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Notes
On se reportera pour l’usage de l’expression d’un « Empire en Jeux » à Clavel-Lévêque 1984, ainsi qu’à nos observations sur l’approche sociologique développée dans cette recherche, mise en contexte des années 1970‑1980, dans Benoist 1999, 110 n. 33 ; 173-174, n. 64 ; 185, n. 82 et 329, n. 54.
Cf. Suet., Aug., 9, 1 : Proposita uitae eius uelut summa, partes singillatim neque per tempora sed per species exsequar, quo distinctius demonstrari cognoscique possint ; HA, Quadr. Tyr., 1, 3 ; Aur., 42, 3-6 et pour le cas particulier de Lucius Verus sur lequel nous reviendrons : Ver., 1, 3 (neque inter bonos neque inter malos principes). À propos de la notion de persona impériale, Benoist 2021.
Benoist 1999, 25-118, « La fête à Rome : une définition », abordant sources, vocabulaire et rituels. On mesurera un quart de siècle plus tard les inflexions de la recherche, en particulier grâce aux enquêtes menées par le programme ERC Locus ludi : Dasen & Vespa 2021, pour une reprise de l’inventaire historiographique, de la dimension anthropologique du sujet à l’approche antique, et Vespa 2021, à propos des récits étiologiques.
Huet 2011, 198-211, « Définitions et sources » (vocabulaire, sources et discours).
Pour une présentation de ces deux abrégés, se reporter à Ratti 1996 (qui traite des livres 7, 8 et 9 d’Eutrope), notamment les trois premiers chapitres sur l’auteur, l’œuvre et ses sources, 11-45, et Festy 1999, viii-lx, « L’Epitome : titre, sources et auteur ».
Pour une comparaison de la composition des trois bréviaires (Aurelius Victor, Eutrope et l’Epitome) au moyen du comptage des mots, Festy 1999, 287-289, Annexe III.
Pseudo-Aurelius Victor, 36, 2 : Huic successit Florianus. Sed cum magna pars exercitus Equitium Probum, militiae peritum, legisset, Florianus, dierum sexaginta quasi per ludum imperio usus, incisis a semetipso uenis, effuso sanguine consumptus est. Traduction Festy 1999. Le passage souligné est de notre fait.
Gaillard-Seux 2020, 221-224, traite du jeu du magistrat à partir d’un passage de l’HA, Sev., 1, 4 : nullum alium inter pueros ludum nisi ad iudices exercuit.
Eutrope, Breuiarium, 7, 14, 2 : Ad postremum se tanto dedecore prostituit, ut saltaret et cantaret in scaena, citharœdico habitu uel tragico. Traduction Ratti 1996. Sur la figure exemplaire du tyran Néron à l’époque tardo-antique, Lefebvre 2017.
Concernant Néron, prince citharède, Benoist 2003, et plus généralement à propos du pudor ou de la figure du prince nu, Benoist 2012 et 2013.
Pour les enjeux du débat sur les spectacula à époque tardive, Benoist 2008.
Relevons, en ce qui le concerne, cette écriture de soi très élaborée, depuis son autobiographie jusqu’au legs du monumentum des Res Gestae diui Augusti à son beau-fils et successeur Tibère, qui livre un témoignage remarquable sur les enjeux d’une expression plus ou moins normée de ce qu’est, était et sera un empereur romain. Quelques références et enjeux de cette écriture de l’histoire et de ses ressorts mémoriels dans Benoist 2017 et 2018a et b, avec les introductions des éditions récentes des RGDA, Scheid 2007, Cooley 2009 et Arena 2014. Pour trois approches françaises de la figure augustéenne et de sa réception, exploitant diversement sources littéraires, épigraphiques, numismatiques et archéologiques : Cosme 2005, Hurlet 2015 et Le Doze 2020.
Quet 2002 analyse le Panégyrique à Cyzique d’Aelius Aristide, témoignage contemporain d’un éloge des deux co-empereurs en raison des préoccupations politiques à l’issue de la campagne victorieuse sur les Parthes.
Pour une première prise en compte de la postérité augustéenne jusqu’à Trajan, voir la thèse de Lyasse 2008. Les biographies de Marc Aurèle traitent plus ou moins longuement de Lucius Verus, par exemple Birley 1987.
Pour le plan des RGDA, Scheid 2007, xxxvii-xl, notamment la section 4 consacrée aux libéralités (§ 15-24). Concernant la préférence à accorder à la construction d’édifices ou à l’editio de spectacles, qu’il s’agisse du modèle impérial ou des pratiques municipales, voir l’étude de Kokkinia 2012.
Éd. Scheid 2007 (modifiée) : 22.1 Ter munus gladiatorium dedi meo nomine et quinquens filiorum meorum aut n[e]potum nomine ; quibus muneribus depugnauerunt hominum ci[rc]iter decem milla. Bis athletarum undique accitorum spectaculu[m] p[o]pulo pra[ebui me]o nomine et tertium nepo[tis] mei nomine. 2 Ludos feci m[eo no]m[ine] quater, aliorum autem m[agist]ratuum uicem ter et uiciens. [Pr]o conlegio XVuirorum magis[ter con]legii, collega M(arco) Agrippa, lud[os s]aeclares, G(aio) Furnio G(aio) Silano co(n)s(ulibus), [feci. C]onsul (tertiumdecimum) ludos Mar[tia]les pr[imus fec]i, quos p[ost i]d tempus deincep[s] ins[equen]ti[bus] annis [(s(enatus) c(onsulto) et lege fe]cerunt [consu]les. 3 [Ven]ation[es] best[ia]rum Africanarum meo nomine aut filio[ru]m meorum et nepotum in ci[r]co aut in foro aut in amphitheatris, popul[o d]edi sexiens et uiciens, quibus confecta sunt bestiarum circiter tria m[ill]ia et quingentae. 23 Naualis proeli spectaclum populo de[di tr]ans Tiberim, in quo loco nunc nemus est Caesarum, cauato [s]olo in longitudinem mille et octingentos pedes, in latitudine[m mille] e[t] ducentos. In quo triginta rostratae naues triremes a[ut birem]es, plures autem minores inter se conflixerunt. Q[uibu]s in classibus pugnauerunt praeter remiges millia ho[minum tr]ia circiter. Commentaires ad loc Scheid 2007, Cooley 2009 et Arena 2014. Pour une première approche des politiques festives au premier siècle de l’empire, en mettant en regard RGDA et données suétoniennes, voir Benoist 1999, 248-257, chapitre VI, section 1, « Programmes festifs et attitudes personnelles des empereurs ».
Une lecture suivie du Panégyrique de Trajan dans cette perspective serait judicieuse, notamment les six emplois de spectaculum : 22, 2 (insolito spectaculo lors de l’aduentus de 99 en comparaison des pratiques passées) ; 33, 1 et 3 à propos d’un spectaculum dont le déroulement s’oppose aux précédents sous Domitien, auquel est consacré le § 4 sans le nommer ; 34, 1 (poursuivant la comparaison entre les deux princes, At tu Caesar, quam pulchrum spectaculum pro illo nobis exsecrabili reddidisti) ; 46, 1 (spectaculum pantomimorum, à propos du bannissement des mimes) ; 92, 4 concernant le dies natalis de Trajan, le 18 septembre, jour de l’assassinat de Domitien et de l’avènement de Nerva ; et les deux de ludus (54, 1, dans le cadre de l’adulation impériale et 82, 8, pour un parallèle entre jeux et uoluptates concernant les plaisirs du prince). Il s’est agi pour Pline de traiter des goûts modérés de Trajan ou de sa politique festive, sous contrôle, à propos de l’amphithéâtre, du théâtre ou de la chasse. Cf. Méthy 2000 pour un traitement global de ce panégyrique, mais en rejetant l’emploi de la notion de « propagande ».
Cf. Eutrope, 8, 10, 4 (uir ingenii parum ciuilis) ; Pseudo-Aurelius Victor, 16, 6 (carminum, maxime tragicorum, studiosus, ingenii asperi atque lasciui) et HA, Verus, 2, 9 (Fuit uoluptarius et nimis laetus et omnibus deliciis, ludis, iocis decenter aptissimus) et 10, 8 (uitae semper luxuriosae).
Mais le senatus consultum (cf. la table de bronze d’Italica) date du règne conjoint de Marc Aurèle et Commode en 177 ou 178 (Oratio de pretiis gladiatorum minuendis : CIL, II, 6278 [ILS, 5163] ; Oliver & Palmer 1955).
Fronton, Principia historiae, 20 (Éd. van den Hout 1988) : <…> histrionem ex urbe in Syriam accisse. Sed profecto, sicut arborum altissimas uehementius uentis quati uidemus, ita uirtutes maximas inuidia criminosius insectatur. Ceterum bello an pace clarior Traianus imp(erator) existimandus sit, in ambiguo quidem pono, nisi quod armis etiam Spartacus et Viriathus aliquantum potuere : pacis artibus uix quisquam Traiano ad populum, nescio si qui adaeque, acceptior fuerit. Ipsa haec cum pri<o>r<is ui>tae nonnullis detrectationibus lacessunt. Ex summa ciuili<s> scientiae ratione sumpta uidentur ne histrionum quidem ceterorumque scaenae aut circi aut harenae artificum indiligentem principem fuisse, ut qui sciret populum Romanum duabus praecipue rebus, annona et spectaculeis, teneri ; imperium non minus ludicreis quam serieis probari atque maiore damno seria, grauiore inuidia ludicra neglegi ; minus acribus stimulis congiaria quam spectacula expeti : congiarieis frumentariam modo plebem singillatim placari ac nominatim, spectaculis uniuersum interdum […] <…> ut famem facile eis depellant […] <…> aut suoue<t>aurilibus quam ludeis spectaculorumque caerimonieis placaret. Ei rei pompas et carpenta et tensas et exuuias a maioribus dicatas, elephantos et in pace, quibus numquam populus Romanus in acie usus sit, spectaculeis deseruire nocturnis <…> pro satis audiris maioris rei aut te constrepi aut linguis pluribus ominari : haec a me detrectationis refutandae causa memorata sunt. Traduction Fleury 2003. Commentaire ad loc. van den Hout 1999, 484-487. Le parallèle entre Trajan et Lucius Verus a été analysé de manière exemplaire par Méthy 2003. Se reporter à propos du registre du pudor à Benoist 2012, 92-97. À propos de cette lettre de Fronton, quelques développements dans Benoist 2015 et 2017, section IV.
Kienast, Eck & Heil 2017 et Champlin 1980, 131-136, pour la date du retour de Lucius Verus à Rome et celle de la lettre de Fronton.
Champlin 2003 qui propose une relecture subtile de ce principat, avec Benoist 2003 et Lefebvre 2017. On ajoutera Arena 2015 à propos de la salutatio et des rituels de cour naissants.
À propos de la conception d’une « politique festive » impériale, Benoist 1999, et des enjeux d’une évolution tardive de la sphère festive dans le cadre de ce que l’on nomme désormais les uoluptates, Benoist 2008.
Cf. supra note 17 le relevé des données concernant ludi et spectacula dans le Panégyrique de Trajan, avec, outre les études réunies dans Devillers 2015, la thèse qui demeure fort pertinente de Schowalter 1993.
Suet., Tib., 47, 1 : neque spectacula omnino edidit. Cf. Benoist 1999, 250-251. À propos des fêtes inscrites au calendrier, voir la thèse de Herz 1975, puis sa synthèse Herz 1978 ; et plus généralement concernant les fasti, Rüpke 1995 et 2011, ainsi que Benoist 2020, 137-153.
Suet., Tib., 42-45 notamment. On suivra volontiers Anne Daguet-Gagey, que je remercie pour sa suggestion, concernant le thème sous-jacent de l’auaritia des magistrats puis des princes en cette matière, depuis Cicéron dans son De Officiis (2, 58).
Outre les deux études stimulantes d’Edwards 1993 et 1994, la synthèse de Beacham 1999 traite, de la fin de la République jusqu’au principat de Néron, ce qui s’apparente à la notion de politique des spectacles. Le cas de Commode est traité avec finesse par Hekster 2002. Flaig 2007 aborde la gladiature au prisme des valeurs romaines et des conséquences sociales et politiques jusqu’aux transgressions néroniennes.
Benoist 1999, 246-267.
Pour un relevé chez Suétone des politiques menées et des comportements personnels : Aug., 43-44 (politique festive et règles de l’assistance), 45 (comportement), 70-71 et 83 (goût pour certains jeux) ; Calig., 18-20 (politique), 11, 41 et 54-55 (goût pour les arts de la scène) ; Claud., 21 (politique festive), 5, 33-34 (goûts et comportement) ; Ner., 11-12 (politique et assistance), 7, 20-25, 30, 35 et 53-54 (goût et participation) ; Galb., 6, 1 (seule mention, mais concernant les jeux de sa préture) ; Vit., 4 et 12 (goûts personnels) ; Vesp., 2 et 19 (politique festive, successivement en Germanie, comme légat, puis à Rome) ; Tit., 7-8 (attitude et goût) et Dom., 4 (politique festive), 7, 19 et 21 (penchants personnels).
Suet., Tib., 34, 1 (Ludorum ac munerum impensas corripuit, mercedibus scaenicorum recisis paribusque gladiatorum ad certum numerum redactis) et 7, 2 (Munus gladiatorium in memoriam patris et alterum in aui Drusi dedit, diuersis temporibus ac locis, primum in foro, secundum in amphitheatro, rudiaris quoque quibusdam reuocatis auctoramento centenum milium ; dedit et ludos, sed absens : cuncta magnifice, inpensa matris ac uitrici), cette dernière mention renforçant le contraste avec l’absence de toute politique festive durant son principat.
Notons, dans l’inventaire dressé note 29 supra, que pour deux princes seul un des deux registres est renseigné : Vitellius pour ses penchants personnels, Vespasien pour le programme festif, comme legatus puis princeps.
Suet., Caes., 10, 2-3 (jeux de l’édilité : uenationes, ludi et gladiatorium munus) ; 26, 3-4 (en son absence, epulum et munus) ; 31, 1 (à Ravenne, spectaculum publicum) ; 39 (edidit spectacula uarii generis, chapitre qui correspond à l’esquisse d’une politique festive) et 54, 5 (à propos du financement des munera).
Suet., Aug., 13, 2, l’anecdote rapportant sa cruauté à l’égard des vaincus à l’issue de la bataille de Philippes est tout à fait remarquable à cet égard, puisque le sort d’un père et son fils est lié au tirage au sort ou au jeu de mourre (cf. Dasen 2016), mais conduit l’un et l’autre à la mort : alios, patrem et filium, pro uita rogantis sortiri uel micare iussisse, ut alterutri concederetur, ac spectasse utrumque morientem, cum patre, quia se obtulerat, occiso filius quoque uoluntariam occubuisset necem.
Suet., Aug., 83, 2 : Animi laxandi causa modo piscabatur hamo, modo talis aut ocellatis nucibusque ludebat cum pueris minutis, quos facie et garrulitate amabilis undique conquirerat, praecipue Mauros et Syros. Cf. pour trois illustrations de ces jeux d’enfants : Archéothéma, 31, 2013, p. 53.
Dioclétien est destinataire des vies de Marc Aurèle, Lucius Verus, Aelius, Avidius Cassius, Septime Sévère, Pescennius Niger et Macrin ; Constantin quant à lui est destinataire des vies de Clodius Albinus, Géta, Élagabal, Alexandre Sévère, les deux Maximins et les trois Gordiens.
Dans une historiographie abondante, on renverra à propos de l’HA à l’introduction de Chastagnol 1994 pour un état de la question à cette date et à la recherche la plus récente de Savino 2017, notamment à propos de la date et de l’auteur de l’œuvre, ainsi que sur la question du christianisme (respectivement les chapitres 1, 2 et 4).
HA, Hadr., 19, 2-8 (à Athènes et Rome) avec les mentions complémentaires en 7, 12 (gladiatorium munus) et 8, 2 (ludi circenses lors de son natalis). La biographie d’ouverture de ce recueil d’un prince dont Suétone fut l’ab epistulis s’inscrit donc à dessein dans une filiation tout à fait remarquable. HA, Marc., 17, 7 (jeux publics), 23, 4-6 (uoluptates en son absence), la limitation étant traitée en 11, 4 (voir supra note 19), tandis que son indulgentia uitae qui lui fait accepter les spectacles est soulignée en 4, 8 ; Gord., 3, 5-8, à propos des jeux de l’édilité et de la préture de Gordien Ier (munera et exhibitions d’animaux exceptionnels), 4, 3 et 6 lors de ses consulats et en Italie (ludi scaenici et Iuuenalia) et pour Gordien III en 33, 1-2, énumération d’animaux et de gladiateurs pour son triomphe persique finalement utilisés par Philippe pour le Millénaire de Rome ; Car., 19, à propos notamment de noua spectacula.
Par exemple, HA, Alex. Sev., 57, 6, mention de circenses et de ludi pour sa victoire persique ; Max. & Balb., 8, 4, dans le contexte de la proclamation impériale (scaenici, circenses et munera) ; Gall., 3, 6-7, à l’occasion de la victoire d’Odenath, 7, 4-9, pour ses fêtes décennales ; Aur., 33-34 et Prob., 19, triomphes qui sont plus probablement des aduentus à portée triomphale (Benoist 2005, 211-228).
On renverra ainsi à HA, Heliogab., 32, 8 et Alex. Sev., 27, 7 & 9, en soulignant que les talents du premier sont simplement énumérés (Ipse cantauit, saltauit, ad tibias dixit, tuba cecinit, pandurizauit, organo modulatus est), quand ceux du second sont loués et que sa pratique est réputée se limiter à la période précédant l’avènement et en privé (cantauit nobiliter, sed numquam alio conscio nisi pueris suis testibus ; Lyra, tibia, organo cecinit, tuba etiam, quod quidem imperator numquam ostendit).
Turcan 1986, avec les commentaires de Marie Turcan et nos propres développements dans Benoist 2011, en soulignant l’importance de la dénonciation de l’apologète dans son De Spectaculis qui lie étroitement pluralité des spectacles et des scènes festives.
Citons en dernier lieu Schädler 2010 à propos d’Auguste et de Claude, et Gaillard-Seux 2020, 208-212, concernant Lucius Verus, Commode et Didius Julianus dans l’HA, en faisant retour sur Caligula, Claude, Néron et Vitellius, mentionnés explicitement (Ver., 4, 6).
Suet., Aug., 70, 3-4 (aleae indulgens ; la passion pour le jeu est insérée dans le chapitre traitant du fameux banquet des douze dieux durant l’époque triumvirale ; mention dans une épigramme : ludit assidue aleam) ; 71, 3-6, à propos de sa réputation de joueur, et des enjeux et sommes perdues ou gagnées ; Aur. Vict., 1, 4 (flagrante haud modice luxuria ludorumque cupidine, atque ad somnum intemperantes (mores)) & Ps.-Aur. Vict., 1, 21 (studiosus aleae lusor).
Avec le portrait que dresse Sénèque, Clem., 1, 9-11, d’un Auguste, certes enclin à la clémence à propos de Cinna, mais qui fut impitoyable durant sa jeunesse ; Tac., Ann., 1, 2-5, pour un bilan nuancé de l’œuvre d’Auguste.
— Pour les aleae : chez Suétone, outre Auguste (cf. supra note 42), Caligula (Calig., 41, 3) ; Claude (Claud., 5, 2 ; 33, 5, même en déplacement) ; Néron (Ner., 30, 7) ; Vitellius (Vit., 4, 1) ; Domitien (Dom., 21, 2) ; dans l’Histoire Auguste, Lucius Verus (Ver., 4, 6 et 5, 7, à l’issue d’un banquet et ce toute la nuit) ; Commode (Com., 2, 8 : In domo aleam exercuit, dans un chapitre introductif de la uita qui insiste fortement sur la vie dissolue de celui qui fréquente prostituées et gladiateurs, se fait aurige et échanson ; 9, 1) ; Didius Julianus (Did. Iul., 9, 1, qui dans ce chapitre conclusif se voit reprocher dans sa vieillesse ce qu’il n’aurait pas pratiqué étant jeune, ni les dés, ni l’exercice de la gladiature). Relevons dans la biographie d’Élagabal (Heliogabal., 22, 1-2) un usage systématique de la loterie pour les cadeaux aux convives, tandis que le tyran Proculus (Quad. Tyr., 13, 2) est censé avoir tiré dix fois « imperator » au jeu des latrunculi (cf. l’étude de Marianne Béraud dans ce volume). — On relève la mention des jeux de rôle du fils de Poppée, Rufrius Crispinus, ce qui le condamne à la mort (Suet., Ner., 35, 9 : quia ferebatur ducatus et imperia ludere), tandis que les jeux du jeune Sévère sont prémonitoires (HA, Sev., 1, 4 : nullum alium inter pueros ludum nisi ad iudices exercuit). Pour le goût de la gladiature, cf. infra.
Cf. supra à propos d’Auguste (Suet., Aug., 83, 2).
Par exemple les vagabondages nocturnes de Néron (Benoist 2003 et Champlin 2003, notamment chap. 6 « Saturnalia »), le comportement de Commode (Hekster 2002, chap. 4 « An emperor on display ») ou bien les banquets d’Élagabal et leurs débordements (Icks 2012, notamment chap. 4, « The Rejected Ruler » à propos des portraits littéraires de Cassius Dion, Hérodien et l’HA), avec toutes les références aux sources.
En prenant comme point de départ l’essai de Wiedmann 1995, en particulier l’angle d’approche sociologique à propos de l’identité romaine, du statut des gladiateurs et de la mise en regard de la souveraineté impériale et populaire. On ajoutera dans cette dernière perspective l’étude de Fagan 2011.
Un exemple récent porte sur l’existence de ludi impériaux, avec le cas du ludus Dacicus, de Caligula à Domitien et Trajan : Eck 2020, à partir des sources épigraphiques, relais indispensables des sources littéraires, notamment biographiques, empreintes de jugements moraux.
Pour un traitement judicieux d’une rencontre institutionnalisée entre le prince et le peuple au cirque Maxime, la thèse d’Arena 2010.
Les références concernant l’assistance de Néron (Suet., Ner., 12) et de Sévère Alexandre (HA, Alex. Sev., 37, 1 et 44, 7) d’une part, et l’opposition entre l’attitude d’Auguste (Suet., Aug., 44-45, à propos des règles de l’assistance et son comportement opposé à celui de César) et celle de Marc Aurèle (HA, Marc., 15, 1 : Fuit autem consuetudo Marco, ut in circensium spectaculo legeret audiretque ac suscriberet, passage fortement inspiré de Suétone ; cf. Aug., 45, 3).
Suet., Claud., 44, à propos de son tempérament : Saeuum ac sanguinarium natura fuisse (§ 1), tout particulièrement durant les munera gladiatoria (§ 4-5) ou les meridiana (§ 6). Concernant Fronton, voir supra.
Pour la participation de Commode, citons les références explicites de l’HA : Com., 2, 9 (conduite de chars), 5, 5 & 11, 10-12 (combats de gladiateurs in harena, avec inscription officielle de ces interventions et collation de noms de gladiateurs au prince), 8, 5 (mise à mort de bêtes à Lanuvium). On notera le massacre du peuple à l’amphithéâtre soupçonné de moqueries (15, 6) ; avec la mention de Clodius Albinus organisateur de jeux auxquels participa l’empereur au Forum et au théâtre lors de sa préture (Clod., 6, 7).
Herod., 5, 5, 4 & 7-8, costume du prince, déroulement et festivités de l’aduentus (cf. Benoist 2020, 101-102). Les recherches de Catherine Baroin (à paraître) sur les normes du corps et la présentation de soi dans le monde romain sont fondamentales.
Voir Dupont & Éloi 2001, 311-322, chap. XVIII « Incestueux, obscènes, efféminés, Caligula et Néron », et Vout 2007, 1-51, « The erotics of imperium », et 136-166, « Compromising traditions : The case of Nero and Sporus ». Un premier essai de synthèse dans Puccini-Delbey 2007, 321-335, « Le discours des historiens : la figure de l’empereur comme monstre sexuel ».
Pour une telle approche du sort des titulaires de la statio principis, de Jong & Hekster 2008 ; à propos de la construction d’une mémoire impériale liant empereurs et prédécesseurs, l’enquête d’Hekster 2015.
Suet., Calig., 54, 1-4 : Sed et aliorum generum artes studiosissime et diuersissimas exercuit. 2 Thraex et auriga, idem cantor atque saltator, battuebat pugnatoriis armis, aurigabat exstructo plurifariam circo ; canendi ac saltandi uoluptate ita efferebatur, ut ne publicis quidem spectaculis temperaret quo minus et tragoedo pronuntianti concineret et gestum histrionis quasi laudans uel corrigens palam effingeret. 3 Nec alia de causa uidetur eo die, quo periit, peruigilium indixisse quam ut initium in scaenam prodeundi licentia temporis auspicaretur. 4 Saltabat autem nonnumquam etiam noctu ; et quondam tres consulares secunda uigilia in Palatium accitos multaque et extrema metuentis super pulpitum conlocauit, deinde repente magno tibiarum et scabellorum crepitu cum palla tunicaque talari prosiluit ac desaltato cantico abiit. Voir Wardle 1994 pour un commentaire suivi, en particulier concernant un registre lexical tout à fait signifiant.
Ps.-Aur. Vict., 8, 3 : a cuius militibus certamine sub muris Vrbis habito superatus, e Palatio quo se abdiderat Vitellius, uinctis a tergo manibus productus, circumducitur ad spectaculum uulgi. Traduction Festy 1999. Cf. pour les sources antonines et sévérienne : Suet., Vit., 16, 3-4 et 17, 2 ; Tac., Hist., 3, 84, 4-85 & Dio Cass., 65, 20, 2-21, 2. Concernant le récit des déchéances impériales, voir l’analyse judicieuse de Scheid 1984.
HA, Gall., 3, 6-7 : Sed Gallienus, cognito quod Macrianus cum suis liberis esset occisus, quasi securus rerum ac patre iam recepto, libidini et uoluptati se dedidit. 7 Ludos circenses ludosque scaenicos, ludos gymnicos, ludiaram etiam uenationem et ludos gladiatorios dedit populumque quasi uictorialibus diebus ad festiuitatem ac plausum uocauit. 14, 5 : Sed cum imperium capere uiuo Gallieno non possent, huius modi eum insidiis adpetendum esse duxerunt, ut labem improbissimam malis fessa re p. a gubernaculis humani generis dimouerent, ne diutius theatro et circo addicta res p. per uoluptatum deperiret inlecebras. Traduction Chastagnol 1994.
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