serait parvenue à dépasser les stéréotypes de genre dont ses consœurs seraient encore tributaires. La féminisation du mot peintre, inédite, renforce cette distinction et semble adouber, paradoxalement, l’artiste comme telle. Également membre active de la Société des artistes décorateurs, Charlotte Chauchet-Guilleré présente des panneaux décoratifs au Salon d’Automne de 1910 à 1913 et au Salon des Indépendants de 1911 à 1913. L’Exposition de 1925 et le grand prix qu’elle y remporte, au côté de créateurs reconnus comme Jacques-Émile Ruhlmann, André Mare ou Albert-Armand Rateau, constituent ainsi dans son parcours artistique un jalon important. On loue la « direction éclairée17 » et la « clairvoyance active [de celle qui] a su réunir autour d’elle une phalange de meubliers et de dessinateurs renommés18 » parmi lesquels Louis Sognot, Joseph Bernard, Marcel Guillemard, Henri Rapin ou encore André Hellé. Les chroniqueurs se plaisent à décrire la cohérence et l’harmonie de cette demeure d’un artiste qui « forme un tout19 » [fig. 1], soulignant la parfaite adéquation de l’ensemble avec sa destination : « la maison du peintre ou du sculpteur20 ». Au sein de la manifestation, Charlotte Chauchet-Guilleré expose également une chambre à coucher en bois de sycomore gris et ébène remarquée par la critique [fig. 2]. À l’Exposition de 1925, l’ensemblière confirme ainsi son statut d’artiste de premier plan par sa capacité à diriger un collectif d’artistes majoritairement masculins et à imposer son style.

Figure 1

Figure 1

Pavillon Primavera, conçu par les architectes Henri Sauvage et Georges Wybo pour l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925 à Paris. Revêtement en Lap, procédé Calo-Séailles. Photographie publiée dans La Renaissance de l’art français et des industries de luxe, Henry Lapauze (dir.), Paris, août 1925, p. 370.

© Rep / reproduction Julie Faure.

Figure 2

Figure 2

Chambre à coucher du pavillon Primavera, Charlotte Chauchet-Guilleré décoratrice, 1925, dessin publié dans Intérieurs en couleurs (France), de Léon Deshairs, Paris, Albert Lévy,1926, pl. 1.

Reproduction Julie Faure.

Speranza Calo-Séailles (1885-1949) : cantatrice-décoratrice, inventrice du Lap

  • 21 Les Produits Lap, ciment lapidaire procédés Séailles, Paris, s. d. [1926], p. 14.
  • 22 Les produits « Lap », émaux lapidaires, procédés Séailles, catalogue commercial, Compagnie générale (...)
  • 23 Ibid.

6En matière d’innovation, un matériau attire tous les regards à l’Exposition de 1925. Cette nouveauté, le Lap, est le résultat d’un travail conjoint entre Speranza Calo et son mari Jean-Charles Séailles. Elle est grecque, née à Constantinople d’un père portraitiste et décorateur d’édifices religieux, auprès duquel elle se forme à la peinture, art auquel elle s’adonnera toute sa vie. Elle devient chanteuse lyrique à succès et se lance dans la carrière. Il est français, issu d’une famille d’artistes comme elle, et docteur en droit. Il préfère cependant opter pour une carrière d’ingénieur, en compagnie de son ami Eugène Freyssinet avec lequel il déposera en 1928 le premier brevet de béton précontraint. En 1913, ils se marient, puis quittent Paris quelques années plus tard pour s’installer dans une grande propriété située à Antony (Hauts-de-Seine), aujourd’hui détruite, au 54, avenue du Bois-de-Verrières. C’est là que Speranza Calo découvre le Lap « au cours de travaux entrepris pour réaliser des décorations d’art »21. Ce nom « évoque, par abréviation, L’Art Antique des Lapidaires »22, il renvoie aux qualités de « ce produit de synthèse […], matière intermédiaire entre les émaux fondus et les pierres les plus dures et les plus belles […] dont la surface cristalline possède, en toutes nuances, une inaltérabilité complète aux intempéries, une légère translucidité, une dureté extrême, un poli parfait23 ». En juin 1923, un premier brevet est déposé puis, en juillet 1924, la marque « Lap », tous deux au nom de Speranza Calo. L’Exposition de 1925 arrive alors que son exploitation est en pleine expansion. Elle va accélérer son succès en lui offrant une vitrine exceptionnelle :

  • 24 « Une promenade à l’Exposition – Le ciment vitrifié », Je sais tout, no 236, 15 août 1925, p. 335.

[Ce] ciment vitrifié […], ce matériau splendide trouv[e] des applications dans de nombreux stands de l’Exposition. C’est ainsi que le pavillon Primavera a revêtu tous ses murs extérieurs d’un Lap d’or rubanné. Les pavillons du Haut-Commissariat de la Grèce, de la Ville de Paris et de […] L’Intransigeant ont employé des Laps d’argent ou d’or. Quant à l’hôtel du collectionneur […], il possède une salle à manger dont tous les murs sont revêtus de Laps [sic] de Venise » d’un rouge sombre24 [fig. 3].

Figure 3

Figure 3

Salle à manger de l’hôtel du Collectionneur (pavillon du groupe Ruhlmann conçu pour l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925 à Paris), décorateur Jacques-Émile Ruhlmann (1879-1933). Lap rouge de Venise, procédé Calo-Séailles, 1925, dessin publié dans Intérieurs en couleurs (France), de Léon Deshairs, Paris, Albert Lévy, 1926, pl. 39.

Reproduction Julie Faure.

  • 25 GUÉNÉ Hélène, « Les arts décoratifs : la participation grecque à l’Exposition de 1925 à Paris », in(...)
  • 26 Ils concourent dans le groupe 1 Architecture, section 2 Pierre.
  • 27 Voir à ce sujet DOUCHIN Alexis, « Le lap d’art », in Le Patrimoine. Industries & savoir-faire innov (...)
  • 28 Pour les années 1920, une liste non exhaustive est publiée dans VARENNE Gaston, « Le mouvement des (...)
  • 29 COGNIAT Raymond, « Deux immeubles d’inspiration coloniale par MM. Alex et Pierre Fournier. Immeuble (...)
  • 30 RAMBOSSON Yvanhoé, « Les Beaux-Arts - L’Exposition du Lap ou le Jardin sous la pluie », Comoedia, 1 (...)
  • 31 Les produits « Lap », émaux lapidaires, procédés Séailles, catalogue commercial, op. cit., p. 15.
  • 32 LUCHIER Sophie, « Gare de Saint-Amand-les-Eaux », Dossier d’œuvre architecture IA59005014, Lille, 2 (...)

7Ses combinaisons décoratives semblent infinies, tant en architecture – revêtement mural intérieur comme extérieur, devantures de boutiques ou encore dallage – que pour le mobilier – panneau décoratif, dessus de meubles et objets. Au Pavillon grec, Speranza Calo-Séailles expose aussi des œuvres de ses compatriotes tels que Lykourgos Kogevinas ou Anastasios Loukidis qu’elle transpose elle-même en Lap25. La manifestation consacre les Calo-Séailles. Ils obtiennent la médaille d’or et le diplôme d’honneur pour leur invention26. La renommée de Speranza se déploie considérablement après l’Exposition. Elle devient une figure importante de la scène artistique, éclipsant en partie son mari. Alfred Janniot, les frères Martel, Léon Leyritz, Albert Binquet, Georges Saupique, Raoul Dufy ou encore Foujita figurent parmi les nombreux artistes qui déposent leurs cartons à la manufacture d’Antony27. Les œuvres réalisées abondent28 : des masques en Lap d’or par Saupique pour l’immeuble de la Dépêche coloniale29, une fontaine bleue chimère de Jacques Aubrun, les revêtements de la boutique d’objets d’art d’Henri Rapin, ceux du magasin en Lap rouge de Renée Kinsbourg ou du fleuriste André Baumann (96 bd du Montparnasse) par Léon Leyritz [fig. 4], des panneaux d’André Schefer pour la salle du conseil de la Société française des poteaux électriques (architecte Marguerite Moinault)30, les 200 devantures des magasins Nicolas, la boutique Covanna (rue Pasquier, architecte Pierre Patout)31, etc. De cette période faste ne subsistent que de rares exemples connus. On peut citer la salle Pleyel et ses piliers recouverts de Lap d’or [fig. 5], ceux du restaurant La Coupole, recouverts de Lap vert à fils dorés, ou encore une frise décorant la salle des pas perdus de la gare de Saint-Amand-les-Eaux (Nord)32. La Seconde Guerre mondiale et le décès en 1949 de Speranza Calo-Séailles marquent le déclin de la manufacture, dont l’activité cesse au début des années 1960. Le Lap reste aujourd’hui attaché à sa personnalité singulière, artiste pluridisciplinaire, décoratrice autodidacte et femme d’affaires aguerrie.

Figure 4

Figure 4

Vitrine de la boutique du fleuriste André Baumann (96, bd du Montparnasse à Paris) conçue par Léon Leyritz, décorateur, et Jacques Brégeaux, ferronnier. Revêtement Lap bleu azur. Photographie publiée dans Les Produits « Lap », émaux lapidaires, procédés Séailles, catalogue commercial, 1930, p. 31.

Photographe inconnu / archives communales d’Antony.

Figure 5

Figure 5

Foyer de la salle Pleyel (Paris) décoré par Speranza Calo-Séailles. Ses piliers ont été revêtus de Lap or et polychrome en 1927. Photographie conservée au service Patrimoines et Inventaire de la région Île-de-France, 2017.

© Stéphane Asseline (région Île-de-France).

Lucienne Heuvelmans, hors-concours à l’Exposition de 1925 

  • 33 Les femmes y sont admises depuis 1900.
  • 34 Premier Second Grand Prix en 1910.
  • 35 SCHWARTZ Emmanuel, Les Sculptures de l’École des beaux-arts de Paris : histoire, doctrines et catal (...)
  • 36 Une caricature d’Heuvelmans par le peintre Marco-Henri de Gastyne, alors pensionnaire à la villa Mé (...)
  • 37 PLÉE Léon, « Une femme à la villa Médicis », Les Annales politiques et littéraires, 6 août 1911, p. (...)
  • 38 Ibid.
  • 39 « Lettres et Beaux-Arts. Les Prix de Rome », Le Monde artiste, 29 juillet 1911, p. 479.

8Avec Maurice Dufrène, Jeanne Lanvin ou encore Antoine Bourdelle, Lucienne Heuvelmans fait partie des artistes qui, du fait de leur notoriété, et comme membres de jurys, ne concourent pour aucune récompense. Cette renommée et cette place d’artiste à part entière, Heuvelmans les a conquises de haute lutte depuis sa formation dans l’entreprise familiale jusqu’à la villa Médicis. Originaires de Belgique, ses parents, Oswald Heuvelmans, ébéniste, et Donatilde Sandras, modiste, ont installé leur atelier faubourg Saint-Antoine. Lucienne y fait ses classes avant d’intégrer l’académie Julian puis, en 1904, l’École des beaux-arts33. Élève des sculpteurs Laurent Marqueste, Emmanuel Hannaux et Denys Puech, elle affiche très tôt ses ambitions et tente le Prix de Rome, ouvert aux femmes depuis 1903. Elle échoue six fois. En 190934, elle obtient la seconde place et décroche deux ans plus tard le Grand Prix de sculpture35 pour son interprétation d’Électre veillant sur le sommeil d’Oreste. Son accession à la villa Médicis fait polémique et crée une franche hostilité chez certains confrères qui ne la ménagent pas36. La presse relaie l’affaire par le biais d’articles, mais aussi de caricatures, qui pour les uns s’insurgent de sa présence, pour les autres louent sa consécration. Léon Plée est de ces derniers. Dans sa tribune « Une femme à la villa Médicis », parue le 6 août 1911, il écrit : « Le talent est un sésame devant lequel les portes les plus fermées sont bien obligées, un jour ou l’autre, de s’ouvrir, les règlements les plus farouches, de céder, les préventions, de tomber37. » Audacieux, il ose même ce plaidoyer : « Cela n’a l’air de rien et cependant ce geste si heureux […] restera fameux dans l’histoire de l’École des beaux-arts, il comporte toute une révolution. Car jusqu’à ce jour l’administration de l’École de Rome s’était montrée plutôt “misogyne”38. » Si sa tentative d’euphémisation de la réalité, par l’apposition de l’adverbe « plutôt » et l’usage des guillemets, paraît aujourd’hui décalée, il n’en reste pas moins que l’écrivain soutient avec force l’artiste, saluant même « une belle victoire féminine », tout comme Le Monde artiste, qui y voit « une éclatante victoire du féminisme39 ».

  • 40 Lauréate en 1911, elle arrive à Rome en 1912. Elle rejoint Paris en 1914 car les bourses sont suspe (...)

9Lucienne Heuvelmans entame ainsi un long séjour de presque dix ans à la Villa (1912-1921), entrecoupé d’un retour à Paris durant la Première Guerre mondiale (1914-1916)40. Elle y travaille, entre autres, à la conception d’un groupe sculpté, Les Illusions et le Regret, qu’elle présente à l’Exposition de 1925 pour le jardin du pavillon de la Ville de Paris [fig. 6].

Figure 6

Figure 6

Ensemble sculpté Les Illusions et le Regret de Lucienne Heuvelmans, jardins du pavillon de la Ville de Paris. Carte postale, 1925, conservée dans une collection privée.

Photographe inconnu / reproduction Julie Faure.

  • 41 FRANTEL Max, « Aux Arts décoratifs – L’inauguration du pavillon de la Ville de Paris », Comoedia, n(...)
  • 42 RENÉ-JEAN, « La sculpture à l’Exposition des Arts décoratifs », La Revue de l’art ancien et moderne(...)
  • 43 VITRY Paul, « La sculpture à l’Exposition des Arts décoratifs », L’Architecture, 10 octobre 1925, p (...)
  • 44 ALEXANDRE Arsène, « Les sculpteurs à l’Exposition », La Renaissance de l’art français et des indust (...)
  • 45 Elle reçoit notamment la commande du buste d’Albert de Mun pour l’Assemblée nationale en 1928 (A.N. (...)
  • 46 L’église actuelle a été édifiée en 1997 à la suite de la destruction de la précédente qui menaçait (...)

10L’œuvre, monumentale, ne fait pas l’unanimité. Si certains la jugent « harmonieuse41 », d’autres soulignent la « composition d’accent pictural, un peu molle mais d’un joli arrangement42 » ou regrettent « qu’un pareil ensemble garde quelque chose de froid et glacé, comme un bon devoir d’école43 ». Néanmoins, les éloges semblent l’emporter : ainsi, l’influent Arsène Alexandre proclame que « ce superbe spécimen, à la fois de sculpture pure et décorative […] classe définitivement cette vaillante artiste44 ». Avec cette œuvre puissante, Lucienne Heuvelmans s’impose et affirme sa capacité à mener de grands chantiers. La seconde moitié des années 1920 est ponctuée par des commandes45 qui marquent sa carrière. Parmi celles-ci, la Vierge au baiser qu’elle réalise pour l’église Notre-Dame-d’Espérance, rue de la Roquette à Paris, va connaître un succès particulier. Cette statue, plus grande que nature, taillée en pierre rose de Tournus, est réalisée pour le compte de la paroisse46 en 1928 [fig. 7]. Les formes stylisées de cette Vierge à l’Enfant et sa composition inédite pour ce thème popularisent l’œuvre qui sera reproduite en série, admise dans d’autres lieux de culte, mais aussi des foyers privés.

Figure 7

Figure 7

Notre-Dame d’Espérance ou Vierge au baiser, de Lucienne Heuvelmans, 1928. Sculpture en pierre rose de Tournus, conservée dans l’église Notre-Dame-d’Espérance, rue de la Roquette à Paris, 2010-2020.

© Photographe de la Paroisse Notre-Dame-d’Espérance.

  • 47 A. N., F/21/6793, Beaux-Arts. Commandes et achat d’œuvres par l’État, sculpteurs et graveurs, 1937- (...)

11Des années 1930 à sa mort en 1944, Heuvelmans trace un parcours solitaire orienté vers l’art religieux, faute, entre autres, de commandes publiques, qui se raréfient alors, ce qu’elle déplore. Les Archives nationales conservent ainsi une lettre datée du 27 février 1937 adressée à Georges Huisman, directeur des Beaux-Arts, qui fait état de sa « désillusion d’avoir été presque oubliée pour les travaux de 1937 ». Se qualifiant « d’artiste « trop discrète et trop rare », elle se « rappelle à [son] souvenir et [le] prie de ne pas l’oublier47 ».

  • 48 NOBLEMAIRE Georges, Roma Beata, Paris, L’Édition d’art, 1918. Heuvelmans y illustre 40 sonnets.

12L’Exposition de 1925 peut ainsi être considérée comme l’apogée de la carrière de cette artiste qui, outre la sculpture, pratiquait la photographie et le dessin d’illustration48.

Valentine Reyre, Pauline Peugniez et l’église du Village français : deux figures féminines de l’Art sacré mises en lumière

  • 49 DAVID Véronique & STAHL Fabienne, « L’église du Village français à l’Exposition internationale de 1 (...)
  • 50 SAINT-MARTIN Isabelle & STAHL Fabienne (dir.), Les Ateliers d’art sacré, 1919-1947. Rêves et réalit (...)
  • 51 Une quinzaine de femmes artistes au moins sont citées pour leur contribution à cette réalisation. V (...)
  • 52 Valentine Reyre fonde l’Arche en 1916 avec Maurice Storez, Henri Charlier et Sabine Desvallières, q (...)
  • 53 « IV. Les Expositions. À l’Exposition des Arts décoratifs, l’église du Village français », in BRILL (...)
  • 54 Ibid., p. 286-300.

13Construite par la Société de Saint-Jean pour le développement de l’art chrétien, présidée par Maurice Denis, l’église du Village français49 offre au public de l’Exposition un condensé du renouveau de l’art religieux catholique. Pas moins de cent artistes y exposent dans le sillage des Ateliers d’art, créés en 1919 par Georges Desvallières et Maurice Denis50. Au sein de cet aréopage qui compte, en plus de leurs fondateurs, notamment Carlo Sarrabezolles, Raymond Subes, Louis Barillet et Jean Hébert-Stevens, les femmes sont bien représentées51. Parmi elles, Valentine Reyre concourt pour le groupe de l’Arche52, salué par Maurice Brillant comme « remarquable par sa cohésion, par la fermeté de son esthétique et par la qualité des artistes qui le composent53 ». L’enjeu est de taille pour la décoratrice qui réalise pour le mur du narthex, « dans le style large, harmonieux et souple qu’on lui connaît54 », un vitrail en forme de rosace figurant le Couronnement de la Vierge (atelier Henri Lorin) et quatre fresques : entourant la rosace l’Ange aux clefs et l’Ange à l’encensoir ; Saint-Jean écrivant sous la dictée de l’ange et La Vierge de l’Apocalypse [fig. 8 et 9]. Son confrère Wladimir Polissadiw complète l’ensemble par des motifs octogonaux. De ces œuvres ne subsistent aujourd’hui que les dessins préparatoires conservés au musée des Années Trente (Boulogne) acquis par donation des héritiers de l’artiste en 2010.

Figure 8

Figure 8

Fresques et rosace, narthex de l’église du Village français de l’Exposition, 1925, composition de Valentine Reyre et Wladimir Polissadiw. Carte postale conservée dans une collection privée.

Photographe inconnu / reproduction Julie Faure.

Figure 9

Figure 9

Vierge de l’Apocalypse, Valentine Reyre. Dessin au fusain, esquisse préparatoire pour la fresque du narthex de l’église du Village français de l’Exposition, 1925, conservé au musée des Années Trente, Boulogne-Billancourt (inv. 2010.0.37.1).

Reproduction Julie Faure.

  • 55 VITALE François, « La chapelle des Saints de France de Notre-Dame de la Paix », Notes d’art et d’ar (...)
  • 56 Voir ministère de la Culture, Plateforme ouverte du patrimoine, fiches Palissy « Ensemble de l’aute (...)
  • 57 Ce vitrail, présenté au pavillon du Vitrail en 1925, est aujourd’hui conservé à Saint-Germain-en-La (...)

14Parallèlement, Pauline Peugniez et Marie-Cécile Schmitt (1887-1945) remportent un concours interne au sein du groupe des Catholiques des Beaux-Arts pour la réalisation de la fresque de la chapelle des Saints de France d’après une esquisse de Raymond Petit55. On sait peu de choses de l’œuvre monumentale de Marie-Cécile Schmitt en dehors des mosaïques qu’elle réalise à l’église Saint-Dominique (Paris 14e) en 1921 et de fresques pour la chapelle des Confesseurs de l’église du Saint-Esprit (Paris 12e) en 1934. Pauline Peugniez, élève de Maurice Denis et Georges Desvallières, s’est surtout illustrée jusque-là pour ses peintures religieuses et notamment pour son tableau d’autel Le Légendaire de la Vierge présenté à l’exposition de l’Art chrétien moderne en 1920, œuvre encadrée par ailleurs de deux panneaux de Valentine Reyre, l’un consacré à saint Dominique et l’autre à sainte Catherine. En 1922, elle participe aux tableaux et autels de l’église Saint-Epvre de Domèvre-sur-Vezouze (Meurthe-et-Moselle) lors de la reconstruction du village56. Ainsi, l’Exposition de 1925, où son vitrail Notre-Dame des Prairies pour l’église Saint-Martin de Canehan (Seine-Maritime) – refusé par le commanditaire en raison du chapeau de paille coiffant la Vierge – est mis en lumière57, offre à Peugniez la première opportunité de s’essayer à l’art monumental. Elle y présente également un tapis d’autel pour la chapelle des Ateliers d’art sacré sur le thème du Cantique des cantiques, et plusieurs tapisseries d’Aubusson, exécutés par la maison Braquenié.

  • 58 Association des amis de l’œuvre de Valentine Reyre, « Liste des œuvres monumentales de Valentine Re (...)

15L’Exposition, véritable tremplin, ouvre à ces artistes les portes de nombreux chantiers. Pour Valentine Reyre, le rythme des commandes s’accélère. Elle se voit confier la réalisation de l’ensemble décoratif de l’église Saint-Thomas de Montmagny (Val-d’Oise) dont la grande fresque de l’abside (1926), les décors de la bibliothèque de la chapelle du grand séminaire de Solesmes (Sarthe, 1926), les verrières de l’église Notre-Dame-de-l’Immaculée-Conception d’Audincourt (Doubs, 1927), les fresques du chœur de la chapelle de l’Institut Sainte-Marie à Bruxelles (1928), les décors de l’église Sainte-Prudentienne à Châlons-en-Champagne (Marne, 1929)58. Ce rythme ne faiblit pas tout au long des années 1930, durant lesquelles les chantiers se succèdent. Reyre et Peugniez ont ainsi l’occasion d’exercer conjointement leur talent pour le pavillon des Missions de l’Exposition coloniale de 1931 [fig. 10], puis à l’église du Saint-Esprit (Paris, 12e), chantier emblématique du cardinal Verdier (1932). En 1940, très marquée par la guerre, Valentine Reyre décide de cesser son activité pour se consacrer à des œuvres sociales, jusqu’à sa mort en 1943, tandis que Pauline Peugniez poursuit de nombreux projets avec son mari Jean Hébert-Stevens. L’Exposition de 1925 permet ainsi aux deux artistes de se distinguer au sein de ce vaste chantier collaboratif du Village français.

Figure 10

Figure 10

Chœur de l’église Notre-Dame-des-Missions (1931), Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). Œuvre collective (peintres-verriers : Jean Hébert Stevens, Louis Barillet, Théodore-Hansen, Jacques Le Chevallier, Marguerite Huré ; cartonnière : Valentine Reyre). Photographie, 2001, conservée au service de l’Inventaire général du patrimoine culturel de la région Île-de-France (IVR11_20019300076VA).

© Jean-Bernard Vialles (région Île-de-France).

16Ces cinq trajectoires d’artistes témoignent de l’impact de l’Exposition de 1925 sur leur carrière. Chauchet-Guilleré y gagne ses galons d’ensemblière capable de régir une équipe de confrères et d’imposer son style à la marque Primavera. Speranza Calo-Séailles y est consacrée comme égérie créatrice du Lap, d’autant plus remarquée que sa réussite est autant artistique qu’industrielle et commerciale. Lucienne Heuvelmans semble y jouer son va-tout pour s’imposer, enfin, au-delà de son Prix de Rome, avec sa première œuvre monumentale. Quant à Reyre et Peugniez, la chapelle du Village français leur permet de déployer leur talent, avec des réalisations de grande ampleur qui leur ouvrent les portes d’importants chantiers.

  • 59 PLÉE Léon, art. cit., p. 136.

17L’Exposition de 1925 apparaît ainsi pour ces femmes comme une forme de kairos dans leur parcours, un moment opportun que chacune saisit à sa manière, conscientes qu’il s’agit là d’une occasion unique de faire connaître leur travail. Ce tournant leur permet de poursuivre leur chemin artistique avec, pour les unes, une légitimité nouvelle, pour les autres, une renommée définitivement conquise. Il reste à noter que cette reconnaissance émane d’un jury d’hommes (maîtres, confrères, critiques, chroniqueurs) et selon des valeurs associées traditionnellement à la masculinité : force, monumentalité, performance, efficacité et rentabilité. Ainsi, il n’est pas évident de statuer sur l’intention de ces artistes. Ont-elles satisfait, consciemment ou inconsciemment, à ces attentes ? Ou bien sont-ce ces messieurs qui, naturellement, sont allés consacrer leurs (presque) semblables ? Convenons surtout qu’elles doivent ce succès à leur détermination et à leur talent, « sésame qui, tôt ou tard, ouvre toutes les portes59 ».

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Notes

1 « Faire œuvre. La formation et la professionnalisation des artistes femmes aux xixe et xxe siècles », organisé par l’association Aware (Archives of Women Artists, Research and Exhibitions) en partenariat avec l’établissement public des musées d’Orsay et de l’Orangerie, et le Musée national d’art moderne – Centre Pompidou, Paris (19 et 20 septembre 2019). Programme disponible en ligne : https://awarewomenartists.com/nos_evenements/faire-oeuvre-la-formation-et-la-professionnalisation-des-artistes-femmes-au-xixe-et-xxe-siecles/ [lien valide en mars 2025].

2 SOFIO Séverine, Artistes femmes. La parenthèse enchantée, xviiie-xixe siècles, Paris, CNRS, coll. « Culture & société », 2016.

3 KOERING Élise, « Décoratrice-ensemblière : une étape vers la profession d’architecte dans les années 20 ? », Livraisons d’histoire de l’architecture, no 35, juin 2018, p. 111-123, disponible en ligne, https://journals.openedition.org/lha/976 [lien valide en mars 2025].

4 Pour des réalisations antérieures ou contemporaines de l’Exposition de 1925, voir par exemple VAUDOYER Jean-Louis, « Le théâtre des Champs-Élysées. La décoration » [foyer de la Danse réalisé par Jacqueline Marval], Art et décoration, janvier-juin 1913, t. XXXIII, p. 121-124 ou encore GOISSAUD Antony, « Une église à Montmagny » [fresque du mur de l’autel, réalisée par Valentine Reyre], La Construction moderne, 17 mars 1927, 42e année, n29, p. 329.

5 Par exemple LAFOLLYE P., « Marguerite Huré, peintre-verrier », L’Architecture, octobre 1927, no 10, p. 349-353.

6 Par exemple ESCHOLIER Raymond, « L’Art chrétien moderne », Art et décoration, janvier-juin 1921, t. XXXIX, p. 33-42.

7 Par exemple LEBLOND Marius, « Yvonne Serruys (Madame Pierre Mille) », L’Art décoratif, 1914, no 202, p. 151-156 ; ou encore LAFOLLYE P., art. cit.

8 Une liste de 88 femmes artistes a été établie à ce jour. Elle résulte du repérage des femmes mentionnées comme primées dans le groupe I (Architecture), traitant normalement des œuvres et contributions monumentales, toutes classes confondues (1-Architecture ; 2-Pierre ; 3-Bois ; 4-Métal ; 5-Céramique ; 6-Verre), comme de celles référencées comme ensemblières au sein du groupe II (Mobilier), classe 7, Ensembles de mobiliers, et enfin des artistes énumérées dans le groupe IV (Arts du théâtre, de la rue et des jardins), classes 26-Rue et 27-Jardin, qui peuvent disposer des éléments relevant de l’architecture extérieure et du paysagisme. Voir Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes. Liste des récompenses, Paris, Grand Palais, 1925, Paris, ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et des Télégraphes, Imprimerie nationale, 1925.

9 Treize sont primées lors de cet événement dans la classe 7 – Ensembles de mobiliers, au sein du groupe 2, Mobilier. Pour les Françaises : hors-concours : Lucie Renaudot ; grand prix : Charlotte Chauchet-Guilleré, Madeleine Sougez ; diplôme d’honneur : Blanche J. Klotz ; médaille d’or, Renée Kinsbourg, veuve (prénom non mentionné) ; médaille d’argent : Suzanne Guiguichon, Lina Mouton, Andrée et Paulette Richon. Auxquelles s’ajoutent quatre artistes d’origine étrangère. Voir Ibid., p. 49 à 54. Voir également KOERING Élise, art. cit.

10 Dans le groupe 1 - Architecture, elles sont 45 artistes (toutes nationalités confondues) mentionnées ou primées dont Jeanne Lanvin (hors-concours) ou encore Valentine Reyre (diplôme d’honneur en architecture). Il faut également noter que Margherita Sarfatti, la compagne de Mussolini, fait partie de la présidence du jury de la classe 2 – Pierre de ce groupe. Dans le groupe 4 - Art des théâtres, de la rue et des jardins, 29 sont mentionnées ou primées dans les classes 26 - Rue et 27 - Jardin. Yvonne Serruys et Gerda Wegener sont récompensées (médaillées d’or), comme la jeune architecte diplômée Jeanne Surugue (médaillée d’argent). On note également la présence de Jane Poupelet dans le jury de la classe 27 - Jardin.

11 Voir Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes. Liste des récompenses, op. cit., p. 49-54.

12 Archives nationales (A. N.) F/21/4187 et F/21/4298, Beaux-Arts. Travaux d’art, musées et expositions. 3e volume. Dossiers d’artistes, 1899-1906, « Chauchet, Mlle. Peintre ».

13 René Guilleré, artiste et collectionneur, préside en 1901 à la fondation de la Société des artistes décorateurs, et participe à l’organisation de sa première exposition en 1904.

14 Pierre Laguionie est le fils du directeur du Printemps. Charlotte Chauchet-Guilleré, René Guilleré et lui-même animent dès 1909 un rayon d’art décoratif moderne qui deviendra en 1912 Primavera. René Guilleré en prendra la direction et Charlotte Chauchet-Guilleré la direction artistique de 1922 à 1937.

15 VAUXCELLES Louis, « La vie artistique – Exposition Chauchet-Guilleré et Bourgeot », Gil Blas, 24 juin 1907, n10107, p. 2.

16 Le Livre d’or des peintres exposants vivants au 1er janvier 1910, 1907-1909, p. 110.

17 RAMBOSSON Yvanhoé, « Les ensembles mobiliers à l’Exposition des Arts décoratifs – Section française et sections étrangères », La Revue de l’art ancien et moderne, t. XLVIII, juin-décembre 1925, p. 231.

18 SENTENAC Paul, « Le pavillon de Primavera », La Renaissance de l’art français et des industries de luxe, août 1925, p. 370-373.

19 Ibid., p. 372.

20 Ibid., p. 372.

21 Les Produits Lap, ciment lapidaire procédés Séailles, Paris, s. d. [1926], p. 14.

22 Les produits « Lap », émaux lapidaires, procédés Séailles, catalogue commercial, Compagnie générale de construction de fours, Montrouge, 8 place des États-Unis, Compagnie générale de construction de fours, Paris, Compagnie générale de construction de fours, s. d. [1930], p. 1.

23 Ibid.

24 « Une promenade à l’Exposition – Le ciment vitrifié », Je sais tout, no 236, 15 août 1925, p. 335.

25 GUÉNÉ Hélène, « Les arts décoratifs : la participation grecque à l’Exposition de 1925 à Paris », in ARNOUX-FARNOUX Lucile & KOSMADAKI Polina (dir.), Le Double Voyage : Paris-Athènes (1919‐1939), Athènes, École française d’Athènes, coll. « Mondes méditerranéens et balkaniques », 2020, p. 201-220.

26 Ils concourent dans le groupe 1 Architecture, section 2 Pierre.

27 Voir à ce sujet DOUCHIN Alexis, « Le lap d’art », in Le Patrimoine. Industries & savoir-faire innovants, Antony, plaquette, service Archives, culturel et info’com, septembre 2011.

28 Pour les années 1920, une liste non exhaustive est publiée dans VARENNE Gaston, « Le mouvement des Arts appliqués – Le Lap », L’Amour de l’Art, 9e année, n8, p. 317-318.

29 COGNIAT Raymond, « Deux immeubles d’inspiration coloniale par MM. Alex et Pierre Fournier. Immeuble de la Dépêche Coloniale, 19 rue Saint-Georges », L’Architecture, vol. 44, no 8, août 1931, p. 261-266.

30 RAMBOSSON Yvanhoé, « Les Beaux-Arts - L’Exposition du Lap ou le Jardin sous la pluie », Comoedia, 19 juillet 1930, no 6393, p. 3.

31 Les produits « Lap », émaux lapidaires, procédés Séailles, catalogue commercial, op. cit., p. 15.

32 LUCHIER Sophie, « Gare de Saint-Amand-les-Eaux », Dossier d’œuvre architecture IA59005014, Lille, 2014, en ligne : https://inventaire.hautsdefrance.fr/dossier/IA59005014 [lien valide en mars 2025].

33 Les femmes y sont admises depuis 1900.

34 Premier Second Grand Prix en 1910.

35 SCHWARTZ Emmanuel, Les Sculptures de l’École des beaux-arts de Paris : histoire, doctrines et catalogue, Paris, ENSBA, coll. « Catalogues et guides », 2003, p. 131.

36 Une caricature d’Heuvelmans par le peintre Marco-Henri de Gastyne, alors pensionnaire à la villa Médicis, la figure à son désavantage comme une espèce de corbeau chapeauté formant la canne d’un parapluie. Villa Médicis, album des caricatures tome 3, reproduit in Heuvelmans [dossier d’artiste], documentation du musée des Années Trente, 84 AP 174-17.

37 PLÉE Léon, « Une femme à la villa Médicis », Les Annales politiques et littéraires, 6 août 1911, p. 136-137.

38 Ibid.

39 « Lettres et Beaux-Arts. Les Prix de Rome », Le Monde artiste, 29 juillet 1911, p. 479.

40 Lauréate en 1911, elle arrive à Rome en 1912. Elle rejoint Paris en 1914 car les bourses sont suspendues à cause de la déclaration de la guerre. En 1916, elle obtient une autorisation spéciale pour retourner à Rome. Voir CELLI Patricia, Artistes voyageuses : Lucienne Heuvelmans, Rome, 19 novembre 2020, conférence en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=JSOyolRSdAw&loop=0&autoplay=0 [lien valide en mars 2025].

41 FRANTEL Max, « Aux Arts décoratifs – L’inauguration du pavillon de la Ville de Paris », Comoedia, n4530, 14 mai 1925, p. 1. 

42 RENÉ-JEAN, « La sculpture à l’Exposition des Arts décoratifs », La Revue de l’art ancien et moderne, t. XLVIII, juin-décembre 1925, p. 251 et 257.

43 VITRY Paul, « La sculpture à l’Exposition des Arts décoratifs », L’Architecture, 10 octobre 1925, p. 332.

44 ALEXANDRE Arsène, « Les sculpteurs à l’Exposition », La Renaissance de l’art français et des industries du luxe, octobre 1925, p. 448.

45 Elle reçoit notamment la commande du buste d’Albert de Mun pour l’Assemblée nationale en 1928 (A.N., F/21/4221, Beaux-Arts. Commandes et achat d’œuvres par l’État, sculpteurs et graveurs, 1928-1931 « Heuvelmans, Melle. “Buste d’Albert de Mun” ».

46 L’église actuelle a été édifiée en 1997 à la suite de la destruction de la précédente qui menaçait de tomber en ruine. La statue de la Vierge est conservée dans une chapelle latérale, de même qu’un chemin de croix de l’artiste réalisé dans les années 1930.

47 A. N., F/21/6793, Beaux-Arts. Commandes et achat d’œuvres par l’État, sculpteurs et graveurs, 1937-1938, « Heuvelmans, Mlle. Achat de deux statues en marbre rose », inv. 4024- 4025, « Enfant à la colombe. Enfant à la tortue ».

48 NOBLEMAIRE Georges, Roma Beata, Paris, L’Édition d’art, 1918. Heuvelmans y illustre 40 sonnets.

49 DAVID Véronique & STAHL Fabienne, « L’église du Village français à l’Exposition internationale de 1925 », in AMBROSELLI de BAYSER Catherine, BADETZ Yves, BRÉON Emmanuel et al., Années folles, années d’ordre. L’Art déco de Reims à New York, cat. exp., Reims, musée des Beaux-Arts, 14 oct. 2006 – 11 fév. 2007, Reims, Paris, musée des Beaux-Arts, Hazan, 2006, p. 164-177.

50 SAINT-MARTIN Isabelle & STAHL Fabienne (dir.), Les Ateliers d’art sacré, 1919-1947. Rêves et réalités d’une ambition collective, Paris, Hermann, coll. « Hautes études. Histoire de l’art. Storia dell’arte », 2023.

51 Une quinzaine de femmes artistes au moins sont citées pour leur contribution à cette réalisation. Voir SOCIÉTÉ DE SAINT-JEAN, Notes d’art et d’archéologie, juillet 1925, 29e année, no 3, p. 33-60.

52 Valentine Reyre fonde l’Arche en 1916 avec Maurice Storez, Henri Charlier et Sabine Desvallières, qui porte la même vocation que les Ateliers d’art sacré, dont elle est également membre fondateur. Sources : Association des Amis de l’œuvre de Valentine Reyre, Cahier du Tau, n1, printemps 1993, p. 42. SAUTORY Martine, « Valentine Reyre, pont entre l’Arche et les Ateliers d’art sacré », in SAINT-MARTIN Isabelle & STAHL Fabienne, op. cit., p. 147-153, disponible en ligne, https://www.cairn.info/les-ateliers-d-art-sacre-mille-neuf-cent-dix-neuf--9791037032027-page-147.htm [lien valide en mars 2025].

53 « IV. Les Expositions. À l’Exposition des Arts décoratifs, l’église du Village français », in BRILLANT Maurice, L’Art chrétien en France au 20e siècle : ses tendances actuelles, Paris, Bloud et Gay, 1927, p. 286-300.

54 Ibid., p. 286-300.

55 VITALE François, « La chapelle des Saints de France de Notre-Dame de la Paix », Notes d’art et d’archéologie, juillet 1925, 29e année, n3, p. 58.

56 Voir ministère de la Culture, Plateforme ouverte du patrimoine, fiches Palissy « Ensemble de l’autel latéral Sud (autel, tabernacle, retable, console) » et « Ensemble de l’autel latéral Nord (autel, tabernacle, retable, 2 consoles) », PM54001174 et PM54001184, ainsi que celles « Tableaux : L’Ange gardien », « Marthe et Marie », « Marie-Madeleine », « La Charité » et « Les Litanies de la Vierge » Fiches PM54001182, PM54001191, PM54001192, PM54001181et PM54001190, Paris, 31 mai 2001, en ligne : https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM54001174 et https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM54001184 ainsi que https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM54001182 ; https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM54001191 ; https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM54001192 ; https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM54001181 et https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM54001190 [liens valides en mars 2025].

57 Ce vitrail, présenté au pavillon du Vitrail en 1925, est aujourd’hui conservé à Saint-Germain-en-Laye, au musée départemental Maurice Denis (inv. PMD.000.18.1). Voir également « Mme P. Peugniez. Exécuté par Hébert-Stevens et A. Riony. Notre-Dame des Prairies », in GRUBER Jacques, Le Vitrail à l’Exposition internationale des Arts décoratifs Paris 1925, Paris, Ch. Moreau, 1926. Il s’agit d’une des huit planches colorisées des 42 que compte le portfolio.

58 Association des amis de l’œuvre de Valentine Reyre, « Liste des œuvres monumentales de Valentine Reyre », Cahier du Tau, n3, 1993, p. 223-227.

59 PLÉE Léon, art. cit., p. 136.

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Table des illustrations

Titre Figure 1
Légende Pavillon Primavera, conçu par les architectes Henri Sauvage et Georges Wybo pour l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925 à Paris. Revêtement en Lap, procédé Calo-Séailles. Photographie publiée dans La Renaissance de l’art français et des industries de luxe, Henry Lapauze (dir.), Paris, août 1925, p. 370.
Crédits © Rep / reproduction Julie Faure.
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/44507/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 287k
Titre Figure 2
Légende Chambre à coucher du pavillon Primavera, Charlotte Chauchet-Guilleré décoratrice, 1925, dessin publié dans Intérieurs en couleurs (France), de Léon Deshairs, Paris, Albert Lévy,1926, pl. 1.
Crédits Reproduction Julie Faure.
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/44507/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 189k
Titre Figure 3
Légende Salle à manger de l’hôtel du Collectionneur (pavillon du groupe Ruhlmann conçu pour l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925 à Paris), décorateur Jacques-Émile Ruhlmann (1879-1933). Lap rouge de Venise, procédé Calo-Séailles, 1925, dessin publié dans Intérieurs en couleurs (France), de Léon Deshairs, Paris, Albert Lévy, 1926, pl. 39.
Crédits Reproduction Julie Faure.
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/44507/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 131k
Titre Figure 4
Légende Vitrine de la boutique du fleuriste André Baumann (96, bd du Montparnasse à Paris) conçue par Léon Leyritz, décorateur, et Jacques Brégeaux, ferronnier. Revêtement Lap bleu azur. Photographie publiée dans Les Produits « Lap », émaux lapidaires, procédés Séailles, catalogue commercial, 1930, p. 31.
Crédits Photographe inconnu / archives communales d’Antony.
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/44507/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 319k
Titre Figure 5
Légende Foyer de la salle Pleyel (Paris) décoré par Speranza Calo-Séailles. Ses piliers ont été revêtus de Lap or et polychrome en 1927. Photographie conservée au service Patrimoines et Inventaire de la région Île-de-France, 2017.
Crédits © Stéphane Asseline (région Île-de-France).
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/44507/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 208k
Titre Figure 6
Légende Ensemble sculpté Les Illusions et le Regret de Lucienne Heuvelmans, jardins du pavillon de la Ville de Paris. Carte postale, 1925, conservée dans une collection privée.
Crédits Photographe inconnu / reproduction Julie Faure.
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/44507/img-6.JPG
Fichier image/jpeg, 196k
Titre Figure 7
Légende Notre-Dame d’Espérance ou Vierge au baiser, de Lucienne Heuvelmans, 1928. Sculpture en pierre rose de Tournus, conservée dans l’église Notre-Dame-d’Espérance, rue de la Roquette à Paris, 2010-2020.
Crédits © Photographe de la Paroisse Notre-Dame-d’Espérance.
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/44507/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 124k
Titre Figure 8
Légende Fresques et rosace, narthex de l’église du Village français de l’Exposition, 1925, composition de Valentine Reyre et Wladimir Polissadiw. Carte postale conservée dans une collection privée.
Crédits Photographe inconnu / reproduction Julie Faure.
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/44507/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 345k
Titre Figure 9
Légende Vierge de l’Apocalypse, Valentine Reyre. Dessin au fusain, esquisse préparatoire pour la fresque du narthex de l’église du Village français de l’Exposition, 1925, conservé au musée des Années Trente, Boulogne-Billancourt (inv. 2010.0.37.1).
Crédits Reproduction Julie Faure.
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/44507/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 280k
Titre Figure 10
Légende Chœur de l’église Notre-Dame-des-Missions (1931), Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis). Œuvre collective (peintres-verriers : Jean Hébert Stevens, Louis Barillet, Théodore-Hansen, Jacques Le Chevallier, Marguerite Huré ; cartonnière : Valentine Reyre). Photographie, 2001, conservée au service de l’Inventaire général du patrimoine culturel de la région Île-de-France (IVR11_20019300076VA).
Crédits © Jean-Bernard Vialles (région Île-de-France).
URL http://journals.openedition.org/insitu/docannexe/image/44507/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 299k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Julie Faure, « Chauchet-Guilleré, Calo-Séailles, Heuvelmans, Reyre et Peugniez »In Situ [En ligne], 55 | 2025, mis en ligne le 27 avril 2025, consulté le 17 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/insitu/44507 ; DOI : https://doi.org/10.4000/13tdt

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Auteur

Julie Faure

Conservatrice en chef du patrimoine, région Île-de-France, service Patrimoines et Inventaire
julie.faure@iledefrance.fr

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Droits d’auteur

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