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Introduction

Suspendre le travail : images des manifestations

Henri Eckert et Nicolas Hatzfeld

Texte intégral

« Toute manifestation veut donner à entendre, à plus fort titre à voir ; pour “rendre manifeste”. Elle constitue donc, par essence, une image, aux degrés d’élaboration préalable et délibérée éminemment variables. Cette mise en scène des masses peut se doubler d’une mise en images, à laquelle les organisateurs aspirent mais qui est aussi bien susceptible de la prédéfinir, on le sait. » (Tartakowsky, 2001, 161)

1Automne 2018 : s’exprimant directement sur leurs tuniques ou des pancartes bricolées hâtivement, les Gilets jaunes donnaient à lire à toutes et tous, autres manifestants, simples spectateurs en bordure de leurs défilés ou citoyens usagers des médias, leurs opinions, leurs colères, leurs révoltes ou leurs espoirs en réaction à la situation économique et sociale qui leur était faite (Monchatre & Têtu, 2022). La prévalence de ces expressions individuelles sur le rare recours à des banderoles susceptibles de regrouper les manifestants constituerait-elle un trait caractéristique majeur des manifestations récentes ? Toujours est-il que les Gilets jaunes mettaient ainsi, puissamment, l’accent sur leur besoin de parole et leur volonté d’être entendus d’une part et, d’autre part, témoignaient de manière éclatante de leur usage de la manifestation pour s’exprimer sans intermédiaire. Si ces modes d’intervention « ne sont pas réductibles à l’expression revendicative propre à la forme de la manifestation » (ibid.), ils n’ont pas commencé pour autant avec l’irruption des Gilets jaunes et encore moins cessé avec l’épuisement de leur mouvement. C’est d’abord sur ce phénomène social, qui s’est généralisé lors des manifestations relatives au travail, que ce dossier consacré à la manifestation de rue souhaite attirer l’attention, pour inviter à saisir la grande diversité des pratiques et leur évolution, des pancartes brandies à bout de bras aux banderoles institutionnelles, en passant par les graffitis sur les murs ou les trottoirs et toutes les manières d’expression graphique ou textuelle possibles.

Photo 1. Lyon, 12 janvier 2019 : Manifestation des Gilets jaunes

Photo 1. Lyon, 12 janvier 2019 : Manifestation des Gilets jaunes

© Henri Eckert

2Les manifestations dans l’espace public sont ainsi, de plus en plus souvent, l’occasion d’exprimer, outre les revendications qui les ont suscitées, quelque chose de plus à propos des conditions sociales d’existence des manifestants, au travail, dans la cité ou, plus largement, dans leur vie quotidienne, de dire leurs inquiétudes ou leurs espoirs. Ces propos multiples passent par de multiples moyens, à la disposition immédiate des participants, et des comportements qui témoignent de leur inventivité, de leur sérieux comme de leur humour.

3Il s’est donc agi, dans ce dossier, de saisir, pour reprendre les termes d’Alexandre Dézé (2013), les iconographies contestataires, produites par les manifestants eux-mêmes, et de chercher à remonter en amont vers leurs modes de production. En se rappelant que la manifestation, parce qu’elle « n’agit que dans la mesure où elle est donnée à voir largement, ne peut produire les effets pour lesquels elle a été finalement organisée que si elle parvient à susciter de larges recensions dans la presse écrite, parlée et télévisée, point de passage obligé pour être perçu par le champ politique » (Champagne, 1984, 28). La manifestation ne perdure en effet, dans l’après-coup, qu’à travers les images – et les sons qui leur sont associés, même si ce sont les premières qui dominent. Ce sont elles qui nous intéressent ici, proposées par tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, journalistes ou photojournalistes, photographes ou vidéastes notamment, professionnels ou amateurs, les produisent et alimentent les médias. Dans cette perspective, photos et vidéos s’avèrent en effet des outils particulièrement efficaces, en ce qu’elles permettent non seulement de faire l’actualité immédiate, mais aussi de constituer une archive des manifestations et des transformations qu’elles révèlent. Bref, de cerner les modes d’expression qui se sont développés de manière continue au cours de l’histoire de la manifestation.

4Mai 68 a été abondamment photographié, pas seulement par des photographes de métier. Mais c’est à l’occasion du mouvement de 1995 contre la réforme de la sécurité sociale, que les premiers appareils photos numériques ont incité les manifestants eux-mêmes comme les badauds à prendre plus facilement des photos puis des vidéos toujours plus nombreuses et à les diffuser rapidement parmi leurs proches et sur les réseaux sociaux. Le phénomène a été amplifié encore par l’irruption des premiers photophones, notamment à partir des manifestations contre les contrats première embauche en 2006. Outre la multiplication des images ainsi produites, cette diffusion de l’activité photographique a entraîné une diversification des points de vue et des perspectives et, plus largement, du rapport à la représentation dans le cours des mouvements sociaux. De ce fait, les manifestations de salariés, les manifestations ouvrières notamment, qui mettent en jeu le cadre global de l’activité dans les entreprises au-delà du seul contexte des conditions concrètes de travail, offrent autant d’occasions d’exploration et d’analyse particulièrement intéressantes. Par la large diversité de leurs conditions de production et la variété de leurs usages, ces images nous offrent différentes échelles d’observation des évolutions qu’ont connues ces manifestations depuis le tournant du millénaire.

Photo 2. Lyon, 1er mai 2019 ; dédoublement de la manif !

Photo 2. Lyon, 1er mai 2019 ; dédoublement de la manif !

© Henri Eckert

5Le contexte ainsi posé nous amène à envisager quatre perspectives dans le recours aux images photographiques prises sur le vif, en vue d’élargir ou d’approfondir l’analyse des mouvements sociaux.

1. Une iconographie protestataire exprimée et saisie à différentes échelles

6L’attention de ceux qui s’intéressent aux manifestations de salariés n’a pendant longtemps guère porté sur les productions iconographiques ou textuelles des manifestants eux-mêmes. Or ces productions se sont considérablement multipliées au cours des dernières vagues de manifestations, au point de constituer pour chacune d’elles un discours de fond qui éclaire et parfois infléchit ou concurrence les interventions formelles des banderoles d’organisation et les badges ou autocollants qui les répercutent sur les habits des militants. Proposées notamment sur des pancartes personnelles dans leur aspect comme dans leur propos, brandies par les manifestant·es ou accrochées à leurs vêtements, celles-ci constituent un ensemble considérable de témoignages qui pointent vers le rapport subjectif des individus ou des collectifs à leur protestation. D’une manière générale ces productions populaires témoignent aussi de l’humour ou de la colère des manifestants, de leurs indignations ou de l’affirmation de leur bon droit. Elles informent sur les correspondances établies entre le présent de la manifestation et des mouvements du passé et sur les réactivations de mémoire. L’adresse des manifestants aux spectateurs des cortèges dépasse ainsi largement la seule expression des banderoles, pancartes et autres affiches. Avec le temps, les manifestants ont progressivement développé et enrichi l’usage qu’ils font d’eux-mêmes, par leur corps, leur costume ou leur gestuelle – individuelle ou chorégraphiée – comme figures de renfort ou de contrepoint aux images portées. Il s’agit donc de se saisir des documents collectés par la photographie sur ces différents registres de l’expression manifestante, des vêtements aux postures, aux pancartes et aux banderoles. L’articulation entre les différentes échelles de la protestation permet de faire ressortir les possibles interactions entre ces propositions individuelles et les banderoles ou stickers fournis par les collectifs organisés ainsi que d’éclairer les rapports entre l’inscription personnelle et l’adhésion à un collectif, voire l’articulation de ces diverses affirmations. La dimension collective elle-même donne matière à des compositions de différentes envergures, dans lesquelles la base locale donne souvent lieu à la production d’affirmations de groupe.

2. Le travail de fabrication de la manifestation, aussi discret qu’essentiel

7On le comprend, les scènes qui se jouent sur le pavé, dans le cours de la manifestation, ne résultent pas du seul temps de son déroulement. Le sens qu’elles prennent résulte d’une riche tradition, tant du côté des acteurs que de celui des spectateurs. Pour donner toute sa portée à leur action, les manifestants ont à composer avec cette tradition, aussi bien pour s’inscrire dans un héritage de légitimité contestataire que pour affirmer une vitalité singulière, en réponse aux urgences du présent. L’ajustement de ces exigences s’effectue au cours du travail préparatoire au déroulement effectif des cortèges. Ainsi, toute manifestation suppose, en amont de l’intervention dans l’espace public, un travail d’organisation et de mise en place. Il faut discuter notamment, longuement parfois, pour se mettre d’accord sur les itinéraires, les modalités de participation des différentes organisations, mais aussi prévoir la diffusion des annonces de la manifestation. Vient ensuite la préparation des banderoles et des tracts qui seront éventuellement distribués au cours de la manifestation, etc. Cela suppose des choix de thèmes, l’élaboration de slogans, de mots d’ordre et de formules propres à dire l’essentiel, à accrocher l’attention ou à emporter l’adhésion. L’élaboration est plus ou moins concertée, généralement organisée dans le processus d’élaboration de la communication manifestante. Les individus ou groupes d’individus, dès lors qu’ils souhaitent arborer leurs propres pancartes ou signifier leur appartenance syndicale, professionnelle ou autres sont, de même, amenés à produire des matériels divers. Ce travail, peu visible au cours de la manifestation, peut toutefois être saisi lors même de son effectuation. Ainsi ressort le travail préparatoire de la manifestation, souvent négligé et pourtant essentiel à son déroulement, décisif dans la production de l’image globale de la manifestation et révélateur de la diversité, voire de la discordance des démarches. Par ailleurs, le déroulement proprement dit, et l’écart éventuel qu’il comporte d’avec les préparatifs donne la mesure du résultat, plus ou moins satisfaisant aux yeux des différents acteurs, au vu de l’image qu’ils souhaitent proposer d’eux-mêmes, cette volonté pouvant aller jusqu’à l’esthétisation de la lutte (Bouchier & Dehais, 2020).

Photo 3. Lyon, 23 mars 2023

Photo 3. Lyon, 23 mars 2023

© Henri Eckert

3. Entre proposition, production et réception, la trajectoire des images de manifestation

8Quoi qu’il en soit des interactions multiples entre propositions individuelles et banderoles collectives, l’ensemble participe à la production d’une image plus globale que les organisateurs et les participants donnent de leur manifestation. Cette image composite intègre la formulation des contestations multiples ainsi que l’affichage de l’unité des diverses organisations présentes. Elle inclut des personnalités ostensiblement présentes ou des militants connus, ou encore des groupes professionnels en tenue de travail. Ses franges sont parfois marquées par des services d’ordre qui encadrent nettement le cortège, mais plus souvent par des badauds qui observent celui-ci, s’y joignent ou s’en retirent, rendant les frontières entre la manifestation et sa périphérie particulièrement floues. Parfois aussi, des manifestations sonores – applaudissements ou casserolades – donnent lieu à des échanges plus larges entre les manifestants arpentant le pavé et les résidents appuyés à leur balcon.

9Toutes ces expressions ne sont toutefois que des propositions. Reçues directement par les spectateurs, elles sont réinterprétées par les photographes. Le choix de représentation dans l’espace urbain, la relation entre manifestants et spectateurs, l’angle choisi ou le cadrage plus ou moins large, par exemple, constituent autant d’options prises au gré des points de vue des agents qui produisent ces photos et de ceux qui les diffusent. Si l’intention du photographe peut être avant tout documentaire, il peut aussi vouloir montrer la manifestation sous un angle particulier et étayer un propos esthétique ou politique. Que ces photos visent une certaine objectivité ou assument pleinement un point de vue partisan, les choix effectués alors permettent des usages divers, lisibles dans les choix effectués par les rédactions des journaux ou revues qui les diffusent suivant une perspective plus ou moins concordante avec celle des photographes eux-mêmes. On a ainsi affaire, des organisateurs aux publications, en passant par les manifestants eux-mêmes et les photographes, à une chaîne de choix de représentation qu’il peut être utile de mettre au clair. Une telle explicitation des choix effectués, et de l’autonomie relative de chacun d’eux, permet d’éclairer la diversité des modes de mise en image des manifestations, des complémentarités, des concurrences voire des conflits qui peuvent exister entre eux.

10Toutefois la chaîne des représentations et des variations qui s’effectuent à chaque maillon, ne serait pas complète sans le regard du destinataire sur l’image qu’il voit. S’il est fortement marqué par les choix effectués précédemment, l’appropriation qu’il s’en fait n’en comporte pas moins une autonomie de lecture qui donne, in fine, l’interprétation vivante de la manifestation représentée. Difficile à saisir et inégalement étudié, ce stade de l’appropriation des images par les destinataires pèse néanmoins sur leur réalisation, ne serait-ce que par la seule anticipation qu’en font les intervenants successifs dans la chaîne de production des représentations.

4. Les images, une ressource précieuse pour l’analyse des mouvements sociaux

11Si « une image en dit probablement autant sur son sujet que sur celui qui prend la photo » (Le Gall, 2018), s’il est donc toujours difficile de faire la part entre la valeur documentaire de l’image et les intentions de son auteur, cette subjectivité éveillerait à tort la méfiance des tenants d’une stricte objectivité scientifique. Le point de vue à partir duquel le photographe enregistre l’événement, marqué par sa position sociale ou par son parti pris idéologique, esthétique ou politique et par conséquent toujours « situé » obère-t-il l’intérêt de situation qu’il représente ? Est-ce pour cette raison que les sociologues ou politistes qui se penchent sur les mouvements sociaux, les manifestations ouvrières en particulier, ont souvent marqué une sorte de réserve, voire de défiance, à l’égard des images ? Ou bien plutôt l’effet d’une circonspection à inclure dans la critique des images l’analyse des conditions et des modalités de leur production ? Or ce double registre de l’analyse des images est à penser non pas comme une contrainte, mais comme une ressource pour les sciences sociales. Alors que les images paraissent en mesure de fournir des informations précieuses sur les événements représentés, sur leur contexte ou sur les circonstances dans lesquelles ils se produisent, leur exploitation ne peut guère se passer de l’étude des processus qui mènent à leur production et à leur publication, considérés comme des processus sociaux. La prise en compte de ces derniers dans l’analyse des documents iconographiques permet, en fait d’enrichir l’interprétation des images de manifestation et, au-delà de celles-ci, de préciser la place des manifestations dans le jeu des expressions collectives. Ainsi, la discussion épistémologique sur l’élaboration et l’usage de matériaux iconographiques contribue-t-elle à éclairer la pratique manifestante et ses évolutions dans la société contemporaine. C’est dans cette perspective que sont ici rassemblés quelques textes engagés, de différentes façons, dans la mise en œuvre de ce double niveau d’étude des manifestations, celui des pratiques manifestantes prises dans des contextes sociaux particuliers et celui de la production de regards portés sur elles à travers des corpus photographiques particuliers.

Photo 4. Lyon, 1er mai 2023

Photo 4. Lyon, 1er mai 2023

© Henri Eckert

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12Le dossier comporte six articles qui, sans prétendre couvrir l’ensemble des perspectives évoquées plus haut, visent à en cerner certains aspects. Le premier interroge une pratique qui s’est développée récemment, celle des reporters de rue ou « street-reporters », qui couvrent les manifestations et en proposent des images, en vue de constituer une archive ou pour les vendre à différents médias, ce dernier objectif ne manquant pas de les confronter à certains dilemmes dont l’auteur, Laurent Gayer, analyse les tenants et aboutissants. Le deuxième article concentre l’attention sur les différentes écritures qui caractérisent désormais les manifestations, qui apparaissent sur des banderoles, des pancartes ou les gilets des manifestants, dont l’auteur, Henri Eckert, cherche à dégager le sens latent en rapport avec ce qui a fait l’unité profonde des manifestations contre la réforme des retraites au premier semestre 2023. Camille Millerand, photographe, et Émeline Zougbédé, sociologue, ont suivi la longue préparation d’une manifestation de travailleurs migrants en quête de reconnaissance de leur statut et de l’obtention de leurs papiers, montrant le long travail d’élaboration que cette mobilisation a impliqué. Salomé Diné revient sur la place des objets de la manifestation et leurs usages, lors des manifestations paysannes du Larzac ou à l’occasion de manifestations féministes, en s’appuyant sur des archives photographiques et en montrant leur intérêt à un moment où ces objets ont, le plus souvent, disparu. Élisa Tripotin s’intéresse aux objets produits par les membres des Premières Nations, exhibés lors des manifestations qu’ils organisent au Canada, notamment à Ottawa et Montréal, et montre comment ils favorisent la reconnaissance entre manifestants et l’affirmation d’une symbolique propre. Dans le dernier texte, Adélaïne Simonnet décrit les banderoles et pancartes produites par les assistant·es d’éducation, en quête de la reconnaissance de leur activité.

13Le dossier est complété par le grand entretien réalisé par Mathilde Larrère avec Serge d’Ignazio. Serge d’Ignazio photographie les manifestations, notamment en région parisienne, s’attachant à réaliser des portraits de manifestants ou à documenter diverses situations. Il rend compte, au cours de l’entretien, de sa pratique, de ses choix et de sa manière de mettre à disposition une archive photographique des manifestations qu’il couvre.

14L’article publié dans la rubrique Varia, s’éloigne certes de la manifestation mais son auteur, Hugo Martin, se penche sur ces moments où le travail est brièvement suspendu, le temps d’un regard qui s’échappe, saisi par le peintre Jean Siméon Chardin au xviiie siècle ou, plus récemment, par Charlie Chaplin dans son film Les Temps modernes. L’occasion pour l’auteur de proposer une réflexion approfondie sur le travail et les formes de résistance à son emprise.

15Dans la rubrique Un œil, une image, le lecteur pourra trouver trois articles qui, évoquent à leur manière un moment où le travail est suspendu. Qu’il s’agisse du commentaire d’une photo où deux ouvrières d’une usine de fabrication de chaussures lèvent la tête et regardent vers le photographe, présentée par Anne-Marie Arborio, du commentaire de la photo d’une pancarte portée par une Atsem (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) lors d’une manifestation, présentée par Sylvie Monchatre ou encore du commentaire d’une photo montrant des CRS sur le point d’intervenir lors d’une manifestation. Le dernier article s’éloigne du thème du dossier pour évoquer les rapports de travail dans un atelier de découpe de poisson dans une usine japonaise, par Georges Félouzis.

16Sous la rubrique Comptes rendus, le lecteur trouvera trois notes. La première, rédigée par Henri Eckert, rend compte le bel ouvrage Travailler aux chantiers, coordonné par Gwenaëlle Rot. La deuxième, rédigée par Christian Papinot, porte sur le livre intitulé La piscine municipale. Ethnographie sensible d’un commun, réalisé par Cornelia Hummel et David Wagnières. La troisième enfin, rédigée par Jean-Paul Gehin, présente la bande dessinée de Sandrine Kerion, qui trace le portrait de Gilets jaunes occupant des ronds-points.

Photo 5. Paris, 6 avril 2023

Photo 5. Paris, 6 avril 2023

© Nicolas Hatzfeld

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Bibliographie

Bouchier M. & Dehais D. (2020) Art et esthétique des luttes. Scènes de la contestation contemporaine, Genève, MétisPresses.

Champagne P. (1984) « La manifestation. La production de l’événement politique », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 52-53, p. 19-41.

Champagne P. & Tartakowsky D. (1998) « Manifester », Sociétés & représentations, no 6, p. 377-396.

Dézé A. (2013) « Pour une iconographie de la contestation », Cultures & conflits [En ligne], 91/92 | automne/hiver 2013, mis en ligne le 31 décembre 2014, consulté le 31 mars 2021. URL : http://journals.openedition.org/conflits/18773 ; DOI : https://doi.org/10.4000/conflits.18773

Filleule O. & Tartakowsy D. (2013) La manifestation, Paris, Presses de Sciences po. DOI : 10.3917/scpo.filli.2013.01

Rabot C. (2018) « Photographie militante et sociologie engagée (1), entretien avec Brice Le Gall », Carnet de Biens symboliques/Symbolic Goods, consulté le 28 janvier 2015, DOI : https://doi.org/10.58079/m5b5

Monchatre S. & Têtu M.-T. (2022) « Du dos des gilets jaunes à l’action protestataire : affirmer la citoyenneté », in Béroud S., Dufresne A., Gobin C. & Zune M., Sur le terrain avec les gilets jaunes, approche interdisciplinaire du mouvement en France et en Belgique, Lyon, Presses universitaires de Lyon.

Tartakowsky D. (2001) « Les images font-elles encore image ? La marche européenne des chômeurs », Sociétés & représentations, no 12, p. 161-174.

Tartakowsky D. (2004), La manif en éclats, Paris, La Dispute.

Tartakowsky D. (2018), « 1968. Photographier la grève », Le mouvement social, no 264, p. 137-153.

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Table des illustrations

Titre Photo 1. Lyon, 12 janvier 2019 : Manifestation des Gilets jaunes
Crédits © Henri Eckert
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Titre Photo 2. Lyon, 1er mai 2019 ; dédoublement de la manif !
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Titre Photo 3. Lyon, 23 mars 2023
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Titre Photo 4. Lyon, 1er mai 2023
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Titre Photo 5. Paris, 6 avril 2023
Crédits © Nicolas Hatzfeld
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Pour citer cet article

Référence électronique

Henri Eckert et Nicolas Hatzfeld, « Suspendre le travail : images des manifestations »Images du travail, travail des images [En ligne], 18 | 2025, mis en ligne le 03 février 2025, consulté le 16 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/itti/6093 ; DOI : https://doi.org/10.4000/138r8

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Auteurs

Henri Eckert

Henri Eckert est professeur émérite de sociologie à l’université de Poitiers et membre du comité de rédaction d’Images du travail, travail des images. Il continue de mener des recherches au sein du Groupe de recherches sociologiques sur les sociétés contemporaines (GRESCO) de l’université de Poitiers. Il s’intéresse plus particulièrement au devenir des classes populaires et à leur représentation. Il s’intéresse ainsi à l’analyse des images, leur production et leur utilisation dans le champ de la sociologie et des pratiques sociales en général. Dernière publication : La communauté disloquée, essai sur le déclin d’une vallée industrielle, PUR, 2023.

Articles du même auteur

Nicolas Hatzfeld

Nicolas Hatzfeld est professeur émérite en histoire contemporaine à l’université d’Évry Paris-Saclay et membre de l’IDHES (Institutions et Dynamiques historiques de l’économie et de la société – Umr8533, Cnrs). Il étudie particulièrement, pour le xxe siècle, les évolutions du travail, des usines, de la santé des travailleuses et travailleurs, des mouvements sociaux ainsi que des représentations filmiques du travail à la chaîne.

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